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Zibeline n° 53 en PDF

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un gratuit qui se lit<br />

N°<strong>53</strong> -<br />

du 20/06/12 au 18/07/12


Publicité


Politique culturelle<br />

La production régionale, Internet et la gratuité 6, 7<br />

Le MuCEM 8, 9<br />

Festivals<br />

Les R<strong>en</strong>contres Arles Photographie, les S<strong>en</strong>tiers numériques 10<br />

Le FIDMarseille 11<br />

Festival d’Avignon 12<br />

Avignon Off 14<br />

Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon 16<br />

Vaucluse, Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce 17<br />

Auriol, Aubagne, Avignon, Parc de la Mirabelle 18<br />

Théâtre Silvain, Espace Bargemon 19<br />

Vaison, Ollioules, Port-Saint-Louis 20<br />

Rue du Tango, Hivernales 21<br />

Musique actuelle, musique du monde 22 à 25<br />

Jazz, musique du monde 26<br />

Lyrique, symphonique, chambre 28 à 32<br />

Chambre, récital 34<br />

Théâtre<br />

Grasse, Daki Ling, Avignon, La Friche, le Toursky 36, 37<br />

La Minoterie, le Merlan, Cavaillon 38<br />

Le Jeu de Paume, l’Espace Juli<strong>en</strong>, Toulon 39<br />

Arts de la rue<br />

Cité des arts de la rue, Istres 40<br />

Aubagne, Trets, Martigues 41<br />

Danse<br />

Festival de Marseille, le Klap 42<br />

MOD, BNM 43<br />

Musique<br />

Contemporaine 44, 45<br />

Lyrique, chambre 46, 47<br />

Jazz, actuelle 48, 49<br />

Au programme<br />

Spectacles 50<br />

Musique 51 à 52<br />

R<strong>en</strong>contres 54, 55<br />

Arts visuels 56 à 59<br />

Cinéma 60, 61<br />

Cinéma<br />

Cannes, Cinécole 62<br />

Quinzaine des réalisateurs, cinéma chinois 63<br />

Grands reporters, film Cassos 64<br />

Image de ville, La Ciotat 65<br />

Arts visuels<br />

Flâneries d’Aix, les Arts Éphémères 66<br />

Granet, Vasarely 67<br />

Arles 68<br />

Arteum, La Chartreuse 69<br />

Le Printemps de l’art contemporain 70<br />

Photomed, Toulon 71<br />

Livres<br />

Douglas K<strong>en</strong>nedy, Maylis de Kérangal 72<br />

Librairie Apostille, les ABD, le Prix lycé<strong>en</strong> 74<br />

Patrimoine<br />

Salagon, La Valette, Arles, Pont du Gard 76, 77<br />

Festival du livre<br />

La Canebière 78<br />

Les lauréats 79<br />

Le temps du<br />

changem<strong>en</strong>t ?<br />

En quelques mois la France a changé de mains : Sénat,<br />

Gouvernem<strong>en</strong>t, Assemblée sont désormais socialistes. Cela<br />

va-t-il ranimer la vie culturelle ? Beaucoup l’espèr<strong>en</strong>t mais<br />

peu sembl<strong>en</strong>t y croire, tant le sujet a été abs<strong>en</strong>t des campagnes,<br />

ou mal abordé.<br />

Pour les Socialistes, la question culturelle paraît c<strong>en</strong>trée<br />

autour de lois à changer. Hadopi, qui veut protéger les<br />

droits des artistes mais sert ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les intérêts<br />

des majors ; la TVA sur le livre ; l’éternel «problème» des<br />

intermitt<strong>en</strong>ts ; la déc<strong>en</strong>tralisation à rep<strong>en</strong>ser. Excepté ces<br />

points, il est question d’éducation artistique, un peu de<br />

spectacle vivant, et jamais de moy<strong>en</strong>s de production. On ne<br />

sait trop ce que les socialistes veul<strong>en</strong>t faire du réseau<br />

d’État, s’ils souhait<strong>en</strong>t changer les ori<strong>en</strong>tations des DRAC,<br />

des équipem<strong>en</strong>ts nationaux, inv<strong>en</strong>ter de nouvelles règles<br />

de coopération avec les Régions et les Villes, accorder plus<br />

de place et de considération à ce qui s’y crée… Peut-on<br />

<strong>en</strong>visager que, comme au gouvernem<strong>en</strong>t, la parité puisse<br />

faire son chemin dans les instances d’administration de la<br />

culture, et dans les programmations ? Peut-on espérer que<br />

la culture s’aborde <strong>en</strong>fin pour ce qu’elle est, c’est-à-dire<br />

non comme un joujou luxueux, mais comme un <strong>en</strong>jeu<br />

ess<strong>en</strong>tiel de civilisation, un moy<strong>en</strong> de lutte contre l’asservissem<strong>en</strong>t<br />

mercantile des esprits ?<br />

Dans notre région les chiffres font mal. La prés<strong>en</strong>ce du<br />

Front National, son emprise sur les consci<strong>en</strong>ces va au-delà<br />

du vote exprimé, et des élus locaux de tout bord viv<strong>en</strong>t la<br />

politique de manière indigne. La question culturelle est là :<br />

dans le modelage insidieux des m<strong>en</strong>talités, l’installation<br />

des habitudes, dans la peur instillée qui empêche de regarder<br />

l’autre, de sortir des schémas établis, des dominations.<br />

Des formatages du goût, aussi. Comm<strong>en</strong>t refuser les replis<br />

id<strong>en</strong>titaires, les rivalités mesquines, comm<strong>en</strong>t réinv<strong>en</strong>ter<br />

nos vies, <strong>en</strong> retrouver la flamme ?<br />

Les créateurs sont là pour nous emm<strong>en</strong>er vers leurs utopies.<br />

S’il est vrai que François Hollande a fait un rêve, si les<br />

socialistes veul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core changer la vie, si tous ces mots<br />

ne sont pas que des slogans de campagne, il faudra<br />

vraim<strong>en</strong>t redonner aux artistes les moy<strong>en</strong>s de p<strong>en</strong>ser le<br />

monde. Et la liberté de le subvertir.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

RetrouveZ nos éditions précéd<strong>en</strong>tes<br />

sur www.journalzibeline.fr


06<br />

LA PRODUCTION RÉGIONALE<br />

Chers<br />

POLITIQUE CULTURELLE<br />

programmateurs<br />

de nos grandes<br />

scènes…<br />

Vous v<strong>en</strong>ez de dévoiler au public<br />

vos programmes, et ils confirm<strong>en</strong>t tous<br />

les inquiétudes des artistes…<br />

Les compagnies de la région ont disparu<br />

des programmations de l’Année<br />

Capitale. Comme des grands festivals,<br />

et des saisons qui s’affich<strong>en</strong>t plus loin<br />

dans la région. Au mieux, comme au<br />

Gymnase/Jeu de Paume, on trouve<br />

quelques vraies coproductions de<br />

compagnies régionales, cantonnées<br />

la plupart du temps à du jeune<br />

public. La Criée, C<strong>en</strong>tre dramatique<br />

national ne coproduit même pas les 5<br />

représ<strong>en</strong>tations, dans la petite salle,<br />

de l’Entreprise, seule cie régionale<br />

indép<strong>en</strong>dante accueillie pour l’heure.<br />

Certes on nous promet quelques surprises<br />

au cours de la saison, mais<br />

iront-elles dans le s<strong>en</strong>s d’un souti<strong>en</strong><br />

aux compagnies régionales ?<br />

Plus inquiétant <strong>en</strong>core, toutes les<br />

scènes nationales et les grandes<br />

scènes conv<strong>en</strong>tionnées emboit<strong>en</strong>t le<br />

pas, programmant sans risque, pour<br />

l’imm<strong>en</strong>se majorité de leurs propositions,<br />

des spectacles téléportés<br />

qu’elles n’ont ni à sout<strong>en</strong>ir ni à coproduire.<br />

Et celles qui continu<strong>en</strong>t à<br />

coproduire des créations, ou les<br />

grands festivals comme Marseille, Aix<br />

ou Avignon, s’absti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de programmer<br />

les compagnies de la région<br />

qui les fait vivre. Prétextant, la plupart<br />

du temps, que celles-ci n’ont pas<br />

le tal<strong>en</strong>t et l’<strong>en</strong>vergure de leurs<br />

manifestations d’excell<strong>en</strong>ce… Il faut<br />

dire que sans arg<strong>en</strong>t, exsangues, sans<br />

coproduction, s’épuisant à chercher<br />

des financem<strong>en</strong>ts et remplir des dossiers<br />

plutôt qu’à inv<strong>en</strong>ter des formes,<br />

s’échinant pour monter des projets<br />

que plus personne ne déf<strong>en</strong>d ou ne<br />

programme dans la région, les artistes<br />

d’ici s’épuis<strong>en</strong>t. Leurs œuvres y<br />

perd<strong>en</strong>t parfois <strong>en</strong> grâce ou <strong>en</strong> perfection.<br />

Comm<strong>en</strong>t rivaliserai<strong>en</strong>t-ils<br />

avec les grosses productions alors<br />

qu’ils ne peuv<strong>en</strong>t se payer ni décors,<br />

ni grands interprètes, ni communication,<br />

ni même rémunérer les heures<br />

de travail nécessaires aux répétitions ?<br />

Respect des lois<br />

L’État a édicté des cahiers des charges,<br />

mais les scènes nationales, c<strong>en</strong>tres<br />

nationaux dramatiques, chorégraphiques,<br />

musicaux ou d’art de la rue y<br />

dérog<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière de<br />

coproduction et de souti<strong>en</strong> aux compagnies<br />

régionales (voir <strong>en</strong>cadré).<br />

On compr<strong>en</strong>d pourquoi, et il ne s’agit<br />

pas de mettre ces établissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />

accusation. La plupart du temps ils<br />

sont piégés par des volontés publiques<br />

diverg<strong>en</strong>tes et inconciliables,<br />

qu’ils appell<strong>en</strong>t volontiers le «millefeuille»<br />

: les collectivités locales<br />

réclam<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t du divertissem<strong>en</strong>t<br />

et du remplissage, les régions p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />

avant tout politique territoriale,<br />

et l’État a campé ces dernières années<br />

sur des verrous d’excell<strong>en</strong>ce<br />

assez snobs, et nécessitant un arg<strong>en</strong>t<br />

qu’il ne donne plus. Pr<strong>en</strong>dre le risque<br />

de coproduire une création régionale<br />

d’<strong>en</strong>vergure n’est plus, dans les faits,<br />

à la portée de leurs bourses, ni des<br />

att<strong>en</strong>tes des collectivités locales qui<br />

les subv<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t aujourd’hui majoritairem<strong>en</strong>t…<br />

Mais à ce jeu-là les artistes d’ici sont<br />

voués à la disparition. Les diminutions<br />

de leurs moy<strong>en</strong>s de production<br />

sont effectivem<strong>en</strong>t conjointes et<br />

massives : mandats de révision successifs<br />

de l’État, gel puis dégel partiel<br />

des crédits, baisse ciblée des collectivités<br />

locales et des villes <strong>en</strong>vers les<br />

compagnies, baisse et rec<strong>en</strong>trage du<br />

mécénat culturel sur les grands équipem<strong>en</strong>ts…<br />

et aujourd’hui abandon<br />

généralisé de la mission de coproduction<br />

des établissem<strong>en</strong>ts nationaux.<br />

Les artistes se regroup<strong>en</strong>t donc dans<br />

un Off, un Off du off, l’Alter off et<br />

aujourd’hui un Out comme autrefois<br />

une Friche. Pourquoi pas un terrain<br />

vague, un bidonville, une arrièrecour<br />

? Sont-ils voués à occuper les<br />

poubelles de la république culturelle ?<br />

Pourquoi il faut<br />

créer ici<br />

Il ne s’agit pas seulem<strong>en</strong>t de déf<strong>en</strong>dre<br />

une profession ou un territoire, mais<br />

de compr<strong>en</strong>dre ce que la disparition<br />

des artistes locaux implique <strong>en</strong> matière<br />

d’aseptisation culturelle. Faut-il<br />

admettre que notre territoire est<br />

incapable de produire des œuvres de<br />

qualité ? Qu’il faut parachuter ici des<br />

g<strong>en</strong>s v<strong>en</strong>us d’ailleurs ? À quel titre ?<br />

Les arts de la représ<strong>en</strong>tation, les<br />

créations artistiques et intellectuelles<br />

ne serai<strong>en</strong>t-elles pas à la portée des<br />

méridionaux ? Faut-il, pour produire<br />

une œuvre, ne pas avoir grandi et<br />

étudié ici, ne pas y vivre ?<br />

On pourrait répondre, cyniquem<strong>en</strong>t,<br />

que si la région ne produit pas<br />

d’artistes mais <strong>en</strong> programme, la<br />

population n’y perd ri<strong>en</strong>… Ce serait<br />

oublier ce que cela signifie <strong>en</strong> terme<br />

d’image de soi. Les arts de la représ<strong>en</strong>tation,<br />

de la parole, du spectacle,<br />

nous donn<strong>en</strong>t à voir ce que nous<br />

sommes. Les seules représ<strong>en</strong>tations<br />

de nous-mêmes serai<strong>en</strong>t donc l’OM,<br />

Plus belle la vie et les Marseillais ridicules<br />

des émissions culinaires ? Ne<br />

valons-nous pas mieux que cela ?<br />

Quelle image donnons-nous à voir au<br />

monde, à nos <strong>en</strong>fants ? Comm<strong>en</strong>t<br />

voulons-nous qu’ils se construis<strong>en</strong>t ?<br />

Éloge de la périphérie<br />

C’est tout l’<strong>en</strong>jeu des arts de la<br />

représ<strong>en</strong>tation depuis que le théâtre<br />

s’est affranchi des dieux : montrer <strong>en</strong><br />

un miroir la vie réelle des hommes, la<br />

mettre <strong>en</strong> scène pour la transc<strong>en</strong>der,<br />

la subvertir, l’<strong>en</strong>richir de rêves profonds.<br />

Les tours de chant des stars,<br />

le divertissem<strong>en</strong>t, les rituels snobs<br />

autour de spectacles paillettes ont<br />

d’autres fonctions, nettem<strong>en</strong>t plus<br />

proches de visées aliénantes.<br />

Détruire le tissu artistique et culturel<br />

<strong>en</strong> l’étouffant un peu chaque jour<br />

revi<strong>en</strong>t à habituer le public à une abs<strong>en</strong>ce<br />

de «représ<strong>en</strong>tation» possible<br />

de lui-même. Aux s<strong>en</strong>s philosophique<br />

et politique du mot. S’il ne peut se<br />

voir sur les scènes, c’est à la télé qu’il<br />

se cherchera. Il risque d’y trouver une<br />

image si amoindrie de lui-même qu’il<br />

plongera dans la vénération imbécile<br />

des idoles.<br />

Alors vous ne pourrez plus, chers directeurs<br />

de scènes, remplir vos salles<br />

qu’<strong>en</strong> programmant des reflets dégradés<br />

de nos écrans cathodiques. Ce<br />

cauchemar est déjà à l’œuvre bi<strong>en</strong><br />

souv<strong>en</strong>t. Il ne pourra être <strong>en</strong>digué<br />

que par votre décision, et une politique<br />

volontariste de l’État : une<br />

déc<strong>en</strong>tralisation qui n’imposera plus<br />

<strong>en</strong> «Province» une culture hors-sol,<br />

mais regardera et préservera <strong>en</strong>fin ce<br />

qu’on y sème.<br />

AGNÈS FRESCHEL


Extraits des cahiers<br />

des charges du<br />

ministère (2010)<br />

C<strong>en</strong>tres Dramatiques Nationaux<br />

Un CDN accompagne et souti<strong>en</strong>t des artistes<br />

et des équipes indép<strong>en</strong>dantes, notamm<strong>en</strong>t des<br />

équipes implantées sur son territoire, <strong>en</strong> leur<br />

permettant <strong>en</strong>tre autres de bénéficier de<br />

conditions de travail optimales […] et par des<br />

apports financiers <strong>en</strong> coproduction et préachats.<br />

Principaux acteurs de la création dramatique […]<br />

ils doiv<strong>en</strong>t réaliser un minimum de deux<br />

coproductions majoritaires par an. Une<br />

coproduction majoritaire signifie que le CDN<br />

apporte une part significative représ<strong>en</strong>tant la<br />

majorité du budget de la production par rapport<br />

aux autres part<strong>en</strong>aires et sans que cet apport soit<br />

inférieur à 1/3. Dans un souci d’ouverture,<br />

le (la) directeur(trice) est fortem<strong>en</strong>t incité(e)<br />

à privilégier les coproductions aux productions<br />

propres.<br />

Scènes Nationales<br />

Leur responsabilité artistique s’exerce à l’égard<br />

des artistes eux-mêmes, <strong>en</strong> facilitant leur travail<br />

de recherche et de création. […] Cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

[…] se traduit par des préachats, par la<br />

participation à des productions ou <strong>en</strong>core<br />

par des commandes.<br />

C<strong>en</strong>tres Chorégraphiques Nationaux<br />

Les CCN promeuv<strong>en</strong>t la diffusion d’autres œuvres<br />

chorégraphiques que celles qu’ils produis<strong>en</strong>t.<br />

Opéras <strong>en</strong> région<br />

Ils doiv<strong>en</strong>t contribuer à l’élargissem<strong>en</strong>t et au<br />

développem<strong>en</strong>t du répertoire lyrique, notamm<strong>en</strong>t<br />

par une politique de commandes […] et de<br />

programmation de théâtre musical ; […] établir<br />

une politique d’artistes associés (compositeurs,<br />

chefs, compagnies lyriques, compagnies<br />

chorégraphiques, <strong>en</strong>sembles musicaux<br />

spécialisés…).<br />

Orchestres <strong>en</strong> région<br />

Ils doiv<strong>en</strong>t contribuer à l’élargissem<strong>en</strong>t<br />

et au développem<strong>en</strong>t du répertoire orchestral,<br />

notamm<strong>en</strong>t par une politique de commandes<br />

musicales ; établir une politique d’artistes<br />

résid<strong>en</strong>ts ou associés : compositeurs, chefs,<br />

interprètes, <strong>en</strong>sembles.<br />

INTERNET ET LA GRATUITÉ POLITIQUE CULTURELLE 07<br />

Internet gratuit ?<br />

C’est louche<br />

L’Association des Professionnels de l’Information et de la Docum<strong>en</strong>tation<br />

proposait le 7 juin à l‘Alcazar une confér<strong>en</strong>ce du marseillais Félix Weygand,<br />

sur le thème : Internet, le prix de la gratuité. Si l’orateur admettait volontiers<br />

user de quelques tics professoraux (il <strong>en</strong>seigne à l’IRSIC) pour un préambule<br />

didactique à forte t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> économie, ses int<strong>en</strong>tions restai<strong>en</strong>t louables :<br />

interroger quelques idées reçues sur l’univers numérique.<br />

Le premier leurre à ses yeux étant la dématérialisation : «l’immatériel est <strong>en</strong> fait<br />

industriel et énergivore, basé sur une électronique extrêmem<strong>en</strong>t polluante.» Pour<br />

éclairer le coût <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal de nos recherches sur Google, ou de nos<br />

partages de vidéos sur Facebook, il cite le réc<strong>en</strong>t rapport de Gre<strong>en</strong>peace intitulé<br />

How clean is your cloud ?... Affolant. Tout comme la réalité de cette «économie<br />

basée sur la gratuité, mais où l’on parle de sommes colossales, et où l’<strong>en</strong>jeu est<br />

la privatisation de notre att<strong>en</strong>tion». Ce qui se v<strong>en</strong>d sur Internet, ce serait donc<br />

du temps de cerveau disponible, pour repr<strong>en</strong>dre l’inénarrable expression de<br />

Patrick Le Lay ? Selon toute appar<strong>en</strong>ce ! et la monnaie <strong>en</strong> cours, ce sont nos<br />

données, ce que l’on considérait comme notre vie privée jusqu’à récemm<strong>en</strong>t.<br />

«Tout est fait pour nous maint<strong>en</strong>ir dans un écosystème parfait, souv<strong>en</strong>t ludique,<br />

qui devance nos désirs, qui est mobile et illimité»... et dont on ne peut plus<br />

s’extraire sous peine de perdre ses propres données.<br />

Deux versants donc pour l’Internet ? Un côté ombre et un côté lumière, une<br />

face payante et une face gratuite, sans que l’on sache vraim<strong>en</strong>t laquelle finance<br />

l’autre ? Pour Félix Weygand, «La gratuité est le carburant de l’économie<br />

numérique, qui est un très gros véhicule.» Et quand un membre de l’assistance<br />

lui demande à quoi ressemblerait cette économie si la collectivité était aux<br />

manettes, et non les géants privés du web, il répond : «Lorsque le service public<br />

est r<strong>en</strong>du gratuitem<strong>en</strong>t, c’est la fiscalité qui le finance, au nom de la répartition.<br />

Si l’on opte pour un financem<strong>en</strong>t privé de la gratuité, on <strong>en</strong> paye les<br />

conséqu<strong>en</strong>ces d’une manière ou d’une autre. C’est une question que chaque<br />

citoy<strong>en</strong> doit se poser.»<br />

Des pistes à explorer plus avant lors de la prochaine confér<strong>en</strong>ce du cycle<br />

L’information, une nouvelle culture ? le 25 octobre, qui traitera du retour de<br />

l’utopie sur Internet, de l’op<strong>en</strong> source et des modèles collaboratifs.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Felix Weygand le 7 juin a l'Alcazar © Gaëlle Cloarec<br />

C<strong>en</strong>tre de création musicale<br />

Les CNCM doiv<strong>en</strong>t développer des part<strong>en</strong>ariats<br />

de coproduction et de coréalisation et favoriser<br />

les part<strong>en</strong>ariats avec les équipes indép<strong>en</strong>dantes<br />

(<strong>en</strong>sembles, compagnies...)<br />

C<strong>en</strong>tre national des Arts de la rue<br />

Ils souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la création par des coproductions,<br />

des productions déléguées, des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts<br />

d’achats, des résid<strong>en</strong>ces de compagnies ou<br />

d’artistes […]. Les apports financiers versés aux<br />

compagnies coproduites doiv<strong>en</strong>t être d’un<br />

montant numéraire significatif au regard du<br />

budget global de la création ou de l’action<br />

réalisée.


08 POLITIQUE CULTURELLE LE MUCEM<br />

En att<strong>en</strong>dant 2013,<br />

le MuCEM a décidé d’ouvrir<br />

ses portes pour prés<strong>en</strong>ter<br />

ses ossatures…<br />

Le chantier du MuCEM © Olivier Amsellem<br />

Le MuCEM se visite !<br />

Depuis le temps qu’on l’att<strong>en</strong>d, cet établissem<strong>en</strong>t public<br />

exporté chez nous, ce musée des civilisations<br />

affranchi d’une vision europé<strong>en</strong>ne c<strong>en</strong>tralisatrice et<br />

dominatrice, ce monum<strong>en</strong>t sur la mer qui relie la ville<br />

à ses espaces maritimes, ce lieu où l’on va pouvoir<br />

inv<strong>en</strong>ter une vision française non conc<strong>en</strong>trique,<br />

parce que déc<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> «province», derrière des<br />

Forts construits <strong>en</strong> leur temps non pour protéger<br />

mais pour surveiller la ville rebelle…<br />

Il est là. Pas tout à fait prêt <strong>en</strong>core mais le gros<br />

œuvre est accompli, et il trône, superbe, dans un<br />

espace jusqu’alors inhabité, et qui offre un point de<br />

vue inédit et époustouflant sur la rade et les<br />

bateaux qui s’éloign<strong>en</strong>t.<br />

Il est là. Le bâtim<strong>en</strong>t de Rudy Ricciotti est sorti de<br />

terre, la passerelle la reliant le Fort Saint Jean a<br />

été lancée et peut d’ores et déjà se traverser, avec<br />

la s<strong>en</strong>sation vertigineuse et rassurante qu’aurait un<br />

funambule protégé par des murs… Au Fort la Tour<br />

du Roy R<strong>en</strong>é et le Fanal s’aménag<strong>en</strong>t, on y prévoit<br />

un magnifique Jardin méditerrané<strong>en</strong>, un village<br />

avec des ateliers pédagogiques, un théâtre de<br />

verdure, des lieux pour les expositions photographiques.<br />

Le chantier de restauration, délicat, est confié<br />

à François Botton, et le monum<strong>en</strong>t historique des<br />

XIII e et XVI e siècles sera relié à la ville par une autre<br />

passerelle jetée jusqu’au Panier… Le troisième bâtim<strong>en</strong>t,<br />

celui du c<strong>en</strong>tre de ressources, est égalem<strong>en</strong>t<br />

à l’heure pour 2013 : conçu par Corinne Vezzoni, il<br />

est destiné au travail des conservateurs et à accueillir<br />

collections et réserves, tout près des Archives<br />

municipales et du C<strong>en</strong>tre InterRégional de restauration,<br />

cube secret traversé d’un puits de lumière<br />

dans un quartier dédié aujourd’hui à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du<br />

patrimoine…<br />

Dès à prés<strong>en</strong>t<br />

Les 30 juin et 1 er juillet seul le bâtim<strong>en</strong>t de Rudy<br />

Ricciotti pourra se visiter… <strong>en</strong> l’état ! Mais ce<br />

qu’on peut y voir est déjà extraordinaire. Le béton<br />

spécial, fibré, a permis d’imaginer une d<strong>en</strong>telle ajourée<br />

qui préserve le bâtim<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>t mais laisse<br />

passer le regard, la lumière et l’odeur marine. Les<br />

colonnes sont des arbres élancés, et les espaces<br />

intérieurs sont si vastes qu’ils paraiss<strong>en</strong>t à peine<br />

vous <strong>en</strong>clore.<br />

Que pourra-t-on voir ces deux jours ? Uniquem<strong>en</strong>t<br />

les salles du bas, accessibles depuis l’esplanade…<br />

qui n’est pas <strong>en</strong>core tout à fait plane. Mais dans ces<br />

salles le MuCEM exposera ses ambitions et ses int<strong>en</strong>tions.<br />

D’abord un espace <strong>en</strong>fants, où il faudra aller<br />

<strong>en</strong> famille pour trouver avec eux des clefs de lecture ;<br />

puis dans le premier espace face au Fort, l’histoire<br />

du J4, des darses, de la passerelle, avec des explications<br />

et des projections, des jeux de questions<br />

réponse, complétés dans la deuxième salle par<br />

l’architecture des deux autres bâtim<strong>en</strong>ts. Enfin,<br />

face à la mer, c’est le cont<strong>en</strong>u et l’esprit des collections<br />

qui sera dévoilé, tandis qu’une scène sera le<br />

siège de débats avec des membres de la direction.<br />

On découvrira donc… ce que nous réserv<strong>en</strong>t les<br />

expositions de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, le Bazar<br />

du g<strong>en</strong>re et Noir et Bleu ; les expositions photographiques,<br />

le programme de l’auditorium de 325 places.<br />

Et, bi<strong>en</strong> sûr, <strong>en</strong> quoi consisteront les collections<br />

perman<strong>en</strong>tes…<br />

Et demain…<br />

Pour la suite r<strong>en</strong>dez-vous est pris pour 2013, avec<br />

la cérémonie d’ouverture le 12 janvier, puis l’ouverture<br />

officielle <strong>en</strong> mai, une fois que les collections<br />

seront <strong>en</strong> place. Le MuCEM, qui est jusqu’ici une<br />

association, devi<strong>en</strong>dra Établissem<strong>en</strong>t Public <strong>en</strong><br />

octobre. C’est-à-dire que les collectivités locales<br />

ont participé au financem<strong>en</strong>t de sa construction<br />

(58 millions sur les 200 millions d’euros d’investissem<strong>en</strong>t),<br />

mais n’auront pas à subv<strong>en</strong>tionner son<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t, comme pour tous les établissem<strong>en</strong>ts<br />

culturels d’État, pour l’heure pratiquem<strong>en</strong>t<br />

tous à Paris.<br />

Pourtant l’État ne fournira que 80% du budget<br />

nécessaire au fonctionnem<strong>en</strong>t du MuCEM, qui devra<br />

trouver 20% de ressources propres. Puisque la plupart<br />

des espaces, hors les lieux d’exposition, seront<br />

ouverts gratuitem<strong>en</strong>t à la circulation, la billetterie<br />

sera un apport insuffisant ; mais la terrasse accueillera<br />

deux restaurants privés, à l’<strong>en</strong>trée une librairie<br />

boutique accueillera les touristes et visiteurs, des<br />

espaces seront loués pour des événem<strong>en</strong>ts<br />

d’<strong>en</strong>treprises…<br />

Reste à espérer que cet impératif budgétaire ne se<br />

transforme pas <strong>en</strong> pesanteur commerciale et que<br />

les fac-similés marchands et la restauration de<br />

chaîne ne détourn<strong>en</strong>t pas l’esprit du lieu. Imposer<br />

des impératifs de r<strong>en</strong>tabilité à des lieux construits<br />

avec tant d’arg<strong>en</strong>t public, et qui profiteront au<br />

privé, semble tout de même une aberration. Une<br />

vraie librairie, et un restaurant aux saveurs méditerrané<strong>en</strong>nes,<br />

sont ils impossibles ?<br />

On espère <strong>en</strong>core que le MuCEM, att<strong>en</strong>tif aux horizons<br />

maritimes et au Bazar du g<strong>en</strong>re, saura aussi<br />

pr<strong>en</strong>dre le pouls du territoire qui l’héberge, <strong>en</strong><br />

accueillant des programmations artistiques des<br />

méditerrané<strong>en</strong>s d’ici… et quelques femmes confér<strong>en</strong>cières<br />

qui ont bi<strong>en</strong> manqué aux Mardis du MuCEM !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

MuCEM Première<br />

Visites de deux heures par groupes de 300<br />

Ateliers <strong>en</strong>fants pour les 6/10 ans<br />

Les 30 juin et 1 er juillet de 13h à 21h<br />

Uniquem<strong>en</strong>t sur inscription<br />

http://premiere.mucem.org/fr/inscriptions<br />

www.mucem.org


Le MuCEM<br />

se paye votre tête !<br />

... mais à l’anci<strong>en</strong>ne, avec une classe quasi victori<strong>en</strong>ne : un photographe itinérant,<br />

comme aux beaux jours des appareils à soufflet, une proposition simple<br />

(v<strong>en</strong>ir poser avec l’objet qui vous évoque la Méditerranée), un objectif collectif<br />

(une galerie de portraits qui seront accessibles sur le compte Flickr du musée,<br />

et sans doute une exposition sous forme de diaporama). Produit des ateliers Sud<br />

Side, la Photomobile est comme son nom l’indique am<strong>en</strong>ée à se déplacer, de préfér<strong>en</strong>ce<br />

dans des <strong>en</strong>droits de passage, sans public spécifique. On la trouvera ici<br />

ou là tout au long de l’année, une ou deux fois par mois : au départ de la Marche<br />

pour l’Egalité (le 7 juillet), dans les Jardins du Pharo (le 25 août), et plus<br />

tard à la gare Saint-Charles. Bi<strong>en</strong>-sûr, elle sera prés<strong>en</strong>te lors de l’exposition Au<br />

bazar du g<strong>en</strong>re, masculin/féminin proposée dans le cadre de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013.<br />

L’équipe à l’origine du projet est <strong>en</strong>thousiaste : «C’est pour nous une manière<br />

d’exister : nous disons aux g<strong>en</strong>s qu’ils sont le visage de la Méditerranée, mais ils<br />

seront aussi le visage du MuCEM !» Aux couleurs du musée, le studio est sobre,<br />

lumineux, accueillant, avec son annexe -clin d’œil aux appareils à soufflets<br />

susm<strong>en</strong>tionnés. Le photographe qui œuvre, Paul Ladouce, vous accueille et<br />

vous met à l’aise avant de vous tirer le portrait. Il sera systématiquem<strong>en</strong>t<br />

accompagné d’un médiateur v<strong>en</strong>u expliquer l’opération et les <strong>en</strong>jeux du MuCEM<br />

aux participants.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

www.flickr.com<br />

/photos/<br />

mucem<br />

La Photomobile © Gaëlle Cloarec<br />

Encartez-moi<br />

C’était le dernier mardi du MuCEM !<br />

La saison prochaine le musée ne sera<br />

plus un rêve, mais fermera le mardi…<br />

Les confér<strong>en</strong>ces, accueillies tout d’abord<br />

à la Criée puis dans l’auditorium dès<br />

l’ouverture, auront lieu le jeudi.<br />

Pour ce dernier Mardi l’auditorium de<br />

l’Alcazar était plein comme un œuf,<br />

refusant du monde pour une confér<strong>en</strong>ce<br />

m<strong>en</strong>ée par Jean-Christophe<br />

Victor, auteur du Dessous des cartes<br />

d’Arte.<br />

Pourtant sa confér<strong>en</strong>ce, troisième du<br />

cycle sur Le Pouvoir des Images, fut<br />

nettem<strong>en</strong>t la moins passionnante. Le<br />

géographe rappela sa formation<br />

d’ethnologue pour <strong>en</strong> louer les vertus,<br />

c’est-à-dire l’appr<strong>en</strong>tissage de la<br />

l<strong>en</strong>teur, et d’un regard déc<strong>en</strong>tré, puis<br />

parla sans véritable idée directrice.<br />

Un peu des Printemps arabes, un peu<br />

de la Turquie, un peu du Pôle Nord et<br />

d’écologie, de zones de conflits géopolitiques,<br />

de sa confiance <strong>en</strong> l’av<strong>en</strong>ir<br />

malgré tous les dangers… mais justem<strong>en</strong>t<br />

sans s’appuyer sur les nombreuses<br />

cartes qu’il avait préparées, et qui ne<br />

servir<strong>en</strong>t pas son propos éclaté. À<br />

peine expliqua-t-il que toutes les<br />

civilisations se plac<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre de<br />

leurs représ<strong>en</strong>tations géographiques.<br />

Interrogé par Thierry Fabre sur le statut<br />

des cartes, outil ou image, questionnem<strong>en</strong>t<br />

initial de la confér<strong>en</strong>ce, il<br />

répondit très rapidem<strong>en</strong>t que pour lui<br />

les cartes étai<strong>en</strong>t des outils, et glosa<br />

sur leurs vertus pédagogiques, outils<br />

pour compr<strong>en</strong>dre ou modifier, le réel<br />

politique ; il évoqua <strong>en</strong> un mot la nécessité<br />

de lutter contre les médias<br />

«co-fabricateurs d’opinion publique»<br />

<strong>en</strong> répliquant par des «outils intellig<strong>en</strong>ts».<br />

Idées intéressantes, mais perdues<br />

dans un propos décousu. À moins que<br />

la mosaïque de remarques ne soit un<br />

autre moy<strong>en</strong>, moins c<strong>en</strong>tralisateur<br />

justem<strong>en</strong>t, de faire s<strong>en</strong>s ?<br />

A.F.<br />

Le dernier Mardi du MuCEM a eu lieu<br />

le 12 juin à l’Alcazar, Marseille


10 FESTIVALS LES RENCONTRES ARLES PHOTOGRAPHIE | SENTIERS NUMÉRIQUES | FID<br />

Ces r<strong>en</strong>contres<br />

2012 souffl<strong>en</strong>t<br />

les tr<strong>en</strong>te bougies<br />

de l’École Nationale<br />

Supérieure de<br />

la Photographie.<br />

Mais la fête est<br />

aussi ailleurs !<br />

Pour attaquer bon pied bon œil, quelques<br />

préalables pour festivalier : vêtem<strong>en</strong>ts<br />

légers, walking city shoes, chapeau,<br />

lunettes de soleil, petit sac à dos +<br />

bouteille d’eau + appareil photo + Smartphone<br />

(cf. Les S<strong>en</strong>tiers Numériques),<br />

pastilles de m<strong>en</strong>the. Maint<strong>en</strong>ant ça<br />

peut le faire.<br />

R<strong>en</strong>contres Arles<br />

Photographie et Voies Off<br />

Vous saurez tout (et les stages, prix,<br />

portfolios…) sur www.r<strong>en</strong>contresarles.com<br />

(et bi<strong>en</strong>tôt <strong>en</strong> mains<br />

l’infernal plan-qui-se-déplie-et-quirésume-tout)<br />

et www.voies-off.com.<br />

Alors faisons court. Cette édition<br />

étant sous le sceau de l’ENSP (voir Zib<br />

52), on visitera les œuvres de ses<br />

chers rejetons et <strong>en</strong>seignants :<br />

Mireille Loup, Brigitte Bauer, Arnaud<br />

Claass, Muriel Toulemonde…<br />

Dans la Cour de l’Archevêché le 2<br />

juillet pour la soirée d’inauguration<br />

Voies Off + ENSP, projection des travaux<br />

des diplômés 2012. On s’attardera<br />

aussi sur la sélection Emerg<strong>en</strong>ces des<br />

pays du nord avec le Finnish Museum<br />

For Photography.<br />

Pour tous les autres,<br />

<strong>en</strong> Arles c’est ici…<br />

Elina Brotherus, Artist and her model, du<br />

3 juillet au 28 sept, galerie Voies Off<br />

04 90 96 93 82, www.voiesoff.com<br />

Emmanuel Madec, Un ciel plus loin, du 1 er<br />

au 14 juillet et du 8 au 16 sept, L’atelier<br />

du midi<br />

04 90 49 89 40, www.atelierdumidi.com<br />

Christian Milovanoff, Attraction, du 3 juillet<br />

au 14 oct, Musée Réattu<br />

04 90 49 81 05, www.museereattu.arles.fr<br />

Michèle Sylvander, Mélanie Bellue-Schumacher,<br />

jusqu’au 28 juillet, L’Hoste Art<br />

Contemporain<br />

06 49 19 07 85, ww.lhosteart.blogspot.com<br />

BÄZÄR, Un cabinet de curiosités photographique,<br />

du 4 juillet au 15 sept, Le magasin<br />

de jouets<br />

06 60 74 19 45, www.lemagasindejouets.fr<br />

Frank Gonzales, Sinawi Medine, du 1 er au<br />

15 juillet, Atelier Gaston de Luppé<br />

04 88 65 50 80,<br />

Allons <strong>en</strong> Arles !<br />

Pierrevert 27, 28, 29 juillet,<br />

www.lesnuitsdepierrevert.com<br />

AIX<br />

Les Ateliers s’expos<strong>en</strong>t, du 4 au 27 juillet,<br />

La Fontaine Obscure<br />

04 42 27 82 41,<br />

www.fontaine-obscure.com<br />

MARSEILLE<br />

John Mack, Mexique : la révélation d’une<br />

terre, jusqu’au 28 juillet, galerie Hélène<br />

Detaille<br />

04 91 <strong>53</strong> 43 56,<br />

www.galeriedetaille.com<br />

Mathilde Magnée, La fête est terminée,<br />

du 29 juin au 27 juillet, Vol de Nuits<br />

04 91 47 94 58,<br />

www.vold<strong>en</strong>uits.free.fr<br />

Mathieu Pernot, Les migrants, jusqu’au 13<br />

juillet, AtelierDe visu<br />

04 91 47 60 07, www.atelierdevisu.fr<br />

Anna Orlowska, de la série Leakage, sélectionnée pour les Voies Off 2012. © Anna Orlowska Stéphanos Mangriotis, Europa inch’allah,<br />

du 4 juillet au 2 sept, Cinéma Les Variétés<br />

08 92 68 05 97<br />

Josée Sicard, Les années mauves, du 23<br />

juin au 13 juillet, galerie Jean-François<br />

Meyer<br />

04 91 33 95 01,<br />

www.marseilleexpos.com<br />

Myr Muratet, L’exécution et autres<br />

s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, jusqu’au 14 juillet, La<br />

Compagnie<br />

04 91 90 04 26,<br />

www.lacompagnie.org<br />

www.atelier-gastondeluppe.com<br />

Antonella Monzoni, Rituels, du 3 juillet<br />

au 15 sept, CirCa<br />

04 90 93 26 15, www.circa-arles.com<br />

François Puyplat, un petit monde de siècle,<br />

du 1 er au 22 juillet, Atelier Archipel<br />

06 21 29 11 92,<br />

www.atelierarchipel<strong>en</strong>arles.com<br />

Jean-Christophe Ballot, Dieu et Dyonisos,<br />

du 2 juillet au 4 août<br />

Vanja Karas, Pina Bausch, Posthumous, du<br />

2 juillet au 23 sept<br />

Galerie Huit 06 82 04 39 60,<br />

www.galeriehuit.com<br />

Regards sur Arles, du 2 au 27 juillet, Espa<br />

ce pour l’art<br />

R. Baujard, D. Challe, L. Chombart De Lauwe,<br />

C. Clier, Y. Coqueugniot, A. Da Cunha,<br />

L. Dall’Ava, A. Eglinton, A. Favret & P.<br />

Manez, I. Giovacchini, N. Leblanc, L.<br />

Ledoux, A. Maubert, O. Metzger, E. Morere,<br />

J. Nefzger, M. Pernot, P. Thoms<strong>en</strong><br />

04 90 97 23 95, www.espacepourlart.com<br />

Serge Assier/ Fernando Arrabal, Travaux<br />

communs, du 1 au 24 juillet, Maison de la<br />

Vie Associative<br />

04 90 93 <strong>53</strong> 75, www.arlesasso.fr<br />

Miracle-Oracle, du 2 juillet au 18 sept,<br />

Comptoirs Arlési<strong>en</strong>s de la jeune photographie<br />

E. Duron-Moreels, A. Arnaud, M. Maurel<br />

de Maillé, M. Sommer, M. Royer, J.M Fauquet<br />

06 07 78 94 71,<br />

www.atraverslepaysage.com<br />

Résistances, du 4 juillet au 1 er sept, Galerie<br />

Joseph Antonin<br />

Sarah Carp, Anna Chrysidi, Philippe<br />

Dollo<br />

06 76 99 69 44,<br />

www.fr<strong>en</strong>ch-lizard-attitude.fr<br />

et <strong>en</strong> liaison avec l’exposition, Alain Bergala<br />

donnera une confér<strong>en</strong>ce sur la question<br />

de la résistance <strong>en</strong> art, le 7 juillet à 10h,<br />

ENSP,<br />

04 90 99 33 33, www.<strong>en</strong>sp-arles.com<br />

Sophie Calle, Pour la dernière et la première<br />

fois, Chapelle du Méjan, (et Chapelle des<br />

Célestins, Avignon) / D. Monteleone, M.<br />

Berruti, D. Darzcq, G.Lay, du 2 juillet au<br />

2 sept, Le Capitole<br />

04 90 49 56 78, www.lemejan.com<br />

…et au delà, c’est là !<br />

GORDES<br />

Hans Silvester, des peuples de l’Omo à la<br />

Prov<strong>en</strong>ce d’hier, jusqu’au 30 oct, Le Château<br />

04 90 72 02 75<br />

BRIGNOLES<br />

Arnaud Forestier & Guy Thouvignon,<br />

«Ô», jusqu’au 14 juillet, galerie Bazar du<br />

lézard<br />

04 94 86 01 63,<br />

www.lebazardulezard.com<br />

PIERREVERT<br />

Bernard Descamps, Patrick Ibanez, Alain<br />

Cornu, Pierre Liebaert, invités d’honneur,<br />

carte blanche à Bernard Plossu, Hans Feuer<br />

parrain des Nuits photographiques de<br />

Ar<strong>en</strong>a et circ<strong>en</strong>ces<br />

Entre les mains de Philippe Parr<strong>en</strong>o et Liam Gillick, le projet de Maja<br />

Hoffman/Fondation Luma, Vers la lune, <strong>en</strong> passant par la plage devrait faire son<br />

effet aux Arènes transformées <strong>en</strong> gigantesque bac à sable, avec 20 artistes<br />

invités pour ce work in progress in situ dont Daniel Bur<strong>en</strong>, Pierre Huyghe,<br />

Laur<strong>en</strong>ce Weiner, Rirkrit Tiravanija... du 5 au 8 juillet.<br />

www.verslalune<strong>en</strong>passantparlaplage.com<br />

Smarty<br />

Arles<br />

Inscrite au patrimoine mondial de<br />

l’UNESCO Arles se branche cet été au<br />

numérique.<br />

En quelques clics et QR codes via<br />

smartphone ou tablette numérique,<br />

Arlési<strong>en</strong>s, visiteurs et festivaliers pourront<br />

se connecter sur un réseau d’informations<br />

numériques selon un parcours<br />

balisé de Ribandelles, Tabaluz et<br />

Totems communicants.<br />

Outre les informations utiles actualisées<br />

par l’usager lui-même si nécessaire,<br />

le téléchargem<strong>en</strong>t d’applications, plusieurs<br />

services seront dédiés à la<br />

culture : programmes des activités <strong>en</strong><br />

cours et à v<strong>en</strong>ir, expositions temporaires,<br />

podcast d’évènem<strong>en</strong>ts, jeux,<br />

visualisation du patrimoine antique <strong>en</strong><br />

réalité augm<strong>en</strong>tée…<br />

Après cette période de test estival, le<br />

déploiem<strong>en</strong>t définitif doit se réaliser<br />

pour 2013 dans le cadre de Marseille<br />

Prov<strong>en</strong>ce Capitale europé<strong>en</strong>ne de la<br />

culture avec une dizaine de parcours<br />

thématiques.<br />

www.less<strong>en</strong>tiersnumeriques.com


À l’ombre,<br />

dans<br />

les salles<br />

obscures…<br />

Quand l’été arrive et que le soleil tape<br />

dur, s’ouvre à Marseille le Festival International<br />

de Cinéma-Marseille. Pour<br />

cette 23 e édition, Jean-Pierre Rehm<br />

et son équipe ont ret<strong>en</strong>u 32 films<br />

parmi les 2500 reçus de 95 pays, dont<br />

9 premiers films. 19 seront <strong>en</strong> compétition<br />

internationale et le 9 juillet le<br />

Jury présidé par Corneliu Porumboiu,<br />

primé à Cannes <strong>en</strong> 2006 pour 12 h 08<br />

à l’est de Bucarest et <strong>en</strong> 2009 pour Policier,<br />

Adjectif, r<strong>en</strong>dra son verdict.<br />

On retrouve dans la sélection des habitués<br />

comme Dana Ranga qui prés<strong>en</strong>te<br />

le 3 e volet de sa trilogie de l’espace,<br />

I am in space ; Philippe Grandrieux<br />

avec White Epilepsy ou Manon de Boer<br />

avec One, two, many. À noter, pour la<br />

1 re fois au FID, un film du Guatemala,<br />

Hasta El sol ti<strong>en</strong>e manchas de Julio<br />

Hernández Cordón.<br />

Luce Vigo présidera le Jury de la compétition<br />

française qui devra choisir<br />

<strong>en</strong>tre 13 films, parmi lesquels le nouveau<br />

film de Régis Sauder, Être là,<br />

tourné dans la prison des Baumettes,<br />

une fiction avec Nathalie Richard, À<br />

bas bruit de Judith Abitbol, ou Logod<strong>en</strong><br />

réalisé par un homme de 86 ans,<br />

Jean Fraysse, et une femme de 30<br />

ans, Aurélie Bonamy.<br />

Écrans parallèles,<br />

séances spéciales<br />

Mais le FID prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t sept<br />

sélections parallèles : une rétrospective<br />

Glauber Rocha, le père du Cinéma<br />

novo, mise <strong>en</strong> correspondance avec<br />

des œuvres de la cinématographie<br />

brésili<strong>en</strong>ne actuelle ; un hommage à<br />

Raoul Ruiz, récemm<strong>en</strong>t disparu, avec<br />

son dernier film tourné au Chili, <strong>en</strong><br />

1973 avant son exil, Palomita Blanca ;<br />

le film de son retour <strong>en</strong> 1983, Lettre<br />

d’un cinéaste ; et son dernier film<br />

souhaité posthume, La Noche<br />

Palomita blanca de Raoul Ruiz<br />

Enfr<strong>en</strong>te ; la Vi<strong>en</strong>nale, Festival<br />

International du Film de Vi<strong>en</strong>ne qui<br />

fête ses 50 ans, et exporte son anniversaire<br />

dans 5 festivals internationaux.<br />

Elle prés<strong>en</strong>te au FID un programme <strong>en</strong><br />

cinq parties avec des films de Straub<br />

et Huillet, Peter Nestler, Duras, Godard,<br />

Manuel Mozos, Miguel Gomes<br />

et Jerry Lewis.<br />

Ces quatre sélections sont complétées<br />

par trois autres écrans, Les fils du<br />

pouvoir, Portraits et Les Fils du son, et<br />

S<strong>en</strong>tiers, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Fotokino,<br />

particulièrem<strong>en</strong>t destiné aux<br />

plus jeunes.<br />

À cette riche programmation s’ajout<strong>en</strong>t<br />

des séances spéciales : une avec<br />

l’ACID, pour ses 20 ans ; une avec<br />

Alphabetville et Videochroniques ;<br />

une avec la région PACA : Vivante à<br />

ce jour de Rachel Bénitah ; Tropicalia<br />

de Marcelo Machado avec l’ASPAS…<br />

Le FID propose aussi des r<strong>en</strong>contres<br />

avec les cinéastes après les projections,<br />

des expositions dans différ<strong>en</strong>ts<br />

lieux. Au FID LAB seront prés<strong>en</strong>tés 12<br />

projets de films sur les 350 reçus et<br />

au C<strong>en</strong>tre Pénit<strong>en</strong>tiaire de Marseille,<br />

des cinéastes échangeront avec les<br />

dét<strong>en</strong>us, dans le cadre d’ateliers animés<br />

par Lieux Fictifs.<br />

À la Criée, au cinéma Les Variétés,<br />

à l’Alcazar, à la Maison de la Région,<br />

au Théâtre des Bernardines et<br />

au Théâtre Silvain, Marseille vivra à<br />

l’heure du cinéma !<br />

ANNIE GAVA<br />

FID Marseille<br />

Du 4 au 9 juillet<br />

Marseille 1 er et 7 e<br />

04 95 04 44 90<br />

www.fidmarseille.org<br />

Issue d’un Atelier de l’EuroMéditerranée<br />

m<strong>en</strong>é à Aubagne par l’artiste Wael<br />

Shawky, son œuvre, le film Cabaret<br />

Crusades : the path to Cairo, fait partie<br />

de la sélection officielle du FID !<br />

Elle sera par ailleurs prés<strong>en</strong>te dans<br />

l’exposition inaugurale de la programmation<br />

de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013 Ici,<br />

ailleurs à la Tour-Panorama de la<br />

Friche la Belle de Mai, et une exposition<br />

lui sera <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t consacrée<br />

à la Chapelle des Pénit<strong>en</strong>ts Noirs à<br />

Aubagne fin 2013.


