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un gratuit qui se lit<br />
N°<strong>53</strong> -<br />
du 20/06/12 au 18/07/12
Publicité
Politique culturelle<br />
La production régionale, Internet et la gratuité 6, 7<br />
Le MuCEM 8, 9<br />
Festivals<br />
Les R<strong>en</strong>contres Arles Photographie, les S<strong>en</strong>tiers numériques 10<br />
Le FIDMarseille 11<br />
Festival d’Avignon 12<br />
Avignon Off 14<br />
Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon 16<br />
Vaucluse, Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce 17<br />
Auriol, Aubagne, Avignon, Parc de la Mirabelle 18<br />
Théâtre Silvain, Espace Bargemon 19<br />
Vaison, Ollioules, Port-Saint-Louis 20<br />
Rue du Tango, Hivernales 21<br />
Musique actuelle, musique du monde 22 à 25<br />
Jazz, musique du monde 26<br />
Lyrique, symphonique, chambre 28 à 32<br />
Chambre, récital 34<br />
Théâtre<br />
Grasse, Daki Ling, Avignon, La Friche, le Toursky 36, 37<br />
La Minoterie, le Merlan, Cavaillon 38<br />
Le Jeu de Paume, l’Espace Juli<strong>en</strong>, Toulon 39<br />
Arts de la rue<br />
Cité des arts de la rue, Istres 40<br />
Aubagne, Trets, Martigues 41<br />
Danse<br />
Festival de Marseille, le Klap 42<br />
MOD, BNM 43<br />
Musique<br />
Contemporaine 44, 45<br />
Lyrique, chambre 46, 47<br />
Jazz, actuelle 48, 49<br />
Au programme<br />
Spectacles 50<br />
Musique 51 à 52<br />
R<strong>en</strong>contres 54, 55<br />
Arts visuels 56 à 59<br />
Cinéma 60, 61<br />
Cinéma<br />
Cannes, Cinécole 62<br />
Quinzaine des réalisateurs, cinéma chinois 63<br />
Grands reporters, film Cassos 64<br />
Image de ville, La Ciotat 65<br />
Arts visuels<br />
Flâneries d’Aix, les Arts Éphémères 66<br />
Granet, Vasarely 67<br />
Arles 68<br />
Arteum, La Chartreuse 69<br />
Le Printemps de l’art contemporain 70<br />
Photomed, Toulon 71<br />
Livres<br />
Douglas K<strong>en</strong>nedy, Maylis de Kérangal 72<br />
Librairie Apostille, les ABD, le Prix lycé<strong>en</strong> 74<br />
Patrimoine<br />
Salagon, La Valette, Arles, Pont du Gard 76, 77<br />
Festival du livre<br />
La Canebière 78<br />
Les lauréats 79<br />
Le temps du<br />
changem<strong>en</strong>t ?<br />
En quelques mois la France a changé de mains : Sénat,<br />
Gouvernem<strong>en</strong>t, Assemblée sont désormais socialistes. Cela<br />
va-t-il ranimer la vie culturelle ? Beaucoup l’espèr<strong>en</strong>t mais<br />
peu sembl<strong>en</strong>t y croire, tant le sujet a été abs<strong>en</strong>t des campagnes,<br />
ou mal abordé.<br />
Pour les Socialistes, la question culturelle paraît c<strong>en</strong>trée<br />
autour de lois à changer. Hadopi, qui veut protéger les<br />
droits des artistes mais sert ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les intérêts<br />
des majors ; la TVA sur le livre ; l’éternel «problème» des<br />
intermitt<strong>en</strong>ts ; la déc<strong>en</strong>tralisation à rep<strong>en</strong>ser. Excepté ces<br />
points, il est question d’éducation artistique, un peu de<br />
spectacle vivant, et jamais de moy<strong>en</strong>s de production. On ne<br />
sait trop ce que les socialistes veul<strong>en</strong>t faire du réseau<br />
d’État, s’ils souhait<strong>en</strong>t changer les ori<strong>en</strong>tations des DRAC,<br />
des équipem<strong>en</strong>ts nationaux, inv<strong>en</strong>ter de nouvelles règles<br />
de coopération avec les Régions et les Villes, accorder plus<br />
de place et de considération à ce qui s’y crée… Peut-on<br />
<strong>en</strong>visager que, comme au gouvernem<strong>en</strong>t, la parité puisse<br />
faire son chemin dans les instances d’administration de la<br />
culture, et dans les programmations ? Peut-on espérer que<br />
la culture s’aborde <strong>en</strong>fin pour ce qu’elle est, c’est-à-dire<br />
non comme un joujou luxueux, mais comme un <strong>en</strong>jeu<br />
ess<strong>en</strong>tiel de civilisation, un moy<strong>en</strong> de lutte contre l’asservissem<strong>en</strong>t<br />
mercantile des esprits ?<br />
Dans notre région les chiffres font mal. La prés<strong>en</strong>ce du<br />
Front National, son emprise sur les consci<strong>en</strong>ces va au-delà<br />
