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LAO-TZEU, LIE-TZEU TCHOANG-TZEU

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Léon WIEGER — Les pères du système taoïste 140<br />

tient uniquement au destin (à l’heure néfaste), et nullement aux<br />

procédés employés. La fortune et l’infortune ne sont pas régies par<br />

des règles mathématiques. Ce qui réussit hier, ratera aujourd’hui.<br />

Ce qui rata aujourd’hui, réus sira peut-être demain. Le succès tient<br />

à ce que l’on s’y est pris au bon mo ment, mais il n’y a pas de<br />

règles qui permettent de déterminer ce moment. Les plus sages s’y<br />

trompent parfois. Même un K’oung-K’iou, un Lu-chang, connurent<br />

l’insuccès.<br />

Quand ils eurent reçu ces explications, le Mong et ses fils se rassérénèrent<br />

et dirent :<br />

— Merci ! n’en dites pas davantage, nous avons compris.<br />

Lie8.F. Le duc Wenn de Tsinn ayant décidé une attaque contre Wei, son<br />

fils le prince Tch’ou se mit à rire.<br />

— De quoi riez-vous ? demanda le duc. Je ris, dit le prince, de la<br />

mésaventure arrivée à un de mes voisins. Cet homme allait à la<br />

ville, pour y accuser sa femme d’infidélité. En chemin, il rencontra<br />

une personne qui lui plut, et lui fit des propositions. Un instant<br />

après, il reconnut en elle son épouse, et constata qu’il y avait des<br />

témoins apostés. On lui avait rendu la monnaie de sa pièce. Cette<br />

histoire n’est -elle pas risible ?<br />

Le duc comprit que son fils l’avertissait qu’on l’attaquerait pendant que lui<br />

attaquerait Wei. Il renonça à son expédition, et ramena soudain son armée. Il<br />

n’était pas enco re revenu à sa capitale, qu’il apprit qu’un ennemi avait de fait<br />

déjà envahi sa frontière septentrionale.<br />

Les voleurs pullulaient dans la principauté de Tsinn. Or un certain<br />

Hi-Young, doué d’un don de seconde vue particulier, reconnaissait les voleurs<br />

à leur figure. Le marquis le chargea de découvrir les voleurs pour son compte,<br />

et de fait Hi-Young en fit capturer des centaines. Très satisfait, le marquis dit à<br />

Tchao-wenn-tzeu :<br />

— Un seul homme a presque nettoyé ma principauté des voleurs<br />

qui l’infestai ent...<br />

— Croyez bien, répondit Tchao-wenn-tzeu, qu’avant d’avoir<br />

achevé son nettoyage, cet homme mourra de male mort...<br />

Et de fait, exaspérés, les voleurs qui restaient se dirent :<br />

— Nous périrons tous, si nous ne nous défaisons pas de ce<br />

Hi-Young...<br />

S’étant donc tous réunis, ils massacrèrent Hi-Young. Quand le marquis<br />

l’eut appris, il fut très saisi, appela Tchao-wenn-tzeu et lui dit :

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