12 FESTIVALS AVIGNON<br />

Auf der brücke,<br />

we dance all in circles<br />

La 66 e édition Festival<br />

d’Avignon délivre un dosage<br />

très international de littérature,<br />

et d’expéri<strong>en</strong>ces radicales<br />

L’artiste associé britannique Simon McBurney ouvre<br />

l’édition <strong>en</strong> adaptant pour la Cour d’honneur Le Maître<br />

et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov, avec le Théâtre<br />

Complicité (exposition sur la compagnie à découvrir<br />

à l’École d’Art). Le chef-d’œuvre de la littérature russe<br />

créé <strong>en</strong> anglais pour la Cour ? «S<strong>en</strong>sible, poétique, impressionnant»,<br />

promettait Vinc<strong>en</strong>t Baudriller <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>tant le programme à l’Université d’Avignon, à<br />

l’invitation du présid<strong>en</strong>t Emmanuel Ethis qui confirmait<br />

la fréqu<strong>en</strong>tation rajeunie du Festival.<br />

Le romancier anglais John Berger offre une lecture<br />

unique De A à X, un échange épistolaire <strong>en</strong>tre un condamné<br />

(McBurney) et une jeune femme amoureuse<br />

(Juliette Binoche) ; et avec sa fille Katia la lecture/<br />

performance Est-ce que tu dors ? autour de l’œuvre<br />

d’Andrea Mantegna. Formés comme McBurney à l’École<br />

Jacques Lecoq, Christoph Marthaler revi<strong>en</strong>t avec My<br />

fair Lady. Un laboratoire de langues pour une rêverie<br />

<strong>en</strong> allemand sur le langage du dandy Pygmalion; mais<br />

c’est <strong>en</strong> anglais que le sud-africain William K<strong>en</strong>tridge<br />

confronte dans La Négation du temps abstractions<br />

sci<strong>en</strong>tifiques, phénomènes spectaculaires. En français<br />

Arthur Nauzyciel revisite La Mouette de Tchekhov<br />

pour un bal funèbre métaphysique autour de l’art,<br />

l’amour et la condition humaine, avec l’incontournable,<br />

et incroyable, Laur<strong>en</strong>t Poitr<strong>en</strong>aux. Stéphane<br />

Braunschweig investit le Cloitre des Carmes pour<br />

remettre <strong>en</strong> question le théâtre dans Six personnages<br />

<strong>en</strong> quête d’auteur de Pirandello tandis que dans<br />

L’Orage à v<strong>en</strong>ir, Tim Etchells et Forced Entertainm<strong>en</strong>t<br />

s’interrog<strong>en</strong>t sur la narration (<strong>en</strong> anglais). Traversée<br />

autour de l’œuvre de Christophe Honoré avec sa mise<br />

<strong>en</strong> scène de Nouveau Roman, celles d’Eric Vigner<br />

dans La Faculté et de Robert Cantarella dans Un<br />

Jeune se Tue. Dans Faire le Gilles, ce dernier redonne<br />

voix aux séminaires de Deleuze.<br />

Jeunes générations<br />

L’édition met <strong>en</strong> avant la génération montante, qui<br />

n’est guère plus féminine que la précéd<strong>en</strong>te : Guillaume<br />

Vinc<strong>en</strong>t dans La Nuit Tombe, Severine<br />

Chavrier inspirée par l’auteur de sci<strong>en</strong>ce fiction J.G.<br />

Ballard dans Plage Ultime, l’avignonnais Jean-François<br />

Matignon dans W/GB84, un croisem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les<br />

romans de David Peace et Woyzeck. Le hongrois<br />

Kornél Mundruczó prés<strong>en</strong>te Disgrâce, un reality show<br />

théâtral et musical d’après J.M Coetzee. Quant au<br />

jeune public, il découvrira l’exc<strong>en</strong>tricité britannique<br />

avec Les animaux et les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>vahir<strong>en</strong>t la rue de<br />

la Cie 1927. Expéri<strong>en</strong>ce visuelle et acoustique avec<br />

la chanteuse Camille à Boulbon et concert Psychopharmaka<br />

d’Olivier Cadiot et Rodolphe Burger.<br />

Écologie et économie sont des questions cruciales de<br />

l’édition, <strong>en</strong> langue originale allemande. Katie Mitchell<br />

continue de dévoiler son langage avec Les Anneaux<br />

Le Maitre et Marguerite © Robbie Jack<br />

de Saturne, une prom<strong>en</strong>ade dans les côtes anglaises<br />

adaptée de W.G Sebald, et Dix Milliards, une confér<strong>en</strong>ce<br />

sci<strong>en</strong>tifique sur les risques écologiques. On<br />

retrouve ce questionnem<strong>en</strong>t, toujours <strong>en</strong> allemand,<br />

chez Thomas Ostermeier dans Un Ennemi du peuple<br />

d’H<strong>en</strong>rik Ibs<strong>en</strong>. Docum<strong>en</strong>taire économique avec 15%<br />

de Bruno Meyssat, réflexion sur la crise financière de<br />

Nicolas Stemann dans Les contrats du commerçant.<br />

Une comédie économique. Les artistes s’empar<strong>en</strong>t des<br />

névroses contemporaines : théâtre docum<strong>en</strong>taire avec<br />

Les Saints Innoc<strong>en</strong>ts du Mapa Teatro, suicide et machines<br />

dans 33 tours et quelques secondes par Lina<br />

Saneh et Rabih Mroué, faits divers (sordide) dans<br />

Conte d’amour de Markus Öhrn. Performances att<strong>en</strong>dues<br />

du sud-africain Stev<strong>en</strong> Coh<strong>en</strong> avec Title Withheld<br />

(sous le plateau de la Cour) et Le berceau de l’humanité,<br />

et d’un fidèle du Festival, Roméo Castellucci,<br />

dans The Four Seasons restaurant.<br />

Chorégraphies et expositions<br />

Les arts visuels et la danse rétabliss<strong>en</strong>t un semblant<br />

de parité <strong>en</strong> offrant aux femmes quelques lieux d’expression<br />

secondaires. Du côté des expositions, la<br />

filiation continue à inspirer : Sophie Calle repr<strong>en</strong>d<br />

l’hommage poétique à sa mère, Rachel, Monique, et à<br />

partir de l’histoire de son père sénégalais débarqué à<br />

Marseille Fanny Bouyagui avec Art Point M prés<strong>en</strong>te<br />

l’installation Soyez les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us ; le 14 juillet dans<br />

Place Public le KompleXKapharnaüm célèbre le 100 e<br />

anniversaire de la naissance de Jean Vilar.<br />

L’altérité et l’empêchem<strong>en</strong>t reli<strong>en</strong>t les pièces de danse<br />

: Jérome Bel prés<strong>en</strong>te Disabled Theater avec la cie<br />

d’acteur handicapés Theater Hora, Sandrine Buring<br />

relate son expéri<strong>en</strong>ce avec des <strong>en</strong>fants polyhandicapés<br />

dans Ch(ose), Christian Rizzo met <strong>en</strong> scène<br />

un solo autour de l’exil, Sidi Larbi Cherkaoui rassemble<br />

dans Puz/zle une communauté d’artistes à la<br />

Carrière Boulbon et Olivier Dubois nous propulse<br />

dans une «s<strong>en</strong>sation du monde» avec 18 danseurs nus<br />

dans Tragédie. Josef Nadj dessine Atem le Souffle<br />

dans une boite de 4m 2 avec Anne-Sophie Lancelin,<br />

Nacera Belaza prés<strong>en</strong>te Le Trait, Régine Chopinot<br />

raconte sa r<strong>en</strong>contre avec les danseurs calédoni<strong>en</strong>s<br />

du Wetr et Romeu Runa des Ballets C de la B joue<br />

The Old King.<br />

Poursuivre le théâtre populaire<br />

Les directeurs dis<strong>en</strong>t poursuivre l’idéal du théâtre<br />

populaire de création voulu par Vilar. Ouvert à l’international<br />

comme jamais, regardant vers les musiques<br />

et les voix amplifiées, les technologies nouvelles de<br />

la scène, les questionnem<strong>en</strong>ts universels qui travers<strong>en</strong>t<br />

la planète, le festival de théâtre continue<br />

d’offrir peu de propositions dramatiques, assez peu<br />

d’artistes français, et désespérém<strong>en</strong>t peu de femmes.<br />

Reflet d’un paysage théâtral qui, négligé par le politique,<br />

a dû subir un repli idéologique ?<br />

À ne pas négliger, parce qu’elles offr<strong>en</strong>t au spectateur<br />

des parcours secondaires parfois plus passionnants<br />

que la programmation des vastes jauges : les découvertes<br />

de la Vingt-cinquième heure, les Sujets à vif<br />

(Jonah Boaker, Olivia Ros<strong>en</strong>thal, Michaël Allibert…),<br />

le Théâtre des Idées, le cycle des musiques sacrées et<br />

les lectures au Musée Calvet (Anouk Grinberg, Jean<br />

Rochefort, D<strong>en</strong>is Podalydès…).<br />

DELPHINE MICHELANGELI ET AGNÈS FRESCHEL<br />

Le Festival d’Avignon<br />

Du 7 au 28 juillet<br />

Avignon et le Grand Avignon<br />

04 90 27 66 50<br />

www.festival-avignon.com


14 FESTIVALS OFF<br />

Pister le Off<br />

Avec «seulem<strong>en</strong>t» 1161 spectacles à l’affiche de la<br />

47 e édition (18 de plus qu’<strong>en</strong> 2011), le Off semble<br />

se stabiliser… Indicateur des difficultés grandissantes<br />

des compagnies qui se ruin<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t pour<br />

participer au «plus grand marché du théâtre»,<br />

aurait-il trouvé ses propres limites ? Le spectateur<br />

a <strong>en</strong>core de quoi se perdre dans un programme de<br />

près d’un kilo, rassemblant 975 compagnies et 104<br />

lieux. Pour opérer un choix, le hasard fait (parfois)<br />

bi<strong>en</strong> les choses… le bouche à oreilles aussi. Le<br />

Village du Off repr<strong>en</strong>d du service à l’École Thiers,<br />

occasion de pr<strong>en</strong>dre le pouls du festival et de<br />

consulter les critiques. Sachant que l’une des cinq<br />

raisons qui font v<strong>en</strong>ir les compagnies au Off est la<br />

prés<strong>en</strong>ce des journalistes. Même si Greg Germain,<br />

<strong>en</strong> confér<strong>en</strong>ce, qualifiait cette presse «de 4 e pouvoir<br />

qui <strong>en</strong> a souv<strong>en</strong>t trop».<br />

Les historiques<br />

Au Chêne Noir, Gérard Gelas repr<strong>en</strong>d son impertin<strong>en</strong>t<br />

Bibi, ou les mémoires d’un singe savant de<br />

H<strong>en</strong>ri Frédéric Blanc (voir Zib’49) habité par Dami<strong>en</strong><br />

Remy ; et il crée Riviera avec Myriam Boyer<br />

dans le rôle de la chanteuse Fréhel, «l’inoubliable<br />

oubliée». Les Carboni nous plong<strong>en</strong>t au cœur de<br />

Marseille avec l’opérette Le Pays des galéjeurs, Nasser<br />

Djemaï, dans Invisibles, nous conte l’émouvante<br />

tragédie des Chibanis (voir Zib 48) et Diastème<br />

prés<strong>en</strong>te des personnages rongés par le désespoir<br />

dans Fille/mère avec Evelyne Bouix.<br />

Le Théâtre des Doms continue de nous réjouir avec<br />

«9 spectacles <strong>en</strong> liberté» issus de la création belge<br />

francophone avec un nombre conséqu<strong>en</strong>t de femmes<br />

artistes : cinq metteurs <strong>en</strong> scène, une chorégraphe,<br />

onze comédi<strong>en</strong>nes et danseuses. À découvrir, une<br />

version puissante de La Mouette dans La nostalgie<br />

de l’av<strong>en</strong>ir par la Cie Défilé, du cirque avec Wasteland,<br />

les coulisses d’un c<strong>en</strong>tre d’appels avec Une<br />

Société de services, une confér<strong>en</strong>ce décalée et<br />

polyglotte avec It’s so nice de la Cie Oh my god.<br />

Darina Al Joundi, mise <strong>en</strong> scène par Alain Timar,<br />

ouvrira les journées du Théâtre des Halles dans<br />

Ma Marseillaise. La bouleversante auteur-interprète<br />

de Le jour où Nina Simone a cessé de chanter raconte<br />

un nouveau pan de son histoire libanaise. Le<br />

metteur <strong>en</strong> scène sera égalem<strong>en</strong>t sur le plateau dans<br />

Bonheur titre provisoire (voir p. 35). Puis, parmi les<br />

huit autres spectacles, Occid<strong>en</strong>t par la Cie In Situ<br />

(Zib’35), Comédie Tragiques de la Cie À brûle<br />

pourpoint et Dies Irae du Cabinet de Curiosités.<br />

Au Balcon des reprises avec J’ai soif de Serge<br />

Barbuscia (Zib’24), Pazzi par Interface (Zib’49),<br />

Tango mon amour par la Cie Octavio de la Roza.<br />

Uppercuthéâtre joue Mickey-la-Torche, Dominique<br />

Pinon sera Le Revizor de Gogol. Aux Carmes, Philippe<br />

Caubère programme : on retrouve Philippe<br />

G<strong>en</strong>ty dans La Pelle du Large d’après Homère suivi<br />

d’Une Odyssée par Irina Brook, Jean-Claude Drouot,<br />

Clém<strong>en</strong>ce Massart et Marsiho d’André Suarès… par<br />

Caubère.<br />

Gérard Vantaggioli, au Chi<strong>en</strong> qui Fume, repr<strong>en</strong>d<br />

Ana non d’Agustin Gomez-Arcos avec Stéphanie<br />

Lanier et la magistrale Ana Abril, et accueille Clém<strong>en</strong>tine<br />

Célarié, Christophe Alévêque dans Ciao<br />

Amore (zib’45), Sapho (au Petit Chi<strong>en</strong>).<br />

Les défricheurs<br />

À la Fabrik théâtre, la Cie des Ouvriers repr<strong>en</strong>d<br />

Explication des Oiseaux (Zib’51) et Isabelle Prov<strong>en</strong>dier<br />

Quoi dire de plus du coq ? (Zib’47). Le Kronope<br />

prés<strong>en</strong>te le Carnaval des Animaux et les Fourberies<br />

de Scapin (Zib’51) et le Théâtre du Maquis Le Cabaret<br />

des hérétiques et Les Bougres.<br />

À la Manut<strong>en</strong>tion, Les Hauts Plateaux accueill<strong>en</strong>t<br />

Christian Mazzuchini dans une très belle interprétation<br />

des textes de Christophe Tarkos La T<strong>en</strong>tation<br />

d’exister (voir Zib 41), Les Phasmes du Collectif<br />

Inouï, deux spectacles jeune public de Grégoire<br />

Callies. Antoine Hervé donnera La leçon de jazz<br />

d’un pianiste débridé à l’Ajmi.<br />

À l’Université Sainte-Marthe, la Cie Art.27 livre le<br />

troisième opus des Olympides, une comédie citoy<strong>en</strong>ne<br />

où l’humour est au service d’un <strong>en</strong>jeu majeur de<br />

notre société : l’eau.<br />

It's so nice au theatre des Doms © Charlotte Sampermans<br />

Riviera avec Myriam Boyer au Chêne Noir © Manuel Pascual<br />

Au Théâtre Golovine, on découvrira trois productions<br />

du Beijing Fringe festival, une comédie-hommage<br />

aux Secrétaires de la Cie Maritime, Roméo et Juliette<br />

par la Cie Dell’improvviso et de la danse avec<br />

Liebe Liberté par la Cie Gilschamber. La Naïve<br />

prés<strong>en</strong>te Monsieur Agop à l’Espace Alya, un message<br />

de tolérance et de paix par Jean-Charles<br />

Raymond, à partir de 8 ans. La Cie azHar y joue Magic<br />

Dust combinant image numérique et marionnette.<br />

À l’Entrepôt, Marie Prov<strong>en</strong>ce prés<strong>en</strong>te au jeune<br />

public Pacamambo de Wajdi Mouawad (voir Zib 35)<br />

et au théâtre Alizé, Jeanne Béziers remanie le<br />

conte de Perrault dans Poucet le temps des m<strong>en</strong>songes.<br />

(voir Zib 50) Au théâtre de l’Oulle, la Cie<br />

Vous Avez Dit Biz’Art repr<strong>en</strong>d Laurel et Hardy vont<br />

au paradis (Zib’52) et Luis de la Carrasca r<strong>en</strong>d<br />

hommage aux plus grandes figures de Gr<strong>en</strong>ade dans<br />

Flam<strong>en</strong>co pa mi Graná. La Cie lyonnaise Al Andalus<br />

prés<strong>en</strong>tera Nuevo Flam<strong>en</strong>co au Collège de la Salle.<br />

Créé à Festo Pitcho 2011, la Cie Faut Changer l’Eau<br />

du Bocal joue OpéraZibus, une fantaisie lyrique<br />

pour jeune public à l’Esperluette et Un peu de<br />

Poésie prés<strong>en</strong>te Le petit chaperon Uf et Ferré,<br />

Perret, Tr<strong>en</strong>et et moi et moi et moi… au Théâtre<br />

des V<strong>en</strong>ts. À La Luna, la Cie du Grand soir repr<strong>en</strong>d<br />

La vie de Galilée, remaniée par Christophe<br />

Luthringer.<br />

Les théâtres d’Outre-Mer se retrouv<strong>en</strong>t à la Chapelle<br />

du Verbe Incarnée, dirigée l’été par Greg<br />

Germain ; le Cabaret de l’Impossible y joue Premiers<br />

voyages. Au Paris, le théâtre estampillé humour,<br />

Océanerosemarie joue La Lesbi<strong>en</strong>ne Invisible (voir<br />

p. 39) et à l’Etincelle, Nicolas Maury adapte ses<br />

Chroniques du Off (Ed. Alna) dans Fuck Off, un<br />

cond<strong>en</strong>sé franchem<strong>en</strong>t drôle des travers du festival.<br />

Il faudra être égalem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>tif aux programmations<br />

du Théâtre du Girasole, la Manufacture,<br />

le Gr<strong>en</strong>ier à Sel, l’Ecole des Spectateurs, la<br />

Caserne des Pompiers, Prés<strong>en</strong>ce Pasteur…<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

Festival Off d’Avignon<br />

Du 7 au 28 juillet<br />

www.avignonleoff.com


16<br />

FESTIVALS<br />

VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON<br />

Sur la rive de l’itinérance :<br />

théâtre et mémoire<br />

Depuis 9 ans, sur la rive languedoci<strong>en</strong>ne du Rhône,<br />

<strong>en</strong> face d’Avignon, Vill<strong>en</strong>euve <strong>en</strong> Scène déroule<br />

son tapis de verdure aux théâtres itinérants. «Il est<br />

loin le temps où on était deux à bricoler ce petit<br />

festival» s’émeut son directeur Frédéric Poty, riche<br />

désormais d’une «petite <strong>en</strong>treprise de 25 personnes<br />

à gérer <strong>en</strong> été». Cette 9 e édition, dédiée à la mémoire<br />

d’un prestigieux parrain, Václav Havel, consacrera<br />

au présid<strong>en</strong>t-philosophe tchèque une journée<br />

d’hommage (15 juillet) : traversée inédite de son<br />

œuvre dans Cirkus Havel avec 40 comédi<strong>en</strong>s du<br />

théâtre Husa na provázku, concert du groupe mythique<br />

de la musique underground tchèque, The<br />

Plastic People of The Universe, à partir de qui naquit<br />

la mobilisation des intellectuels tchécoslovaques<br />

et la rédaction de la Charte 77 il y a 35 ans, débat<br />

«Le théâtre comme acte politique : le pouvoir des<br />

sans-pouvoir» avec Ariane Mnouchkine et Jack<br />

Lang (sous réserve), confér<strong>en</strong>ce sur le contexte<br />

historique de la Charte.<br />

Parmi les 17 spectacles proposés, auteurs classiques<br />

et contemporains seront joués dans des formes<br />

artistiques variables. La Manufacture, haute école<br />

de théâtre de suisse romande, revisitera l’œuvre de<br />

Büchner, sous la houlette de Jean-Louis Hourdin,<br />

et de John Cassavetes dans Entre, dirigé par Oscar<br />

Gomez Mata. La Cie du Veilleur offrira une expéri<strong>en</strong>ce<br />

originale, avec un parcours immersif pour un<br />

spectateur dans Un doux r<strong>en</strong>iem<strong>en</strong>t, proposé par<br />

Matthieu Roy. Avec le Septième Kafana, Conduite<br />

intérieure explorera la thématique du trafic des<br />

femmes <strong>en</strong> Europe de l’Est, pour une réflexion universelle<br />

sur la condition des femmes. Même questionnem<strong>en</strong>t<br />

avec Conseils pour une jeune épouse de la Cie<br />

Intime Camarade, qui mixera conseils pour une<br />

épouse des années 50 et extraits du Kama Sutra. Le<br />

Villa Olga © G. Voinot<br />

Footsbarn Travelling Theatre prés<strong>en</strong>tera Indian<br />

Tempest, du Shakespeare à la sauce indi<strong>en</strong>ne. La Cie<br />

Lackaal Duckric, dans Le Caniche de Porcelaine<br />

racontera l’histoire improbable de g<strong>en</strong>s transformés<br />

<strong>en</strong> caniches royaux…<br />

Après avoir joué tout seul toute l’œuvre de Shakespeare<br />

<strong>en</strong> un seul spectacle mémorable, Gilles Cailleau<br />

revi<strong>en</strong>t à Vill<strong>en</strong>euve dans Gilles et Bérénice. Sous<br />

son chapiteau <strong>en</strong> forme de parapluie, l’extraordinaire<br />

comédi<strong>en</strong> donnera vie aux vers de Racine.<br />

Retour égalem<strong>en</strong>t de la Compagnie Tandaim, l’un<br />

des succès de l’édition 2011 avec la Seconde surprise<br />

de Marivaux, dans Villa Olga. Une «pièce de<br />

plage» de Catherine Zambon, transformée par<br />

Alexandra Tobelaim <strong>en</strong> vaudeville policier surréaliste<br />

et jubilatoire, bourré de tal<strong>en</strong>t. Polar égalem<strong>en</strong>t<br />

aux rel<strong>en</strong>ts d’opéra bouffe avec le Siphon par le<br />

Petit Théâtre de Pain. En réunissant Lala de Gabily<br />

et Communiqué n°10 de Samuel Gallet, le Comité<br />

8.1 réinterroge l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique dans Time<br />

for outrage ? C’est avec les mots de Garcia Lorca<br />

que le Ton und Kirsch<strong>en</strong> dans La luna, luna explore<br />

l’histoire de l’humanité, des pays et des époques.<br />

Trois spectacles seront consacrés au jeune public,<br />

Petit comme un Caillou par le théâtre Mu Panique<br />

au Cirque et Tsagaan Morin, le petit cheval blanc par<br />

le théâtre du Risorius. Parallèlem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong><br />

part<strong>en</strong>ariat, Pujaut sous Chapiteau (du 6 au 18<br />

juillet) prés<strong>en</strong>tera une programmation jeune public.<br />

DE.M<br />

Festival Vill<strong>en</strong>euve <strong>en</strong> Scène,<br />

Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon<br />

Du 6 au 25 juillet<br />

04 32 75 15 95<br />

www.vill<strong>en</strong>euve-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>e.com<br />

La Chartreuse <strong>en</strong> échos<br />

La 39 e édition des R<strong>en</strong>contres d’été<br />

de la Chartreuse rassemble trois spectacles<br />

programmés avec le Festival<br />

d’Avignon : W/GB84, par la Cie Fraction,<br />

inspiré des romans de David Peace<br />

et du Woyzeck de Georg Büchner. En<br />

confrontant le récit de guerre <strong>en</strong>tre le<br />

syndicat des mineurs et le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

Thatcher <strong>en</strong> 1984 et l’histoire<br />

d’un homme «qui court à travers le<br />

W-GB84 © Guy Delahaye<br />

monde comme un rasoir ouvert» <strong>en</strong><br />

1837, Jean-François Matignon interroge,<br />

à sa manière, la place du plateau<br />

face au monde. Inspirés par leur travail<br />

avec des <strong>en</strong>fants polyhandicapés,<br />

Sandrine Buring et Stéphane Olry<br />

de la Revue Eclair, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le solo<br />

dansé Ch(ose) suivi du récit Hic Sunt<br />

Leones, écrit <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à la Chartreuse.<br />

Et Katie Mitchell, avec le<br />

sci<strong>en</strong>tifique Steph<strong>en</strong> Emmott, donnera<br />

la «confér<strong>en</strong>ce» T<strong>en</strong> Billion, pour<br />

interroger l’av<strong>en</strong>ir de la vie sur terre<br />

et dresser le portrait «d’une humanité<br />

qui se cache la tête dans le sable».<br />

Sont programmés égalem<strong>en</strong>t des mises<br />

<strong>en</strong> voix des artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce de<br />

création à l’année. L’installation des<br />

Sœurs h, No windows f<strong>en</strong>êtres il y<br />

avait in our bedrooms, mettra <strong>en</strong> lumière<br />

leur intérêt pour le détail, le<br />

banal, l’intime et le décalé. Puis du<br />

11 au 28 juillet, des r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>trée libre, passionnants, permettront<br />

au public de r<strong>en</strong>contrer et<br />

échanger avec les artistes de Vill<strong>en</strong>euve<br />

<strong>en</strong> Scène (Cie du Veilleur,<br />

Catherine Zambon et Alexandra Tobelaim),<br />

de suivre les lectures des<br />

auteurs <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce et les cartes<br />

blanches du C<strong>en</strong>tre national du<br />

théâtre. À voir égalem<strong>en</strong>t, l’exposition<br />

de Guy de Malherbe (p. 67)<br />

Obscurité/Eblouissem<strong>en</strong>t, le nouvel<br />

espace muséographique <strong>en</strong> 3D et les<br />

Récits d’<strong>en</strong>cres combinant montages<br />

photographiques et textes d’auteurs.<br />

DE.M<br />

R<strong>en</strong>contres d’été de la Chartreuse<br />

Du 10 au 27 juillet<br />

Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon<br />

04 90 15 24 24<br />

www.chartreuse.org<br />

http://lescrisducloitre.org


Le territoire <strong>en</strong> scène<br />

Flam<strong>en</strong>co Vivo © Christian Rombi<br />

Avant de repr<strong>en</strong>dre à la r<strong>en</strong>trée les<br />

rênes de l’Auditorium du Thor, Arts<br />

Vivants <strong>en</strong> Vaucluse réunit pour la<br />

5 e année, dans le Festival Vaucluse <strong>en</strong><br />

Scène, public et professionnels autour<br />

de la diversité des expressions<br />

du territoire. Un r<strong>en</strong>dez-vous gratuit<br />

<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Conseil général,<br />

r<strong>en</strong>forcé sur la durée et sur la visibilité<br />

avec des lieux d’accueil multipliés.<br />

La cour d’Arts Vivants accueillera les<br />

r<strong>en</strong>dez vous jeune public : Le Carnaval<br />

des Z’animaux par le TRAC (2 juillet),<br />

musique africaine avec La Parlote (3<br />

juillet), contes arabes avec Layla<br />

Darwiche (4 et 5 juillet), danse et<br />

percussions avec La Boîte du Ballet<br />

des Zigues. Dans l’écrin de la Cour<br />

Saint Charles, Flam<strong>en</strong>co Vivo ouvrira<br />

le festival pour un hommage aux plus<br />

célèbres artistes flam<strong>en</strong>co de la terre<br />

natale de Luis De la Carrasca (29<br />

juin). Soirée clown avec la Cie Cirkmosphère<br />

et le trio acrobatique<br />

Triphasé (30 juin). Le collectif chorégraphique<br />

2 Temps 3 Mouvem<strong>en</strong>ts<br />

donnera un extrait de sa création<br />

Prêt-à-p<strong>en</strong>ser, dans laquelle trois personnages<br />

t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de maîtriser leur<br />

destinée (1 er juillet). Avec Les Justes,<br />

joués par la troupe de théâtre amateur<br />

du TRAC, le Pôle de développem<strong>en</strong>t<br />

culturel de Beaumes-de-V<strong>en</strong>ise donnera<br />

une représ<strong>en</strong>tation tirée de son<br />

projet autour de 5 pièces de Camus<br />

(2 juillet). La Cie Simples Manœuvres<br />

livrera La Passion Selon Juette<br />

(voir Zib’48), d’après le roman de<br />

Clara Dupont-Monod, s<strong>en</strong>sible adaptation<br />

de l’histoire d’une jeune fille<br />

de 13 ans révoltée contre l’ordre établi,<br />

dev<strong>en</strong>ue personnage historique<br />

(3 juillet), et la Cie Eugénie Andrin<br />

livrera deux pièces dansées (4 juillet).<br />

À Cucuron, improvisation avec les<br />

musici<strong>en</strong>s du Phare à Lucioles et<br />

l’Ensemble Garguegasthan (7 juillet).<br />

DE.M<br />

Vaucluse <strong>en</strong> Scène<br />

Du 29 juin au 7 juillet<br />

06 07 50 94 84<br />

www.artsvivants84.fr<br />

VAUCLUSE | SALON-DE-PROVENCE FESTIVALS<br />

C’est dans le cadre majestueux<br />

des Cours du<br />

château de l’Emperi que<br />

s’installe chaque été, depuis<br />

23 ans, le Festival<br />

Théâtre Côté Cour, avec<br />

une programmation qui<br />

allie découvertes et têtes<br />

d’affiche, dans un bel<br />

esprit éclectique. En<br />

ouverture de festival, le<br />

3 juillet, un Mariage de<br />

Figaro musical et théâtral,<br />

emm<strong>en</strong>é par Comédi<strong>en</strong>s et<br />

Compagnie et mis <strong>en</strong> scène par Jean<br />

Hervé Appéré, qui mêle les chœurs et<br />

musiques des Noces de Figaro de<br />

Mozart au texte de l’œuvre de Beaumarchais.<br />

Le 7, Francis Huster et la<br />

Troupe de France revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans la<br />

Cour d’Honneur (ils étai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>us<br />

jouer Dom Juan l’été dernier) avec Le<br />

Misanthrope de Molière, pièce que le<br />

comédi<strong>en</strong> met <strong>en</strong> scène et dans laquelle<br />

il ti<strong>en</strong>t le rôle-titre. Un autre<br />

grand comédi<strong>en</strong> lui succèdera le 9 :<br />

Jacques Weber joue ses Éclats de vie,<br />

spectacle dans lequel il s’approprie<br />

avec gourmandise les textes d’auteurs<br />

qui l’ont marqué, qu’il agrém<strong>en</strong>te<br />

d’anecdotes et apartés trucul<strong>en</strong>ts.<br />

Le Repas des fauves © X-D.R.<br />

17<br />

Dans les Cours, le théâtre<br />

C’est la pièce moliérisée de Juli<strong>en</strong><br />

Sibre qui clôturera cette programmation<br />

le 11 : dans Le Repas des<br />

Fauves, adapté de l’œuvre de Vahé<br />

Katcha, il met <strong>en</strong> scène un huis clos<br />

durant la période de la Seconde<br />

guerre mondiale qui réunit sept amis<br />

pour un anniversaire, la Gestapo,<br />

pour un choix impossible à faire…<br />

DO.M.<br />

Festival Côté Cour<br />

Les 3, 7, 9 et 11 juillet<br />

Château de l’Emperi, Salon-de-<br />

Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 90 56 00 82<br />

www.theatre-cote-cour.fr


18<br />

FESTIVALS<br />

La 11 e édition de l’éco-citoy<strong>en</strong><br />

Festival Festimôme se ti<strong>en</strong>dra<br />

comme chaque année sur la place<br />

c<strong>en</strong>trale du village d’Auriol et dans les<br />

jardins de Palissy à Aubagne, liant les<br />

deux villes par sa programmation<br />

éclectique réunissant arts du cirque,<br />

du théâtre et des arts. Pour «cultiver<br />

un autre regard sur la création<br />

artistique», les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les<br />

compagnies invitées et le public sont<br />

r<strong>en</strong>forcés par des r<strong>en</strong>contres nourries<br />

d’échanges autour des démarches<br />

artistiques. En outre, l’association<br />

Art’Euro, à l’origine du Festival, anime<br />

tout au long de l’année des temps de<br />

r<strong>en</strong>contres sur les deux villes,<br />

am<strong>en</strong>ant les <strong>en</strong>fants à s’emparer de<br />

Festimôme <strong>en</strong> amont, au travers<br />

d’ateliers de création artistiques qui<br />

donn<strong>en</strong>t lieu à des œuvres collectives<br />

qui se retrouv<strong>en</strong>t au cœur du Festival.<br />

C’est à Auriol que début<strong>en</strong>t les<br />

festivités, du 16 au 18 juillet, avec<br />

une programmation cirque et<br />

AURIOL | AUBAGNE | AVIGNON | PARC DE LA MIRABELLE<br />

Mom<strong>en</strong>ts précieux<br />

30 ans d’<strong>en</strong>fance<br />

Avec plus de 10 000 spectateurs<br />

chaque année, le Festival<br />

Théâtr’<strong>en</strong>fants et tout public est<br />

dev<strong>en</strong>u incontournable. Situé à la<br />

Maison du théâtre pour <strong>en</strong>fants à<br />

Monclar, ce lieu dédié à la jeunesse<br />

est dirigé par l’Éveil Artistique qui<br />

améliore constamm<strong>en</strong>t l’accueil et le<br />

niveau d’exig<strong>en</strong>ce de la<br />

L'oiseau bleu © Collectif Quatre Ailes<br />

programmation. La 30 e édition<br />

comm<strong>en</strong>ce pas une fête d’ouverture<br />

(le 9 juillet) avec les c<strong>en</strong>tres sociaux<br />

de la ville, et l’exposition Publics <strong>en</strong><br />

scène-30ans/30portraits, rassemblant<br />

trois générations de spectateurs du<br />

festival, de la photographe Ilka<br />

Kramer. Treize propositions égrèn<strong>en</strong>t<br />

l’été des <strong>en</strong>fants, dès 18 mois. Du<br />

côté des cies régionales, Anima<br />

Théâtre joue Le rêve de la Joconde,<br />

un voyage onirique et initiatique vers<br />

l’art ; le Théâtre de Cuisine crée La<br />

femme aux allumettes, dans laquelle<br />

Christian Carrignon et Katy Deville<br />

marionnettes qui se jouera aussi à<br />

Aubagne (excepté Les Moldaves) : la<br />

cie Alto mêle les acrobaties aéri<strong>en</strong>nes<br />

à la danse hip hop dans Allure<br />

Verticale, Les Moldaves de la cie<br />

PasVuPasPris délivr<strong>en</strong>t leurs<br />

se font les archéologues du conte<br />

d’Anders<strong>en</strong> avec leur théâtre d’objets;<br />

la Cie Clandestine mêle théâtre et<br />

images <strong>en</strong> papier (kamishibaï) dans<br />

Quoi ? C’est quoi ?<br />

Dans l’Espace conte, on retrouvera À<br />

quoi rêv<strong>en</strong>t les fées de Nathalie<br />

Thomas, Féline de la Farouche<br />

Compagnie et le conteur du Burkina<br />

Faso François Moïse<br />

Bamba. Théâtre<br />

pluridisciplinaire avec<br />

L’oiseau bleu revisité du<br />

collectif Quatre Ailes,<br />

gestuel avec Le V<strong>en</strong>tre<br />

<strong>en</strong> l’air du Teatro del<br />

Piccione ; propositions<br />

pour les tout-petits avec<br />

Lapin et Un Papillon<br />

dans la neige, chansons<br />

contées avec Plume par<br />

la Cie Méli Mélodie (qui<br />

anime des ateliers<br />

d’éveil musical), portrait d’une<br />

«<strong>en</strong>fant bigleuse» par la Cie la<br />

Rousse dans À vue de nez. Un<br />

Manipuloparc sera animé par Le<br />

Montreur, Claire Massabo mènera un<br />

stage théâtre du 16 au 20 et un<br />

espace ressource relayera les infos<br />

des compagnies Jeune Public du Off.<br />

DE.M<br />

Festival Théâtr’<strong>en</strong>fants, Avignon<br />

Du 10 au 28 juillet (relâches les<br />

dimanches 15 et 22)<br />

04 90 85 59 55<br />

www.festivaltheatr<strong>en</strong>fants.com<br />

Pik Nik © Roberta Dance cie<br />

spécialités circassi<strong>en</strong>nes, les<br />

marionnettes de la cie Golondrino<br />

racont<strong>en</strong>t, sans mot, Le Sôt de la<br />

mort, la cie brésili<strong>en</strong>ne Anonymous<br />

Circus, avec New Good Old Times,<br />

prouve que le jonglage peut être<br />

prétexte à de sournoises<br />

mesquineries, et la cie Vaïv<strong>en</strong><br />

assemble une drôle de machine dans<br />

Ne Pas déranger… À Aubagne, du 25<br />

au 27 juillet, outre les spectacles<br />

précéd<strong>en</strong>ts, la programmation<br />

s’<strong>en</strong>richit de la Petite forme aéri<strong>en</strong>ne<br />

de la cie Alto avec trapèze et cercle<br />

aéri<strong>en</strong>, de la danse de la cie<br />

aubagnaise Boutabou avec leur<br />

dernière création Si j’osais, et avec la<br />

cie Barbara Mavro Thalassitis et son<br />

Pik Nik à l’ironie douce amère, et du<br />

théâtre de la cie l’Arbre Avache qui<br />

mêle, avec Bob Transport <strong>en</strong> tout<br />

g<strong>en</strong>re la folie du clown à une magie<br />

très poétique…<br />

DO.M.<br />

Festimôme<br />

Du 16 au 18 juillet<br />

Auriol<br />

Du 25 au 27 juillet<br />

Aubagne<br />

Art’Euro<br />

www.arteuro.fr<br />

Chantons sur l’herbe<br />

Aux Caillols, le Parc de la Mirabelle est à quelques mètres du terminus du tram.<br />

Pour caresser le potager on arrive directem<strong>en</strong>t sous les arbres, dans l’herbe.<br />

Cette année ateliers et installations sont animés par la plastici<strong>en</strong>ne Tooza, la<br />

photographe-cinéaste Sylvie Frémiot projette des courts métrages<br />

d’animation. Et des spectacles déclin<strong>en</strong>t vos <strong>en</strong>vies : le 5 juillet Anne-Laure<br />

Sarazin, poète performeuse, parle du quotidi<strong>en</strong> et des trottoirs... ; les 6 et 7<br />

D<strong>en</strong>is Barré et sa Cie Kartoffeln initi<strong>en</strong>t au monde caché des moustiques.<br />

Stéphane Cochini et Nathanaël Pinna chant<strong>en</strong>t français, de Brel à Zebda (le<br />

5), tandis que le groupe Enco de Botte <strong>en</strong>chante de voix polyphoniques<br />

méditerrané<strong>en</strong>nes (le 7) et que Goran Cosevic Ensemble ravit par son<br />

répertoire tsigane et serbo-croate (le 6). Le même jour c’est le quartet de<br />

Didier Labbé qui met à l’honneur l’accordéon jazz de Grégory Daltin ; tous<br />

deux accompagneront la chorégraphie Bal(l)ade de Yann Lheureux et Sonia<br />

Rodriguez. Enfin alliant danse et chant lyrique Marco Becherini, chorégraphe,<br />

Brice Gaubert, danseur et Muriel Tomao, soprano, emmèn<strong>en</strong>t au pays de<br />

Shéhérazade avec la création Pleine lune, lune pleine (7 juillet).<br />

Les pots de petits légumes cultivés durant deux mois par les habitants de la<br />

vallée de l’Huveaune seront v<strong>en</strong>dus aux <strong>en</strong>chères au bénéfice de Pikine au<br />

Sénégal.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Caressez le potager<br />

Du 5 au 7 juillet<br />

Parc de la Mirabelle, Marseille 11 e<br />

04 91 42 20 50<br />

www.caressezlepotager.net<br />

Bal(l)ade © Jean-Yves Colomb


Silvain pour tous<br />

La mairie du Premier secteur de<br />

Marseille avait offert l’an dernier une<br />

série d’événem<strong>en</strong>ts gratuits, d’intérêt<br />

artistique inégal, mais ayant tous<br />

l’ambition de proposer à chacun un<br />

mom<strong>en</strong>t de musique, de cinéma, de<br />

cirque, populaire et partagé. Certains<br />

y ont «pour la première fois regardé<br />

un opéra <strong>en</strong> <strong>en</strong>tier», expliquait Patrick<br />

M<strong>en</strong>nucci, maire du secteur, <strong>en</strong><br />

racontant la retransmission <strong>en</strong> direct<br />

d’une représ<strong>en</strong>tation au Festival d’Aix<br />

sur le grand écran déployé… Sans<br />

grands moy<strong>en</strong>s, la programmation du<br />

théâtre Silvain a rassemblé <strong>en</strong> 2011<br />

plus de 30 000 spectateurs autour<br />

d’une quinzaine d’événem<strong>en</strong>ts. Qui<br />

ont vocation à être gratuits comme<br />

ceux programmés par la Région <strong>en</strong><br />

tournée, ou ne sont pas très onéreux<br />

comme le cinéma <strong>en</strong> plein air, des<br />

retransmissions, des petites<br />

formations amplifiées…<br />

Cette année Silvain poursuit dans le<br />

même esprit mais double pratiquem<strong>en</strong>t<br />

le nombre d’événem<strong>en</strong>ts ! Ainsi<br />

30 représ<strong>en</strong>tations sont ouvertes au<br />

public, pour une jauge de 2800<br />

places. Les transports sont facilités<br />

(bus, navette maritime), l’accueil est<br />

agréable, on peut y pique-niquer <strong>en</strong><br />

famille, sous les pins et les étoiles,<br />

avant d’aller admirer la mer <strong>en</strong><br />

contrebas.<br />

Quant à la programmation, elle reste<br />

éclectique, puisqu’elle se fonde pour<br />

partie sur des opportunités, pour<br />

partie sur des bonnes volontés : à<br />

côté de l’Orchestre des Jeunes de la<br />

Méditerranée (voir p 28), du FID (p<br />

11), du Festival d’Art Lyrique et<br />

d’Aflam (p 61), on trouve Accordémonde<br />

un festival d’accordéon qui<br />

invite un soir marcel Azzolla, l’autre<br />

Juliette Gréco (du 9 au 11 juillet). Le<br />

trio Michel Legrand passe aussi par<br />

là. Et l’Opéra Pour Tous vi<strong>en</strong>t chanter<br />

de l’opérette (le 7 juillet) avant de<br />

rev<strong>en</strong>ir avec Léontina Vaduva puis<br />

Madame Butterfly. On croise aussi<br />

Cesar Swing... et ça dure tout l’été !!<br />

Les premières dates ? L’Olrap qui<br />

vi<strong>en</strong>t ouvrir le 21 juin avec un<br />

programme festif (Bizet, Grieg,<br />

Off<strong>en</strong>bach), swing manouche <strong>en</strong><br />

quartet le 22 juin, puis l’Orchestre<br />

THÉÂTRE SILVAIN | ESPACE BARGEMON<br />

Christina Rosmini © X-D.R.<br />

Philharmonique de Prov<strong>en</strong>ce le 29<br />

juin, Fred Nevchehirlian le 3 juillet,<br />

Christina Rosmini le 5 juillet… et<br />

du cinéma presque tous les autres<br />

soirs (voir p 61) juste après la plage,<br />

sans cérémonie…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Théâtre silvain<br />

jusqu’au 14 août<br />

Marseille 1 e<br />

04 96 206 204<br />

www.capsur2013.fr<br />

FESTIVALS<br />

19<br />

En place publique !<br />

Comme le disait Jean-Claude Gaudin<br />

lors de la prés<strong>en</strong>tation du programme<br />

estival de la Place Vill<strong>en</strong>euve<br />

Bargemon, «la cité phocé<strong>en</strong>ne<br />

confirme qu’elle est une terre de<br />

festivals». C’est sur l’esplanade<br />

municipale, devant le Vieux-Port, que<br />

la Mairie concocte un conc<strong>en</strong>tré des<br />

programmations qu’elle souti<strong>en</strong>t.<br />

Programmation exigeante par<br />

<strong>en</strong>droits, éclectique, populaire : l’an<br />

dernier la projection du Cid de<br />

Mass<strong>en</strong>et, et la v<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> chair de<br />

Roberto Alagna sur la place, avait<br />

rassemblé, et ravi, près de 7000<br />

personnes.<br />

Cela comm<strong>en</strong>ce le 17 juin avec<br />

Constance de Juli<strong>en</strong> Lestel, octuor<br />

onctueux, rêverie néoclassique<br />

autour de Lady Chatterley et des<br />

segm<strong>en</strong>ts répétitifs de Phil Glass ;<br />

puis <strong>en</strong>chaine le 19 avec un concert<br />

mainstream de Radio Star avec, <strong>en</strong>tre<br />

autres, les lauréats de The Voice…<br />

Place <strong>en</strong>suite à la musique ! Avec<br />

l’orchestre philharmonique de l’Opéra<br />

qui se produira deux fois<br />

gratuitem<strong>en</strong>t : pour un programme<br />

Tchaïkovski Ponchielli le soir de la<br />

fête de la musique (le 21 juin), et<br />

pour accompagner un récital de<br />

Roberto Alagna v<strong>en</strong>u chanter les<br />

standards du classique et de la<br />

musique symphonique de film (le 7<br />

juillet). Enfin, preuve que la musique<br />

classique c’est aussi l’affaire des<br />

jeunes, l’orchestre des élèves<br />

accompagnera les premiers Prix du<br />

Conservatoire, qui comme chaque<br />

année vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t montrer leurs tal<strong>en</strong>ts<br />

de jeunes solistes (le 27 juin)… On<br />

pourra aussi écouter d’autres<br />

musiques avec un avant goût cubain<br />

du Festival de Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts<br />

concocté par Richard Bona (le 26<br />

juin).<br />

En dehors de la musique ? De la<br />

Constance © Luci<strong>en</strong> Sanchez<br />

musique <strong>en</strong>core avec un film de Buter<br />

Keaton durant le FID, accompagné<br />

par les modules électroniques de<br />

Davis Oppetit. Et de la danse, avec<br />

Enclave Español, seul spectacle<br />

payant, programmé par le festival de<br />

Marseille les 23 et 24 juin (voir p 50).<br />

Enfin, le Ballet National produira ses<br />

Métamorphoses inspirées des fables<br />

transformistes d’Ovide, avec des<br />

sculptures aéri<strong>en</strong>nes et polymorphes,<br />

et un ballet <strong>en</strong> très grande forme<br />

(voir p 43).<br />

Une belle programmation, qui prouve<br />

les capacités créatives des artistes et<br />

structures marseillais !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Scènes à Vill<strong>en</strong>euve Bargemon<br />

Du 17 juin au 7 juillet<br />

www.marseille.fr


20 FESTIVALS PORT-SAINT-LOUIS | VAISON | OLLIOULES<br />

Des cothurnes aux pointes<br />

Le théâtre antique de Vaison-la-Romaine lorsqu’il<br />

s’anime de nouveau de musiques et de danses, remplit<br />

nos nuits d’été de délices. Au programme cette<br />

année ? Les Ballets de Monte Carlo les 9 et 10 juillet<br />

(22h) interpréteront le sublime Roméo et Juliette<br />

chorégraphié par Jean-Christophe Maillot sur la<br />

partition de Prokofiev. Décors <strong>en</strong> épure d’Ernest<br />

Pignon Ernest, un propos focalisé sur les contradictions<br />

de la jeunesse, ses excès, ses intransigeances,<br />

ses déchirem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre pulsions contradictoires,<br />

principes mêmes de la tragédie. Un r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />

du texte shakespeari<strong>en</strong> tout <strong>en</strong> finesse.<br />

Le 12 juillet, <strong>en</strong> contrepoint, les Ballets Trockadéro<br />

de Monte Carlo, <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> monégasques. Les sylphides,<br />

les cygnes, tous les rôles du répertoire romantique<br />

sont dansés par des garçons. De New York. Technique<br />

parfaite, danse sur pointes, avec juste ce qu’il<br />

faut de dérision pour une salvatrice distanciation.<br />

Au programme, l’acte II du Lac des cygnes, un pas<br />

de deux surprise, Go For Barocco dans la lignée de<br />

Balanchine, puis Paquita, chorégraphie de Marius<br />

Petipa. Tutus, plumes, un <strong>en</strong>semble délirant, rude<br />

épreuve pour les zygomatiques !<br />

Mercredi c’est Port-Saint-Louis<br />

Pour la 3 e année consécutive, la ville de Port-Saint-<br />

Louis-du-Rhône, <strong>en</strong> collaboration avec le C<strong>en</strong>tre<br />

National des Arts de la Rue le Citron Jaune, transforme<br />

ses quais <strong>en</strong> scène <strong>en</strong> scène ouverte, pour<br />

accueillir les Mercredis du Port. Ce sera aussi l’occasion,<br />

cette année, de fêter un double anniversaire :<br />

les 20 ans d’exist<strong>en</strong>ce du Citron Jaune, initiateur de<br />

la manifestation, et ceux du Port de Plaisance.<br />

Dès 19h, chaque mercredi, la programmation alternera<br />

des petites formes gratuites. Du théâtre de rue<br />

avec Adrian Schvarzstein et son Lit déambulant, la<br />

cie du Petit Monsieur avec deux spectacles, 2 secondes<br />

et En dérangem<strong>en</strong>t ; de la danse avec La<br />

Cavale de Yoann Bourgeois et sa quête du «point de<br />

susp<strong>en</strong>sion», Bilbobasso et le spectaculaire Tango<br />

de feu qu’ils dans<strong>en</strong>t dans A Fuego L<strong>en</strong>to, la cie<br />

Inspiration jungui<strong>en</strong>ne pour Synchronicity de<br />

Carolyn Carlson le 16 juillet, qui brosse une fresque<br />

poétique dans laquelle s’interrog<strong>en</strong>t les évènem<strong>en</strong>ts<br />

qui transform<strong>en</strong>t la destinée, la consci<strong>en</strong>ce et l’inconsci<strong>en</strong>t,<br />

les passions, dans une lumière <strong>en</strong> clair-obscur,<br />

propice aux jaillissem<strong>en</strong>ts.<br />

Les 20 et 21 juillet, une autre compagnie mythique,<br />

Momix, v<strong>en</strong>ue des États-Unis, dirigée par Moses<br />

P<strong>en</strong>delton, dans Bothanica, un spectacle fantasmagorique<br />

qui esquisse une histoire du monde.<br />

Illusions d’optique, métamorphoses, jeu sur les<br />

reflets, tout concourt à une atmosphère onirique et<br />

<strong>en</strong>voûtante.<br />

Les 26 et 27 juillet, la compagnie DCA, prés<strong>en</strong>te<br />

une œuvre destinée à 7 danseurs, Panorama, aux<br />

conflu<strong>en</strong>ts de la danse, du cirque et des arts visuels,<br />

un <strong>en</strong>semble comme sait les apprivoiser Philippe<br />

Decouflé. Une fantaisie joyeuse pleine d’énergie.<br />

Au Théâtre du Nymphée, un joli programme complém<strong>en</strong>taire<br />

le 18 juillet, à 19h, les élèves du<br />

Conservatoire National Supérieur de Musique et<br />

de Danse de Lyon. Le 22 juillet, la compagnie Ori<strong>en</strong>tations<br />

prés<strong>en</strong>tera Nostalgia, inspirée de la phrase<br />

Deux temps mille mouvem<strong>en</strong>ts<br />

Réfraction, Alonzo King Lines Ballet © Franck Thibault<br />

L’amphithéâtre de Châteauvallon construit sur le<br />

modèle des théâtres grecs par H<strong>en</strong>ri Komatis, à<br />

22h, et le théâtre couvert, à 19h30, continu<strong>en</strong>t de recevoir<br />

l’été une programmation éclectique d’une grande<br />

qualité, pour des soirées <strong>en</strong> deux parties. Le 22 juin<br />

(19h30), Tiger, Tiger Turning Bright par Kubilai Khan<br />

Investigations, réflexion sur un monde où la modernité<br />

devi<strong>en</strong>t synonyme de rapidité, accélération des<br />

rythmes, mais que se passe-t-il si les limites s’atteign<strong>en</strong>t<br />

? Les 22 et 23 juin (22h), les Nerderlands Dans<br />

Theater 2 propos<strong>en</strong>t les pièces Sleepless, esthétique<br />

de la surprise, humour, énergie. Sapho chante<br />

la grande Oum Kalsoum le 23 juin (19h30). Les 29<br />

et 30 juin (22h), le Béjart Ballet Lausanne interprète<br />

Dionysos où la folie et la poésie se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t<br />

sur les chemins du mythe, puis le Boléro dont chacun<br />

garde <strong>en</strong> mémoire l’interprétation de Jorge<br />

Donn, et <strong>en</strong>fin Là où sont les oiseaux de Gil Roman,<br />

inspiré par un voyage <strong>en</strong> Chine.<br />

Le 6 juillet (19h30), Grand-père n’aime pas le swing,<br />

duo <strong>en</strong>tre une danseuse et un musici<strong>en</strong>, Julie Dossavi<br />

évoque un univers de femmes militantes, d’origines,<br />

d’Amour, de musique, bref, la vie… Alonzo King Lines<br />

Ballet, les 6 et 7 juillet (22h) interprète deux partitions<br />

virtuoses, Réfraction et The Moroccan project.<br />

Écriture rapide, incroyable virtuosité des danseurs<br />

Cie du petit monsieur, deux secondes © C@ctus<br />

Antipodes avec Escale et Les Ponctuels ; du cirque<br />

avec les bizarreries contorsionnées de Bertha et<br />

Miranda de la cie Presque Siamoises, et Le Blues de<br />

Bothanica, cie Momix © Max Pucciariello<br />

de Milan Kundera. Enfin, le 24 juillet, la compagnie<br />

Par’Allèles : deux danseurs de hip hop qui avec<br />

humour et s<strong>en</strong>sibilité r<strong>en</strong>dront hommage au cinéma<br />

muet avec Face à Face.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Vaison Danses<br />

Du 9 au 27 juillet<br />

04 90 28 84 49<br />

www.vaison-danses.com<br />

pour des pièces qui trac<strong>en</strong>t d’autres voies <strong>en</strong>tre<br />

danse classique et culture afro américaine. Le 7<br />

juillet (19h30), China Moses chante blues et soul<br />

avec passion, accompagnée par Raphaël Lemonnier,<br />

piano, basse, batterie, saxophone… de Besie<br />

Smith à Nina Simone. Le 13 juillet (21h30), Bach<br />

to Piazzola par le Richard Galliano Sextet donne<br />

à l’accordéon ses lettres de noblesse, <strong>en</strong>touré par<br />

les violons, violoncelle et contrebasse. Puis deux<br />

soirées flam<strong>en</strong>cas sous la direction artistique de<br />

Juan Carmona les 27 et 28 juillet, Alfonso Losa,<br />

Pastora Galvan, Duqu<strong>en</strong>de, Rocio Molina…<br />

Magique dans le cadre sublime de Châteauvallon !<br />

M.C.<br />

Châteauvallon, Ollioules<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

la Mancha du Cirque Hirsute ; de la musique <strong>en</strong>fin<br />

avec les trois voix de la cie Une petite voix m’a dit<br />

qui font se côtoyer les airs d’opéra et les chansons<br />

populaires dans Barock, les chansons d’humour de<br />

Johanna Piraino, le rock alternatif de Macadam<br />

Bazar et la musique <strong>en</strong>tre rythmes tziganes et<br />

flam<strong>en</strong>co de Zaragraf.<br />

DO.M.<br />

Les Mercredis du Port<br />

Les 4, 11, 18 et 25 juillet<br />

Port-Saint-Louis-du-Rhône<br />

04 42 48 40 04<br />

www.lecitronjaune.com


RUE DU TANGO | AVIGNON<br />

FESTIVALS21<br />

Transition estivale<br />

Un Été au cdc particulièrem<strong>en</strong>t danse marque une transition<br />

pour Les Hivernales qui abandonn<strong>en</strong>t l’anci<strong>en</strong> plateau<br />

inter-régional de diffusion «Quand les régions s’<strong>en</strong> mêl<strong>en</strong>t»<br />

-dont «le dispositif n’était plus satisfaisant économiquem<strong>en</strong>t»<br />

selon son directeur Emmanuel Serafini- et initi<strong>en</strong>t<br />

un rassemblem<strong>en</strong>t de 9 c<strong>en</strong>tres chorégraphiques français<br />

<strong>en</strong> 2013.<br />

Cette édition 2012 reste une plateforme de repérages des<br />

artistes, avec une ligne internationale : les allemands<br />

Malgv<strong>en</strong> Gerbes & David Brandstätter qui nous avai<strong>en</strong>t<br />

Collectif 2Temps3Mouvem<strong>en</strong>ts © Anne Breduillieard<br />

séduits lors du r<strong>en</strong>dez-vous d’hiver avec le très z<strong>en</strong> Notebook,<br />

(voir Zib’50), «le poil à gratter de la danse irlandaise»<br />

John Scott qui ouvrira les journées du CDC avec trois<br />

petites formes, le catalan Pere Faura qui nous piégera dans<br />

un Striptease performatif, l’incontournable chorégraphe<br />

belge Karine Ponties qui prés<strong>en</strong>tera ses merveilles de délicatesse<br />

et de virtuosité dans deux spectacles. Plus proches<br />

de nous, Thierry Baë repr<strong>en</strong>d Je cherchai dans mes poches,<br />

quête très juste d’une belle inspiration autoc<strong>en</strong>trée, créé<br />

au théâtre Durance (voir Zib 47), et les avignonnais du<br />

Collectif 2 temps 3 mouvem<strong>en</strong>ts, après Montpellier Danse<br />

et avant le théâtre Sylvia Montfort, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Et des<br />

poussières…<br />

À découvrir <strong>en</strong>core, Tam Tam du chorégraphe afro jazz James<br />

Carlès et le hip hop contemporain de la jeune compagnie<br />

Melting Force. Et dans RESO@DANSE, au Village du Off<br />

(les 14, 16, 18 et 20 juillet), Emmanuel Serafini animera<br />

des r<strong>en</strong>contres avec une tr<strong>en</strong>taine de chorégraphes prés<strong>en</strong>ts<br />

sur le festival.<br />

Prochain r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong> février pour les 35 ans des Hivernales<br />

avec <strong>en</strong> prévision un marathon Bagouet au Palais<br />

des Papes, et une diffusion hors les murs, au Pavillon Noir<br />

et au Klap.<br />

DE.M<br />

L’été au cdc particulièrem<strong>en</strong>t danse<br />

Avignon<br />

Du 11 au 21 juillet (relâche le 15)<br />

04 90 82 33 12<br />

www.hivernales-avignon.com<br />

Tango<br />

Tous les v<strong>en</strong>dredis soir, et ce jusqu’au<br />

20 juillet, La Rue du Tango pr<strong>en</strong>d ses<br />

quartiers à Marseille. Au programme,<br />

démonstration et initiation, et un bal<br />

gratuit avec Dj ou orchestre, le tout<br />

organisé par une ou plusieurs associations<br />

de tango de la région : le 22<br />

juin à la gare St-Charles avec Tango<br />

bal, le 29 à l’Escale Borély avec Tango<br />

por vos, le 6 juillet sur le Cours Joseph<br />

Thierry avec Carrém<strong>en</strong>t tango, le 13<br />

rue du théâtre français avec Aix <strong>en</strong><br />

tango, et le 20 sur le parvis de la gare<br />

St-Charles pour une clôture animée<br />

par l’orchestre Tango roulotte et le Dj<br />

de tang’aero. Parallèlem<strong>en</strong>t ont lieu<br />

un concert (avec le Spiritango Quartet,<br />

le 27 juin à la Cité de la Musique),<br />

une soirée cinéma et tango <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec l’ASPAS (projection de La<br />

chanteuse de Tango de Diego Vignatti,<br />

le 28 juin à la Cité de la Musique),<br />

une marche urbaine dansée, un<br />

concours photo et vidéo…<br />

8 e édition de La Rue du Tango<br />

Jusqu’au 20 juillet<br />

Marseille<br />

06 69 63 22 44<br />

www.laruedutango.fr


22 FESTIVALS MUSIQUE ACTUELLE | DU MONDE<br />

Mimi<br />

Marseille est une magnifique terre de<br />

festivals, offrant de merveilleux lieux<br />

atypiques. L’édition 2012 (la 27 e !) sur<br />

les îles du Frioul (du 6 au 8 juillet)<br />

s’annonce brûlante et prometteuse.<br />

Pas de souterrains pour se r<strong>en</strong>dre sur<br />

place depuis le vieux port mais déjà<br />

une Nuit du Grand Tunnel (6 juillet)<br />

pour débuter ce marathon expérim<strong>en</strong>tal<br />

avec Atonor (prés<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> ouverture<br />

de chaque nuit), Das Simple et Blurt.<br />

Suivra la Nuit des Kansomnou avec<br />

le très «baroque» Orchestra of spheres<br />

v<strong>en</strong>u tout droit de Nouvelle-Zélande<br />

(7 juillet). Puis la très att<strong>en</strong>due Nuit<br />

du Béton qui Chante : le dimanche 8<br />

juillet on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra le Peirua String<br />

Band, <strong>en</strong>semble de Vanuatu <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />

de création (première mondiale<br />

hors Vanuatu). Ensuite, le Gl<strong>en</strong>n Branca<br />

Ensemble, bi<strong>en</strong> ancré dans New York,<br />

fera figure d’ovni sonore expérim<strong>en</strong>tal.<br />

On n’insistera pas sur les efforts<br />

label développem<strong>en</strong>t durable (tous<br />

sont éco responsables, c’est bi<strong>en</strong>,<br />

mais après tout normal…) et sur le<br />

Mimi bonus (ateliers de cuisine, ballades,<br />

pré-concerts…) : le Mimi se<br />

vit… Traversée aller retour (il vaut<br />

mieux !) et concert : 20€ <strong>en</strong> prév<strong>en</strong>te.<br />

À l’abordage !<br />

F.I.<br />

Festival Mimi<br />

Du 6 au 8 juillet<br />

Îles du Frioul, Marseille<br />

04 95 04 95 50<br />

www.mimifestival2012.amic<strong>en</strong>tre.biz<br />

Nuits de prestige à Istres<br />

Le Pavillon de Grignan déroule le tapis<br />

rouge à des lég<strong>en</strong>des black, pour<br />

un mom<strong>en</strong>t musical dans un cadre<br />

bucolique du XVI e siècle<br />

Après avoir incarné les grands rôles féminins de l’opéra,<br />

puis marqué de sa voix imposante quelques célébrations<br />

historiques -on se souvi<strong>en</strong>t d’elle, place de la Concorde,<br />

<strong>en</strong>veloppée dans un drapeau tricolore et interprétant La<br />

Marseillaise lors du bic<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la Révolution française-,<br />

la soprano Jessye Norman (le 2 juillet) continue<br />

de se produire dans des récitals <strong>en</strong> solo.<br />

La reconversion de Yannick Noah (le 4 juillet, 1 re partie :<br />

Suarez) est plus radicale <strong>en</strong>core. Longtemps personnalité<br />

George B<strong>en</strong>son © Lotfi Rachidi<br />

préférée des Français, le t<strong>en</strong>nisman a depuis conquis les<br />

cœurs d’un large public avec ses chansons prônant la<br />

tolérance et la fraternité.<br />

Mais ce sont deux monstres sacrés du funk et du jazz qui<br />

illumineront ces Nuits d’Istres. George B<strong>en</strong>son et Ahmad<br />

Jamal (le 9 juillet) ont pour point commun leur ville de<br />

naissance, Pittsburgh (P<strong>en</strong>sylvannie, États-Unis). Le premier,<br />

formé au jazz, le délaissa dans sa forme académique<br />

au milieu des années 60, pour lui donner une touche plus<br />

groove. En 1980, il signe le tube Give me the night, produit<br />

par Quincy Jones, samplé par I AM dans Je danse le Mia.<br />

Ahmad Jamal, lui, est tout simplem<strong>en</strong>t l’un des derniers<br />

grands génies du jazz des années 50 et 60, vénéré par<br />

Miles Davis. Puisant dans le blues et la culture afro-américaine,<br />

il a créé son style, celui d’une musique qu’il élabore<br />

<strong>en</strong> la confrontant au sil<strong>en</strong>ce.<br />

Bi<strong>en</strong> que figure du tropicalisme et maître de la bossa nova,<br />

les prestations du brésili<strong>en</strong> Gilberto Gil qui clôturera le<br />

festival (le 14 juillet, première partie: Inna Modja)<br />

laiss<strong>en</strong>t aujourd’hui souv<strong>en</strong>t sur la faim. Mais il compte<br />

parmi les lég<strong>en</strong>des !<br />

T.D.<br />

Nuits d’Istres<br />

Du 2 au 14 juillet<br />

04 42 81 76 00<br />

www.istres.fr<br />

Orchestra of Spheres<br />

© X-D.R.<br />

Rock<br />

Island<br />

Marseille<br />

Voici un nouveau v<strong>en</strong>u qui devrait<br />

faire parler de lui. Le festival pr<strong>en</strong>d<br />

naissance derrière les remparts du<br />

Fort d’Entrecasteaux, qui n’est autre<br />

que la partie supérieure du fort Saint-<br />

Nicolas. Du 28 juin au 1 er juillet, ce<br />

site exceptionnel sera foulé par les<br />

festivaliers amoureux du son mais<br />

aussi de lieux à ciel ouvert et idéalem<strong>en</strong>t<br />

placés ! La première édition de<br />

cet ars<strong>en</strong>al sonore s’annonce électro,<br />

pop, DJ et musiques mixées. La métissée<br />

Mneka et les extra-terrestres<br />

norvégi<strong>en</strong>s Kakkmaddafakka annonceront<br />

la couleur (le 28 juin), Laur<strong>en</strong>t<br />

Garnier, Dj Paul et leurs platines (le<br />

29 juin), les superbes aixoises d’Andromakers<br />

et les hambourgeois<br />

explosifs Digitalism (le 30 juin) et<br />

les confirmés Pony Pony Run Run (le<br />

1 er juillet) feront vibrer les épais murs<br />

imaginés par Vauban pour surveiller<br />

Marseille.<br />

F.I.<br />

Rock Island<br />

Du 28 au 1 er juillet<br />

Fort d’Entrecasteaux, Marseille<br />

www.marseille-rockisland.fr<br />

Andromakers © X-D.R.