du vote exprimé, et des élus locaux de tout bord viv<strong>en</strong>t la<br />
politique de manière indigne. La question culturelle est là :<br />
dans le modelage insidieux des m<strong>en</strong>talités, l’installation<br />
des habitudes, dans la peur instillée qui empêche de regarder<br />
l’autre, de sortir des schémas établis, des dominations.<br />
Des formatages du goût, aussi. Comm<strong>en</strong>t refuser les replis<br />
id<strong>en</strong>titaires, les rivalités mesquines, comm<strong>en</strong>t réinv<strong>en</strong>ter<br />
nos vies, <strong>en</strong> retrouver la flamme ?<br />
Les créateurs sont là pour nous emm<strong>en</strong>er vers leurs utopies.<br />
S’il est vrai que François Hollande a fait un rêve, si les<br />
socialistes veul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core changer la vie, si tous ces mots<br />
ne sont pas que des slogans de campagne, il faudra<br />
vraim<strong>en</strong>t redonner aux artistes les moy<strong>en</strong>s de p<strong>en</strong>ser le<br />
monde. Et la liberté de le subvertir.<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
RetrouveZ nos éditions précéd<strong>en</strong>tes<br />
sur www.journalzibeline.fr
06<br />
LA PRODUCTION RÉGIONALE<br />
Chers<br />
POLITIQUE CULTURELLE<br />
programmateurs<br />
de nos grandes<br />
scènes…<br />
Vous v<strong>en</strong>ez de dévoiler au public<br />
vos programmes, et ils confirm<strong>en</strong>t tous<br />
les inquiétudes des artistes…<br />
Les compagnies de la région ont disparu<br />
des programmations de l’Année<br />
Capitale. Comme des grands festivals,<br />
et des saisons qui s’affich<strong>en</strong>t plus loin<br />
dans la région. Au mieux, comme au<br />
Gymnase/Jeu de Paume, on trouve<br />
quelques vraies coproductions de<br />
compagnies régionales, cantonnées<br />
la plupart du temps à du jeune<br />
public. La Criée, C<strong>en</strong>tre dramatique<br />
national ne coproduit même pas les 5<br />
représ<strong>en</strong>tations, dans la petite salle,<br />
de l’Entreprise, seule cie régionale<br />
indép<strong>en</strong>dante accueillie pour l’heure.<br />
Certes on nous promet quelques surprises<br />
au cours de la saison, mais<br />
iront-elles dans le s<strong>en</strong>s d’un souti<strong>en</strong><br />
aux compagnies régionales ?<br />
Plus inquiétant <strong>en</strong>core, toutes les<br />
scènes nationales et les grandes<br />
scènes conv<strong>en</strong>tionnées emboit<strong>en</strong>t le<br />
pas, programmant sans risque, pour<br />
l’imm<strong>en</strong>se majorité de leurs propositions,<br />
des spectacles téléportés<br />
qu’elles n’ont ni à sout<strong>en</strong>ir ni à coproduire.<br />
Et celles qui continu<strong>en</strong>t à<br />
coproduire des créations, ou les<br />
grands festivals comme Marseille, Aix<br />
ou Avignon, s’absti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de programmer<br />
les compagnies de la région<br />
qui les fait vivre. Prétextant, la plupart<br />
du temps, que celles-ci n’ont pas<br />
le tal<strong>en</strong>t et l’<strong>en</strong>vergure de leurs<br />
manifestations d’excell<strong>en</strong>ce… Il faut<br />
dire que sans arg<strong>en</strong>t, exsangues, sans<br />
coproduction, s’épuisant à chercher<br />
des financem<strong>en</strong>ts et remplir des dossiers<br />
plutôt qu’à inv<strong>en</strong>ter des formes,<br />
s’échinant pour monter des projets<br />
que plus personne ne déf<strong>en</strong>d ou ne<br />
programme dans la région, les artistes<br />
d’ici s’épuis<strong>en</strong>t. Leurs œuvres y<br />
perd<strong>en</strong>t parfois <strong>en</strong> grâce ou <strong>en</strong> perfection.<br />
Comm<strong>en</strong>t rivaliserai<strong>en</strong>t-ils<br />
avec les grosses productions alors<br />
qu’ils ne peuv<strong>en</strong>t se payer ni décors,<br />
ni grands interprètes, ni communication,<br />
ni même rémunérer les heures<br />
de travail nécessaires aux répétitions ?<br />
Respect des lois<br />
L’État a édicté des cahiers des charges,<br />
mais les scènes nationales, c<strong>en</strong>tres<br />
