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commune urbaine de Dalaba, aux responsables du Ministère

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A1.10<br />

A1.3 Les racines <strong>de</strong> la gouvernance et <strong>de</strong> la démocratie locale (Fodé CISSE)<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

C’est au cours <strong>de</strong>s années 80 que le concept <strong>de</strong> gouvernance va occuper une place <strong>de</strong><br />

choix dans le vocabulaire politique francophone. Il signifie « l’art et la manière <strong>de</strong> gouverner<br />

» et peut <strong>de</strong> ce fait s’appliquer à <strong>de</strong>s organisations très diverses comme les collectivités<br />

territoriales, les entreprises, les organismes internation<strong>aux</strong>, les associations etc. Au même<br />

moment, les économistes <strong>de</strong> la Banque Mondiale et <strong>du</strong> Fonds Monétaire International (FMI)<br />

l’adoptent et parlent <strong>de</strong> la bonne gouvernance. Dans ce cas précis, elle qualifie la gestion<br />

<strong>de</strong>s Etats qui respectent les principes macro-économiques recommandés par les institutions<br />

<strong>de</strong> Brettons Wood. C’est ainsi que les sciences économiques vont avoir l’avantage <strong>de</strong> participer<br />

activement à la réflexion sur la gouvernance <strong>de</strong>s Etats, mais aussi sur les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

gouvernance <strong>de</strong>s marchés et <strong>de</strong> leurs organes <strong>de</strong> régulations. Cela explique le progrès <strong>de</strong><br />

ces sciences qui se sont réellement affirmées dans ce domaine, grâce à leurs concepts à<br />

fort contenu mathématique, au détriment <strong>de</strong>s autres sciences sociales.<br />

Quoi qu’il en soit, la gouvernance ne saurait être l’apanage <strong>de</strong>s seules sciences économiques.<br />

D’ailleurs, très tôt, dans l’antiquité grecque, Platon est le premier à poser ce problème<br />

sous l’angle philosophique, dans <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses ouvrages fondament<strong>aux</strong>, « La République » et<br />

« Les lois ».<br />

Dans « La République », le souci <strong>de</strong> l’harmonie <strong>de</strong> la Cité con<strong>du</strong>it le penseur grec à envisager<br />

un gouvernement idéal dans lequel le philosophe <strong>de</strong>vient le premier magistrat <strong>de</strong> la<br />

société ou alors les gouvernants s’adonnent à la philosophie. Et il proclame: « l’homme qu’il<br />

faut à la place qu’il faut ». Même si un tel gouvernement n’est pas démocratique parce qu’il<br />

exclut la participation <strong>de</strong>s citoyens (car seule une classe, la classe <strong>de</strong>s philosophes, doit<br />

gouverner), il exprime le souci d’une bonne gouvernance qui repose ici sur l’intégrité et la<br />

compétence <strong>de</strong>s gouvernants.<br />

Dans son second ouvrage, Platon insiste sur l’importance <strong>de</strong>s lois sans lesquelles toute vie<br />

sociale serait impossible, sans lesquelles l’intérêt commun serait oublié et bafoué au profit<br />

<strong>de</strong> l’intérêt indivi<strong>du</strong>el qui supplante la raison. Pour Platon, sans lois, pas <strong>de</strong> gouvernement <strong>de</strong><br />

l’Etat, car le magistrat, comme tout homme, est soumis à la condition humaine. Les lois sont<br />

donc nécessaires pour pallier l’aveuglement et l’inconstance <strong>de</strong>s hommes, surtout <strong>de</strong>s<br />

hommes d’Etat. Il est donc indispensable <strong>aux</strong> hommes <strong>de</strong> se donner <strong>de</strong>s lois et <strong>de</strong> vivre<br />

conformément à ces lois, s’ils veulent être différents <strong>de</strong>s anim<strong>aux</strong> qui, sous tous les rapports,<br />

sont les plus sauvages. Et le philosophe grec <strong>de</strong> conclure, que l’art politique vrai se préoccupe<br />

non pas <strong>de</strong> l’intérêt indivi<strong>du</strong>el, mais <strong>de</strong> l’intérêt commun, car l’intérêt commun fait la<br />

cohésion <strong>de</strong>s Etats, tandis que l’intérêt indivi<strong>du</strong>el les désagrège brutalement.<br />

C’est donc dire que le souci <strong>de</strong> la bonne gouvernance n’est pas né <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières pluies et<br />

que l’approche philosophique a été la première à en faire un centre d’intérêt.<br />

Par ailleurs, s’il est difficile d’expliquer pourquoi ce concept, à un moment donné, est tombé<br />

dans l’oubli, l’on peut bien se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi <strong>de</strong> nos jours, l’on en parle tant. Nous<br />

pensons, pour notre part, que c’est parce que l’homme a dépassé tous les seuils d’équilibre.<br />

Par exemple, dans la gestion <strong>de</strong> l’environnement, les pollutions engendrées par l’activité<br />

humaine sont la cause <strong>de</strong>s changements climatiques qui sont constatés aujourd’hui et qui<br />

pourraient s’aggraver à l’avenir si rien n’est fait. Dans la gestion <strong>de</strong>s diverses organisations<br />

sociales, le même déséquilibre <strong>de</strong>meure. Il s’observe à travers les mécanismes <strong>de</strong> fonctionnement<br />

<strong>de</strong>s institutions au sein <strong>de</strong>squelles les intérêts <strong>de</strong>s mandatés, prennent le pas sur<br />

ceux <strong>de</strong> leurs mandants.

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