Estivales de GardanneOri<strong>en</strong>t express<br />

orchestra © X-D.R<br />

Le 20 juillet l’Ori<strong>en</strong>t Express Orchestra<br />

sera à l’heure pour un concert<br />

gratuit à ne pas rater à partir de<br />

21h30. Pour précéder ce mom<strong>en</strong>t<br />

festif, la fanfare Wonderbrass (et<br />

sa mosaïque d’influ<strong>en</strong>ces de l’Est<br />

et du Sud) mettra le feu dans une<br />

déambulation au cœur de la ville à<br />

partir de 19h. Et avant ? Autant se<br />

mettre <strong>en</strong> appétit lors de Musiques<br />

à Gardanne avec Le pays des galéjeurs<br />

adapté par les Carboni, fidèles<br />

au poste, et le spectacle Ma guitare<br />

s’appelle revi<strong>en</strong>s d’Yvan le<br />

Bolloc’h, le 30 juin.<br />

F.I.<br />

Les Estivales<br />

Le 20 juillet<br />

04 42 65 77 00<br />

www.ville-gardanne.fr<br />

Mus’iterranée<br />

Les jardins du Pavillon V<strong>en</strong>dôme accueilleront du 29 juin au 8 juillet un<br />

festival aux couleurs méditerrané<strong>en</strong>nes qui a choisi ce site merveilleux<br />

pour sa troisième édition. Trois concerts et non des moindres : Saiko Nata<br />

<strong>en</strong>tre classique et Afrique (28 juin), le très festif Por primera vez du Trio<br />

Fernandez (7 juillet) et la dualité classique/flam<strong>en</strong>co, création de<br />

Tchoune par Frasco Santiago (8 juillet).<br />

F.I.<br />

Mus’iterranée<br />

Les 29 juin, 7 et 8 juillet<br />

Pavillon V<strong>en</strong>dôme, Aix<br />

08 92 692 694<br />

www.laboiteamus.com<br />

Saiko Nata © Delphine Bertrand


24<br />

FESTIVALS<br />

Musiks à<br />

Manosque<br />

Le Parc de Drouille à Manosque accueille un festival<br />

haut <strong>en</strong> couleurs du 19 au 24 juillet. Le rev<strong>en</strong>ant<br />

Jimmy Cliff ouvrira les hostilités (19 juillet), suivi<br />

du pop rock de Puggy (20 juillet), du groove inédit<br />

de Caravan Palace (21 juillet), des indémodables<br />

toulousains de Zebda (22 juillet), du romantique<br />

Corneille (23 juillet) et de la révoltée néo-punk Izia<br />

(24 juillet). La gratuité des concerts est de mise<br />

pour cette 27 e édition plus éclectique que jamais,<br />

pariant sur des valeurs sûres, et qui promet une<br />

semaine <strong>en</strong>diablée.<br />

FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

Musiks à Manosque<br />

Du 19 au 24 juillet<br />

04 92 70 34 19<br />

www.adcalaffiche.fr<br />

Déjà quinze ans que la petite île reliée<br />

à Six-Fours par une passerelle accueille<br />

Les Voix du Gaou. Un festival de musiques<br />

actuelles majeur <strong>en</strong> terre<br />

varoise qui connaît, grâce à une programmation<br />

de poids lourds, un succès<br />

expon<strong>en</strong>tiel. Dix soirées éclectiques<br />

MUSIQUE ACTUELLE<br />

Les Escapades<br />

de Font Robert<br />

Lives au Pont<br />

Festival de musiques actuelles, Lives au Pont ne s’installe<br />

pas n’importe où. Le Pont du Gard accueille sous<br />

ses arches monum<strong>en</strong>tales deux nuits exceptionnelles<br />

les 12 et 13 juillet. La seconde édition accueille<br />

<strong>en</strong>tre autres Metronomy, Pony Pony Run Run, The<br />

Kills, Sébasti<strong>en</strong> Tellier et Citiz<strong>en</strong>s pour une première<br />

soirée placée sous le signe du rock et de l’électro.<br />

Emilie Chick, De la Soul, Selah Sue, Breakbot et<br />

Birdy Nam Nam donneront le change le l<strong>en</strong>demain<br />

avec des couleurs soul et hip hop. La classe !<br />

F.I.<br />

Lives au Pont<br />

Les 12 et 13 juillet<br />

Plage rive droite, Pont du Gard<br />

04 66 37 50 99<br />

www.pontdugard.fr<br />

Avis de tempête d’étoiles<br />

La presqu’île paradisiaque du Gaou propose un festival<br />

digne des plus grands avec une programmation de stars<br />

Izia © Paul Schmidt<br />

mêl<strong>en</strong>t stars internationales, pointures<br />

de la scène française et artistes<br />

<strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir.<br />

C’était le cas de ShakaPonk, programmé<br />

<strong>en</strong> première partie de Motörhead,<br />

il y a quatre ans, et qui revi<strong>en</strong>t cet été<br />

<strong>en</strong> tête d’affiche, au côté de Sting,<br />

Gossip © Rankin<br />

Bat Point G © Matthieu Wassik<br />

Pony Pony Run Run © Victor Picon<br />

Gossip, B<strong>en</strong> Harper, LMFAO, Arthur<br />

H, Lee Perry, The Rapture, Beat Assaillant,<br />

Anaïs, Brigitte et bi<strong>en</strong> d’autres.<br />

Au total, une tr<strong>en</strong>taine de concerts<br />

répartis sur deux scènes, juste audessous<br />

des étoiles.<br />

Petite sélection ? Gossip, c’est avant<br />

tout l’audace et le charisme de Beth<br />

Ditto, chanteuse hors-norme dont la<br />

gamme va de la soul au punk <strong>en</strong> passant<br />

par le gospel et le disco.<br />

À défaut de se r<strong>en</strong>ouveler, Sting réorchestre<br />

ses tubes -et surtout ceux de<br />

Police- sur les scènes du monde <strong>en</strong>tier.<br />

Après une tournée avec un orchestre<br />

symphonique, il revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> formation<br />

plus adaptée et ce n’est jamais mauvais.<br />

Si vous ne connaissez pas <strong>en</strong>core Asaf<br />

Avidan, courez le découvrir. Avec une<br />

voix située quelque part <strong>en</strong>tre Janis<br />

Joplin et Jeff Buckley, ce jeune représ<strong>en</strong>tant<br />

de la scène folk/rock<br />

israéli<strong>en</strong>ne peut provoquer quelques<br />

frissons. Avec B<strong>en</strong> Harper, les frissons,<br />

on est habitué. Les amateurs de<br />

reggae sont bi<strong>en</strong> servis avec une palette<br />

assez nuancée <strong>en</strong>tre Alborosie,<br />

Les festivités de Font Robert des sont muées <strong>en</strong><br />

Escapades… Les communes de Château-Arnoux/<br />

Saint-Auban et Peyruis prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à la Ferme deux<br />

jours de festival gratuit, différ<strong>en</strong>t, misant sur des<br />

couleurs sonores éloignées du mainstream. La compagnie<br />

Nine Spirit de Raphaël Imbert et son jazz<br />

festif (6 juillet) et la Guinée de Ba Cissoko, sans<br />

compter le hip-hop musette de Bat Point G (7 juillet)<br />

animeront le théâtre de verdure de la magnifique<br />

ferme de Font Robert, superbe édifice du XVIème<br />

siècle.<br />

F.I.<br />

Les Escapades de Font Robert<br />

Du 5 au 7 juillet<br />

Château-Arnoux/Saint-Auban<br />

et Peyruis<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

Lee Perry ou <strong>en</strong>core Macka B. Ceux<br />

qui préfèr<strong>en</strong>t les jeunes filles <strong>en</strong> auront<br />

aussi pour leur arg<strong>en</strong>t avec Anaïs,<br />

Irma et les duos féminins (féministes ?)<br />

Andromakers, Brigitte et Isaya.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Les Voix du Gaou<br />

Du 16 au 28 juillet<br />

Île du Gaou, Six-Fours<br />

04 91 80 10 89<br />

www.voixdugaou.fr<br />

Africa Fête<br />

Les 29 et 30 juin, r<strong>en</strong>dez vous au<br />

square Léon Blum sur la Canebière<br />

pour fêter l’Afrique. Cette huitième<br />

édition, gratuite de surcroit, vibrera<br />

aux rythmes de Kora Jazz Band, La Y<br />

Ka, Keloumake, Seydou Dramé, Sia<br />

Tolno et Demba Tandia. On n’oublie<br />

pas les afters au Mundo K’Fe et les<br />

masterclass d’Abdoulaye Kouyaté. F.I.<br />

www.africafete.com


Chromatiques<br />

Salon de musique<br />

Carmina Burana, Laur<strong>en</strong>t Voulzy, Les Têtes raides,<br />

Nolw<strong>en</strong>n Leroy… Le château de l’Empéri ressemblerait<br />

presque à l’Olympia !<br />

Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce et sa forteresse du XI e siècle<br />

accueill<strong>en</strong>t l’œuvre monum<strong>en</strong>tale de Carl Off le 15<br />

juillet, interprétée par c<strong>en</strong>t choristes, accompagnés<br />

de deux pianos et six percussions.<br />

La chanson française repr<strong>en</strong>dra ses droits avec l’éternel<br />

compagnon de route d’Alain Souchon qui vi<strong>en</strong>t<br />

prés<strong>en</strong>ter les titres de son dernier album Lys and Love<br />

(le 17 juillet). Avec ce disque, Laur<strong>en</strong>t Voulzy sort<br />

<strong>en</strong>fin de ses compilations de reprises et pr<strong>en</strong>d le<br />

risque d’expérim<strong>en</strong>ter. Les inconditionnels de Rockollection,<br />

Belle-Île-<strong>en</strong> mer et autre Le soleil donne n’ont<br />

pas de souci à se faire, les tubes de l’auteur à succès<br />

ne manqu<strong>en</strong>t pas à l’appel.<br />

Changem<strong>en</strong>t de registre avec les Têtes raides (le<br />

Michel Jonasz © X-D.R.<br />

Le festival de la couleur, ou les Chromatiques de<br />

Fos-sur-Mer vous donn<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dez-vous du 5 au 8<br />

juillet. Comme tous les ans depuis 2005, la ville se<br />

pare d’une couleur particulière, le turquoise cet été,<br />

pour une Fos histoire à suivre et à vivre p<strong>en</strong>dant 4<br />

jours sous la houlette de Sydney Production. Dès<br />

18h01 le 5 juillet, <strong>en</strong> voiture avec la Parade Turquoise,<br />

ou <strong>en</strong>core la Fos-histoire d’Ulysse (22h31). Démonstration<br />

et activité de cerfs-volants à 13h02<br />

pétante, et concert de Michel Jonasz à la Villa des<br />

Pins à…. 22h02 le 6 juillet. Apéro jazz manouche,<br />

zumba et soirée Ibiza le 7 juillet <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant, le<br />

l<strong>en</strong>demain (8 juillet), le village des chromatiques à<br />

17h04, l’Harmonie Turquoise (18h34) et le spectacle<br />

pyrotechnique sonorisé sur les rives de l’étang<br />

de l’Estomac dès 22h34 ! Si vous voulez croiser la<br />

Compagnie Soukha, la Compagnie Calorifère, Fan de<br />

Boucan, le Claude Saragossa Orchestra, les Flangers,<br />

les Vaguabondes, la Compagnie CME ou <strong>en</strong>core<br />

la Compagnie Ek Lek Tik, r<strong>en</strong>dez vous à Fos !<br />

F.I.<br />

Les Chromatiques de Fos<br />

du 5 au 8 juillet<br />

04 42 47 71 96<br />

www.leschromatiques.fr<br />

20 juillet), figure de proue de la chanson à textes issue<br />

du rock alternatif. Eux aussi dotés d’un nouvel opus,<br />

L’an demain, un album «plus personnel dans l’écriture,<br />

moins frontal politiquem<strong>en</strong>t, plus poétique», selon<br />

les mots du chanteur Christian Olivier. À noter ou<br />

pas, la v<strong>en</strong>ue de Nolw<strong>en</strong>n Leroy (le 27 juillet), ex<br />

star-académici<strong>en</strong>ne, qui a trouvé un bon filon commercial<br />

<strong>en</strong> se réappropriant le répertoire traditionnel<br />

de sa région d’origine, la Bretagne.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Scènes à l’Emperi<br />

Les 15, 17, 20 et 27 juillet<br />

Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 90 56 00 82<br />

www.salondeprov<strong>en</strong>ce.fr<br />

FESTIVALS<br />

Musique<br />

<strong>en</strong> plein air<br />

«Partager le plaisir de la musique, créer des mom<strong>en</strong>ts<br />

de r<strong>en</strong>contres et d’échanges <strong>en</strong>tre les habitants des<br />

différ<strong>en</strong>tes communes et mettre <strong>en</strong> scène des artistes<br />

du territoire», tel était le souhait des élus d’Agglopole<br />

Prov<strong>en</strong>ce lorsqu’ils créèr<strong>en</strong>t Les Musicales <strong>en</strong><br />

2005. Et force est de constater que la manifestation<br />

est appréciée des habitants des 17 communes concernées,<br />

avec plus de 2900 spectateurs ayant assisté aux<br />

concerts gratuits l’été dernier.<br />

Jusqu’au 12 juillet, jazz, musiques du monde et musiques<br />

actuelles transform<strong>en</strong>t les places, parvis et<br />

théâtres de verdure <strong>en</strong> scènes de plein air : le jazz manouche<br />

de Made In se posera à Alleins et Saint-Chamas,<br />

celui de Cesar Swing à Aurons ; la rumba congolaise<br />

de Papa Dickinson à Pelissanne; du jazz vocal<br />

avec Doodlin’ à La Fare et Velaux, et avec Jazzmin 4tet<br />

à Vernègues ; du reggae avec Jo Corbeau à Eyguières<br />

et avec Amandla à Charleval ; les airs latino<br />

de Caminos <strong>en</strong>chanteront Lançon, et clôtureront<br />

le festival à Salon, avec des invités !<br />

DO.M.<br />

Les Musicales<br />

Jusqu’au 12 juillet<br />

Agglopole Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 90 44 85 85<br />

www.agglopole-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />

Doodlin' © X-D.R.<br />

25


26 FESTIVALS<br />

JAZZ | DU MONDE<br />

Sous les platanes<br />

Un des premiers r<strong>en</strong>dez-vous jazz de l’été pr<strong>en</strong>d ses<br />

aises à Vitrolles, pour un festival à taille humaine,<br />

au caractère vraim<strong>en</strong>t singulier, garantissant un<br />

accueil dét<strong>en</strong>du du public et une programmation<br />

musicale de grande qualité.<br />

Accès aux personnes à mobilité réduite, parking,<br />

restauration, le Parc du Domaine de Fontblanche est<br />

un lieu chargé de bonnes ondes ! Par la prés<strong>en</strong>ce<br />

des gardi<strong>en</strong>s géants que sont les platanes pluric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires,<br />

ce havre propice offre une excell<strong>en</strong>te<br />

écoute et une liberté de circulation autour des<br />

événem<strong>en</strong>ts qui se succèd<strong>en</strong>t durant les soirées.<br />

Trois jours d’une programmation musicale d’excep<br />

tion durant lesquels on aura l’occasion de faire le<br />

plein de découvertes. De plus l’association Charlie<br />

Free et le collectif d’artistes Candela prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

des installations d’art contemporain qui augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

d’autant la dim<strong>en</strong>sion poétique du lieu, pour<br />

une plus grande ouverture culturelle et dans le but<br />

de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des passerelles <strong>en</strong>tre musique<br />

jazz et expression plastique.<br />

Au programme :<br />

Le 6 juillet dès 19h : un 4tet <strong>en</strong> fanfare, La Nouvelle<br />

collection déambule dans le parc. À 21h la<br />

pianiste Perrine Mansuy <strong>en</strong> 4tet avec la chanteuse<br />

Dave Holland © Drew Gor<strong>en</strong><br />

Marion Rampal pour Vertigo Songs. À 22h15 la<br />

formation Electric «Prism» avec le contrebassiste Dave<br />

Holland, le personnage emblématique de la soirée<br />

avec Craig Taborn au piano et F<strong>en</strong>der Rhodes, Kevin<br />

Eubanks à la guitare et Eric Harland à la batterie.<br />

Le 7 juillet dès 18h les 4 musici<strong>en</strong>s explosifs<br />

d’Actuum, puis à 19h30 Sardar Orkestra, un sextet<br />

avec Christophe Leloil, Fabi<strong>en</strong> G<strong>en</strong>ais, Fred Pichot...,<br />

à 21h un jazz des Balkans <strong>en</strong> compagnie de la<br />

chanteuse Elina Duni 4tet et à 22h15 la tradition<br />

soufi revisitée avec le oud et la voix de Dhafer<br />

Youssef <strong>en</strong> 4tet.<br />

Le 8 juillet dès 18h les 110 élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> musique<br />

par le 4tet La Table de M<strong>en</strong>deleïev, à 19h30 7 musici<strong>en</strong>s-comédi<strong>en</strong>s<br />

décalés de la Rhinofanpharyngite,<br />

à 21h la jeune et tal<strong>en</strong>tueuse violoniste Fiona<br />

Monbet 5tet…. une grande surprise ! Et à 22h30<br />

le jazz gitan d’aujourd’hui avec le 5tet d’Angelo<br />

Debarre clôturera ce Festival.<br />

DAN WARZY<br />

Charlie Jazz Festival<br />

Du 6 au 8 juillet Vitrolles<br />

04 42 79 63 60<br />

www.charliejazzfestival.com<br />

Jazz îli<strong>en</strong> Saint Raph’ 31<br />

Sarah Quintana © Bob Coscarelli<br />

De belles surprises et des mom<strong>en</strong>ts de grâce sont<br />

att<strong>en</strong>dus lors du 11 e Festival de Jazz de Porquerolles.<br />

Dès le 10 juillet, dans le Fort St Agathe,<br />

B<strong>en</strong>jamin Sanz, un batteur impétueux et son 4tet<br />

donnera le départ du festival suivi par un géant,<br />

Gregory Porter <strong>en</strong> quartet avec Stéphane Belmondo.<br />

Le 11 juillet, Sarah Quintana évoquera par sa<br />

voix la Louisiane d’aujourd’hui. Fusion de jazz et<br />

de percussions latines <strong>en</strong>suite avec le 5tet de Marc<br />

Ribot y Los Cubanos Postizos. Le 12 juillet, 30 minutes<br />

pour convaincre public et jury, pour le vainqueur<br />

du Tremplin Jazz à v<strong>en</strong>ir (voir Zib 52). Seconde partie<br />

de la soirée avec Anthony Joseph & the Spasm<br />

Band auquels se joindra Archie Shepp dans un<br />

funk libertaire aux inspirations multiples. Le 13<br />

juillet, le 4tet Palatino piloté par Aldo Romano<br />

suivi de Francesco Bearzatti dans un hommage,<br />

sauce rock-décalée, à Thelonius Monk.<br />

Le 14 juillet, de la flûte de Michel Edelin avec le<br />

trio Kuntu, sortiront <strong>en</strong>core des solos uniques. Et<br />

apparaîtra <strong>en</strong>suite la chanteuse de blues et de<br />

gospel La Velle et ses musici<strong>en</strong>s qui accueilleront<br />

à nouveau Archie Shepp vers un feu d’artifice rivalisant<br />

avec les étoiles. De nombreuses animations<br />

sont égalem<strong>en</strong>t prévues durant la journée ainsi que<br />

des événem<strong>en</strong>ts autour de Lady Day à la Médiathèque<br />

de Hyères.<br />

DAN WARZY<br />

Le prix de la place compr<strong>en</strong>d la traversée <strong>en</strong> bateau au<br />

départ de la Tour Fondue<br />

Jazz à Porquerolles<br />

Du 10 au 14 juillet<br />

06 31 79 81 90<br />

www.jazzaporquerolles.org<br />

Marc Ribot © Barbara Rigon<br />

King Pleasure © Merlin Daleman<br />

Quatre jours durant, pas un quartier de la ville de<br />

Saint-Raphaël ne sera oublié et se verra dynamisé<br />

par les déambulations de fanfares ou de concerts de<br />

jazz, <strong>en</strong> soirée et même après, l’after, à la salle Félix<br />

Martin pour les amoureux de la nuit. C’est la 31 e<br />

édition du Festival des Jazz. Le 5 juillet, projection<br />

du film Swing Ciné au cinéma Le Lido. Série de<br />

concerts «Jazz sous l’Olivier» à 19h sur le parvis<br />

des Templiers avec The Jazz Spirituals (6 juillet) et<br />

GoualchTrio (7 juillet), suivi à 21h30 du concert au<br />

Jardin Bonaparte des King pleasure & the Biscuits<br />

Boys (6 juillet) et Craig Adams (7 juillet). Dernier<br />

jour (8 juillet), animation par le Brass Band sur le<br />

port Santa Lucia à 19h30. Le concert de clôture sur<br />

l’agora du Palais des Congrès sera assuré par le Big<br />

Band Nice Jazz Orchestra.<br />

D.W.<br />

Festival des Jazz<br />

Du 5 au 8 juillet<br />

Saint-Raphaël<br />

04 94 82 15 00<br />

www.ville-saintraphael.fr


Chouette ! une heure de cours !<br />

Durant le Off d’Avignon, La Manut<strong>en</strong>tion propose<br />

dans les locaux de l’AJMI une série de<br />

concerts-performance réalisé par le pianiste<br />

Antoine Hervé. Ceux-ci consist<strong>en</strong>t à faire appréh<strong>en</strong>der<br />

l’art de grands jazzm<strong>en</strong> tels Bill Evans,<br />

McCoy Tyner, Duke Ellington, Keith Jarrett, Oscar<br />

Peterson ou <strong>en</strong>core le blues ou le boogie. Les leçons<br />

de jazz d’Antoine Hervé, qui ont fait l’objet<br />

d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts, de plusieurs DVD, abord<strong>en</strong>t le<br />

Antoine Hervé © Philippe Levy<br />

style d’un musici<strong>en</strong> au travers de récits de vie,<br />

d’analyse de technique et de langage, avec une<br />

grande efficacité démonstrative, toujours agrém<strong>en</strong>tée<br />

d’une pointe d’humour. Pour les amateurs<br />

curieux et les mélomanes avertis !<br />

D.W.<br />

La Leçon de jazz<br />

Du 8 au 28 juillet à 18h30<br />

Le Blues et le Boogie les dimanches<br />

Oscar Peterson les lundis<br />

Bill Evans les mardis<br />

Thelonius Monk les mercredis<br />

Duke Ellington les jeudis<br />

Dave Brubeck les v<strong>en</strong>dredis<br />

Keith Jarrett les samedis<br />

La Manut<strong>en</strong>tion, Avignon<br />

04 90 860 861<br />

www.jazzalajmi.com<br />

www.antoineherve.com<br />

La Seyne-sur-Caraïbes<br />

Le Fort Napoléon transformé <strong>en</strong> Casa de la musica,<br />

ces lieux emblématiques de la culture cubaine ?<br />

C’est <strong>en</strong> tous cas l’esprit de la treizième édition<br />

du festival cubain organisé par l’association Bayamo,<br />

du 16 au 22 juillet, à La Seyne-sur-Mer.<br />

Bayamo, c’est aussi le nom d’une ville de la partie<br />

ori<strong>en</strong>tale de l’île qui a donné son nom à l’hymne<br />

national, La Bayamesa.<br />

La scène c<strong>en</strong>trale accueillera les concerts de<br />

Habana D’Primera, Alain Daniel, G<strong>en</strong>te de Zona,<br />

Pupy y los que Son Son ou <strong>en</strong>core Caña Santa et<br />

son invité Eriberto Cruz. Une multitude d’autres<br />

animations sont proposées comme des expositions<br />

de peinture et de photographies avec des<br />

artistes contemporains cubains ainsi que des<br />

confér<strong>en</strong>ces sur l’histoire de la musique ou la religion.<br />

Sans oublier les stages de pratique artistique qui<br />

font partie de l’art de vivre de l’île : percussions<br />

cubaines, son, salsa, yoruba (danse afro-cubaine).<br />

Fidèle au s<strong>en</strong>s illimité des Cubains pour la fête,<br />

Maussane cubain<br />

Les rythmes latinos vont ret<strong>en</strong>tir le 29 juin à Maussane<br />

le temps d’une Fiesta de Cuba. La musique<br />

cubaine est l’invitée d’honneur avec le groupe<br />

Son Trinidad, du nom d’une célèbre ville au c<strong>en</strong>tre<br />

de l’île de la révolution. Musici<strong>en</strong>s et chanteurs,<br />

Sista Monica © X-D.R.<br />

G<strong>en</strong>te De Zona © Mario Leclere<br />

chaque concert se poursuit par un after au<br />

Capitole, avec DJ et mojitos. Mais att<strong>en</strong>tion, les<br />

fumeurs de Havane devront rester <strong>en</strong> terrasse !<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Festival cubain<br />

06 28 90 24 76<br />

www.bayamo.fr<br />

les membres de cette formation offr<strong>en</strong>t une<br />

interprétation assez personnelle du son cubain,<br />

notamm<strong>en</strong>t dans l’utilisation des percussions. Sous<br />

la direction d’Adiel Castillo Aguilera, le septet<br />

propose des compositions originales qui nous<br />

plong<strong>en</strong>t dans les ambiances uniques de ce coin<br />

des Caraïbes. Invitation à la danse et au partage,<br />

«Fiesta de Cuba» est la première des cinq soirées<br />

du Festival des Alpilles, qui se poursuivra le 12<br />

juillet par une soirée blues avec Sista Monica et<br />

Godfathers, à Lamanon.<br />

T.D.<br />

Festival des Alpilles<br />

Du 29 juin au 23 août<br />

04 90 54 85 65<br />

www.festival.alpilles.fr


28<br />

FESTIVALS<br />

Pour son périple estival au pays de<br />

Cézanne, l’Orchestre Philharmonique<br />

du Pays d’Aix (dir. Jacques<br />

LYRIQUE | SYMPHONIQUE<br />

Les Illustres, les exhumés<br />

et les polymorphes<br />

Le Festival d’Aix<br />

est att<strong>en</strong>du par les curieux<br />

d’opéras appréciant les belles<br />

voix, mais aimant aussi<br />

découvrir des lectures originales<br />

du répertoire par de grands<br />

metteurs <strong>en</strong> scène<br />

Tournée fantastique<br />

À Aix, Mozart est toujours à l’honneur ! On affiche deux<br />

opus du Salzbourgeois. D’abord un monum<strong>en</strong>t : Les<br />

Noces de Figaro <strong>en</strong>luminées par les touches baroquisantes<br />

du Cercle de l’Harmonie (orchestre) et<br />

des Arts Florissants (chœur) dirigés par Jérémie<br />

Rohrer. Les décors sont signés Chantal Thomas pour<br />

une mise <strong>en</strong> scène de Richard Brunel. On y <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d,<br />

<strong>en</strong>tre autres, le baryton Paolo Szot (Le Comte), la<br />

soprano Patricia Petibon (Suzanne) ou la basse<br />

Mario Luperi (Bartolo)…<br />

La Finta Giardiniera (La Fausse Jardinière) est bi<strong>en</strong><br />

moins courue. L’opéra buffa fut composé alors que<br />

Wolfgang n’avait que 18 ans. On découvre cet ouvrage<br />

rare dirigé par Andreas Spering et mis <strong>en</strong><br />

scène par Vinc<strong>en</strong>t Boussard.<br />

La sphère baroque croule <strong>en</strong> l’ère Bernard Foccroulle !<br />

David et Jonathas de Marc-Antoine Charp<strong>en</strong>tier est<br />

dirigé par l’inusable William Christie, quand Andreas<br />

Homoki propose une version scénique exceptionnelle<br />

de la tragédie biblique exhumée <strong>en</strong> 1981<br />

après trois siècles d’oubli.<br />

On att<strong>en</strong>d ce que donneront les chanteurs et musici<strong>en</strong>s<br />

de l’Académie baroque europé<strong>en</strong>ne d’Ambronay<br />

(dir. Leonardo Garcia Alarcon) dans la farce <strong>en</strong> un<br />

acte La cambiale di matrimonio de Rossini, mise <strong>en</strong><br />

espace par Stephan Grögler, comme ceux de l’Académie<br />

europé<strong>en</strong>ne de Musique dans la fantaisie<br />

lyrique de Ravel/Colette : L’Enfant et les Sortilèges<br />

(direction musicale Didier Puntos et mise <strong>en</strong> scène<br />

Arnaud Meunier).<br />

Fidèle à sa mission de création d’un répertoire contemporain,<br />

la manifestation propose deux productions :<br />

George B<strong>en</strong>jamin dirige le Mahler Chamber Orchestra<br />

et son propre opéra Writt<strong>en</strong> on Skin, inspiré<br />

d’une lég<strong>en</strong>de occitane du XII e siècle, alors qu’on<br />

découvre un opus tiré de l’histoire des Black Panthers,<br />

né de la r<strong>en</strong>contre d’artistes, collectif polymorphe<br />

réuni autour du plastici<strong>en</strong> Jean-Michel Bruyère :<br />

Une Situation Huey P.Newton.<br />

Les concerts<br />

À côté des opéras, le festival propose de magnifiques<br />

concerts, souv<strong>en</strong>t plus abordables. On se bousculera<br />

à nouveau pour écouter le London Symphony<br />

Orchestra dirigé par Valery Gergiev : deux soirées<br />

où l’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d le violon de Nicolaj Znaider (Concerto<br />

de Tchaïkovski) et la soprano R<strong>en</strong>ée Fleming !<br />

Les Arts Florissants sous les baguettes de William<br />

Christie et Paul Agnew font chanter le baroque<br />

français de Charp<strong>en</strong>tier, Lully, Rameau… Le Mahler<br />

Chalmeau) prés<strong>en</strong>te un fleuron du<br />

romantisme musical. En 1830, Hector<br />

Berlioz, amoureux d’une actrice<br />

© Agnès Mellon<br />

irlandaise, imagine une œuvre <strong>en</strong><br />

partie autobiographique. Il décrit, <strong>en</strong><br />

musique, les affres et délires d’un<br />

artiste obnubilé par la passion amoureuse.<br />

C’est une sorte de poème<br />

symphonique, épousant le cadre d’une<br />

structure sonate <strong>en</strong> cinq mouvem<strong>en</strong>ts,<br />

où l’irrationnel pr<strong>en</strong>d le pas<br />

sur le réel. Dans sa Symphonie fantastique<br />

résonn<strong>en</strong>t les rêveries du héros<br />

romantique, sa fatale solitude, les<br />

arpèges de harpes d’un bal fantasmé<br />

et le cauchemar psychédélique d’un<br />

crime passionnel conduisant au «supplice»,<br />

vers les coups funèbres et<br />

diaboliques d’un Dies Irae délirant…<br />

L’<strong>en</strong>trée est libre, et le plaisir sonore<br />

garanti !<br />

J.F.<br />

Le London Symphony Orchestra <strong>en</strong> concert au GTP © JC Carbonne<br />

Chamber Orchestra avec Pierre-Laur<strong>en</strong>t Aimard,<br />

l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée (dir.<br />

François Xavier Roth) et le baryton Thomas Dolié<br />

complèt<strong>en</strong>t le versant symphonique du programme.<br />

Les récitals ou la musique chambre parachèv<strong>en</strong>t<br />

l’affiche avec Michel Bouvard (orgue), Marc Coppey<br />

(violoncelle), Béatrice Martin (clavecin), Mari<br />

Eriksmo<strong>en</strong> (soprano), Eric Le Sage et Frank Braley<br />

(pianos), Alexandre Tharaud dans une Nuit Ravel<br />

avec le Trio Dali, une Soirée Satie (mise <strong>en</strong> scène<br />

Jean Bellorini), et des musiques du monde andalouses<br />

ou d’Azerbaïdjan…<br />

Le festival accompagne <strong>en</strong>fin des jeunes tal<strong>en</strong>ts,<br />

comme les Lauréats HSBC de l’Académie Europé<strong>en</strong>ne<br />

de Musique, véritable foyer d’artistes lyriques<br />

qu’on découvre <strong>en</strong> juillet.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Festival International d’Art Lyrique<br />

Du 5 au 27 juillet<br />

Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

08 20 922 923<br />

www.festival-aix.com<br />

Place de l’Archevêché. Aix.<br />

Le 21 juin<br />

Château-Bas. Mimet. Le 22 juin<br />

Jardins d’Albertas. Bouc-Bel-Air.<br />

Le 26 juin<br />

Ecole maternelle. Jouques.<br />

Le 27 juin<br />

Parc du Château. Le Tholonet.<br />

Le 29 juin<br />

Théâtre de Verdure. Peynier.<br />

Le 30 juin<br />

Cour du Château. Trets. Le 4 juillet<br />

Théâtre de Verdure. Vauv<strong>en</strong>argues.<br />

Le 7 juillet<br />

Château de Garidel. Coudoux<br />

Le 8 juillet<br />

Concerts à 21h<br />

www.legrandtheatre.net<br />

www.orchestre-philharmoniqueaix.com


30<br />

FESTIVALS<br />

Le King’s Consort, la soprano Sophie<br />

Junkerinterprèt<strong>en</strong>t des extraits d’opéras<br />

de Ha<strong>en</strong>del <strong>en</strong> compagnie de Crispian<br />

Steele-Perkins, spécialiste de<br />

la trompette baroque (Les grandes<br />

héroïnes de Ha<strong>en</strong>del le 26 juin à 21h.<br />

Collégiale St-Pierre à Six-Fours). On<br />

part du côté de l’Arg<strong>en</strong>tine, par le périphérique<br />

sur les hauteurs de Toulon,<br />

pour un voyage au son du bandonéon<br />

du Quatuor Cali<strong>en</strong>te, de la voix de Sandra<br />

Rumolino, du «Tango nuevo» de<br />

Piazzolla et consort (le 30 juin à 21h30.<br />

Théâtre de Verdure au Faron). On<br />

desc<strong>en</strong>d vers la Tour Royale pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />

Philippe Cassard : au piano il<br />

joue, analyse et comm<strong>en</strong>te les quatre<br />

Impromptus D.935 de Schubert et<br />

autant de pièces de Debussy liées au<br />

thème de l’eau (le 4 juillet à 21h30.<br />

LYRIQUE | SYMPHONIQUE | CHAMBRE<br />

Harmonies varoises<br />

Le Festival estival 2012 se poursuit à Toulon<br />

et Six-Fours pour une belle série de concerts<br />

Tour Royale à Toulon). Retour sur les<br />

fortifications de Six-Fours pour les<br />

polyphonies sacrées et profanes du<br />

Chœur d’hommes de Sartène dirigé<br />

par Jean-Paul Poletti (le 7 juillet à<br />

21h. Collégiale St-Pierre à Six-Fours).<br />

On fait <strong>en</strong>fin un dernier aller-retour<br />

pour deux grands interprètes français :<br />

Laur<strong>en</strong>t Korcia au violon (Les Quatre<br />

Saisons le 10 juillet à 21h30. Tour<br />

Royale à Toulon) et Gautier Capuçon<br />

au violoncelle pour un programme<br />

concertant (le 16 juillet à 21h. Collégiale<br />

St-Pierre à Six-Fours).<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

62 e Festival estival de Toulon<br />

Jusqu’au 16 juillet<br />

04 94 93 55 45<br />

www.festivalmusiquetoulon.com<br />

Philippe Cassard © Vinc<strong>en</strong>t Catala<br />

Réinv<strong>en</strong>ter l’opéra<br />

champêtre<br />

Dans un lieu exceptionnel, le Couv<strong>en</strong>t des Minimes<br />

à Pourrières, au pied de la Sainte Baume, des<br />

bénévoles ont su convaincre de jeunes artistes professionnels<br />

de donner un second souffle à des<br />

ouvrages oubliés. Depuis 2005, le miracle a lieu.<br />

Des repas à thèmes sous les marronniers complices,<br />

impliquant les habitants du village et de la région,<br />

précèderont cette année deux ouvrages lyriques qui<br />

illustreront l’historique Guerre des Bouffons, qui<br />

ori<strong>en</strong>ta le g<strong>en</strong>re : l’opera buffa itali<strong>en</strong>, mélodique<br />

et léger déf<strong>en</strong>du par Rousseau, s’y opposait à la<br />

tragédie lyrique française, élégante et plus sérieuse,<br />

déf<strong>en</strong>due par Rameau. La Servante Maîtresse de<br />

Pergolèse et Le Tableau parlant de Grétry sont<br />

Monique Borelli © X-D.R.<br />

deux ouvrages assez courts, qui seront prés<strong>en</strong>tés<br />

successivem<strong>en</strong>t chaque soir. Luc Coadou, à la<br />

direction et Bernard Grimonet, à la mise <strong>en</strong> scène,<br />

donneront l’élan nécessaire aux instrum<strong>en</strong>ts et aux<br />

jeunes chanteurs pour sortir de cette querelle et<br />

apprécier l’univers musical de ces deux œuvres,<br />

miroirs de clichés qui souv<strong>en</strong>t perdur<strong>en</strong>t...<br />

YVES BERGÉ<br />

L’Opéra au Village<br />

Pourrières, Var<br />

Les 16, 18, 20, 22, 24 juillet à 20 h<br />

04 94 78 50 35<br />

www.loperaauvillage.fr<br />

Sol<strong>en</strong>ne Paidassi © Alexandre Moulard<br />

Accords <strong>en</strong> pastorale<br />

Le festival Musique à la Ferme s’étale<br />

désormais sur une dizaine de jours,<br />

et investit divers lieux du Lançonnais.<br />

L’anci<strong>en</strong>ne bergerie du domaine<br />

de Château-Virant accueille trois<br />

concerts (11, 13 et 15 juillet). Au programme<br />

: les Variations Goldberg de<br />

Bach dans une transcription pour trio<br />

à cordes, un récital du contre-ténor<br />

Théophile Alexandre et des Sonates<br />

de Mozart lues à la lumière baroque<br />

par Alice Pierrot (violon baroque) et<br />

Jean-Marc Aymes (clavecin).<br />

On fait quelques kilomètres pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />

un répertoire hispanique dans<br />

lequel la chanteuse Françoise Atlan<br />

s’associe au guitariste flam<strong>en</strong>co Juan<br />

Carmona pour mêler Falla et Lorca<br />

(Le 12 juillet, Maison de retraite St-<br />

Jean, La Fare-les-Oliviers).<br />

Un spectacle jeune public (Flûte, petit<br />

piano et grands <strong>en</strong>fants. Les 19 et 20<br />

juillet à 11h, Médiathèque du Roulage)<br />

et les traditionnels concerts de<br />

musique de chambre (17, 19 et 21<br />

juillet, Grange de la Chèvrerie) avec<br />

Sol<strong>en</strong>ne Paidassi, Laur<strong>en</strong>t Wagschal<br />

ou Amanda Favier, complèt<strong>en</strong>t une<br />

affiche à vivre dans une ambiance<br />

bucolique !<br />

J.F.<br />

5 e festival Musique à la Ferme<br />

Pays Lançonnais<br />

Du 11 au 21 juillet<br />

04 90 45 71 32<br />

www.musiquealaferme.com


32<br />

FESTIVALS<br />

Le millésime et les années<br />

Les Chorégies d’Orange, condamnées à un autofinancem<strong>en</strong>t<br />

massif (80%), et donc au succès populaire<br />

dans un amphithéâtre sublime et imm<strong>en</strong>se, continu<strong>en</strong>t<br />

de jouer le rôle de diffuseur constant d’un<br />

répertoire inamovible… qu’on goûte chaque année<br />

avec autant de plaisir comme une madeleine qui n’est<br />

jamais rance, et ne perd pas sa saveur. Les plateaux<br />

sont si beaux ! Au programme donc deux opéras de<br />

Puccini : Bohême (Inva Mulla, Vittorio Grigolo, Ludovic<br />

Tézier…), avec l’orchestre Philarmonique de<br />

Radio-France, direction Myung Whun Chung, les 7<br />

et 10 juillet 21h45, Turandot (Lise Lindstrom, Roberto<br />

Alagna, Maria Luigi Borsi…), où l’ONF est<br />

dirigé par Michel Plasson, les 28 et 31 juillet 21h30.<br />

Pour compléter, le Requiem de Mozart, direction<br />

Myung Whun Chung, le 13 juillet 21h45, et la Petite<br />

Messe Sol<strong>en</strong>nelle de Rossini, direction Samuel<br />

Coquard avec son chœur Asmara, les 20 et 21 juillet<br />

Jardins<br />

<strong>en</strong>chantés<br />

Deux r<strong>en</strong>dez-vous musicaux<br />

magnifi<strong>en</strong>t les jardins d’Albertas<br />

à Bouc-Bel-Air<br />

Cimes traversières<br />

Dans les Hautes-Alpes, sur le territoire<br />

de la Vallée du Champsaur et du<br />

massif des Écrins, le festival de Chaillol<br />

donne à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre toutes les musiques,<br />

du classique au jazz, <strong>en</strong> passant par<br />

le tango et les musiques du monde…<br />

Du jazz lyrique <strong>en</strong> ouverture, pour un<br />

Round about Bill, des standards de<br />

Bill Evans arrangés par Manuel Rocheman,<br />

qui est aussi au piano, et le<br />

baryton Laur<strong>en</strong>t Naouri. Du romantique<br />

qui traverse les siècles avec une<br />

carte blanche à Ivan Solano, compositeur<br />

et clarinettiste espagnol qui<br />

propose un récital composé autour de<br />

la Sonate de Johannes Brahms et des<br />

pièces pour clarinette et piano de<br />

François Meïmoun (compositeur <strong>en</strong><br />

résid<strong>en</strong>ce à Chaillol <strong>en</strong> 2012, que l’on<br />

retrouve au fil des jours dans la programmation)<br />

; et <strong>en</strong> clôture avec le<br />

Quatuor Ardeo, Ingrid Scho<strong>en</strong>laub<br />

au violoncelle et Manuel Hoffer à<br />

LYRIQUE | SYMPHONIQUE | CHAMBRE<br />

Classés Monum<strong>en</strong>t Historique, les jardins de Bouc-<br />

Bel-Air associ<strong>en</strong>t «à la grande tradition des jardins<br />

itali<strong>en</strong>s de la r<strong>en</strong>aissance, l’esprit du jardin à la française<br />

et une adaptation aux contraintes du climat<br />

prov<strong>en</strong>çal». Naturellem<strong>en</strong>t organisé comme un théâtre,<br />

avec ses prom<strong>en</strong>ades <strong>en</strong>cadrant une succession de<br />

terrasses, le jardin constitue un écrin idéal pour<br />

des concerts de plein air. En 2012, les bosquets, son<br />

parterre et son potager, résonn<strong>en</strong>t aux sons percutés<br />

du duo de piano Zarifian & Bukudjian (le 27<br />

quatuor Ardeo © Maia Brami<br />

21h30. Enfin un Concert lyrique : Diana Damrau,<br />

soprano, Béatrice Uria-Monzon, mezzo-soprano,<br />

l’orchestre National de France, direction Michel Plasson,<br />

le 30 juillet 21h30. On ne peut que regretter<br />

le peu de subv<strong>en</strong>tions accordées par la Ville d’Orange<br />

depuis leur retrait total <strong>en</strong> 2004 après l’élection<br />

du FN : la ville vit très largem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t des<br />

festivaliers et devrait, selon toute bonne logique,<br />

permettre au Festival de sortir (aussi) de cet éternel<br />

répertoire, pour proposer des av<strong>en</strong>tures lyriques<br />

créatives qui emmènerait son public loin du ressassem<strong>en</strong>t,<br />

et de ses délices surannés.<br />

YVES BERGÉ ET AGNÈS FRESCHEL<br />

Les Chorégies d’Orange<br />

04 90 34 24 24<br />

www.choregies.asso.fr<br />

l’alto dans un répertoire qui mêle<br />

Brahms, Meïmoun et Mahler.<br />

Autre voyage par-dessus les siècles<br />

avec le saxophoniste Joël Versavaud<br />

Inva Mula © Berisha<br />

Orchestre philharmonique du Pays d'Aix dans les jardins d'Albertas © X-D.R.<br />

qui propose de subtiles correspondances<br />

<strong>en</strong>tre les répertoires contemporain<br />

de François Narboni, Georges Bœuf et<br />

Philippe Hersant et baroque de Bach,<br />

juin à 21h30) dans Ravel (La Valse, Rapsodie Espagnole),<br />

Falla (Danse rituelle du feu) Tchaïkovski<br />

(Casse-noisette) et Rachmaninov (Suite n°2). La<br />

veille, c’est l’Orchestre Philharmonique du Pays<br />

d’Aix (voir p.28) qui <strong>en</strong>chante, aux accords de Berlioz<br />

et Beethov<strong>en</strong>, les allées de marronniers conduisant<br />

au grand canal, à la grotte ou «au bassin des dixsept<br />

jets, chef-d’œuvre de l’art des fontaines <strong>en</strong><br />

France» (le 26 juin à 21h).<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

R<strong>en</strong>dez-vous d’Albertas<br />

Du 26 juin au 1 er juillet<br />

Bouc-Bel-Air<br />

04 42 22 94 71<br />

www.jardinsalbertas.com<br />

tandis que le quatuor Ardeo joue<br />

Mozart, Dutilleux et Meïmoun. Avec<br />

Signes & Songs, l’Ensemble C Barré<br />

va chercher les échos de l’ouest américain,<br />

du folk, du blues et du cante<br />

jondo <strong>en</strong> jouant Maurice Ohana,<br />

Georges Crumb et François Meïmoun.<br />

Mais on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra aussi de la musique<br />

traditionnelle avec le projet des Boutières<br />

Arg<strong>en</strong>tines sur des compositions<br />

originales d’Alfonso Pacin, de la musique<br />

ori<strong>en</strong>tale avec Ahmad Al Khatib<br />

et Youssef Hbeisch, du tango arg<strong>en</strong>tin<br />

avec Como un tr<strong>en</strong>, quinteto el<br />

despues, du bandoneon avec Victor<br />

Vill<strong>en</strong>a…<br />

DO.M.<br />

Festival de Chaillol<br />

Du 19 juillet au 12 août<br />

04 92 50 13 90<br />

www.festivaldechaillol.com


34<br />

FESTIVALS<br />

CHAMBRE | RÉCITALS<br />

Orchestre, piano, littérature…<br />

Au Tholonet, l’été 2012 double son affiche<br />

<strong>en</strong> associant le traditionnel festival Autour des claviers<br />

au Festival de Chorales du Pays d’Aix<br />

Francois-R<strong>en</strong>e Duchable et Alain Carre © X-D.R.<br />

Si le parc du château accueille, <strong>en</strong> ouverture exceptionnelle et gratuite, l’Orchestre<br />

Philharmonique du Pays d’Aix (le 29 juin à 21h) pour un beau<br />

programme romantique (voir p.29), on retrouve le couple François-R<strong>en</strong>é Duchâble<br />

(piano) & Alain Carré (comédi<strong>en</strong>) pour un spectacle mêlant musique<br />

et littérature à l’occasion du tric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la naissance de Jean-Jacques<br />

Rousseau (Rousseau et le Romantisme le 30 juin à 17h. Église St-Joseph). Dans<br />

le même esprit, mais davantage conçu pour un jeune public, et à nouveau <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée<br />

libre, la pianiste Sarah Lavaud et Bertrand Périer (récitant) sont mis <strong>en</strong><br />

scène par Marie Tikova pour un spectacle ou texte et musique se crois<strong>en</strong>t autour<br />

de la fameuse parabole de Saint-Exupéry (Le Petit Prince le 1 er juillet à 21h.<br />

Parc du Château).<br />

Des chorales d’Apt, du Tholonet, de Marseille, Aubais, du Lubéron, La Ciotat et Fréjus<br />

rivalis<strong>en</strong>t et vocalis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> alternance (le 30 juin à 20h45, le 1 er juillet à<br />

20h30 et 22h30. Parc du château).<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Autour des Claviers<br />

Du 29 juin au 1 er juillet<br />

Le Tholonet<br />

04 42 96 96 96<br />

www.autourdesclaviers.com<br />

Mi, la, ré, sol, si…<br />

À Lambesc, durant la première semaine de juillet,<br />

les cordes des guitares résonn<strong>en</strong>t au Château Pontet<br />

Bagatelle. Une pléiade d’artistes se produit<br />

autour du directeur artistique du festival, le compositeur<br />

et virtuose Jorge Cardoso. Autour de partitions<br />

classiques d’Albéniz, Sor, Falla, Tarrega ou Dowland,<br />

de pages plus rares, voire du chôro brésili<strong>en</strong>, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

des hommages particuliers à Federico Garcia<br />

Lorca (le 3 juillet), à Louis Davalle, considéré comme<br />

le «fondateur de l’école marseillaise de guitare»<br />

(le 4 juillet), avant le traditionnel concert de<br />

clôture réunissant tous les artistes (le 7 juillet).<br />

J.F.<br />

12 e Festival international de guitare<br />

Lambesc<br />

Du 1 er au 7 juillet<br />

04 42 92 44 51<br />

www.festivalguitare-lambesc.com<br />

L’abbaye <strong>en</strong>chantée<br />

Un nouveau festival, Les Voix<br />

de Silvacane valorise l’édifice<br />

patrimonial autour de la fête<br />

de la Saint-Jean<br />

Silvacane est l’une des trois abbayes cisterci<strong>en</strong>nes<br />

de Prov<strong>en</strong>ce. Située sur la commune de La Roque<br />

d’Anthéron, son architecture résonne moins souv<strong>en</strong>t<br />

que sa sœur varoise, au Thoronet, des harmonies<br />

vocales, musiques anci<strong>en</strong>nes qui font chanter la<br />

pierre blanche des voûtes <strong>en</strong> berceau. Le programme<br />

des Voix de Silvacane, ambitieux, rétablit un<br />

juste équilibre : il fait appel à des artistes r<strong>en</strong>ommés,<br />

<strong>en</strong> phase avec le style architectural, comme<br />

Dominique Vellard ou Marcel Pérès, avec le monde<br />

Jorge Cardoso © Elodie Bidault<br />

Dominique Vellard et K<strong>en</strong> Zuckerman © X-D.R.<br />

Musique<br />

patrimoniale<br />

Quatre concerts au programme du festival baroque<br />

des Festes d’Orphée dirigé par Guy Laur<strong>en</strong>t ! Les<br />

solistes et le Chœur, l’<strong>en</strong>semble instrum<strong>en</strong>tal du groupe<br />

aixois interprèt<strong>en</strong>t dans d’agréables concerts à<br />

18h des œuvres de Campra, Vallière et Félici<strong>en</strong> David<br />

(« Grands Chœur » le 7 juillet), des pièces françaises<br />

de Dufay à Milhaud (le 8 juillet), des « Petits<br />

motets » de Campra (le 10 juillet) et des Divertissem<strong>en</strong>t<br />

issus du patrimoine prov<strong>en</strong>çal de Gautier<br />

ou Vill<strong>en</strong>euve (le 12 juillet). En complém<strong>en</strong>t, une<br />

«confér<strong>en</strong>ce illustrée» s’articule autour d’une recréation<br />

aixoise : Les Muses de Campra (le 7 juillet<br />

à 16h). J.F.<br />

16 e festival Aix-<strong>en</strong> Baroque<br />

Chapelle du Sacré-Cœur<br />

04 42 99 37 11<br />

www.orphee.org<br />

sacré libanais de Sœur Marie Keyrouz, l’Inde de<br />

Sudha Ragunathan, l’Italie traditionnelle de Lucilla<br />

Galeazzi, jusqu’au soprano de Monique Zanetti<br />

nimbée de violes baroques, au claveciniste Nicolau<br />

de Figueiredo, à l’Académie europé<strong>en</strong>ne de musique<br />

du Festival d’Aix, aux chanteurs du Conservatoire<br />

Darius Milhaud… Trois journées conviviales de<br />

concerts et master-classes !<br />

J.F.<br />

Les Voix de Silvacane<br />

Du 22 au 24 juin<br />

04 42 50 41 69<br />

www.abbaye-sylvacane.com


36 THÉÂTRE/CIRQUE GRASSE | DAKI LING | AVIGNON | LA FRICHE | LE TOURSKY<br />

N’arrêtez<br />

pas vos<br />

clowneries<br />

© X-D.R.<br />

Craquant !<br />

Un peu foutraque et tiré par<br />

les cheveux ce Don Giovanni<br />

comestible v<strong>en</strong>u d’Anvers<br />

proposé par les Grandes<br />

Tables et la Friche... mais<br />

effectivem<strong>en</strong>t savoureux dans<br />

ses t<strong>en</strong>tatives d’approcher de<br />

manière tangible les plaisirs<br />

des s<strong>en</strong>s. Dans cette adaptation<br />

libre et culinaire de son<br />

opéra par Jo Roets et Peter<br />

de Bie, Wolfang Amadeus<br />

aurait reconnu les si<strong>en</strong>s : son<br />

héros éponyme est maîtrequeux<br />

(un coq quoi) dans un<br />

grand restaurant et aile ou<br />

cuisse, tout lui est bon ! C’est<br />

dans la cuisine qu’il œuvre, dont les passe-plats<br />

bi<strong>en</strong> échancrés laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trevoir des mains qui<br />

cisèl<strong>en</strong>t du persil tandis que d’autres délac<strong>en</strong>t des<br />

corsages ! Sur le toit un trio musici<strong>en</strong> joue<br />

légèrem<strong>en</strong>t une composition pour violon, orgue<br />

Hammond et guitare basse concoctée à base<br />

d’airs connus. Bonne surprise, les voix des jeunes<br />

chanteurs sont fraîches et le flamand sied à la<br />

galanterie autant qu’à l’invective ; les spectateursconvives<br />

ouvr<strong>en</strong>t aussi <strong>en</strong> cad<strong>en</strong>ce la bouche pour<br />

jouer des papilles au rythme des péripéties et<br />

croqu<strong>en</strong>t la «lista» du «Velouté de châtaignes<br />

amandes émincées» aux «chouquettes chantilly» :<br />

Elvira, Anna et Zerline, servantes de charme, tour<br />

à tour succomb<strong>en</strong>t ou mani<strong>en</strong>t le couteau de<br />

cuisine ; le sang du séducteur impénit<strong>en</strong>t blessé<br />

au bras coule, incursion malicieuse de l’Opéra de<br />

quat’sous ! Et le commandeur dans tout ça ?<br />

Cerise sur le gâteau, le voilà tout chocolat : busteréplique<br />

de Don Giovanni et v<strong>en</strong>geance ultime des<br />

trois «donne», le plat se mangera... fondu aux cris<br />

du libertin subissant les flammes de l‘<strong>en</strong>fer. Les<br />

tablées ogresses se lèch<strong>en</strong>t les babines<br />

voluptueusem<strong>en</strong>t ravies de cette bonne idée !<br />

MARIE JO DHO<br />

Opera Buffa, création de la Cie Laïka<br />

et Muziektheater Transparant (Belgique)<br />

a été dégusté du 14 au 16 juin<br />

à la Friche dans la salle de la Cartonnerie.<br />

À retrouver <strong>en</strong> sept 2013 pour Cuisines <strong>en</strong><br />

Friche, festival pluridisciplinaire dédié<br />

à la gastronomie.<br />

© Phile Deprez<br />

En clôture de son festival T<strong>en</strong>dance Clown, le Daki<br />

Ling a investi la Scène nationale de son part<strong>en</strong>aire,<br />

la Scène nationale du Merlan. Et pour l’occasion la<br />

compagnie belge Okidok a prés<strong>en</strong>té sur deux jours<br />

deux spectacles de son répertoire. Le 26 mai la salle<br />

pleine d’un public averti accueille les deux clowns<br />

d’une prés<strong>en</strong>ce incroyable. Leurs larges chemises<br />

blanches et leurs chaussures démesurées à la Tex<br />

Avery les situe d’emblée dans la tradition burlesque.<br />

Ha Ha Ha, leur spectacle, s’articule sous la forme<br />

d’une série de sketches où les deux compères<br />

particulièrem<strong>en</strong>t espiègles vont blaguer, gaffer,<br />

détourner, performer avec un ballon, des cartons, une<br />

porte, une carotte, un chapiteau et une barrière. De<br />

vrais instants magiques : le rythme est juste, la<br />

mécanique bi<strong>en</strong> huilée… les gestes, les mimiques, les<br />

acrobaties sont précis et laiss<strong>en</strong>t deviner une<br />

complicité exemplaire. La parole est rare mais on y<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d du coup chacune des répliques, drôles<br />

souv<strong>en</strong>t, parfois touchantes, comme les clowns<br />

sav<strong>en</strong>t être t<strong>en</strong>dres. Improvisateurs aussi, lorsque<br />

qu’un spectateur <strong>en</strong> retard vi<strong>en</strong>t se placer au premier<br />

rang. Attrapé <strong>en</strong> flagrant délit, il est interpellé sans<br />

être importuné par une participation active imposée.<br />

L’interv<strong>en</strong>tion, m<strong>en</strong>ée avec délicatesse et empathie,<br />

laisse le public sous le charme de ce délire fortuit.<br />

Puis un salut «hip hop», vrai spectacle <strong>en</strong> soi, sans fin,<br />

car ni les clowns ni les spectateurs n’ont <strong>en</strong>vie de<br />

quitter la salle. Ils ont adoptés l’<strong>en</strong>droit, et sont chez<br />

eux.<br />

CLARISSE GUICHARD<br />

Fellag royal<br />

L’humoriste d’origine algéri<strong>en</strong>ne<br />

dresse un tableau revigorant<br />

de la diversité à la française<br />

Plus piquant qu’un Popeck et à l’opposé d’un<br />

Dieudonné porteur de haines, Fellag n’a pas<br />

l’humour communautaire. L’Algéri<strong>en</strong> installé à<br />

Paris depuis 1995 observe à la loupe les travers et<br />

© D<strong>en</strong>is Rouvre<br />

petites manies de ses contemporains, au<br />

croisem<strong>en</strong>t d’une double culture. Du pays où il est<br />

né et de celui où il vit, Fellag ne tire que le<br />

meilleur : cette capacité à vivre <strong>en</strong>semble, non<br />

sans accroc mais souv<strong>en</strong>t avec une profonde<br />

humanité. Dans son dernier spectacle, Petits<br />

chocs des civilisations, le conteur porte la t<strong>en</strong>ue<br />

d’un chef cuisinier. Au m<strong>en</strong>u, couscous. Le plat<br />

préféré des Français, selon un sondage que l’on<br />

aimerait croire. Au fil des anecdotes, Fellag fait<br />

mijoter la recette de la réconciliation <strong>en</strong>tre les<br />

peuples, persuadé que derrière les résultats des<br />

urnes, les clichés, les peurs fabriquées, se cache<br />

une affection réciproque <strong>en</strong>tre les deux rives de la<br />

Méditerranée. Du récit de son arrivée <strong>en</strong> France<br />

<strong>en</strong> pleine vague d’att<strong>en</strong>tats à la pluie de semoule<br />

qui s’abat sur scène pour clore son spectacle,<br />

l’acteur provoque le rire autant que l’émotion.<br />

Derrière ses fourneaux, il nous fait savourer, avec<br />

une autodérision assumée, ses espoirs de<br />

fraternité et son amour de la langue française qui<br />

nous unit, de Tizi-Ouzou à la Belle de Mai. Une<br />

antithèse efficace à la théorie réactionnaire du<br />

choc des civilisations.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Fellag a joué du 22 au 26 mai au Toursky


