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Dossier de presse - Les Rencontres d'Arles

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ARTISTES présentés par SAM STOURDZÉ<br />

Né en 1973 à Paris. Vit et travaille à Lausanne en Suisse.<br />

Spécialiste <strong>de</strong>s images, Sam Stourdzé a été nommé directeur du Musée <strong>de</strong> l’Élysée à Lausanne en 2009. Ses<br />

recherches portent sur leurs contextes <strong>de</strong> production, <strong>de</strong> diffusion et <strong>de</strong> réception. Depuis plusieurs années, il<br />

étudie les mécanismes à l’œuvre dans la circulation <strong>de</strong>s images, avec pour champ <strong>de</strong> prédilection les rapports<br />

entre photographie, art et cinéma. Il a organisé <strong>de</strong> nombreuses expositions et publié plusieurs livres, notamment<br />

Le Cliché-Verre <strong>de</strong> Corot à Man Ray, les rétrospectives Dorothea Lange et Tina Modotti, Chaplin et les images ou<br />

encore Fellini, La Gran<strong>de</strong> para<strong>de</strong>.<br />

JEAN-Luc cramatte & Jacob nZudie_Suisse et Cameroun<br />

Vivent et travaillent à Fribourg en Suisse et à Yaoundé au Cameroun.<br />

Lorsque Cramatte rencontre Nzudie, le photographe du supermarché <strong>de</strong> Yaoundé, il est interpellé par l’impact d’une pratique<br />

vernaculaire. De leur projet naît la tentative <strong>de</strong> rendre compte d’une activité commerciale aux ramifications multiples. Pour que<br />

l’improbable studio du photographe se soit déployé dans les allées du supermarché, encore fallait-il qu’il soit le territoire d’un<br />

enjeu social. À l’évi<strong>de</strong>nce, le supermarché <strong>de</strong> Yaoundé s’affirme comme le lieu d’une conquête sociale. <strong>Les</strong> clients <strong>de</strong> Nzudie<br />

sélectionnent avec attention leurs rayons préférés comme le gage <strong>de</strong> leur succès, celui <strong>de</strong> l’accession à la consommation. Pour<br />

en témoigner, le regard appliqué du photographe qui vend ses portraits. Des photographies qui, dans leurs répétitions, additionnent<br />

les envies <strong>de</strong> paraître ; <strong>de</strong>s photographies qui, par accumulation, composent un vaste portrait sociologique. Choisie par<br />

Cramatte, la succession infinie <strong>de</strong>s portraits <strong>de</strong> Nzudie, épuise la sérialité. Et lorsque que tous les artifices sont tombés, c’est la<br />

photographie elle-même qui se raconte. Elle raconte l’autre histoire, celle d’une image pauvre à l’ombre d’une jungle urbaine.<br />

Sam Stourdzé<br />

SUPERMARCHÉ<br />

Jacob Nzudie photographie ses clients dans un supermarché au Cameroun tels qu’ils désirent être vus. Ce lieu<br />

n’est pas anodin. Destiné à une clientèle privilégiée, souvent composée d’expatriés occi<strong>de</strong>ntaux, il n’accueille pas<br />

la plupart <strong>de</strong>s Camerounais. Il est utilisé par certains <strong>de</strong> ceux qui le fréquentent comme un instrument <strong>de</strong> rêve. On<br />

se rêve en nanti, en «indigène évolué» qui se passerait <strong>de</strong>s marchés à ciel ouvert, <strong>de</strong> leur manque d’hygiène, <strong>de</strong> leur<br />

offre <strong>de</strong> produits exclusivement locaux et <strong>de</strong> la promiscuité <strong>de</strong>s compatriotes peu fortunés. Le supermarché nourrit<br />

le fantasme. Même si ce sont d’abord les nécessités professionnelles et économiques qui ont conduit Nzudie à<br />

faire du magasin son « studio », son travail photographique possè<strong>de</strong> un sens caché : sa production explicite les rapports<br />

ambigus <strong>de</strong> ses compatriotes à l’urbanité et le désir d’ascension sociale dans cette société très hiérarchisée.<br />

La rencontre <strong>de</strong> Nzudie et <strong>de</strong> Jean-Luc Cramatte s’est produite à Yaoundé en 2006. À cette date, Cramatte<br />

monte dans le quartier <strong>de</strong> Bastos un projet patrimonial, il s’intéresse à la production <strong>de</strong>s photographes <strong>de</strong><br />

rues. Dans la capitale camerounaise, ils sont <strong>de</strong>s centaines à effectuer le premier travail photographique <strong>de</strong>mandé<br />

par le client, le portrait bien sûr, mais aussi la reproduction d’anciennes photographies (à même<br />

le sol du trottoir) la vie <strong>de</strong>s cabarets <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> cité, les mariages ou les anniversaires. Cramatte récolte,<br />

trie, retravaille les photographies invendues, ajoute couleurs et collages. Il note les phrases entendues :<br />

“La photographie se jette, elle disparait le jour même”.<br />

“Nous faisons <strong>de</strong> la photo taxi, nous ne savons jamais où elle termine sa course”.<br />

“Nous sommes les photographes <strong>de</strong> l’insouciance”.<br />

Fascination pour une production sans len<strong>de</strong>main, troublante d’obstination, cette série fait écho à celles<br />

<strong>de</strong> Cramatte dans Poste mon amour (Lars Müller Publischers, 2008) et Bredzon Forever (Idpure, 2010).<br />

www.cramatte.com<br />

RAPHAël dallaporta_France<br />

Né en 1980 en France. Vit et travaille à Paris.<br />

De projets en projets, Raphaël Dallaporta affirme sa conviction photographique.<br />

Antipersonnel se déclinait comme un catalogue <strong>de</strong> vente, magnifiant les mines dans la neutralité <strong>de</strong> son studio installé dans une<br />

base militaire. Esclavage domestique abordait l’esclavage à travers une stratégie documentaire <strong>de</strong> mise en tension. À droite, la<br />

photographie, répétitive, impénétrable, la faça<strong>de</strong> du lieu <strong>de</strong> l’événement ; à gauche, le texte raconte l’histoire.<br />

<strong>Les</strong> <strong>de</strong>rniers travaux <strong>de</strong> Raphaël Dallaporta l’ont conduit en Afghanistan aux côtés d’une équipe d’archéologues qui recense le<br />

patrimoine afghan. Le photographe ai<strong>de</strong> les scientifiques à cartographier les sites. Depuis le XIXe siècle, les tentatives <strong>de</strong> photographies<br />

aériennes se sont multipliées. Alors que Nadar s’embarquait à bord d’une montgolfière, Dallaporta, lui, a construit<br />

sa machine volante équipée d’appareils photographiques. À l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son dispositif technologique, le photographe prolonge la<br />

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