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Veille
Département sécurité
III.SOCIÉTÉ
•Gangs de motards : la police souligne l’expansion des Hell’s Angels en France
Une note rédigée récemment par le Service d’information, de renseignement et d’analyses stratégique sur la criminalité
organisée (Sirasco) de la direction centrale de la police judiciaire estime que l’implantation en France des Hell’s
Angels, que la police regroupe sous le label « gang de motards criminalisés », est de plus en plus réelle. La note
détaille sur deux pages les différentes tactiques d’expansion des Hell’s matérialisée par la création d’un nouveau
« chapitre » (club) le 21 avril dernier en Normandie. Cette stratégie vise la maîtrise des territoires qui permettront le
développement d’activités criminelles : extorsions, trafics de véhicules ou trafics de stupéfiants.
À l’appui de sa démonstration, le Sirasco évoque la création d’une fédération des Bikers de France discrètement
contrôlée par les Hell’s Angels, mais surtout des violences perpétrées à l’encontre des clubs rivaux, tels les deux incendies
criminels de locaux d’associations de motards à Roquefort (Lot-et-Garonne) en mars 2011 et plus récemment à
Mont-de-Marsan (Landes) le 2 février. Le 8 septembre 2011, c’est un tatoueur de la région nantaise qui a été agressé
à coups de marteau parce qu’il était proche des Bandidos. Toujours dans l’ouest de la France, une série d’agressions
a eu lieu à Quimper (Morbihan) avec des tirs d’armes à feu entre des Hell’s Angels et des Outlaws. Bien loin de constituer
des faits isolés ces évènements sont la conséquence de l’intronisation officielle en 2011 du chapitre Bretagne qui
s’inscrivait dans une logique de conquête et d’implantation régionale des Hell’s Angels sur le territoire des Outlaws.
Par ailleurs, un procès doit se tenir dans quelques mois devant les assises de la Drôme où quatre motards avaient été
exécutés dans ce département et dans celui voisin de l’Ardèche dans une série de règlements de compte.
La note d’alerte des policiers français rappelle enfin que les gangs de motards et plus spécialement les Hell’s voient
leur « dynamique agressive » se développer aussi dans d’autres pays européens, notamment scandinaves, d’Europe
de l’Est et des Balkans. En Allemagne également plusieurs affrontements très violents ont eu lieu depuis le début de
l’année et la note du Sirasco précise que des opérations d’envergure dirigées contre les organisations de motards
Hell’s Angels et Bandidos y sont actuellement en cours.
•Une nouvelle forme de destructions « festives » : les soirées « Projet X »
Le 25 juin dernier, après les raves-parties et les apéros géants, la justice française s’est trouvée confrontée pour la
première fois à une soirée « Projet X ». Suite à un appel lancé sur Facebook, un millier de jeunes de 16 à 20 ans, le
19 mai, investi puis saccagé une villa inoccupée de Roquebrune-sur-Argens (Var). Les propriétaires des lieux, deux
couples de Hollandais, ont retrouvé les vitres brisées, les sanitaires descellés, les canalisations arrachées et le mobilier
jeté dans la piscine. Les dégâts ont été évalués à quelque 80 000 euros.
Les organisateurs de la fête, Allan Brooks et Alexandre Fleury, 21 ans, ont reconnu s’être inspirés du film américain
« Projet X ». Cette fiction raconte l’histoire de trois lycéens qui préparent la plus grande soirée jamais organisée à
coups de drogue, de violence et de sexe. Depuis sa sortie le 14 mars, des adolescents en ont reproduit le scénario,
causant d’importants dégâts dans des maisons inoccupées. Un jeune en est même mort aux Etats - Unis. À Roquebune,
les organisateurs avaient soumis l’entrée des participants à une seule obligation : emmener une bouteille d’alcool par
personne. La plupart venaient des environs, mais d’autres avaient fait le déplacement depuis Marseille, Nice, Lyon
et même Paris. Ce sont finalement des riverains, excédés par le bruit et inquiets pour leur sécurité, qui ont alerté les
gendarmes.
Le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) a finalement opté pour la sévérité, en condamnant les deux organisateurs
pour « complicité de destruction » à un an de prison, dont six mois fermes. Ils devront en outre indemniser les
victimes à hauteur de 20 000 euros, une somme qui sera réévaluée lors d’une nouvelle audience en décembre.
© INHESJ - juillet 2012 4