Dossier de presse - Les Rencontres d'Arles
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ARTISTES présentés par DAVID BARRIET, DAVID BENASSAYAG<br />
& BÉATRICE DIDIER<br />
Vivent et travaillent à Cherbourg-Octeville et Paris.<br />
En 1996, David Barriet, David Benassayag et Béatrice Didier créent Le Point du Jour, éditeur spécialisé en photographie,<br />
puis en 1999 le Centre régional <strong>de</strong> la photographie <strong>de</strong> Cherbourg-Octeville qui présente une soixantaine<br />
d’expositions associées à <strong>de</strong>s projections, rencontres et rési<strong>de</strong>nces. Installé en 2008 dans un bâtiment conçu par<br />
Eric Lapierre (Prix <strong>de</strong> la première œuvre 2003), Le Point du Jour Centre d’art / Editeur est issu du rapprochement<br />
<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux structures. Depuis cette inauguration, ont été notamment présentées <strong>de</strong>s expositions <strong>de</strong> Lynne<br />
Cohen, Mikaël Levin, Helen Levitt, Joachim Mogarra, Maxence Rifflet et Gilles Saussier, accompagnées <strong>de</strong> livres.<br />
Parallèlement, sont régulièrement proposés diverses actions en direction du public. Tous les <strong>de</strong>ux ans, Le Point<br />
du Jour organise une rési<strong>de</strong>nce d’artiste, suivie d’une exposition et d’un livre, ainsi que le Prix Roland Barthes<br />
pour la recherche photographique qui récompense le travail <strong>de</strong> jeunes universitaires.<br />
David Barriet est né en 1970 dans la Manche. Il a travaillé pour la <strong>presse</strong>, au sein d’un service photographique<br />
et comme photographe indépendant. Il a également développé <strong>de</strong>s projets personnels jusqu’en 2002, exposés<br />
notamment au Pôle Image Haute-Normandie (Rouen) et à l’Artothèque <strong>de</strong> Caen.<br />
Né en 1970 à Paris, David Benassayag a suivi <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lettres à l’université Paris IV–Sorbonne avant d’obtenir<br />
un master 2 édition à l’université Paris XIII–Nord. Il a travaillé comme rédacteur et assistant d’édition.<br />
Béatrice Didier, née en 1964 à Paris, a été journaliste puis administratrice <strong>de</strong> compagnies <strong>de</strong> théâtre et <strong>de</strong> danse.<br />
Elle est titulaire d’un master 2 en sciences politiques (université Grenoble-Stendhal).<br />
JOACHIM MOGARRA_France<br />
Né en 1954 à Tarragone (Espagne). Vit et travaille à Montpeyroux près <strong>de</strong> Montpellier<br />
Joachim Mogarra réinvente le mon<strong>de</strong> à domicile en photographiant <strong>de</strong>s objets aimés, <strong>de</strong>s matériaux pauvres qu’il accompagne<br />
généralement <strong>de</strong> courts textes écrits à la main. Chaque pièce s’inscrit dans un ensemble thématique, une collection ou dans un<br />
récit inspiré par la vie et les lectures <strong>de</strong> l’artiste. L’écart visible entre l’image et ce qu’elle est censée représenter, les différences<br />
d’échelle et le mélange <strong>de</strong>s registres provoquent immédiatement le rire mais, avec légèreté, ce sont aussi nos manières <strong>de</strong> voir<br />
et <strong>de</strong> penser que ces clichés mettent en question.<br />
David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier<br />
<strong>Les</strong> mises en scènes photographiques <strong>de</strong> Mogarra provoquent d’emblée la surprise, rapi<strong>de</strong>ment suivie du rire.<br />
Tout se passe dans la tête et l’environnement immédiat <strong>de</strong> l’artiste : <strong>de</strong> petits objets, <strong>de</strong>s figurines, <strong>de</strong>s gravures<br />
et <strong>de</strong>s cartes, simplement rapprochés, à peine retouchés, se mettent à raconter, avec le concours <strong>de</strong> quelques<br />
mots écrits à la main.<br />
Ces images font irrésistiblement penser aux inventions <strong>de</strong>s enfants qui, à partir <strong>de</strong> presque rien, construisent un<br />
mon<strong>de</strong> dans lequel tout a droit <strong>de</strong> cité. Entre le carrelage <strong>de</strong> la cuisine et une galaxie lointaine, les frontières <strong>de</strong><br />
l’imaginaire et du concret s’estompent, les rapports d’échelle se per<strong>de</strong>nt, les registres se mêlent.<br />
Pour être sérieux, on parlera <strong>de</strong> la critique implicite que Mogarra fait <strong>de</strong> la photographie. Toute image résulte<br />
d’une construction ; son commentaire et notre regard dirigé en déterminent le sens. Négligemment, les pratiques<br />
photographiques sont singées. Avec leur air <strong>de</strong> ne pas y toucher, ces clichés viennent mettre à bas les illusions<br />
objectivistes.<br />
Néanmoins, la toute-puissance <strong>de</strong> l’imagination ne s’y substitue guère : les choses pour ce qu’elles sont – peu<br />
<strong>de</strong> chose. Il ne nous est pas plus permis <strong>de</strong> croire aux voyages extraordinaires et aux héros légendaires qu’aux<br />
gran<strong>de</strong>s théories qui expliqueraient le mon<strong>de</strong>. Nous resterons désormais <strong>de</strong> grands enfants.<br />
On a l’impression que ce comique <strong>de</strong> l’absur<strong>de</strong> est aussi à usage personnel ; qu’il constitue la juste mesure<br />
pour domestiquer approximativement le mon<strong>de</strong> et rapporter les diverses facettes <strong>de</strong> la comédie humaine aux<br />
dimensions d’un théâtre intérieur. Peut-être que seule la photographie permettait une si heureuse transposition.<br />
Elle autorise en tout cas l’expression distanciée <strong>de</strong> sentiments contradictoires et <strong>de</strong> goûts mal assortis. L’œuvre<br />
<strong>de</strong> Mogarra serait ainsi un autoportrait paradoxal, ne s’offrant facilement à notre regard que pour aussitôt y<br />
échapper.<br />
LYNNE COHEN_Canada<br />
Née en 1944 à Racine (États-Unis). Vit et travaille à Montréal.<br />
<strong>Les</strong> images <strong>de</strong> Lynne Cohen montrent systématiquement <strong>de</strong>s intérieurs sans personnages. Ce rigoureux minimalisme photographique<br />
contraste avec une décoration souvent kitsch, parfois un détail incongru ou une relation incompréhensible entre<br />
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