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LAO-TZEU, LIE-TZEU TCHOANG-TZEU

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Léon WIEGER — Les pères du système taoïste 330<br />

Tch28.H. Quand Confucius fut arrêté et cerné entre Tch’enn et Ts’ai, il<br />

fut sept jours sans viande ni grain, réduit à vivre d’herbes sauvages. Malgré<br />

son épuisement, il ne cessait de jouer de la cithare, dans la maison où il était<br />

réfugié.<br />

Yen-Hoei qui cueillait des herbes au dehors, entendit les • 463 disciples<br />

Tzeu-lou et Tzeu-koung qui se disaient entre eux :<br />

— Le Maître a été chassé de Lou deux fois, intercepté à Wei une<br />

fois. A Song, on a abattu l’arbre qui l’abritait. Il a été en grand péril<br />

à Chang et à Tcheou. Maintenant le voilà assiégé ici. On désire<br />

qu’il périsse, sans oser le tuer : mais celui qui aura fait le coup, ne<br />

sera certainement pas puni. Le Maître sait cela, et joue de la<br />

cithare. Est-ce un Sage, celui qui se rend si peu compte de sa<br />

situation ?<br />

Yen-Hoei rapporta ces paroles à Confucius, qui cessant son jeu, soupira et<br />

dit :<br />

— Ce sont deux esprits sans portée. Appelle-les, que je leur parle !<br />

Quand ils furent entrés, Tzeu-lou dit à Confucius :<br />

— Cette fois-ci, c’en est fait !<br />

— Non, dit Confucius. Tant que la doctrine d’un Sage n’a pas été<br />

réfutée, ce n’est pas fait de lui. Entré en lice, pour la bonté et<br />

l’équité, à une époque de passions et de troubles, il est naturel que<br />

j’éprouve de violentes oppositions, mais ce n’en est pas fait d e moi<br />

pour cela. Ma doctrine est irréfutable, et je n’en dévierai pour<br />

aucune persécution. Les frimas de l’hiver ne font ressortir qu’avec<br />

plus d’éclat la force de résistance du cyprès, qu’ils n’arrivent pas à<br />

dépouiller de ses feuilles. Il en adviendra de même, pour ma<br />

doctrine, de cet incident entre Tch’enn et Ts’ai...<br />

Cela dit, Confucius reprit, avec un air digne, sa cithare et son chant. Tzeulou<br />

converti saisit un bouclier et dansa la pantomime. Tzeu-koung dit :<br />

— J’ignorais combien le ciel est haut a u-dessus de la terre (le Sage<br />

au-dessus du vulgaire).<br />

Les anciens qui possédaient la science du Principe, étaient également<br />

contents dans le succès et l’insuccès. Car le succès et l’insuccès leur étaient<br />

également indifférents. Leur contentement provenait d’une cause supérieure,<br />

de la science que le succès et l’insuccès procèdent pareillement du Principe,<br />

fatalement, inévitablement, comme le froid et le chaud, comme le vent et la<br />

pluie, en une succession et alternance à laquelle il n’y a qu’à se soumettre.<br />

C’est en vertu de cette science, que Hu-You fut content au nord de la rivière<br />

Ying, et Koung-pai au pied du mont K’iou-cheou (Paragraphe suspect,<br />

probablement interpolé. Comparez Tchoang-tzeu chap. 17 C ; chap. 20 G et<br />

chap. 20 D.)

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