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Fiche thématique n°20
Les tags et graffitis constates
dans les espaces de la sncf en 2011
Observatoire national de la délinquance dans les transports / SNCF
Le présent article a pour objectif de décrire et d’analyser le phénomène des tags et des
graffitis à partir d’une étude portant sur le traitement des tags et graffitis 1 menée par le
ministère chargé des transports et des informations issues du système d’information CEZAR 2
de la SNCF, compteur statistique des actes transgressifs constatés par les agents sur le réseau
de l’entreprise ou portés à leur connaissance.
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Du tag au graff’
Les tags, graffs, graffitis, gravures et fresques
rassemblent l’ensemble des inscriptions, des
dessins peints ou gravés pouvant véhiculer
des messages sur un support qui n’est normalement
pas prévu à cet effet.
Plus précisément, le tag (marque, signature)
est le dessin stylisé du nom de l’artiste. C’est
un logo plus qu’une écriture que souvent
seuls les initiés parviennent à déchiffrer. Le
graff’ (ou « piece »), voire « masterpiece » (fresque)
est le nom le plus souvent donné aux graffitis
sophistiqués et exécutés à partir de plusieurs
couleurs. Il existe de nombreuses techniques
d’apposition des tags et graffitis : la peinture
à partir de bombes aérosol avec ou sans
pochoir, appliquée au pinceau, au rouleau
ou pulvérisée à l’aide d’un aérographe 3 . La
gravure sur les surfaces vitrées ou métalliques
appelée « scratchfitti » est également utilisée
tout comme le marqueur, le stylo ou
la craie. De la préhistoire à nos jours, ce
phénomène universel n’a cessé d’évoluer au
gré des modes, des supports disponibles, des
nouvelles peintures et encres mais aussi des
techniques de nettoyage.
De nombreuses raisons peuvent motiver les
auteurs de tags et graffitis : défis artistiques,
territorialité, publicité, messages politiques
et polémiques… Toujours est-il que l’objectif
premier de l’apposition d’un tag ou d’un graffiti
est de le rendre visible au plus grand nombre
de personnes et ce par tous les moyens. Ainsi
les auteurs ciblent particulièrement les voies
de communication et les moyens mobiles. Les
voies ferrées, la voirie urbaine, notamment les
autoroutes et les voies rapides, qui drainent
d’importants flux de voyageurs constituent
des emplacements privilégiés pour les
tagueurs. Toutefois, ces derniers peuvent
aussi être amenés à toucher un public ciblé.
Il n’est donc pas rare d’apercevoir des tags
et des graffitis dans les zones de moindre
fréquentation comme les routes de campagne
et les communes rurales. Les ouvrages d’art
(ponts, tunnels…), les équipements routiers
(signalisation, écrans acoustiques, candélabres…),
le mobilier urbain et certains équipements
dédiés (transformateur EDF, poste d’aiguillage
SNCF…) ne sont pas épargnés.
Si, Outre Atlantique, les tags et graffitis
modernes sont nés dans les quartiers pauvres
des années 1960, en France, ils apparaissent
un peu plus tardivement, au cours des années
1980, dans le milieu des jeunes parisiens
aisés. à partir des années 1990, le phénomène
s’étend à la province et se démocratise.
Aujourd’hui, les tags et graffitis ne sont pas
seulement l’œuvre de jeunes désœuvrés de
banlieue ; ils demeurent indépendants de
toute origine sociale et ethnique particulière
selon l’enquête menée par M.-L. FELONNEAU
et S. BUSQUETS en 2001.
Une vision ambivalente du
phénomène et un impact non
négligeable pour la SNCF
Ce phénomène est unique car il est à la fois
perçu comme des souillures, des incivilités,
des dégradations voire du vandalisme mais
aussi paradoxalement comme des œuvres
d’art où les médias (presse, Internet, télévision)
participent à la renommée et à la consécration
des tagueurs comme des artistes reconnus et
cotés dans le monde de la peinture.
