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Veil<strong>le</strong><br />
Département sécurité<br />
I. POLITIQUES DE SÉCURITÉ PUBLIQUES ET PRIVÉES<br />
•Recouvrement des contraventions : <strong>le</strong> Défenseur des droits propose de réformer <strong>le</strong>ur traitement<br />
Dans un document de 16 pages rendu public <strong>le</strong> 13 juin dernier, <strong>le</strong> Défenseur des droits, Dominique Baudis, a proposé<br />
au gouvernement plusieurs mesures destinées à remédier aux dysfonctionnements constatés dans <strong>le</strong> traitement des<br />
contraventions et faciliter <strong>le</strong>ur contestation par <strong>le</strong>s automobilistes. Ainsi, la comp<strong>le</strong>xité et la dématérialisation croissante<br />
du traitement des contraventions ne permettraient pas de garantir aux usagers l’effectivité de <strong>le</strong>urs droits. De fait, en<br />
2011, son institution avait enregistré 552 contestations concernant la route, contre 391 en 2010 (soit une augmentation<br />
de 41%), dont environ 40% concernaient des infractions re<strong>le</strong>vées après cession du véhicu<strong>le</strong> notamment par <strong>le</strong><br />
biais d’usurpation de plaques minéralogiques.<br />
Le Défenseur rappelait par ail<strong>le</strong>urs que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait condamné la France<br />
en sanctionnant l’absence d’une possibilité effective de recours contre <strong>le</strong>s décisions de rejet des requêtes en exonération<br />
de l’amende forfaitaire par <strong>le</strong>s officiers du ministère public. Pour faciliter et rendre incontestab<strong>le</strong> <strong>le</strong> paiement, il<br />
proposait l’installation de points de télépaiement des amendes sur <strong>le</strong> territoire, par exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s tabacs, et d’harmoniser<br />
<strong>le</strong> délai de paiement de toutes <strong>le</strong>s amendes à 15 jours.<br />
Il demandait aussi la refonte des formulaires de requête en exonération et de réclamation motivée afin de permettre<br />
aux usagers de disposer d’une information claire sur <strong>le</strong>s modalités et <strong>le</strong>s conséquences de la contestation, notamment<br />
en termes de recours et d’expiration des délais de règ<strong>le</strong>ment. En effet, beaucoup de contestations ont été rejetées pour<br />
irrecevabilité par <strong>le</strong> traitement automatisé, faute pour <strong>le</strong>s personnes intéressées d’avoir coché toutes <strong>le</strong>s cases requises<br />
en raison d’une présentation des dits formulaires susceptib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s induire en erreur.<br />
•À Los Ange<strong>le</strong>s, un algorithme sert à prévenir <strong>le</strong>s infractions<br />
Après des premiers tests concluants en Californie, d’autres policiers américains vont travail<strong>le</strong>r avec des logiciels permettant<br />
de prédire la commission d’une infraction.<br />
À Los Ange<strong>le</strong>s, certains policiers prennent directement <strong>le</strong>urs ordres d’un logiciel qui, après un savant calcul, <strong>le</strong>ur<br />
indique à quel<strong>le</strong> heure et dans quel<strong>le</strong> zone patrouil<strong>le</strong>r. Concrètement, ils reçoivent avant chaque patrouil<strong>le</strong> une carte<br />
imprimée dans laquel<strong>le</strong> sont représentés des « hot spots » d’environ 150 m², représentant <strong>le</strong>s zones dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<br />
risquent de survenir des infractions.<br />
Fruit de recherches anthropologiques et informatiques menées par <strong>le</strong>s universités de Santa Clara et de Californie, ce<br />
logiciel est basé sur un algorithme quasi équiva<strong>le</strong>nt à celui permettant de prévoir <strong>le</strong>s répliques d’un tremb<strong>le</strong>ment de<br />
terre. Il prend en particulier en compte <strong>le</strong>s données relatives à la localisation, aux nombres et aux types d’infractions<br />
commises (cambriolages, vols de voitures, etc.) sur une zone donnée. Pour prédire où et quand de nouvel<strong>le</strong>s infractions<br />
pourraient survenir.<br />
