Connaître et conserver le manuscrit islamique - SIRPAC

MARIA LUISA RUSSO
jaune sont très fréquentes dans les manuscrits des bibliothèques
du désert : les composants de ces couleurs varient selon les matières
disponibles sur place et selon les différentes traditions artisanales
; dans tous les cas, la composition exacte des pigments ne
peut être révélée que par une analyse chimique (6) .
Dans les manuscrits des bibliothèques du désert, il faut encore
une fois distinguer ce qui est arrivé de l’extérieur de ce qui a été
produit sur place, analyser à chaque fois le système décoratif, les
couleurs, les motifs. Certains décors semblent provenir d’autres
régions : les échanges culturels et matériels à travers les routes
transsahariennes nous expliquent encore une fois les variations
des formes de manuscrits.
Le système d’ornementation des manuscrits produit localement
s’apparente au système d’ornementation des produits d’artisanat
local : l’emploi de cercles, rectangles, motifs géométriques,
entrelacs souvent réalisés avec des couleurs telles que le rouge,
l’orange, et tonalités du jaune et du marron, est un langage esthétique
qu’on retrouve dans les produits en cuir, dans les décors des
tissus et dans d’autres objets de la vie quotidienne : il revient aussi,
comme on l’observera plus loin, dans les reliures des manuscrits.
7. La reliure
A la fin du travail de copie, l’ensemble des cahiers est normalement
cousu. Le système de couture que l’on trouve le plus souvent
dans les manuscrits islamiques est celui représenté dans l’image :
le fil passe une seule fois dans les cahiers et forme une chaînette
au niveau du dos (figg. 18-19) (7) .
Fig. 18
Schéma de couture islamique.
Fig. 19
Dos d’un manuscrit cousu.
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