Le château de Pierrefonds reconstruit: résidence ou musée?
Le château de Pierrefonds reconstruit: résidence ou musée?
Le château de Pierrefonds reconstruit: résidence ou musée?
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Le</strong> château <strong>de</strong> <strong>Pierrefonds</strong> <strong>reconstruit</strong> :<br />
rési<strong>de</strong>nce <strong>ou</strong> musée ?<br />
Jean-Paul Midant<br />
Figure 5<br />
Fig. 5. <strong>Pierrefonds</strong>, faça<strong>de</strong> sud. Photo J.-P. Midant.<br />
<strong>Le</strong>s visiteurs se font rares. Ils afflueront plus tard, d’autant qu’en 1884, date du décès <strong>de</strong><br />
Maurice Ourad<strong>ou</strong>, gendre <strong>de</strong> l’architecte, qui avait p<strong>ou</strong>rsuivi l’entreprise d’après les <strong>de</strong>ssins<br />
<strong>de</strong> son beau-père, le train arrivera à <strong>Pierrefonds</strong>.<br />
Mais, après 1870, Viollet-le-Duc programme seul la reconstruction du château. L’empereur<br />
est absent, humilié par les Prussiens, <strong>ou</strong>blié, et, en définitive, il passe aux yeux <strong>de</strong><br />
Viollet-le-Duc p<strong>ou</strong>r le plus incapable <strong>de</strong>s militaires et le plus mauvais <strong>de</strong>s historiens ; l’architecte<br />
prépare donc sans lui le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> cette œuvre si peu ordinaire et fait <strong>de</strong> la reconstruction<br />
<strong>de</strong> <strong>Pierrefonds</strong> une leçon p<strong>ou</strong>r le présent.<br />
« N<strong>ou</strong>s avons un tort auj<strong>ou</strong>rd’hui, auquel n<strong>ou</strong>s ne saurions apporter <strong>de</strong> remè<strong>de</strong>, n<strong>ou</strong>s<br />
venons trop tard. <strong>Le</strong>s anciens n<strong>ou</strong>s ont volés, en venant avant n<strong>ou</strong>s avec <strong>de</strong>s idées simples<br />
et belles, que n<strong>ou</strong>s eussions eues, peut-être. N<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>vons plus, comme eux,<br />
ramener à un système unique. Notre rôle d’artiste est très difficile. N<strong>ou</strong>s avons une infinité<br />
<strong>de</strong> vieux préjugés, <strong>de</strong> vieilles habitu<strong>de</strong>s qui tiennent à une civilisation morte et, en même<br />
temps, n<strong>ou</strong>s avons nos besoins, nos habitu<strong>de</strong>s, nos convenances mo<strong>de</strong>rnes. Cependant<br />
n<strong>ou</strong>s avons comme les anciens la faculté <strong>de</strong> raisonner et un peu celle <strong>de</strong> sentir. C’est<br />
au moyen <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux facultés que n<strong>ou</strong>s <strong>de</strong>vons chercher le vrai et le beau. Je suis