À la différence de ce qu’a pu imaginer la science-fiction, <strong>le</strong> logiciel ne vise pas à arrêter <strong>le</strong> malfaiteur sur <strong>le</strong> fait.<br />
L’objectif ici est plutôt de prévenir, en dépêchant une patrouil<strong>le</strong> dans un endroit où la probabilité qu’une infraction<br />
soit commise est la plus forte, la simp<strong>le</strong> présence des forces de l’ordre étant bien souvent assez dissuasive. Comme<br />
<strong>le</strong> fait remarquer <strong>le</strong> directeur de la police de Los Ange<strong>le</strong>s, interrogé par CBS, «La vraie mesure n’est pas combien de<br />
personnes vous attrapez, mais combien d’infraction vous empêchez.»<br />
Proposée par l’entreprise privée PredPol, cette nouvel<strong>le</strong> méthode a été testée dans divers quartiers de Los Ange<strong>le</strong>s<br />
ainsi qu’à Santa Cruz. Et selon la police, <strong>le</strong>s progrès sont radicaux: « Nous avons empêché que des centaines et des<br />
centaines de personnes rentrent chez el<strong>le</strong>s et découvrent que <strong>le</strong>ur maison a été cambriolée », a par exemp<strong>le</strong> déclaré<br />
<strong>le</strong> capitaine de police Sean Malinowski à Associated Press. Selon Predpol, <strong>le</strong>s cambriolages ont diminué de 27% par<br />
rapport à l’année précédente à Santa Cruz. Entre novembre 2011 et avril 2012, la baisse serait de l’ordre de 25%<br />
dans <strong>le</strong>s quartiers de Los Ange<strong>le</strong>s concernés par ce dispositif, comme <strong>le</strong> rapporte Technology Review.<br />
Ce dispositif a d’ores et déjà été étendu à de nouveaux quartiers de Los Ange<strong>le</strong>s, et est en train de se développer<br />
dans d’autres vil<strong>le</strong>s indique Technology Review. En 2011, <strong>le</strong> magazine Time avait classé cette initiative parmi <strong>le</strong>s 50<br />
meil<strong>le</strong>ures inventions de l’année. Reste à savoir si, sur <strong>le</strong> long terme, <strong>le</strong>s cambrio<strong>le</strong>urs et autres vo<strong>le</strong>urs ne s’adapteront<br />
pas à cette nouvel<strong>le</strong> pratique, par <strong>le</strong> piratage des localisations fournies à la police par exemp<strong>le</strong>.<br />
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Veil<strong>le</strong><br />
Département sécurité<br />
•Fausse monnaie : la plus grande fabrique de faux bil<strong>le</strong>ts démantelée par la police nationa<strong>le</strong><br />
Les 12 et 13 juin dernier, l’Office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM, de la Direction centra<strong>le</strong><br />
de la police judiciaire) a démantelé dans <strong>le</strong> site industriel d’un petit village discret de Seine-et-Marne, entre Meaux<br />
et Chel<strong>le</strong>s, la plus grande fabrique de France de faux bil<strong>le</strong>ts (et la deuxième d’Europe). Plus de 9 millions d’euros<br />
en 350 000 faux bil<strong>le</strong>ts de 20 et de 50 euros ont été saisis. L’OCRFM et la Juridiction interrégiona<strong>le</strong> spécialisée<br />
(Jirs) de Paris, avaient travaillé sur cette affaire depuis que <strong>le</strong>s contrefaçons, référencées au niveau européen « EUA-<br />
0020C00045 » et « EUA-0050C00067 », étaient apparues dans <strong>le</strong> circuit fiduciaire en 2007.<br />
Ces fausses coupures de 20 et 50 euros « de bonne facture » avaient été réalisées non en offset, comme <strong>le</strong> plus souvent,<br />
mais à partir d’une chaîne graphique numérique. El<strong>le</strong>s étaient émises à 90 % sur <strong>le</strong> territoire français, <strong>le</strong> reste dans <strong>le</strong>s<br />
zones frontalières des pays riverains, et distribuées par des membres de la communauté des gens du voyage. Au fil<br />
du temps, plusieurs dizaines de personnes de cette communauté qui constituaient <strong>le</strong> réseau d’écou<strong>le</strong>ment avaient été<br />
interpellées en région parisienne et dans des zones de moyennes agglomérations en province. La difficulté à remonter<br />
<strong>le</strong>s filières dans ces milieux a retardé l’interpellation du contrefacteur, un homme d’une cinquantaine d’années, déjà<br />
connu des services de police et condamné pour fausse monnaie.<br />
•Contrefaçon : <strong>le</strong>s saisies de produits contrefaits ont augmenté de plus de 42 % en France en 2011<br />