nationaux dramatiques, chorégraphiques,<br />
musicaux ou d’art de la rue y<br />
dérog<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière de<br />
coproduction et de souti<strong>en</strong> aux compagnies<br />
régionales (voir <strong>en</strong>cadré).<br />
On compr<strong>en</strong>d pourquoi, et il ne s’agit<br />
pas de mettre ces établissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />
accusation. La plupart du temps ils<br />
sont piégés par des volontés publiques<br />
diverg<strong>en</strong>tes et inconciliables,<br />
qu’ils appell<strong>en</strong>t volontiers le «millefeuille»<br />
: les collectivités locales<br />
réclam<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t du divertissem<strong>en</strong>t<br />
et du remplissage, les régions p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />
avant tout politique territoriale,<br />
et l’État a campé ces dernières années<br />
sur des verrous d’excell<strong>en</strong>ce<br />
assez snobs, et nécessitant un arg<strong>en</strong>t<br />
qu’il ne donne plus. Pr<strong>en</strong>dre le risque<br />
de coproduire une création régionale<br />
d’<strong>en</strong>vergure n’est plus, dans les faits,<br />
à la portée de leurs bourses, ni des<br />
att<strong>en</strong>tes des collectivités locales qui<br />
les subv<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t aujourd’hui majoritairem<strong>en</strong>t…<br />
Mais à ce jeu-là les artistes d’ici sont<br />
voués à la disparition. Les diminutions<br />
de leurs moy<strong>en</strong>s de production<br />
sont effectivem<strong>en</strong>t conjointes et<br />
massives : mandats de révision successifs<br />
de l’État, gel puis dégel partiel<br />
des crédits, baisse ciblée des collectivités<br />
locales et des villes <strong>en</strong>vers les<br />
compagnies, baisse et rec<strong>en</strong>trage du<br />
mécénat culturel sur les grands équipem<strong>en</strong>ts…<br />
et aujourd’hui abandon<br />
généralisé de la mission de coproduction<br />
des établissem<strong>en</strong>ts nationaux.<br />
Les artistes se regroup<strong>en</strong>t donc dans<br />
un Off, un Off du off, l’Alter off et<br />
aujourd’hui un Out comme autrefois<br />
une Friche. Pourquoi pas un terrain<br />
vague, un bidonville, une arrièrecour<br />
? Sont-ils voués à occuper les<br />
poubelles de la république culturelle ?<br />
Pourquoi il faut<br />
créer ici<br />
Il ne s’agit pas seulem<strong>en</strong>t de déf<strong>en</strong>dre<br />
une profession ou un territoire, mais<br />
de compr<strong>en</strong>dre ce que la disparition<br />
des artistes locaux implique <strong>en</strong> matière<br />
d’aseptisation culturelle. Faut-il<br />
admettre que notre territoire est<br />
incapable de produire des œuvres de<br />
qualité ? Qu’il faut parachuter ici des<br />
g<strong>en</strong>s v<strong>en</strong>us d’ailleurs ? À quel titre ?<br />
Les arts de la représ<strong>en</strong>tation, les<br />
créations artistiques et intellectuelles<br />
ne serai<strong>en</strong>t-elles pas à la portée des<br />
méridionaux ? Faut-il, pour produire<br />
une œuvre, ne pas avoir grandi et<br />
étudié ici, ne pas y vivre ?<br />
On pourrait répondre, cyniquem<strong>en</strong>t,<br />
que si la région ne produit pas<br />
d’artistes mais <strong>en</strong> programme, la<br />
population n’y perd ri<strong>en</strong>… Ce serait<br />
oublier ce que cela signifie <strong>en</strong> terme<br />
d’image de soi. Les arts de la représ<strong>en</strong>tation,<br />
de la parole, du spectacle,<br />
nous donn<strong>en</strong>t à voir ce que nous<br />
sommes. Les seules représ<strong>en</strong>tations<br />
de nous-mêmes serai<strong>en</strong>t donc l’OM,<br />
Plus belle la vie et les Marseillais ridicules<br />
des émissions culinaires ? Ne<br />
valons-nous pas mieux que cela ?<br />
Quelle image donnons-nous à voir au<br />
monde, à nos <strong>en</strong>fants ? Comm<strong>en</strong>t<br />
voulons-nous qu’ils se construis<strong>en</strong>t ?<br />
Éloge de la périphérie<br />
C’est tout l’<strong>en</strong>jeu des arts de la<br />
représ<strong>en</strong>tation depuis que le théâtre<br />
