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REDUIRE LE PALUDISME AU MALI - MSF Field Research

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REduire le paludisme <strong>AU</strong> <strong>MALI</strong> 17<br />

- Le niveau de fonctionnement des<br />

ASACO : planification et gestion des<br />

CSCOM (transparence des comptes,<br />

respect des Plans d’Action Annuels,<br />

procès verbaux des réunions mensuelles,<br />

assemblées générales).<br />

Ce système a engendré une plus grande<br />

interaction entre <strong>MSF</strong>, les ASACO et les<br />

personnels de santé des CSCOM dans le<br />

but de promouvoir une meilleure qualité<br />

de soins et de gestion.<br />

Une des conséquences financières directes<br />

de ce système fut une baisse importante<br />

de revenus pour les ASACO (diminution<br />

de moitié dans certains cas).<br />

Cependant cette baisse ne semblait pas<br />

avoir d’influence sur les soins aux patients,<br />

puisque la fréquentation des CS-<br />

COM restait élevée et continuait d’augmenter.<br />

Voir Figure 1 p.25.<br />

« Oui, bien sûr, nous avons constaté une<br />

énorme différence au niveau des revenus,<br />

mais cela ne concernait que les ASACO,<br />

les patients ne l’ont pas remarqué. »<br />

(Un trésorier)<br />

« La partie évaluation est positive, elle<br />

nous incite à nous améliorer et à apprendre<br />

davantage. »<br />

(Un Chef de Poste)<br />

4.5 Système financier<br />

après le départ de <strong>MSF</strong><br />

Le système décrit plus haut a continué de<br />

fonctionner jusqu’à fin 2010. Mais comme<br />

<strong>MSF</strong> avait prévu de se retirer au 31 mars<br />

2011, et avait organisé plusieurs réunions<br />

à visée informative et participative, il était<br />

important de savoir comment les ASACO<br />

envisageaient l’avenir. Des réunions avec<br />

deux ASACO permirent d’approfondir le<br />

sujet.<br />

Au début 2011, parmi les sept CSCOM<br />

présents à l’origine, la situation était la suivante<br />

: (a) le système financier mis en<br />

place fonctionnait bien, (b) les ASACO et<br />

le personnel de santé avaient reçu des<br />

formations en gestion et clinique, (c) deux<br />

Agents Palu (AP) s’étaient ajoutés à la liste<br />

du personnel dans deux ASACO, (d) deux<br />

ASACO avaient élaboré leurs Plans d’action<br />

annuels pour 2011.<br />

D’après les deux entretiens avec les membres<br />

des ASACO, il semble que l’une et<br />

l’autre n’envisageaient pas l’avenir de la<br />

même manière. Une ASACO ne pouvait<br />

que former le voeu qu’un partenaire soit<br />

trouvé par <strong>MSF</strong> pour prendre le relais. Entre-temps,<br />

elle n’avait pas élaboré de plan<br />

financier alternatif. Les membres de la seconde<br />

ASACO avaient discuté entre eux<br />

du retrait de <strong>MSF</strong> et avaient même envisagé,<br />

indépendamment de <strong>MSF</strong>, quel type<br />

de partenaire pourrait prendre la suite.<br />

Les deux ASACO, sans réserve, estimaient<br />

qu’en l’absence d’un nouveau partenaire<br />

financier, elles reviendraient au<br />

système initial de recouvrement des coûts<br />

pour payer les salaires (excluant ainsi les<br />

AP, sauf pour les deux ASACO qui en<br />

avaient recruté un chacune), y compris<br />

les cotisations sociales (un coût récemment<br />

reconnu imposé aux ASACO), les<br />

médicaments, l’entretien des dispensaires<br />

et le carburant pour les motos (dont le prix<br />

avait beaucoup augmenté).<br />

Etant donnée la probabilité d’un retour à<br />

l’ancien système de recouvrement des<br />

coûts, les deux ASACO commençaient à<br />

sensibiliser leur population cible pour les<br />

informer des changements à venir. Pendant<br />

ce temps, au niveau du district, elles<br />

travaillaient sur un consensus sur des tarifs<br />

standardisés pour les consultations et<br />

les actes médicaux.<br />

La fourniture de soins gratuits aux indigents<br />

était une autre question importante.<br />

Selon la législation de l’Initiative de Bamako<br />

(8) , cette responsabilité incombait<br />

aux ASACO, qui contactaient ensuite les<br />

services du développement social pour<br />

les remboursements. Mais il n’existait pas<br />

de critères précis pour qualifier l’indigence<br />

et les ASACO n’avaient pas de plans<br />

en place pour les prendre en charge avant<br />

l’arrivée de <strong>MSF</strong>. Il était par ailleurs très<br />

difficile d’assigner le statut d’« indigent »<br />

dans une population où la majorité des<br />

gens vivaient sous le seuil de pauvreté.<br />

Avec le soutien financier de <strong>MSF</strong>, les soins<br />

aux indigents n’étaient pas un problème,<br />

les frais étant plus ou moins couverts,<br />

mais à l’avenir les ASACO suggéraient<br />

qu’elles auraient beaucoup plus de difficulté<br />

à aider les indigents avec des ressources<br />

financières limitées.<br />

« Nous avons une mauvaise expérience<br />

avec le conseil municipal qui est censé<br />

nous rembourser les coûts que nous<br />

avons supportés en donnant des soins<br />

gratuits à un indigent. Jusqu’à présent ils<br />

ne nous ont pas remboursé. »<br />

(Un président)<br />

Questionnées sur ce qu’elles pensaient<br />

de « l’accès gratuit aux soins », les ASACO<br />

ont reconnu que la fréquence et le nombre<br />

des consultations avaient augmenté<br />

pendant la collaboration avec <strong>MSF</strong>, d’où<br />

un accroissement conséquent des revenus,<br />

qu’il y avait eu un grand changement<br />

des comportements en matière de demande<br />

de santé et une nette réduction de<br />

la mortalité chez les enfants. Sans la gratuité,<br />

les ASACO pensaient que ces résultats<br />

positifs s’estomperaient à cause du<br />

retour des barrières financières.<br />

« Maintenant que les gens savent qu’ils<br />

doivent venir et qu’on peut leur donner un<br />

bon traitement, ils viendront. »<br />

(Un président)<br />

« Les gens seront moins nombreux à venir<br />

mais si nous pouvons avoir environ 300<br />

consultations/mois, nous nous en sortirons. »<br />

(Un comptable)

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