Le 7 juin dernier, Christian Peugeot, <strong>le</strong> président de l’Unifab (Union des fabricants pour la protection internationa<strong>le</strong> de<br />
la propriété intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>), a déclaré qu’en 2011, près de 9 millions de produits de contrefaçon avaient été saisis par<br />
<strong>le</strong>s douanes, soit une progression de plus de 42 % par rapport à l’année précédente.<br />
Il s’est ainsi félicité que ces chiffres traduisaient la mobilisation accrue des services opérationnels de la douane dans<br />
la lutte contre la contrefaçon et démontraient l’amp<strong>le</strong>ur du développement de cette activité illicite et dangereuse. Entre<br />
5 % et 10 % des échanges internationaux seraient ainsi <strong>le</strong> fait de la contrefaçon. 70 % de saisies provenaient d’Asie,<br />
qui demeure la première région de production de faux. Avec 16 % des saisies, l’Europe occupe la seconde place,<br />
passant devant l’Afrique.<br />
(source AEF Info)<br />
II. FORCES DE SÉCURITÉ<br />
•Sécurité privée : <strong>le</strong> gouvernement décide de renforcer la sécurité des convoyeurs de fonds<br />
Le 12 juin dernier, <strong>le</strong>s représentants des convoyeurs de fonds se sont déclarés « satisfaits », des mesures prises pour<br />
renforcer la sécurité de la profession, à l’issue d’une rencontre qui a duré plus de deux heures avec Jean Daubigny,<br />
directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. La profession réclamait une sécurisation accrue après <strong>le</strong><br />
braquage à la kalachnikov, <strong>le</strong> 4 juin, d’un véhicu<strong>le</strong> de la TAS à Aubervilliers ( <strong>le</strong> troisième en seu<strong>le</strong>ment deux mois<br />
contre cette même société de transport ) qui avait fait un b<strong>le</strong>ssé grave parmi <strong>le</strong>s convoyeurs.<br />
Pascal Quiroga, coordinateur national du transport de fonds, a annoncé que <strong>le</strong> ministre avait signé <strong>le</strong>s décrets portant<br />
sur la sécurité des transports de fonds. Dorénavant, il y aura une limitation à trois al<strong>le</strong>rs-retours pour <strong>le</strong>s convoyeurs<br />
entre <strong>le</strong> camion et <strong>le</strong>s lieux de desserte. L’utilisation d’une valise sécurisée pour transporter <strong>le</strong>s bil<strong>le</strong>ts sera éga<strong>le</strong>ment<br />
généralisée, alors qu’actuel<strong>le</strong>ment, ces fonds sont parfois mis dans de simp<strong>le</strong>s sacs.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, des « zones criminogènes » vont être déterminées. Dans ces sites, <strong>le</strong> dabiste sera embarqué dans un fourgon<br />
blindé et ne sera donc plus seul pour réalimenter <strong>le</strong>s distributeurs. Enfin, <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>s seront renforcés sur toutes<br />
<strong>le</strong>s sociétés de transports de fonds, mesure que la profession demandait depuis des années. Les premiers contrô<strong>le</strong>s<br />
devraient avoir lieu dès <strong>le</strong> début de l’été.<br />
•Vio<strong>le</strong>nces scolaires : Vincent Peillon a annoncé la création avant la fin de l’année de postes d’assistant de prévention<br />
et de sécurité<br />
Le 8 juin dernier, <strong>le</strong> ministre de l’Éducation nationa<strong>le</strong>, Vincent Peillon, a annoncé la création dans <strong>le</strong>s établissements <strong>le</strong>s<br />
plus diffici<strong>le</strong>s et avant la fin de l’année, de postes d’assistant de prévention et de sécurité, sorte de médiateur chargé<br />
de lutter contre <strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nces scolaires et d’assurer l’ordre. Ces personnels spécialisés et affectés en permanence dans<br />
<strong>le</strong>s établissements seront de l’ordre de 500 personnes et débuteront sur <strong>le</strong> terrain à la Toussaint ou à Noël, <strong>le</strong> temps de<br />
<strong>le</strong>s recruter et de <strong>le</strong>s former. Ces postes de médiateur sont d’ores et déjà inscrits dans <strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctif budgétaire qui sera<br />
