Connaître et conserver le manuscrit islamique - SIRPAC

MARIA LUISA RUSSO
6. Décorer le manuscrit
Dans l’art du livre, le décor peut répondre à plusieurs exigences
: mettre en relief certaines parties du texte (par exemple, le
début de l’œuvre), distinguer le texte commenté du commentaire,
expliquer le contenu (c’est le cas de textes scientifiques),
amplifier la noblesse et la dignité du sujet contenu dans le
texte – comme dans les manuscrits dans lesquels la richesse
des décors, la variété de couleurs et de formes sont l’expression
de la glorification de Dieu.
Naturellement les types de décors, aussi bien que les couleurs
et les matériaux utilisés, varient en fonction du niveau de prestige
et de luxe attribué au manuscrit : une grande richesse d’ornement
sera typique de certains Corans par exemple, tandis que
des textes d’étude auront des ornements plus simples ou réduits
au minimum.
Nous avons mentionné l’exigence de mettre en relief certaines
parties du texte, la nécessité d’introduire des divisions évidentes
dans l’uniformité de l’écrit, de signaler au lecteur des éléments
importants : la partie initiale du texte, les titres, ou, dans les Corans,
les divisions des versets, sont des endroits qui souvent sont
l’objet d’ornements. On peut signaler ces parties de façon très
simple, en utilisant, par exemple, une couleur différente de celle
du texte, mais les même parties peuvent être mises en évidence en
réservant un décor très soigné avec des bandes en couleur, des
entrelacs etc.
Dans le manuscrit de la fig. 16, le début du texte est mis en évidence
et enrichi par un décor qui rappelle l’architecture : le‘unw…n
« introduit » le lecteur à l’intérieur du texte comme dans un bâtiment
riche en or et en couleurs ; on peut aussi trouver les deux
pages initiales ornées avec un décor-tapis encore plus riche, le
sarlaw|. Dans les Corans la partition des versets ou les indications
de prosternation deviennent souvent des endroits décorés : le but
pratique, de signaler un point important du texte, devient une occasion
pour enrichir la page (fig. 17). Il ne serait pas possible ici
d’analyser toutes les différentes typologies de décors que l’on
peut trouver dans les manuscrits : les formes, les couleurs, les styles
sont assez variables et ils font appel tandis à des formes
géométriques (rondes, carrées) et architecturales, tandis à cel-
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