À la bonne heure !<br />

«Le bonheur n’est pas un état passif, c’est un acte»<br />

selon le philosophe de la joie Robert Misrahi,<br />

inspirateur d’un délicieux objet théâtral, m<strong>en</strong>é par<br />

Alain Timar, Pauline Méreuze et Paul Camus.<br />

Bonheur titre provisoire est une <strong>en</strong>quête ouverte<br />

sur un sujet par nature indéfinissable, une petite<br />

bouffée anti-anxiogène qui nous remplit de s<strong>en</strong>s<br />

et de matières à réflexions. Ni donneurs de leçon,<br />

ni imposteurs, les investigateurs jou<strong>en</strong>t sous leur<br />

propre id<strong>en</strong>tité, nous inclu<strong>en</strong>t dans le mouvem<strong>en</strong>t<br />

d’une forme savoureusem<strong>en</strong>t libre, dress<strong>en</strong>t la<br />

table de leurs interrogations, creus<strong>en</strong>t de façon<br />

détournée dans la p<strong>en</strong>sée philosophique, et<br />

Le bonheur, titre provisoire © De.M.<br />

Le temps de dire<br />

Wajdi Mouawad a la s<strong>en</strong>sation que chacun de<br />

ses spectacles est un animal : Littoral un chi<strong>en</strong>,<br />

Inc<strong>en</strong>dies un cheval, Forêt une hyène, Ciel un boa.<br />

Et Temps ? Peut-être une chauve-souris, dit-il.<br />

Animal crépusculaire, mystique et mystérieux,<br />

bénéfique ou maléfique selon les croyances. Objet<br />

de peur, parfois. D’ailleurs Temps sème l’effroi sur<br />

son passage, détruit le cœur des hommes, ravage<br />

© Vinc<strong>en</strong>t Champoux<br />

s’emploi<strong>en</strong>t à définir les contours, parfois<br />

extrêmes, de cette quête universelle. Si l’ard<strong>en</strong>te<br />

Pauline, la figure dépressive, dévoile un jeu/je<br />

d’une int<strong>en</strong>sité souv<strong>en</strong>t débordante, Paul, le poète,<br />

écoute, tempère, <strong>en</strong>tre doucem<strong>en</strong>t dans la danse<br />

du langage et libère la t<strong>en</strong>sion dramatique. Alain,<br />

passant de l’ombre à la lumière avec un plaisir<br />

manifeste, redéfinit sur une toile géante, à coups<br />

de rouleaux colorés et de coulures vivantes, les<br />

paysages de réflexions, crée des f<strong>en</strong>êtres de<br />

possibles que l’on aimerait <strong>en</strong>core plus<br />

imprévisibles. Un acte de poésie méthodiquem<strong>en</strong>t<br />

désorganisé, où se mêl<strong>en</strong>t aux mots de Claudel,<br />

Koltès et Montaigne,<br />

des témoignages de<br />

zinc délectables : «Le<br />

bonheur, c’est quand tu<br />

te s<strong>en</strong>s vivant et que tu<br />

pr<strong>en</strong>ds consci<strong>en</strong>ce des<br />

petits plaisirs de la vie.»<br />

Ce spectacle <strong>en</strong> est un.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

les âmes, provoque le meurtre et sème le chaos.<br />

Le texte dit crûm<strong>en</strong>t l’indicible : deux frères se<br />

r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t dans un village du nord du Québec pour<br />

régler la succession du père qu’ils ne connaiss<strong>en</strong>t<br />

pas ; là, ils découvr<strong>en</strong>t leur sœur, sourde et muette<br />

depuis les viols répétés du père. Temps a le goût<br />

de la douleur et l’odeur de la v<strong>en</strong>geance. Saga<br />

familiale viol<strong>en</strong>te et meurtrière dont la t<strong>en</strong>sion<br />

jamais ne s’éteint, t<strong>en</strong>due comme l’arc de l’archer<br />

qui rythme les scènes et déroule le fil cassé d’une<br />

histoire trop longtemps refoulée. Sauf qu’une fois<br />

les frères réunis, Noëlla pourra tuer le Père…<br />

Imprégné de ses lectures des tragédies grecques,<br />

Mouawad construit la pièce sur les rapports de<br />

force, les non-dits, le sil<strong>en</strong>ce, l’amnésie, la cécité,<br />

l’aveu. Et la parole, à travers un jeu subtil de<br />

«messagers» : l’interprète de la langue des signes<br />

pour Noëlla, l’interprète russe pour Arkady le fils<br />

prodigue élevé <strong>en</strong> Russie. Sans cette parole courtcircuitée,<br />

le texte serait inaudible, d’une viol<strong>en</strong>ce<br />

insupportable. Alors, pour dire ce temps de<br />

souffrances, Mouawad plonge ses acteurs -<br />

magistraux- dans un noir glacial, des v<strong>en</strong>ts<br />

hurlants, du rock, des voilages pudiques, des<br />

hordes de rats… Paralysés, autrefois sans vie sans<br />

voix, à la dérive, ils font corps autour du père<br />

assassiné, espérant un temps de paix possible.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Temps a été donné le 30 mai<br />

au Théâtre de Grasse<br />

Bonheur titre provisoire<br />

a été joué du 22 au 25<br />

mai au théâtre<br />

des Halles, Avignon<br />

Il sera repris p<strong>en</strong>dant<br />

le festival Off d’Avignon,<br />

du 7 au 28 juillet<br />

(relâche le 17)


38<br />

THÉÂTRE<br />

LA MINOTERIE | LE MERLAN | CAVAILLON<br />

Leur solitude<br />

et nous et nous et nous<br />

Suivre les p<strong>en</strong>sées de quatre inconnus perdus dans<br />

leur anonymat, intégrer fortuitem<strong>en</strong>t un groupe de<br />

spectateurs, flâner dans la fin de journée d’une ville<br />

aux stores baissés, trouver son angle de vue et choisir<br />

sa juste distance… c’est à cette balade sonore et<br />

intime que le Begat Theater nous conviait le 16 juin<br />

© De.M / <strong>Zibeline</strong><br />

Jean-Pierre Melville sur le tournage du Cercle Rouge à Marseille,<br />

TCD - Prod DB © Corona<br />

à Cavaillon. Faire de la rue, à partir de la solitude des<br />

autres, son propre théâtre <strong>en</strong> suivant des objets<br />

repères (un stylo, une orange, une boite d’allumettes<br />

où s’inscrit «vous n’êtes pas seuls») que s’échang<strong>en</strong>t<br />

les acteurs inspirés des personnages de romans<br />

contemporains, impeccables de vérité. Une<br />

expéri<strong>en</strong>ce s<strong>en</strong>sorielle originale et profonde qui trace<br />

sous son allure ludique un chemin m<strong>en</strong>tal<br />

passionnant. Aux p<strong>en</strong>sées des acteurs qui nous sont<br />

diffusées par un casque audio, se superpos<strong>en</strong>t les<br />

nôtres, aux musiques <strong>en</strong>registrées s’imbriqu<strong>en</strong>t les<br />

bruits de la ville, aux chemins qu’ils <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se<br />

frotte notre libre arbitre. Quatre solitudes qu’on<br />

observe <strong>en</strong> les frôlant, qui s’inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’impossibles<br />

r<strong>en</strong>contres et coll<strong>en</strong>t des post-it d’espoir, auxquelles<br />

se mêle la nôtre. Et lorsque tous les groupes de<br />

spectateurs se retrouv<strong>en</strong>t aux quatre angles d’une<br />

place publique, face à face, surgit une saisissante<br />

foule s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tale.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

Histoires cachées s’est joué le 16 juin dans les rues de<br />

Cavaillon, avec la Scène nationale<br />

L’exemple et la p<strong>en</strong>sée<br />

Dans le cadre de la manifestation En corps urbains,<br />

les artistes et la ville, la Scène nationale du Merlan<br />

a offert du 11 avril au 9 juin «des expéri<strong>en</strong>ces artistiques<br />

de territoire». Tables rondes où géographes,<br />

chercheurs, sociologues crois<strong>en</strong>t leurs regards sur<br />

l’urbanisme. Spectacles autour de projets à forte<br />

dim<strong>en</strong>sion participative où les artistes inscriv<strong>en</strong>t leur<br />

travail dans les quartiers. En ouverture du troisième<br />

volet «Quand la ville se perçoit par le corps», Thierry<br />

Paquot «philosophe de l’urbain» proposait le 24 mai<br />

une ciné-confér<strong>en</strong>ce intitulée : les corps dans la ville,<br />

un cinéma continu. La prestation a comm<strong>en</strong>cé par la<br />

lecture d’un joli texte flâneur, égr<strong>en</strong>é de citations<br />

brillantes, de formules chic et choc, de remarques<br />

étymologiques. Convoquant La passante de Baudelaire,<br />

Balzac, Bachelard, Giacometti, il a poétisé<br />

sur la s<strong>en</strong>sorialité de la ville, sur ses stimulations<br />

quotidi<strong>en</strong>nes qui nous r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vivants et prés<strong>en</strong>ts<br />

aux autres. Puis, treize extraits de films ont été projetés.<br />

Les perspectives s’annonçai<strong>en</strong>t passionnantes.<br />

Le duel du western relié au mythe des fondations de<br />

villes, le corps désœuvré des jeunes <strong>en</strong> zones<br />

périurbaines chez R<strong>en</strong>é Dumont, <strong>en</strong>tre apathie et<br />

t<strong>en</strong>sion, la bande-annonce de West Side Story écrasant<br />

NY dans une vue aéri<strong>en</strong>ne avant de la<br />

transformer <strong>en</strong> un territoire dont la chorégraphie des<br />

bandes pr<strong>en</strong>d possession, le corps burlesque de<br />

Charlot policeman se jouant de l’ordre urbain, les<br />

corps <strong>en</strong> déambulations parisi<strong>en</strong>nes des héros de la<br />

Nouvelle Vague... Le catalogue aurait pu s’ét<strong>en</strong>dre à<br />

des milliers d’autres films tant ville et septième art<br />

sont liés. Brièvem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>té ou paraphrasé, chaque<br />

exemple n’a hélas fait que s’ajouter au précéd<strong>en</strong>t<br />

sans fil conducteur autre que thématique pour<br />

aboutir <strong>en</strong> conclusion à un discours général sur la<br />

ville qui nous a éloignés du cinéma. On le sait Thierry<br />

Paquot n’aime pas Le Corbusier et son modulor<br />

considéré comme normatif voire stalini<strong>en</strong>, se dispute<br />

avec Jean Nouvel sur les tours et les asc<strong>en</strong>seurs,<br />

déteste Frank Gehry, son Gugg<strong>en</strong>heim de Bilbao et<br />

ses bancs anti-clochards, fustige la mercantilisation<br />

et l’uniformisation des c<strong>en</strong>tres-villes, désire une<br />

architecture s<strong>en</strong>sible, soucieuse de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

du partage, de la mixité sociale et du rythme des<br />

piétons. On ne peut qu’être d’accord sur la finalité<br />

d’une cité «<strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de l’homme», «<strong>en</strong> amitié avec<br />

lui», mais outre que ce discours a déjà été ressassé<br />

à propos d’autres thèmes choisis par le festival<br />

Images de ville où Thierry Paquot intervi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t,<br />

les grandes réflexions architecturales du XX ème et<br />

XXI ème siècles ne peuv<strong>en</strong>t se réduire à des complots<br />

de malfaisants, hostiles aux citadins. L’idée que les<br />

villes ont perdu leur âme et que c’était mieux «avant»,<br />

le travers moralisant, la facilité de la métaphore sont<br />

décevants chez un p<strong>en</strong>seur de ce niveau.<br />

ÉLISE PADOVANI<br />

En corps urbains, les artistes et la ville<br />

se poursuit jusqu’au 9 juin au Merlan<br />

www.merlan.org<br />

Choeur populaire © Stef Duref<br />

Sous<br />

les pavés...<br />

C’<strong>en</strong> est fait, une page se tourne ! La Minoterie,<br />

devant plier bagages, a organisé une soirée d’adieu<br />

chargée d’émotion. Au cours de la soirée, 80 artistes<br />

de la région ont défilé pour offrir à 300 spectateurs un<br />

spectacle informel fait de clins d’oeil et de bonne<br />

humeur autour de Pierrette Monticelli et Haïm<br />

M<strong>en</strong>ahem, les créateurs du lieu. Des textes avai<strong>en</strong>t<br />

été spécialem<strong>en</strong>t rédigés pour l’occasion, rappelant<br />

l’histoire de la troupe créée <strong>en</strong> 1985 <strong>en</strong> ce lieu<br />

improbable, dans un quartier perdu et peu à peu<br />

conquis. Avec l’ambition t<strong>en</strong>ue de partager des textes<br />

contemporains avec les g<strong>en</strong>s du quartier, les écoles<br />

et les lycées, et de faire se r<strong>en</strong>contrer auteurs et<br />

public. Ambition aussi d’offrir la culture à tous ;<br />

Philippe Séjourné a d’ailleurs rappelé les célèbres<br />

paroles de Malraux : «La culture ne s‘hérite pas, elle se<br />

conquiert.» Ne doutons pas que cet esprit de<br />

conquête se perpétuera dans le nouveau lieu <strong>en</strong><br />

construction. En att<strong>en</strong>dant l’équipe va déménager<br />

dans des locaux à Bougainville qui ne sont pas <strong>en</strong>core<br />

<strong>en</strong> état de l’accueillir... Néammoins <strong>en</strong> cette soirée<br />

c’est l’optimisme qui a régné. Il faut saluer la<br />

prestation de Frédéric Poinceau qui a déliré un long<br />

mom<strong>en</strong>t sur ses <strong>en</strong>vies d’un vrai texte, avec un vrai<br />

costume (pas acheté dans une friperie) cousu par une<br />

vraie costumière, agrém<strong>en</strong>té d’un vrai salaire. Et aussi<br />

la participation des <strong>en</strong>fants M<strong>en</strong>ahem qui, tombés<br />

dans le théâtre quand ils étai<strong>en</strong>t petits, n’<strong>en</strong> sont<br />

jamais sortis ! Le tout agrém<strong>en</strong>té d’un buffet convivial<br />

et d’échanges cordiaux.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Cette soirée d’adieu s’est déroulée le 19 mai<br />

Rappelons que 1040 pavés seront bi<strong>en</strong>tôt <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te<br />

au prix de 5 euros chacun (réservation sur le site<br />

www.minoterie.org)<br />

Les Mouchoirs © Stef Duref


O ma Carm<strong>en</strong> !<br />

C’est l’opéra le plus joué au monde, les moindres airs sont <strong>en</strong>trés dans le<br />

domaine populaire, la publicité s’<strong>en</strong> est emparée, les parodies aussi. Mais<br />

l’œuvre semble inépuisable et un nouveau registre lui est apporté par la joyeuse<br />

équipe de l’Incroyable Compagnie. D’opéra-comique l’œuvre de Bizet devi<strong>en</strong>t un<br />

opéra clownesque sous la houlette hilarante de Nicolas Vial. Le monde de la<br />

musique est passé à la moulinette, auditions, professeurs de chant avec leurs<br />

différ<strong>en</strong>tes exig<strong>en</strong>ces, le metteur <strong>en</strong> scène qui cherche à innover coûte que<br />

coûte et ti<strong>en</strong>t un discours fumeux, le chef d’orchestre qui se heurte aux caprices<br />

du metteur <strong>en</strong> scène, des musici<strong>en</strong>s, des chanteurs... Ces derniers, de la diva<br />

aux doublures, sont croqués avec une jolie verve parodique. Tout est épinglé, du<br />

costumier aux figures locales, dans l’esprit d’une commedia dell’arte sans les<br />

masques, avec la petite pique au directeur de l’opéra, un certain Bluzon, qui gère<br />

un nombre invraisemblable de salles... La voix de haute-contre d’Olivier Martin-<br />

Salvan qui ti<strong>en</strong>t avec brio tous les rôles sert avec justesse les différ<strong>en</strong>ts airs,<br />

passant d’une Carm<strong>en</strong> sur dim<strong>en</strong>sionnée à une Michaëla jeune fille innoc<strong>en</strong>te<br />

plus vraie que nature, sans compter Escamillo contraint à lancer son grand air à<br />

la suite d’une desc<strong>en</strong>te digne d’un parcours d’accro-branches… et les cigarières<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des «barbapapières» à cause de la campagne anti-tabac! Le piano de<br />

Lucie Deroïan suit avec efficacité ce festival parodique. On rit beaucoup à ce<br />

divertissem<strong>en</strong>t, qui a la grâce de ne jamais se pr<strong>en</strong>dre au sérieux...<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

du 22 au 26 mai Jeu de Paume Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

JEU DE PAUME | L’ESPACE JULIEN | TOULON<br />

Ô Carm<strong>en</strong> © Sebasti<strong>en</strong> Marchal<br />

THÉÂTRE<br />

39<br />

Bison pas ravi<br />

Boris Vian © X-D.R.<br />

Vouloir r<strong>en</strong>dre hommage à Boris Vian dans un<br />

spectacle musical est louable à condition de ne pas<br />

transformer l’exercice <strong>en</strong> caricature. En effet, l’aspect<br />

subversif et provocateur des textes originaux<br />

supporte mal la transcription scénique. Convoquer<br />

pour l’occasion des personnages diversem<strong>en</strong>t<br />

célèbres voire populaires (Ernesto Che Guevara,<br />

H<strong>en</strong>ri Salvador, Patrick Sébasti<strong>en</strong>) ne r<strong>en</strong>d pas<br />

l’<strong>en</strong>treprise plus facile et Jérôme Savary <strong>en</strong> a fait la<br />

démonstration. Cherchant à convaincre son auditoire<br />

et pr<strong>en</strong>ant à parti le public, l’acteur évoluait dans une<br />

mise <strong>en</strong> scène appuyée, et cette relecture un brin<br />

outrancière ressemblait plutôt à un grossier exercice<br />

d’autopromotion familiale aux rel<strong>en</strong>ts populistes de<br />

prime time télévisuel. In fine, ni Vian ni ses textes et<br />

<strong>en</strong>core moins sa musique, malgré la prés<strong>en</strong>ce<br />

sympathique d’un big band au swing calibré, ne sont<br />

sortis auréolés de cette production pourtant au goût<br />

du public.<br />

ÉMILIEN MOREAU<br />

Boris Vian Cap au sud a été joué<br />

au Théâtre Liberté, Toulon<br />

Lesbi<strong>en</strong>ne ?<br />

Seule <strong>en</strong> scène, flanquée d’un mannequin <strong>en</strong> osier<br />

pour seul accessoire, Océanerosemarie nous conte<br />

son parcours chaotique : se révéler lesbi<strong>en</strong>ne reste<br />

un combat contre l’invisibilité. À travers le récit de<br />

ses r<strong>en</strong>contres et déboires sexuels, elle lève le voile<br />

sur un monde dont la plupart n’ont pas idée. Avec un<br />

humour très sarcastique, elle décode les<br />

comportem<strong>en</strong>ts spécifiques de chacune des<br />

catégories LGBT devant un public déjà conquis qui,<br />

par effet miroir, explose irrésistiblem<strong>en</strong>t de rire. Et<br />

pour les autres, les hétéros, elle revisite quelques<br />

clichés pesant sur l’homosexualité féminine… depuis<br />

sa r<strong>en</strong>contre avec des footballeuses jusqu’à la série<br />

télévisée L Word, tout <strong>en</strong> passant par les soirées<br />

«g<strong>en</strong>rées», les hétérophiles anonymes. Accéder à la<br />

visibilité semble le chemin le plus sûr pour changer<br />

les m<strong>en</strong>talités <strong>en</strong>vers une homosexualité qui génère<br />

moins de viol<strong>en</strong>ce que les GBT, mais peine à accéder<br />

à la représ<strong>en</strong>tation… ou à échapper à la<br />

condesc<strong>en</strong>dance. Ainsi elle évoque «Tintin», l’ami des<br />

lesbi<strong>en</strong>nes qui, complaisant, se croit seul capable de<br />

l’acte de pénétration. À glousser de rire !<br />

Oceanerosemarie © Valerie Arch<strong>en</strong>o<br />

Structuré sous la forme d’une série de sketches, le<br />

spectacle perd parfois de son dynamisme par de trop<br />

grandes variations de rythmes, mais souffre aussi<br />

d’un manque d’intimité avec la comédi<strong>en</strong>ne tant la<br />

salle est grande et peu adaptée à une représ<strong>en</strong>tation<br />

théâtrale. Normal, la prestation relève bi<strong>en</strong> du onewoman-show<br />

comique, version intellig<strong>en</strong>te, et<br />

acerbe. Le final, clin d’œil à la population marseillaise<br />

réputée macho, est très drôle mais surtout d’une<br />

vraie finesse : après une belle apologie de la<br />

lesbi<strong>en</strong>ne secrète, elle s’avoue hétérosexuelle et de<br />

ce fait disparaît… nous laissant alors avec la question<br />

toujours posée de l’invisibilité nécessaire. Impérative<br />

même, lorsque l’on veut garder son intégrité et<br />

sauver sa peau dans certaines parties du globe, et<br />

certains milieux, ou métiers.<br />

CLARISSE GUICHARD<br />

La Lesbi<strong>en</strong>ne Invisible a été vu à L’Espace Juli<strong>en</strong>,<br />

Marseille, le 1 er juin


40<br />

ARTS DE LA RUE<br />

CITÉ DES ARTS DE LA RUE | ISTRES | FOLLE HISTOIRE DES ARTS DE LA RUE<br />

Chez Leandre © Carles Trevino<br />

Anne Guiot, directrice de Karwan, et Michel Pezet, vice-presid<strong>en</strong>t délégue à la culture du CG13 dans le Porte-Folie © Gaëlle Cloarec<br />

Éloge de la folie<br />

Encore plus gros, <strong>en</strong>core plus fort... Du bus-expo de<br />

l’édition 2008, La Folle Histoire des Arts de la Rue passe<br />

cette année au format semi-remorque, avec un<br />

nom qui fleure bon la démesure, le Porte-Folie, et pour<br />

adage une citation d’Amin Maalouf : «Le rôle de la<br />

culture [...], c’est de fournir à nos contemporains les<br />

outils intellectuels et moraux qui leur permettront de<br />

survivre, ri<strong>en</strong> de moins.» Cet automne, le camion rouge partira<br />

pour le Maroc, avant de rev<strong>en</strong>ir à Marseille <strong>en</strong> 2013.<br />

Tout comm<strong>en</strong>ce donc par l’arrivée du camion sur les<br />

places, appel festif, mais aussi espace d’exposition.<br />

Le Porte-Folie, s’ouvre comme ces cartes de vœux<br />

magiques d’où sortai<strong>en</strong>t des mondes de papier <strong>en</strong><br />

relief, bi<strong>en</strong> avant leur appellation de pop-up. À l’intérieur,<br />

une histoire de l’art de la rue depuis la fête des<br />

fous, le carnaval, les prises de possession de l’espace<br />

public par les g<strong>en</strong>s, l’art, expression première et dernière<br />

de la liberté. Entre art officiel et subversif, le<br />

Porte-Folie établit une géométrie de l’occupation de<br />

l’espace urbain, de la ligna au polyèdre, prés<strong>en</strong>te des<br />

extraits de spectacles, offre <strong>en</strong> consultation une<br />

bibliothèque pertin<strong>en</strong>te élaborée par HorsLesMurs.<br />

La 3 e édition cette année a égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>té des<br />

spectacles de rue (du 9 au 17 juin) d’une subtile poésie.<br />

Chez Léandre installe un univers où les codes<br />

sont délicieusem<strong>en</strong>t détournés, une porte, une table<br />

bancale, deux chaises, la silhouette d’un miroir, un porte<br />

manteau à la Mary Poppins… Les spectateurs sont<br />

intégrés au spectacle, jou<strong>en</strong>t avec Léandre, le clown<br />

au chapeau bleu. Un mariage passe, Léandre fait la<br />

route… avec toute la t<strong>en</strong>dresse burlesque de ceux qui<br />

s’attach<strong>en</strong>t à donner une âme aux détails de la vie.<br />

Barco De Ar<strong>en</strong>a comm<strong>en</strong>ce sur l’air de la Wally pour<br />

s’achever avec Sole Mio. Le personnage de Claire<br />

Ducreux danse des images d’une int<strong>en</strong>se poésie. Le<br />

pont devi<strong>en</strong>t barque. Gestes sobres, d’une délicate<br />

élégance, sourire lumineux, magique !<br />

Les trois clowns de Démodés, sembl<strong>en</strong>t quant à eux<br />

sortis tout droit d’un film de Fellini, tristes, fragiles,<br />

émouvants, humains. On rit, on sourit. Un humour<br />

nostalgique pour un spectacle d’une belle t<strong>en</strong>ue où le<br />

rire et les jongleries se mêl<strong>en</strong>t alors que les tilleuls<br />

de la place de Puy Sainte Réparade embaum<strong>en</strong>t le<br />

soir. Folle histoire…<br />

MARYVONNE COLOMBANI ET GAËLLE CLOAREC<br />

La Folle Histoire, événem<strong>en</strong>t organisé par le CG13,<br />

a tourné dans 5 villes et villages du départem<strong>en</strong>t<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Une cerise noire (tournage <strong>en</strong> direct !)<br />

Le 23 juin à 22h12 sur le parvis<br />

des ABD Gaston Defferre<br />

Vers une aube nouvelle<br />

C’est Alain Bashung qui a inspiré la<br />

nouvelle création d’Artonik. Ses insatisfactions,<br />

ses désirs serv<strong>en</strong>t de fond<br />

à une randonnée nocturne à la recherche<br />

d’une aube nouvelle. Sur un parking<br />

improbable, no man‘s land de tous les<br />

possibles, un homme arrive au volant<br />

de sa voiture américaine, une Oldsmobile<br />

longue comme on n’<strong>en</strong> fait plus, et<br />

r<strong>en</strong>contre deux femmes. Observation,<br />

t<strong>en</strong>tatives de séduction des unes et de<br />

l’autre, intimidation. Un univers sans<br />

t<strong>en</strong>dresse, parfois viol<strong>en</strong>t, ou qui fait<br />

semblant. Cette fois Caroline Selig a<br />

choisi le parti d’un spectacle sans<br />

paroles, d’une chorégraphie basée sur<br />

l’énergie. À la nuit tombée un grand<br />

espace est éclairé par les phares de<br />

quatre voitures part<strong>en</strong>aires occupées<br />

par leur propriétaire ; un dispositif<br />

permet des projections colorées sur<br />

© Lady Taktak<br />

l’américaine et les trois personnages,<br />

créant de beaux mom<strong>en</strong>ts à l’univers<br />

étrange et psychédélique, <strong>en</strong>tre réalité<br />

et rêve éveillé. Le propos reste plutôt<br />

vague mais on se laisse porter par les<br />

images comme on regarde défiler le<br />

paysage dans un train.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Les chevaux du plaisir<br />

ont été prés<strong>en</strong>tés<br />

à la Cité des Arts de la rue<br />

le 23 mai et à Istres<br />

le 31 mai


Jamais sans ma valise<br />

Et jamais sans mon manteau tant ces<br />

deux accessoires sont prisés des<br />

compagnies de théâtre de rue invitées<br />

à Chaud Dehors… Au point d’<strong>en</strong> revêtir<br />

les participants de la pérégrination expérim<strong>en</strong>tale<br />

Habitaculum annoncée<br />

comme «un mom<strong>en</strong>t de grâce». Las !<br />

Au-delà du transport collectif <strong>en</strong> navette,<br />

de la découverte du domaine La<br />

Morochita, du mutisme souriant des<br />

comédi<strong>en</strong>s espagnols de Kamchàtka,<br />

de quelques installations s<strong>en</strong>sibles, la<br />

prom<strong>en</strong>ade interactive laisse un goût<br />

étrange. À l’arrivée on est badgés d’un<br />

sinistre numéro d’immatriculation, et<br />

au retour on porte un manteau élimé<br />

sur les épaules et une vieille valise à la<br />

main. Des lambeaux d’exode trott<strong>en</strong>t<br />

dans la tête sans que l’on ress<strong>en</strong>te une<br />

quelconque béatitude. Mais peut-être<br />

n’a-t-on pas su voir le propos de la compagnie<br />

sur l’hospitalité, clin d’œil à<br />

l’accueil chaleureux que lui ont réservé<br />

les aubagnais ? Des manteaux et des<br />

valises <strong>en</strong>core avec les itali<strong>en</strong>s de Zerogrammiqui<br />

ont investi sur le cours Foch<br />

Dehors !<br />

Les Liaisons Dangereuses, En Rang d'oignons cie © Marc Munari<br />

l’espace déserté par un arbre mort :<br />

autour et sur la souche, les trois danseurs<br />

évoqu<strong>en</strong>t l’arbre-voyageur de<br />

leurs corps frémissants. Mêmes vêtem<strong>en</strong>ts<br />

et artifices usés dans Salir<br />

réinterprétés par la troupe Colifor qui<br />

excelle dans l’art du comique de l’inatt<strong>en</strong>du.<br />

En poètes de l’acrobatie et joyeux<br />

L’approche de l’été se marque<br />

par la réappropriation des<br />

lieux extérieurs. Ainsi, la cour<br />

du Château de Trets s’est<br />

délicieusem<strong>en</strong>t animée le 2<br />

juin. Poésie des agrès avec la<br />

compagnie Chamboultout :<br />

une musici<strong>en</strong>ne, Sol<strong>en</strong>ne Risset,<br />

crée un univers sonore<br />

original, usant d’instrum<strong>en</strong>ts<br />

variés, harpe, harmonium, thérémine,<br />

ou plus simplem<strong>en</strong>t<br />

de sa voix ; deux personnages,<br />

monsieur et madame<br />

(Margot Schli<strong>en</strong>itz et Juli<strong>en</strong><br />

Dégremont), s’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, se<br />

retrouv<strong>en</strong>t chez eux. Pour vaincre<br />

la morosité possible d’un<br />

couple vieillissant, ils évoqu<strong>en</strong>t<br />

le passé, petite madeleine des<br />

souv<strong>en</strong>irs, des rires, des émotions,<br />

dans un récit sans<br />

paroles où les corps racont<strong>en</strong>t, esquiss<strong>en</strong>t des gestes de danse, s’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t puis<br />

s’assagiss<strong>en</strong>t. Un humour t<strong>en</strong>dre et complice… Claude Aymon et Éric Dedebant<br />

institu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite un duo atypique unissant danse et toile. Le premier improvise<br />

une chorégraphie, utilisant les spectateurs, leurs accessoires, un chapeau change<br />

de tête, un <strong>en</strong>fant se berce avec t<strong>en</strong>dresse, le second sur un long papier déroulé<br />

à même le sol peint, esquisses du mouvem<strong>en</strong>t, variations rapides comme une<br />

ébauche d’un tableau de Matisse. Sur la feuille se déroule le temps du geste, traces<br />

légères ponctuées d’ombres. Le spectacle achevé se prolonge, les spectateurs<br />

vont regarder le travail du peintre. La danse devi<strong>en</strong>t déjà souv<strong>en</strong>ir sur lequel on se<br />

p<strong>en</strong>che. Puis les six saxophones du Préau des Accoules <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t les auditeurs<br />

dans un répertoire varié, de l’inspiration New Orléans à un zeste de slam jusqu’au<br />

cri des gabians… Avec Marseille la belle <strong>en</strong>dormie… la plage n’est pas loin du Pays<br />

d’Aix !<br />

M.C.<br />

© Service communication - Mairie de Trets<br />

AUBAGNE | TRETS | MARTIGUES ARTS DE LA RUE 41<br />

musici<strong>en</strong>s, ils serv<strong>en</strong>t avec finesse un<br />

spectacle inv<strong>en</strong>tif et cocasse.<br />

En plein air sans manteau ni valise, En<br />

Rang d’oignons compagnie a labouré<br />

le sol du terrain de sport des Passons.<br />

Là, ils ont revisité avec un esprit frondeur<br />

Les Liaisons dangereusesde Laclos,<br />

transformant Merteuil et Valmont <strong>en</strong><br />

vulgaires joueurs de t<strong>en</strong>nis. Quitte à se<br />

faire la cour -et plus si affinités- sur le<br />

court ! La partie de jeu a atteint son<br />

objectif : les acteurs sont hilarants et<br />

justes, malgré quelques débordem<strong>en</strong>ts<br />

de lignes… Mais la palme de l’absurde<br />

et du sans queue ni tête revi<strong>en</strong>t au tal<strong>en</strong>tueux<br />

duo belge Wurre Wurre qui<br />

parvi<strong>en</strong>t à faire oublier la laideur d’une<br />

cour d’école à travers ses personnages<br />

bizarres, ses situations inextricables, et<br />

ses arroseurs arrosés qui arros<strong>en</strong>t le<br />

public ! Du pur délire rafraîchissant.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Chaud Dehors,<br />

les r<strong>en</strong>dez-vous des arts de la rue<br />

ont <strong>en</strong>vahi Aubagne<br />

du 31 mai au 2 juin.<br />

Le duo Wurre Wurre s’est produit<br />

<strong>en</strong> tournée régionale organisée<br />

par Karwan à Marseille,<br />

Antibes, Salon, Aubagne<br />

du 23 mai au 2 juin<br />

L’eau de Martigues<br />

L’Odyssée de Martigues version 2012 a déroulé sa programmation sur le thème<br />

de l’eau, transformant la place des Aires, quartier de Ferrières, <strong>en</strong> site des Zapéros,<br />

terrain de jeux et d’expérim<strong>en</strong>tations, de r<strong>en</strong>contres et d’échanges scénographié<br />

par la cie Ilotopie : parcours de machines à eau ludiques, Souk des sci<strong>en</strong>ces avec<br />

ateliers de pratique sci<strong>en</strong>tifique pour les <strong>en</strong>fants, tapis de lecture magique… À la<br />

piscine municipale, c’est une expéri<strong>en</strong>ce s<strong>en</strong>sorielle hors du commun qui att<strong>en</strong>dait<br />

les plus curieux : les musiques subaquatiques du compositeur Michel Redolfi,<br />

diffusées dans l’eau, permett<strong>en</strong>t «d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre» par résonnance dans la boite crâni<strong>en</strong>ne,<br />

les sons dev<strong>en</strong>ant une substance dans laquelle chacun flotte, isolé dans ses s<strong>en</strong>sations…<br />

Mais c’est sans conteste le spectacle inaugural, Fous de Bassin de la cie<br />

Ilotopie, qui a rallié le plus grand nombre sur les berges de l’étang de Berre. Magie<br />

visuelle, auditive, prouesse technique qui s’efface derrière la poésie que cré<strong>en</strong>t les<br />

tableaux successifs… Car ces fous-là march<strong>en</strong>t sur l’eau, font du vélo sur l’eau, roul<strong>en</strong>t<br />

sur l’eau, dorm<strong>en</strong>t sur l’eau, s’affranchiss<strong>en</strong>t de la masse liquide pour la transformer<br />

<strong>en</strong> scène de jeu. Et peu importe si le fil de l’histoire se dilue dans les joutes<br />

de feu et les effets d’artifice, chacun se fabrique alors le monde ins<strong>en</strong>sé, éphémère,<br />

dans lequel il se verrait bi<strong>en</strong> vivre. Pourquoi pas celui d’Ilotopie ?<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

L’Odyssée de Martigues<br />

a eu lieu du 23 mai au 5 juin<br />

Fous de bassin, cie Ilotopie © Claude Lorin


42<br />

DANSE<br />

FESTIVAL DE MARSEILLE | LE KLAP<br />

Premiers émois à Marseille<br />

Le Festival de Marseille est un drôle d’événem<strong>en</strong>t !<br />

Tout le milieu culturel marseillais, artistes, politiques,<br />

administrateurs, communicants, journalistes… s’y<br />

presse à chaque spectacle comme à un r<strong>en</strong>dez-vous<br />

att<strong>en</strong>du et exceptionnel. Les att<strong>en</strong>tes expliquant<br />

l’ampleur des déceptions et des ravissem<strong>en</strong>ts<br />

somme toute souv<strong>en</strong>t, les uns comme les autres,<br />

disproportionnés.<br />

Tezuka de Sidi Larbi Cherkaoui est un spectacle<br />

réussi ! Le chorégraphe a <strong>en</strong>fin disposé de moy<strong>en</strong>s<br />

vraim<strong>en</strong>t importants, et a su s’<strong>en</strong> servir intelligemm<strong>en</strong>t<br />

pour construire son propos rêvé : des danseurs<br />

parfois émouvants, toujours excell<strong>en</strong>ts ; des<br />

musici<strong>en</strong>s japonais aux sons et voix qui dépays<strong>en</strong>t,<br />

plong<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t dans le propos ; de belles<br />

animations vidéos qui établiss<strong>en</strong>t un décor dessiné<br />

où les corps jou<strong>en</strong>t comme des <strong>en</strong>fants sur un<br />

manège… sans effet high tech, avec un côté artisanal<br />

délicieux, cinématographique, calligraphique parfois,<br />

qui touche à l’âme anci<strong>en</strong>ne et éternelle du Japon.<br />

Les superpositions récurr<strong>en</strong>tes de danse, musique,<br />

mots et images cach<strong>en</strong>t parfois le simplisme de chacun<br />

des langages, mais le propos même bouleverse :<br />

les mangas historiques d’Osamu Tezuka, son<br />

astroboy postnucléaire hante la mémoire japonaise,<br />

aujourd’hui redev<strong>en</strong>ue tragique, que l’on s<strong>en</strong>t parfois<br />

affleurer dans le verbe de Sidi Larbi Cherkaoui, et<br />

dans les images qui fond<strong>en</strong>t et s’effac<strong>en</strong>t comme<br />

soumises à une chaleur surnaturelle. Une belle œuvre<br />

malgré ses longueurs, dans un Silo décidém<strong>en</strong>t peu<br />

adapté à la danse dès lors qu’on s’éloigne des tout<br />

premiers rangs…<br />

À Vallier le rapport salle/plateau est nettem<strong>en</strong>t<br />

meilleur, et Standards de Pierre Rigal y est apparu<br />

dans toute sa force. Ses huit danseurs ont des corps<br />

pour dire, révoltés et noueux, athlétiques et souples.<br />

Des longueurs là <strong>en</strong>core ? sans doute. Un manque de<br />

clarté du propos ? parfois. Mais des corps de femmes<br />

et d’hommes, de noirs et de blancs, qui dans<strong>en</strong>t<br />

à égalité les mêmes phrases, fustigeant les clichés<br />

sur les corps normés, leur mode et leur commerce,<br />

regardant frontalem<strong>en</strong>t le public <strong>en</strong> refusant de<br />

minauder, d’esthétiser, et dansant comme on combat,<br />

poings serrés, démontant le décor comme on<br />

détruit des chaînes. Bref Pierre Rigal, <strong>en</strong> gagnant<br />

du galon, n’a pas perdu sa force !<br />

Aussi, deux installations très rafraichissantes, à vous<br />

coller pour un mom<strong>en</strong>t un grand sourire : à Vallier<br />

Autog<strong>en</strong>e ouvre <strong>en</strong> rond des parapluies qui dans<strong>en</strong>t<br />

sans G<strong>en</strong>e Kelly, mais sur la musique de Chantons<br />

sous la pluie ; à L’Alcazar Sol<strong>en</strong>oid fait danser des<br />

Tezuka © Agnès Mellon<br />

chaussures, toujours <strong>en</strong> rond, autour de bras<br />

mécaniques. Deux œuvres drôles et légères de Peter<br />

William Hold<strong>en</strong>. Moins léger, Tôt ou tard de<br />

Richard Bacquier, Jean Marc Montera et Emmanuel<br />

Loi repr<strong>en</strong>d et comm<strong>en</strong>te la performance de<br />

trois comédi<strong>en</strong>s <strong>en</strong>fermés qui s’invectiv<strong>en</strong>t. Mémoires,<br />

reflets et cages empilés <strong>en</strong> échos, gloses et<br />

extraits, prés<strong>en</strong>ces et abs<strong>en</strong>ces, l’installation peuplée<br />

de fantômes est à voir à la CCIMP. Jusqu’à la fin du<br />

Festival le 6 juillet (voir p 50).<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Thomas, s’il te plaît...<br />

C’est à une petite fête de famille, à la<br />

fois baptême et anniversaire, que nous<br />

étions conviés par Michel Kelem<strong>en</strong>is<br />

et son équipe <strong>en</strong> ce 28 mai : l’emblématique<br />

Après-midi d’un faune créé par<br />

Vaslav Fomitch Nijinski avait 100<br />

ans et la Maison pour la Danse inaugurait<br />

un grand studio au nom du mythique<br />

danseur-chorégraphe. Occasion rêvée<br />

pour proposer un programme autour<br />

de la transmission et une méditation<br />

stimulante sur le temps qui passe...<br />

L’accueil se fait t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t rétro («I<br />

love you so») au milieu de la «leçon» du<br />

maître à l’élève, Thomas Birzan, jeune<br />

danseur de la Cie Gr<strong>en</strong>ade qui répète<br />

dans la grande salle quelques pass<br />

ages de Faune Fomitch, solo écrit et<br />

interprété par Michel Kelem<strong>en</strong>is <strong>en</strong><br />

1989 ; travail et sévérité pour de rire<br />

«att<strong>en</strong>tion! plus net plus net pas de sala<br />

de frisée !». Puis l’adolesc<strong>en</strong>t interprète<br />

seul et pour de vrai une Variation de la<br />

même chorégraphie avec un <strong>en</strong>gage<br />

m<strong>en</strong>t intellig<strong>en</strong>t, à bonne distance du<br />

modèle, énergique, trapu faune musclé<br />

et malicieux qui tire la musique de De<br />

Thomas Birzan © Agnès Mellon<br />

bussy vers des émois bi<strong>en</strong> terrestres.<br />

Enfin pour brouiller les temporalités et<br />

éclaircir les filiations le film de Charles<br />

Picq, captation d’une représ<strong>en</strong>tation<br />

intégrale du Faune de 1989, offre l’occasion<br />

au Kelem<strong>en</strong>is de 2012 d’abord<br />

de se retrouver face à lui-même, souriant<br />

de son incapacité à r<strong>en</strong>trer dans<br />

son justaucorps de l’époque, et aussi<br />

d’accompagner p<strong>en</strong>dant quelques<br />

minutes, <strong>en</strong> léger décalé, son image<br />

dansante : gestes plus amples et plus<br />

arrondis, mains et pouces moins incisifs,<br />

sobriété des affects, et cette fluidité<br />

qui reste la marque de fabrique du<br />

danseur ; lorsque le faune assis jambes<br />

croisées se pince les pouces des pieds<br />

pour se hisser <strong>en</strong> position debout, la<br />

jeunesse éternelle a le dernier mot.<br />

Expéri<strong>en</strong>ce émouvante, n‘est-ce pas<br />

Thomas ?<br />

MARIE JO DHO<br />

Faune Fomitch / Variation a été donné<br />

au KLAP Maison pour la Danse le<br />

28 mai


En pleine face<br />

Lorsque vous allez voir Maguy Marin<br />

et/ou D<strong>en</strong>is Mariotte, vous vous att<strong>en</strong>dez<br />

à recevoir un de ces chocs salutaires<br />

qui vous sort<strong>en</strong>t des ornières et vous<br />

laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trevoir d’autres voies. Ri<strong>en</strong><br />

de fabriqué ou de factice là-dedans :<br />

ils font partie de ces artistes que le monde<br />

révolte, qui ne se soumett<strong>en</strong>t pas à<br />

ses petites aliénations, et qui croi<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core qu’ils peuv<strong>en</strong>t nous le dire,<br />

nous le montrer, <strong>en</strong> décalant les règles<br />

du spectacle. On voit nombre de succédanés<br />

de ces expéri<strong>en</strong>ces-là, d’artistes<br />

qui cherch<strong>en</strong>t à retrouver cette force<br />

<strong>en</strong> imitant leurs postures, sans trop<br />

savoir ce qu’ils dénonc<strong>en</strong>t. Là ça vous<br />

parle tout de suite…<br />

Que dis<strong>en</strong>t-ils dans Ça quand même ?<br />

Qu’ils sont devant nous sans trop savoir<br />

quoi y faire, mais que cette prés<strong>en</strong>ce<br />

seule nous ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble, eux et nous,<br />

artistes et publics, humains de tous<br />

ordres. Le message est simple, mais<br />

subtil à faire ress<strong>en</strong>tir. Il faut faire<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre l’épuisem<strong>en</strong>t d’une certaine<br />

relation spectaculaire, du non-spectacle<br />

aussi, car il faut continuer à créer,<br />

à multiplier sans fard et sans costume,<br />

si l’on ne veut pas r<strong>en</strong>trer dans le rang.<br />

Il faut dire aussi, discrètem<strong>en</strong>t mais<br />

assez fort pourtant, au bon mom<strong>en</strong>t,<br />

l’amour que l’on porte au public, le besoin<br />

d’être compris et vu, véritablem<strong>en</strong>t vu,<br />

par quelques-uns au moins. Le rêve<br />

toujours vivant de changer quelque<br />

chose à la vie, à nos regards.<br />

Ça quand meme © Laur<strong>en</strong>ce Daniere<br />

Comm<strong>en</strong>t font-ils cela tous les deux ?<br />

Peu importe. On retrouve dans Ça quand<br />

même les apparitions/disparitions<br />

chères à Maguy Marin, la subtilité et<br />

l’équilibre sonore du travail de Mariotte<br />

: le texte et la musique sont les flots<br />

continus, à deux voix synchrones,<br />

MOD | BNM DANSE 43<br />

frottem<strong>en</strong>ts sans pulsation, qui surgiss<strong>en</strong>t<br />

comme de l’intérieur de ces deux<br />

êtres qui nous regard<strong>en</strong>t <strong>en</strong> face, montr<strong>en</strong>t<br />

leurs efforts exécutés pour nous<br />

sans raison et sans y croire, sinon pour<br />

être là, vivants. Leurs corps sont sans<br />

apprêts, nus sans provocation, poilus<br />

sous les aisselles, sans fard, sans<br />

humiliation non plus, vivants. Le texte<br />

dit à deux voix est beau comme du<br />

Beckett romanesque. Celui de Soubresauts,<br />

qui dit l’homme qui meurt ; et<br />

qui pourtant au mom<strong>en</strong>t où il meurt est<br />

<strong>en</strong>core vivant. C’est à ce paradoxe-là<br />

que Marin et Mariotte touch<strong>en</strong>t, comme<br />

<strong>en</strong> un duo de clowns métaphysiques.<br />

Car que fait-on lorsque l’art de la représ<strong>en</strong>tation<br />

est mort, mais qu’il reste<br />

toujours aussi nécessaire ?<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Ça quand même a été donné<br />

les 13 et 14 juin à La Friche<br />

dans le cadre de la programmation<br />

de Marseille Objectif Danse<br />

Opéra des corps<br />

Le Ballet National de Marseille a créé à Saint-<br />

Eti<strong>en</strong>ne un véritable opéra : conçu comme un art<br />

total, l’opéra n’est pas de la musique ou de l’art lyrique<br />

mais, dans son ess<strong>en</strong>ce même il est «l’œuvre»,<br />

tous les arts à la fois. En mettant <strong>en</strong> scène Orphée et<br />

Eurydice de Glück, Frédéric Flamand a su retrouver<br />

cet esprit baroque des origines non <strong>en</strong> cherchant<br />

son auth<strong>en</strong>ticité, mais <strong>en</strong> rejoignant son esprit. Le<br />

résultat est magistral, peut-être la plus belle œuvre de<br />

Flamand à ce jour.<br />

Il faut dire que l’intrigue tombe à pic : le chorégraphe<br />

est familier des métamorphoses, des traversées et<br />

des mythes, de la figure de l’artiste aussi, et de la transc<strong>en</strong>dance<br />

; l’histoire de ce musici<strong>en</strong> qui va chercher<br />

sa femme aux <strong>en</strong>fers semble faite pour lui… d’autant<br />

que l’œuvre de Glück, revisitée par Berlioz, laisse beaucoup<br />

de place à une narration <strong>en</strong>tre les airs. Ceux-ci<br />

dis<strong>en</strong>t l’amour, le bi<strong>en</strong>-être ou la douleur, mais ils sont<br />

<strong>en</strong>core statiques, et l’action progresse avec d’autres<br />

moy<strong>en</strong>s : la danse y a toute sa place ! Elle occupe donc<br />

le plateau, et le chœur est placé dans la fosse avec<br />

les musici<strong>en</strong>s ; les trois voix solistes sont doublées,<br />

presque systématiquem<strong>en</strong>t, par des danseurs, tandis<br />

que le corps de ballet incarne les foules du cimetière,<br />

de l’achéron, des dieux et des hommes. Cela donne<br />

des tableaux d’une grande beauté, portés par l’orchestre<br />

et les voix comme v<strong>en</strong>us des <strong>en</strong>fers, mais<br />

aussi par la très belle création plastique de Hans Op<br />

de Beeck, qui fabrique littéralem<strong>en</strong>t des décors de<br />

sucre, d’eau et de miniatures de ses mains gigantesques,<br />

projetées <strong>en</strong> fond de scène, donnant l’impression<br />

de manipuler doucem<strong>en</strong>t ce petit monde… Devant<br />

l’écran les corps s’agit<strong>en</strong>t, faisant masse ou douleur,<br />

© Pino Pipitone<br />

déplaçant les élém<strong>en</strong>ts de décor chaque fois<br />

qu’Orphée change de monde, jouant des transpar<strong>en</strong>ces,<br />

des reflets et des doubles. La danse pourtant<br />

sait ne pas être <strong>en</strong>vahissante, s’éteindre p<strong>en</strong>dant les<br />

vocalises, le célèbre «J’ai perdu mon Eurydice», et ne<br />

pas toujours représ<strong>en</strong>ter les hésitations et émotions.<br />

Construire même des contrepoints, à la fin heureuse<br />

chantée par les voix, à la félicité d’Eurydice aux <strong>en</strong>fers…<br />

Le plateau vocal est magnifique, Varduhi Abrahamian<br />

et Ingrid Perruche font éclater leur tal<strong>en</strong>t,<br />

leurs émotions, sout<strong>en</strong>ues par un chœur excell<strong>en</strong>t,<br />

et par un orchestre… sans doute plus habitué à suivre<br />

les voix que la danse, et ne mesurant pas ce que la<br />

moindre accélération impose aux corps !<br />

Les trois représ<strong>en</strong>tations ont reçu à l’Opéra de Saint-<br />

Eti<strong>en</strong>ne un accueil triomphal, avant de partir à<br />

Versailles les 24 et 25 juin. Ils seront à l’Opéra de<br />

Marseille <strong>en</strong> mai 2013, mais d’ici là Place Bargemon<br />

le 29 juin avec Métamorphoses.<br />

AGNÈS FRESCHEL


44<br />

MUSIQUE<br />

E.C.O. logique !<br />

Au sortir du premier concert à Marseille<br />

de l’European Contemporary<br />

Orchestra (E.C.O.), on se dit, sans conteste,<br />

qu’un tel <strong>en</strong>semble instrum<strong>en</strong>tal<br />

manquait à la création musicale contemporaine<br />

! L’idée est judicieuse :<br />

faire appel à trois <strong>en</strong>sembles instrum<strong>en</strong>taux<br />

europé<strong>en</strong>s, rompus à ce<br />

répertoire, pour unir les tal<strong>en</strong>ts et fonder<br />

une formation symphonique adaptée<br />

au besoin des compositeurs d’aujourd’hui.<br />

Car l’orchestre n’a pas évolué<br />

depuis le XIX e siècle, ne conti<strong>en</strong>t pas<br />

d’instrum<strong>en</strong>ts amplifiés, n’est pas rompu<br />

aux techniques de jeu contemporaines.<br />

Il fallait un E.C.O. ! De fait cet<br />

orchestre d’un nouveau g<strong>en</strong>re rassemble<br />

33 musici<strong>en</strong>s issus de Télémaque<br />

(France), Orkest de Ereprijs (Pays-Bas)<br />

et Musiques Nouvelles (Belgique),<br />

<strong>en</strong> un grand projet europé<strong>en</strong> labellisé<br />

par deux Capitales de la Culture :<br />

MP2013 et Mons 2015.<br />

18h30 tapantes, le 1 er juin ! Alors<br />

qu’on parvi<strong>en</strong>t sur le plateau du Cours<br />

Juli<strong>en</strong>, on se presse déjà autour des<br />

CONTEMPORAINE<br />

Sax & flash’<br />

Le 15 juin au Ballet National de<br />

Marseille, il a fallu réaliser une balance<br />

sonore pointue pour faire cohabiter<br />

trois dispositifs de percussions, les<br />

claviers (synthé, piano, accordéon),<br />

© Agnès Mellon<br />

guitare et basse électriques, mêler les<br />

textures sonores des cordes et v<strong>en</strong>ts<br />

de l’orchestre classique à celle du DJ<br />

Philippe Petit… pour une somptueuse<br />

réussite acoustique ! Leur Symphonie<br />

saxophonistes et des danseurs réunis<br />

pour la Flashmob’ilette, Echos du<br />

cours conçue par l’<strong>en</strong>semble Télémaque<br />

autour du projet E.C.O. (European<br />

Contemporary Orchestra). C’est Joël<br />

Versavaud, professeur de saxophone<br />

au Conservatoire de Marseille, qui ti<strong>en</strong>t<br />

la baguette. Jeunes, bambins et amateurs<br />

ont leur instrum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bandoulière.<br />

Au programme, une partition écrite<br />

par un certain Gandolfi de Belsunce<br />

(alias le compositeur Pierre-Adri<strong>en</strong><br />

Charpy, égalem<strong>en</strong>t prof au susdit<br />

conservatoire). Pas facile cette musique<br />

syncopée <strong>en</strong> pulsations irrégulières,<br />

à quatre parties différ<strong>en</strong>tes ! On estime<br />

à sa juste valeur la mise <strong>en</strong> place,<br />

la qualité du travail réalisé, l’investissem<strong>en</strong>t<br />

de toute cette société, cool<br />

mais très pro ! Ça sonne comme un<br />

tango mécanique, rythmé de percussions,<br />

et dont les sonneries rappell<strong>en</strong>t<br />

la locomotive d’Honegger (Pacific<br />

© Agnès Mellon<br />

métissée bâtie à partir de quatre pièces<br />

du Maltais Karl Fiorini, du<br />

Roumain Alin Gherman, de la<br />

Polonaise Kasia Glowicka et du<br />

Français Pierre-Adri<strong>en</strong> Charpy, a mis<br />

<strong>en</strong> exergue des esthétiques diverses,<br />

généré de superbes effets sonores,<br />

des instants puissants ou de subtiles<br />

susp<strong>en</strong>sions pointillistes. Sous la<br />

direction alternée, sûre et expressive,<br />

de Jean-Paul Dessy et Raoul Lay,<br />

l’E.C.O. a redoublé d’élans mécaniques<br />

furieux, accumulations <strong>en</strong> cresc<strong>en</strong>dos,<br />

scansions, impulsions, rebonds<br />

et résonances, chocs de matières<br />

acoustiques. Ça sonne, ça crisse et ça<br />

crie, explose et crachote, souffle et<br />

halète, jusqu’aux frontières du sil<strong>en</strong>ce…<br />

C’est superbe, cet instrum<strong>en</strong>t<br />

nouveau !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

231) lancée à pleine vapeur sur les<br />

terres symphoniques.<br />

Dans le dos du chef, on danse : public<br />

volontaire, de tous âges, ayant appris<br />

la chorégraphie d’Emma Gustafsson<br />

inspirée de mouvem<strong>en</strong>ts stéréotypés<br />

d’un maestro. Une fleur à la main, de<br />

noir vêtus, les danseurs r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t une<br />

image kaléidoscopique de ses gestes,<br />

au fil d’une musique qu’on trouve trop<br />

courte : pas le temps d’<strong>en</strong>trer dans la<br />

danse ! Du coup, on repr<strong>en</strong>d : trois fois.<br />

Et la troisième file à folle allure…<br />

Wouaouh !! Un peu essoufflé, cont<strong>en</strong>t<br />

de la performance, on remballe, tandis<br />

que le Cours Ju retrouve son<br />

manège quotidi<strong>en</strong>.<br />

J.F.<br />

C<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire Françaix<br />

Jean-Françaix (1912-1997) est un héritier d’une tradition<br />

de musique française mariant la clarté,<br />

l’équilibre, la légèreté, à une élégance fuyant la<br />

facilité, une profondeur dépouillée de pathos, un<br />

sourire ret<strong>en</strong>u, à un langage tonal redessiné. Sa génération<br />

a subi de plein fouet la mise au banc des<br />

«classiques» par l’avant-garde des années 50.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, à la différ<strong>en</strong>ce de ses contemporains,<br />

l’œuvre de Jean-Françaix est <strong>en</strong>core assez fréquemm<strong>en</strong>t<br />

jouée dans le monde (proportionnellem<strong>en</strong>t<br />

peu <strong>en</strong> France !). Les manifestations accompagnant<br />

la commémoration du c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de sa naissance<br />

serviront-elles, dans l’hexagone <strong>en</strong> particulier, de<br />

révélateur à son génie rejeté ? Ce musici<strong>en</strong>, au<br />

sujet duquel Nadia Boulanger prét<strong>en</strong>dait qu’à<br />

seulem<strong>en</strong>t douze ans elle n’avait ri<strong>en</strong> à appr<strong>en</strong>dre<br />

<strong>en</strong> matière d’harmonie, était bourré de tal<strong>en</strong>t. Le<br />

concert donné par l’Ensemble Pythéas, le 20 mai<br />

à Notre-Dame du Mont, <strong>en</strong> est la démonstration.<br />

Dans des transcriptions de Sonates de Scarlatti ou<br />

d’Impromptus de Schubert, pour flûte (Charlotte<br />

Campana), violon (Yann Le Roux-Sédes), alto<br />

(Pascale Guérin), violoncelle (Guillaume Rabier)<br />

et harpe (Nora Lamoureux), Jean Françaix fait oublier<br />

les claviers d’origine : il les relit, mais «avec<br />

le cœur» comme l’a précisé le musicologue Lionel<br />

Pons ayant, avec une belle érudition, prés<strong>en</strong>té l’affiche.<br />

Les instrum<strong>en</strong>tistes, à la faveur d’une fine<br />

conniv<strong>en</strong>ce et d’un goût assuré, ont placé <strong>en</strong> exergue,<br />

dans son Trio à cordes et un Quintette composés<br />

Ensemble Pytheas © X-D.R.<br />

dans les années 30, les dons d’un musici<strong>en</strong> sachant<br />

tout à la fois fondre une mélodie savamm<strong>en</strong>t tracée<br />

à une harmonie délicate et un équilibre subtil des<br />

voix. J.F.


