Comprendre le fonctionnement de simulations sociales ... - Risc
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du réseau Internet, proposent ainsi une dynamique <strong>de</strong> redirection <strong>de</strong>s liens dans <strong>le</strong> temps. Dorogovtsev et<br />
Men<strong>de</strong>s (2000) proposent dans <strong>le</strong> même esprit un algorithme stochastique pour l’ajout <strong>de</strong> liens entre <strong>le</strong>s sites <strong>de</strong><br />
plus forte connectivité et pour la suppression <strong>de</strong> liens existants par vieillissement. Enfin, Amaral et al. (2000)<br />
proposent un coût d’entretien <strong>de</strong>s liens ou une contrainte <strong>de</strong> capacité pour la création <strong>de</strong> nouveaux liens qui<br />
freine <strong>le</strong> processus <strong>de</strong> distribution suivant une loi <strong>de</strong> puissance.<br />
2.2.4 L’environnement<br />
Mise à part pour introduire <strong>de</strong>s relations socia<strong>le</strong>s liées à un espace géographique comme nous l’avons<br />
évoqué au paragraphe précé<strong>de</strong>nt, l’introduction <strong>de</strong> l’environnement E intervient la plupart du temps dans la<br />
modélisation <strong>de</strong> phénomènes sociaux liés à l’environnement. Qu’il s’agisse <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong> ressources<br />
renouvelab<strong>le</strong>s ou non (Bousquet et al., 1993 ; Bousquet, 1994) ou du couplage <strong>de</strong> pratiques socia<strong>le</strong>s et <strong>de</strong><br />
dynamiques environnementa<strong>le</strong>s (Franchesquin, 2001, Franchesquin et Espinasse, 2001), la plupart du temps,<br />
l’influence <strong>de</strong> l’environnement est loca<strong>le</strong> et propre à chaque individu (l’individu retire alors classiquement <strong>de</strong>s<br />
produits <strong>de</strong> l’environnement ou détermine <strong>de</strong>s variab<strong>le</strong>s d’environnement qui interviennent dans <strong>le</strong> calcul <strong>de</strong> son<br />
utilité propre). L’effet <strong>de</strong> l’individu sur l’environnement est quant à lui souvent un acte <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong><br />
ressources contenues dans l’environnement, (Bousquet et al., 1993, Epstein et Axtell, 1996) à l’exception du cas<br />
déjà exposé dans <strong>le</strong>quel l’individu se sert <strong>de</strong> l’environnement comme média pour communiquer. Cependant, si<br />
l’influence <strong>de</strong> l’environnement sur l’individu et <strong>de</strong> l’individu sur l’environnement est loca<strong>le</strong> (par rapport à<br />
l’individu), ceci n’exclue pas la possibilité, souvent exploitée du reste, d’avoir <strong>de</strong>s échel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> perceptions ou<br />
d’actions différentes dans la population. La principa<strong>le</strong> caractéristique <strong>de</strong> la composante environnementa<strong>le</strong> dans<br />
ces modè<strong>le</strong>s est bien que l’individu a une relation (perception ou action entre autres) personnel<strong>le</strong>, propre, à<br />
l’environnement, relation qui dépend bien souvent <strong>de</strong> ses variab<strong>le</strong>s d’état (localisation ou type d’agent par<br />
exemp<strong>le</strong>).<br />
Généra<strong>le</strong>ment et comme dans la plupart <strong>de</strong>s <strong>simulations</strong> individus-centrées en écologie, cet<br />
environnement est discret et régulier. Un cas particulier (Takadama et al., 2003) est celui pour <strong>le</strong>quel<br />
l’environnement n’est pas un environnement spatial, géographique mais un environnement informationnel dans<br />
<strong>le</strong>quel se déplacent <strong>le</strong>s individus, qui sont influencés loca<strong>le</strong>ment par l’information portée par l’environnement. Il<br />
nous faut cependant souligner ici que dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> systèmes écologiques, l’environnement prend<br />
une place beaucoup plus centra<strong>le</strong> dans la plupart <strong>de</strong>s <strong>simulations</strong> (Coquillard et Hill, 1997 ; Soulié, 2001 ; Bian,<br />
2003). Cependant, si en pratique <strong>le</strong>s entités peuvent influer sur l’état <strong>de</strong> l’environnement, son état est éga<strong>le</strong>ment<br />
souvent modifié par une dynamique propre (extension <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> forêts par exemp<strong>le</strong>) ou par <strong>de</strong>s éléments<br />
exogènes (séries temporel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> tremb<strong>le</strong>ments <strong>de</strong> terre par exemp<strong>le</strong>). Il nous faut noter ici que notre exemp<strong>le</strong><br />
d’application concernera <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s individus-centrés sociaux non-spatialisés, par conséquents certains<br />
éléments particuliers dus à l’introduction particulière d’une composante environnementa<strong>le</strong> pourront avoir été<br />
passé sous si<strong>le</strong>nce.<br />
2.2.5 Facteurs exogènes au modè<strong>le</strong><br />
Une <strong>de</strong>s contraintes fortes en termes <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s phénomènes sociaux concerne enfin la clôture<br />
du système. Il faut pouvoir déterminer <strong>le</strong>s frontières du système que l’on modélise. L’aspect ouvert <strong>de</strong> la plupart<br />
<strong>de</strong>s systèmes sociaux est alors rendu par l’ajout <strong>de</strong> facteurs exogènes S, extérieurs donc au système modélisé et<br />
qui interviennent cependant sur sa dynamique. Le cas typique dans <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s hydrologiques correspond aux<br />
séries temporel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> pluviométrie qui vont « nourrir » <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> au cours <strong>de</strong> la simulation. C’est aussi <strong>le</strong> cas <strong>de</strong>s<br />
institutions dans <strong>de</strong> nombreux modè<strong>le</strong>s en simulation socia<strong>le</strong> (Deffuant et al., 2002b ; Conte, 2001 ; Lifran et al.,<br />
1998) qui interviennent comme un facteur exogène par exemp<strong>le</strong> par <strong>le</strong> biais <strong>de</strong> scénarios institutionnels qui vont<br />
diffuser <strong>de</strong>s messages au modè<strong>le</strong> en cours <strong>de</strong> simulation. Nous distinguons ici <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> facteurs exogènes,<br />
<strong>le</strong>s facteurs exogènes partagés qui s’appliquent <strong>de</strong> manière i<strong>de</strong>ntique à l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> la population du modè<strong>le</strong> et<br />
auxquels chaque individu a accès et <strong>le</strong>s facteurs exogènes discrets qui interviennent pour une partie <strong>de</strong> la<br />
population et/ou qui ont une influence ou un message distinct suivant l’individu qui y a accès.<br />
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