(1) SETRA, 2010, Stratégies pour le traitement des tags et graffitis.
(2) Pour « Connaître l’Evolution des Zones à Risques ».
(3) Outil à air comprimé pulvérisant de la peinture.
© INHESJ / ONDRP – Rapport 2012

Compte tenu de l’envergure de son réseau,
la SNCF représente une cible de choix pour
les tagueurs et leurs actes ont un impact non
négligeable sur l’entreprise de transport.
En termes de coût de traitement de ces
dégradations, la remise en état des rames
taguées s’élève à 4 millions d’euros par an dont
2 millions pour la seule région Île-de-France.
En luttant contre les tags et graffitis, la
SNCF entend contenir un phénomène que
les voyageurs considèrent d’abord comme une
gêne assimilée à la malpropreté des espaces de
transport, une « gêne » qui est l’un des vecteurs
du sentiment d’insécurité dans les transports.
En effet, une étude menée en 2008 et en 2010
sur le sentiment d’insécurité des voyageurs
et des personnels dans les emprises de la
SNCF montre que celui-ci est plus fort dans les
situations où l’individu a l’impression d’être
dépendant de l’environnement.
L’absence de contrôle sur l’environnement
procure des sentiments d’inconfort, de stress
et d’agressivité qui peuvent l’amener à vouloir
éviter cette « non-maîtrise » de l’espace. Ainsi,
sur une quinzaine de situations repérées
comme anxiogènes, les voyageurs et personnels
classent « un environnement sale » et « des
installations dégradées » dans les cinq situations
leur procurant un fort degré d’insécurité. à
la dégradation des supports, s’ajoutent les
messages subversifs que certains graffitis
cherchent à véhiculer : racisme, xénophobie,
incitation à la violence… qui contribuent à
renforcer cette mauvaise image de la qualité
de service.
Par ailleurs, si pour la plupart des voyageurs, le
mode « transport en commun » relève davantage
d’une utilisation contrainte que d’un véritable
choix, certains voyageurs peuvent réagir en
adaptant leur comportement pour se rassurer
face à leur perception du risque. D’autres,
en revanche, modifient leurs habitudes de
voyage (changement d’itinéraire, d’horaire, réduction
de fréquentation) ou adoptent plus radicalement
une forme d’évitement en empruntant un autre
moyen de transport que le train.
Si le coût direct de remise en état des
rames taguées est facile à déterminer, les
modifications de comportements des voyageurs
et les stratégies d’évitement sont extrêmement
difficiles à évaluer.
Pour lutter plus efficacement contre ce
phénomène, la SNCF s’est engagée depuis
2007 à améliorer sa connaissance de cette
problématique en portant une attention
particulière à son recensement.
Un recensement fiable
des tags et graffitis
L’ensemble des tags, graffs, graffitis, gravures
et fresques sont comptabilisés dans la base
de données CEZAR de la SNCF comme des
actes de malveillance sur les biens. Qualifiés
de dommages, ils sont regroupés en trois
catégories : les graffitis/tags, les fresques et
les gravures. Le recensement de ces faits offre
la possibilité à la SNCF d’apprécier l’ampleur
du phénomène et de connaître son impact
direct sur les infrastructures de transport.
Depuis 2007, année au cours de laquelle une
sensibilisation des personnels a été effectuée
en vue d’améliorer la remontée d’informations,
le recensement est considéré comme fiable.
Les graffitis/tags représentent la quasi
totalité des actes recensés en raison de leur
omniprésence dans les espaces de la SNCF.
On les retrouve à la fois sur les trains et sur les
installations fixes : gares, bâtiments, ouvrages
d’art, équipements le long des 30 000 kilomètres
de voies ferrées. Les surfaces concernées sont
immenses. Depuis 2007, le volume de cette
catégorie de faits varie entre 5 000 et 6 000 tags
et graffitis par an. L’évolution entre 2010 et 2011
est relativement stable (tableau 1 et figure 1).
