Dossier de presse - Les Rencontres d'Arles
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ENRIQUE METINIDES<br />
Né en 1934 à Mexico. Vit et travaille à Mexico.<br />
101 TRAGÉDIES<br />
101 Tragédies est un ensemble <strong>de</strong> photographies et <strong>de</strong> récits choisis et narrés par le photographe mexicain Enrique<br />
Metini<strong>de</strong>s. Il se souvient <strong>de</strong> tout : les rues, les personnages, les familles, la tristesse, mais aussi l’héroïsme<br />
<strong>de</strong>s sauveteurs et le « public » <strong>de</strong> badauds, reconnaissants d’être simples spectateurs et non impliqués dans les<br />
drames auxquels ils assistent. Metini<strong>de</strong>s classe ses images par type : acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> train, <strong>de</strong> vélo, <strong>de</strong> voiture ou <strong>de</strong><br />
bus, crash aérien, suici<strong>de</strong>, meurtre, pendaison, noya<strong>de</strong>… Tout y est méticuleusement classé, stocké, enregistré.<br />
Il invente un ordre à partir du chaos, <strong>de</strong> la folie, dont il est le témoin photographique. L’œuvre exceptionnelle <strong>de</strong><br />
Metini<strong>de</strong>s se démarque <strong>de</strong> la photographie <strong>de</strong> <strong>presse</strong> à scandale d’aujourd’hui, la « Nota Roja » qui se vend encore<br />
dans les rues <strong>de</strong> Mexico. Ses images diffèrent du sensationnalisme contemporain : si elles sont puissantes, elles<br />
font souvent preuve d’un humanisme propre, d’un sens du détail et d’une conscience à la fois <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt et du<br />
contexte culturel. Sa photographie, tantôt cinématographique, tantôt intime, se présente sous la forme <strong>de</strong> courtes<br />
narrations : <strong>de</strong>s films à une seule image, pourrait-on dire. Enfant, Metini<strong>de</strong>s adorait aller au cinéma et photographier<br />
l’écran pour obtenir <strong>de</strong>s images fixes. Cette influence est visible dans sa photographie. Il vit entouré d’une<br />
collection <strong>de</strong> DVDs qui comprend aussi bien James Cagney que <strong>de</strong>s films d’action récents avec <strong>de</strong>s poursuites<br />
en voiture spectaculaires. Metini<strong>de</strong>s est un réalisateur d’instantanés. Metini<strong>de</strong>s, qui a travaillé à Mexico toute<br />
sa vie, n’a que rarement quitté la ville et jamais le pays mais y a sans doute vécu plus <strong>de</strong> choses que la plupart<br />
d’entre nous. Depuis qu’il a pris sa retraite <strong>de</strong> la rue, il a entamé une série d’œuvres qui revisitent les scènes<br />
dont il a été témoin et qu’il a documentées. Il crée <strong>de</strong>s images hybri<strong>de</strong>s en incorporant dans le cadre les jouets<br />
<strong>de</strong> son immense collection <strong>de</strong> policiers, pompiers et ambulanciers miniatures, qu’il place au premier plan <strong>de</strong>vant<br />
ses photographies, comme le décor d’une adaptation cinématographique d’un travail antérieur. Il réalise ainsi <strong>de</strong><br />
nouvelles œuvres à la lisière <strong>de</strong> l’innocence enfantine, <strong>de</strong> l’horreur et <strong>de</strong> l’absur<strong>de</strong>. Metini<strong>de</strong>s n’appartient pas à<br />
la catégorie tabloïd, celle qui caractérise notre millénaire : son œuvre a peu <strong>de</strong> rapport avec le sensationnalisme<br />
conventionnel d’aujourd’hui ou les narco-sagas qui représentent le Mexique contemporain dans les médias. Son<br />
travail est unique parce qu’il est guidé par une réflexion personnelle qui s’étend sur une vie entière. 101 Tragédies<br />
est une série <strong>de</strong> films à une seule image. Narration par Metini<strong>de</strong>s. En images et en mots.<br />
Trisha Ziff, co-commissaire <strong>de</strong> l’exposition, avec Enrique Metini<strong>de</strong>s.<br />
MAYA GODED<br />
Née en 1970 à Mexico. Vit et travaille à Mexico.<br />
Welcome to Lipstick (Bienvenue à Lipstick)<br />
Ces photographies ont été faites dans une zone rouge proche <strong>de</strong> la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Cet<br />
endroit, isolé par <strong>de</strong>s murs, cache les prostituées au reste <strong>de</strong> la société. Autrefois très fréquenté, c’est aujourd’hui<br />
un territoire dans lequel règnent la violence et l’anarchie, que peu <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> ose visiter. Malgré cette déca<strong>de</strong>nce,<br />
la lutte <strong>de</strong> ces femmes pour survivre maintient vivante cette zone rouge.<br />
Land of Witches (Terre <strong>de</strong> sorcières)<br />
Après avoir achevé <strong>de</strong> réaliser Missing, une série sur les femmes disparues et assassinées à la frontière entre les<br />
États-Unis et le Mexique, j’ai ressenti le besoin <strong>de</strong> prendre en main mon <strong>de</strong>stin, <strong>de</strong> faire justice contre l’impunité et<br />
d’affronter à ma propre peur. J’ai donc décidé <strong>de</strong> me rendre à plusieurs reprises au nord du Mexique, dans l’espoir<br />
<strong>de</strong> m’y retrouver et afin <strong>de</strong> renouer avec mon amour <strong>de</strong> la photographie. De ces voyages, j’ai tiré la série photographique<br />
Land of Witches (Terre <strong>de</strong> sorcières). En Amérique latine, la conquête espagnole a amené, outre la<br />
religion catholique, la persécution <strong>de</strong>s femmes soupçonnées <strong>de</strong> sorcellerie, aussi bien espagnoles qu’indigènes.<br />
<strong>Les</strong> chamans, les sorciers autochtones, possédaient un savoir étendu sur les plantes et l’équilibre entre l’homme<br />
et la nature. Malgré les fréquentes chasses aux sorcières, la sorcellerie était pratiquée <strong>de</strong> manière clan<strong>de</strong>stine, et<br />
ces croyances vivent encore aujourd’hui dans la campagne mexicaine.<br />
Je suis partie, dans les états les plus catholiques, à la recherche <strong>de</strong>s sorcières mi-européennes, mi-indigènes.<br />
Si tous les habitants <strong>de</strong>s petits villages vont à leur rencontre, ils craignent également leur pouvoir. Elles finissent<br />
toujours exilées, trop différentes sans doute <strong>de</strong>s autres femmes du village.<br />
Maya Go<strong>de</strong>d<br />
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