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Comprendre le fonctionnement de simulations sociales ... - Risc

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sciences comportementa<strong>le</strong>s et socia<strong>le</strong>s (Nowak et Lewenstein, 1996 ; Latané et Nowak, 1997 ; Hegselmann et<br />

Flache, 1998 ; Ahmed et Elgazzar, 2001). Un nombre substantiel <strong>de</strong> sociétés artificiel<strong>le</strong>s décrites dans Epstein et<br />

Axtell (1996) peuvent éga<strong>le</strong>ment être formalisées sous forme d’automates cellulaires.<br />

2.1.7.4 Simulations orientées-objet et <strong>simulations</strong> multi-agents<br />

Quel<strong>le</strong> que soit la terminologie utilisée ou l’obédience dans laquel<strong>le</strong> on se situe, on ne peut nier l’apport<br />

essentiel <strong>de</strong>s langages orientés-objet à la simulation individus-centrée. Pour référence, on pourra se reporter à<br />

Hill (1996) ou Joines et Roberts (1998). Ainsi, <strong>de</strong> nombreux modè<strong>le</strong>s individus-centrés, en particulier <strong>le</strong>s<br />

<strong>simulations</strong> multi-agents, sont implémentés dans un langage orienté-objet (SmallTalk, Java ou C++ pour <strong>le</strong>s<br />

principaux). La raison en est que <strong>le</strong> paradigme objet est actuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> seul (en attendant <strong>le</strong> développement <strong>de</strong><br />

langages agents) à correspondre conceptuel<strong>le</strong>ment ou à partager conceptuel<strong>le</strong>ment la même structure que <strong>le</strong>s<br />

modè<strong>le</strong>s individus-centrés. Ceci provient d’une propriété particulière <strong>de</strong> l’objet, l’encapsulation, qui permet <strong>de</strong><br />

regrouper au sein d’une même structure <strong>le</strong>s données correspondant à l’objet en question et <strong>le</strong>s métho<strong>de</strong>s qui<br />

permettent <strong>de</strong> traiter ces données. Toutes <strong>le</strong>s instances d’une classe définie partagent la même structure et <strong>le</strong>s<br />

mêmes métho<strong>de</strong>s, mais <strong>le</strong>s attributs <strong>de</strong> chaque instance peuvent avoir <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs différentes. Ainsi, comme nous<br />

<strong>le</strong> verrons un peu plus loin, la <strong>de</strong>scription basique d’une entité ou d’un individu A i dans un modè<strong>le</strong> individuscentré,<br />

correspondant à un vecteur d’états X i et à une fonction <strong>de</strong> transition associée f i , trouve sa p<strong>le</strong>ine<br />

expression dans l’approche objet. Le vecteur d’état prend différentes va<strong>le</strong>urs d’individu en individu, mais la<br />

fonction <strong>de</strong> transition est beaucoup moins diversifiée dans la population (on utilise généra<strong>le</strong>ment la même<br />

fonction <strong>de</strong> transition pour tous <strong>le</strong>s individus du modè<strong>le</strong>).<br />

Si l’on cherche à différencier l’objet <strong>de</strong> l’agent, on se heurte systématiquement au fait qu’actuel<strong>le</strong>ment<br />

tout système multi-agents étant implémenté en langage orienté-objet, vo<strong>le</strong>ns no<strong>le</strong>ns, tout agent est un objet<br />

(O<strong>de</strong>ll, 2002). Cependant, on situe généra<strong>le</strong>ment la différence entre ces <strong>de</strong>ux entités non pas au niveau <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur<br />

structure mais conceptuel<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong> fait que l’on retrouve dans <strong>le</strong>s agents <strong>de</strong>s mécanismes ou <strong>de</strong>s attributs qui<br />

n’existent pas systématiquement dans <strong>le</strong> concept objet. Ainsi on caractérise souvent un agent en associant à<br />

l’objet qu’il est, <strong>de</strong>s buts, <strong>de</strong>s intentions, en bref <strong>de</strong>s mécanismes que l’on pourrait qualifier<br />

d’anthropomorphiques. Michael Wooldridge, nous donne l’occasion <strong>de</strong> résumer cette différenciation <strong>de</strong> manière<br />

synthétique : « objects do it for free, agents do it for money ».<br />

Il faut cependant reconnaître que l’inclusion <strong>de</strong> références anthropomorphiques pour exprimer cette<br />

différenciation n’a pas été neutre dans <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> particulier qu’ont joué <strong>le</strong>s systèmes multi-agents dans la simulation<br />

socia<strong>le</strong> individus-centrée, même si la plupart <strong>de</strong>s avantages que l’on associe à une approche agent, dérivent<br />

directement d’avantages existants dans <strong>le</strong> paradigme objet.<br />

Les différents intérêts <strong>de</strong> l’utilisation d’une approche individus-centrée ont souvent justifié une<br />

approche multi-agents pour la simulation <strong>de</strong> nombreux systèmes, en particulier dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’émergence <strong>de</strong> comportements col<strong>le</strong>ctifs (Drogoul, 1993).<br />

La gran<strong>de</strong> expressivité qui peut être incluse dans <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s objets en général et <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>simulations</strong> multi-agents en particulier, ainsi que l’introduction facilitée <strong>de</strong> paramètres plus qualitatifs, ont<br />

rapi<strong>de</strong>ment fait naître l’intérêt <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> modè<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> dialogue avec <strong>de</strong>s non-modélisateurs<br />

ou <strong>de</strong>s non-spécialistes <strong>de</strong>s sciences socia<strong>le</strong>s. Ainsi, on retrouve dans Ferrand (1997) un ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> modè<strong>le</strong>s<br />

appliqués à l’ai<strong>de</strong> à la décision ou à l’ai<strong>de</strong> à la négociation pour la gestion <strong>de</strong>s territoires où <strong>le</strong>s interlocuteurs<br />

sont <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs politiques pour l’aménagement du territoire par exemp<strong>le</strong>. L’approche multi-agents est<br />

particulièrement appropriée pour ce <strong>de</strong>rnier type d’utilisation. En particulier, comme <strong>le</strong> souligne (Franchesquin,<br />

2001) d’un point <strong>de</strong> vue méthodologique dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> la modélisation d’écosystèmes anthropisés, mais<br />

éga<strong>le</strong>ment pour intégrer <strong>le</strong>s nombreuses dimensions relatives à ces <strong>de</strong>rniers (Franchesquin et Espinasse, 2001 ;<br />

Franchesquin et al., 2003 ; Mathevet et al., 2003) et particulièrement pour inclure explicitement <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>de</strong>s<br />

individus, <strong>de</strong>s acteurs au sens sociologique, du système modélisé (Cambier, 1994). Cette gran<strong>de</strong> « liberté » <strong>de</strong><br />

modélisation a ainsi permis l’existence d’un large spectre <strong>de</strong> modè<strong>le</strong>s et ceci dans différents domaines : l’étu<strong>de</strong><br />

et l’évaluation d’organisations (Prietula et al., 1998 ; Lomi et Larsen, 2001) en incluant <strong>le</strong>ur représentation sous<br />

forme <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> dépendances (Sichman 1995 ; 1998) ; la modélisation <strong>de</strong> comportements <strong>de</strong> fou<strong>le</strong>s pour<br />

déterminer <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs emplacements <strong>de</strong>s sorties <strong>de</strong> secours (Helbing et al., 2002) ; la modélisation <strong>de</strong><br />

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