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LAO-TZEU, LIE-TZEU TCHOANG-TZEU

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Léon WIEGER — Les pères du système taoïste 333<br />

CHAPITRE 29<br />

Politiciens<br />

Tch29.A. • 467 Confucius était ami de Ki de Liou-hia (207). Celui-ci avait<br />

un frère cadet, qu’on appelait le brigand Tchee. Cet individu avait organisé<br />

une association de neuf mille partisans, lesquels faisaient dans l’empire tout ce<br />

qui leur plaisait, rançonnant les princes, pillant les particuliers, s’emparant des<br />

bestiaux, enlevant les femmes et les filles, n’épargnant même pas leurs<br />

proches parents, poussant l’impiété jusqu’à ne plus faire d’offrandes à leurs<br />

ancêtres. Dès qu’ils se mont raient, les villes se mettaient en état de défense,<br />

les villageois se retranchaient. Tout le monde avait à souffrir de ces<br />

malfaiteurs. Confucius dit à Liouhia-ki :<br />

— Les pères doivent morigéner leurs fils, les frères aînés doivent<br />

morigéner leurs cadets. S’ils ne le font pas, c’est qu’ils ne prennent<br />

pas leur devoir à cœur. Vous êtes un des meilleurs officiers de ce<br />

temps, et votre frère cadet est le brigand Tchee. Cet homme est le<br />

fléau de l’empire, et vous ne le morigénez pas. Je suis honteux<br />

pour vous. Je vous avertis que je vais aller le sermonner à votre<br />

place.<br />

Liouhia-ki dit :<br />

— Il est vrai que les pères et les aînés doivent morigéner les fils et<br />

les cadets ; mais, quand les fils et les cadets refusent d’entendre, le<br />

père ou le frère aîné fût-il aussi disert que vous l’êtes, le résultat<br />

sera nul. Or mon cadet Tchee est d’un naturel bouillant et emporté.<br />

Avec cela, il est si fort qu’il n’a personne à craindre, et si éloquent<br />

qu’il sait colorer en bien ses méfaits. Il n’aime que ceux qui le<br />

flattent, s’emporte dès qu’on le contredit, et ne se gêne pas alors de<br />

proférer des injures. Croyez-moi, ne vous frottez pas à lui.<br />

Confucius ne tint pas compte de cet avis. Il partit, Yen-hoei conduisant son<br />

char, Tzeu-koung faisant contrepoids. Il trouva Tchee établi au sud du mont<br />

T’ai-chan, sa bande hachant des foies d’homme pour son dîner. Descendant<br />

de son char, Confucius s’avança seul jusqu’à l’homme de garde, et lui dit :<br />

— Moi K’oung-K’iou de Lou, j’ai entendu parler des sentiments<br />

élevés de votre général ; je désire l’entretenir...<br />

et, ce disant, il saluait l’homme de garde, avec révérence. Celui -ci alla<br />

avertir le brigand Tchee, que cette nouvelle mit en fureur, au point que ses<br />

yeux étincelèrent comme des étoiles, et que ses cheveux hérissés soulevèrent<br />

son bonnet.

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