discuté en juil<strong>le</strong>t. Ce nouveau métier, que réclamaient <strong>le</strong>s chefs d’établissement depuis quelques années, ne démantè<strong>le</strong>ra<br />
pas pour autant <strong>le</strong>s équipes mobi<strong>le</strong>s de sécurité (EMS), que <strong>le</strong> gouvernement précédent avait mises en place.<br />
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Veil<strong>le</strong><br />
Département sécurité<br />
Suite à l’intrusion musclée au printemps, dans un lycée professionnel de Gagny (Seine-Saint-Denis), d’une vingtaine<br />
de personnes cagoulées et armées de barres de fer, bâtons et couteaux, l’ancien ministre de l’Éducation Luc Chatel<br />
et l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux avaient mis en place à la rentrée 2009 la première équipe mobi<strong>le</strong><br />
de sécurité (composée de personnels de l’Éducation nationa<strong>le</strong> et de policiers ou gendarmes) au lycée Jean-Zay<br />
d’Aulnay-sous-Bois (Val-de-Marne). À la rentrée 2010, MM. Chatel et Hortefeux avaient installé <strong>le</strong> premier « policier<br />
référent » dans un lycée de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne), portant son arme de service à la ceinture. Le dispositif<br />
avait alors été mal accueilli par des chefs d’établissement, des enseignants et des parents.<br />
Pendant la campagne présidentiel<strong>le</strong>, François Hollande avait présenté plusieurs propositions destinées à lutter contre<br />
la vio<strong>le</strong>nce scolaire qui augmentait. Il avait rappelé que sur <strong>le</strong>s deux dernières années, <strong>le</strong> nombre d’incidents avait<br />
progressé de 20 % et que 5 % des établissements concentraient à eux seuls un tiers des incidents. Il avait plaidé pour<br />
un travail de coproduction et pour qu’il y ait compréhension de la situation et intervention commune.<br />
•Bolivie : la police a organisé une mutinerie dans <strong>le</strong>s grandes vil<strong>le</strong>s du pays<br />
Du 22 au 27 juin, <strong>le</strong>s policiers boliviens se sont vio<strong>le</strong>mment mutinés pour réclamer de meil<strong>le</strong>urs salaires (un minimum<br />
de 210 euros mensuels, soit une augmentation de 70 %), de meil<strong>le</strong>urs équipements et une retraite plus conséquente.<br />
Afin de se faire entendre, ils se sont, dans plusieurs vil<strong>le</strong>s du pays, enfermés dans <strong>le</strong>urs casernes, refusant de patrouil<strong>le</strong>r<br />
ou ont défilé dans la capita<strong>le</strong> La Paz (un millier de policiers <strong>le</strong> 25 juin). Des dizaines de policiers ont été b<strong>le</strong>ssés et<br />
quelques postes de police ont été détruits au cours des affrontements avec des partisans du gouvernement.<br />
Face aux vio<strong>le</strong>nces, ce dernier a fina<strong>le</strong>ment signé un accord avec <strong>le</strong>s mutins, augmentant <strong>le</strong> salaire minimum des<br />
quelque 32 000 policiers boliviens à l’équiva<strong>le</strong>nt de 240 euros mensuels, et suspendant l’application de nouvel<strong>le</strong>s<br />
rég<strong>le</strong>mentations disciplinaires, jugées trop sévères, tant qu’un accord ne sera pas trouvé avec la base.<br />
Le Président socialiste Evo Mora<strong>le</strong>s, au pouvoir depuis 6 ans, a accusé ses adversaires politiques de droite d’être à<br />
l’origine de la rébellion et de fomenter un complot destiné à <strong>le</strong> renverser. Il a toutefois refusé de faire appel à l’armée,<br />
par crainte d’une répétition des événements de 2003, lorsqu’une grève des policiers avait été réprimée par <strong>le</strong>s soldats,<br />
faisant plusieurs dizaines de morts.<br />
•Royaume-Uni : <strong>le</strong> transfert des activités de police à des entreprises privées se poursuit<br />
D’après un artic<strong>le</strong> du quotidien « The Gardian » publié <strong>le</strong> 20 juin dernier, <strong>le</strong>s polices des comtés de Cambridgeshire,<br />
Bedfordshire et Hertfordshire ont annoncé qu’el<strong>le</strong>s envisageaient de privatiser certains services, suite aux coupes<br />
budgétaires du gouvernement. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s forces de Thames Val<strong>le</strong>y, West Mercia, Warwickshire, Staffordshire,<br />
