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Comprendre le fonctionnement de simulations sociales ... - Risc

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définit éga<strong>le</strong>ment par la question à laquel<strong>le</strong> on souhaite répondre au sujet <strong>de</strong> ce système ou <strong>le</strong> problème que l’on<br />

souhaite résoudre en <strong>le</strong> modélisant. La détermination du système étudié, ainsi que la question <strong>de</strong> modélisation<br />

associée permettent ainsi <strong>de</strong> réaliser la clôture du modè<strong>le</strong> et <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>r <strong>le</strong> modélisateur dans <strong>le</strong>s hypothèses<br />

simplificatrices à émettre sur <strong>le</strong> système réel pour en construire un modè<strong>le</strong> (<strong>le</strong> choix <strong>de</strong> la granularité par<br />

exemp<strong>le</strong>).<br />

De manière canonique un système peut être défini comme un ensemb<strong>le</strong> d’entités en interactions (von<br />

Bertalanfy, 1968). Le recours à la modélisation comme construction d’une représentation simplifiée d’un<br />

système quel qu’il soit, est souvent justifié par la comp<strong>le</strong>xité <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier que l’on ne peut a priori pas<br />

entièrement saisir sans passer par une simplification <strong>de</strong> celui-ci.<br />

2.1.1 La simulation : <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> plongé dans <strong>le</strong> temps<br />

Parmi <strong>le</strong>s types <strong>de</strong> modélisation <strong>le</strong>s plus couramment utilisés et qui nous intéressent au premier plan ici,<br />

la simulation consiste à faire évoluer dans <strong>le</strong> « temps » l’abstraction d’un système : son modè<strong>le</strong> (Coquillard et<br />

Hill, 1997). La question <strong>de</strong> la représentation du temps et <strong>de</strong> sa gestion au sein <strong>de</strong>s <strong>simulations</strong> en <strong>de</strong>vient dès lors<br />

un point crucial. On distingue ainsi souvent <strong>le</strong>s différents types <strong>de</strong> simulation par la manière dont ils représentent<br />

et gèrent celui-ci. Les <strong>simulations</strong> à représentation du temps continue sont définies par <strong>le</strong> fait qu’à chaque<br />

instant t réel on peut associer un état particulier du modè<strong>le</strong>. C’est <strong>le</strong> cas par exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> nombreux modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />

croissance végéta<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong>s <strong>simulations</strong> à représentation du temps discret, au contraire <strong>le</strong> temps est discrétisé,<br />

<strong>le</strong> pas <strong>de</strong> discrétisation étant constant ou non. La fonction représentant l’évolution <strong>de</strong> l’état du modè<strong>le</strong> dans <strong>le</strong><br />

temps est, dans ce <strong>de</strong>rnier cas, constante par morceaux. Un type <strong>de</strong> gestion du temps particulier est implémenté<br />

dans <strong>le</strong>s <strong>simulations</strong> à évènements discrets. On s’intéresse alors aux évènements qui vont conduire à un<br />

changement d’état du système (Zeig<strong>le</strong>r, 1976 ; Zeig<strong>le</strong>r et al., 2000). Par ce type d’approche il est dès lors<br />

possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s <strong>simulations</strong> dont la représentation du temps est continue ou discrète. Enfin, il est<br />

important <strong>de</strong> souligner que la temporalité incluse dans <strong>le</strong>s <strong>simulations</strong>, même si el<strong>le</strong> peut être rapprochée d’une<br />

représentation du temps discrète, relâche souvent <strong>le</strong> problème <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong>s évènements et<br />

ne peut dès lors être mise en rapport avec <strong>de</strong>s échel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> temps réel<strong>le</strong>s. C’est souvent <strong>le</strong> cas en simulation<br />

socia<strong>le</strong> ou en physique statistique, domaines dans <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s temporalités d’interactions entre <strong>le</strong>s individus ou<br />

<strong>le</strong>s entités sont peu connues ou sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on ne veut a priori pas émettre d’hypothèses. On perd ainsi la<br />

notion <strong>de</strong> temporalité stricto sensu tout en conservant une relation d’ordre temporel<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s changements<br />

d’états du système, qui permet, à défaut, <strong>de</strong> dater artificiel<strong>le</strong>ment l’état d’un système ou au moins <strong>de</strong> représenter<br />

son antériorité ou sa postériorité par rapport à un autre. Cette question <strong>de</strong> la représentation du temps et <strong>de</strong> sa<br />

gestion dans <strong>le</strong>s <strong>simulations</strong> sera abordée plus en détail dans la partie consacrée aux modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> dynamiques<br />

d’opinions.<br />

En plus <strong>de</strong>s buts multip<strong>le</strong>s exposés, <strong>le</strong>s travaux concernant la modélisation <strong>de</strong> systèmes sociaux<br />

s’attachent éga<strong>le</strong>ment à <strong>de</strong> nombreux courants qui proviennent d’approches méthodologiques et d’origines<br />

disciplinaires relativement diverses. Parmi cel<strong>le</strong>s-ci, l’approche individus-centrée est présente dans <strong>de</strong><br />

nombreuses communautés, en particulier en écologie (Reynolds, 1987 ; De Angelis et Gross, 1992 ; Grimm,<br />

1999 ; Hill, 2000) et continue <strong>de</strong> s’étendre à plusieurs autres. Nous allons donc présenter cette approche, en la<br />

définissant tout d’abord assez sommairement puis en justifiant ses intérêts, avant <strong>de</strong> présenter plusieurs instances<br />

<strong>de</strong> cette approche dans différents domaines, appliquées à la modélisation <strong>de</strong> phénomènes sociaux.<br />

2.1.2 L’approche individus-centrée<br />

L’approche individus-centrée pour la modélisation d’un système consiste à représenter explicitement<br />

dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>le</strong>s individus ou <strong>le</strong>s entités qui composent la population considérée, que <strong>le</strong> système soit<br />

écologique, social ou économique. Cette focalisation à un niveau que nous pouvons qualifier <strong>de</strong> microscopique<br />

(par opposition à une vision globa<strong>le</strong> ou agrégée du système, typiquement <strong>de</strong>s comportements col<strong>le</strong>ctifs, que nous<br />

qualifierons <strong>de</strong> macroscopique) vise à la production d’un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> ces entités, <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur environnement, et <strong>de</strong><br />

<strong>le</strong>urs interactions entre el<strong>le</strong>s ou avec l’environnement. Une fois <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ces entités réalisés, il s’agira <strong>de</strong><br />

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