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commune urbaine de Dalaba, aux responsables du Ministère

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A1.22<br />

A1.6 La bonne gouvernance, la croissance pro-pauvre et l’é<strong>du</strong>cation privée en<br />

Afrique (Ousmane KABA)<br />

La bonne gouvernance permet à un pays d’afficher une forte croissance économique propauvre,<br />

c'est-à-dire une croissance très favorable <strong>aux</strong> pauvres. En d’autres termes une<br />

croissance qui accroît plus fortement le revenu <strong>de</strong>s pauvres que le revenu moyen <strong>de</strong> la<br />

population. Pour cela le pauvre est implicitement supposé être un pro<strong>du</strong>cteur et non pas<br />

seulement un simple consommateur bénéficiant <strong>de</strong>s transferts. Ce n’est pas un hasard si un<br />

consensus se dégage sur la priorité à accor<strong>de</strong>r <strong>aux</strong> services soci<strong>aux</strong> <strong>de</strong> santé et d’é<strong>du</strong>cation<br />

ou le développement <strong>du</strong> capital humain.<br />

1 Vision stratégique incohérente et inefficace<br />

En dépit <strong>de</strong> ce large consensus sur l’objectif <strong>de</strong> la promotion par l’é<strong>du</strong>cation, les gouvernements<br />

africains n’ont pas élaboré <strong>de</strong> stratégie claire. En effet, une démarche stratégique<br />

cohérente ne se contente pas <strong>de</strong> spécifier un objectif clair, il doit prendre en compte les<br />

forces et faiblesses <strong>de</strong> l’économie afin d’élaborer <strong>de</strong>s politiques capables d’atteindre cet<br />

objectif. Or la faiblesse <strong>de</strong>s économies africaines est l’insuffisance <strong>de</strong>s ressources budgétaires<br />

pour atteindre l’objectif d’é<strong>du</strong>cation universelle.<br />

Les gouvernements les plus soucieux <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation comme le celui <strong>du</strong> Sénégal y consacre<br />

jusqu’à 40% <strong>du</strong> budget. Cette tendance à l’augmentation continue est insoutenable à long<br />

terme en dépit <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> que les bailleurs <strong>de</strong>s fonds accor<strong>de</strong>nt à l’enseignement primaire.<br />

C’est l’explosion démographique qui sous-tend la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’é<strong>du</strong>cation. En effet les efforts<br />

dans les domaines <strong>de</strong> la santé néonatale, <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> base et d’accès à l’eau potable pour<br />

tous ont pour conséquence heureuse une explosion démographique dans nos pays.<br />

La stratégie <strong>du</strong> secteur é<strong>du</strong>catif est incohérente dans la mesure où le goulot d’étranglement<br />

apparaît notamment lors <strong>de</strong> l’accès à l’enseignement supérieur. En Guinée par exemple,<br />

l’enseignement supérieur public n’offre cette année que 11.000 places pour plus <strong>de</strong> 20.000<br />

bacheliers. Rappelons brièvement que:<br />

• L’enseignement primaire et secondaire a pour objectif <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s citoyens,<br />

• L’enseignement professionnel vise à former <strong>de</strong>s ouvriers qualifiés, et<br />

• L’enseignement supérieur doit pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s cadres moyens et supérieurs, donc est<br />

chargé <strong>de</strong> former l’élite dans les différents domaines <strong>du</strong> savoir et <strong>de</strong> la culture.<br />

2 Crise <strong>de</strong> l’enseignement professionnel et supérieur<br />

La difficulté financière pour nos pays est <strong>de</strong> plus en plus sévère pour l’enseignement supérieur<br />

qui est plus cher et qui ne bénéficie pas <strong>de</strong> la même sollicitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds.<br />

Nous sommes dans un cercle vicieux: plus l’Etat construit <strong>de</strong>s campus, plus le nombre<br />

d’étudiants augmente et plus la qualité <strong>de</strong> l’enseignement se dégra<strong>de</strong>. Les mécontentements<br />

se tra<strong>du</strong>irent en grèves interminables.<br />

Face à cette incapacité <strong>de</strong> l’Etat à satisfaire la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’é<strong>du</strong>cation, que faire? Les<br />

spécialistes nous proposent la décentralisation. Or celle-ci ne concerne au premier chef que<br />

l’enseignement primaire et secondaire. Encore que la décentralisation ne résout pas le<br />

problème financier. Il ne fait que transférer la charge au niveau local. Tout au plus, il améliorerait<br />

le suivi qualitatif par <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> parents d’élèves ou <strong>de</strong>s organisations non<br />

gouvernementales (ONG) dans le quartier.<br />

Parallèlement, les pays occi<strong>de</strong>nt<strong>aux</strong>, récipiendaires traditionnels d’une partie <strong>de</strong>s étudiants<br />

africains ferment leurs portes <strong>de</strong>vant les flux <strong>de</strong> plus en plus importants <strong>de</strong>s étudiants

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