s’est affranchi des dieux : montrer <strong>en</strong><br />
un miroir la vie réelle des hommes, la<br />
mettre <strong>en</strong> scène pour la transc<strong>en</strong>der,<br />
la subvertir, l’<strong>en</strong>richir de rêves profonds.<br />
Les tours de chant des stars,<br />
le divertissem<strong>en</strong>t, les rituels snobs<br />
autour de spectacles paillettes ont<br />
d’autres fonctions, nettem<strong>en</strong>t plus<br />
proches de visées aliénantes.<br />
Détruire le tissu artistique et culturel<br />
<strong>en</strong> l’étouffant un peu chaque jour<br />
revi<strong>en</strong>t à habituer le public à une abs<strong>en</strong>ce<br />
de «représ<strong>en</strong>tation» possible<br />
de lui-même. Aux s<strong>en</strong>s philosophique<br />
et politique du mot. S’il ne peut se<br />
voir sur les scènes, c’est à la télé qu’il<br />
se cherchera. Il risque d’y trouver une<br />
image si amoindrie de lui-même qu’il<br />
plongera dans la vénération imbécile<br />
des idoles.<br />
Alors vous ne pourrez plus, chers directeurs<br />
de scènes, remplir vos salles<br />
qu’<strong>en</strong> programmant des reflets dégradés<br />
de nos écrans cathodiques. Ce<br />
cauchemar est déjà à l’œuvre bi<strong>en</strong><br />
souv<strong>en</strong>t. Il ne pourra être <strong>en</strong>digué<br />
que par votre décision, et une politique<br />
volontariste de l’État : une<br />
déc<strong>en</strong>tralisation qui n’imposera plus<br />
<strong>en</strong> «Province» une culture hors-sol,<br />
mais regardera et préservera <strong>en</strong>fin ce<br />
qu’on y sème.<br />
AGNÈS FRESCHEL
Extraits des cahiers<br />
des charges du<br />
ministère (2010)<br />
C<strong>en</strong>tres Dramatiques Nationaux<br />
Un CDN accompagne et souti<strong>en</strong>t des artistes<br />
et des équipes indép<strong>en</strong>dantes, notamm<strong>en</strong>t des<br />
équipes implantées sur son territoire, <strong>en</strong> leur<br />
permettant <strong>en</strong>tre autres de bénéficier de<br />
conditions de travail optimales […] et par des<br />
apports financiers <strong>en</strong> coproduction et préachats.<br />
Principaux acteurs de la création dramatique […]<br />
ils doiv<strong>en</strong>t réaliser un minimum de deux<br />
coproductions majoritaires par an. Une<br />
coproduction majoritaire signifie que le CDN<br />
apporte une part significative représ<strong>en</strong>tant la<br />
majorité du budget de la production par rapport<br />
aux autres part<strong>en</strong>aires et sans que cet apport soit<br />
inférieur à 1/3. Dans un souci d’ouverture,<br />
le (la) directeur(trice) est fortem<strong>en</strong>t incité(e)<br />
à privilégier les coproductions aux productions<br />
propres.<br />
Scènes Nationales<br />
Leur responsabilité artistique s’exerce à l’égard<br />
des artistes eux-mêmes, <strong>en</strong> facilitant leur travail<br />
de recherche et de création. […] Cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
[…] se traduit par des préachats, par la<br />
participation à des productions ou <strong>en</strong>core<br />
par des commandes.<br />
C<strong>en</strong>tres Chorégraphiques Nationaux<br />
Les CCN promeuv<strong>en</strong>t la diffusion d’autres œuvres<br />
chorégraphiques que celles qu’ils produis<strong>en</strong>t.<br />
Opéras <strong>en</strong> région<br />
Ils doiv<strong>en</strong>t contribuer à l’élargissem<strong>en</strong>t et au<br />
développem<strong>en</strong>t du répertoire lyrique, notamm<strong>en</strong>t<br />
par une politique de commandes […] et de<br />
programmation de théâtre musical ; […] établir<br />
une politique d’artistes associés (compositeurs,<br />
chefs, compagnies lyriques, compagnies<br />
chorégraphiques, <strong>en</strong>sembles musicaux<br />
spécialisés…).<br />
Orchestres <strong>en</strong> région<br />
Ils doiv<strong>en</strong>t contribuer à l’élargissem<strong>en</strong>t<br />
et au développem<strong>en</strong>t du répertoire orchestral,<br />
notamm<strong>en</strong>t par une politique de commandes<br />
musicales ; établir une politique d’artistes<br />
résid<strong>en</strong>ts ou associés : compositeurs, chefs,<br />
interprètes, <strong>en</strong>sembles.<br />