Les fresques et les gravures représentent
moins de 2 % du total des actes et sont
principalement présentes sur le matériel
roulant expliquant de fait ce faible volume
par rapport aux graffitis/tags. Le nombre de
fresques diminue progressivement depuis
2008. Cette tendance s’explique notamment
par les différentes actions mises en place pour
protéger les rames.
Méthodologie : la cartographie des tags/graffitis,
fresques et gravures constatés dans les espaces de
la SNCF présentée ci-dessous est réalisée à partir
du géoréférencement des informations recensées par
l’opérateur de transport. Ces actes de malveillance
sur les biens sont représentés sous forme de symbole
ponctuel par discrétisation 4 où le nombre de faits
est agrégé en fonction de leur lieu de commission.
La taille du symbole ponctuel est proportionnelle au
nombre global de tags/graffitis, fresques et gravures
mettant ainsi en exergue les lieux les plus affectés
par ce type de faits.
Fiche thématique n°20
637
(4) La discrétisation consiste à découper les valeurs numériques quantifiant les actes (la série statistique) selon
des classes.
© INHESJ / ONDRP – Rapport 2012

Evolution en % - +18,5 +44,8 -5,1 -6,0 +17,6 +2,9
(Source : SNCF)
Fiche thématique n°20
Les Tableau graffitis/tags 1. Volume représentent et évolution la quasi des graffitis/tags, totalité des actes fresques recensés et gravures en raison à de la leur
omniprésence Tableau SNCF. 1. Volume dans les et espaces évolution de des la SNCF. graffitis/tags, On les retrouve fresques à et la gravures fois sur les à la trains SNCF. et sur
les installations fixes : gares, bâtiments, ouvrages d’art, équipements le long des 30 000
kilomètres de voies 2005 ferrées. Les 2006 surfaces 2007 concernées 2008 sont immenses. 2009 Depuis 2010 2007, 2011 le
volume de cette catégorie de faits varie entre 5 000 et 6 000 tags et graffitis par an.
Graffitis/tags 3179 3748 5413 5172 4856 5801 5978
L’évolution entre 2010 et 2011 est relativement stable (tableau 1 et figure 1).
Fresques 66 128 224 165 110 105 94
Les fresques et les gravures représentent moins de 2 % du total des actes et sont
principalement Gravures présentes 76 sur le matériel 61 roulant 63 expliquant 74 de fait 118 ce faible volume 71 par 80
rapport Total aux graffitis/tags. 3321 Le nombre 3937 de fresques 5700 diminue 5411 progressivement 5084 5977 depuis 2008. 6152
Cette tendance s’explique notamment par les différentes actions mises en place pour
Evolution en % - +18,5 +44,8 -5,1 -6,0 +17,6 +2,9
protéger les rames.
Source : SNCF
(Source : SNCF)
Figure 1. Volume global des tags/graffitis, fresques et gravures dans les
Les espaces graffitis/tags de la représentent SNCF. la quasi totalité des actes recensés en raison de leur
omniprésence dans les espaces de la SNCF. On les retrouve à la fois sur les trains et sur
Figure 1. Volume global des tags/graffitis, fresques et gravures dans les espaces de la SNCF.
les installations fixes : gares, bâtiments, ouvrages d’art, équipements le long des 30 000
kilomètres de voies ferrées. Les surfaces concernées sont immenses. Depuis 2007, le
7000
volume de cette catégorie de faits varie entre 5 000 et 6 000 tags et graffitis par an.
L’évolution entre 2010 et 2011 est relativement stable (tableau 1 et figure 1).
6000
Les fresques et les gravures représentent moins de 2 % du total des actes et sont
principalement 5000
présentes sur le matériel roulant expliquant de fait ce faible volume par
rapport aux graffitis/tags. Le nombre de fresques diminue progressivement depuis 2008.
Cette 4000 tendance s’explique notamment par les différentes actions mises en place pour
protéger les rames.
