REDUIRE LE PALUDISME AU MALI - MSF Field Research

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REduire le paludisme AU MALI
MSF-OCB Medical Department
9. Conclusions
L’objectif initial de ce projet était d’améliorer
l’accès au diagnostic et au traitement
du paludisme pour les populations vulnérables
que sont les enfants de moins de
cinq ans et les femmes enceintes dans le
district de Kangaba, et il semble avoir été
largement atteint. La hausse spectaculaire
des taux de consultations et des cas de
malaria traités à partir de 2007 est impressionnante,
tout comme la chute de la mortalité
et de la morbidité constatée au sein
du cercle de Kangaba.
Nous pensons que ces progrès sont le résultat
de multiples interventions comprenant
: des diagnostics et des traitements
efficaces, la réduction des barrières financières
et géographiques, le renforcement
des compétences en gestion des soins de
santé au sein de la communauté, et des
mesures prophylactiques dont l’utilisation
de moustiquaires et la promotion de la
santé dans les villages.
Il faut toutefois noter que l’augmentation
des cas traités n’a pu être obtenue
qu’après une sérieuse réévaluation de la
fréquentation suite à l’introduction initiale
des TDR et CTA. L’hypothèse selon laquelle
la seule introduction de TDR et CTA
gratuits conduirait à une prise en charge
efficace du paludisme s’est révélée erronée.
Reconnaissant les barrières conjuguées
du manque d’argent et d’un éloignement
géographique pour de nombreux
habitants, l’équipe MSF a décidé d’y remédier
plus efficacement. La mise en place
de « l’accès gratuit aux soins », notamment
pour les groupes vulnérables, et d’un soutien
financier ciblé sur divers aspects liés
aux soins a effectivement aboli les barrières
financières, tandis que l’introduction
des Agents Palu répondait aux difficultés
d’accès aux soins dans les zones isolées.
MSF a également pu démontrer la faisabilité
du déploiement sur le terrain de l’approche
combinée TDR et CTA. La formation
et la supervision assurées auprès des
CSCOM, des CSREF et des AP non médicaux
ont conduit la population à rapidement
adhérer à cette approche.
D’autres objectifs secondaires ont été atteints.
La formation et la supervision des
CSCOM et des ASACO semblent avoir
permis une meilleure qualité des soins
dans les centres de santé et plus d’engagement
de leur part. Ces éléments sont
en théorie censés donner la maîtrise des
services de santé à des responsables locaux,
mais échouent souvent dû au manque
de ressources financières et de compétences
managériales.
Une autre réussite fut l’acceptation par la
population des bénéfices du nouveau
protocole diagnostic et thérapeutique. Les
habitants ont été amenés à faire confiance
à ce modèle de soins qui faisait baisser la
mortalité et la morbidité causées par la
malaria. Ce phénomène est illustré par la
hausse des taux de consultations.
MSF a atteint ces objectifs grâce à la mobilisation
d’importantes ressources humaines
et financières affectées à un petit
périmètre avec des objectifs clairs. Sur le
long terme, la question reste de savoir
comment les enseignements tirés de ce
projet pilote pourront être intégrés dans le
système de santé malien. Il n’est pas certain
que le Mali adopte rapidement le principe
« d’accès gratuit aux soins », ainsi un
programme adapté, exigant moins de ressources
tout en conservant certains des
principaux éléments du projet MSF devrait
être envisagé. En particulier, continuer à
soutenir et à encadrer les CSCOM et les
ASACO et de continuer à employer des
Agents Palu permettrait de préserver les
acquis du projet en matière de lutte contre
le paludisme.