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Préservation du Milan royal en Alsace Bossue
Des études mettent aussi en avant l'effet négatif d'un grand nombre de turbines sur le Milan
royal (Rasran L. et al., 2008a ; Schaub M., 2012). Ici, le petit nombre de turbines mises en place
est a priori un point positif. A noter que un nombre de turbines peu important est bénéfique mais
n'élimine pas le problème du risque de collision (de Lucas M. et al. 2008).
4.1.6 CONCLUSIONS
En somme, il ne semble pas y avoir d'impact indirect de la construction du parc cette année
mais un suivi post-construction s'avère nécessaire pour valider cette hypothèse. Le problème pour
le Milan royal n'est pas tant la perte d'habitat terrestre que la perte d'espace de vol. Ainsi, sur le
parc éolien de Dehlingen, le Milan royal sera avant tout exposé au risque de collision.
Le risque est particulièrement élevé durant les mois de juin et juillet, où les fenaisons et
moissons qui produisent des sols à couvert ras favorables à la recherche de nourriture coïncident
avec la période d'élevage des jeunes. C'est sur cette période que doivent se concentrer les efforts
d'atténuation du risque.
A noter qu'il n'existe pas d'autres infrastructures à risque aux alentours du nid (lignes à
haute ou moyenne tension, routes à fort trafic, autre parc éolien). Les lignes des éoliennes du parc
de Dehlingen ont été enfouies. En revanche, si d'autres parcs éoliens voient le jour en Alsace
Bossue, il sera nécessaire de prendre en compte les effets cumulatifs de leur installation, tel que le
recommande l'EPOB qui préconise un rayon d'étude de 20 km autour des parcs existants (EPOB,
2009).
4.2 LIMITES DES MÉTHODES EMPLOYÉES
4.2.1 CAPTURE
La capture au woosh-net était à son premier essai sur un Milan royal en France en période
de reproduction. La visibilité du piège est le facteur d'échec le plus probable. Il est possible qu'une
capture dès le retour de migration soit plus efficace, les Milans royaux étant plus à même de
prendre des risques pour rechercher de la nourriture. Néanmoins, cette période est risquée en
raison du stress engendré par la capture et la manipulation qui pourrait nuire à l'installation du
couple. La méthode de capture avec utilisation d'un leurre est une méthode éprouvée en France
comme dans d'autres pays (Suisse, Allemagne). Elle dépend cependant de l'agressivité des
oiseaux et ne garantit pas la réussite de l'opération. La capture reste un acte stressant pour
l'animal qu'il convient de réduire au maximum (éviter le transport, manipulation proche du site de
capture).
4.2.2 TÉLÉMÉTRIE
La télémétrie est un moyen très pratique pour le suivi des déplacements d'un animal, avec
l'avantage de pouvoir associer observations comportementales aux localisations. Toutefois, il
requiert un investissement humain conséquent. Localiser l'oiseau demande du temps et des efforts
pour trouver et déterminer les coordonnées. Par ailleurs, il résulte de cela un problème de
précision de la localisation des points. Un moyen de remédier à cela est l'utilisation d'un appareil
GPS à main. Fiable et exact, il évite l'utilisation d'une carte topographique. Cependant, elle
nécessite de se rendre sur le lieu de chasse. D'une part, cela n'est pas toujours réalisable pour
des questions d'accessibilité. D'autre part, cela nécessite d'approcher l'animal qui est alors
dérangé.
Il faut également disposer du temps nécessaire pour prendre en compte tous les types
d'activités. Dans cette étude, nous avons une bonne idée des activités journalières. En revanche,
la capture ayant eu lieu tardivement, le suivi n'a permis de prendre en compte qu'une partie très
restreinte de la saison de reproduction, rendant les comparaisons inter-mensuelles difficiles. Ici, le
nombre de points pris en compte pour le calcul du domaine vital est assez faible mais suffisant
pour avoir une idée des distances parcourues par l'animal et pour dessiner des zones d'activités
privilégiées. Plusieurs années de suivi et de collectes des données GPS seront nécessaires pour
étoffer ces premières informations.
Aurélie JACQUET – M2 EEB – Parcours CRB – 2011 - 2012 36