3000
Figure 1. Volume global des tags/graffitis, fresques et gravures dans les
2000 espaces de la SNCF.
1000
638
7000
0
6000
5000
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Nombre
de
tags/graffittis,
fresques
et
gravuresSource : SNCF
4000
La cartographie des tags/graffitis, fresques des remontées d’informations
(Source
en 2007.
: SNCF)
Si en
et gravures révèle une concentration évidente 2005 et 2006 le nombre de tags/graffitis, fresques
3000
de ce type de malveillance dans la région et gravures était plus important en province sur
francilienne et plus spécifiquement sur les le périmètre TER que sur celui de Transilien,
2000
lignes ferroviaires situées entre la gare de Paris- dès 2007 la tendance s’inverse. En 2010 et 2011,
Nord
1000
et le nord de la région. Les autres lignes cette spécificité « francilienne » du phénomène
sont moins affectées à l’exception d’une zone est encore plus nette : deux fois plus 3 de /8 faits
de concentration 0
ponctuelle localisée dans le sont commis sur le périmètre Transilien.
Val-de-Marne. 2005 D’autres zones 2006 de concentration
2007
de moindre ampleur peuvent être observées
2008 2009 2010 2011
dans les agglomérations toulousaine, Nombre
de
tags/graffittis,
fresques
et
gravures
bordelaise, Politiques prévention
lyonnaise, nîmoise ou encore lilloise mettant en
mises en place par la SNCF
évidence le caractère urbain de cette pratique.
(Source : SNCF)
Le pourtour méditerranéen est également
confronté à cette problématique.
La figure 2 corrobore les constatations faites
à partir de la cartographie des tags et graffitis
en 2011 : le périmètre de Transilien 5 est
davantage affecté que celui des trains express
régionaux (TER). La figure 2 laisse apparaître
une évolution du volume des faits constatés par
l’opérateur de transport depuis l’amélioration
Création de cellules anti-tags au sein
de la Surveillance générale (SUGE)
Confrontée à la recrudescence de ces
faits, la SNCF a décidé de créer dès 2008,
principalement à Paris, des cellules anti-tags 3 /8 au
sein de la SUGE, son service interne de sécurité.
Aujourd’hui, chaque direction zonale de sûreté
dispose de personnels dédiés à la lutte anti-
(5) Transilien est le nom commercial actuel des trains de banlieue de la SNCF en Île-de-France.
© INHESJ / ONDRP – Rapport 2012

important en province sur le périmètre TER que sur celui de Transilien, dès 2007 la
tendance s’inverse. En 2010 et 2011, cette spécificité « francilienne » du phénomène est
encore plus nette : deux fois plus de faits sont commis sur le périmètre Transilien.
Figure 2. Volume global des tags/graffitis, fresques et gravures dans les
périmètres Figure 2. Volume Transilien global et des TER. tags/graffitis, fresques et gravures dans les périmètres
Transilien et TER.