Gloucestershire, Wiltshire et du New Hampshire ont commencé un processus d’appel d’offres pour externaliser la<br />
gestion de 30 cellu<strong>le</strong>s de garde à vue et de 600 cellu<strong>le</strong>s d’emprisonnement.<br />
L’implication croissance des entreprises privées suscite des craintes. En mai, plus de 20 000 policiers avaient manifesté<br />
pour exposer <strong>le</strong>urs peurs au sujet de <strong>le</strong>ur rémunération et de la privatisation de la police. Le syndicat Unite a décrit<br />
la croissance de la participation du privé comme « une perspective effrayante » puisqu’el<strong>le</strong> ne concernait pas <strong>le</strong>s services<br />
administratifs, mais <strong>le</strong> cœur des missions, comme <strong>le</strong>s enquêtes, la médecine léga<strong>le</strong>, <strong>le</strong> traitement des appels au<br />
999 (numéro d’urgence), la détention et un large éventail de services de police. À l’inverse, un porte-paro<strong>le</strong> du Home<br />
Office a déclaré que la police n’était pas en cours de privatisation. Les fonctions de police de base devraient continuer<br />
d’être délivrées par des agents assermentés et aucun pouvoir de police ne serait donné à des entrepreneurs privés<br />
au-delà des pouvoirs limités et accordés par <strong>le</strong> gouvernement précédent. Il a néanmoins évoqué un potentiel pour un<br />
plus grand rô<strong>le</strong> des entreprises privées à l’avenir.<br />
David Taylor-Smith, qui dirige G4S pour <strong>le</strong> Royaume-Uni et l’Afrique, s’attend à ce que <strong>le</strong>s forces de police britanniques<br />
signent des accords similaires à ceux envisagés dans <strong>le</strong>s comtés de West Midlands et de Surrey. De tels partenariats<br />
pourraient conduire des entreprises privées à assumer des fonctions allant de l’enquête au transport des suspects.<br />
G4S, qui assure la sécurité pour <strong>le</strong>s Jeux olympiques, emploie 657 000 salariés répartis dans plus de 125 pays.<br />
L’entreprise gère déjà six prisons au Royaume-Uni et a commencé en avril 2012 à travail<strong>le</strong>r sur un contrat de police<br />
dans <strong>le</strong> Lincolnshire. El<strong>le</strong> va concevoir, construire et gérer une station de police. El<strong>le</strong> est aussi en lice pour remporter <strong>le</strong><br />
contrat de 1,5 milliard de livres (environ 1,8 milliard d’euros) dans <strong>le</strong>s comtés de West Midlands et de Surrey. La mise<br />
en œuvre de cette délégation de service public, retardée par rapport au ca<strong>le</strong>ndrier initial, pourrait intervenir après<br />
novembre 2012 et des consultations publiques. Pour David Taylor-Smith, il est parfaitement clair, depuis un certain<br />
nombre d’années, que la configuration de la police au Royaume-Uni n’est pas aussi efficace qu’el<strong>le</strong> pourrait l’être.<br />
(source AEF Info)<br />
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Veil<strong>le</strong><br />
Département sécurité<br />
III.SOCIÉTÉ<br />
•Gangs de motards : la police souligne l’expansion des Hell’s Angels en France<br />
Une note rédigée récemment par <strong>le</strong> Service d’information, de renseignement et d’analyses stratégique sur la criminalité<br />
organisée (Sirasco) de la direction centra<strong>le</strong> de la police judiciaire estime que l’implantation en France des Hell’s<br />
Angels, que la police regroupe sous <strong>le</strong> label « gang de motards criminalisés », est de plus en plus réel<strong>le</strong>. La note<br />
détail<strong>le</strong> sur deux pages <strong>le</strong>s différentes tactiques d’expansion des Hell’s matérialisée par la création d’un nouveau<br />
« chapitre » (club) <strong>le</strong> 21 avril dernier en Normandie. Cette stratégie vise la maîtrise des territoires qui permettront <strong>le</strong><br />
développement d’activités criminel<strong>le</strong>s : extorsions, trafics de véhicu<strong>le</strong>s ou trafics de stupéfiants.<br />
À l’appui de sa démonstration, <strong>le</strong> Sirasco évoque la création d’une fédération des Bikers de France discrètement<br />
contrôlée par <strong>le</strong>s Hell’s Angels, mais surtout des vio<strong>le</strong>nces perpétrées à l’encontre des clubs rivaux, tels <strong>le</strong>s deux incendies<br />