INTERNET ET LA GRATUITÉ POLITIQUE CULTURELLE 07<br />
Internet gratuit ?<br />
C’est louche<br />
L’Association des Professionnels de l’Information et de la Docum<strong>en</strong>tation<br />
proposait le 7 juin à l‘Alcazar une confér<strong>en</strong>ce du marseillais Félix Weygand,<br />
sur le thème : Internet, le prix de la gratuité. Si l’orateur admettait volontiers<br />
user de quelques tics professoraux (il <strong>en</strong>seigne à l’IRSIC) pour un préambule<br />
didactique à forte t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> économie, ses int<strong>en</strong>tions restai<strong>en</strong>t louables :<br />
interroger quelques idées reçues sur l’univers numérique.<br />
Le premier leurre à ses yeux étant la dématérialisation : «l’immatériel est <strong>en</strong> fait<br />
industriel et énergivore, basé sur une électronique extrêmem<strong>en</strong>t polluante.» Pour<br />
éclairer le coût <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal de nos recherches sur Google, ou de nos<br />
partages de vidéos sur Facebook, il cite le réc<strong>en</strong>t rapport de Gre<strong>en</strong>peace intitulé<br />
How clean is your cloud ?... Affolant. Tout comme la réalité de cette «économie<br />
basée sur la gratuité, mais où l’on parle de sommes colossales, et où l’<strong>en</strong>jeu est<br />
la privatisation de notre att<strong>en</strong>tion». Ce qui se v<strong>en</strong>d sur Internet, ce serait donc<br />
du temps de cerveau disponible, pour repr<strong>en</strong>dre l’inénarrable expression de<br />
Patrick Le Lay ? Selon toute appar<strong>en</strong>ce ! et la monnaie <strong>en</strong> cours, ce sont nos<br />
données, ce que l’on considérait comme notre vie privée jusqu’à récemm<strong>en</strong>t.<br />
«Tout est fait pour nous maint<strong>en</strong>ir dans un écosystème parfait, souv<strong>en</strong>t ludique,<br />
qui devance nos désirs, qui est mobile et illimité»... et dont on ne peut plus<br />
s’extraire sous peine de perdre ses propres données.<br />
Deux versants donc pour l’Internet ? Un côté ombre et un côté lumière, une<br />
face payante et une face gratuite, sans que l’on sache vraim<strong>en</strong>t laquelle finance<br />
l’autre ? Pour Félix Weygand, «La gratuité est le carburant de l’économie<br />
numérique, qui est un très gros véhicule.» Et quand un membre de l’assistance<br />
lui demande à quoi ressemblerait cette économie si la collectivité était aux<br />
manettes, et non les géants privés du web, il répond : «Lorsque le service public<br />
est r<strong>en</strong>du gratuitem<strong>en</strong>t, c’est la fiscalité qui le finance, au nom de la répartition.<br />
Si l’on opte pour un financem<strong>en</strong>t privé de la gratuité, on <strong>en</strong> paye les<br />
conséqu<strong>en</strong>ces d’une manière ou d’une autre. C’est une question que chaque<br />
citoy<strong>en</strong> doit se poser.»<br />
Des pistes à explorer plus avant lors de la prochaine confér<strong>en</strong>ce du cycle<br />
L’information, une nouvelle culture ? le 25 octobre, qui traitera du retour de<br />
l’utopie sur Internet, de l’op<strong>en</strong> source et des modèles collaboratifs.<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
Felix Weygand le 7 juin a l'Alcazar © Gaëlle Cloarec<br />
C<strong>en</strong>tre de création musicale<br />
Les CNCM doiv<strong>en</strong>t développer des part<strong>en</strong>ariats<br />
de coproduction et de coréalisation et favoriser<br />
les part<strong>en</strong>ariats avec les équipes indép<strong>en</strong>dantes<br />
(<strong>en</strong>sembles, compagnies...)<br />
C<strong>en</strong>tre national des Arts de la rue<br />
Ils souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la création par des coproductions,<br />
des productions déléguées, des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts<br />
d’achats, des résid<strong>en</strong>ces de compagnies ou<br />
d’artistes […]. Les apports financiers versés aux<br />
compagnies coproduites doiv<strong>en</strong>t être d’un<br />
montant numéraire significatif au regard du<br />
budget global de la création ou de l’action<br />
réalisée.