Un EOC AOC<br />

Programme alléchant que celui proposé<br />

par le GMEM <strong>en</strong> clôture du festival<br />

les musiques. L’Ensemble Orchestral<br />

Contemporain, dirigé d’une main sûre<br />

par Daniel Kawka, su tirer le meilleur<br />

de ses musici<strong>en</strong>s dans des œuvres de<br />

Philippe Leroux, H<strong>en</strong>ry Fourès et<br />

Youri Kasparov. À la noirceur de l’œuvre<br />

du compositeur russe, L’ange des<br />

catastrophes, regard noir sur les conséqu<strong>en</strong>ces<br />

de la révolution russe,<br />

œuvre organique de chair et de sang<br />

sur des textes superbem<strong>en</strong>t chantés<br />

par Vinc<strong>en</strong>t Le Texier, fit écho la musique<br />

de Leroux AAA transposition d’une<br />

composition issue de sons électroniques,<br />

pétrie dans la musique répétitive<br />

américaine, aux sonorités cristallines<br />

qui ne sont pas sans rappeler Morton<br />

Feldman. Puis, la création de la soirée,<br />

Une Odyssée… CAPITALE !<br />

de l’œuvre, ses partis pris musicaux, comm<strong>en</strong>te le<br />

texte d’Alberto Manguel. Oratorio contemporain<br />

évoquant le retour d’Ulysse dans sa patrie Ithaque:<br />

«On vous racontera l’histoire d’un homme que les dieux<br />

empêcheront d’arriver chez lui ; le début de cette<br />

histoire est la guerre, la fin aussi...» Musicalem<strong>en</strong>t,<br />

l’œuvre est basée sur de petites sections très expressives<br />

comme des Leitmotive (départ, impati<strong>en</strong>ce,<br />

angoisse, possession, mort..). Clusters aigus/graves,<br />

cascades <strong>en</strong> arpèges à l’orgue, battem<strong>en</strong>ts des percussions.<br />

L’apparition d’Ulysse, Télémaque, Pénélope,<br />

Tirésias, Cyclope… permet une écriture vocale variée<br />

(solistes, <strong>en</strong>sembles), des jeux polyphoniques aux<br />

difficultés techniques extrêmes que les chanteurs<br />

© X-D.R.<br />

Il faut d’abord que je le danse… de<br />

Fourès avec le violoniste Bohuslav<br />

Matousek, dédicataire de l’œuvre,<br />

MUSIQUE<br />

pièce singulière mêlant l’accordéon<br />

et les autres instrum<strong>en</strong>ts de l’<strong>en</strong>semble<br />

dans une musique continue,<br />

tapissée d’élém<strong>en</strong>ts éparpillés dans<br />

l’espace où le violoniste se meut tel<br />

un danseur. Et, dans le bruissem<strong>en</strong>t<br />

d’un bâton de pluie et le feulem<strong>en</strong>t<br />

d’une contrebasse, les notes laissèr<strong>en</strong>t<br />

place au sil<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant la<br />

prochaine édition !<br />

CHRISTOPHE FLOQUET<br />

Concert donné à la Cartonnerie<br />

à Marseille le 19 mai<br />

45<br />

maîtris<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> : souffle à peine audible, cris amples,<br />

bruitages, roulem<strong>en</strong>ts des lèvres, clusters vocaux,<br />

glissandi pour des évocations aquatiques. Latin,<br />

allemand, français, itali<strong>en</strong>, espagnol, anglais altern<strong>en</strong>t.<br />

Le tableau de la possession est impressionnant, la<br />

direction d’Hayrabedian scrupuleuse, minimale : ses<br />

deux mains comme un balancier imperturbable, de<br />

simples regards pour les attaques… Bon v<strong>en</strong>t à<br />

cette Odyssée !<br />

YVES BERGÉ<br />

L’Odyssée de Strasnoy a été chantée par Musicatreize<br />

le 25 mai aux ABD Gaston Defferre<br />

© Yves Bergé<br />

Les Archives départem<strong>en</strong>tales invitai<strong>en</strong>t à écouter<br />

la lecture d’une œuvre importante, dont la création<br />

est prévue dans le cadre de MP2013 : Odyssée d’Oscar<br />

Strasnoy, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du compositeur. Aux 12<br />

chanteurs de Musicatreize, deux percussionnistes,<br />

un clavier, dirigés par Roland Hayrabédian se mêleront<br />

250 choristes ! Pour compléter ce programme,<br />

3 pièces du compositeur transylvani<strong>en</strong> Peter Eötvös,<br />

Drei Madrigalkomödie autour de l’amour : Insetti<br />

Galanti, (texte de Gesualdo), Hochzeitsmadrigal, Moro<br />

lasso (Gesualdo). Toute la théâtralité de Musicatreize<br />

pour un festival de sons, d’attaques-résonances, de<br />

modes de jeux, d’attitudes burlesques, la puissance<br />

vocale aboutissant subitem<strong>en</strong>t sur des sons filés,<br />

sur le souffle (mo-ro-la-sso) évoquant notre modernité<br />

parfois pathétique : on tousse, on râle, on se<br />

racle la gorge, au théâtre musical… comme <strong>en</strong> une<br />

mort annoncée. L’Odyssée est prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> concertlecture,<br />

work in progress. Strasnoy raconte la g<strong>en</strong>èse<br />

L’esprit des voix<br />

Fidèle à sa philosophie d’explorer un champ musical<br />

large, ouvert sur le monde, Roland Hayrabédian, à<br />

la tête de Musicatreize, a su concocter un programme<br />

intellig<strong>en</strong>t faisant alterner création, découverte<br />

de jeunes compositeurs et hommage aux maîtres<br />

Scelsi et Nono. L’inédite berceuse d’un Ohana de<br />

jeunesse, pleine de nostalgie, pénétrée du langage<br />

harmonique de Poul<strong>en</strong>c, contrasta avec les pièces<br />

des deux itali<strong>en</strong>s, ancrées dans l’esthétique des<br />

années soixante. Les Tre Canti Sacri et Sarà dolce tacere<br />

invitèr<strong>en</strong>t les auditeurs à un voyage au c<strong>en</strong>tre<br />

de la matière où les bruits exogènes tels que les<br />

craquem<strong>en</strong>ts de chaises, tintem<strong>en</strong>ts de cloche,<br />

vinr<strong>en</strong>t s’unir aux voix des chanteurs pour <strong>en</strong>vahir<br />

le cloître de Saint Victor. Pas très loin de cet univers<br />

interlope, dans un temps ductile, Lolèin, du compositeur<br />

lyonnais Goutt<strong>en</strong>oire, est une pièce d’une<br />

sombre clarté où les mots dépouillés de leur signifié<br />

vibr<strong>en</strong>t dans l’att<strong>en</strong>te d’un futur qui ne vi<strong>en</strong>t<br />

pas. Et, résonna la musique charnelle, superbem<strong>en</strong>t<br />

construite, de Zad Moultaka : Maadann. Une pièce<br />

minérale, erratique et hiératique, lumineuse et<br />

inspirée, à la palette de timbres variés. Avec cette<br />

œuvre, alchimie du temps et de la matière, ce<br />

compositeur libanais confirme qu’il est un des plus<br />

doué de sa génération.<br />

CHRISTOPHE FLOQUET<br />

Ce concert a eu lieu le 15 mai<br />

à l’Abbaye Saint Victor


46<br />

MUSIQUE<br />

Lumière Noire<br />

LYRIQUE | CHAMBRE<br />

Alain Aubin et JP.Serra © Maxminniti<br />

1778 : Paris, le Siècle des Lumières,<br />

l’esprit critique, la tolérance, préval<strong>en</strong>t<br />

sur les dogmes religieux. Mozart<br />

est avec sa mère, pour un long voyage<br />

chez ces français qu’il déteste. Une<br />

table, côté cour pour les correspondances<br />

de Wolfgang avec son père<br />

Léopold. Côté jardin, la table des correspondances<br />

de Joseph Bologne de<br />

Saint George à son père. Destins croisés<br />

: le divin Mozart et le mulâtre, fils<br />

d’esclave sénégalaise et d’aristocrate<br />

français. Alain Aubin nous conte voyages<br />

et r<strong>en</strong>contres. Joseph est le Maître<br />

de Musique de Marie-Antoinette, violoniste<br />

virtuose, escrimeur réputé,<br />

d’une grande beauté : il brigue le poste<br />

de surint<strong>en</strong>dant de la musique.<br />

Deux cantatrices ne veul<strong>en</strong>t pas chanter<br />

devant un nègre. Une viol<strong>en</strong>te polémique<br />

raciste se développe. «Mon<br />

cher père, tous les espoirs de mariage<br />

se sont évanouis. Aucune femme de la<br />

noblesse ne semble accepter d’épouser<br />

l’<strong>en</strong>fant d’une esclave !» Des romances<br />

<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t ces lectures, dont la sublime<br />

Dors mon <strong>en</strong>fant : graves veloutés<br />

d’Alain Aubin et des aigus pianissimi<br />

susp<strong>en</strong>dus, d’une étrange beauté.<br />

Mozart est furieux : «Mon cher père :<br />

vous ne pouvez imaginer comm<strong>en</strong>t ces<br />

ânes de français ont bâclé ma symphonie<br />

!» Warnung chanté <strong>en</strong> voix de<br />

baryton, voix naturelle d’Alain Aubin,<br />

résonne, tandis que Jean-Paul Serra<br />

(Baroque Graffiti) distille avec intellig<strong>en</strong>ce<br />

les belles sonorités d’un pianoforte<br />

très élégant. Quatre sonates de Haydn<br />

jalonn<strong>en</strong>t ces mom<strong>en</strong>ts : magnifique<br />

Adagio de la Sonate <strong>en</strong> si mineur,<br />

superbem<strong>en</strong>t interprétée. «Mon très<br />

cher père : ma mère s’est <strong>en</strong>dormie<br />

saintem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Dieu…» Ab<strong>en</strong>dempfindung,<br />

(c’est le soir, le soleil a disparu…)<br />

si proche de Schubert, est un mom<strong>en</strong>t<br />

magique dans ce récital touchant. Qui<br />

malgré son érudition n’est pas un<br />

spectacle pour érudits, où un narrateur<br />

pompeux serait doublé d’un chanteur<br />

précieux, mais un mom<strong>en</strong>t à la fois<br />

t<strong>en</strong>dre et pesant, d’un éclectisme vocal<br />

assumé : voix de poitrine, de tête,<br />

changem<strong>en</strong>ts d’octaves subits (le merveilleux<br />

: Amant discret), piani aéri<strong>en</strong>s,<br />

graves charnus… Alain Aubin poursuit<br />

sa quête du s<strong>en</strong>s plutôt que du<br />

style : Joseph rejoint le mouvem<strong>en</strong>t<br />

des Lumières puis crée un mouvem<strong>en</strong>t<br />

de noirs et métis pour déf<strong>en</strong>dre<br />

la patrie <strong>en</strong> danger. Alain Aubin lit :<br />

«4000 noirs évadés des camps de<br />

conc<strong>en</strong>tration nazis, ont rejoint la<br />

Résistance.» Un Mozart révolté, et ce<br />

Nègre des Lumières nous rappell<strong>en</strong>t<br />

que la musique peut s’<strong>en</strong>gager puissamm<strong>en</strong>t<br />

dans les combats de son<br />

temps.<br />

YVES BERGÉ<br />

Mozart et le Don Juan noir<br />

a été créé au Théâtre Gyptis<br />

du 22 au 24 mai<br />

Fin de partie<br />

Avec les derniers accords cuivrés<br />

de la 1 ere symphonie de Chostakovitch<br />

et dans le souv<strong>en</strong>ir<br />

<strong>en</strong>core proche de son somptueux<br />

mouvem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>t, Hugh Wolff à<br />

la tête du brillant Orchestre<br />

National de Lyon mit un terme<br />

à la saison du GTP. Entamé avec<br />

ivresse avec les pages éthérées<br />

des Valses nobles et s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tales<br />

où Ravel inv<strong>en</strong>ta des<br />

timbres démiurgiques, la scène<br />

du grand théâtre aixois accueillit<br />

dans le bruissem<strong>en</strong>t d’une<br />

harpe ravéli<strong>en</strong>ne Gautier Capuçon,<br />

pour une interprétation de<br />

premier choix du concerto n° 1<br />

pour violoncelle de Saint-Saëns.<br />

Sur un superbe instrum<strong>en</strong>t de<br />

1701, le violoncelliste, fort<br />

d’une technique et d’une musicalité<br />

exceptionnelles transfigura<br />

l’œuvre et métamorphosa les<br />

mélodies décolorées <strong>en</strong> passages<br />

divins. Porté par une salve<br />

d’applaudissem<strong>en</strong>ts le concertiste<br />

distilla de la pointe de son<br />

archet le superbe chant du<br />

Cygne : magique ! En contrepoint<br />

à ce tube, le public put<br />

découvrir l’orchestration fournie<br />

et généreuse d’un jeune<br />

compositeur anglais d’une quarantaine<br />

d’années : Thomas<br />

Adès. Sa suite d’orchestre de<br />

Au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t était la page :<br />

blanche ! Si, au générique, le carnet<br />

intime de Thymiane (Louise<br />

Brooks), novice pure et insouciante,<br />

att<strong>en</strong>d d’être rempli,<br />

dans la salle obscure de l’Alcazar,<br />

le 1 er juin, la partition est<br />

vierge : pareillem<strong>en</strong>t ! Pour l’écrire,<br />

au piano, Karol Beffa se laisse<br />

porter par le flux des émotions<br />

générées par les images muettes<br />

du film Journal d’une jeune<br />

fille perdue (1929).<br />

Pabst était un imm<strong>en</strong>se cinéaste<br />

: le rythme du montage, les<br />

plans <strong>en</strong> clairs-obscurs inspir<strong>en</strong>t<br />

le musici<strong>en</strong>. Aux croisem<strong>en</strong>ts des<br />

regards mélodramatiques, les<br />

doigts répond<strong>en</strong>t par une romance<br />

t<strong>en</strong>dre, tonale, des modulations<br />

pastel, doucem<strong>en</strong>t plaintives.<br />

Mais dès la chute initiale, à l’instant<br />

où l’héroïne pr<strong>en</strong>d consci<strong>en</strong>ce<br />

du Mal, la facture sonore s’assombrit.<br />

Peu de figuralisme<br />

cep<strong>en</strong>dant ; pas plus de leitmotiv<br />

! Le rythme cad<strong>en</strong>cé des<br />

Gautier Capucon © X-D.R.<br />

Powder her face, œuvre hybride,<br />

nourrie par toute la musique du<br />

premier quart du vingtième siècle,<br />

mâtinée d’humour et d’ironie, fit<br />

souffler sur le théâtre un v<strong>en</strong>t de<br />

jeunesse rafraîchissant. À<br />

r<strong>en</strong>ouveler !<br />

CHRISTOPHE FLOQUET<br />

Concert donné le 25 mai<br />

au GTP<br />

Un muet si parlant !<br />

cuillères à soupe à la cantine de<br />

l’ins-titut où est internée la<br />

fille-mère, la mécanique des<br />

corps essoufflés à la gymnastique,<br />

la révolte des filles du<br />

dortoir sont traités <strong>en</strong> cresc<strong>en</strong>do,<br />

accélérations martelées au<br />

tempo d’un montage expressionniste.<br />

Le piano sourit aux<br />

scènes burlesques, gémit à la<br />

mort du nourrisson, swingue<br />

finem<strong>en</strong>t dans le cabaret-bordel<br />

ou Thymiane atterrit… et<br />

découvre le plaisir !<br />

On compr<strong>en</strong>d pourquoi, du fait<br />

de son aspect sulfureux, bouleversant<br />

les conv<strong>en</strong>tions, le<br />

chef-d’œuvre de Pabst a été<br />

c<strong>en</strong>suré, mis à l’index. Pour cette<br />

avant-première <strong>en</strong> forme de<br />

ciné-concert r<strong>en</strong>ouvelé, le Festival<br />

Musiques Interdites lui a<br />

r<strong>en</strong>du hommage de la plus belle<br />

manière.<br />

JACQUES FRESCHEL


Merveilleuse Tosca…<br />

Le 27 mai, on att<strong>en</strong>dait la prise de<br />

rôle de Béatrice Uria-Monzon dans<br />

Tosca. Connue de la scène avignonnaise<br />

pour avoir interprété une auth<strong>en</strong>tique<br />

Carm<strong>en</strong> <strong>en</strong> 2011, la (mezzo ?) soprano<br />

débutait ce dimanche dans le personnage<br />

de Floria : après un 1 er air non<br />

décisif (timbre de mezzo trop marqué),<br />

la diva se fondit dans le rôle<br />

avec tant de tal<strong>en</strong>t que le public la<br />

rappela à chacun des airs clés et lui<br />

fit une véritable ovation pour «Je<br />

vécus d’art et d’amour» !<br />

Le succès du spectacle n’aurait pu être<br />

complet sans les voix extraordinaires<br />

de Riccardo Massi (Mario) et S<strong>en</strong>g<br />

Hyoun Ko, époustouflant Scarpia, de<br />

retour <strong>en</strong> Avignon dans ce rôle, déjà<br />

interprété il y a cinq ans. Sur la scène,<br />

un imm<strong>en</strong>se portait : la Madone, parfois<br />

vue directem<strong>en</strong>t ou masquée<br />

derrière un voile. Cette figure omniprés<strong>en</strong>te<br />

et omnipot<strong>en</strong>te se métamorphose<br />

© Cedric Delestrade - AC-Studio<br />

<strong>en</strong> ange à la dernière scène, lorsque<br />

Tosca, réalisant la mort de son amant,<br />

se jette dans le vide. Ici l’ange ou la<br />

femme sont guidés par l’amour. Nadine<br />

Duffaut a réussi, dans sa mise <strong>en</strong><br />

scène, à faire de la femme amoureuse<br />

une véritable héroïne. Dommage qu’un<br />

second <strong>en</strong>tracte, avant le dernier<br />

acte, ait coupé l’action à l’un des<br />

Musique au sommet<br />

Convoqués à l’occasion d’un concert<br />

«anniversaire», les membres du Quatuor<br />

Debussy ont r<strong>en</strong>du un vibrant<br />

hommage au compositeur du même<br />

nom dans la Collégiale Saint-Pierre<br />

sur les hauteurs de Six-Fours pour<br />

inaugurer la programmation estivale<br />

du Festival de Musique de Toulon<br />

(voir p30). Doués d’une parfaite maîtrise<br />

de leurs instrum<strong>en</strong>ts, les musici<strong>en</strong>s<br />

ont excellé dans un répertoire constitué<br />

majoritairem<strong>en</strong>t d’œuvres du dit<br />

Mozart féerique<br />

Sous des dehors naïfs, La Flûte <strong>en</strong>chantée<br />

de Mozart est l’un des opéras<br />

les plus riches de l’histoire de la musique.<br />

Embrasser son impénétrable<br />

unicité demeure une gageure. Depuis<br />

2007, la mise <strong>en</strong> scène de Jean-Paul<br />

Scarpitta a ses déf<strong>en</strong>seurs et détracteurs.<br />

Elle fait le choix de l’onirisme<br />

et a pour mérite principal d’<strong>en</strong> mettre<br />

plein les yeux. Sa féerie aéri<strong>en</strong>ne, ses<br />

jeux de lumières, transpar<strong>en</strong>ces, ses<br />

animaux-marionnettes à l’esthétique<br />

sophistiquée font briller les mirettes<br />

à la sortie du spectacle. La légèreté prime<br />

et le livret cond<strong>en</strong>sé r<strong>en</strong>d l’ouvrage<br />

très accessible.<br />

Dans la fosse, <strong>en</strong> juin 2012 à Marseille,<br />

la direction va dans le même<br />

s<strong>en</strong>s : K<strong>en</strong>neth Montgomery allège<br />

les tempos, gomme les lourdeurs. Sur<br />

le plateau, les aigus susp<strong>en</strong>dus de<br />

Sandrine Piau (Pamina) font merveille,<br />

comme les éclairs vocaux de<br />

Burca Uyar (La Reine de la Nuit). Les<br />

chanteurs, libérés des dialogues parlés<br />

originels, se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur la<br />

mom<strong>en</strong>ts les plus int<strong>en</strong>ses de l’ouvrage.<br />

Applaudissons <strong>en</strong>fin la superbe<br />

direction d’Alain Guingal et la participation<br />

très professionnelle des<br />

<strong>en</strong>fants de la Maîtrise de l’opéra !<br />

CHRISTINE REY<br />

Tosca a été joué à l’Opéra d’Avignon<br />

du 27 au 31 mai<br />

Monsieur Croche. Alternant les effets<br />

de contraste dynamique avec une finesse<br />

inouïe <strong>en</strong> opposant des pianissimi<br />

à la limite de l’audible à des fortissimi<br />

monum<strong>en</strong>taux mais jamais agressifs,<br />

ils ont su se jouer des difficultés de<br />

son unique et fameux quatuor avec<br />

une aisance déconcertante, rehaussant<br />

l’écriture harmonique si singulière<br />

avec une sonorité feutrée du plus bel<br />

effet. En guise de cerise sur le gâteau,<br />

Marielle Nordmann est v<strong>en</strong>ue s’adjoindre<br />

au groupe à deux reprises après<br />

avoir interprété seule quelques pièces :<br />

la précision de son jeu de harpe y<br />

mettait <strong>en</strong> valeur la richesse des différ<strong>en</strong>ts<br />

timbres apportant aux œuvres<br />

une dim<strong>en</strong>sion plus aéri<strong>en</strong>ne, à<br />

l’image du très narratif Conte Fantastique<br />

d’André Caplet. On ne pouvait<br />

rêver plus agréable ouverture !<br />

ÉMILIEN MOREAU<br />

musicalité : à ce jeu, H<strong>en</strong>k Nev<strong>en</strong><br />

(Papag<strong>en</strong>o), les Trois Dames ou le trio<br />

d’<strong>en</strong>fants de la Chorale Anguelos se<br />

distingu<strong>en</strong>t.<br />

Pourtant, le parti pris a son revers. Le<br />

© Christian Dresse<br />

MUSIQUE<br />

Lyrisme<br />

du bonheur<br />

L’<strong>en</strong>semble Sull’Aria a livré une interprétation<br />

s<strong>en</strong>sible et juste du Stabat<br />

Mater de Rossini après le détour par<br />

un prélude de Bach (Laetitia Alliez)<br />

<strong>en</strong> clin d’œil annonciateur. Le chœur,<br />

m<strong>en</strong>é avec <strong>en</strong>thousiasme par le jeune<br />

chef Pierre-Emmanuel Clair, sait,<br />

après les premiers émois de trac, r<strong>en</strong>dre<br />

à l’œuvre sa fraîcheur, son lyrisme<br />

intime ; sous la poignante déploration<br />

qu’installe l’<strong>en</strong>trée dramatique<br />

du Stabat Mater Dolorosa, avec une<br />

basse sombre que vi<strong>en</strong>t moduler le<br />

chœur, se dessine la conviction d’une<br />

espérance joyeuse. Le Quartetto interprété<br />

par les quatre solistes est un<br />

petit bijou, fin, spirituel, <strong>en</strong>levé avec<br />

une jubilation s<strong>en</strong>sible. Le bonheur<br />

du chant anime l’<strong>en</strong>semble, beauté<br />

des voix, ampleur, irisation des harmoniques,<br />

jeux d’échos <strong>en</strong>tre chœur et<br />

solistes, belle circulation des thèmes,<br />

équilibre des pupitres… Les élans rossini<strong>en</strong>s,<br />

qui jou<strong>en</strong>t avec le dialogue<br />

d’opéra et l’art délicat de la fugue,<br />

sont emportés par l’<strong>en</strong>thousiasme des<br />

chanteurs. Le public conquis obti<strong>en</strong>t<br />

deux rappels fougueux…<br />

M.C.<br />

Ce concert a été donné<br />

le 2 juin à Pourrières,<br />

Couv<strong>en</strong>t des Minimes,<br />

le 9 juin à l’église notre Dame<br />

à Corr<strong>en</strong>s, le 15 juin au temple<br />

Grignan Marseille, le 16 juin<br />

à l’église du saint esprit<br />

Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

47<br />

discours indirect qui remplace les<br />

dialogues du Singspiel allemand, déclamé<br />

par deux comédi<strong>en</strong>s, adapte le<br />

propos avec poésie, mais le dépouille<br />

<strong>en</strong> partie de son aspect didactique,<br />

lié <strong>en</strong> particulier aux symboles maçonniques.<br />

La Lumière et la Nuit se<br />

disput<strong>en</strong>t certes l’accès au temple,<br />

mais les personnages perd<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

épaisseur, et Papag<strong>en</strong>o sa puissance<br />

comique. L’opus ainsi édulcoré peut<br />

sembler trop sucré. Par analogie,<br />

imagine-t-on représ<strong>en</strong>ter L’Opéra de<br />

Quat’sous amputé des dialogues de<br />

Brecht ?<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

La Flûte <strong>en</strong>chantée est jouée jusqu’au<br />

16 juin à l’Opéra de Marseille


48<br />

MUSIQUE<br />

JAZZ | ACTUELLE<br />

Pierre Bertrand & Stephane Chausse 5tet c X-D.R<br />

Du v<strong>en</strong>t dans les cannes<br />

Le treizième Festival de l’Anche à Hyères, fondé<br />

par Michel Pellegrino, et présidé par Jean Girault<br />

trouvait une belle conclusion avec Jazz dans les<br />

Canniers chez Roso France. Les champs de roseaux,<br />

les cannes, <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>treprise, les longues tiges<br />

sèch<strong>en</strong>t sous de vastes abris… Sur scène, les instrum<strong>en</strong>ts<br />

qui leur doiv<strong>en</strong>t tant s’évertu<strong>en</strong>t à vaincre<br />

une pluie qui cherche à troubler la fête. «Welcome,<br />

donc, to the canne festival» clame avec humour une<br />

large banderole ! Sur scène, un quintette inédit qui<br />

rassemble pour la première fois aux côtés d’un excell<strong>en</strong>t<br />

trio rythmique (de la formation azuré<strong>en</strong>ne<br />

NJO) deux solistes remarquables, Stéphane Chausse<br />

(clarinette et saxophone alto) et Pierre Bertrand<br />

(flûte et saxophone ténor). Ils interprèt<strong>en</strong>t des<br />

standards, comme Caravan de Duke Ellington avec<br />

des r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>ts virtuoses du thème, un hommage<br />

à la ville de M<strong>en</strong>ton dans la composition de<br />

Stéphane Chausse La rue longue… le piano de<br />

Frédéric d’Oelsnitz sait alors faire parler les sil<strong>en</strong>ces<br />

et retrouve la note bleue du Köln concert de<br />

Keith Jarrett, des duos subtils de la clarinette et<br />

du saxo. On sourit aussi au récit d’anecdotes : Running<br />

man, inspiré par la petite mélodie pour les non-voyants<br />

aux feux rouges du Japon, d’abord petit exercice<br />

pour le saxo, et <strong>en</strong>fin véritable pièce au tempo<br />

rapide et acrobatique. Alain Asplanato à la batterie<br />

et Christian Pachiaudi à la guitare basse accompagn<strong>en</strong>t<br />

l’<strong>en</strong>semble avec une belle efficacité. Le groupe<br />

ouvrira à nouveau le Festival des Cannes l’an prochain…<br />

Une bonne occasion de les retrouver !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Ce concert a eu lieu à Hyères le 27 mai<br />

Fortiche<br />

Avant son cousin RockIsland qui fera vibrer les<br />

remparts du fort voisin, celui d’Entrecasteaux, c’est<br />

le non moins superbe Fort Ganteaume qui a<br />

accueilli bon nombre de festivaliers tout heureux de<br />

découvrir cet incroyable belvédère sur la rade de<br />

Marseille faisant face au fort Saint-Jean. Le Festival<br />

Be.fort a offert les 31 mai et 1 er juin deux soirées<br />

à la palette riche et variée dans cet écrin singulier.<br />

Blitz the Ambassador et sa fanfare cuivrée et<br />

groovy ont donné le ton dans une belle ambiance.<br />

Le natif de New York, MC énergique <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t<br />

n’a pas eu de mal à pr<strong>en</strong>dre la suite du G.U.I.D, le<br />

groupe urbain d’interv<strong>en</strong>tion du ballet Preljocaj.<br />

Performance, échange, chorégraphie où tout est<br />

mouvem<strong>en</strong>t sur fond de coucher de soleil… un<br />

délice. Il n’<strong>en</strong> fallait pas moins pour apprivoiser ce<br />

nouveau lieu, plateau de rêve pour un croisem<strong>en</strong>t<br />

des arts, chapeau !<br />

FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

Blitz the ambassador © X-D.R.<br />

Du chaos naiss<strong>en</strong>t<br />

les étoiles<br />

Joli titre, emprunté à Chaplin, pour le deuxième<br />

album de Carm<strong>en</strong> Maria Véga qui donnait, le 26<br />

mai au Café Juli<strong>en</strong>, un avant goût alléchant de la<br />

tournée que le groupe <strong>en</strong>tame cet été. Trois ans<br />

après la sortie de leur premier album La M<strong>en</strong>teuse,<br />

Du chaos naiss<strong>en</strong>t les étoiles, sorti <strong>en</strong> avril, arrive au<br />

bon mom<strong>en</strong>t et CMV nous emmène vers une chanson<br />

française toute pimpante, aux textes marquants.<br />

Dans une ambiance de cabaret, de showamusé, sexy<br />

et dansant, Carm<strong>en</strong> séduit par son énergie, sa franchise<br />

et son humour. Le public réagit instantaném<strong>en</strong>t dès<br />

le premier refrain, à sa voix, à l’histoire qu’elle raconte.<br />

Pour ceux qui aim<strong>en</strong>t Philippe Katherine,<br />

Piaf, le bon rock français, CMV déclare «Nous ne devons<br />

pas avoir peur de nous confronter… Du chaos<br />

naiss<strong>en</strong>t les étoiles !»<br />

FRÉDÉRIQUE BRUN<br />

B-side<br />

Alors que la ville <strong>en</strong> chantier t<strong>en</strong>te tant bi<strong>en</strong> que mal<br />

d’accueillir les touristes de la saison et de motiver<br />

les troupes pour Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, le festival<br />

B-side mobilise les esprits festifs autour de lieux<br />

fédérateurs et indép<strong>en</strong>dants ! Juste là, à côté, <strong>en</strong>tre<br />

la Machine à coudre, les Demoiselles du 5 (Noailles)<br />

et l’Embobineuse (Belle de mai) du 22 mai au 14 juin.<br />

Car le collectif organisateur In the garage propose<br />

une programmation subtile avec du rock sous toute<br />

ses formes, du plus poétique au plus kraut, du plus<br />

électro au plus épileptique. Cinq soir, 10 live dont<br />

Jeffrey Lewis & the Junkyards (le tube Roll bus<br />

roll s’écoute <strong>en</strong> boucle !), Laetitia Sadier, Sleepy<br />

Sun, Marvin, Shub, JC Satan... Originalité et auth<strong>en</strong>ticité<br />

rassembl<strong>en</strong>t tous les artistes invités sous<br />

le même signe.<br />

Ainsi, pour sa 5 e édition, le festival B-side a atteint<br />

son objectif de partage, de découverte dans un état<br />

d’esprit underground et décalé qui donne <strong>en</strong>vie d’être<br />

Carm<strong>en</strong> Maria Vega © Yannick Ribeaut<br />

là pour la prochaine édition. En 2013, donc…<br />

Cerise sur le gâteau, la soirée de clôture était confiée<br />

aux jeux de mains d’un des DJ chouchou à Marseille<br />

Why i am Mr Pink? C‘est son nom et ça met le feu !<br />

F.B.<br />

Thee Oh Sees © kristin Kli<strong>en</strong>


Nébuleuses lumineuses<br />

Alexandra Grimal & Nelson Veras © Dan Warzy<br />

Un souffle très s<strong>en</strong>sitif, d’une précision<br />

aérée, nous emmène, de la plainte<br />

aux emportem<strong>en</strong>ts, sans jamais aucun<br />

étalage de puissance agressive.<br />

Ce sont les compositions d’Alexandra<br />

Grimal au saxophone ténor, qui forc<strong>en</strong>t<br />

une écoute att<strong>en</strong>tive. Dans cette<br />

création, d’une grande délicatesse,<br />

d’une écriture ciselée, ri<strong>en</strong> n’est laissé<br />

au hasard. Le choix des musici<strong>en</strong>s qui<br />

l’accompagn<strong>en</strong>t est, pour elle, d’une<br />

importance capitale : ses compositions<br />

sont p<strong>en</strong>sées dès le départ pour<br />

chacun des part<strong>en</strong>aires qui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t,<br />

dans le partage et le respect de<br />

leur singularité. Le 4tet Dragons est<br />

composé du guitariste Nelson Veras,<br />

qui déambule avec une grande liberté<br />

et se nourrit de la profondeur du piano<br />

de Jozef Dumoulin et du rythme<br />

MUSIQUE<br />

49<br />

assuré par Dré Pallemaerts. Des Dragons<br />

qui semble-t-il recèl<strong>en</strong>t une<br />

richesse qui ne demande qu’à se révéler…<br />

C’est cette perle cachée qui a<br />

été offerte au public du Moulin à<br />

Jazz de Vitrolles le 19 mai. Alexandra<br />

Grimal, tel un guide ou la gardi<strong>en</strong>ne<br />

d’un trésor, nous montre son cheminem<strong>en</strong>t<br />

harmonique complexe, parfois<br />

énigmatique, cérébral, la force et<br />

l’abondance d’une inspiration que l’on<br />

voit se déployer comme un secret<br />

gardé.<br />

DAN WARZY<br />

CD : Andromeda, Ayler Records 2012<br />

Un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t live de Dragons<br />

a été réalisé le 20 mai et sera<br />

prochainem<strong>en</strong>t dans les bacs<br />

des bons disquaires<br />

Jazz au Rouge<br />

Pascal Versini est un personnage très actif sur la<br />

scène musicale marseillaise, qui aime déplacer les<br />

arts. Avec le saxophoniste Gérard Murphy, il<br />

s’implique dans le projet de Corine Barbereau au<br />

Rouge Belle de Mai. Un <strong>en</strong>droit parfaitem<strong>en</strong>t<br />

adapté pour le jazz qui, grâce à eux, abrite une<br />

réunion régulière de musici<strong>en</strong>s sous la forme de<br />

concert ou de jam-session. Pascal Versini y a donné<br />

un concert <strong>en</strong> 5tet le 25 mai <strong>en</strong> compagnie du<br />

flûtiste Jean-Michel Souris, d’Eric Surménian à la<br />

contrebasse, de Djamel Taouacht à la batterie et<br />

de Francesco Castellani au trombone, instrum<strong>en</strong>t<br />

que l’on a peu souv<strong>en</strong>t l’occasion d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre dans<br />

ce répertoire ou hors du big band. Un programme<br />

très agréable de standards, ainsi que quelques<br />

compositions où chaque musici<strong>en</strong>s a su briller et<br />

où tous ont assuré leur chorus. À peine le set<br />

terminé, une jam-session se poursuit avec<br />

Christophe Leloil à la trompette. Une belle fin de<br />

saison pour le Rouge.<br />

DAN WARZY<br />

Pascal Versini quintet © Dan Warzy


AU PROGRAMME<br />

50 SPECTACLES<br />

Festival de Marseille<br />

Le Festival de danse et des arts multiples<br />

pr<strong>en</strong>dra fin le 6 juillet (voir p42).<br />

Très att<strong>en</strong>due, la dernière création, <strong>en</strong><br />

première française, du Ballet Cullberg,<br />

The Strindberg Project, aborde<br />

différ<strong>en</strong>tes facettes de la personnalité<br />

complexe de l’auteur suédois (le 20<br />

juin au Silo). Première française aussi<br />

pour la cie Enclave Espa ol et leur<br />

fresque colorée En Plata qui embrasse<br />

l’Espagne à travers toutes les danses<br />

(23 et 24 juin esplanade Bargemon) ;<br />

Espagne toujours avec la Galici<strong>en</strong>ne<br />

Janet Novás qui a composé son solo<br />

Cara Pintada comme un conte pictural<br />

et chorégraphique (27 et 28 juin au<br />

Klap). C’est dans l’antichambre d’un<br />

hôtel très particulier, que les Belges<br />

Peeping Tom plante le décor de À<br />

louer, thriller chorégraphique comme<br />

eux seuls sav<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faire… (29 et 30<br />

juin salle Vallier). Autre nom familier<br />

des marseillais, celui de Robyn Orlin :<br />

dans Walking Next to Our Shoes…, <strong>en</strong>tourée<br />

d’une chanteuse lyrique et du<br />

groupe Phuphuma Love Minus (chorale<br />

sud-africaine qui se produit le 5 juillet<br />

au Théâtre de la Sucrière), la chorégraphe<br />

raconte le destin des travailleurs<br />

ruraux expatriés <strong>en</strong> ville à qui on <strong>en</strong>lève<br />

leurs chaussures pour les réduire au<br />

sil<strong>en</strong>ce (4 juillet salle Vallier). En clôture<br />

du Festival, la cie Sasha Waltz &<br />

Guestsdédie ses Impromptusà l’éternel<br />

voyageur qui se cache dans la musique<br />

de Franz Schubert, jouée <strong>en</strong> direct par<br />

la pianiste Cristina Marton et chantée<br />

par Ruth Sandhoff (6 juillet au Silo).<br />

Festival de Marseille<br />

Jusqu’au 6 juillet<br />

04 91 99 00 20<br />

www.festivaldemarseille.com<br />

Walking next to our shoes... © Vuyani F<strong>en</strong>i<br />

Vagabondage<br />

Autoportrait de Cavaillon<br />

À partir de «la théorie des 6 degrés de<br />

séparation» (qui indique que jamais<br />

plus de six personnes ne nous sépar<strong>en</strong>t<br />

les un(e)s des autres), le photographe<br />

Christophe Loiseau, membre du collectif<br />

Skappa ! & associés, a réalisé<br />

La Rue est dans le pre © Cie Artonik<br />

Le Bois de l’Aune et la Direction de la<br />

Culture d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce co-organis<strong>en</strong>t<br />

une soirée le 23 juin hors les murs<br />

dans le nouveau parc du Château de<br />

l’Horloge. Dès 19h30 la cie Artonik<br />

propose La Rue est dans le pré, un joyeux<br />

pique-nique (p<strong>en</strong>sez à apporter le<br />

vôtre !) sur fond d’archives radiophoniques<br />

des années 50 à 70, prétexte à<br />

revisiter une période d’évolution et de<br />

révolution à travers 5 grands sujets (émancipation<br />

sexuelle, mouvem<strong>en</strong>t hippie,<br />

mode du disco…). Puis, avec De l’autre<br />

côté, la cie Cirquons Flex risquera<br />

l’<strong>en</strong>vol, et la chute, du haut d’un portique<br />

de 8 mètres pour bousculer et explorer<br />

les limites qu’impose l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>,<br />

tandis que Fred Nevchehirlian,<br />

témoin du duo, construira une trame<br />

sonore tour à tour caressante et brutale.<br />

Le 23 juin<br />

04 42 93 85 40<br />

www.agglo-paysdaix.fr<br />

une série de portraits d’habitants de<br />

Cavaillon, 4 séries qui cré<strong>en</strong>t une chaine<br />

de 28 portraits exposés dans les rues<br />

de la ville. Le vernissage comm<strong>en</strong>ce<br />

place Philippe de Cabassole le 20 juin,<br />

pour une déambulation à travers la ville<br />

Off in Noves<br />

À Noves, depuis 6 ans, la ville et les<br />

Tréteaux du Panier de la troupe des<br />

Carboni concoct<strong>en</strong>t un festival où se<br />

mélang<strong>en</strong>t théâtre et musique dans<br />

une programmation haute <strong>en</strong> couleur.<br />

Le 20 juin, le plateau musical mêle les<br />

sons latinos de Cumbia Chicharra, la<br />

fanfare Sam<strong>en</strong>akoa et le métissage<br />

de 18h30 à 19h30 (suivie de la prés<strong>en</strong>tation<br />

de l’avant-programme de la<br />

Scène nationale à 20h30 place du<br />

Clos).<br />

Le Pays des galejeurs © J. Hierholzer - S. Durel<br />

jazz et klezmer de Kabbalah. Le l<strong>en</strong>demain,<br />

fête de la musique explosive<br />

avec Les Dassins d’Odessa et la fanfare<br />

Wonderbrass, avant la partie de<br />

pétanque théâtrale de la cie Artscénicum,<br />

Les Pieds tanqués, qui dévoile une<br />

crise id<strong>en</strong>titaire... Le 23 juin les Carboni<br />

clôtureront leur dernière création, Le<br />

Pays des Galéjeurs mise <strong>en</strong> scène par<br />

Fred Muhl, d’après l’opérette marseilaise<br />

de Vinc<strong>en</strong>t Scotto, Marc Cab,<br />

Alibert et R<strong>en</strong>é Sarvil Au pays du soleil.<br />

Un théâtre musical qui explose les<br />

cloisonnem<strong>en</strong>ts du g<strong>en</strong>re, et finira par<br />

vous faire <strong>en</strong>tonner joyeusem<strong>en</strong>t La<br />

Valse à petits pas, Zou un peu d’aioli et<br />

Miette… (aussi programmé au Chêne<br />

Noir durant le Off du 7 au 28 juillet).<br />

Off in Noves<br />

Du 20 au 23 juin<br />

04 91 90 33 52<br />

www.lescarboni.com<br />

Autoportrait de Cavaillon<br />

Du 20 juin au 2 sept<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

Festival des Nuits<br />

de l’Enclave<br />

Pour la 47 e année consécutive, Valréas, Grillon,<br />

Richer<strong>en</strong>ches et Visan accueill<strong>en</strong>t ce festival de<br />

théâtre, d’art, de musique, de littérature… Serge<br />

Pauthe y repr<strong>en</strong>d La Bataille de Chaillot, spectacle<br />

dans lequel il raconte l’histoire de Jean Vilar, Les<br />

Tréteaux de France jou<strong>en</strong>t Ruy Blas dans une mise <strong>en</strong><br />

scène de Christian Schiaretti, lequel met aussi <strong>en</strong><br />

scène La Jeanne de Delteil avec Juliette Pizoud dans<br />

le rôle-titre, Patrick Pineau et la cie Pipo jou<strong>en</strong>t Trois<br />

pièces de Tchekhov (L’Ours, La demande <strong>en</strong> mariage<br />

et Tragédi<strong>en</strong> malgré lui), Roland Peyron est le M.<br />

Armand dit Garrincha de Serge Valetti dans une mise<br />

<strong>en</strong> scène d’Eric Louviot…<br />

Du 11 au 29 juillet<br />

04 90 28 12 51<br />

www.nuits-<strong>en</strong>clave.com<br />

Ruy Blas © Christian Ganet


Les Éclaireurs<br />

Les musici<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>semble Télémaque jou<strong>en</strong>t et<br />

expliqu<strong>en</strong>t des programmes élaborés autour de leur<br />

propre instrum<strong>en</strong>t… et poursuiv<strong>en</strong>t leur voyage<br />

dans le 13. La Clarinette : un programme partant<br />

de transcriptions de Bach et Wagner jusqu’à des<br />

opus modernes de D<strong>en</strong>isov, Carter et Philippe<br />

Hersant. La Flûte : autour de Syrinx de Debussy,<br />

D<strong>en</strong>sity 21,5 et Incantation de Jolivet, opus<br />

majeurs pour flûte seule du XX e siècle.<br />

BOUCHES-DU-RHÔNE. La Clarinette : le 22 juin<br />

à Noves, 27 juin à La Bouilladisse et Cassis.<br />

La Flûte : le 26 juin Aceleme E. Vaillant<br />

à Marseille, 29 juin à La Destrousse.<br />

04 91 39 29 13 www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />

Festival des v<strong>en</strong>ts<br />

Une série de concerts autour de cette famille<br />

d’instrum<strong>en</strong>ts : Quintette Cassiopée (22 juin), Les<br />

Murmures d’Eole et Quatuor Segovia (le 23 juin),<br />

Bristol University Jazz Orchestra et Hornstars<br />

(28 juin à 20h30), Michel Tirabosco Trio (29 juin),<br />

Quintette de cuivres Magnifica (30 juin).<br />

MORIERES-LES-AVIGNON. Concerts à 21h<br />

06 51 79 07 56 www.festivaldesv<strong>en</strong>ts.com<br />

La sonate<br />

à travers le temps<br />

César Franck (Sonate <strong>en</strong> la majeur) et Bartok (2 e<br />

sonate) au programme de l’<strong>en</strong>semble Des<br />

Equilibres dans sa formation duo : violon (Agnès<br />

Pyka) et piano (Bruno Robilliard).<br />

SAINT-MAXIMIN. Le 22 juin.<br />

Auditorium Collège Leï Garrus<br />

07 63 01 45 92 www.desequilibres.fr<br />

Concert Symphonique<br />

Finlandia de Sibelius, la Suite du ballet Cass<strong>en</strong>oisette<br />

de Tchaïkovski et Schéhérazade de Rimski<br />

Korsakov par l’Orchestre des Alpes du Sud.<br />

SISTERON. Le 22 juin à 21h. Cathédrale<br />

Lacrimae<br />

Un nouveau concerts des Voix animées du cycle<br />

Entre pierres et mer : musique anglaise au XVI e<br />

siècle «sous le règne des Tudor au rythme du<br />

schisme anglican», autour des Lam<strong>en</strong>tations de<br />

Jérémie, chantées à l’Office des Ténèbres (Byrd,<br />

White, Tallis…). Les cinq voix résonn<strong>en</strong>t, a<br />

cappella, dans de belles acoustiques.<br />

TOULON. Le 24 juin.<br />

Eglise de l’Immaculée Conception<br />

LE THORONET. Le 24 juin à 18h45. Abbaye<br />

06 51 63 51 65 www.lesvoixanimees.com<br />

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Spiritango Quartet<br />

Astor Piazolla et le Tango nuevo par Fanny Azzuro<br />

(piano), Fanny Gallois (violon), Thomas Chedal<br />

(accordéon) et B<strong>en</strong>oît Levesque (contrebasse).<br />

MARSEILLE. Le 27 juin à 20h30. Auditorium Cité de<br />

la Musique<br />

04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com<br />

Fanny Azzuro © X-D.R.<br />

Vivaldi et Pergolèse<br />

Sept musici<strong>en</strong>s autour du contre-ténor Pascal<br />

Bertin dans le Stabat Mater de Vivaldi et le Salve<br />

Regina de Pergolèse.<br />

MARSEILLE. Le 29 juin. Temple Grignan<br />

Résas Espaceculture 04 96 11 04 60<br />

06 09 13 03 36 http://unastella.org<br />

Baroque français <strong>en</strong> trio<br />

Symphonies pour violon (Roberto Crisafulli), viole<br />

de gambe (Eti<strong>en</strong>ne Mangot) et clavecin (Christine<br />

Lecoin) de Marin Marais, Rameau…<br />

MARSEILLE. Le 29 juin. La Magalone –<br />

Cité de la Musique<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Le Château<br />

Le dernier événem<strong>en</strong>t du Festival Musiques<br />

Interdites affiche une création exceptionnelle : Le<br />

Château d’après Kafka, dont les écrits fur<strong>en</strong>t<br />

interdits et la famille exterminée par les nazis, est<br />

un opéra de chambre pour chanteurs, acteurs et<br />

danseurs, composé par Karol Beffa, musici<strong>en</strong> à<br />

l’honneur <strong>en</strong> 2012 à Marseille. Pour cette première<br />

mondiale, la mise <strong>en</strong> scène, autour de l’installation<br />

plastique originale Les Procédants de Philippe<br />

Adri<strong>en</strong>, est signée Laur<strong>en</strong>t Festas.<br />

MARSEILLE. Le 30 juin à 21h.<br />

Eglise Saint-CannatLes Prêcheurs<br />

04 91 90 46 94<br />

www.musiques-interdites.eu<br />

////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

MUSIQUE<br />

Liszt <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce<br />

Premier concert du festival de piano : Sofja Gulbadamova<br />

joue Liszt et Chopin, Debussy, Brahms, Fauré.<br />

UCHAUX. Le 1 er juillet à 19h. Château Saint-Estève<br />

04 90 40 60 94 www.liszt-<strong>en</strong>-prov<strong>en</strong>ce.com<br />

Requiem<br />

150 jeunes chanteurs et instrum<strong>en</strong>tistes américains<br />

issus du Blue Lake Fine Arts Camp (Michigan) se<br />

joign<strong>en</strong>t à l’Atelier choral Paca-Med (dir. Jean-<br />

François Héron) pour le tonitruant Requiem de Verdi.<br />

AIX. Le 3 juillet à 21h. Cathédrale St-Sauveur<br />

06 59 42 08 40<br />

Festival Durance Lubéron 06 42 46 02 50<br />

www.festival-durance-luberon.com<br />

Musicales du Lubéron<br />

La soprano Mireille Delunsch <strong>en</strong> récital.<br />

MENERBES. Le 12 juillet à 21h30.<br />

Terrasses de Gordes<br />

04 90 72 68 <strong>53</strong> www.musicalesluberon.com<br />

51<br />

Abbaye de la Celle<br />

Olivier Charlier joue les Sonates et Partitas pour<br />

violon seul de Bach (le 12 juillet), «De Vivaldi à<br />

Mozart et Rossini» avec le flûtiste Philippe Depetris<br />

(le 17 juillet).<br />

LA CELLE. Concerts à 21h15<br />

04 94 69 10 86 www.soireesmusicales-lacelle.com/<br />

Au siècle de Debussy<br />

Concert lecture autour d’opus de Debussy (Images,<br />

Isle joyeuse, Suite Pour le piano, Clair de Lune) et de<br />

texte du compositeur féru de littérature : un portrait<br />

dans le cadre du 150 e anniversaire de sa<br />

naissance. Le piano expert de Dona Sévène dialogue<br />

avec le comédi<strong>en</strong> Mathieu Buscatto.<br />

MALLEMORT. Le 13 juillet à 21h. Salle Dany<br />

04 90 59 12 43 – www.netvibes.com/bibmallemort<br />

La Folia<br />

Des œuvres de Corelli, Marin Marais, Ortiz… par le<br />

jeune Val<strong>en</strong>tin Tournet (15 ans !) prodige à la<br />

viole de gambe.<br />

MARSEILLE. Le 15 juillet à 17h. Abbaye de St-Victor<br />

06 72 83 25 46 – www.lachapelleharmonique.fr<br />

Musique anci<strong>en</strong>ne<br />

L’<strong>en</strong>semble Doulce Memoire (le 16 juillet), Fabio<br />

Biondi & Europa Galante (18 juillet) <strong>en</strong> Dracénie.<br />

CALLAS. Concerts à 21h.<br />

04 94 39 06 77 www.callas-festival.com<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

52 MUSIQUE<br />

AIX<br />

AixQui ? : Class’Eurock 2012 <strong>en</strong> haut du cours<br />

Mirabeau avec G<strong>en</strong>eral Electriks + Boukanbucal<br />

+ Kreatones + Nostalgia et les lauréats Junky<br />

Monkeys + Last Keeway + Little d Big G + Munky<br />

Fonk Soul + Skhizein + Sleeping Forest + The<br />

Living Dead (21/6)<br />

04 42 27 08 75<br />

www.aixqui.fr<br />

Théâtre et Chansons : Soirées Cabaret avec<br />

Chanson Indigo et l’Atelier Chansons sur Scène<br />

(22 au 24/6)<br />

04 42 27 37 39<br />

www.theatre-et-chansons.com<br />

Seconde Nature : I:Cube + Amine Edge + Torre<br />

Bros. Aka The Soulshapes + 123MRK + Poborsk<br />

(21/6)<br />

04 42 64 61 01<br />

www.second<strong>en</strong>ature.org<br />

ARLES<br />

Cargo de nuit : Escales du Cargo au théâtre<br />

Antique avec Garbage + Rodrigo y Gabriela &<br />

Cuba + Shaka Ponk + Chinese Man + Simple<br />

Minds + (17 au 21/7)<br />

04 90 49 55 99<br />

www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />

Le Méjan<br />

Fête de la Musique Trafic 0–Rimshot-The Kafkas-Stop<br />

breaking down + Cinéma plein air<br />

Ladies&G<strong>en</strong>tlem<strong>en</strong> Rolling Stones (21/6)<br />

04 90 49 56 78<br />

www.lemejan.com<br />

Festival Les Suds : Vinc<strong>en</strong>t Segal (9/7) Kimura&Ono-Avishaï<br />

Coh<strong>en</strong>-Tigran Hamasyan<br />

(10/7) Antonio Placer Jean Marie Machado-<br />

Yom&Wonder Rabbis (11/7) Anoushka<br />

Shankar-Bomba Estero (12/7) Houria Aïchi-El<br />

Gusto-Aziz Sahmaoui&University of Gnawa<br />

(13/7)<br />

04 90 96 06 27<br />

www.suds-arles.com<br />

AVIGNON<br />

AJMI / La MANUTENTION<br />

Prés<strong>en</strong>tation des Ateliers (7/6) Fête de la Musique-Kermesz<br />

à l’Est et Op<strong>en</strong> Bal (21/6)<br />

06 06 74 34 20<br />

www.jazzalajmi.com<br />

L’Entrepôt : Fête de la Musique quartier Monclar-<br />

La Violette avec Haut les Mains + Margaret<br />

Mixer Crew + Fanfarhumaine + Bocalup (21/6)<br />

06 28 21 69 64<br />

Le Délirium : Juan Carmona (17 et 18/7)<br />

04 90 85 44 56<br />

www.ledelirium.net<br />

Passagers du Zinc : Camille au Festival d’Avignon<br />

(15/7), Zebda + Zoufris Maracas à l’Hôtel<br />

Dieu de Carp<strong>en</strong>tras (23/7)<br />

04 90 89 45 49<br />

www.passagersduzinc.com<br />

Places de la ville : Jesus is my girlfri<strong>en</strong>d + Stan<br />

et Ael3x + Pepper Grind + Death of au punkette<br />

(Place des Corps Saints 23/6), Duck Explosion<br />

+ Franglers + classe de musique actuelle du<br />

Conservatoire (Place Pie 30/6)<br />

www.placeauliveavignon.fr<br />

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BERRE L’ETANG<br />

Forum de Berre : La Banda Mundo Latino +<br />

Deluxe (23/6)<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

DIGNE<br />

C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char : Festival Ejamslive<br />

avec Mörglbl + Freak Kitch<strong>en</strong> (4/7), Nina<br />

Attal (5/7), R<strong>en</strong>aud Louis-Servais (6/7) et<br />

Azulejos (7/7)<br />

04 92 30 87 10<br />

www.sortiradigne.fr<br />

GÉMENOS<br />

Théâtre de Verdure : Cock Robin (20/7)<br />

04 91 80 10 89<br />

www.sudconcerts.net<br />

LAMBESC<br />

C<strong>en</strong>tre anci<strong>en</strong> : Fête de la Musique avec Fantasticus<br />

+ Ataya + Sam<strong>en</strong>ako + Petit Jazzm’ard<br />

+ Zick Assault + The Cadd’s + Rosevinyl (21/6)<br />

04 42 17 00 62<br />

www.lambesc.fr<br />

LA CIOTAT<br />

Théâtre du Golfe : Festival Musique <strong>en</strong> Vacances<br />

(13 au 28/7) avec duo de guitare d’Amérique<br />

du Sud (28), Bizet était une femme de Cathy<br />

Heiting et Jonathan Soucasse (19), à l’Eglise<br />

Notre Dame : Stabat Mater par l’Ensemble<br />

Vocal d’Arles et l’Orchestre Mare Nostrum (13),<br />

New Gospel Family (17)<br />

04 42 08 92 87<br />

04 42 08 19 04<br />

LAURIS<br />

Château : Accordéon, l’accroche au cœur par<br />

l’Atelier du Possible (24/6)<br />

04 42 50 27 99<br />

LA VALETTE-DU-VAR<br />

Place Jean Jaurès : Fête de la musique avec<br />

Charivari (21/6)<br />

04 94 23 62 06<br />

www.lavalette83.fr<br />

LE THOR<br />

Sonograf’ : Festival de la Quinzaine Africaine<br />

avec Hope Masike (22/6)<br />

04 90 02 13 30<br />

www.lesonograf.fr<br />

MARSEILLE<br />

Festival Jazz des 5 Contin<strong>en</strong>ts<br />

Cours d’Esti<strong>en</strong>ne d’Orves : Doodlin’, Raphaël<br />

Imbert Omax at Lomax 7tet (17/7)<br />

Jardin du Palais Longchamp : Ballaké<br />

Sissoko&Vinc<strong>en</strong>t Segal Chamber Music, Pat<br />

Meth<strong>en</strong>y Unity Band 4tet (18/7), Ibrahim<br />

Maalouf 6tet Diagnostic, Avishaï Coh<strong>en</strong> trio<br />

Sev<strong>en</strong> Seas (19/7), Térez Montcalm 5tet,<br />

Stacey K<strong>en</strong>t 5tet (20/7), Al Jarreau 6tet, Earth<br />

Wind & Fire invite Al McKay (21/7)<br />

04 95 09 32 57 www.fj5c.com<br />

Inga des Riaux<br />

Nougarotrem<strong>en</strong>t (22/6), Bobzigua (28/6), John<br />

Massa 4tet (29/6)<br />

06 07 575 558<br />

www.inga-des-riaux.fr/music.html<br />

Cabaret Aléatoire : August Burns Red + Adept<br />

(20/6)<br />

04 95 04 95 09<br />

www.cabaret-aleatoire.com<br />

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Dan Racing : Fête de la musique avec Sigma<br />

(21/6), Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> Ult R&R Band (22/6), Bonus<br />

Track + Power in Skin (23/6), Jbam + Funky<br />

Monks (29/6), Tribute Téléphone (30/6),<br />

Lemon Rose (6/7), Bitcho Rock (7/7), Defaced<br />

+ Skhizein + Sleeping Forest (13/7), Da Bf<br />

(14/7), Ls n’ Bb (20/7)<br />

06 09 17 04 07<br />

http://guitarjacky.free.fr<br />

Dock des Suds : Marée Haute Electric Euphoria<br />

(22/6), Festival de Vives Voix avec les<br />

Indéchiffrables + Sudd<strong>en</strong> Jazz quartet au (29/6),<br />

V<strong>en</strong>dredi du Cabaret Dock des Suds (30/6),<br />

Pride Factory (7/7), Marée Haute Electric<br />

Euphoria (14/7)<br />

04 91 99 00 00<br />

www.dock-des-suds.org<br />

Espace Juli<strong>en</strong> : Fête de la musique avec Heidi<br />

Von Heidi (21/6)<br />

04 91 24 34 10<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />

Grim : Sons de Plateaux #6 avec Sugarcraft +<br />

Rémi B. (21/6), Sobraslasolas ! (22/6), Installation<br />

par la Générale d’Expérim<strong>en</strong>tation/<br />

Christian Zanesi, La voie Z + Feedback Ensemble<br />

(23/6)<br />

04 91 04 69 59<br />

www.grim-marseille.com<br />

Kiosque des Réformés : Andromakers + The<br />

FKclub (24/6), Stéréobox + Kantate (12/7)<br />

06 84 52 99 15<br />

www.r<strong>en</strong>dezvousdukiosque.fr<br />

La Machine à Coudre : Antonio Negro et ses<br />

invités (22/6), Derek Poteat + Philippe Petit +<br />

Ahmad Compaore (28/6), Ensemble Ori<strong>en</strong>tal<br />

de Marseille (29/6)<br />

04 91 55 62 65<br />

www.lamachineacoudre.com<br />

Mundo Kfé : Soirée Off Sud Tremplin Découverte<br />

avec Gust + Duck explosion + Moy<strong>en</strong>s du<br />

bord + Casa Grinta (22/6)<br />

04 91 92 45 72<br />

www.mundokfe.fr<br />

Roll’ Studio<br />

Trio Trinidad (23/6) Duo Basse Sax (30/6)<br />

Monique Zuppardi trio (7/7)<br />

04 91 644 315 ou 06 86 728 396<br />

www.rollstudio.fr<br />

Théâtre Sylvain<br />

Ahmad Compaoré trio avec Christophe Leloil (13/7)<br />

04 91 47 73 94<br />

La Maison du Chant<br />

Festival De Vives Voix (29/6 au 6/7) avec Les<br />

Indéchiffrables + Sudd<strong>en</strong> Jazz quartet au Cabaret<br />

du Dock des Suds (29/6), Les Chanteurs<br />

des jardins (1 er /7), Enco de Botte + Sanacore<br />

à la chapelle Sainte Catherine (2), Enco de Bott<br />

+ La Ultima + Lo Cor de la Plana aux Jardins<br />

Velt<strong>en</strong> (5), Enco de botte + Chants Soufis de<br />

Haute Egypte + Chants Soufis des Comores aux<br />

Jardins Velt<strong>en</strong> (6)<br />

04 91 62 78 57<br />

www.lesvoiesduchant.org<br />

La Meson<br />

«Flam<strong>en</strong>co Meson» sur la place Stalingrad avec<br />

Sandie Santiago + Bal Sevillan (30/6)<br />

04 91 50 11 61<br />

www.lameson.com<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

La Sucrière : Festival Tamazgha, musiques berbères<br />

et populaires d’Afrique du Nord avec<br />

Farid Ferragui et Zohra Aït-Abbas (23/6)<br />

04 91 03 08 86<br />

www.festivaltamazgha.org<br />

Le Paradox : Mami<strong>en</strong>co (20/6), Mani Carneiro &<br />

François Múleka (26/6)<br />

04 91 63 14 65<br />

www.leparadox.fr<br />

Le Poste à Galène : Soirée Colorful Wacky<br />

Sound (22/6), Iraka + Solat + Dilaime + guest<br />

(29/6), Fête de la musique avec The Magnets<br />

+ The Last + Bird in Shell (21/6)<br />

04 91 47 57 99<br />

www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />

L’éoli<strong>en</strong>ne : Arianna & Ferran Savall (29/6)<br />

04 91 37 86 89<br />

www.myspace.com/leoli<strong>en</strong>ne<br />

MAUBEC<br />

La Gare : Les Zapéros-concerts du marché<br />

avec concert « surprise » (4/7), Hugo Kant (11/7),<br />

Merci Marlène (18/7), Forabandit (25/7)<br />

04 90 76 84 38<br />

www.aveclagare.org<br />

OLLIOULES<br />

Châteauvallon : Sapho chante Oum Kalsoum<br />

(23/6) China Moses&Raphaël Lemonnier (7/7)<br />

Richard Galliano&sextet Piazolla Forever (13/7)<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

