Connaître et conserver le manuscrit islamique - SIRPAC

MARIA LUISA RUSSO
Fig. 8
A gauche, schéma du tamis occidental : on voit le filigrane plaçé dans une moitié et la
contremarque dans l’autre. Le papier de la photo à droite montre le filigrane qui en est
le résultat.
La feuille de papier, une fois sèche, était collée pour la rendre
apte à recevoir l’écriture (sans le collage, le papier absorberait
l’encre comme un buvard), en général avec de la colle d’amidon ;
le papier utilisé dans les manuscrits islamiques était souvent traité
avec des substances aptes à obtenir une surface uniforme (blanc
d’œuf, gypse) et après lissé avec une pierre d’agate ou onyx, pour
le rendre bien poli.
Dans les manuscrits des bibliothèques du désert on peut donc
trouver différents types de papier : des papiers produits dans le
monde islamique (sans fils de chaîne, ou avec des fils de chaîne
simples ou groupés en deux, ou en trois), de production locale -
que l’on ne connaît pas suffisamment - ou importés du Maghreb
ou de l’Egypte ; les grands échanges commerciaux sur les routes
transsahariennes comportaient l’échange de matière première
aussi bien que de produits finis (les manuscrits). Mais dans les
manuscrits on peut trouver aussi, et dans la majorité des cas, le
papier filigrané produit en Europe, qui rejoignit les régions de
l’Afrique occidentale avec d’autres marchandises dans le réseau des
relations commerciales, à travers l’Egypte ou à travers Tripoli.
3. Les cahiers
Le cahier, selon la définition traditionnelle, est un « ensemble de
bifeuillets emboîtés les uns dans les autres et unis par un même
passage du fil de reliure. Le cahier peut éventuellement se composer
d’un seul bifeuillet, ou même d’un feuillet dépareillé, cousu
indépendamment » (2) .
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