08 POLITIQUE CULTURELLE LE MUCEM<br />
En att<strong>en</strong>dant 2013,<br />
le MuCEM a décidé d’ouvrir<br />
ses portes pour prés<strong>en</strong>ter<br />
ses ossatures…<br />
Le chantier du MuCEM © Olivier Amsellem<br />
Le MuCEM se visite !<br />
Depuis le temps qu’on l’att<strong>en</strong>d, cet établissem<strong>en</strong>t public<br />
exporté chez nous, ce musée des civilisations<br />
affranchi d’une vision europé<strong>en</strong>ne c<strong>en</strong>tralisatrice et<br />
dominatrice, ce monum<strong>en</strong>t sur la mer qui relie la ville<br />
à ses espaces maritimes, ce lieu où l’on va pouvoir<br />
inv<strong>en</strong>ter une vision française non conc<strong>en</strong>trique,<br />
parce que déc<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> «province», derrière des<br />
Forts construits <strong>en</strong> leur temps non pour protéger<br />
mais pour surveiller la ville rebelle…<br />
Il est là. Pas tout à fait prêt <strong>en</strong>core mais le gros<br />
œuvre est accompli, et il trône, superbe, dans un<br />
espace jusqu’alors inhabité, et qui offre un point de<br />
vue inédit et époustouflant sur la rade et les<br />
bateaux qui s’éloign<strong>en</strong>t.<br />
Il est là. Le bâtim<strong>en</strong>t de Rudy Ricciotti est sorti de<br />
terre, la passerelle la reliant le Fort Saint Jean a<br />
été lancée et peut d’ores et déjà se traverser, avec<br />
la s<strong>en</strong>sation vertigineuse et rassurante qu’aurait un<br />
funambule protégé par des murs… Au Fort la Tour<br />
du Roy R<strong>en</strong>é et le Fanal s’aménag<strong>en</strong>t, on y prévoit<br />
un magnifique Jardin méditerrané<strong>en</strong>, un village<br />
avec des ateliers pédagogiques, un théâtre de<br />
verdure, des lieux pour les expositions photographiques.<br />
Le chantier de restauration, délicat, est confié<br />
à François Botton, et le monum<strong>en</strong>t historique des<br />
XIII e et XVI e siècles sera relié à la ville par une autre<br />
passerelle jetée jusqu’au Panier… Le troisième bâtim<strong>en</strong>t,<br />
celui du c<strong>en</strong>tre de ressources, est égalem<strong>en</strong>t<br />
à l’heure pour 2013 : conçu par Corinne Vezzoni, il<br />
est destiné au travail des conservateurs et à accueillir<br />
collections et réserves, tout près des Archives<br />
municipales et du C<strong>en</strong>tre InterRégional de restauration,<br />
cube secret traversé d’un puits de lumière<br />
dans un quartier dédié aujourd’hui à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du<br />
patrimoine…<br />
Dès à prés<strong>en</strong>t<br />
Les 30 juin et 1 er juillet seul le bâtim<strong>en</strong>t de Rudy<br />
Ricciotti pourra se visiter… <strong>en</strong> l’état ! Mais ce<br />
qu’on peut y voir est déjà extraordinaire. Le béton<br />
spécial, fibré, a permis d’imaginer une d<strong>en</strong>telle ajourée<br />
qui préserve le bâtim<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>t mais laisse<br />
passer le regard, la lumière et l’odeur marine. Les<br />
colonnes sont des arbres élancés, et les espaces<br />
intérieurs sont si vastes qu’ils paraiss<strong>en</strong>t à peine<br />
vous <strong>en</strong>clore.<br />
Que pourra-t-on voir ces deux jours ? Uniquem<strong>en</strong>t<br />
les salles du bas, accessibles depuis l’esplanade…<br />
qui n’est pas <strong>en</strong>core tout à fait plane. Mais dans ces<br />
salles le MuCEM exposera ses ambitions et ses int<strong>en</strong>tions.<br />
D’abord un espace <strong>en</strong>fants, où il faudra aller<br />
<strong>en</strong> famille pour trouver avec eux des clefs de lecture ;<br />
puis dans le premier espace face au Fort, l’histoire<br />
du J4, des darses, de la passerelle, avec des explications<br />
et des projections, des jeux de questions<br />
réponse, complétés dans la deuxième salle par<br />
l’architecture des deux autres bâtim<strong>en</strong>ts. Enfin,<br />
face à la mer, c’est le cont<strong>en</strong>u et l’esprit des collections<br />
qui sera dévoilé, tandis qu’une scène sera le<br />
siège de débats avec des membres de la direction.<br />
On découvrira donc… ce que nous réserv<strong>en</strong>t les<br />
expositions de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, le Bazar<br />
du g<strong>en</strong>re et Noir et Bleu ; les expositions photographiques,<br />
le programme de l’auditorium de 325 places.<br />
Et, bi<strong>en</strong> sûr, <strong>en</strong> quoi consisteront les collections<br />
perman<strong>en</strong>tes…<br />
Et demain…<br />
Pour la suite r<strong>en</strong>dez-vous est pris pour 2013, avec<br />
la cérémonie d’ouverture le 12 janvier, puis l’ouverture<br />