PEYROLLES<br />

Cour du Château : Curiosités Maritimes avec À<br />

la légère, chansons fines (24/6 et le 22/6 dans<br />

le cadre d’Un théâtre dans mon Salon à Marseille)<br />

06 40 11 47 16<br />

06 27 38 30 06<br />

SAINT-RAPHAËL<br />

Square Delay<strong>en</strong> : «Fuzzfest» R<strong>en</strong>contres musicales<br />

régionales de Saint-Raphaël avec<br />

Fukushiman + Tap<strong>en</strong>ga + Sundayfools + Kelly<br />

und Kelly + OL’Dirty et DJ Duff (Maniacx) (29/6<br />

au 1/7)<br />

04 94 82 64 04<br />

SAINT CANNAT<br />

Festival Jazz à Beaupré : B<strong>en</strong> Aronov-Georges<br />

Mraz, Jacky Terrasson trio (29/6) Cecile<br />

MCLorin-Salvant, Mulgrew Miller (30/6)<br />

04 42 57 21 56<br />

LA SEYNE-SUR-MER<br />

Théâtre de Verdure<br />

La Nuit des Sablettes (7 au 22/7)<br />

04 94 06 90 34<br />

www.ot-la-seyne-sur-mer.fr<br />

TOULON<br />

Place d’Armes : Iraka dans le cadre du festival<br />

Vide-Méninges (26/6)<br />

www.regionpaca.fr<br />

Tandem : Fête de la musique avec NO/ID* sur<br />

la place du Pavé d’Amour : Weather Kings + El<br />

Botcho + Paradisco + Twin Apple (21/6)<br />

04 98 070 070<br />

www.tandem83.com


AU PROGRAMME<br />

54 RENCONTRES<br />

Libraires du sud /Libraires à Marseille - 04 96 12 43 42<br />

R<strong>en</strong>contres : avec Jean-Paul Demoule autour de son<br />

livre On a retrouvé l’histoire de France, Comm<strong>en</strong>t l’archéologie<br />

raconte notre passé (Laffont) le 22 juin à<br />

19h à la librairie Harmonia Mundi (Arles)<br />

avec François Mouteyres pour son ouvrage Dédée. Un<br />

secret de famille, un destin français le 23 juin dès 17h<br />

à la librairie Parado Paradis (Marseille)<br />

avec Frédéric Forte pour l’<strong>en</strong>semble de son œuvre le<br />

21 juin à la librairie La Carline (Forcalquier)<br />

avec Annie Malochet pour ses ouvrages parus chez<br />

Edilivres le 22 juin dès 17h30 à la librairie Parado Paradis<br />

(Marseille)<br />

avec Anthony Pastor pour son nouveau roman graphique<br />

Castilla Drive (Actes Sud) le 23 juin à 16h à la<br />

librairie La Réserve à bulles (Marseille)<br />

avec Richard Carta pour son livre Le jour du safran<br />

(Jeanne Laffitte) le 23 juin à la librairie Maupetit<br />

(Marseille)<br />

avec Arno Bertina (écrivain <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à La Marelle)<br />

et Sébasti<strong>en</strong> Sindeu (photographe) pour leur ouvrage<br />

Detroits (Le Bec <strong>en</strong> l’air). Les photographies prés<strong>en</strong>tes<br />

dans le livre seront exposées à la Librairie Apostille le<br />

28 juin à 18h à la librairie Apostille (Marseille)<br />

avec Jean-Marie Blas de Roblès autour de son œuvre,<br />

accompagné de Laure Leroy, directrice des éditions<br />

Zulma le 28 juin dès 19h à la librairie Charlemagne<br />

(Hyères)<br />

avec Michel Szans pour son dernier ouvrage Pauvre<br />

Richard (L’Ecailler) et Jean-Luc Luciani pour son polar<br />

Un léger bruit dans le moteur (L’Ecailler) le 30 juin dès<br />

17h à la librairie Apostille (Marseille)<br />

avec Raphaële Frier qui propose une lecture d’extraits<br />

de ses deux nouveaux romans Je veux un python pour mon<br />

anniversaire (Rue du monde) et Vol plané (Thierry Magnier)<br />

le 30 juin à 11h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

avec Nicolas Céleguègue pour son livre Je prépare le<br />

BAFA : brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Dunod)<br />

le 30 juin dès 16h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

AIX<br />

Cité du livre – 04 42 91 98 88<br />

Exposition Fleurs <strong>en</strong> scène : huit tableaux invit<strong>en</strong>t à<br />

découvrir les différ<strong>en</strong>tes techniques de création et de<br />

réalisation du décor végétal mises du costume de scène.<br />

Jusqu’au 22 sept.<br />

Exposition des sculptures de Julie Bessard, inspirée<br />

par le texte Oiseaux de Saint-John Perse. Du 23 juin<br />

au 24 nov à la Fondation Saint-John Perse.<br />

R<strong>en</strong>contre avec Michel Chiappero, architecte : D<strong>en</strong>sité<br />

urbaine et plaisir de ville, décider autrem<strong>en</strong>t ? Le 22<br />

juin à 18h30.<br />

De l’écriture du réel au réel de l’écriture : r<strong>en</strong>contre croisée<br />

<strong>en</strong>tre Yvon Le M<strong>en</strong>, André Ughetto et Dominique<br />

Sorr<strong>en</strong>te, écrivains, qui évoqueront leurs parcours <strong>en</strong><br />

écriture. Le 26 juin à 18h30.<br />

Université populaire – 06 37 26 91 62<br />

Sociologie du travail avec Paul Bouffartigue et Jean-<br />

R<strong>en</strong>é P<strong>en</strong>daries, directeurs de recherche au Lest –<br />

CNRS à l’Université de Prov<strong>en</strong>ce, le 25 juin à 19h.<br />

C<strong>en</strong>tre aixois des Archives départem<strong>en</strong>tales<br />

-04 42 52 81 90<br />

Exposition Les chemins de l’eau <strong>en</strong> BD – Le regard<br />

d’Edmond Baudoin, jusqu’au 23 juin.<br />

Librairie All Books & Co – 04 42 12 44 43<br />

À l’occasion de la sortie de la dernière BD de Clém<strong>en</strong>t<br />

Baloup, La Concubine rouge (Gallimard), la librairie<br />

organise un concours ouvert à tous : pour participer<br />

il suffit de télécharger des planches de cette BD<br />

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(http://allbooks.canalblog.com) ou de v<strong>en</strong>ir les retirer<br />

à la librairie, et de les r<strong>en</strong>voyer par mail ou les rapporter<br />

directem<strong>en</strong>t. Les résultats du concours et le nom<br />

du gagnant seront révélés le 30 juin à 17h30 à l’occasion<br />

de la r<strong>en</strong>contre-dédicace avec Clém<strong>en</strong>t Baloup.<br />

3bisf – 04 42 16 17 75<br />

Atelier Objet-action animé par Caroline Le Mehauté,<br />

tous les jeudis de 13h30 à 16h30.<br />

Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville<br />

imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de<br />

chacun) animé par B<strong>en</strong>jamin Marianne, tous les<br />

mardis de 14h à 16h30.<br />

École supérieure d’art – 04 42 91 88 70<br />

Entre deux : exposition des œuvres de Samar Elbarawy,<br />

du 26 juin au 8 juillet à la Fondation Vasarely.<br />

ALPES DE HAUTE-PROVENCE<br />

Conseil général – 04 92 30 04 00<br />

Au Col de Larche, dans le cadre du projet culturel et<br />

transfrontalier VIAPAC, la route de l’art (qui initie une<br />

route pour l’art contemporain reliant Digne-les-Bains<br />

à Caraglio <strong>en</strong> Italie), inauguration de l’œuvre Table-<br />

Relief <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de l’artiste David R<strong>en</strong>aud, le 5<br />

juillet dès 15h.<br />

ARLES<br />

Collège international des traducteurs littéraires –<br />

04 90 52 05 50<br />

Journées franco-russes de la traduction : table ronde<br />

sur le thème France-Russie que reste-t-il à traduire ?<br />

avec M. Zonina, M. Parf<strong>en</strong>ov, N. Avtonoma, H. H<strong>en</strong>ry,<br />

A. Coldefy ; lecture-r<strong>en</strong>contre avec Maylis de<br />

Kerangal ; r<strong>en</strong>contre sur les écrivains et traducteurs <strong>en</strong><br />

dialogue avec L. Rubinstein, H. H<strong>en</strong>ry-Safier, B.<br />

Akounine et P. Lequesne… Les 29 et 30 juin.<br />

Galerie Joseph Antonin – 06 76 99 69 44<br />

Résistances : exposition des œuvres de Dollo, Carp,<br />

Flageul et Chrysidi, du 4 juillet au 1 er sept ;<br />

confér<strong>en</strong>ce d’Alain Bergala le 7 juillet à 10h à l’ENSP.<br />

AVIGNON<br />

Festival d’Avignon – 04 90 27 66 50<br />

Théâtre des idées, conçu et modéré par Nicolas<br />

Truong, au gymnase du lycée Saint-Joseph à 15h :<br />

-Éloge du théâtre avec le philosophe Alain Badiou<br />

qui revi<strong>en</strong>t sur l’art et la question c<strong>en</strong>trale de la<br />

représ<strong>en</strong>tation, le 15 juillet<br />

-P<strong>en</strong>ser la différ<strong>en</strong>ce avec Françoise et Héritier, anthropologue,<br />

et Éric Fassin, sociologue : comm<strong>en</strong>t<br />

p<strong>en</strong>ser les différ<strong>en</strong>ces des cultures, des individus, des<br />

g<strong>en</strong>res, des sexualités ?, le 18 juillet<br />

-Une nouvelle ère écologique ? avec Alain Gras, socioanthropologue<br />

des techniques, et Stéphane<br />

Lavignotte, pasteur et dir. de la Maison verte qui<br />

s’interrogeront sur le mirage d’une certaine idée de la<br />

croissance technosci<strong>en</strong>tifique, le 20 juillet<br />

-Comm<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser et représ<strong>en</strong>ter la crise ? avec Frédéric<br />

Lordon, économiste et philosophe, et André<br />

Orléan, économiste, deux économistes hétérodoxes<br />

s<strong>en</strong>sibles à la question de la représ<strong>en</strong>tation théâtrale,<br />

le 21 juillet<br />

-Le temps passe-t-il trop vite ? avec Elie During,<br />

philosophe, et Eti<strong>en</strong>ne Klein, physici<strong>en</strong> : une r<strong>en</strong>contre<br />

pour donner du temps au temps <strong>en</strong>tre sci<strong>en</strong>ce et<br />

philosophie, le 22 juillet<br />

Région PACA – 04 90 14 40 73<br />

R<strong>en</strong>contres professionnelles du spectacle vivant à<br />

l’ant<strong>en</strong>ne régionale de Vaucluse (Hôtel Armand, place<br />

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Maurice Bonnard ; les r<strong>en</strong>contres sont ouvertes à tous<br />

les professionnels, inscription sur<br />

avignon2012.regionpaca.fr).<br />

-Table ronde sur l’Économie sociale et solidaire :<br />

expéri<strong>en</strong>ces et repères, le 10 juillet de 14h à 17h.<br />

-Table ronde sur la Création <strong>en</strong> milieu pénit<strong>en</strong>tiaire : un<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pour l’artiste, une prise d’indép<strong>en</strong>dance<br />

pour le dét<strong>en</strong>u ?, le 11 juillet de 10h à 13h.<br />

-Table ronde sur les Démarches artistiques et aménagem<strong>en</strong>t<br />

du territoire : quelles géographies partagées ?,<br />

le 12 juillet de 10h à 13h ; Table ronde sur Comm<strong>en</strong>t<br />

refonder la formation artistique et technique à l’heure<br />

du numérique ?, le 12 juillet de 14h30 à 17h.<br />

-Marathon lecture <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le théâtre des<br />

Doms, le 13 juillet de 10h30 à 19h aux Doms.<br />

-R<strong>en</strong>contre artistique autour de Rroms-rromani, mis<br />

<strong>en</strong> scène par Xavier Marchand, le 14 juillet de 10h à<br />

12h.<br />

BARGÈME/TRIGANCE<br />

Le Souffle des arts – 06 50 18 51 55<br />

Arts <strong>en</strong> Artuby : sur le territoire de l’Artuby, les villages<br />

Bargème et Trigance propos<strong>en</strong>t festivals de musique<br />

baroque et de théâtre.<br />

À Bargème : exposition des peintures d’André Chevalard<br />

et pièces uniques de créateurs, Les Couleurs du<br />

v<strong>en</strong>t, jusqu’au 30 septembre à La Maison de Gaston ;<br />

marché potier, exposition dans les rues du village, le<br />

24 juin ; Peintres et sculpteurs dans le village, exposition<br />

dans les rues, le 29 juillet de 10h à 20h ;<br />

XXVIIIe festival de Musique anci<strong>en</strong>ne et baroque, du<br />

28 juillet au 25 août à l’église de Bargème.<br />

À Trigance : exposition des peinture de Robert Biagoli,<br />

du 20 juillet au 10 août à la salle culturelle ; confér<strong>en</strong>ce<br />

de Michel Frelat, Des primitifs africains au<br />

primitivisme dans l’art, le 4 août à 11h ; Ça va, pièce<br />

de JC Grumberg, le 5 août à 20h ; récital de piano<br />

Joël Holoubeck, le 9 août à 20h, à l’Espace culturel<br />

Artuby Verdon ; exposition des peintures de Robert<br />

Patier, du 20 juillet au 20 août à la Commanderie de<br />

Saint-Maynes ; exposition des peinture de Juliette<br />

Meize, Couples, jusqu’au 17 septembre à la galerie<br />

Mélusine ; été théâtral de Trigance, du 13 juillet au 10<br />

août.<br />

BARJOLS<br />

Editions Plaine Page – 04 94 72 54 81<br />

4 e édition des Eauditives, festival Eau & Poésie : résid<strong>en</strong>ce<br />

d’écriture, installations éphémères, performances,<br />

confér<strong>en</strong>ces, édition, ateliers… Jusqu’au 24 juin.<br />

BRIGNOLES<br />

Le Bazar du Lézard – 06 71 58 73 76<br />

Exposition des photos d’Arnaud Forestier et Guy<br />

Thouvignon, jusqu’au 14 juillet.<br />

CANNES<br />

Palais des festivals et des congrès – 04 93 39 01 01<br />

Festival d’art pyrotechnique : concours qui voit s’opposer<br />

des artificiers itali<strong>en</strong>s, chinois, espagnols,<br />

français et allemands, les 14, 21 et 29 juillet, et 7, 15<br />

et 24 août, à 22h dans la Baie de Cannes, le dernier<br />

jour étant celui où sera r<strong>en</strong>du le palmarès avec un feu<br />

hors compétition des artificiers arg<strong>en</strong>tins.<br />

CHÂTEAUNEUF-LES-MARTIGUES<br />

Médiathèque municipale- 04 42 09 22 83<br />

Le laboratoire de bande dessinée : exposition interactive<br />

pour appr<strong>en</strong>dre les différ<strong>en</strong>tes étapes de la<br />

création d’une BD autour de l’album La Carotte aux<br />

étoiles de Régis Lejonc, Thierry Murat et Riff Reb’s (La<br />

Gouttière). Du 4 juillet au 25 août.


FORCALQUIER<br />

Artgo et Cie – 04 92 73 06 75<br />

Les R<strong>en</strong>contres littéraires <strong>en</strong> Haute-Prov<strong>en</strong>ce sont<br />

consacrées cette année à Michel Butor. L’auteur sera<br />

prés<strong>en</strong>t pour deux expositions et une r<strong>en</strong>contre<br />

public :<br />

-Exposition avec des œuvres de Christian Dotremont,<br />

Pierre Alechinsky, Jean-Luc Par<strong>en</strong>t, Anne-Marie<br />

Pécheur, Jean-Michel Alberola et des livres d’artistes<br />

de Michel Butor, <strong>en</strong> collaboration avec le C<strong>en</strong>tre du<br />

livre d’artiste de Lucinges (Savoie), du 6 juillet au 26<br />

août au C<strong>en</strong>tre d’art contemporain Boris Bojnev<br />

-Exposition Au coin de la rue de l’Enfer avec les<br />

2ditions de la Différ<strong>en</strong>ce et Michel Butor, éditions<br />

originales par Alechinsky, Charewicz, Dufour, Jiri<br />

Kolar, Parant, Barcelo… à Saint-Eti<strong>en</strong>ne-les-Orgues,<br />

du 7 au 29 juillet<br />

-R<strong>en</strong>contre publique autour de Michel Butor avec des<br />

écrivains v<strong>en</strong>us de France, d’Allemagne, de Suisse, de<br />

Belgique et du Portugal, dans les Jardins du Couv<strong>en</strong>t<br />

des Cordeliers, le 8 juillet de 10h à 19h ; journée<br />

clôturée par un concert de Raphaël Imbert et ses<br />

musici<strong>en</strong>s.<br />

LAURIS<br />

Bibliothèque municipale – 06 71 40 10 89<br />

Les nocturnes de Lauris sur le thème Jazz, polar et<br />

cinéma avec C. Mesplède, S. Deshors, M. Villard, P.<br />

Dessaint, Mako… R<strong>en</strong>contres, ateliers d’écriture… Du<br />

18 au 21 juillet.<br />

LES BAUX-DE-PROVENCE<br />

Carrières de lumières – 04 90 54 55 56<br />

Dans le cadre du Festival A-Part les Carrières de lumière<br />

programm<strong>en</strong>t 7 soirées qui mari<strong>en</strong>t musiques<br />

électroniques, images numériques, lumières virtuelles,<br />

vidéos… Soirée d’ouverture le 5 juillet, soirée Light &<br />

Soul le 12, Nuits Pixels Power les 19, 20 et 21, carte<br />

blanche à Michèle et Jimmy Roze le 26 et soirée de<br />

clôture <strong>en</strong> forme de bouquet final avec une<br />

compilation <strong>en</strong> images le 31.<br />

MANOSQUE<br />

C<strong>en</strong>tre Jean Giono – 04 92 70 54 54<br />

Exposition Giono et le cinéma, jusqu’au 30 sept à<br />

l’Eglise Notre Dame de Romigier.<br />

MARSEILLE<br />

Région – 04 91 57 52 11<br />

Exposition Printemps arabe, jusqu’au 28 juin.<br />

BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00<br />

Exposition Press Play Pixellissime 2012 qui expose les<br />

relations complexes et passionnées <strong>en</strong>tre le jeu vidéo<br />

et le cinéma, du 30 mai au 30 juin<br />

Confér<strong>en</strong>ce sur ITER : <strong>en</strong>jeux et perspectives par M.<br />

Arnoux, le 26 juin à 17h.<br />

ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />

À l’occasion du Forum mondial de l’eau, exposition<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Les territoires de l’eau, irrigation et partage de l’eau <strong>en</strong><br />

Méditerranée, par l’IRD <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’INA.<br />

Jusqu’au 13 juillet.<br />

Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59<br />

Les Mots à l’air : lecture (<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Les Bernardines)<br />

de et par Flor<strong>en</strong>ce Pazzottu, poète et<br />

vidéaste, le 25 juin à 19h30 plage des Légionnaires.<br />

Une r<strong>en</strong>contre dédicace avec l’auteur aura lieu le<br />

même jour à la librairie Le Lièvre de Mars à 16h30.<br />

Tous&Go – www.tousego.fr<br />

3 e Marche pour l’égalité le 7 juillet, départ à 15h30<br />

du Parc du 26 e c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire.<br />

Au programme du Festival de la Marche pour l’égalité :<br />

-<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Festival de Marseille, ouverture<br />

les 9, 10 et 11 juin avec les interv<strong>en</strong>tions urbaines<br />

chorégraphiques de Sidi Larbi Cherkaoui, Tezuka, le<br />

15 juin avec Al M<strong>en</strong>os dos Caras de la cie Sharon<br />

Fridman, et le 4 juillet avec Walking next to our shoes<br />

de Robyn Orlin<br />

- projection du film de Doran Eran, Melting away, au<br />

cinéma Les Variétés <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur et du<br />

scénariste, le 19 juin à 20h30<br />

-soirée Saint Tropez aux 3G, à partir de 19h le 23 juin<br />

-r<strong>en</strong>contre Transid<strong>en</strong>tité : <strong>en</strong>jeux sociaux, politiques et<br />

médiatiques animée par Agnès Freschel : états des<br />

lieux proposé par Delphine Philbert, auteur de Dev<strong>en</strong>ir<br />

celle que je suis-Témoignage sur la transid<strong>en</strong>tité (Max<br />

Milo), et Carine Espineira, de l’Observatoire des<br />

transid<strong>en</strong>tités, auteur de La transid<strong>en</strong>tité de l’espace<br />

médiatique à l’espace public (éd L’Harmattan 2008), le<br />

29 juin à 18h30 au CRDP<br />

-avant-première du film de Xavier Dolan, Laur<strong>en</strong>ce<br />

Anyways, le 29 juin à 21h au cinéma Les Variétés<br />

-r<strong>en</strong>contre Islam, homophobie et laïcité avec Ludovic-<br />

Mohamed Zaned autour de son ouvrage Le Coran et la<br />

chair (Max Milo), le 5 juillet à 18h30 au CRDP<br />

-Le 6 juillet r<strong>en</strong>contre-diner <strong>en</strong>Chanté : à 18h30<br />

r<strong>en</strong>contre avec Caroline Fourest, L’égalité est-elle<br />

communautariste ?, suivie, à 21h, d’un diner m<strong>en</strong>é par<br />

les Brigades Amateurs ponctué d’intermèdes musicaux<br />

du Trio Intermezzo.<br />

-Océanerosemarie joue son spectacle La Lesbi<strong>en</strong>ne<br />

invisible au théâtre Le Paris à Avignon, un bus est<br />

affrété, départ de Marseille à 19h le 20 juillet.<br />

-<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Festival Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts,<br />

concert Robin Mckelle & The Flytones, guest Gregory<br />

Porter, le 23 juillet à 21h45 au Silo.<br />

Association P’Silo – 04 91 50 18 90<br />

12 e édition du Festival international de vidéo expérim<strong>en</strong>tale<br />

Images contre nature, du 10 au 14 juillet au<br />

Théâtre des Chartreux ; exposition d’Alexis Yebra, du<br />

21 juin au 21 juillet à la Galerie Paradis ; installation<br />

vidéo de Inès Wickmann, Temps bleu, du 27 juin au 13<br />

juillet à Art\Positions ; installation vidéo de Samuel<br />

Bester & Sophie-Charlotte Gautier, La Machine, du 7<br />

juillet au 25 août à l’espaceculture.<br />

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RENCONTRES<br />

55<br />

Association Marseille Autrem<strong>en</strong>t – 04 91 71 17 78<br />

Balade historique comm<strong>en</strong>tée De la Canebière au bd<br />

National, par François Hervé, le 23 juin de 10h à 12h<br />

(r<strong>en</strong>dez-vous devant le monum<strong>en</strong>t des Mobiles).<br />

Fotokino – 09 81 65 26 44<br />

Tout et Ri<strong>en</strong> : exposition des œuvres du dessinateur<br />

B<strong>en</strong>oît Bonnemaison-Fitte, jusqu’au 21 juillet.<br />

Galerie Montgrand – 04 91 33 11 99<br />

Voyante du passé. Cryptage : exposition d’Ilana Salama<br />

Ortar, artiste <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à l’ESADMM, jusqu’au 30<br />

juin.<br />

Auditorium de la Caisse d’Epargne – 04 91 57 26 49<br />

Confér<strong>en</strong>ces d’initiation L’art <strong>en</strong> France par Jean-Noël<br />

Bret : L’art français IX : depuis 1945, le 21 juin à 18h.<br />

MARTIGUES<br />

Musée Ziem – 04 42 41 39 60<br />

Exposition De Ziem à Dufy, acquisitions et restaurations<br />

réc<strong>en</strong>tes, du 4 juillet au 23 sept ; Déjeuner au<br />

musée : repas convivial après la découverte le<br />

comm<strong>en</strong>taire détaillé d’une œuvre, le 6 juillet à<br />

12h15 ; Stages d’été pour les <strong>en</strong>fants, du 9 au 13<br />

juillet de 10h à 12h et du 6 au 10 août de 10h à 12h.<br />

SAINT-CHAMAS<br />

Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54<br />

Exposition de peintures d’Yvette Poussel-Celse et de<br />

dessins de Georges Rinaudo, jusqu’au 31 juillet.<br />

VISAN<br />

Médiathèque municipale – 04 90 41 96 31<br />

Ateliers de création littéraire animés par Ricardo<br />

Montserrat, écrivain, scénariste et dramaturge, les 22<br />

et le 29 juin de 20h à 23h.<br />

CONCOURS<br />

Trois gares pour une utopie de proximité : dans le<br />

cadre du programme Quartiers créatifs porté par<br />

Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, l’Institut de design Civic City<br />

et la FAI AR propos<strong>en</strong>t ce workshop pluridisciplinaire<br />

de 3 semaines <strong>en</strong> design et mise <strong>en</strong> scène de l’espace<br />

public coordonné par Ruedi Baur : le projet doit<br />

parv<strong>en</strong>ir à se placer dans une utopie élargie autour<br />

de ce que pourrait être une gare au XXI e siècle. Le<br />

chantier se déroulera du 27 août au 16 septembre,<br />

ouvert à tous les professionnels issus du monde du<br />

design et du spectacle vivant. Dossier de candidature<br />

à r<strong>en</strong>voyer avant le 29 juin par mail<br />

(tania.lehberger@faiar.org) ET voie postale (FAI AR,<br />

Chantier Europé<strong>en</strong> des Arts de la Rue, 225 av<strong>en</strong>ue des<br />

Aygalades, 13015 Marseille).<br />

04 91 69 74 67<br />

www.faiar.org<br />

AU PROGRAMME


56 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />

Voyons voir<br />

Depuis 2007 Voyons Voir conçoit des manifestations d’art contemporain<br />

sur le territoire prov<strong>en</strong>çal et d’Aix <strong>en</strong> particulier avec des créations<br />

spécifiques pour chaque édition. Clém<strong>en</strong>t Bagot, Guillaume Gattier,<br />

Pierre Labat sont au Domaine de Saint Ser ; Jérémie Delhome, Iveta<br />

Duskova, Sandra Lor<strong>en</strong>zi, Emilie Perotto au Château Grand Boise ;<br />

D<strong>en</strong>is Brun au Jardin des Cinq S<strong>en</strong>s. Itinéraires de visite sur le site de<br />

l’association. C.L.<br />

Ri<strong>en</strong> comme quelque chose se produit quelque part<br />

jusqu’au 31 octobre<br />

Puyloubier, Trets, St Marc Jaumegarde<br />

www.voyonsvoir.org<br />

Au Jardin des 5 S<strong>en</strong>s,<br />

St Marc Jaumegarde-D<strong>en</strong>is Brun,<br />

The happy house<br />

and the lightning tree,<br />

2012 © X-D.R<br />

Sculpture <strong>en</strong> balade<br />

Dans le Lubéron Sculpture <strong>en</strong> balade organise depuis plusieurs années<br />

des parcours de découverte de sculpture contemporaine. Déployées dans<br />

les espaces ouverts et patrimoniaux les œuvres souv<strong>en</strong>t monum<strong>en</strong>tales<br />

favoris<strong>en</strong>t la r<strong>en</strong>contre du grand public avec les artistes,<br />

leurs techniques et leurs démarches singulières.<br />

Att<strong>en</strong>tion les vernissages ont lieu <strong>en</strong> décalé. C.L.<br />

Barb<strong>en</strong>tane du 29 juin au 1 er juillet<br />

Grambois du 20 au 22 juillet<br />

Lauris du 17 au 19 août<br />

www.sculpture-balade.com<br />

Pascal Val<strong>en</strong>ce, Loft, sculpture inox, 2.50x2x1m, 2011 © Christian Aujard<br />

Peintres arméni<strong>en</strong>s<br />

La maison/musée Edgar Mélik accueille ses compatriotes, d’Edgar Chahine à Arshile Gorky,<br />

pour composer un panorama de la peinture arméni<strong>en</strong>ne du XIX au XXe siècle.<br />

De la tradition du paysage à l’abstraction, une part belle est donnée particulièrem<strong>en</strong>t aux artistes<br />

qui comme Carzou ou Mélik ont trouvé <strong>en</strong> France un accueil et parfois le succès pour leur art. C.L.<br />

Sarkis Hamalbachian, Carrefour caucasi<strong>en</strong>,<br />

Huile sur toile 80x120cm-2005 © X-D.R<br />

Les Peintres arméni<strong>en</strong>s des XIX et XX siècles<br />

jusqu’au 30 sept<br />

Musée Edgar Mélik, Cabriès<br />

04 42 22 42 81<br />

www.musee-melik.fr<br />

Punta Lobos, Baha Sur, Mexico 2008 © John Mack<br />

John Mack<br />

Pour sa première exposition <strong>en</strong> France, John Mack donne à voir son<br />

Mexique où il vit depuis dix ans. Muni d’un Leica et travaillant<br />

principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> noir et blanc, il a exploré ce pays <strong>en</strong> tous s<strong>en</strong>s portant<br />

un regard à la fois docum<strong>en</strong>taire et poétique. Ses clichés traduis<strong>en</strong>t une<br />

esthétique du dépouillem<strong>en</strong>t et du sil<strong>en</strong>ce, s’imprègn<strong>en</strong>t d’une rêverie<br />

particulière qui se superpose à l’âpreté de la vie et des territoires pour<br />

r<strong>en</strong>voyer aux origines du contin<strong>en</strong>t américain. C.L.<br />

Mexique : la révélation d’une terre<br />

jusqu’au 28 juillet<br />

Galerie Hélène Detaille, Marseille<br />

04 91 <strong>53</strong> 43 46<br />

www.galeriedetaille.com


58 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />

A-Part<br />

Plus de 50 propositions d’artistes émaill<strong>en</strong>t les Alpilles à l’occasion<br />

du festival nomade. Installations, commandes, expositions, résid<strong>en</strong>ces<br />

form<strong>en</strong>t ce parcours <strong>en</strong> 10 communes et 9 sections (céramique<br />

contemporaine, Street Artist, Mexico 2012…), chacune dédiée à un champ<br />

artistique précis. Parmi les escales, ne pas rater les «discussions<br />

animées» qui gratt<strong>en</strong>t là où ça démange et, dans un tout autre g<strong>en</strong>re,<br />

la création Incontr con de Claudio Parmiggiani à l’abbaye de Pierredon,<br />

<strong>en</strong>tre terre et ciel. M.G.-G.<br />

3 e Festival international d’art contemporain Alpilles Prov<strong>en</strong>ce<br />

du 5 au 31 juillet<br />

www.festival-apart.com<br />

Miguel Chevalie, Power Pixels 2012 Festival a-part, Carrières de Lumières , Les Baux-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

Musiques : Jacopo Baboni Schilingi / Michel Redolfi Logiciels : Cyrille H<strong>en</strong>ry / Claude Micheli<br />

© Miguel Chevalier<br />

S.P.H.<br />

En Avignon, durant dix ans, le dessin d’humour s’est exposé lors du Festival. À partir du fonds<br />

constitué de nombreux dessins et archives conservés au musée Calvet, l’exposition du musée<br />

Vouland retrace cette chronique particulière des années 1967 à 1976 et la fondation par Desclozeaux<br />

de la Société Protectrice de l’Humour. Une œuvre salutaire représ<strong>en</strong>tée par les créations originales<br />

du fondateur et bi<strong>en</strong> des complices : Chaval, Bosc, Folon, Gourmelin, Reiser, Savignac, Sempé ou<br />

<strong>en</strong>core Topor… C.L.<br />

Société Protectrice de l’Humour-S.P.H.<br />

du 23 juin au 28 oct<br />

Musée Louis Vouland, Avignon<br />

04 90 86 03 79<br />

www.vouland.com<br />

Mother and child, Sigalit Landau, 2010, Bicyclettes et sel de la mer morte,<br />

courtesy the artist and Kamel M<strong>en</strong>nour, Paris © Sigalit Landau-Charles Duprat<br />

Desclozeaux, Le porte-plume carotte © F. Lepeltier<br />

Se souv<strong>en</strong>ir de la mer<br />

Entre mémoire et imaginaire, onirisme et réalité, les artistes invités au Château s’<strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t à<br />

cœur joie pour évoquer la mer dans tous ses états : créatures sous-marines, animaux vivants<br />

ou fantasmés, coutumes et usages, risques écologiques… Tout est passé à la loupe des<br />

créateurs tels Sigalit Landau, Olivier Millagou, Bartolani & Caillol, Sarkis, Boris<br />

Chouvellon… 30 artistes confront<strong>en</strong>t leurs œuvres (photographie et vidéo plus<br />

particulièrem<strong>en</strong>t) à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel et patrimonial du magnifique Domaine<br />

départem<strong>en</strong>tal. M.G.-G.<br />

du 23 juin au 31 octobre<br />

Château d’Avignon, Les Saintes-Maries-de-la-Mer<br />

04 13 31 94 54<br />

www.culture-13.fr<br />

© Hans Silvester<br />

Enfances<br />

Les <strong>en</strong>fants du monde sont l’objet de toutes les att<strong>en</strong>tions<br />

photographiques à travers les regards de Sabine Weiss,<br />

Hans Silvester, Jean-François Mutzig et Jean Barak.<br />

Initiative conjointe de Clichés de l’av<strong>en</strong>ture et Photographes d’Ailleurs et<br />

d’ici avec la Médiathèque Louis Aragon où l’on pourra r<strong>en</strong>contrer<br />

les photographes le 23 juin à 15h, puis vernissage-concert salle de<br />

l’Aigalier à 19h. C.L.<br />

du 20 juin au 1 er septembre<br />

Salle de l’Aigalier, Martigues<br />

04 42 07 35 10


ARTS VISUELS<br />

59<br />

Traces # 3<br />

La trace, sous toutes ses formes et sous tous les contin<strong>en</strong>ts, rassemble 6 artistes<br />

aux Chantiers de la Lune. Chiffres ou caractères chinois comme des indices chez Wei Fei ;<br />

habiles coulures noires dans le travail de Wang Qin ; traces coulantes et bilieuses<br />

des personnages de Gilles Breil ; éphémères sur les corps des habitants de l’Omo<br />

photographiés par Hans Silvester ; miroir du corps féminin et de l’impact de sa prés<strong>en</strong>ce<br />

pour la canadi<strong>en</strong>ne Krista Smith ou <strong>en</strong>core empreintes-symboles de Fodé Camara,<br />

reflets d’une société asservie. M.G.-G.<br />

du 2 juin au 28 juillet<br />

Les Chantiers de la Lune, La Seyne-sur-Mer<br />

04 94 06 49 26<br />

www.leschantiersdelalune.com<br />

Nils Udo<br />

La nature est le thème de vie du plastici<strong>en</strong> allemand, qui la célèbre dans les photographies<br />

d’installations réalisées à partir de matériaux collectés in situ. Une manière d’évoquer pour<br />

l’éternité ses «nids», ses «autels», ses «maisons d’eau» avant de les laisser subir l’érosion du<br />

temps. Éphémères, mais pas vraim<strong>en</strong>t, ses œuvres vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t nourrir ses peintures (jeux de<br />

silhouettes et d’ombres, de reflets et de lignes) et ses <strong>en</strong>cres de chine (il ressuscite «le génie<br />

des lieux» dans la calligraphie). Campredon complète ce tour d’horizon de films sur ses projets<br />

monum<strong>en</strong>taux. M.G.-G.<br />

Rose © Krista Smith<br />

Nature (élém<strong>en</strong>t)<br />

du 30 juin au 7 octobre<br />

C<strong>en</strong>tre d’art Campredon,<br />

Isle-sur-la-Sorgue<br />

04 30 38 17 41<br />

www.islesurlasorgue.fr/campredon.html<br />

Sébasti<strong>en</strong> Cordoléani<br />

Cuirs, Rubis, Strates, Pattern… invité par Le Moulin, le designer français, installé à Barcelone,<br />

prés<strong>en</strong>te trois projets autour du travail innovant du cuir : 3 assises autour de 3 matières et 3<br />

degrés d’innovation. À l’occasion de cette carte blanche, le lauréat de la Design Parade 2007 lève<br />

le voile sur son processus de création incluant des projets aboutis ou non, des impasses, des<br />

projets <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s… M.G.-G.<br />

Assises, Exercices de style<br />

du 26 juin au 16 sept<br />

Espace d’art Le Moulin, La Valette-du-Var<br />

04 94 23 36 49<br />

www.lavalette83.fr<br />

© Nils Udo, Sans titre – Tournesols, baies d’obier…,<br />

Donauried, Baviere, Allemagne, 1993 – 124 x 124 cm<br />

Sébasti<strong>en</strong> Cordoléani, Strates, fauteuil © Sébasti<strong>en</strong> Cordoléani<br />

Morgane Le Gall, commande de Maison Française,<br />

stylisme photo Anne Prud'Homme 2011 © Morgane Le Gall<br />

Design Parade 7<br />

Ils sont 10 jeunes designers internationaux à concourir pour le prix Design<br />

Parade. L’événem<strong>en</strong>t aurait pu rester confid<strong>en</strong>tiel, sauf que la Villa<br />

Noailles organise à cette occasion des expositions conçues comme une<br />

vitrine de la création contemporaine dans le domaine du design (projets<br />

produits lors de workshops d’étudiants au Cirva, sélection d’objets édités<br />

par Lidewije Edelkoort, photographies de Morgane Le Gall…), des<br />

confér<strong>en</strong>ces, des r<strong>en</strong>contres et un marché d’antiquités du 20 e siècle. M.G.-G.<br />

festival les 29 juin et 1 er juillet<br />

expositions du 30 juin au 30 sept<br />

C<strong>en</strong>tre d’art Villa Noailles, Hyères<br />

04 98 08 01 98<br />

www.villanoailles-hyeres.com


60 CINÉMA LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE<br />

Ciné Tilt<br />

Dans le cadre de sa 17 ème édition Ciné Tilt propose<br />

26 soirées de projections dans 8 lieux de Marseille<br />

! Toutes les projections ont lieu à la tombée<br />

de la nuit. Animaux et Cie de Reinhard Klooss et<br />

Holger Tappe ; Le discours d’un roi de Tom Hooper ;<br />

Billy Elliot de Steph<strong>en</strong> Daldry ; L’appr<strong>en</strong>ti-sorcier<br />

de John Turteltaub ; O’Brother des frères Co<strong>en</strong> ;<br />

Moi moche et méchant de Pierre Coffin et Chris<br />

R<strong>en</strong>aud.<br />

Jusqu’au 18 août<br />

04 91 91 07 99<br />

www.cinetilt.org<br />

Les Classiques<br />

de l’été<br />

Jusqu’au 27 juillet, l’Institut de l’Image à Aix<br />

propose Les Classiques de l’été.<br />

Lame de fond de Vinc<strong>en</strong>te Minnelli ; Si Paris l’avait<br />

su, un des premiers films de Ter<strong>en</strong>ce Fisher ;<br />

Fr<strong>en</strong>ch Cancan de R<strong>en</strong>oir ; Attaque ! de Robert<br />

Aldrich ; L’Assassin et Les Jours comptés d’Elio<br />

Petri ; Sandra de Visconti ; Trois femmes d’Altman<br />

; Comédie Érotique d’une nuit d’été de<br />

Woody All<strong>en</strong> ; Go Go Tales d’Abel Ferrara.<br />

R<strong>en</strong>dez-vous avec Marilyn dans Troublez-moi ce<br />

soir de Roy Ward Baker et Bus Stop de Joshua<br />

Logan.<br />

Institut de l’Image<br />

04 42 26 81 82<br />

www.institut-image.org<br />

Sandra de Viscontia<br />

O'Brother des freres Co<strong>en</strong><br />

La Buzine<br />

Le 17 juin à partir de 14h, Marius d’Alexander<br />

Korda ; Fanny de Marc Allégret et César de Marcel<br />

Pagnol.<br />

Le 24 juin à 14h, La Maman et la putain de Jean<br />

Eustache, Prix Spécial du Jury Cannes 1973 ; avec<br />

Bernadette Lafont, Jean-Pierre Léaud, Françoise<br />

Lebrun.<br />

Puis, le 30 juin à partir de 20h, première projection<br />

plein air dans le Parc du Château : Ciné Piqu<strong>en</strong>ique.<br />

Six courts-métrages sur le thème de l’été:<br />

La Carte de Stéfan Le Lay ; Miramare de Michaela<br />

Müller ; Nouvelle Vague de Simon Dronet ;<br />

Bottle de Kirst<strong>en</strong> Lepore ; Time to relax de Bard<br />

Ivar Engelsas et l’excell<strong>en</strong>t Le Marin masqué de<br />

Sophie Letourneur.<br />

La Buzine, Marseille 12 ème<br />

04 91 45 27 60<br />

www.chateaudelabuzine.com<br />

La Maman et la putain de Jean Eustache<br />

Ce qui nous arrive<br />

Le 20 juin à 18h45 à la Friche, dans le cadre du<br />

Colloque national sur la création artistique pour<br />

les publics sous main de justice, Lieux Fictifs<br />

propose la projection de Ce qui nous arrive de<br />

Caroline Caccavale, réalisé avec des personnes<br />

dét<strong>en</strong>ues de la prison des Baumettes ; mise <strong>en</strong><br />

jeu et <strong>en</strong> écriture de Jeanne Poitevin et Maxime<br />

Carasso de la Cie Alzhar.<br />

Lieux Fictifs<br />

04 95 04 96 37<br />

www.lieuxfictifs.org<br />

B<strong>en</strong>da Bilili !<br />

Le 21 juin à partir de 19h, au Jardin des Aurès<br />

dans le 15 ème , <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Accueil &<br />

R<strong>en</strong>contres, Peuple et Culture propose B<strong>en</strong>da<br />

Bilili ! de R<strong>en</strong>aud Barret et Flor<strong>en</strong>t de La Tullaye,<br />

prés<strong>en</strong>té à la Quinzaine des Réalisateurs 2010.<br />

Peuple et Culture, Marseille<br />

04 91 24 89 71<br />

www.peuple-culture-marseille.org<br />

B<strong>en</strong>da Bilili ! de R<strong>en</strong>aud Barret et Flor<strong>en</strong>t de La Tullaye<br />

Soirée surprise<br />

Prix du Jury du Festival de Cannes 2012<br />

Le 22 juin à 20h30, le cinéma 3 Casino à Gardanne<br />

propose une soirée «surprise» : projection du<br />

prix du Jury du festival de Cannes 2012, suivie<br />

d’un verre de l’amitié.<br />

04 42 51 44 93<br />

www.cinema-gardanne.fr<br />

Couleur<br />

de peau : miel<br />

Le 22 juin à 20h, au cinéma Les Variétés, <strong>en</strong><br />

part<strong>en</strong>ariat avec la Région Paca et la librairie La<br />

réserve à Bulles, projection de Couleur de peau :<br />

miel, récit autobiographique d’animation, <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce du réalisateur Laur<strong>en</strong>t Boileau, de<br />

Michel Cortey et Christophe Devaux de la station<br />

animation d’Arles.<br />

www.cinemetroart.com/cinema_marseille<br />

Couleur de peau miel de Laur<strong>en</strong>t Boileau<br />

Écrans sous<br />

les étoiles<br />

À partir du 26 juin, l’Alhambra Cinémarseille, <strong>en</strong><br />

part<strong>en</strong>ariat avec la Mairie de secteur, propose à la<br />

tombée de la nuit dans différ<strong>en</strong>ts lieux des 15 ème et<br />

16 ème arrondissem<strong>en</strong>ts, des séances de cinéma<br />

<strong>en</strong> plein air : Une Vie de chat d’Alain Gagnol et<br />

Jean-Loup Felicioli : Kung Fu Panda 2 de J<strong>en</strong>nifer<br />

Yuh ; Astérix et Obélix : mission Cléopâtre<br />

d’Alain Chabat ; La première étoile de Luci<strong>en</strong><br />

Jean-Baptiste ; The gre<strong>en</strong> Hornet de Michel<br />

Gondry ; Horton de Jimmy Hayward.<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com


Juin au jardin<br />

Le 27 juin à 21h30, la Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />

Gaston-Defferre propose <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec Tilt, dans le jardin de lecture, Poussière<br />

d’Ange d’Edouard Niermans, avec Bernard<br />

Giraudeau, Fanny Cott<strong>en</strong>çon, Fanny Basti<strong>en</strong>.<br />

Le 6 juillet ce sera L’Ultime razzia de Stanley<br />

Kubrick, avec Sterling Hayd<strong>en</strong> et Cole<strong>en</strong> Gray.<br />

ABD Gaston Defferre<br />

04 13 31 82 00<br />

http://www.biblio13.fr<br />

Festival d’Espigoule<br />

Faîtes le mur de Banksy<br />

Les 6 et 7 juillet, à Ginasservis, le Festival d’Espigoule,<br />

organisé par Sans Tambours Ni Trompettes<br />

déploie pour la dernière fois sa convivialité estivale<br />

et populaire : concerts, exposition, projection de<br />

courts-métrages et le 7 juillet à 22h30, Faites le<br />

Mur de Banksy, un docum<strong>en</strong>taire sur le street art.<br />

http://festival-espigoule.over-blog.com<br />

Poussiere d’Ange d’Edouard Niermans<br />

Cinépage<br />

Le 28 juin à 20h, Cinépage, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le<br />

Cinéma Pathé Madeleine, propose She Hate me<br />

de Spike Lee avec Anthony Mackie, Kerry<br />

Washington, Ell<strong>en</strong> Barkin, John Turturro,<br />

Monica Bellucci, Jim Brown.<br />

04 91 85 07 17<br />

www.cinepage.com<br />

Les femmes du 6eme étage de Philippe Le Guay<br />

Les Toiles de mer<br />

She Hate me de Spike Lee<br />

Le 11 juillet vers 22h à l’espace Mistral, l’Alhambra<br />

Cinémarseille <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Comité<br />

des Fêtes et le C<strong>en</strong>tre social de l’Estaque,<br />

prés<strong>en</strong>te Les femmes du 6 ème étage de Philippe Le<br />

Guay avec Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

Un Jeudi Tout Court<br />

Le 28 juin à 20h, dans le cadre de «Un Jeudi Tout<br />

Court», ArtCourtVideo propose une soirée de<br />

projection consacrée aux court-métrages d’animation<br />

au cinéma Actes Sud à Arles.<br />

04 90 93 33 29<br />

www.artcourtvideo.com<br />

Ciné Silvain<br />

Le 2 juillet, à la tombée de la nuit, Ciné Silvain (voir<br />

p. 17) propose Le Voyage <strong>en</strong> Arménie de Robert<br />

Guédiguian avec Ariane Ascaride,Gérard Meylan,<br />

Simon Abkarian ; le 16 juillet, ce sera Indigènes<br />

de Rachid Bouchareb avec Jamel Debbouze,<br />

Samy Naceri, Roschdy Zem.<br />

Théâtre Silvain, Marseille<br />

www.capsur2013.fr<br />

La momie de Shadi Abdel Salam<br />

Aflam<br />

Le 13 juillet à la tombée de la nuit, au Théâtre<br />

Silvain, Aflam, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Egyptian Film<br />

C<strong>en</strong>ter et le Bureau Culturel de l’Ambassade<br />

propose La momie de Shadi Abdel Salam.<br />

04 91 47 73 94<br />

www.aflam.fr


62 CINÉMA<br />

CANNES<br />

Marathon à CANNES<br />

Alors que s’achève le Festival de Cannes et que<br />

tout le monde att<strong>en</strong>d le palmarès, une longue file<br />

d’att<strong>en</strong>te s’étale, tôt le matin, devant la salle du<br />

Miramar. 360 <strong>en</strong>seignants et étudiants qui s’apprêt<strong>en</strong>t<br />

pour un marathon cinéphilique : 30 heures<br />

de films non stop, 12 longs métrages et 3 courts,<br />

issus de toutes les sections du festival, choisis<br />

minutieusem<strong>en</strong>t par la commission Cinécole, six<br />

<strong>en</strong>seignants de l’Académie de Nice, coorganisatrice<br />

avec Cannes-Cinéma de cette manifestation<br />

qui r<strong>en</strong>contre chaque année le même succès.<br />

Ces programmateurs étai<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

phase avec les jurys officiels puisque 8 des films<br />

qu’ils avai<strong>en</strong>t sélectionnés ont été primés ! La<br />

Palme d’Or pour le film de Haneke, le Prix du Jury<br />

pour La Part des Anges de K<strong>en</strong> Loach ; le Prix<br />

d’Interprétation Masculine pour Mads Mikkels<strong>en</strong>,<br />

dans La Chasse de Thomas Vinterberg ; La Caméra<br />

d’Or et le prix Un Certain Regard pour le<br />

premier long métrage de B<strong>en</strong>h Zeitlin, une sorte<br />

de conte philosophique <strong>en</strong> Louisiane, Les Bêtes<br />

du Sud sauvage, dans lequel Quv<strong>en</strong>zhané Wallis,<br />

une fillette, crève l’écran ; le Prix Fipresci des<br />

sections parallèles pour le premier long de Rachid<br />

Djaïdani, R<strong>en</strong>gaine, sur les relations inter<br />

communautaires ; le prix de la SACD pour Les<br />

Voisins de Dieu, premier film de M<strong>en</strong>i Yaesh qui<br />

plonge dans l’intégrisme religieux<br />

<strong>en</strong> Israël ; l’Art Cinema Award pour<br />

No ! de Pablo Larraín ; la Queer<br />

Palm du court métrage pour Ce<br />

n’est pas un film de cow-boys de<br />

B<strong>en</strong>jamin Par<strong>en</strong>t.<br />

L’autre palmarès<br />

Après une nuit blanche et pleine, les<br />

cinécoli<strong>en</strong>s ont attribué leur coup de<br />

cœur à Brok<strong>en</strong>, premier film de<br />

Rufus Norris, metteur <strong>en</strong> scène de<br />

théâtre britannique, adapté d’un<br />

roman de Daniel Clay, qui avait fait<br />

l’ouverture de la 51 ème Semaine de<br />

la Critique. Dans un quartier populaire,<br />

une jeune adolesc<strong>en</strong>te, diabétique,<br />

Skunk Cunningham (magistralem<strong>en</strong>t<br />

interprétée parEloïse Laur<strong>en</strong>ce),<br />

élevée par son père (Tim Roth) est<br />

confrontée à la dureté de la vie,<br />

étant témoin d’un acte de viol<strong>en</strong>ce injuste qui va<br />

<strong>en</strong>traîner les voisins du quartier dans un terrible<br />

<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age de mal<strong>en</strong>-t<strong>en</strong>dus et de m<strong>en</strong>songes.<br />

Tous les personnages de Rufus Norris ont des<br />

fêlures dont certains ne se remettront pas.<br />

Alternant scènes de t<strong>en</strong>dresse et de viol<strong>en</strong>ce,<br />

Brok<strong>en</strong> est un film au noir sur les illusions<br />

perdues.<br />

Autre film fort apprécié et grave, La Chasse de<br />

Thomas Vinterberg, réalisateur de Fest<strong>en</strong>, qui<br />

suit le parcours de Lucas (le Danois Mads Mikkels<strong>en</strong><br />

qui a bi<strong>en</strong> mérité son prix !) travaillant dans<br />

un jardin d’<strong>en</strong>fants, accusé à tort de pédophilie.<br />

Immédiatem<strong>en</strong>t mis au ban de la communauté,<br />

il lutte pour faire reconnaître la vérité mais aussi<br />

pour montrer qu’il reste digne face au groupe et à<br />

ses attaques. Une mise <strong>en</strong> scène t<strong>en</strong>due, sans<br />

faille, pour ce film qui parle de la fin de l’innoc<strong>en</strong>ce<br />

et fait m<strong>en</strong>tir l’adage : «La vérité sort de la<br />

bouche des <strong>en</strong>fants.»<br />

Brok<strong>en</strong> de Rufus Norris<br />

La chasse de Thomas Vinterberg<br />

C’est <strong>en</strong>suite le dernier K<strong>en</strong> Loach, la Part des<br />

anges, qui a séduit le public. «La part des anges»<br />

est une expression qui désigne les 2 % d’alcool<br />

qui s’évapor<strong>en</strong>t dans l’air p<strong>en</strong>dant le vieillissem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> fût. On suit Robbie (Paul Brannigan) un<br />

jeune futur père, quelque peu délinquant, de la<br />

banlieue de Glasgow, condamné à 300 heures de<br />

travaux d’intérêt collectif : une<br />

chance pour lui qui n’<strong>en</strong> a pas eu<br />

beaucoup dans la vie car un éducateur<br />

au grand cœur spécialiste de<br />

whisky va l’initier à la dégustation et<br />

Robbie a un excell<strong>en</strong>t nez ! Il est<br />

bi<strong>en</strong>tôt capable d’id<strong>en</strong>tifier les cuvées<br />

les plus exceptionnelles et les<br />

plus chères. Avec trois autres malchanceux<br />

de la société, ils vont ainsi<br />

visiter une distillerie, participer à<br />

une dégustation, assister à une<br />

v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères <strong>en</strong> kilt ! au<br />

milieu des riches habitués et… allez<br />

voir la suite ! K<strong>en</strong> Loach et son fidèle<br />

scénariste Paul Laverty nous<br />

font vibrer devant les av<strong>en</strong>tures de<br />

ces pieds nickelés ; on rit aux gags<br />

et aux bons mots de cette t<strong>en</strong>dre comédie<br />

sociale à la morale de Robin<br />

des bois.<br />

Juste avant, c’est le Prix Écrans Junior qui a été<br />

proposé : Ombline qu’a réalisé Stéphane Cazes,<br />

à partir d’histoires <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> prison. Ombline<br />

est une jeune fem-me qui donne naissance à<br />

Lucas qu’elle appr<strong>en</strong>d à élever <strong>en</strong> prison. Séparée<br />

de son fils, placé <strong>en</strong> famille d’accueil à 18 mois<br />

selon la loi, elle se (dé)bat, femme abîmée par la<br />

vie parmi les autres dans l’espoir d’<strong>en</strong> récupérer<br />

la garde à sa sortie de prison… Malgré une fin trop<br />

appuyée, le film offre de beaux portraits de<br />

femmes, surtout grâce au jeu int<strong>en</strong>se de Mélanie<br />

Thierry (César du Meilleur Espoir Féminin 2010).<br />

Cette tr<strong>en</strong>tième édition de Cinécole s’est achevée<br />

avec Amour, mais dans la douleur, avec le<br />

superbe et éprouvant film de Haneke, palme d’or<br />

d’un autre palmarès au tapis rouge.<br />

ANNIE GAVA<br />

La part des anges de K<strong>en</strong> Loach


QUINZAINE | CINÉMA CHINOIS CINÉMA 63<br />

Top treize à l’Alhambra<br />

Si tu ne vas pas à Cannes, Cannes vi<strong>en</strong>t à toi ! À<br />

l’Alhambra bi<strong>en</strong> sûr, où, depuis 2005, treize des<br />

films de la Quinzaine des Réalisateurs, vivier du<br />

cinéma d’auteurs, sont projetés, trois jours à peine<br />

après la clôture du festival cannois. Le 29 mai,<br />

Edouard Waintrop, nouveau délégué général de<br />

la Quinzaine et William B<strong>en</strong>edetto, directeur du<br />

cinéma de St H<strong>en</strong>ri, ont ouvert le programme par<br />

un Adieu, celui des frères Podalydès à Berthe, la<br />

mémé de leur comédie aux jeux de mots pataphysiques,<br />

aux tours de passe-passe tirés d’une<br />

malle de magici<strong>en</strong>, variations métaphoriques de<br />

la disparition qui s’essouffl<strong>en</strong>t quelque peu <strong>en</strong> se<br />

déclinant.<br />

La suite a réservé d’excell<strong>en</strong>tes surprises. Camille<br />

redouble (prix SACD 2012) l’émouvante fable de<br />

et avec Noémie Llovsky, version française du<br />

Peggy Sue got married de Coppola, <strong>en</strong> moins<br />

«rose» et beaucoup plus drôle, qui pose avec s<strong>en</strong>sibilité<br />

et justesse la vaine mais inévitable question<br />

de la maturité : et si c’était à refaire ?<br />

Subversion des codes, décalages, dérapages très<br />

contrôlés, la comédie triomphe aussi dans le cynique<br />

et «so british» Sightseers de B<strong>en</strong> Wheatley<br />

où on suit, ravis, l’itinéraire meurtrier de Chris et<br />

Tina durant leurs premières vacances <strong>en</strong> amoureux.<br />

Une Bonnie et un Clyde <strong>en</strong> K-way et jogging<br />

mou, qui travers<strong>en</strong>t dans leur caravane une<br />

nature idyllique tout <strong>en</strong> massacrant au passage,<br />

sans état d’âme, <strong>en</strong>tre musées et campings, les<br />

gêneurs qu’ils crois<strong>en</strong>t.<br />

Belle découverte <strong>en</strong>core que No de Pablo Larraìn,<br />

ultime volet iconoclaste d’une trilogie sur la dictature<br />

chili<strong>en</strong>ne, récomp<strong>en</strong>sé par le Art Cinema<br />

Award, qui reconstitue la campagne électorale<br />

des partisans du non au référ<strong>en</strong>dum de 1988<br />

No de Pablo Larrain<br />

imposé par les autorités internationales pour la<br />

réélection de Pinochet. Tourné avec une caméra<br />

de 1983 dans un format 4/3, le film retrouve le<br />

style visuel de l’époque intégrant les archives à la<br />

fiction. Gael Garcia Bernal y incarne un jeune<br />

publicitaire de tal<strong>en</strong>t rev<strong>en</strong>u d’exil, peu politisé, qui<br />

va «v<strong>en</strong>dre» le choix démocratique comme une<br />

lessive ! La communication prévalant sur le cont<strong>en</strong>u,<br />

l’efficacité sur l’éthique : «Après tout, le Chili<br />

p<strong>en</strong>se à son av<strong>en</strong>ir» affirme le héros avant chacune<br />

de ses prés<strong>en</strong>tations. Pinochet perd parce que<br />

le pays a évolué et que la campagne du vieux<br />

dictateur est «ringarde» !<br />

Films légers, grinçants, dérangeants, poignants,<br />

romanesques, la variété de la sélection a même<br />

permis aux grands et petits cinéphiles de fondre<br />

de plaisir <strong>en</strong> partageant les chamallows, roudoudous,<br />

berlingots et guimauves d’Ernest et Célestine,<br />

le conte politico-poétique de R<strong>en</strong>ner, Aubier et<br />

Patar à s’éveiller assis.<br />

ÉLISE PADOVANI<br />

Les films de la Quinzaine des Réalisateurs<br />

ont été prés<strong>en</strong>tés à l’Alhambra Cinémarseille<br />

du 29 mai au 5 juin<br />

Vive Mr Shu !<br />

Le Festival du Cinéma Chinois <strong>en</strong> France, qui se<br />

déroule cette année dans six villes, s’est ouvert à<br />

Marseille au cinéma le Prado avec l’<strong>en</strong>semble<br />

musical Xin Yi de musique traditionnelle dirigé<br />

par Wang Guozh<strong>en</strong> : neuf jeunes femmes ont joué,<br />

à la cithare Guqin, à la flûte de bambou ou au<br />

hautbois, des morceaux aux titres évocateurs de<br />

Cueillir les herbes, Parfums de jasmin, ou Fleurs<br />

épanouies, pleine lune…<br />

Après différ<strong>en</strong>tes allocutions qui ont précisé<br />

l’objectif de la manifestation, «faire découvrir des<br />

films inédits <strong>en</strong> France et promouvoir les échanges<br />

<strong>en</strong>tre les deux pays» a été projeté le premier<br />

des 14 films choisis, Ce que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les femmes,<br />

une comédie romantique de Ch<strong>en</strong> Daming, remake<br />

mou de What wom<strong>en</strong> want avec Mel Gibson,<br />

qui n’a d’autre intérêt que d’y pouvoir admirer la<br />

superbe Gong Li, invitée d’honneur du festival. Le<br />

mélodrame de Zhang Yimou, Sous l’aubépine,<br />

permet de découvrir une jeune actrice Zhou<br />

Dongyu incarnant une jeune fille qui, p<strong>en</strong>dant la<br />

révolution culturelle, vit une histoire d’amour<br />

troublée par cette période répressive… une mise<br />

<strong>en</strong> scène traditionnelle, sinon simpliste.<br />

Plus intéressant le film d’animation, Une fille juive<br />

à Shanghai de Wang G<strong>en</strong>fa, construit <strong>en</strong> flash<br />

back successifs, raconte l’histoire d’une petite fille<br />

qui a été emm<strong>en</strong>ée à Shanghai pour échapper<br />

aux nazis. Petite rousse aux superbes yeux bleus,<br />

elle r<strong>en</strong>contre un jeune Chinois, A-G<strong>en</strong>, qui l’aide<br />