3500
3000
2500
2000
1500
Fiche thématique n°20
1000
500
0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Trans ilien
TER
Source : SNCF
(Source : SNCF)
tags. Pour optimiser l’efficacité de ces cellules, peintures et des encres des tags. Cependant,
tous les agents de la SUGE sont équipés les tagueurs se sont également adaptés et ont
Politiques d’appareils de et peuvent prévention ainsi mises photographier en place les par appris la SNCF à contrer ces techniques en utilisant des
tags qu’ils découvrent lorsqu’ils accomplissent produits de plus en plus difficiles à traiter. Par
leurs tâches quotidiennes d’accompagnement ailleurs, des mesures de sécurisation des lieux
Création des trains de et cellules de sécurisation anti-tags des au gares. sein de Les la Surveillance de stationnement générale des rames (SUGE) en Île-de-France
Confrontée photos, dépôts à la de recrudescence plainte, rapports de ces internes faits, comme la SNCF en a province décidé ont de été créer déployées. dès 2008,
principalement divers sont ensuite à Paris, minutieusement des cellules anti-tags stockés au sein de la SUGE, son service interne de
sécurité. et archivés Aujourd’hui, dans une base chaque de données, direction ce zonale qui de Sensibilisation sûreté dispose des personnels jeunes dédiés à
la permet, lutte anti-tags. en cas d’interpellation Pour optimiser d’un l’efficacité tagueur de ces cellules, tous les agents de la SUGE
La SNCF intervient en milieu scolaire depuis
sont que celui-ci équipés soit d’appareils poursuivi pour et peuvent l’ensemble ainsi des photographier les tags qu’ils découvrent
une quinzaine d’années, afin de sensibiliser
lorsqu’ils actes commis. accomplissent leurs tâches quotidiennes d’accompagnement des trains et de
les publics scolaires (primaire et secondaire) à la
sécurisation des gares. Les photos, dépôts de plainte, rapports internes divers sont
ensuite Les cellules minutieusement anti-tags ont stockés pour et principales archivés dans
sécurité
une base
et à la
de
citoyenneté
données, ce
dans
qui
les
permet,
transports
en missions cas d’interpellation de centraliser d’un les tagueur informations que celui-ci en avec soit le poursuivi programme pour « Voyageur l’ensemble et des citoyen actes ». Ces
commis. provenance du terrain en répertoriant les tags interventions sont réalisées par des agents de
Les dans cellules la base anti-tags de données ont pour CEZAR, principales localiser terrain, notamment dans des établissements
missions de centraliser les informations en
provenance les zones sensibles, du terrain déposer en répertoriant des plaintes les tags et situés à proximité d’emprises ferroviaires (gares,
dans la base de données CEZAR, localiser
les suivre zones les actions sensibles, justice déposer après interpellation abords de voies, zones de triage…) ou en réaction dans
des plaintes et suivre les actions en justice après
interpellation de l’auteur, de collaborer l’auteur, avec collaborer les partenaires des zones où des comportements à risques ont
avec les partenaires externes : police, gendarmerie,
externes : police, gendarmerie, cellules anti-tags été signalés.
5
de la RATP… Transilien dans est le nom le cadre commercial de actuel regroupements
des trains de banlieue de la SNCF en Île-de-France.
Par ailleurs, la SNCF s’associe avec les parquets
de procédures et vérifier les devis estimatifs de
en lien avec les services pénitentiaires d’insertion
remise en état des matériels.
De nouveaux moyens techniques
utilisés
Des moyens techniques ont été mis au
point pour décourager les auteurs de tags
et graffitis, comme l’utilisation de vernis, de
films plastiques anti-graffitis et de peintures
anti-tags qui empêchent la peinture de sécher
correctement ou qui facilitent les opérations
de nettoyage. Pour protéger les rames, la
SNCF recourt au pelliculage qui consiste à
recouvrir d’une pellicule continue et résistante
le support empêchant ainsi la pénétration des
et de probation (SPIP) de départements afin de
6 /8
mettre en œuvre des « stages citoyenneté ».
Ces stages ont pour objet de faire réfléchir
les participants aux conséquences de leurs
comportements ou d’actes délictueux, de
les sensibiliser aux risques encourus (risques
d’électrocution, traversées de voies dangereuses), de
les responsabiliser dans leur rôle de citoyen
et de leur faire prendre conscience de leurs
droits, mais aussi des obligations qu’impliquent
la vie en société et le respect de la loi. Ils
sont en général proposés par le parquet aux
personnes primo délinquantes sur une durée de
3 à 4 jours où elles peuvent échanger et débattre
avec différents représentants d’institutions :
associations, partenaires public, SUGE...
639
© INHESJ / ONDRP – Rapport 2012

Fiche thématique n°20
Carte Carte 1. Géographie 1. Géographie des tags/graffitis, des tags/graffitis, fresques et fresques gravures dans et gravures les espaces dans de la les SNCF espaces en 2011. de
la SNCF en 2011.