officielle <strong>en</strong> mai, une fois que les collections<br />
seront <strong>en</strong> place. Le MuCEM, qui est jusqu’ici une<br />
association, devi<strong>en</strong>dra Établissem<strong>en</strong>t Public <strong>en</strong><br />
octobre. C’est-à-dire que les collectivités locales<br />
ont participé au financem<strong>en</strong>t de sa construction<br />
(58 millions sur les 200 millions d’euros d’investissem<strong>en</strong>t),<br />
mais n’auront pas à subv<strong>en</strong>tionner son<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t, comme pour tous les établissem<strong>en</strong>ts<br />
culturels d’État, pour l’heure pratiquem<strong>en</strong>t<br />
tous à Paris.<br />
Pourtant l’État ne fournira que 80% du budget<br />
nécessaire au fonctionnem<strong>en</strong>t du MuCEM, qui devra<br />
trouver 20% de ressources propres. Puisque la plupart<br />
des espaces, hors les lieux d’exposition, seront<br />
ouverts gratuitem<strong>en</strong>t à la circulation, la billetterie<br />
sera un apport insuffisant ; mais la terrasse accueillera<br />
deux restaurants privés, à l’<strong>en</strong>trée une librairie<br />
boutique accueillera les touristes et visiteurs, des<br />
espaces seront loués pour des événem<strong>en</strong>ts<br />
d’<strong>en</strong>treprises…<br />
Reste à espérer que cet impératif budgétaire ne se<br />
transforme pas <strong>en</strong> pesanteur commerciale et que<br />
les fac-similés marchands et la restauration de<br />
chaîne ne détourn<strong>en</strong>t pas l’esprit du lieu. Imposer<br />
des impératifs de r<strong>en</strong>tabilité à des lieux construits<br />
avec tant d’arg<strong>en</strong>t public, et qui profiteront au<br />
privé, semble tout de même une aberration. Une<br />
vraie librairie, et un restaurant aux saveurs méditerrané<strong>en</strong>nes,<br />
sont ils impossibles ?<br />
On espère <strong>en</strong>core que le MuCEM, att<strong>en</strong>tif aux horizons<br />
maritimes et au Bazar du g<strong>en</strong>re, saura aussi<br />
pr<strong>en</strong>dre le pouls du territoire qui l’héberge, <strong>en</strong><br />
accueillant des programmations artistiques des<br />
méditerrané<strong>en</strong>s d’ici… et quelques femmes confér<strong>en</strong>cières<br />
qui ont bi<strong>en</strong> manqué aux Mardis du MuCEM !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
MuCEM Première<br />
Visites de deux heures par groupes de 300<br />
Ateliers <strong>en</strong>fants pour les 6/10 ans<br />
Les 30 juin et 1 er juillet de 13h à 21h<br />
Uniquem<strong>en</strong>t sur inscription<br />
http://premiere.mucem.org/fr/inscriptions<br />
www.mucem.org
Le MuCEM<br />
se paye votre tête !<br />
... mais à l’anci<strong>en</strong>ne, avec une classe quasi victori<strong>en</strong>ne : un photographe itinérant,<br />
comme aux beaux jours des appareils à soufflet, une proposition simple<br />
(v<strong>en</strong>ir poser avec l’objet qui vous évoque la Méditerranée), un objectif collectif<br />
(une galerie de portraits qui seront accessibles sur le compte Flickr du musée,<br />
et sans doute une exposition sous forme de diaporama). Produit des ateliers Sud<br />
Side, la Photomobile est comme son nom l’indique am<strong>en</strong>ée à se déplacer, de préfér<strong>en</strong>ce<br />
dans des <strong>en</strong>droits de passage, sans public spécifique. On la trouvera ici<br />
ou là tout au long de l’année, une ou deux fois par mois : au départ de la Marche<br />
pour l’Egalité (le 7 juillet), dans les Jardins du Pharo (le 25 août), et plus<br />
tard à la gare Saint-Charles. Bi<strong>en</strong>-sûr, elle sera prés<strong>en</strong>te lors de l’exposition Au<br />
bazar du g<strong>en</strong>re, masculin/féminin proposée dans le cadre de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013.<br />
L’équipe à l’origine du projet est <strong>en</strong>thousiaste : «C’est pour nous une manière<br />
d’exister : nous disons aux g<strong>en</strong>s qu’ils sont le visage de la Méditerranée, mais ils<br />
seront aussi le visage du MuCEM !» Aux couleurs du musée, le studio est sobre,<br />
lumineux, accueillant, avec son annexe -clin d’œil aux appareils à soufflets<br />
susm<strong>en</strong>tionnés. Le photographe qui œuvre, Paul Ladouce, vous accueille et<br />
vous met à l’aise avant de vous tirer le portrait. Il sera systématiquem<strong>en</strong>t<br />
accompagné d’un médiateur v<strong>en</strong>u expliquer l’opération et les <strong>en</strong>jeux du MuCEM<br />
aux participants.<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
www.flickr.com<br />
/photos/<br />
mucem<br />
La Photomobile © Gaëlle Cloarec<br />
Encartez-moi<br />