à survivre. Leur amitié pr<strong>en</strong>d fin quand la guerre<br />

est finie mais lorsqu’elle revi<strong>en</strong>t à Shanghai,<br />

soixante ans plus tard elle y retrouve, comme<br />

dans les contes, son ami.<br />

Le plus réussi est le film de Han Jie, Hello Mr. Shu.<br />

Dès le premier plan, le ton est donné : un homme<br />

étrange est perché sur un arbre ; Shu <strong>en</strong> chinois<br />

signifie «arbre». On le reverra ainsi dans des scènes<br />

toutes oniriques. Car, comme le dis<strong>en</strong>t les<br />

habitants du village minier qui se vide peu à peu<br />

Shu n’est pas «stable» : il a des visions, récurr<strong>en</strong>tes,<br />

de son père mort, puis de son frère ; il est<br />

un peu devin, il tombe amoureux d’une jeune<br />

muette qu’il épouse, un vrai fiasco ! Il boit, il se<br />

bat. Il recompose le monde à sa guise. Il est perché<br />

sur son arbre… Altern<strong>en</strong>t de superbes plans<br />

des paysages <strong>en</strong>neigés de la Chine rurale du Nord<br />

Est, de fêtes éclatantes de couleurs jusqu’à ce<br />

plan, rouge, hallucinatoire, des mineurs quittant<br />

le village. Tout n’est-il que rêve ? Il n’est pas<br />

étonnant que ce film ait obt<strong>en</strong>u le Grand Prix du<br />

jury au festival de Shanghai…<br />

ANNIE GAVA<br />

Le Festival a eu lieu du 7 au 12 juin<br />

au cinéma le Prado, Marseille<br />

Hello Mr. Shu de Han Jie


64 CINÉMA<br />

GRAND REPORTER | CASSOS<br />

R<strong>en</strong>dre compte<br />

Coup d’essai<br />

Gilles Jacquier, Rémi Ochlik, Marie<br />

Calvin : <strong>en</strong>vers ces journalistes occid<strong>en</strong>taux<br />

tombés <strong>en</strong> couvrant des<br />

conflits, trop d’europé<strong>en</strong>s, protégés<br />

par la relative prospérité de leurs<br />

démocraties, éprouv<strong>en</strong>t émotions factices<br />

ou méfiance. Cette volonté de<br />

s’exposer n’est-elle pas suspecte ?<br />

Le prix de leurs témoignages n’estil<br />

pas exorbitant ? La question de la<br />

limite de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de la presse<br />

était au cœur de la soirée d’hommage<br />

aux Grands reportages organisée<br />

à l’Hôtel de Région, le 22 mai, dans<br />

le cadre de l’exposition Printemps<br />

arabe. Michel Vauzelle rappelant le<br />

destin partagé des peuples méditerrané<strong>en</strong>s,<br />

a fustigé la t<strong>en</strong>tation du<br />

À Marseille, on connait tous Philippe<br />

Carrese, écrivain et réalisateur<br />

de télévision, personnage sympathique<br />

et fédérateur. Il a décidé de v<strong>en</strong>ir<br />

au cinéma et son premier film, prés<strong>en</strong>té<br />

<strong>en</strong> avant-première le 6 juin au<br />

cinéma Le Prado, sort <strong>en</strong> salle le 13<br />

juin. Devant une salle pleine le producteur,<br />

Thierry Aflalou de Comic<br />

Strip production a prés<strong>en</strong>té le film<br />

<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Philippe Carrese et<br />

de «toute l’équipe» et a demandé <strong>en</strong><br />

plaisantant qu’on parle de Cassos<br />

s’il nous plaisait et qu’on ne dise<br />

ri<strong>en</strong> dans le cas contraire !<br />

On serait t<strong>en</strong>té de se taire tant on<br />

admire la ténacité de Carrese à réaliser<br />

un film avec un petit budget :<br />

tournage <strong>en</strong> 11 nuits, <strong>en</strong>tre 6h du soir<br />

et 8h du matin pour simplifier les<br />

raccords lumière, trois appareils<br />

photo-caméras numériques pour<br />

les scènes à l’intérieur d’une voiture,<br />

technici<strong>en</strong>s et acteurs de sa tribu…<br />

Mais cela suffit-il ? Le scénario, construit<br />

<strong>en</strong> boucle, manque d’originalité :<br />

un assureur (Didier B<strong>en</strong>ureau), humilié<br />

et cocufié par sa femme (Agnès<br />

Soral), décide de la faire supprimer,<br />

r<strong>en</strong>contre un professionnel du crime<br />

(Simon Astier) et devi<strong>en</strong>t lui-même<br />

un tueur. Le découpage <strong>en</strong> saynètes<br />

ral<strong>en</strong>tit le rythme, le personnage de<br />

la femme, tyrannique et hystérique,<br />

est caricatural et les dialogues, parfois<br />

drôles, <strong>en</strong>tre le tueur et l’assureur<br />

sont aussi très lourds par mom<strong>en</strong>ts.<br />

Heureusem<strong>en</strong>t, il a de très belles<br />

Francoise Joly, Alexandra D<strong>en</strong>iaux, Guilaine Ch<strong>en</strong>u © A.G.<br />

repli, celle de la désillusion de<br />

«l’après» <strong>en</strong> Égypte ou <strong>en</strong> Tunisie,<br />

celle de l’indiffér<strong>en</strong>ce. Françoise<br />

Joly et Guilaine Ch<strong>en</strong>u, les deux<br />

rédactrices <strong>en</strong> chef du magazine<br />

Envoyé Spécial sur France 2, ont<br />

expliqué comm<strong>en</strong>t les risques s’évaluai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> accord avec les équipes<br />

souv<strong>en</strong>t privées de recul ou d’information<br />

cruciales, comm<strong>en</strong>t on<br />

r<strong>en</strong>onçait parfois à aller sur le terrain<br />

parce que la chaîne ou les<br />

interv<strong>en</strong>ants y voyai<strong>en</strong>t un danger<br />

trop grand mais jamais sous la<br />

pression d’autorités gouvernem<strong>en</strong>tales.<br />

Elles ont affirmé l’importance<br />

de la prés<strong>en</strong>ce des reporters pour<br />

recueillir sans les juger, les paroles<br />

d’hommes et de femmes dans leur<br />

complexité et leurs contradictions,<br />

pour capter le dit et le non-dit, pour<br />

considérer tous les points de vue<br />

parce qu’informer ce n’est pas<br />

seulem<strong>en</strong>t transmettre des<br />

dépêches.<br />

Quatre extraits de reportages «à<br />

hauteur humaine» ont été prés<strong>en</strong>tés<br />

par des journalistes travaillant<br />

pour l’émission, passionnés par leur<br />

métier et <strong>en</strong> aucun cas suicidaires.<br />

Lucas M<strong>en</strong>get a raconté son <strong>en</strong>trée<br />

clandestine <strong>en</strong> Lybie, la prise de<br />

Nalout par les insurgés, l’attaque<br />

des forces armées de Kadhafi contre<br />

ce lieu stratégique à la frontière<br />

tunisi<strong>en</strong>ne et l’aide déterminante<br />

des responsables de la ville pour<br />

images de Berre l’Etang, de ses<br />

usines et le 2 ème personnage féminin<br />

(Marie Kremer) est touchant.<br />

On espère que le prochain film,<br />

Démons de Dante, sera un coup de<br />

maître !<br />

ANNIE GAVA<br />

Cassos de Philippe Carrese,<br />

sortie le 13 juin<br />

Cassos de Philippe Carrese<br />

sauver son équipe. Alexandra D<strong>en</strong>iaux<br />

nous a embarqués dans un<br />

cercueil flottant avec des harragas<br />

tunisi<strong>en</strong>s. Jeunes garçons qui ne<br />

croi<strong>en</strong>t pas à la révolution à laquelle<br />

ils ont participé et veul<strong>en</strong>t profiter du<br />

chaos actuel pour fuir vers les rêves<br />

consuméristes itali<strong>en</strong> ou français.<br />

Vinc<strong>en</strong>t Barral quant à lui, a choisi<br />

de parler du harcèlem<strong>en</strong>t sexuel <strong>en</strong><br />

Égypte où les femmes, qui ont pourtant<br />

joué un rôle primordial dans la<br />

chute du régime, n’<strong>en</strong> finiss<strong>en</strong>t pas<br />

de subir les discriminations que des<br />

générations d’hommes frustrés leur<br />

impos<strong>en</strong>t : dialogue de sourds <strong>en</strong>tre<br />

Mohamed Diab, réalisateur du film<br />

Les femmes du bus 678, et un jeune<br />

égypti<strong>en</strong> justifiant les viols, propos<br />

ahurissants de l’unique femme sexologue<br />

médiatisée qui incrimine les<br />

femmes violées à 50 % ! Discours<br />

résigné d’une journaliste <strong>en</strong> butte au<br />

harcèlem<strong>en</strong>t malgré son voile et sa<br />

pudeur. Les dernières images projetées<br />

fur<strong>en</strong>t celles deGilles Jacquier<br />

tué à Homs <strong>en</strong> Syrie le 11 janvier<br />

2012, celles de la révolution tunisi<strong>en</strong>ne<br />

<strong>en</strong> marche à Kasserine, juste<br />

avant la chute de B<strong>en</strong> Ali. Images<br />

d’un monde mu par un espoir toujours<br />

r<strong>en</strong>ouvelé, justifiant l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

d’une vie. Edith Bouvier, frêle<br />

tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, rescapée du bombardem<strong>en</strong>t<br />

du c<strong>en</strong>tre de presse de Homs,<br />

très émue, a évoqué le professionnalisme,<br />

la gaieté, la g<strong>en</strong>tillesse de<br />

Gilles. Elle a t<strong>en</strong>u à rappeler que<br />

sans les syri<strong>en</strong>s anonymes qui ont<br />

risqué leur vie pour elle, elle n’aurait<br />

pu être sauvée, que sans les journalistes-amateurs<br />

du pays, dotés de<br />

quelques portables et d’une imm<strong>en</strong>se<br />

bravoure, la presse étrangère ne<br />

pourrait pas travailler. Un poignant<br />

hommage au courage des grands<br />

reporters et à leur désir obstiné de<br />

r<strong>en</strong>dre compte.<br />

ELISE PADOVANI<br />

L’exposition Printemps Arabe<br />

est visible jusqu’au 28 juin<br />

à l’Hôtel de Région, Marseille<br />

04 91 57 52 11<br />

www.regionpaca.fr


IMAGE DE VILLE | LA CIOTAT CINÉMA 65<br />

Vivre la Ville<br />

Pour clore ses traversées urbaines et comme une<br />

évid<strong>en</strong>ce, Le Merlan a laissé carte blanche à<br />

Image de ville, du 3 au 9 juin. Le festival aixois qui<br />

vise à mettre <strong>en</strong> lumière l’approche s<strong>en</strong>sible de<br />

l’architecture par le cinéma, s’est donc av<strong>en</strong>turé<br />

dans la cité phocé<strong>en</strong>ne pour proposer des<br />

«histoires d’hier et d’aujourd’hui», trajectoires<br />

individuelles et collectives inscrites dans des lieux<br />

réinv<strong>en</strong>tés par la mémoire ou la perception intime<br />

de chacun. Au programme, trois films sur Alger et<br />

une rétrospective comm<strong>en</strong>tée par Sofiane<br />

Hadjadj, écrivain et éditeur. Occasion de mieux<br />

connaître le cinéma algéri<strong>en</strong> et d’<strong>en</strong> découvrir les<br />

nouveaux tal<strong>en</strong>ts. Khaled B<strong>en</strong>aïssa (diplômé<br />

d’architecture par ailleurs) orchestrant avec<br />

humour dans son court métrage Sektou le<br />

vacarme d’une capitale exubérante, attachante,<br />

tolérante, ébranlée par les att<strong>en</strong>tats terroristes de<br />

90. Amin Sidi Boumédi<strong>en</strong>ne dramatisant dans<br />

Demain, Alger, le temps des choix pour quatre<br />

jeunes banlieusards juste avant les émeutes de<br />

88. Invité par Luc Joulé, Mohamed Lakhdar Tati<br />

est v<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter son docum<strong>en</strong>taire de 2008<br />

Joue à l’ombre dont le titre repr<strong>en</strong>d l’injonction<br />

faite aux <strong>en</strong>fants m<strong>en</strong>acés d’insolation. Vérifier<br />

ses souv<strong>en</strong>irs. Laisser v<strong>en</strong>ir le récit urbain <strong>en</strong>tre<br />

torpeur et effervesc<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>tre ombres et<br />

lumière, d’un quartier à l’autre, sans fil narratif :<br />

portes <strong>en</strong>trouvertes sur la fraîcheur des maisons<br />

obscures de la casbah, façades XIXème aux<br />

balcons bâchés de draps, cités dégradées des<br />

années 50, surpeuplées, saturées des cris de<br />

gamins investissant l’espace public, vieilles cartes<br />

postales de touristes plaquées sur l’écran dont<br />

les textes se substitu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> voix off à la rumeur<br />

d’une ville construite par d’autres pour d’autres,<br />

et que les algérois se réappropri<strong>en</strong>t à leur<br />

manière. Deux docum<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>fin sur les<br />

quartiers Nord de Marseille. Le très prometteur<br />

Omégaville d’Anne Alix, <strong>en</strong> cours de tournage<br />

dans le microcosme du Grand Saint-Barthélémy,<br />

où s’affirme, à travers le portrait de quelques<br />

personnalités-phares, la volonté de considérer les<br />

communautés ici et maint<strong>en</strong>ant. Le poignant Bar<br />

c<strong>en</strong>tre des autocars de Patrick Zachmann qui<br />

Bar c<strong>en</strong>tre des autocars de Patrick Zachmann<br />

retrouve, 20 ans après, les adolesc<strong>en</strong>ts «<strong>en</strong><br />

difficultés» dont il fut le professeur de photo <strong>en</strong><br />

1984, dans la cité Bass<strong>en</strong>s. Certains sont sortis<br />

de ce ghetto, d’autres y sont restés, certains<br />

gard<strong>en</strong>t espoir, d’autres ont r<strong>en</strong>oncé. Sans doute<br />

n’aura-t-il ri<strong>en</strong> changé à leur destin mais peutêtre<br />

aura-t-il modifié, ne serait-ce qu’un peu, leur<br />

façon de cadrer le monde et de se cadrer euxmêmes.<br />

ELISE PADOVANI<br />

Premiers films<br />

Le 8 juin, au Théâtre du Golfe, dans<br />

le cadre du 31 ème Festival du premier<br />

film, organisé par La Ciotat<br />

Berceau du Cinéma, Frédéric Beigbeder<br />

est v<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter, avec son<br />

producteur, L’amour dure trois ans,<br />

qu’il a réalisé à partir de son roman<br />

écrit quinze ans plus tôt. «Pour<br />

dissiper l’angoisse du premier film,<br />

il suffit de pr<strong>en</strong>dre un sujet banal :<br />

l’amour est-il possible ? Cela me<br />

rassurait de m’inspirer d’un roman<br />

autobiographique. Mon film est un<br />

pamphlet contre les aspects ridicules<br />

de la passion mais il donne aussi<br />

<strong>en</strong>vie d’aimer.»<br />

L’histoire, romanesque, est simple :<br />

Marc Marronnier (Gaspard Proust),<br />

mondain cynique et dépressif, qui<br />

pleure chaque fois qu’il revoit Peau<br />

d’âne, vi<strong>en</strong>t de divorcer d’Anne (Elisa<br />

Sednaoui). Il est sûr que l’amour ne<br />

dure que trois ans. Il a même écrit<br />

un livre pour le démontrer, mais sa<br />

r<strong>en</strong>contre avec l’explosive Alice<br />

(Louise Bourgoin), à un <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t,<br />

va r<strong>en</strong>verser ses certitudes.<br />

«Bi<strong>en</strong> sûr, il y a un décalage <strong>en</strong>tre le<br />

roman et le film. Par exemple, la<br />

publication du roman est une mise<br />

<strong>en</strong> abyme, forme qui est une sorte<br />

d’obsession chez moi. À la voix off<br />

souv<strong>en</strong>t choisie pour les adaptations,<br />

que je n’aime pas, j’ai préféré<br />

la voix in et l’adresse au spectateur.»<br />

Le film ? Il est drôle, pétillant et<br />

léger. «La légèreté c’est beaucoup<br />

de boulot !» Les dialogues sont <strong>en</strong>levés<br />

et des trouvailles visuelles et<br />

de mise <strong>en</strong> scène émaill<strong>en</strong>t le film :<br />

des lapins blancs sur la pelouse<br />

L’amour dure trois ans de Frederic Beigbeder<br />

porte Maillot alors que les amoureux<br />

se déclar<strong>en</strong>t leur amour par des<br />

antiphrases, incrustations de SMS<br />

sur les images, les plans «vu/pas<br />

vu» du pays basque… Les acteurs<br />

sont excell<strong>en</strong>ts, Valérie Lemercier<br />

<strong>en</strong> éditrice, JoeyStarr <strong>en</strong> «macho»<br />

qui tombe amoureux d’un surfeur,<br />

Annie Duperey <strong>en</strong> mère autoritaire,<br />

Frédéric Bel, Nicolas Bedos, Bernard<br />

M<strong>en</strong>ez ou Jonathan Lambert.<br />

Et à la fin du film, le plan de Michel<br />

Legrand, le compositeur adoré par<br />

le cinéaste, jouant du piano sur la<br />

plage, est superbe.<br />

Après cette comédie, cynique et romantique,<br />

celui qu’on a souv<strong>en</strong>t trouvé<br />

arrogant, dit avoir appris l’humilité<br />

<strong>en</strong> faisant ce premier film. «J’aimerais<br />

bi<strong>en</strong> faire un deuxième film ; j’y<br />

ai pris goût.»<br />

Le jury du festival, présidé par Pascal<br />

Thomas à qui l’association La<br />

Ciotat Berceau du Cinéma a<br />

décerné un Louis Lumière d’honneur<br />

pour l’<strong>en</strong>semble de sa carrière<br />

a fort apprécié ce film puisqu’il lui a<br />

attribué le Louis Lumière d’Or du<br />

meilleur premier film.<br />

ANNIE GAVA


66 ARTS VISUELS FLÂNERIES D’AIX | ARTS ÉPHÉMÈRES<br />

Hasard objectif<br />

© Mohamed Lekleti<br />

Quel délice que d’errer, d’<strong>en</strong>trer dans<br />

des jardins découverts au fil des<br />

rues… derrière un <strong>en</strong>trelacs de branches<br />

une sculpture, un tableau, un<br />

piano, une harpe, parfois une eau<br />

murmure, un brin de v<strong>en</strong>t, le paysage<br />

s’ébroue, un rai de lumière joue<br />

sur une toile… C’est ainsi que le prom<strong>en</strong>eur<br />

quadrille les lieux connus<br />

de géométries nouvelles, établissant<br />

une carte secrète de la ville. Flâner,<br />

quelle belle inv<strong>en</strong>tion ! Andréa Ferréol<br />

offre à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce deux<br />

jours délicieux de r<strong>en</strong>contres et de<br />

découvertes. Parcours éclectique et<br />

délicieux : lourds bijoux conçus pour<br />

des Salammbô contemporaines de<br />

Dominique Auri<strong>en</strong>tis au Jardin de<br />

Belcodène, à côté d’extraordinaires<br />

animaux de verre soufflé (Fernando<br />

Agostinho) : autruche aux plumes exc<strong>en</strong>triques,<br />

pomme acide sur laquelle<br />

un serp<strong>en</strong>t se love ; au Pavillon de<br />

V<strong>en</strong>dôme, le mobilier contemporain<br />

(ligne Komodo) des trois sœurs Moretti<br />

unit utile et raffinem<strong>en</strong>t esthétique<br />

et Kimiko Yoshida se démultiplie <strong>en</strong><br />

autoportraits à travers une histoire<br />

choisie de la peinture ; cultivant le<br />

paradoxe sous les calmes ombrages<br />

des grands platanes du Jardin<br />

de l’Aigle d’Or, les gueules arrachées<br />

à la nuit, par le pinceau fauve<br />

et poignant de Jean-Louis Foulquier,<br />

p<strong>en</strong>dant que les sculptures de<br />

Jordi déclin<strong>en</strong>t la même forme<br />

répétée <strong>en</strong> compositions géométriques<br />

qui apprivois<strong>en</strong>t la lumière ; les<br />

lignes abstraites de Loïc Madec propos<strong>en</strong>t<br />

leurs énigmes sous une<br />

tonnelle ; les céramiques de Franck<br />

Brunet sembl<strong>en</strong>t explorer les remuem<strong>en</strong>ts<br />

de la matière ; les photographies<br />

de Claudie Rocard-Laperrousaz<br />

s’attach<strong>en</strong>t à l’intuition du détail révélateur.<br />

Des yeux de métal s’étonn<strong>en</strong>t<br />

vaguem<strong>en</strong>t sur les ovales de bronze<br />

Vertus éphémères<br />

Arts Éphémères, Thierry Mouille © Chris Bourgue<br />

de Jean-Pierre Dussaillant, avec des<br />

cheveux emportés par d’invisibles<br />

tempêtes, sur les sages pelouses du<br />

Jardin Mérindol ; une gamelle au<br />

pied d’un arbre du Jardin du Cancel,<br />

à son aplomb, un chi<strong>en</strong>, banal ? sauf<br />

s’il s’agit d’une construction de Robert<br />

Bradford composée d’élém<strong>en</strong>ts<br />

de jeux ou de figurines, tandis que<br />

les toiles de Paul Maisonneuve aux<br />

Au Parc de la Maison Blanche (Mairie des 9 ème et<br />

10 ème arr de Marseille), le Festival des Arts Éphémères<br />

pr<strong>en</strong>d chaque année plus d’ampleur, et de<br />

t<strong>en</strong>eur. Cette édition, concoctée par Thierry Ollat,<br />

conservateur du MAC, et Jean-Louis Connan, directeur<br />

de l’École d’art et design (ESADMM), fut d’une<br />

qualité exceptionnelle. Parce que l’événem<strong>en</strong>t sait<br />

créer dans un lieu public une atmosphère où la<br />

curiosité du passant (et des mariés !) s’émerveille.<br />

Parce que les œuvres prés<strong>en</strong>tées par les Ateliers<br />

publics de l’ESDAAM sont d’une qualité imaginative<br />

qui les ti<strong>en</strong>t éloignées du concept pour faire<br />

vibrer visiblem<strong>en</strong>t la joie de la s<strong>en</strong>sation et de la<br />

pratique. Parce qu’une des plus belles œuvres,<br />

toute simple, est celle d’une jeune étudiante de<br />

l’École, Morgane Aziza, qui avec Ondée sait mettre<br />

<strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s la chute des feuilles, et fixer l’éphémère…<br />

Parmi les artistes «pro», des pièces formidables.<br />

Dans la mairie les clichés d’Alfons Alt, que l’on a<br />

vu souv<strong>en</strong>t mais qui frapp<strong>en</strong>t toujours autant par<br />

leurs vieillissem<strong>en</strong>ts fabriqués ; une magnifique<br />

installation de Katia Bourdarel, qui comme toujours<br />

joue sur notre peur des contes, les transformations<br />

nocturnes, les têtes de cerf et les biches<br />

Entre ciel et terre<br />

Le BNM a apporté sa contribution aux Flâneries<br />

et aux Arts éphémères avec une performance<br />

dansée et chorégraphiée par Anton Zvir, jeune<br />

biélorusse plein de tal<strong>en</strong>t et Béatrice Mille, <strong>en</strong>trés<br />

respectivem<strong>en</strong>t au Ballet <strong>en</strong> 2006 et 2009. Ce pas<br />

de deux porte le nom évocateur de Doux ?, avec<br />

une interrogation qui souligne tout ce que peut<br />

cacher la douceur d’une relation amoureuse. À<br />

Maison Blanche, dansé devant le plan d’eau, à<br />

côté du lit accueillant de Thierry Mouillé, ce duo<br />

grands traits rapides se prélass<strong>en</strong>t<br />

dans leurs énigmatiques instantanés ;<br />

à la Galerie Lisse des Cordeliers<br />

les meubles peints de Chantal Saccomanno<br />

aiguis<strong>en</strong>t leurs pieds de<br />

danseuse tandis que les sculptures<br />

d’Olivier Dayot les nourriss<strong>en</strong>t de<br />

lég<strong>en</strong>des et d’ironie ; les œuvres de<br />

Martin Lartigue foisonn<strong>en</strong>t de personnages,<br />

couleurs chaudes d’où<br />

sourd une inquiétante étrangeté ; au<br />

Cloître d’Entrecasteaux les toiles<br />

de Mohamed Lekleti s’impos<strong>en</strong>t par<br />

la puissance du trait, l’équilibre des<br />

compositions ; au premier étage de<br />

l’Hôtel de France, les toiles écrues<br />

de Véronique Bigo, sacs, fragm<strong>en</strong>ts<br />

et objets emprunt<strong>en</strong>t à l’art du<br />

conteur, comme ces tableaux qui évoqu<strong>en</strong>t<br />

la destinée tragique de Marie<br />

Bashkirtseff, russe du XIXème morte<br />

trop jeune qui, possédée sans<br />

cesse par le désir d’être peintre,<br />

laissa dans son abondant journal les<br />

traits d’une âme insatisfaite.<br />

Aux œuvres exposées ajoutez les<br />

guitares, le chant, la danse, la délicieuse<br />

lecture du beau texte de Joëlle<br />

Gardes sur le temps par Marie-<br />

Christine Barrault… Le temps de<br />

flâner ?<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Les flâneries d’Aix ont eu lieu<br />

les 9 et 10 juin<br />

sacrifiées <strong>en</strong> robe de noce, juste à côté de la salle<br />

des mariages. Dehors, un rhinocéros dort fermem<strong>en</strong>t<br />

(Victoria Klotz), et des lits pouss<strong>en</strong>t dans<br />

les arbres (Thierry Mouillé), un arc <strong>en</strong> ciel se<br />

dessine sur le lac lorsque d’autres arbres pleur<strong>en</strong>t<br />

(Lionel Loestcher), un opossum se repose<br />

sur un banc (Lina Jabbour). Partout les artistes<br />

décal<strong>en</strong>t le réel et l’apais<strong>en</strong>t, signe du printemps.<br />

Pourvu que cet éphémère persiste !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Le Festival des Arts Éphémères<br />

a eu lieu du 24 mai au 3 juin<br />

apportait un mom<strong>en</strong>t de t<strong>en</strong>dresse susp<strong>en</strong>du, un<br />

peu d’éternité. Et comme <strong>en</strong> écho l’artiste russe<br />

Roman Korzhov offrait aux spectateurs la possibilité<br />

de participer à l’expéri<strong>en</strong>ce de la liberté <strong>en</strong><br />

libérant des ballons blancs gonflés à l’hélium, ret<strong>en</strong>us<br />

au sol par un verre <strong>en</strong> plastique blanc rempli<br />

d’eau. Il s’agissait de vider peu à peu l’eau pour<br />

permettre aux ballons de rester <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion,<br />

puis de s’<strong>en</strong>voler... Deux expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre ciel et<br />

terre ! CHRIS BOURGUE


Pour l’amour<br />

de la peinture<br />

Le musée Granet prés<strong>en</strong>te pour la première fois une<br />

sélection d’œuvres de la collection Frieder Burda. Un bel<br />

aperçu, de l’Expressionnisme à la jeune peinture<br />

allemande actuelle<br />

Le Musée Aixois exposait il y a peu<br />

la collection Planque reçue <strong>en</strong> donation<br />

pour quinze ans. L’exposition<br />

actuelle courant sur toute la saison<br />

estivale se prés<strong>en</strong>te comme un best<br />

of issu d’une autre collection privée<br />

appart<strong>en</strong>ant à Frieder Burda, héritier<br />

de l’empire de presse du même<br />

nom. L’intégralité est installée à<br />

Bad<strong>en</strong>-Bad<strong>en</strong> dans un bâtim<strong>en</strong>t<br />

commandé à Richard Meier (siège<br />

de Canal+, MacBa de Barcelone…).<br />

Que dire, sinon que ces cinquante<br />

trois peintures et quelques sculptures<br />

sont des chefs- d’œuvre (dont<br />

un petit Pollock) ? Dans ce parcours<br />

respectant la chronologie, il n’échappera<br />

pas au visiteur qu’il fait face à<br />

de très belles pièces, dont nombre<br />

de taille imposante ! La part majeure<br />

est représ<strong>en</strong>tée par les artistes<br />

outre rhénans : les expressionnistes<br />

du début du siècle dernier Kirchner,<br />

Beckmann, Macke, les représ<strong>en</strong>tants<br />

du r<strong>en</strong>ouveau de la peinture allemande<br />

de l’après seconde guerre<br />

mondiale, Richter, Polke, Baselitz<br />

(Anselm Kiefer n’a pu être ret<strong>en</strong>u<br />

pour cause de trop grande fragilité),<br />

et plus près de nous la jeune école<br />

de Leipzig à la r<strong>en</strong>ommée grandissante<br />

: Neo Rauch, Tim Eitel, Heribert<br />

C.Ottersbach, Eberhart Havekost,<br />

Anton H<strong>en</strong>ning.<br />

La peinture américaine est rappelée<br />

avec l’expressionisme abstrait (Pollock,<br />

De Kooning, Rothko), la figuration<br />

du Pop art (Rausch<strong>en</strong>berg, Katz) et<br />

de l’hyperréalisme (Morley, Estes).<br />

Sept Picasso, dernière époque de<br />

Mougins où vécut aussi le collectionneur,<br />

traduis<strong>en</strong>t son inclination pour<br />

des œuvres à forte expressivité. On<br />

constatera <strong>en</strong> revanche l’abs<strong>en</strong>ce d’artistes<br />

français hormis, dès l’<strong>en</strong>trée,<br />

l’imposant dessin de Jean Olivier<br />

Hucleux, représ<strong>en</strong>tant le collectionneur<br />

francophile mis <strong>en</strong> abyme devant<br />

une de ses œuvres peinte par Richter.<br />

Il faudra aller jusque Bad<strong>en</strong>-Bad<strong>en</strong><br />

pour voir Othoniel, Desgrandchamps,<br />

Frize ou V<strong>en</strong>et car «pour dire la vérité,<br />

c’est difficile de trouver des<br />

jeunes artistes <strong>en</strong> France».<br />

Faire une collection implique un acte<br />

intime, un choix émotionnel : «Écoutez,<br />

on ne peut pas tout expliquer.<br />

Parce que c’est comme une olive : vous<br />

aimez ou vous n’aimez pas ! Comm<strong>en</strong>t<br />

voulez-vous expliquer cela ?»<br />

Comme la première acquisition<br />

effectuée <strong>en</strong> 1968 par rébellion face<br />

L’art se réclame<br />

Témoignages d’une époque où la pub se disait réclame,<br />

les travaux publicitaires de Victor Vasarely rarem<strong>en</strong>t<br />

montrés. Avant l’Op’art et le Cinétisme<br />

Mais qui se souvi<strong>en</strong>t avec exactitude<br />

du logo créé <strong>en</strong> 1972 pour revigorer<br />

l’image de la marque d’automobiles<br />

R<strong>en</strong>ault ? L’exposition de ses dessins<br />

publicitaires ne nous <strong>en</strong> dévoile<br />

malheureusem<strong>en</strong>t pas les recherches.<br />

Mais on découvre <strong>en</strong> une<br />

c<strong>en</strong>taine de docum<strong>en</strong>ts cette activité<br />

professionnelle alim<strong>en</strong>taire méconnue,<br />

et néanmoins significative, dans<br />

la carrière d’un des plus influ<strong>en</strong>ts<br />

plastici<strong>en</strong>s de la modernité. De son<br />

installation à Paris dans les années<br />

30 jusqu’à 1957 où il se consacre<br />

<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à ses ambitions artistiques,<br />

la prés<strong>en</strong>tation suit, linéaire<br />

et monotone, un <strong>en</strong>semble éclectique<br />

de travaux publicitaires<br />

originaux, esquisses, <strong>en</strong>carts pharmaceutiques,<br />

affiches, couvertures<br />

de livres complétés par des publications<br />

d’époque.<br />

L’évolution des conceptions et des<br />

styles de communication visuelle<br />

transparaît concomitamm<strong>en</strong>t à ses<br />

investigations plus personnelles, dans<br />

la veine constructive d’un Fernand<br />

Léger (Plastocoat), ou vers des recherches<br />

plus plastici<strong>en</strong>nes intégrant<br />

différ<strong>en</strong>tes techniques modernes :<br />

aérographe, montage et collage photographique<br />

(Asthme ou l’oiseau<br />

rouge), inclusion de matières tel ce<br />

voile de tulle noir collé sur gouache<br />

(Tuberculose).<br />

L’exposition est prolongée par un<br />

catalogue plus largem<strong>en</strong>t illustré et<br />

docum<strong>en</strong>té. Des écrits de l’artiste,<br />

GRANET | VASARELY ARTS VISUELS 67<br />

Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938), Zwei Akte mit Badetub und Of<strong>en</strong> (Deux Nues avec Baquet et Poele) (recto),<br />

1911 (Huile sur toile, 89 x 80 cm) - Musee Frieder Burda, Bad<strong>en</strong>-Bad<strong>en</strong> ©musee Frieder Burda<br />

à son père, lequel collectionnait les<br />

expressionnistes : Concetto spaziale,<br />

une peinture toute rouge lacérée<br />

par Lucio Fontana : «…parce que<br />

c’était quelque chose d’une radicalité<br />

jamais vue ! [..] Et quand on n’a<br />

jamais vu que de l’expressionnisme<br />

allemand et qu’on voit un Fontana…» 1<br />

Une certaine idée du chef d’œuvre !<br />

CLAUDE LORIN<br />

témoignages, de sa galeriste D<strong>en</strong>ise<br />

R<strong>en</strong>é notamm<strong>en</strong>t, rappell<strong>en</strong>t ce travail<br />

théorique perman<strong>en</strong>t de l’artiste<br />

<strong>en</strong> prise avec le monde prés<strong>en</strong>t, son<br />

regard sur la pratique artistique<br />

dans un souci constant d’intégration<br />

Victor Vasarely, Plastocoat, huile sur carton,26.5x21cm, 1934<br />

1<br />

Citations extraites de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>tre Bruno Ely, conservateur du Musée<br />

Granet et Frieder Burda, in le catalogue,<br />

complém<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable de<br />

l’exposition<br />

Les chefs d’œuvre du musée<br />

Frieder Burda<br />

jusqu’au 30 septembre<br />

Musée Granet, Aix<br />

04 42 52 88 32<br />

www.museegranet-aix<strong>en</strong>prov<strong>en</strong>ce.fr<br />

sociale. Dans son article Optique,<br />

graphisme et publicité, paru dans le<br />

numéro spécial d’Art Prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

1947, Vasarely expose déjà certaines<br />

ori<strong>en</strong>tations qui nourriront ses conceptions<br />

sur la forme et la fonction<br />

de l’art dans la société. En 1955,<br />

dans son Manifeste jaune il déclare :<br />

«Nous ne pouvons laisser indéfinim<strong>en</strong>t<br />

la jouissance de l’œuvre d’art<br />

à la seule élite des connaisseurs. L’art<br />

prés<strong>en</strong>t s’achemine vers des formes<br />

généreuses, à souhait recréables :<br />

l’art de demain sera trésor commun.»<br />

CLAUDE LORIN<br />

Vasarely et la publicité<br />

jusqu’au 30 sept<br />

Fondation Vasarely, Aix<br />

04 42 20 01 09<br />

www.fondationvasarely.org


68 ARTS VISUELS ARLES<br />

Paradigmes signifiants<br />

Après les mémorables fulgurances<br />

de 2008, Christian Lacroix retrouve<br />

les lieux de ses premiers émois<br />

esthétiques, la figure tutélaire de<br />

Picasso mise <strong>en</strong> scène avec panache<br />

Une des caractéristiques du musée Réattu est la<br />

recherche perman<strong>en</strong>te de mise <strong>en</strong> réseau de<br />

signification des œuvres. Brisant la linéarité<br />

traditionnelle de l’accrochage son conservateur<br />

Michèle Moutashar s’ingénie à souffler au<br />

visiteur des connexions insoupçonnées, lors de<br />

ses visites comm<strong>en</strong>tées particulièrem<strong>en</strong>t.<br />

L’accrochage est conçu comme une médiation<br />

particulière avec parfois ses parts de mystère.<br />

L’Acte V dévoilé <strong>en</strong> début d’année sollicitait la part<br />

théâtrale des collections du musée à travers les<br />

projets de décor de Jacques Réattu, et des<br />

œuvres contemporaines, les installations de<br />

Jocelyne Alloucherie, Javier Perez, Nancy Wilson-<br />

Pajic…<br />

Pour cet Acte V scène 2, l’éclairage se resserre<br />

sur la série offerte au musée par Picasso <strong>en</strong> 1971<br />

auprès de laquelle s’invit<strong>en</strong>t les créations<br />

scéniques de Christian Lacroix. Malgré la<br />

réduction des budgets (jusqu’où ira-t-on ?) les<br />

commissaires du projet ont su tirer leur épingle<br />

de ces <strong>en</strong>jeux délicats : faire s’imbriquer deux<br />

figures exceptionnelles dans un bel échange<br />

selon un parcours allant cresc<strong>en</strong>do jusqu’à la<br />

dernière salle <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t habitée/habillée par le<br />

couturier, dev<strong>en</strong>u costumier depuis la fermeture<br />

de son <strong>en</strong>treprise de mode.<br />

Ce sont Fellini et Almodovar réunis. Il faut au<br />

visiteur pr<strong>en</strong>dre son temps <strong>en</strong> profondeur, <strong>en</strong><br />

observant un à un les portraits réalisés par<br />

Christian Lacroix, quatre costumes pour Cyrano de Bergerac, 2006. coll. Comedie Francaise_Pablo Picasso, huit dessins de Mousquetaires, 1971.<br />

coll. musee Reattu, don de l'artiste © Succession Picasso 2012, photo Olivier Amsellem<br />

Picasso vers ses quatre-vingt-dix ans, datés jour<br />

après jour, autant de formes d’autoportraits,<br />

autant de t<strong>en</strong>tatives d’interroger les t<strong>en</strong>ants de sa<br />

propre exist<strong>en</strong>ce, comm<strong>en</strong>t le geste instaurateur<br />

expérim<strong>en</strong>té vi<strong>en</strong>t occuper l’espace de ces petits<br />

formats, <strong>en</strong>tre dessin et peinture, pr<strong>en</strong>d<br />

l’appar<strong>en</strong>ce de la gravure (autoportrait de Dürer !),<br />

là où s’insinu<strong>en</strong>t les bribes des portraits des<br />

chevaliers de Malte vus plusieurs déc<strong>en</strong>nies <strong>en</strong><br />

arrière. Il faut fouiller du regard les moindres<br />

replis de matière, modes d’assemblage des<br />

pièces de tissus, anoraks et couverture de survie<br />

assemblés <strong>en</strong> un sculptural manteau bouffant (on<br />

p<strong>en</strong>se au feutre salvateur pour Beuys), dans les<br />

lambeaux chamarrés des costumes élaborés<br />

pour les Caprices de Marianne chargés de<br />

puissance quasi chamanique. Une partie de la<br />

complexité du monde est ici, vraisemblablem<strong>en</strong>t.<br />

CLAUDE LORIN<br />

Les Picasso d’Arles, invitation à Christian Lacroix<br />

jusqu’au 30 décembre<br />

Musée Réattu, Arles<br />

04 90 49 37 58<br />

www.museereattu-arles.fr<br />

Achromies<br />

Après Anne-Marie Pêcheur puis Adalberto Mecarelli, Pierre Malphettes<br />

investit les cryptoportiques arlési<strong>en</strong>s. Énigmatiques lumières de néon laiteux,<br />

pour certaines créées à l’occasion. Qui a peur du blanc, de l’obscur ?<br />

Dans les antiques <strong>en</strong>trailles d’Arles des<br />

linéam<strong>en</strong>ts de lumière blanc pur sembl<strong>en</strong>t lutter<br />

dans les ténèbres. Tout autant contre le jus<br />

blafard des blocs de sortie de sécurité. L’<strong>en</strong>nemi<br />

c’est aussi l’humidité omniprés<strong>en</strong>te dans l’air, au<br />

sol, sur les parois. L’inquiétude suinte de ces<br />

lourdes galeries bordées d’arcades à l’utilité d’un<br />

autre âge, périmée. Et de l’abs<strong>en</strong>ce d’issue<br />

appar<strong>en</strong>te. Le salut vi<strong>en</strong>t peut-être de ces totems<br />

lumineux (La Fumée blanche, 2010), ex-voto, ou<br />

objets de culte incertain. Que désigne cette longue<br />

ligne (Une ligne, 2012) irrégulière (de crête ?)<br />

susp<strong>en</strong>due, si fragile. Que trace-t-elle ? Délimitet-elle<br />

quelque espace, frontière ou contour ? Un<br />

li<strong>en</strong> à suivre dans la pénombre ? T<strong>en</strong>tons de nous<br />

rassurer. Au plafond d’une des voûtes, le rail de<br />

tubes fluoresc<strong>en</strong>ts (Le doute, 2012) dans le plus<br />

pur style cuisine ou hangar n’est pas <strong>en</strong><br />

dysfonctionnem<strong>en</strong>t. Des deux tubes, celui<br />

clignotant repr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> fait, nous dit-on, <strong>en</strong> code<br />

morse, les mots de Bruce Nauman bi<strong>en</strong> connu<br />

pour ses œuvres de néon : «The true artist is an<br />

amazing luminous fountain». Qui peut saisir le<br />

message? A contrario, deux bucranes aux<br />

mâchoires rapprochées (Deux crânes ou le<br />

baiser, 2012) impos<strong>en</strong>t par trop de littéralité l’idée<br />

de vanité. Combi<strong>en</strong> de scénarios ont rebattu ce<br />

duo cynisme/humour du cadavre souriant ? À<br />

moins que l’artiste ne le joue sur le registre de<br />

l’oxymore visuel. «Je t’aime/moi non plus, pour la<br />

vie/voyez où ça nous mène». Juste au-dessus,<br />

place du Forum, sous le bon soleil de Prov<strong>en</strong>ce,<br />

on s’bécote pour de vrai indiffér<strong>en</strong>t à ce qui se<br />

trame au-dessous. On r<strong>en</strong>oue avec la vie, la<br />

couleur.<br />

C.L.<br />

Blanc Néon<br />

Pierre Malphettes<br />

jusqu’au 8 juillet<br />

Cryptoportiques<br />

Entrée par l’Hôtel de ville<br />

Galerie Espace pour l’Art, Arles<br />

04 90 97 23 95<br />

www.espacepourlart.com<br />

© Pierre Malphettes,<br />

Deux cranes ou le Baiser, 2012<br />

© Laura-Maria QUINONEZ


La poésie est dans le pré<br />

Dans le parc de Châteauneuf le Rouge,<br />

six installations évoqu<strong>en</strong>t différemm<strong>en</strong>t le voyage<br />

sous le regard d’Ulysse<br />

ARTEUM | LA CHARTREUSE<br />

ARTS VISUELS 69<br />

En investissant à plusieurs occasions<br />

le parc et son labyrinthe (un<br />

peu à l’abandon, ce qui n’est pas<br />

complètem<strong>en</strong>t pour déplaire) les<br />

responsables d’Arteum ont eu cette<br />

double bonne idée de réactiver ces<br />

lieux ouverts au public par des propositions<br />

d’artistes contemporains.<br />

Le thème est suggéré par le projet<br />

Ulysses emm<strong>en</strong>é par le Frac Paca<br />

dans la perspective de Marseille<br />

2013. Les œuvres devrai<strong>en</strong>t se maint<strong>en</strong>ir<br />

jusqu’à cette échéance.<br />

Dans le cadre de cette préfiguration,<br />

six artistes ont conçu chacun un projet<br />

spécifique réparti dans les salles<br />

du musée et le parc. Le lit de B<strong>en</strong>oît<br />

Rassouw offre un p’tit chez soi qui<br />

s’est <strong>en</strong>dormi dans les feuilles au<br />

fond du jardin. Au pied des arbres,<br />

Olivier Nattes a aménagé avec des<br />

bouchons de liège un espace confortable<br />

très prisé des visiteurs mais la<br />

construction de Sandro Della Noce<br />

se perd à jouer la maison dans les<br />

branches.<br />

Alors que d’un côté du Rhône, la ville<br />

du théâtre a pris l’effervesc<strong>en</strong>te habitude<br />

de toutes les att<strong>en</strong>tions, le<br />

visiteur se donnera la peine de<br />

pr<strong>en</strong>dre de la hauteur vers la Chartreuse.<br />

Il suffit de passer le pont…<br />

C’est ce que le peintre Guy de<br />

Malherbe a vécu le temps d’une résid<strong>en</strong>ce,<br />

comme un écho au retrait du<br />

monde souhaité par les religieux <strong>en</strong><br />

des temps plus anci<strong>en</strong>s. Après une<br />

première restitution dans la Tour<br />

Philippe Le Bel, son travail se déploie<br />

actuellem<strong>en</strong>t dans la Chartreuse à<br />

travers peintures, photographies et<br />

installations réalisés in situ. Ici ce fut<br />

pour l’artiste l’expéri<strong>en</strong>ce particulière<br />

de la puissance de l’écrasem<strong>en</strong>t<br />

solaire où tout se joue sans nuance<br />

parfois dans une certaine brutalité :<br />

«En déambulant dans la Chartreuse,<br />

j’ai été saisi par le jeu constant<br />

de l’ombre et la lumière dans l’architecture…/…Dans<br />

ce lieu où<br />

Pascale Mijares, À la semelle du soulier, la terre s'emporte, container <strong>en</strong> bois de coffrage, terre végétale et végétation, projet pour Arteum, 2012 © C. Lorin/<strong>Zibeline</strong><br />

Deux projets mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre des<br />

nouvelles technologies. Un portrait<br />

sur deux appliqués sur parpaing par<br />

Alain Brunet a été capté sur le net<br />

pour des r<strong>en</strong>contres fortuites v<strong>en</strong>ant<br />

du bout du monde. Joël Belouet a<br />

planté des fleurs <strong>en</strong> bois communicantes<br />

: leur couronnem<strong>en</strong>t floral<br />

<strong>en</strong> QR code r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t vers d’autres<br />

lieux et applications via le numérique.<br />

Et sous la prés<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong>veillante de<br />

la Sainte-Victoire, Pascale Mijarès<br />

fait accoucher une montagne miniature<br />

d’un container. Le dispositif est<br />

bi<strong>en</strong> moins sophistiqué mais tout<br />

aussi signifiant. Posé <strong>en</strong> haut du pré,<br />

un fac-similé de cont<strong>en</strong>eur maritime<br />

à l’échelle réelle mais réalisé <strong>en</strong><br />

planches de coffrage déverse son<br />

volume de terre toutes portes ouvertes.<br />

Chargé de promesses fertiles, il<br />

suggère des questionnem<strong>en</strong>ts relatifs<br />

à l’exogène (importation, immigration)<br />

et son p<strong>en</strong>dant l’intégration, à<br />

l’espace et à l’économie comme à<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (mondialisation, glocal),<br />

<strong>en</strong>tre durable et éphémère et<br />

l’harmonie semble liée à la règle, Ailleurs, dans les cellules monacales,<br />

des écritures chiffonnées, un bi<strong>en</strong> d’autres responsabilités citoy<strong>en</strong>-<br />

suivant le regard de chacun titille<br />

l’ombre est ténèbres et la lumière<br />

aveuglem<strong>en</strong>t. La paix n’est qu’appar<strong>en</strong>te,<br />

la viol<strong>en</strong>ce sous-jac<strong>en</strong>te». une vitre, s’expos<strong>en</strong>t dans les l’œuvre, de ne pas marcher sur la<br />

crâne orné d’or, protégés derrière nes comme, durant l’exposition de<br />

Tout ici vit la dialectique du clair et passe-plats étroits et sombres, pelouse.<br />

de l’obscur. Les photographies reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

la scansion répétitive des C.L.<br />

paradis au pied de la tour d’un grand<br />

dev<strong>en</strong>us pour un temps reliquaires. On lui <strong>en</strong>trevoit un autre coin de<br />

ombres portées sur le sol, les peintures<br />

de grand format r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t par Obscuritééblouissem<strong>en</strong>t<br />

cet autre cont<strong>en</strong>eur porté par deux<br />

armateur marseillais, non loin de<br />

les jaunes d’or et de Naples à la Guy de Malherbe<br />

sumos, si jeffkoonsi<strong>en</strong> et rigolo mais<br />

minéralité d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t surexposé<br />

jusqu’au 5 août<br />

plutôt décoratif ?<br />

suggérant des paysages de La Chartreuse,<br />

C.L.<br />

lumière susp<strong>en</strong>dus. Dans les angles<br />

assombris des livres amassés<br />

nécessit<strong>en</strong>t un éclairage artificiel.<br />

Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon<br />

04 90 15 24 24<br />

www.chartreuse.org<br />

Triptyque realisé in-situ, huile sur papier marouflé,<br />

Le chez soi et l’ailleurs<br />

jusqu’au 28 juillet<br />

installations évolutives jusqu’<strong>en</strong><br />

2013<br />

Guy de Malherbe à la bugade de la Chartreuse de Vill<strong>en</strong>euve © Delphine Michelangeli/<strong>Zibeline</strong> Arteum, Châteauneuf le Rouge<br />

04 42 58 61 <strong>53</strong><br />

www.mac-arteum.net<br />

Entre lumière et ombre<br />

À la Chartreuse,<br />

peintures, photographies<br />

et installations de Guy<br />

de Malherbe restitu<strong>en</strong>t<br />

l’esprit des lieux


70 ARTS VISUELS PRINTEMPS DE L’ART CONTEMPORAIN<br />

La Statue qui pleure, exposition au Passage de l'art © Laur<strong>en</strong>t Perbos<br />

Om, Le maregraphe-Exposition a la galerie Porte-Avion © Paul-Armand Gette.<br />

L’affaire est dans le PAC !<br />

Plus qu’un parcours de 3 jours<br />

dans la ville, le Printemps de l’art<br />

contemporain est l’occasion de<br />

découvrir les galeries du réseau<br />

Marseille Expos, r<strong>en</strong>contrer les<br />

artistes et pénétrer des lieux trop<br />

discrets. La fête est finie mais les<br />

expositions se poursuiv<strong>en</strong>t jusqu’à<br />

l’été !<br />

Les 17, 18 et 19 mai, les 3 Jours du PAC ressemblai<strong>en</strong>t<br />

à un marathon avec chaque soir son lot de<br />

vernissages, de r<strong>en</strong>contres, de performances ou de<br />

lectures. Quand ce n’était pas les trois à la fois ! La<br />

Compagnie accueillait l’expo photo de Myr Muratet,<br />

L’exécution et autres s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, la lecture de La<br />

sécurité des personnes et des bi<strong>en</strong>s-drame social<br />

par Manuel Joseph et l’installation de Marie Pellaton.<br />

Heureusem<strong>en</strong>t, le parcours libre s’opérait de<br />

quartier <strong>en</strong> quartier et le temps susp<strong>en</strong>dait son vol<br />

grâce aux galeries qui sortai<strong>en</strong>t tables, pliants et<br />

boissons pour r<strong>en</strong>dre l’av<strong>en</strong>ture plus festive <strong>en</strong>core.<br />

Le public ne s’y est pas trompé qui s’est mêlé aux<br />

professionnels avec curiosité, notamm<strong>en</strong>t au C<strong>en</strong>tre<br />

international de recherche sur le verre et les arts<br />

plastiques qui, à 21h, avait bi<strong>en</strong> du mal à pousser<br />

vers la sortie des familles v<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> nombre.<br />

Conçu comme une vitrine de l’art contemporain à<br />

Marseille, le PAC va plus loin <strong>en</strong>core : il booste par<br />

ricochet l’<strong>en</strong>semble des acteurs qui <strong>en</strong> profit<strong>en</strong>t<br />

pour imaginer «des plus», là une exposition monographique,<br />

une rétrospective, ici une invitation <strong>en</strong><br />

duo. Vidéochroniques offre ses espaces à Jérémy<br />

Laffon qui se lance un défi <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> scène son<br />

