REDUIRE LE PALUDISME AU MALI - MSF Field Research
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REduire le paludisme <strong>AU</strong> <strong>MALI</strong><br />
1.5 Le système de santé au Mali<br />
Le système de santé du Mali est fondé sur<br />
les principes de l’Initiative de Bamako, selon<br />
lesquels les soins de santé primaires<br />
sont dispensés dans le cadre d’un système<br />
de recouvrement des coûts géré par<br />
la communauté (8) . Les deux premiers niveaux<br />
de la pyramide du système sanitaire<br />
correspondent aux centres de santé<br />
communautaires (CSCOM) et aux centres<br />
de santé de référence (CSREF). Les CS-<br />
COM fournissent des services de soins<br />
primaires de base et sont gérés par des<br />
associations de santé communautaires<br />
(ASACO) dont les membres sont recrutés<br />
dans les villages desservis.<br />
Les CSREF sont les premiers centres de<br />
référence pour les CSCOM. Ils sont chargés<br />
des urgences médicales, chirurgicales<br />
et obstétriques et offrent également des<br />
services de pédiatrie et de nutrition.<br />
Selon les principes de recouvrement des<br />
coûts, les communautés sont censées financer<br />
leurs services de santé en faisant<br />
payer les usagers. Consultations, examens,<br />
médicaments, traitements, et hospitalisations<br />
sont payants. L’argent collecté<br />
est géré par des comités de gestion<br />
élus par la communauté (les ASACO) qui<br />
versent les salaires aux personnels des<br />
CSCOM, achètent les médicaments et assurent<br />
l’entretien des bâtiments.<br />
1.6 Justification du projet <strong>MSF</strong><br />
En 2003/2004 Epicentre (<strong>MSF</strong>), le Département<br />
malien d’Epidémiologie pour les<br />
Infections Parasitaires et le Centre de Recherche<br />
et de Formation sur le Paludisme<br />
ont réalisé une étude qui a confirmé un<br />
taux élevé de résistance à la chloroquine<br />
(90,4%) dans le district de Koumantou au<br />
Mali (9) .<br />
Par ailleurs, <strong>MSF</strong> a effectué une enquête<br />
sanitaire sur l’accès aux soins dans le district<br />
de Bougouni, dans la région malienne<br />
de Sikasso (sud-est du district de Kangaba)<br />
(10) . La cause principale de maladie<br />
était « la fièvre », surtout chez les enfants<br />
de moins de cinq ans, et que « la fièvre »<br />
était responsable de plus de 40% des décès.<br />
20% de la population étaient exclus<br />
des soins de santé, par manque d’argent<br />
pour l’essentiel, dans un pays où 51% vivent<br />
avec moins de 1,25 $ par jour (pourcentage<br />
de la population vivant sous un<br />
seuil de pauvreté défini à l’échelle nationale,<br />
PPP) (11) . Les familles déclaraient que le<br />
coût d’un épisode de paludisme dans un<br />
centre de santé représentait deux mois de<br />
revenus.<br />
Le « Cercle » de Kangaba, situé au sud-ouest de Bamako le long de la frontière guinéenne<br />
En 2005 le gouvernement du Mali a approuvé<br />
l’utilisation des tests de diagnostic<br />
rapide (TDR) et des Combinaison Thérapeutique<br />
à base d’Artémisine (CTA). Comme<br />
le Centre Opérationnel de <strong>MSF</strong> au<br />
Bruxelles (<strong>MSF</strong>-OCB) travaillait déjà dans<br />
le pays sur le paludisme, il s’est proposé<br />
de démontrer comment rendre opérationnelle<br />
l’utilisation combinée des TDR (Paracheck)<br />
et des traitements CTA (Artémisinine<br />
+ Amodiaquine – AS+AQ).<br />
<strong>MSF</strong>-OCB a choisi le district de Kangaba<br />
parce qu’il est relativement petit, qu’il se<br />
trouve dans une zone de forte endémicité<br />
et qu’il est situé proche de Bamako pour<br />
simplifier la logistique.<br />
1.7 Contexte local<br />
Kangaba est situé à 90 km au sud ouest<br />
de Bamako et sa population est estimée à<br />
100.200 habitants (5) . Au début du projet il<br />
comptait sept centres de santé communautaire<br />
en fonction (CSCOM), gérés chacun<br />
par une association de santé communautaire<br />
(ASACO) et un CSREF desservant<br />
une population d’environ 73.000 personnes.<br />
Les CSCOM portent les noms de<br />
Kangaba Central, Salamale, Keniegoue,<br />
Kenieba, Karan, Narena et Tombola tandis<br />
que le CSREF s’appelle simplement Kangaba.<br />
Pour surmonter la barrière géographique<br />
du fleuve Niger et au vu des taux élevés<br />
de morbidité et de mortalité dues à la malaria<br />
révélés par une enquête de 2008 (12) ,<br />
trois autres CSCOM (Manicoura, Selenfougou,<br />
et Figura Toma) et un CSREF (Selingue)<br />
ont intégré le projet du district de<br />
Kangaba en 2008. Voir la carte ci-dessus .