640
Source : SNCF
© INHESJ / ONDRP – Rapport 2012
5 /8

Toutes ces actions participent à l’amélioration
quotidienne de la qualité du service rendu aux
voyageurs.
Sanctions pénales
Dans les décisions de justice, on observe
que l’éventail des sanctions pénales s’étend
du simple rappel à l’ordre, en passant par les
travaux d’intérêt général, l’amende et les peines
de prison avec sursis voire ferme. Actuellement,
les sanctions tendent à plus de sévérité :
les peines d’amende peuvent atteindre des
montants très importants et des peines de
prison ferme peuvent être prononcées. à titre
d’exemple, le tribunal de Melun en décembre
2010 a condamné un jeune homme de 20 ans à
deux mois de prison ferme pour « dégradation
d’un bien appartenant à autrui ». D’autres affaires
emblématiques sont relatées dans l’encadré 1.
En 2002, confronté à un phénomène d’ampleur
doublé d’un facteur de risque aggravant
notamment en cas de traversée des voies, le
législateur est intervenu pour que les tags et
graffitis constituent un délit quel que soit le
dommage qui en résulte (léger ou important).
Auparavant, cette infraction était considérée
comme un dommage léger punie d’une
contravention de 5 e classe. Ainsi, désormais,
aux termes de l’article 322-1 du code pénal
(alinéa 1), pour les dommages importants, « la
destruction, la dégradation ou la détérioration d’un
bien appartenant à autrui est punie de deux ans
d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ». Pour
les dommages légers, l’alinéa 2, introduit en
2002, prévoit que « le fait de tracer des inscriptions,
des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur
les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier
urbain est puni de 3 750 euros d’amende et d’une peine
de travail d’intérêt général ».
L’article 322-3 du code pénal prévoit en outre
une aggravation des sanctions. Ainsi, pour les
dommages importants, l’infraction est punie de
cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros
d’amende et pour les dommages légers de
15 000 euros d’amende et d’une peine d’intérêt
général si les dégradations sont opérées dans
certaines circonstances. à titre d’exemple, on
peut citer le fait d’être en groupe et/ou lorsque
les dégradations sont commises dans un local
destiné à l’entrepôt de marchandises ou de
matériels en pénétrant dans les lieux par ruse,
effraction ou escalade et/ou lorsque le bien
détruit, dégradé ou détérioré est destiné à
l’utilité ou à la décoration publique et appartient
à une personne publique ou chargée d’une
mission de service public.
Fiche thématique n°20
641
Encadré 1. Affaires emblématiques résolues en collaboration avec les forces de l’ordre,
les cellules anti-tags de la SNCF et de la RATP
• Juin 2007, deux célèbres tagueurs surnommés « Vices » et « Azyle » ont été arrêtés en
flagrant délit et condamnés début 2011 à 600000 € d’amende pour avoir réalisé 250 tags sur
des rames, des murs et des tunnels du métro et du RER parisiens.
• Octobre 2011, l’auteur de plusieurs centaines de graffitis sur des équipements de la SNCF a
été interpellé. La SNCF a déposé plainte pour 322 faits de dégradation par gravures et graffitis
commis entre janvier 2009 et août 2011 portant la même signature. Le montant du préjudice
a été évalué à plus de 95000 €.
• Novembre 2011, un tagueur présent principalement sur le réseau Île-de-France a été identifié
puis arrêté par les enquêteurs de la cellule de lutte contre les tags de la police régionale des
transports (PRT). Le préjudice pour la SNCF des 123 tags et graffitis commis entre avril 2009
et janvier 2011 s’élève à plus de 90000 €.
• Juin 2012, un tagueur sévissant depuis plusieurs années en Île-de-France a été interpellé par
la cellule anti-tag de la PRT. La SNCF a déposé plainte pour 583 faits et un préjudice estimé
à près de 500000 €.
© INHESJ / ONDRP – Rapport 2012