œuvre protéiforme : Jusqu’à épuisem<strong>en</strong>t rassemble<br />

ses médiums préférés de manière cohér<strong>en</strong>te et récréative,<br />

et les habitants du Panier fur<strong>en</strong>t nombreux<br />

à y déambuler. De l’autre côté de la ville, le Passage<br />

de l’art fait les yeux doux au jeune Laur<strong>en</strong>t Perbos<br />

qui réalise des pièces in situ : La statue qui pleure,<br />

La chute de l’arc-<strong>en</strong>-ciel convoqu<strong>en</strong>t les matériaux<br />

jusqu’à les faire parler, matérialis<strong>en</strong>t des notions<br />

poétiques ou font appel à la culture populaire, à la<br />

L’exécution et autres s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, Myr Muratet<br />

jusqu’au 17/7, La Compagnie<br />

Véronique Rizzo versus Francisco Da Mata, Battle<br />

jusqu’au 7/7, La GAD-Galerie Arnaud Deschin<br />

Aparté<br />

jusqu’au 23/6, La Traverse<br />

À force de regarder<br />

au lieu de voir<br />

jusqu’au 30/6, Galerie des Grands Bains Douches de<br />

la Plaine<br />

WIAOBA ? de Noël Ravaud<br />

et Charlotte Serrus<br />

jusqu’au 27/7, association Château de Servières<br />

Les Migrants, Mathieu Pernot<br />

jusqu’au 13/7, Atelier de visu<br />

Harald Fernagu<br />

jusqu’au 13/7, galerieofmarseille<br />

Heigh-ho, heigh-ho (on r<strong>en</strong>tre du boulot),<br />

Thierry Lagalla<br />

mythologie ou aux récits fantastiques. François Daireaux,<br />

habitué aux expositions muséales et aux<br />

c<strong>en</strong>tres d’art, s’était fait tout petit pour r<strong>en</strong>trer dans<br />

la galerie Où-lieu d’art contemporain avec une<br />

vidéo de 110’ sur la gestuelle répétitive des artisans<br />

et des populations marocaines dans leur quotidi<strong>en</strong>.<br />

Une mise <strong>en</strong> bouche tal<strong>en</strong>tueuse avant de produire<br />

un plus vaste projet à Marseille… Déjà exposé <strong>en</strong><br />

2008 à la Galerieofmarseille, Harald Fernagu est<br />

de retour avec ce même esprit de bricoleur de génie :<br />

dans une installation quasi théâtrale, ses nouvelles<br />

productions (vanités sculptées comme des masques,<br />

bâtim<strong>en</strong>ts de l’armée modélisés) à partir de<br />

matériaux recyclés offr<strong>en</strong>t une relecture mi-glaciale<br />

mi-amusée de l’<strong>en</strong>fance, du jeu, de la guerre.<br />

Complices, la galerie Porte-Avion embrasse l’<strong>en</strong>semble<br />

de la carrière «sulfureuse» de Paul-Armand<br />

Gette à travers une bibliothèque fournie, des pièces<br />

anci<strong>en</strong>nes incontournables (ah, les loukoums roses<br />

<strong>en</strong> verre… leur effet ne s’est pas terni !) et des pièces<br />

réalisées spécialem<strong>en</strong>t à Marseille Autour du point<br />

O. Il fallait voir l’artiste répondre avec délectation aux<br />

questions des plus intrépides sur son œuvre toujours<br />

espiègle, extra s<strong>en</strong>suelle… Dans son minuscule<br />

espace, La Gad-galerie Arnaud Deschin parvi<strong>en</strong>t à<br />

faire cohabiter du sol au plafond les deux univers<br />

formels de Véronique Rizzo et Francisco Da Mata<br />

pour un Battle à armes égales : dans ce savant<br />

mélange, difficile de s’y retrouver, sauf pour un œil<br />

expert. Mais le principe de l’interaction est la règle<br />

du jeu !<br />

jusqu’au 30/6, Galerie Territoires Partagés<br />

Plutôt comme un soupçon que comme une certitude,<br />

Joäo Vilh<strong>en</strong>a<br />

jusqu’au 31/8, Galerie Nomade<br />

Jusqu’à épuisem<strong>en</strong>t, Jérémy Laffon<br />

jusqu’au 13/7, Vidéochroniques<br />

Autour du point O, Paul Armand Gette<br />

jusqu’au 13/7, Galerie Porte Avion<br />

Prix de l’ESADMM<br />

jusqu’au 23/6, Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor<br />

Exodus, Giancarlo Caporicci<br />

jusqu’au 23/6, Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor<br />

Anouk Ber<strong>en</strong>guer<br />

jusqu’au 26/6, OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel<br />

L’Enclave<br />

jusqu’au 30/6, Galerie Territoires Partagés<br />

Les Années mauves, Josée Sicard<br />

du 23/6 au 13/7, Galerie Meyer


Autres temps forts<br />

En marge des vernissages noctambules<br />

et de quelques visites impromptues,<br />

le PAC proposait la visite du chantier<br />

de la Friche Belle de Mai comm<strong>en</strong>tée<br />

par son directeur Alain Arnaudet et la<br />

r<strong>en</strong>contre des artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />

chez Astérides. Marc Éti<strong>en</strong>ne, Harold<br />

Guérin, Hélène Moreau et Lucy Watts<br />

ont ouvert exceptionnellem<strong>en</strong>t leurs<br />

ateliers pour se prêter au jeu du dialogue<br />

et du comm<strong>en</strong>taire d’œuvres.<br />

Une intrusion rare que les «pèlerins»<br />

ont appréciée à sa juste valeur. V<strong>en</strong>u<br />

<strong>en</strong> voisin Docum<strong>en</strong>ts d’artistes <strong>en</strong><br />

profitait pour expliquer son fonds<br />

docum<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> ligne sur une sélection<br />

d’artistes visuels de la région.<br />

Initiative qui s’est essaimée depuis<br />

dans d’autres régions… Autre chemin<br />

de traverse à l’Alcazar avec la r<strong>en</strong>contre-signature<br />

de Véronique Rieffel,<br />

directrice de l’Institut des cultures de<br />

l’Islam à Paris, pour son livre Islamania,<br />

De l’Alhambra à la burqa, histoire<br />

d’une fascination artistique. Immersion<br />

dans l’histoire de l’art d’ori<strong>en</strong>t et<br />

d’occid<strong>en</strong>t («une histoire partagée»),<br />

explications de l’Islamania «comme le<br />

miroir des obsessions politiques et<br />

sociales de l’occid<strong>en</strong>t» et analyse d’œuvres<br />

d’hier et d’aujourd’hui ont donné<br />

<strong>en</strong>vie au public de se plonger dans la<br />

lecture, <strong>en</strong>tre deux expositions.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Les ouvrages de Véronique Rieffel<br />

et Laur<strong>en</strong>t Perbos, prés<strong>en</strong>tés<br />

p<strong>en</strong>dant le PAC, feront l’objet<br />

de chroniques <strong>en</strong> pages Livres Art<br />

dans nos prochains numéros<br />

La fête est terminée,<br />

Mathilde Magnée<br />

du 29/6 au 26/7, Vol de Nuits<br />

Des Architectures<br />

du 30/6 au 4/8,<br />

Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor<br />

Amélie Derlon Cordina<br />

du 2/7 au 13/7, OÙ lieu d’exposition<br />

pour l’art actuel<br />

Dae Jin Choi<br />

du 30/8 au 15/9, OÙ lieu d’exposition<br />

pour l’art actuel<br />

Contacte, Emilie Perotto et Maxime<br />

Thieffine<br />

du 31/8 au 30/9, La GAD-Galerie<br />

Arnaud Deschin<br />

D… vs R…/B…2<br />

du 31/8 au 12/10, La GAD-Galerie<br />

Arnaud Deschin<br />

www.marseilleexpos.com<br />

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PHOTOMED | TOULON ARTS VISUELS 71<br />

Focus méditerrané<strong>en</strong><br />

À Sanary, B<strong>en</strong>dor et Bandol, Photomed disposait de 13 lieux d’exposition pour mettre<br />

<strong>en</strong> perspective la photographie méditerrané<strong>en</strong>ne d’hier et d’aujourd’hui, sur<br />

chaque rive. Entre fiction et réalité, patrimoine et découvertes.<br />

R<strong>en</strong>dre compte de l’avalanche de photographies est<br />

impossible, mais de ce vaste parcours quelques haltes<br />

imprègn<strong>en</strong>t notre mémoire. D’abord à Sanary, au musée<br />

Frédéric Dumas, dont le fonds dédié à la plongée sousmarine<br />

offre un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>t au reportage<br />

aquatique de Joan Fontcuberta sur le fossile d’une sirène.<br />

L’an dernier déjà avec Philippe Ramette le propos était<br />

savoureux et mouillé, cette fois «les photos docum<strong>en</strong>taires<br />

ouvr<strong>en</strong>t un dialogue avec la fiction» de manière savante,<br />

sci<strong>en</strong>tifique et poétique.<br />

Reportage toujours, <strong>en</strong> changeant de lieu et d’époque :<br />

l’hommage à Walter Carone à la Maison Flotte fait revivre<br />

quelques mom<strong>en</strong>ts clefs de la vie de celui qui signa de<br />

nombreux scoops pour Paris-Match, portraitura Cocteau,<br />

Prévert ou Hassan II, témoigna tout autant de la vie sur le<br />

front de la guerre que des paillettes sur la Croisette.<br />

Réminisc<strong>en</strong>ces d’un monde révolu à l’instar des photos de<br />

Jacques-H<strong>en</strong>ri Lartigue qui ressuscit<strong>en</strong>t la dolce vita<br />

version Côte d’Azur avec Guitry, Picasso et K<strong>en</strong>nedy <strong>en</strong> lieu<br />

et place de Mastroianni, Anita Ekberg et Anouk Aimée…<br />

Grâce à cette relecture du patrimoine, la photographie de<br />

création impose sa différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> des temps de profusion<br />

confuse d’images i-phone. Pour preuve, à l’espace Saint-<br />

Nazaire, Massimo Vitali qui compose <strong>en</strong> coloriste subtil de<br />

banales scènes de baignade comme un tableau, inv<strong>en</strong>tant<br />

une lumière laiteuse toute particulière. Ou <strong>en</strong>core<br />

l’admirable sélection de photographes marocains qui révèle<br />

une acuité aiguisée des profonds bouleversem<strong>en</strong>ts de la<br />

société, des paysages, de la famille, des histoires<br />

singulières ou collectives.<br />

Brouiller les époques, mélanger les styles, confronter le<br />

noir et blanc et la couleur, c’est cela Photomed ! C’est donc<br />

révéler <strong>en</strong> France l’une des figures emblématiques de la<br />

photographie marocaine, Daoud Aoulad Syad, dont<br />

l’écriture s’impose à l’Atelier des artistes à travers<br />

différ<strong>en</strong>ts formats et types de vue. Portraits de villes qui<br />

jou<strong>en</strong>t de la prés<strong>en</strong>ce et de l’abs<strong>en</strong>ce ; portraits révélant la<br />

noblesse et l’élégance de ses modèles vivants. Face à ses<br />

Un Américain à Toulon<br />

Joël Meyerowitz est comme «la cerise<br />

sur le gâteau» de Photomed : une<br />

gourmandise supplém<strong>en</strong>taire dans<br />

une affiche déjà alléchante. À l’Hôtel<br />

des arts de Toulon, l’exposition retrace<br />

50 ans de photographie, dont<br />

une série sur l’après 11 septembre<br />

2001 à New York. Les ruines du World<br />

Trade C<strong>en</strong>ter comme on ne les a jamais<br />

vues car le photographe américain<br />

fut le seul habilité à accéder à<br />

ground zero de manière illimitée durant<br />

9 mois. Sur plus de 8000 clichés<br />

qui composeront bi<strong>en</strong>tôt la collection<br />

du Mémorial et du Musée du 11 septembre,<br />

les tirages sélectionnés sont<br />

troublants, mélange de précision, de<br />

distanciation et d’humanisme. Une<br />

marque de fabrique que l’on retrouve<br />

dans ses voyages à travers l’Amérique<br />

des années 60, Paris vers 1965, la Turquie<br />

ou l’Espagne dont il saisit la vie<br />

quotidi<strong>en</strong>ne, la rue, les g<strong>en</strong>s avec un<br />

© Daoud Aoulad Syad<br />

s<strong>en</strong>s aigu de l’instantané, et toujours<br />

beaucoup de t<strong>en</strong>dresse. Ce ne sont<br />

pas les monum<strong>en</strong>ts qu’il regarde dans<br />

l’objectif, mais la vie, tout simplem<strong>en</strong>t.<br />

Excepté dans sa dernière série sur la<br />

Prov<strong>en</strong>ce, sans surprise, avec champs<br />

de lavande, restanques et vignes !<br />

photos de 1995 dont la moitié n’avai<strong>en</strong>t jamais été tirées,<br />

celui qui a arrêté l’arg<strong>en</strong>tique pour dev<strong>en</strong>ir réalisateur a<br />

tout d’un coup «<strong>en</strong>vie de ressortir ses vieux Leica». On<br />

l’att<strong>en</strong>d avec impati<strong>en</strong>ce…<br />

À Bandol, parmi les multiples propositions, l’espace Paul<br />

Ricard a fait la part belle au littoral <strong>en</strong> mutation vu par 6<br />

artistes de la région. Notamm<strong>en</strong>t Michel Eis<strong>en</strong>lhor parti<br />

Sur les traces de Malpasset marqué à jamais par la rupture<br />

du barrage <strong>en</strong> 1959 : sans pathos, tout <strong>en</strong> <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ant des<br />

relations fortes avec les survivants, son regard poétique<br />

s’ancre dans le réel et les vestiges d’un passé douloureux.<br />

«Un travail porteur d’espoir» pour Yvon Allamand,<br />

bouleversé par la parole qui s’est rouverte… grâce la<br />

photographie.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Photomed s’est déroulé du 24 mai au 17 juin<br />

www.festivalphotomed.com<br />

Smoke in rising sunlight, New York City, 2001 © Joel Meyerowitz<br />

Bref, rev<strong>en</strong>ons à l’ess<strong>en</strong>tiel… c’est à<br />

dire à son tal<strong>en</strong>t : «Faire 50 ans de<br />

photographie cela demande une certaine<br />

<strong>en</strong>durance. Quand j’ai comm<strong>en</strong>cé<br />

(Meyerowitz est né dans le<br />

Bronx avant la seconde Guerre Mondiale,<br />

ndlr), la photographie n’était pas<br />

prise au sérieux. Je regardais le<br />

monde, je le voyais avec mon appareil<br />

et je le regardais <strong>en</strong> couleurs car c’est<br />

ainsi que je voulais le voir. Je me<br />

considérais comme un missionnaire<br />

de la couleur (…) Mais ce n’est qu’<strong>en</strong><br />

1970 que j’ai réussi à faire passer le<br />

message de la couleur». Qu’il regarde<br />

le monde <strong>en</strong> couleur ou <strong>en</strong> noir et<br />

blanc, sa vision est toujours celle d’un<br />

esprit libre et curieux.<br />

M.G.-G.<br />

L’exposition a été prés<strong>en</strong>tée<br />

jusqu’au 17 juin<br />

www.hdatoulon.fr


72 LIVRES DOUGLAS KENNEDY | MAYLIS DE KÉRANGAL<br />

Comm<strong>en</strong>t peut-on<br />

être écrivain ?<br />

Deux r<strong>en</strong>contres réc<strong>en</strong>tes,<br />

deux jours de suite,<br />

ont permis de mesurer,<br />

s’il <strong>en</strong> était besoin, le fossé<br />

qui sépare un auteur de bestsellers<br />

d’une romancière<br />

résolum<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagée dans<br />

l’av<strong>en</strong>ture langagière.<br />

Retour sur deux conceptions<br />

radicalem<strong>en</strong>t opposées du<br />

métier d’écrivain<br />

V<strong>en</strong>dredi soir,<br />

la mécanique du succès<br />

Ses lecteurs, surtout des lectrices, l’att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t. Il les a<br />

gratifié(e)s d’une rapide escale dans deux librairies des<br />

BdR, à la fin d’une tournée française chargée et sur le<br />

chemin de Nice, où il était espéré dès le l<strong>en</strong>demain.<br />

Avec un emploi du temps plus que serré, Douglas<br />

K<strong>en</strong>nedy a écourté de moitié la r<strong>en</strong>contre avec la<br />

libraire. Car ce qui compte visiblem<strong>en</strong>t pour lui, ce<br />

n’est pas de parler de son travail ; <strong>en</strong> bon professionnel<br />

de la communication, il s’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>t sur ce point à des<br />

formules rodées. Non, ce qui compte, c’est le mom<strong>en</strong>t<br />

des signatures, lorsque ses nombreuses admiratrices<br />

piétin<strong>en</strong>t, att<strong>en</strong>dant leur tour pour échanger quelques<br />

mots «<strong>en</strong> français s’il vous plaît» avec le maître, se faire<br />

pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> photo avec lui et le voir dédicacer les<br />

nombreux exemplaires des romans qu’elles ont<br />

achetés.<br />

De cette r<strong>en</strong>contre avec l’écrivain vedette, on reti<strong>en</strong>dra<br />

surtout cet <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t des groupies qui dis<strong>en</strong>t toutes<br />

se retrouver dans ses textes. C’est qu’il est habile, Mr<br />

K<strong>en</strong>nedy, à assurer l’id<strong>en</strong>tification des lecteurs <strong>en</strong><br />

ficelant des intrigues croisées, dont les narrateurs sont<br />

souv<strong>en</strong>t des femmes et le thème récurr<strong>en</strong>t la passion<br />

amoureuse contrariée. Ce sera <strong>en</strong>core le cas dans son<br />

prochain roman, tout juste terminé, et dont il a révélé<br />

le titre, Cinq jours. Des livres dont les sujets sont<br />

inspirés de la vie quotidi<strong>en</strong>ne et qui abord<strong>en</strong>t des<br />

«questions philosophiques» (sic), voici ce qu’il cherche<br />

à écrire, au rythme de 1000 mots par jour, 6 jours sur<br />

7. Un travail efficace, régulier… et lucratif !<br />

Il a d’ailleurs été assez longuem<strong>en</strong>t question d’arg<strong>en</strong>t<br />

lors de cette r<strong>en</strong>contre à l’Attrape-mots, l’un des deux<br />

livres dont DK était v<strong>en</strong>u faire la promotion étant<br />

Combi<strong>en</strong> ?, récit de son «voyage au pays de l’arg<strong>en</strong>t»,<br />

un périple plaisamm<strong>en</strong>t conté dans un certain nombre<br />

de places financières de la planète. Cet ouvrage, le<br />

dernier de ses trois récits de voyages, écrit au début des<br />

années 90 juste avant que l’auteur ne se lance dans la<br />

fiction, paraît aujourd’hui <strong>en</strong> France, agrém<strong>en</strong>té d’un<br />

prologue qui <strong>en</strong> retrace la g<strong>en</strong>èse et <strong>en</strong> justifie la<br />

prés<strong>en</strong>te édition française : «L’arg<strong>en</strong>t est tout» ; «il est<br />

© X-D.R<br />

Pascal Jourdana et Maylis de Kerangal © Nadia Champesme<br />

partout dans notre vie», «<strong>en</strong> tant que métaphore de tout<br />

ce qui nous dérange et nous déstabilise». Vaste sujet…<br />

qui devrait <strong>en</strong>richir <strong>en</strong>core «le plus français des auteurs<br />

américains».<br />

Samedi matin,<br />

la littérature au jardin<br />

C’est dans une tout autre atmosphère que s’est déroulé<br />

le brunch littéraire organisé par Libraires du Sud<br />

dans l’arrière-jardin de la librairie Histoire de l’œil<br />

autour de Maylis de Kérangal. Puisque son dernier<br />

texte Pierre, feuille, ciseaux laisse éclore la fiction sur le<br />

rythme <strong>en</strong> trois temps de ce jeu <strong>en</strong>fantin -3 mots, 3<br />

histoires, 3 générations sur un même territoire (voir<br />

Zib’51)-, Pascal Jourdana lui a proposé d’évoquer<br />

son travail à partir de mots ou d’expressions: «lisière»,<br />

«couture», «rideau de fer», «pas après pas»… Ce que<br />

l’écrivaine a fait volontiers, jouant le jeu avec beaucoup<br />

d’acuité et régalant le public d’une jolie leçon de<br />

littérature, sans prét<strong>en</strong>tion et bi<strong>en</strong> au frais sous les<br />

arbres.<br />

Elle a rappelé que ses deux dernier livres, Tang<strong>en</strong>te vers<br />

l’est (voir Zib’49) et celui-ci, bi<strong>en</strong> que nés de<br />

sollicitations extérieures, sont, comme les précéd<strong>en</strong>ts,<br />

des «gestes littéraires» à part <strong>en</strong>tière, où le concret,<br />

l’espace, le territoire, propos<strong>en</strong>t «un décollage vers la<br />

fiction». Car il s’agit toujours pour elle d’affirmer le<br />

roman comme «lecture du monde contemporain»,<br />

comme «saisie et <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t du réel». Alors, «pas<br />

après pas», fiction après fiction, elle élabore son épopée<br />

langagière. Pour faire du langage sa propre langue et<br />

parv<strong>en</strong>ir à ce qu’elle nomme «l’effacem<strong>en</strong>t<br />

autobiographique». Une écriture <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir, <strong>en</strong><br />

modulation constante selon le sujet, dont la langue est<br />

la «traduction organique». Ri<strong>en</strong> de moins figé que ce<br />

travail qui procède du tâtonnem<strong>en</strong>t, de la couture<br />

pièce à pièce. Et ri<strong>en</strong> de moins établi que le statut<br />

d’écrivain pour cette artisane des mots à laquelle le<br />

terme d’ «auteur» fait p<strong>en</strong>ser à quelque meuble lourd,<br />

dans le g<strong>en</strong>re «buffet normand» ! Loin de se draper<br />

dans une quelconque<br />

posture de «jeune<br />

romancière à succès» (ce<br />

qu’elle est de fait), Maylis de<br />

Kérangal émeut par la<br />

sincérité de sa recherche, par<br />

la façon qu’elle a de la<br />

formuler, pour mieux la<br />

partager avec ses lecteurs.<br />

Avec une belle ambition<br />

littéraire et une véritable<br />

générosité.<br />

À quelques rues, à quelques<br />

heures d’écart, deux façons<br />

d’être au monde et à<br />

l’écriture…<br />

FRED ROBERT<br />

Douglas K<strong>en</strong>nedy<br />

était invité dans le cadre<br />

des Escales <strong>en</strong> Librairies ;<br />

Maylis de Kérangal<br />

dans celui des Itinérances littéraires<br />

On peut lire à la rigueur :<br />

Cet instant-là et Combi<strong>en</strong> ? (Belfond) ;<br />

mais mieux vaut découvrir<br />

le 1 er roman de Douglas K<strong>en</strong>nedy,<br />

Cul-de sac, réédité sous le titre Piège nuptial,<br />

un polar percutant situé dans l’outback australi<strong>en</strong>,<br />

disponible chez Pocket<br />

De Maylis de Kérangal, on peut tout lire<br />

sans modération


74 LIVRES APOSTILLE | ABD | PRIX LYCÉENS<br />

Noailles sur<br />

le Cours Ju’<br />

Depuis qu’elle a repris la bouquinerie Book In et l’a<br />

transformée <strong>en</strong> Apostille, Muriel Parrouffe n’a pas<br />

ménagé ses efforts. Mais le jeu <strong>en</strong> valait la chandelle :<br />

lorsqu’on <strong>en</strong>tre dans la librairie, on dirait presque que<br />

sa propriétaire <strong>en</strong> a poussé les murs. C’est clair, aéré, <strong>en</strong>gageant.<br />

Le fatras anci<strong>en</strong> a peu à peu été dégagé, la<br />

mezzanine transformée <strong>en</strong> un agréable espace d’exposition,<br />

et si les livres d’occasion sont toujours nombreux<br />

(telle est la vocation première du lieu), ils sont désormais<br />

rigoureusem<strong>en</strong>t sélectionnés et répertoriés ; comme le<br />

sont les DVD, qui font aujourd’hui la part belle aux<br />

classiques du 7 ème art. Cette exig<strong>en</strong>ce de qualité a d’ailleurs<br />

incité plusieurs éditeurs de Marseille et de la<br />

région à y exposer une sélection d’ouvrages neufs. Tout<br />

cela ne suffisant pas à l’énergique Muriel, elle s’est <strong>en</strong>gagée<br />

au sein de l’association Libraires à Marseille et<br />

organise dans sa librairie de nombreux événem<strong>en</strong>ts :<br />

ateliers d’écriture, cercles de lecture, expositions, et bi<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, r<strong>en</strong>contres littéraires. C’est ainsi qu’elle recevait<br />

dernièrem<strong>en</strong>t l’éditeur David Gauss<strong>en</strong> v<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter<br />

Le v<strong>en</strong>tre de Marseille, <strong>en</strong> compagnie d’une de ses deux<br />

rédactrices Blandine Scherer et de la photographe<br />

Anna Puig Rosado. Afin de permettre au public nombreux<br />

de pénétrer dans ce qu’on a longtemps appelé<br />

«le v<strong>en</strong>tre du monde» (d’où le titre du livre), à savoir<br />

le quartier Noailles, D. Gauss<strong>en</strong> et B. Scherer ont offert<br />

une lecture apéritive, alerte et expressive, d’extraits<br />

choisis. Ont suivi un temps de questions-réponses puis<br />

la visite de l’exposition de quelques unes des photographies<br />

réalisées par A. Puig Rosado. Une façon<br />

vivante et très pertin<strong>en</strong>te d’inviter à la découverte de<br />

cet ouvrage original. Ni guide touristique, ni simple<br />

reportage, ce livre se veut «un instantané de la rue<br />

d’Aubagne <strong>en</strong> 2012». Ri<strong>en</strong> d’improvisé pourtant :<br />

tous les témoignages sont réécrits. Quant à la poésie de<br />

Cette maxime du Lycée du Coudon de La Garde s’accorde<br />

parfaitem<strong>en</strong>t à la nouvelle av<strong>en</strong>ture de lectures<br />

et de r<strong>en</strong>contres vécue par les 30 classes des lycées qui<br />

ont, cette année <strong>en</strong>core, participé au choix du Prix<br />

littéraire des lycé<strong>en</strong>s et des appr<strong>en</strong>tis de la Région<br />

Paca. Leur exposition d’affiches sur le thème «Littérature<br />

et société : images et langage» témoigne de leur<br />

plaisir de lire, et de la reconnaissance de ce qu’elle leur<br />

apporte.<br />

Le 25 mai la fête a battu son plein avec les réalisations<br />

ces lieux quelque peu dés<strong>en</strong>chantés, grâce au tal<strong>en</strong>t de<br />

la photographe, elle saute aux yeux.<br />

FRED ROBERT<br />

La r<strong>en</strong>contre a eu lieu le 31 mai<br />

à la librairie Apostille à Marseille<br />

http://apostille.web.free.fr<br />

À lire<br />

Le v<strong>en</strong>tre de Marseille, commerçants de Noailles<br />

Marie d’Hombres et Blandine Scherer,<br />

Anna Puig Rosado<br />

Gauss<strong>en</strong>, 19,50 €<br />

La lecture, c’est pas toxique !<br />

© Chris Bourgue<br />

Vernissage Apostille le v<strong>en</strong>tre de Marseille © X-D.R<br />

artistiques, préparées autour des livres de la sélection<br />

par les élèves avec leurs <strong>en</strong>seignants et des artistes associés.<br />

Ainsi le lycée Mistral de Marseille a choisi de<br />

faire part de son initiation à l’art de la BD au cours<br />

d’ateliers avec Thomas Azuélos, tandis que le lycée Victor<br />

Hugo, de Marseille égalem<strong>en</strong>t, prés<strong>en</strong>tait un sténopé<br />

(ancêtre de l’appareil photo) et ses réalisations avec Gisèle<br />

Laforgue. Particulièrem<strong>en</strong>t remarquables cette<br />

année, des vidéos. Celle, par exemple, de l’École libre<br />

des Métiers de Marseille dont le film, tourné avec le<br />

réalisateur Mathieu Petit, retrace les hésitations d’élèves<br />

peu passionnés par l’acte de lecture mais qui, se<br />

mettant <strong>en</strong> scène avec humour, finiss<strong>en</strong>t par se pr<strong>en</strong>dre<br />

au jeu !<br />

La Région représ<strong>en</strong>tée par son vice-présid<strong>en</strong>t Patrick<br />

M<strong>en</strong>nucci, et l’ARL (Ag<strong>en</strong>ce Régionale du Livre) ont<br />

remis le Prix de notre région à Vélibor Čolić pour son<br />

roman Jésus et Tito (Gaïa) (voir Zib’35). Pour la BD les<br />

lycé<strong>en</strong>s ont choisi l’album Championzé (Futuropolis)<br />

(voir Zib’51) d’Auréli<strong>en</strong> Decoudray pour le scénario<br />

et Eddy Vaccaro pour le dessin.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

E-lévation,<br />

bon Bon<br />

C’est beau le monde vu d’<strong>en</strong> haut... Baudelaire <strong>en</strong> rêvait,<br />

Google Earth l’a fait et François Bon a, un jour, traversé<br />

Buffalo <strong>en</strong> auto. Moteur et embarquem<strong>en</strong>t immédiat<br />

pour l’urbaine fiction : la ville, les photos aéri<strong>en</strong>nes,<br />

l’histoire industrielle et sociale des Grands Lacs <strong>en</strong><br />

fond d’écran m<strong>en</strong>tal, et les micro-récits à toute allure<br />

inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une nouvelle av<strong>en</strong>ture de l’écriture non imprimée.<br />

C’est ce drôle d’objet (lecture-performance<br />

mais aussi création mobile depuis deux années sur le<br />

Web) que le spectateur est invité à découvrir <strong>en</strong> «lecture<br />

d<strong>en</strong>se», saisi d’<strong>en</strong>trée par le violon de Dominique Pifarély<br />

qui mêle ses improvisations proches de la<br />

saturation à la voix de l’auteur et accompagne les images<br />

sur grand écran ; <strong>en</strong>touré des attributs numériques<br />

visibles de l’E-crivain, Mac, téléphone portable et tablette,<br />

François Bon, désuet <strong>en</strong> regard de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

technologique, dramatise sa lecture, monte et desc<strong>en</strong>d<br />

la voix, se balance sur un pied puis l’autre dans une<br />

scansion aléatoire.<br />

Ce que l’on voit est plus intéressant : les grands à-plats<br />

géométriques constitués à partir des clichés de Google,<br />

nœuds routiers filant vers l’abstraction ou cuves de<br />

pétrole <strong>en</strong> constellation constitu<strong>en</strong>t des motifs propices<br />

à l’<strong>en</strong>vol ; le texte, à la prose précise et mate, distille<br />

sagem<strong>en</strong>t sa dose de fantastique <strong>en</strong> fictions contraintes<br />

qui feront dire à une dame interv<strong>en</strong>ant dans la r<strong>en</strong>contre<br />

«mais votre ville, c’est un cauchemar !».<br />

Pascal Jourdana ouvre évidemm<strong>en</strong>t le dialogue sur la<br />

forme non du territoire mais du texte ainsi tramé et<br />

des nouveaux outils d’auteur : écriture <strong>en</strong> évolution<br />

flottant dans l’espace du Net contre clôture relative du<br />

livre… Numérique ou papier ? François Bon réaffirme<br />

l’intérêt de l’écriture «rhizomatique» qui met fin à<br />

la solitude de l’écrivain, et distille sa vision stimulante<br />

des mutations de l’écrit, repr<strong>en</strong>ant les remarques de<br />

son essai Après le livre (Seuil) : l’outil de travail a toujours<br />

été au cœur de la création et Flaubert, avant de<br />

partir pour son périple <strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t, s’était mis <strong>en</strong> quête<br />

des meilleures plumes d’oie normandes, taillées pour<br />

l’ouvrage à v<strong>en</strong>ir. Pragmatique parfaitem<strong>en</strong>t rassurante<br />

pour le lecteur dans la mesure où elle n’oppose pas<br />

l’Anci<strong>en</strong> et le Nouveau : Juli<strong>en</strong> Gracq sur liseuse Wi-<br />

Fi ne change pas La Forme d’une ville… mais il est plus<br />

difficile d’attaquer La Traversée de Buffalo au coupepapier<br />

spécial José Corti !<br />

MARIE-JO DHO<br />

Une Traversée de Buffalo est disponible<br />

<strong>en</strong> téléchargem<strong>en</strong>t sur publie.net<br />

Fiction Ville est à retrouver sur tierslivre.net<br />

Écrivains <strong>en</strong> dialogue (coproduction La Marelle<br />

et Libraires à Marseille) a eu lieu aux ABD le 31 mai<br />

Francois Bon et Dominique Pifarely © X-D.R


76 PATRIMOINE SALAGON | LA VALETTE | ARLES | PONT DU GARD<br />

Jardins des Fées<br />

Depuis 10 ans, le ministère de la Culture<br />

<strong>en</strong> collaboration avec le Comité<br />

des Parcs et des Jardins de France<br />

organise les R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins :<br />

2 000 jardins publics et privés ouvr<strong>en</strong>t<br />

leurs portes, le visiteur r<strong>en</strong>oue<br />

avec ses racines, se rappelant un<br />

passé proche où la majorité de la<br />

population était à la terre… Les cinq<br />

jardins à thème de Salagon, labellisés<br />

«Jardin remarquable» constitu<strong>en</strong>t<br />

un écrin particulièrem<strong>en</strong>t intéressant.<br />

Bi<strong>en</strong> sûr, comme partout, une foire<br />

accueille des exposants de produits<br />

locaux et bios, de v<strong>en</strong>tes de végétaux,<br />

de miel et autres douceurs, de<br />

médecine par les plantes, d’ateliers<br />

de vannerie, de cosmétique, jardins<br />

miniatures, cerf-volant, bouturage,<br />

bijoux écologiques (la coquetterie<br />

sait emprunter les voies du développem<strong>en</strong>t<br />

durable !), initiation à l’art de<br />

la ruche, spectacles nichés aux détours<br />

des massifs, marionnettes qui<br />

se hât<strong>en</strong>t avant la pluie… Il y a aussi<br />

des confér<strong>en</strong>ces, passionnantes et<br />

docum<strong>en</strong>tées. Pierre Lieutaghi,<br />

ethnobotaniste, auteur de nombreux<br />

ouvrages de référ<strong>en</strong>ce sur les jardins,<br />

leur histoire et les plantes que l’on y<br />

trouve, créateur du jardin ethnobotanique<br />

du prieuré de Salagon, cultive<br />

avec érudition le paradoxe du «Jardin<br />

contre nature».<br />

Isabelle Rive, guide confér<strong>en</strong>cière<br />

s’attache quant à elle à prés<strong>en</strong>ter une<br />

histoire de l’art des jardins. Du «paradeïsos»<br />

persan, jardin clos <strong>en</strong>touré<br />

de murs, aux jardins utilitaires<br />

contemporains, passant par le jardin<br />

médiéval qui suit la tripartition clergé<br />

noblesse tiers état, (espace de<br />

méditation pour les uns, reconstitution<br />

du jardin d’Éd<strong>en</strong>, jardin<br />

d’agrém<strong>en</strong>t destiné aux plaisirs pour<br />

les autres, propice à l’amour courtois,<br />

jardin vivrier, nourricier <strong>en</strong>fin pour le<br />

© Maryvonne Colombani<br />

troisième ordre), le jardin suit dans<br />

ses constructions la p<strong>en</strong>sée humaine,<br />

reflet de sa philosophie et de sa<br />

métaphysique : la division <strong>en</strong> 4 carrés<br />

par exemple (le carré étant le symbole<br />

de la terre) r<strong>en</strong>voie aux 4 évangélistes<br />

ou aux 4 vertus cardinales ; le point<br />

d’eau n’est ri<strong>en</strong> d’autre que la représ<strong>en</strong>tation<br />

de la source d’Éd<strong>en</strong>, et<br />

des 4 fleuves qui <strong>en</strong> sort<strong>en</strong>t. La R<strong>en</strong>aissance<br />

ouvre sur le paysage, trace<br />

les premières perspectives dans un<br />

harmonieux dialogue avec la maison.<br />

Le jardin du grand siècle baroque se<br />

plie à la volonté royale, la nature<br />

domptée file la métaphore du pouvoir<br />

solaire. Les Anglais <strong>en</strong> réaction instaur<strong>en</strong>t<br />

le principe d’irrégularité, le<br />

s<strong>en</strong>sible se substitue à l’intelligible.<br />

La sinuosité à la rectitude. Le XIX ème<br />

<strong>en</strong>fin permet à des artistes comme<br />

Monet d’affirmer «je dois peut-être<br />

aux fleurs d’avoir été peintre»…<br />

On achève par une visite guidée érudite<br />

et passionnante des jardins de<br />

Salagon, la mandragore y pousse <strong>en</strong>core<br />

auprès d’autres herbes magiques,<br />

s’<strong>en</strong> faire conter l’histoire apparti<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core à cet art délicat du jardin. À<br />

se s<strong>en</strong>tir pousser une âme de Candide<br />

au terme du voyage…<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Les R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins<br />

ont eu lieu les 2 et 3 juin<br />

Musée et jardins de Salagon,<br />

Mane (04)<br />

www.musee-de-salagon.com<br />

1, 2, 3… chut !<br />

Ainsi comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t les spectacles de Contes et<br />

jardins à La Valette-du-Var. Sil<strong>en</strong>ce, le conteur<br />

conte, les <strong>en</strong>fants t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’oreille aux histoires<br />

chuchotées, mimées, parfois chantées, par les<br />

comédi<strong>en</strong>s à l’imaginaire rebelle ! Catherine<br />

Caillaud revisite l’éternelle histoire des roses et des<br />

choux d’un jeu de mots sur «ils sèm<strong>en</strong>t dans le<br />

jardin des tomates et des choux, ils s’aim<strong>en</strong>t à la<br />

folie dans la chambre !» Les par<strong>en</strong>ts esquiss<strong>en</strong>t un<br />

sourire tandis que leurs rejetons glouss<strong>en</strong>t de<br />

plaisir… Un peu brouillonne, l’histoire se perd <strong>en</strong><br />

route et l’interprétation, un brin classique, ne<br />

décolle pas. Heureusem<strong>en</strong>t Philippe Sizaire et sa<br />

complice Dalèle Muller à l’accordéon nous<br />

<strong>en</strong>train<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux pirouettes et une chanson vers<br />

des histoires d’amour impossible <strong>en</strong>tre un roi et son<br />

peuple, un homme <strong>en</strong>tre deux âges et deux<br />

femmes, «un petit homme plus petit qu’un acari<strong>en</strong>».<br />

Drôle, savoureux, parfois même muet, le tandem se<br />

partage les rôles, grimace et ponctue son spectacle<br />

de chansons pour adultes… Ah les amoureux des<br />

bancs publics chers à Brass<strong>en</strong>s repris <strong>en</strong> chœur par<br />

les par<strong>en</strong>ts ! Avec Rémy Bouss<strong>en</strong>gui qui fait parler<br />

les baobabs accompagné de son djembé et de son<br />

arc musical, le dépaysem<strong>en</strong>t est assuré. Ses<br />

histoires s’étir<strong>en</strong>t comme des flèches, parl<strong>en</strong>t de<br />

transmission et de sagesse, glissées comme le<br />

serp<strong>en</strong>t de la forêt gabonaise <strong>en</strong>tre proverbes,<br />

devinettes et percussions corporelles.<br />

Philippe Sizaire, Laur<strong>en</strong>t Peuze et Dalele Muller © X-D.R<br />

Ainsi va la vie des familles dans le parc des Troènes<br />

transformé <strong>en</strong> village d’<strong>en</strong>fants avec manèges à<br />

pédales pour percussionnistes d’un tour, attractions<br />

burlesques, coins dét<strong>en</strong>te, librairie, buvette,<br />

jukebox, mur de dessins pour appr<strong>en</strong>tis graffeurs…<br />

Pour sa 10 e édition, le festival a rajouté une<br />

journée à son programme afin d’inviter tous ses<br />

coups de cœur, comme la Cie Audigane et son<br />

ambiance foraine avec orgue de barbarie et roulotte<br />

<strong>en</strong> arrière-scène. Au détour d’une yourte ou d’une<br />

roulotte, on croise le Bonbon Circus, le toujours<br />

farceur M. Atchoum, Jimmy V et la guitoune<br />

ambulante des Petites Poucettes. Là, à seulem<strong>en</strong>t<br />

quelques c<strong>en</strong>timètres, les artistes sont «pour de<br />

vrai» !<br />

M.G.-G.<br />

Contes et jardins a eu lieu du 24 au 28 mai<br />

à La Valette-du-Var<br />

www.lavalette83.fr


Effervesc<strong>en</strong>ces<br />

muséales<br />

Le musée archéologique d’Arles avec<br />

la réalisation de l’ajout d’une aile de<br />

800 m² connaîtra cet été quelques perturbations<br />

: la maquette du cirque<br />

romain ne sera plus visible, l’Hortus<br />

sera amputé d’une partie de son labyrinthe,<br />

les horaires seront modifiés<br />

(sauf les week-<strong>en</strong>ds). Mais le 23 juin,<br />

une confér<strong>en</strong>ce m<strong>en</strong>ée par Claude<br />

Sintès, directeur du MDAA, Sabrina<br />

Marlier, archéologue responsable des<br />

fouilles et du relevage de l’épave du<br />

chaland qui suscite tant de travaux et<br />

d’effervesc<strong>en</strong>ces, et des représ<strong>en</strong>tants<br />

du CG, r<strong>en</strong>dra compte des travaux et des<br />

perspectives liées à cette fabuleuse<br />

opération ainsi que des conséqu<strong>en</strong>ces<br />

positives de l’accord scellé <strong>en</strong>tre l’INRA<br />

et le CG. L’auditorium accueillera cette<br />

année les élèves de l’école de théâtre<br />

Actéon pour deux représ<strong>en</strong>tations gratuites<br />

des Euménides d’Eschyle (24<br />

juin à 17h et 26 juin à 20h).<br />

Tous les premiers dimanches du mois<br />

à 11h, des confér<strong>en</strong>ces festives ayant<br />

pour thème De l’<strong>en</strong>thousiasme Dionysiaque<br />

à l’ivresse du pouvoir, par<br />

Pierrette Nouet. À noter aussi le 1 er<br />

juillet Au bonheur d’Alice, Modes et<br />

luxe à Rome et le 5 août, Marc Antoine<br />

au mois d’Août, belle revanche pour<br />

l’anti Auguste par Alice Vallat. Une<br />

série de concerts du festival les Suds<br />

MDAA © Remi B<strong>en</strong>ali, CG13<br />

L’art du photon<br />

Fééries du Pont © Thierry Nava Groupe F<br />

animera l’auditorium (voir Zib’52). En<br />

travaux donc le beau musée bleu,<br />

mais toujours une ruche de fêtes et<br />

de savoirs !<br />

M.C.<br />

Musée Départem<strong>en</strong>tal<br />

Arles Antique<br />

Arles<br />

04 13 31 51 03<br />

www.arles-antique.cg13.fr<br />

www.suds-arles.com<br />

Clin d’œil aux JO de cette année, le<br />

spectacle du Groupe F, désormais incontournable<br />

<strong>en</strong> début d’été, <strong>en</strong>dosse<br />

le nom aux somptueuses consonances<br />

antiques, Ludolux, Les Dieux du Jeu.<br />

Sous la houlette d’un m<strong>en</strong>eur de jeu,<br />

cinq «Photons» lumineux abord<strong>en</strong>t<br />

les rives du Gardon à bord d’une barque<br />

aux allures de Nautilus qui s’empanache<br />

de flammes à l’instar du Pont<br />

qui s’embrase. Apolo, Ard<strong>en</strong>t, Roméo,<br />

Lilight, Aquaria, (équipés de 1 200<br />

LED !) dont les noms s’affich<strong>en</strong>t à la<br />

fin des épreuves, arp<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le pont,<br />

qui se transforme <strong>en</strong> fleuve sur lequel<br />

évolue la barque du pêcheur de sirènes,<br />

<strong>en</strong> maisons à balcons qui repouss<strong>en</strong>t<br />

à l’infini la quête éperdue de Roméo<br />

pour une insaisissable Juliette, <strong>en</strong> ondes<br />

mouvantes où palpite un monde<br />

délicat de mosaïques, <strong>en</strong> architectures<br />

humaines qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t atlantes<br />

et cariatides… Flammes, feux d’artifices,<br />

tout se conjugue pour un spectacle<br />

acrobatique et inv<strong>en</strong>tif. Une imagination<br />

féérique, une belle unité, un<br />

spectacle fluide, sans aucune des<br />

longueurs que l’on ress<strong>en</strong>tait parfois<br />

dans de précéd<strong>en</strong>tes prestations.<br />

L’architecture imm<strong>en</strong>se de l’aqueduc,<br />

purem<strong>en</strong>t utilitaire dans sa conception,<br />

nous séduit aujourd’hui par sa<br />

beauté, l’équilibre de ses formes, et<br />

sa capacité à dev<strong>en</strong>ir le creuset des<br />

imaginaires les plus débridés. Les<br />

Gymnopédies de Satie accompagn<strong>en</strong>t<br />

le départ d’un public émerveillé alors<br />

que le pont garde dans ses illuminations<br />

plus sages, les reflets de la<br />

tempête de feu qui l’a animé.<br />

M.C.<br />

Ce spectacle pyrotechnique<br />

a été donné les 8, 9 juin<br />

au Pont du Gard<br />

04 66 37 50 99<br />

www.pontdugard.fr<br />

M<strong>en</strong>suel gratuit paraissant<br />

le deuxième mercredi du mois<br />

Edité à 32 000 exemplaires<br />

imprimés sur papier recyclé<br />

Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />

76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | n°11<br />

13009 Marseille<br />

Dépôt légal : janvier 2008<br />

Directrice de publication<br />

Rédactrice <strong>en</strong> chef<br />

Agnès Freschel<br />

agnes.freschel@wanadoo.fr<br />

06 09 08 30 34<br />

Imprimé par Rotimpress<br />

17181 Aiguaviva (Esp.)<br />

photo couverture<br />

Agnès Mellon<br />

095 095 61 70<br />

photographeagnesmellon.blogspot.com<br />

Secrétaires de rédaction<br />

Dominique Marçon<br />

journal.zibeline@gmail.com<br />

06 23 00 65 42<br />

Delphine Michelangeli<br />

d.michelangeli@free.fr<br />

06 65 79 81 10<br />

Maquettiste<br />

Philippe Perotti<br />

philippe.zibeline@gmail.com<br />

06 19 62 03 61<br />

Directrice commerciale<br />

Véronique Linais<br />

vlinais@yahoo.fr<br />

06 63 70 64 18<br />

Retrouvez tous nos contacts<br />

et vos avantages sur notre site tout neuf !<br />

www.journalzibeline.fr


78<br />

FESTIVAL DU LIVRE<br />

LA CANEBIÈRE<br />

© G.C<br />

© Juliette Lück<br />

Une fois <strong>en</strong>core, le Festival<br />

du Livre de la Canebière<br />

a t<strong>en</strong>u ses promesses<br />

et a emporté le public dans<br />

de multiples balades, au fil<br />

des mots, au fil de l’eau ;<br />

de r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong> prom<strong>en</strong>ades<br />

urbaines, de lectures <strong>en</strong><br />

musiques, de la Canebière<br />

au Frioul. Voici quelques échos<br />

de ce cabotage festivalier<br />

© Juliette Lück<br />

Festival vagabond<br />

Rappelons d’abord qu’il n’est pas aisé d’ancrer le<br />

festival <strong>en</strong> haut de la Canebière. Le collectif Manifeste<br />

Ri<strong>en</strong> se souvi<strong>en</strong>dra sans doute longtemps des<br />

conditions dans lesquelles la comédi<strong>en</strong>ne Virginie<br />

Aimone a joué Chacal : chants révolutionnaires<br />

kurdes, manifestation des mêmes, départ <strong>en</strong> fanfare<br />

des voitures de l’Ag<strong>en</strong>ce de Voyages Imaginaires,<br />

cloches des Réformés, sans compter le micro qui faisait<br />

des si<strong>en</strong>nes… pas facile de rester conc<strong>en</strong>tré dans un<br />

tel charivari. Mais bon, elle l’a fait. C’est ainsi sur ce<br />

festival, on joue le jeu quoiqu’il arrive. Parfois, c’est<br />

un peu rude ; la plupart du temps, tout se passe bi<strong>en</strong>.<br />

Il <strong>en</strong> a été ainsi de la majorité des r<strong>en</strong>contres littéraires,<br />

qui ont attiré beaucoup de monde et ont permis<br />

d’aborder des g<strong>en</strong>res et des thèmes variés, des<br />

monologues théâtraux de Léonora Miano consacrés<br />

aux Afropé<strong>en</strong>s, à la BD avec Eddy Vaccaro et<br />

Clém<strong>en</strong>t Baloup (un jeune auteur très prometteur<br />

dont nous reparlerons bi<strong>en</strong>tôt), <strong>en</strong> passant par un<br />

passionnant retour sur 50 ans d’indép<strong>en</strong>dance<br />

algéri<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> compagnie de Maïssa Bey… On s’est<br />

aussi beaucoup prom<strong>en</strong>é durant ce festival.<br />

Balades <strong>en</strong> ville<br />

En 1909, l’éthologue Jakob von Uexküll introduisit le<br />

terme Umwelt pour désigner la bulle de perception<br />

dans laquelle chaque être vivant se déplace, filtre<br />

exclusif ne nous permettant pas d’accéder à l’univers<br />

d’autrui, sauf à déployer une certaine imagination. Ce<br />

concept trouve une illustration frappante lorsque deux<br />

mondes coexistant habituellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parfaite<br />

ignorance l’un de l’autre se crois<strong>en</strong>t soudainem<strong>en</strong>t. Ce<br />

fut le cas samedi 9 juin, lorsqu’un troupeau constitué<br />

<strong>en</strong> grande majorité de femmes attirées par le Festival<br />

du Livre, et m<strong>en</strong>é par la comédi<strong>en</strong>ne Bénédicte Sire,<br />

fut conduit aux abords de la Canebière pour une<br />

balade littéraire. La découverte d‘espaces urbains<br />

insoupçonnés -d’un vaste hôtel délabré aux dorures<br />

baroques, à celui où Louise Michel r<strong>en</strong>dit son dernier<br />

soupir, <strong>en</strong> passant par le royaume du poulet, et jusqu’à<br />

un tripot peuplé exclusivem<strong>en</strong>t d’hommes- fut des<br />

plus réjouissantes. Les populations autochtones,<br />

écoutant les extraits d’ouvrages (Blaise C<strong>en</strong>drars,<br />

Albert Coh<strong>en</strong>, St<strong>en</strong>dhal...) dont il était fait lecture,<br />

semblai<strong>en</strong>t apprécier la visite. Et les interprètes de<br />

l‘ASIP -qui traduisai<strong>en</strong>t comme on danse le propos<br />

<strong>en</strong> langue des signes pour celles dont l’Umwelt est<br />

dénué de sons- ont ajouté un troisième univers à cette<br />

belle occasion de vérifier qu’on n’explore jamais mieux<br />

sa ville qu’<strong>en</strong> sortant des s<strong>en</strong>tiers battus. Autre<br />

parcours, autres découvertes insolites sur les pas<br />

d’H<strong>en</strong>drik Sturm. À partir du mur du Mémorial des<br />

camps de la mort, dont certaines f<strong>en</strong>tes sont incrustées<br />

(décorées ?) de chewing-gums -déposés là par qui ?<br />

pourquoi ? depuis quand ?- le cheminem<strong>en</strong>t de<br />

l’artiste-prom<strong>en</strong>eur nous a offert, <strong>en</strong>tre autres, une<br />

étrange plongée, via le parking souterrain, dans le<br />

monde clos d’un C<strong>en</strong>tre Bourse fermé le dimanche :<br />

des grilles partout, et pourtant la clim’, la lumière et<br />

surtout cette soupe musicale omniprés<strong>en</strong>te ; glaçant…<br />

À la sortie, direction la rue Thubaneau, dont il connaît<br />

très bi<strong>en</strong> l’histoire et qui fournit, vers la Mission de<br />

France, un assez joli exemple de coexist<strong>en</strong>ce religieuse.<br />

De retour sur la Canebière, c’est une autre balade dans<br />

Marseille que le CipM a proposée, un quadrillage<br />

loufoque de la ville par l’Inspecteur Ruiz(z), lu par son<br />

pince-sans-rire d’auteur D<strong>en</strong>is de Lappar<strong>en</strong>t, à<br />

l’occasion de la sortie du n°4 de Fondcommun, <strong>en</strong>tre<br />

revue d’artistes et gratuit urbain.<br />

Virée <strong>en</strong> mer<br />

Après ces heures passées à arp<strong>en</strong>ter le bitume, quel<br />

délice de pr<strong>en</strong>dre le bateau pour une escapade au<br />

Frioul ! Joie de la musique et des contes, calme et<br />

volupté lors des ateliers d’écriture où tous se<br />

conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t et s’écout<strong>en</strong>t, piochant dans les réserves<br />

d’imagination des uns et des autres. Luxe de s’adosser<br />

aux confortables coussins d’un canapé sous les pins,<br />

pour écouter deux auteurs de polar débattre de<br />

techniques à glacer le sang des lecteurs. Pour Monika<br />

Krist<strong>en</strong>s<strong>en</strong>, le plus grand moteur de l’écriture est de<br />

ne pas «surtravailler», de garder le plaisir, s’asseoir dans<br />

un café, observer autour d’elle, et p<strong>en</strong>ser à ce qui<br />

pourrait bi<strong>en</strong> arriver. Ce qui intéresse Marie Neuser,<br />

c’est «le passage à l’acte, la perte des pédales». Toutes deux<br />

ont su donner généreusem<strong>en</strong>t de leur temps pour<br />

cont<strong>en</strong>ter les insulaires d’un jour.<br />

De retour au port, il était temps de clôturer ces trois<br />

jours de fête, <strong>en</strong> poésie et <strong>en</strong> musique. La très belle<br />

lecture de Gabriel Mwènè Okundji a fait planer tous<br />

ceux qui avai<strong>en</strong>t embarqué sur Le Don du V<strong>en</strong>t, avant<br />

que les rythmes et la guitare de Didi Pausé et de son<br />

groupe Salaz ne les <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t vers les rivages de<br />

l’Océan Indi<strong>en</strong>. Ultime et joyeux vagabondage d’un<br />

festival qui bouscule les frontières.<br />

GAËLLE CLOAREC ET FRED ROBERT<br />

Le Festival du Livre de la Canebière,<br />

organisé par l’association Couleurs Cactus,<br />

a eu lieu à Marseille les 8, 9 et 10 juin<br />

<strong>Zibeline</strong>, part<strong>en</strong>aire du Festival de la<br />

Canebière, publie la nouvelle et l’illustration<br />

lauréates des deux concours organisés par<br />

Couleur Cactus pour le Festival du Livre :<br />

Anita Lindskog a remporté le concours de<br />

nouvelles, et Darr<strong>en</strong> Johnson le concours de<br />

l’illustration numérique, inspirée du recueil<br />

de nouvelle de Francesc Seres (voir p. 79).


La caresse du monstre<br />

Le soleil au zénith, j’ai dévalé la p<strong>en</strong>te pour gagner le rivage. Sur la<br />

plage matelassée de cailloux, de bois et de varech <strong>en</strong>chevêtrés, j’ai<br />

posé mon sac et, <strong>en</strong> un ri<strong>en</strong> de temps, me suis dévêtue. En <strong>en</strong>trant<br />

l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t dans le bleu int<strong>en</strong>se, contraste de la blancheur de ma peau,<br />

j’ai éprouvé la s<strong>en</strong>sation fugace du déjà vécu.<br />

J’ai ajusté mon masque, contracté le bassin et <strong>en</strong>voyé la tête première<br />

sous l’eau. Dans cet élan j’ai nagé instantaném<strong>en</strong>t pour conjurer le<br />

froid picotant du contact avec les eaux. Alors que je plongeais <strong>en</strong><br />

apnée, un banc lumineux de poissons aux ailerons striés m’a effleuré<br />

le dos et je l’ai suivi plus loin au hasard.<br />

Je jouais, testant des cabrioles sous l’eau, fixant, tête <strong>en</strong> bas, le soleil<br />

à travers la surface. Combi<strong>en</strong> de hors-temps, cette sirénade avait-elle<br />

duré ? Un corps plongé délicieusem<strong>en</strong>t dans du liquide n’est pas<br />

capable de mesurer…<br />

Puis, un bruit étrange, comme une basse de fosse émise du fond<br />

marin, a peu à peu dérangé l’équilibre.<br />

J’ai songé au moteur d’un petit bateau mais non… ce n’était pas la<br />

musique crachotante du kérosène soulevant des remous.<br />

D’ailleurs, la surface de la mer restait lisse, et pourtant, par l’<strong>en</strong><br />

dessous, une vibration dans les graves n’<strong>en</strong> finissait pas de monter, <strong>en</strong><br />

puissance.<br />

J’ai réalisé à quel point je m’étais éloignée du rivage.<br />

Une vague angoisse s’est installée et j’ai <strong>en</strong>trepris de regagner la<br />

plage. J’ai choisi de crawler, m’appliquant avec une régularité de<br />

métronome.<br />

Alors une onde viol<strong>en</strong>te m’a fait dériver vers le large. Ayant repris<br />

vaillamm<strong>en</strong>t la nage <strong>en</strong> direction opposée je me suis contrainte à<br />

respirer, le plus calmem<strong>en</strong>t possible, sur chaque battem<strong>en</strong>t de bras.<br />

C’est alors que je l’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du. Sur le mom<strong>en</strong>t, j’ai cru défaillir tant le son<br />

et la tonalité me paraissai<strong>en</strong>t proches et familières.<br />

C’était une voix qui m’appelait, une voix d’homme, une voix anci<strong>en</strong>ne<br />

et vieille, presque chevrotante.<br />

Cette voix résonnait partout dans l’air, les flots et au fond de ma tête.<br />

Je me suis mise à haleter, je m’épuisais <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>ts désordonnés<br />

et plus je fermais les yeux, plus la voix m’appelait. Car c’était bi<strong>en</strong> mon<br />

prénom prononcé à l’infini qui avait <strong>en</strong>vahi jusqu’à la mer et l’air.<br />

Je suffoquais, je résistais à l’appel. Il y <strong>en</strong> allait de ma vie peut être. Je<br />

FESTIVAL DU LIVRE 79<br />

ne savais plus. En t<strong>en</strong>tant d’avancer au plus vite, je me suis débattue<br />

contre mon corps qui s’épuisait, contre ma tête qui ne commandait<br />

plus ; dans cette lutte ins<strong>en</strong>sée je me paralysais de fatigue et de peur.<br />

La voix, cette voix, sa voix qui résonnait à me rompre les tympans,<br />

c’était bi<strong>en</strong> lui. C’était toi. Tu m’avais cherchée disais-tu et voulais<br />

m’étreindre une dernière fois.<br />

Des cris jaillissai<strong>en</strong>t depuis le rivage. Les oiseaux tournoyai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

rondes anarchiques au-dessus des flots. Le ciel s’était assombri.<br />

Un vertige me happait, je s<strong>en</strong>tis la caresse glacée sur mes cuisses,<br />

mon v<strong>en</strong>tre et au fond de mon sexe.<br />

Mon corps lesté de plomb se mit à couler. Je me s<strong>en</strong>tais vide, abs<strong>en</strong>te<br />

et m’abandonnais à l’aspiration.<br />

Ce n’est que lorsque mon masque s’est soulevé que j’ai vu le regard,<br />

ce regard… ton regard dém<strong>en</strong>t ; la panique m’a transpercée. Je t’avais<br />

reconnu, tu as saisi ma main et l’a caressée doucem<strong>en</strong>t… L’air s’est<br />

mis à manquer, mes tempes se congestionnai<strong>en</strong>t du sang comprimé,<br />

mes poumons explosai<strong>en</strong>t et dans un coup de rein inespéré je me suis<br />

propulsée vers le haut.<br />

La première fois j’ai troué la surface <strong>en</strong> cherchant douloureusem<strong>en</strong>t<br />

l’air qui s’offrait. La main s’était agrippée à la mi<strong>en</strong>ne et me tirait à<br />

nouveau vers le fond, je replongeais…<br />

Dans un effort désespéré j’ai violemm<strong>en</strong>t rué et le contact avec l’abîme<br />

s’est rompu dans un craquem<strong>en</strong>t sourd.<br />

La seconde fois, la tête hors de l’eau, j’ai inspiré à <strong>en</strong> mourir…<br />

Sur la plage, ils m’ont ét<strong>en</strong>due.<br />

Les sirènes des ambulances ret<strong>en</strong>tissai<strong>en</strong>t. Des badauds s’étai<strong>en</strong>t<br />

regroupés et certains d’<strong>en</strong>tre eux laissai<strong>en</strong>t échapper des phrases<br />

étranges. Je ne compr<strong>en</strong>ais plus le s<strong>en</strong>s des mots, une épaisse<br />

couche de brume m’<strong>en</strong>veloppait. Un visage inconnu s’est p<strong>en</strong>ché sur<br />

le mi<strong>en</strong> et m’a parlé dans ma propre langue.<br />

Ne craignez ri<strong>en</strong> madame, je suis secouriste, vous avez été prise dans<br />

un séisme de petite magnitude, c’est fréqu<strong>en</strong>t sur cette côte, le saviezvous<br />

?<br />

Non, je n’avais pas idée, ai-je murmuré.<br />

Les g<strong>en</strong>s d’ici l’appell<strong>en</strong>t «la caresse du monstre»… Tout ira bi<strong>en</strong>, vous<br />

êtes sauve.<br />

ANITA LINDSKOG<br />

La sardine gitane de Darr<strong>en</strong> Johnson

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