criminels de locaux d’associations de motards à Roquefort (Lot-et-Garonne) en mars 2011 et plus récemment à<br />
Mont-de-Marsan (Landes) <strong>le</strong> 2 février. Le 8 septembre 2011, c’est un tatoueur de la région nantaise qui a été agressé<br />
à coups de marteau parce qu’il était proche des Bandidos. Toujours dans l’ouest de la France, une série d’agressions<br />
a eu lieu à Quimper (Morbihan) avec des tirs d’armes à feu entre des Hell’s Angels et des Outlaws. Bien loin de constituer<br />
des faits isolés ces évènements sont la conséquence de l’intronisation officiel<strong>le</strong> en 2011 du chapitre Bretagne qui<br />
s’inscrivait dans une logique de conquête et d’implantation régiona<strong>le</strong> des Hell’s Angels sur <strong>le</strong> territoire des Outlaws.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, un procès doit se tenir dans quelques mois devant <strong>le</strong>s assises de la Drôme où quatre motards avaient été<br />
exécutés dans ce département et dans celui voisin de l’Ardèche dans une série de règ<strong>le</strong>ments de compte.<br />
La note d’a<strong>le</strong>rte des policiers français rappel<strong>le</strong> enfin que <strong>le</strong>s gangs de motards et plus spécia<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s Hell’s voient<br />
<strong>le</strong>ur « dynamique agressive » se développer aussi dans d’autres pays européens, notamment scandinaves, d’Europe<br />
de l’Est et des Balkans. En Al<strong>le</strong>magne éga<strong>le</strong>ment plusieurs affrontements très vio<strong>le</strong>nts ont eu lieu depuis <strong>le</strong> début de<br />
l’année et la note du Sirasco précise que des opérations d’envergure dirigées contre <strong>le</strong>s organisations de motards<br />
Hell’s Angels et Bandidos y sont actuel<strong>le</strong>ment en cours.<br />
•Une nouvel<strong>le</strong> forme de destructions « festives » : <strong>le</strong>s soirées « Projet X »<br />
Le 25 juin dernier, après <strong>le</strong>s raves-parties et <strong>le</strong>s apéros géants, la justice française s’est trouvée confrontée pour la<br />
première fois à une soirée « Projet X ». Suite à un appel lancé sur Facebook, un millier de jeunes de 16 à 20 ans, <strong>le</strong><br />
19 mai, investi puis saccagé une villa inoccupée de Roquebrune-sur-Argens (Var). Les propriétaires des lieux, deux<br />
coup<strong>le</strong>s de Hollandais, ont retrouvé <strong>le</strong>s vitres brisées, <strong>le</strong>s sanitaires descellés, <strong>le</strong>s canalisations arrachées et <strong>le</strong> mobilier<br />
jeté dans la piscine. Les dégâts ont été évalués à quelque 80 000 euros.<br />
Les organisateurs de la fête, Allan Brooks et A<strong>le</strong>xandre F<strong>le</strong>ury, 21 ans, ont reconnu s’être inspirés du film américain<br />
« Projet X ». Cette fiction raconte l’histoire de trois lycéens qui préparent la plus grande soirée jamais organisée à<br />
coups de drogue, de vio<strong>le</strong>nce et de sexe. Depuis sa sortie <strong>le</strong> 14 mars, des ado<strong>le</strong>scents en ont reproduit <strong>le</strong> scénario,<br />
causant d’importants dégâts dans des maisons inoccupées. Un jeune en est même mort aux Etats - Unis. À Roquebune,<br />
<strong>le</strong>s organisateurs avaient soumis l’entrée des participants à une seu<strong>le</strong> obligation : emmener une bouteil<strong>le</strong> d’alcool par<br />
personne. La plupart venaient des environs, mais d’autres avaient fait <strong>le</strong> déplacement depuis Marseil<strong>le</strong>, Nice, Lyon<br />
et même Paris. Ce sont fina<strong>le</strong>ment des riverains, excédés par <strong>le</strong> bruit et inquiets pour <strong>le</strong>ur sécurité, qui ont a<strong>le</strong>rté <strong>le</strong>s<br />
gendarmes.<br />
Le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) a fina<strong>le</strong>ment opté pour la sévérité, en condamnant <strong>le</strong>s deux organisateurs<br />
pour « complicité de destruction » à un an de prison, dont six mois fermes. Ils devront en outre indemniser <strong>le</strong>s<br />
victimes à hauteur de 20 000 euros, une somme qui sera réévaluée lors d’une nouvel<strong>le</strong> audience en décembre.<br />
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