Télécharger le pdf - Parc naturel régional des Vosges du Nord
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Préservation <strong>du</strong> Milan royal en Alsace Bossue<br />
En somme, la densité <strong>des</strong> repérages par rapport au nid peut se résumer de la manière suivante :<br />
Figure 3: Densité <strong>des</strong> observations de Milan royal en fonction de la distance à l'aire<br />
de nidification d'après Mammen U., 2012.<br />
Les spécialistes al<strong>le</strong>mands préconisent donc de ne pas implanter de mâts éoliens dans un<br />
rayon inférieur à 1000 mètres autour d'une aire de Milan royal afin de ré<strong>du</strong>ire <strong>le</strong>s risques de<br />
collision (Mammen U., 2012). Après la période de nidification, l'aire utilisée est plus ré<strong>du</strong>ite.<br />
Le milieu environnant et <strong>le</strong>s facteurs climatiques<br />
Les équipes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> ont notamment souligné que la mise en jachère systématique aux<br />
pieds <strong>des</strong> éoliennes contribuait à augmenter <strong>le</strong> risque de collision pour <strong>le</strong>s rapaces (Rasran et al.,<br />
2008). En effet, <strong>le</strong>s rapaces intègrent parfaitement ces milieux riches en petits mammifères dans<br />
<strong>le</strong>urs zones de chasse. Par ail<strong>le</strong>urs, la présence systématique de petits cadavres aux pieds <strong>des</strong><br />
éoliennes peut constituer une ressource alimentaire non négligeab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s oiseaux de proies.<br />
La topographie est l'un <strong>des</strong> éléments <strong>le</strong>s plus déterminants dans <strong>le</strong> risque de collision avec<br />
<strong>le</strong>s éoliennes. En effet, <strong>le</strong>s voiliers tels <strong>le</strong>s rapaces utilisent <strong>le</strong>s ascendances thermiques pour<br />
prendre de la hauteur en vol. Les pentes sont donc un élément déterminant dans <strong>le</strong> vol <strong>des</strong><br />
rapaces. Une étude américaine a montré que <strong>le</strong> danger était accru lorsque <strong>le</strong>s vents sont forts et<br />
face aux pentes (Hoover S.L. & Morrison M.L., 2005).<br />
Les conditions météorologiques ont éga<strong>le</strong>ment une influence sur <strong>le</strong> risque de collision. En<br />
effet, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> ont montré que <strong>le</strong> risque est accru lorsque la visibilité est mauvaise pour <strong>le</strong>s<br />
oiseaux, à cause de la pluie ou <strong>du</strong> brouillard (Erickson W.P. et al., 2001). De la même manière, lors<br />
de grands vents, <strong>le</strong>s vitesses atteintes en vol plané sont accrues et l'évitement est alors plus<br />
diffici<strong>le</strong> (McIsaac H.P., 2001). Ainsi, <strong>le</strong> suivi d'un parc éolien expérimental aux Pays-Bas a permis<br />
de constater que <strong>le</strong>s oiseaux évitent plus faci<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s pâ<strong>le</strong>s avec un vent de front (87% <strong>des</strong> cas)<br />
qu'avec un vent de dos (29% d'évitement) (Winkelmann, 1992 in Langston R.H.W. & Pullan J.D.,<br />
2003).<br />
Les caractéristiques <strong>du</strong> parc éolien<br />
L'impact sur la population semb<strong>le</strong> augmenter avec la tail<strong>le</strong> <strong>du</strong> parc éolien (Pearce-Higgins<br />
J.W. et al., 2012). Le taux de collision croît avec la tail<strong>le</strong> <strong>des</strong> éoliennes mises en place (Rasran et<br />
al., 2008). Les travaux de Schaub M. ont mis en avant l'influence <strong>du</strong> nombre de turbines mises en<br />
place et de <strong>le</strong>ur configuration dans l'espace (Schaub M., 2012).<br />
1.2.4 AUTRES INFRASTRUCTURES<br />
Les lignes é<strong>le</strong>ctriques et <strong>le</strong>s infrastructures routières représentent éga<strong>le</strong>ment une menace<br />
pour <strong>le</strong> Milan royal et pour l'avifaune en général. Erickson W.P. et al. (2001) ont synthétisé <strong>le</strong>s<br />
données <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> américaines sur l'impact <strong>des</strong> infrastructures sur l'avifaune. Les lignes<br />
é<strong>le</strong>ctriques seraient responsab<strong>le</strong>s de la mort de 130 millions d'oiseaux par an aux Etats-Unis et <strong>le</strong>s<br />
collisions avec <strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s entrainent la mort de 80 millions d'oiseaux par an. En comparaison,<br />
<strong>le</strong>s éoliennes n'arrivent qu'en septième position <strong>des</strong> causes de mortalité liées à l'homme aux Etats-<br />
Unis.<br />
Le constat est <strong>le</strong> même en France. En première ligne <strong>des</strong> causes de mortalité aviaire, <strong>le</strong>s<br />
lignes é<strong>le</strong>ctriques haute tension et moyenne tension qui tueraient de 40 à 120 oiseaux par<br />
kilomètres par an en zone sensib<strong>le</strong> (MEEDDM, 2010). El<strong>le</strong>s sont suivies par <strong>le</strong>s routes avec 30 à<br />
Aurélie JACQUET – M2 EEB – <strong>Parc</strong>ours CRB – 2011 - 2012 18