C’était le dernier mardi du MuCEM !<br />
La saison prochaine le musée ne sera<br />
plus un rêve, mais fermera le mardi…<br />
Les confér<strong>en</strong>ces, accueillies tout d’abord<br />
à la Criée puis dans l’auditorium dès<br />
l’ouverture, auront lieu le jeudi.<br />
Pour ce dernier Mardi l’auditorium de<br />
l’Alcazar était plein comme un œuf,<br />
refusant du monde pour une confér<strong>en</strong>ce<br />
m<strong>en</strong>ée par Jean-Christophe<br />
Victor, auteur du Dessous des cartes<br />
d’Arte.<br />
Pourtant sa confér<strong>en</strong>ce, troisième du<br />
cycle sur Le Pouvoir des Images, fut<br />
nettem<strong>en</strong>t la moins passionnante. Le<br />
géographe rappela sa formation<br />
d’ethnologue pour <strong>en</strong> louer les vertus,<br />
c’est-à-dire l’appr<strong>en</strong>tissage de la<br />
l<strong>en</strong>teur, et d’un regard déc<strong>en</strong>tré, puis<br />
parla sans véritable idée directrice.<br />
Un peu des Printemps arabes, un peu<br />
de la Turquie, un peu du Pôle Nord et<br />
d’écologie, de zones de conflits géopolitiques,<br />
de sa confiance <strong>en</strong> l’av<strong>en</strong>ir<br />
malgré tous les dangers… mais justem<strong>en</strong>t<br />
sans s’appuyer sur les nombreuses<br />
cartes qu’il avait préparées, et qui ne<br />
servir<strong>en</strong>t pas son propos éclaté. À<br />
peine expliqua-t-il que toutes les<br />
civilisations se plac<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre de<br />
leurs représ<strong>en</strong>tations géographiques.<br />
Interrogé par Thierry Fabre sur le statut<br />
des cartes, outil ou image, questionnem<strong>en</strong>t<br />
initial de la confér<strong>en</strong>ce, il<br />
répondit très rapidem<strong>en</strong>t que pour lui<br />
les cartes étai<strong>en</strong>t des outils, et glosa<br />
sur leurs vertus pédagogiques, outils<br />
pour compr<strong>en</strong>dre ou modifier, le réel<br />
politique ; il évoqua <strong>en</strong> un mot la nécessité<br />
de lutter contre les médias<br />
«co-fabricateurs d’opinion publique»<br />
<strong>en</strong> répliquant par des «outils intellig<strong>en</strong>ts».<br />
Idées intéressantes, mais perdues<br />
dans un propos décousu. À moins que<br />
la mosaïque de remarques ne soit un<br />
autre moy<strong>en</strong>, moins c<strong>en</strong>tralisateur<br />
justem<strong>en</strong>t, de faire s<strong>en</strong>s ?<br />
A.F.<br />
Le dernier Mardi du MuCEM a eu lieu<br />
le 12 juin à l’Alcazar, Marseille
10 FESTIVALS LES RENCONTRES ARLES PHOTOGRAPHIE | SENTIERS NUMÉRIQUES | FID<br />
Ces r<strong>en</strong>contres<br />
2012 souffl<strong>en</strong>t<br />
les tr<strong>en</strong>te bougies<br />
de l’École Nationale<br />
Supérieure de<br />
la Photographie.<br />
Mais la fête est<br />
aussi ailleurs !<br />
Pour attaquer bon pied bon œil, quelques<br />
préalables pour festivalier : vêtem<strong>en</strong>ts<br />
légers, walking city shoes, chapeau,<br />
lunettes de soleil, petit sac à dos +<br />
bouteille d’eau + appareil photo + Smartphone<br />
(cf. Les S<strong>en</strong>tiers Numériques),<br />
pastilles de m<strong>en</strong>the. Maint<strong>en</strong>ant ça<br />
peut le faire.<br />
R<strong>en</strong>contres Arles<br />
Photographie et Voies Off<br />
Vous saurez tout (et les stages, prix,<br />
portfolios…) sur www.r<strong>en</strong>contresarles.com<br />
(et bi<strong>en</strong>tôt <strong>en</strong> mains<br />
l’infernal plan-qui-se-déplie-et-quirésume-tout)<br />
et www.voies-off.com.<br />
Alors faisons court. Cette édition<br />
étant sous le sceau de l’ENSP (voir Zib<br />
52), on visitera les œuvres de ses<br />
chers rejetons et <strong>en</strong>seignants :<br />
Mireille Loup, Brigitte Bauer, Arnaud<br />
Claass, Muriel Toulemonde…<br />
Dans la Cour de l’Archevêché le 2<br />
juillet pour la soirée d’inauguration<br />
Voies Off + ENSP, projection des travaux<br />
des diplômés 2012. On s’attardera<br />
aussi sur la sélection Emerg<strong>en</strong>ces des<br />
pays du nord avec le Finnish Museum<br />
For Photography.<br />
Pour tous les autres,<br />
<strong>en</strong> Arles c’est ici…<br />
Elina Brotherus, Artist and her model, du<br />
3 juillet au 28 sept, galerie Voies Off<br />
04 90 96 93 82, www.voiesoff.com<br />
Emmanuel Madec, Un ciel plus loin, du 1 er<br />
au 14 juillet et du 8 au 16 sept, L’atelier<br />
du midi<br />
04 90 49 89 40, www.atelierdumidi.com<br />
Christian Milovanoff, Attraction, du 3 juillet<br />
au 14 oct, Musée Réattu<br />
04 90 49 81 05, www.museereattu.arles.fr<br />
Michèle Sylvander, Mélanie Bellue-Schumacher,<br />
jusqu’au 28 juillet, L’Hoste Art<br />
Contemporain<br />
06 49 19 07 85, ww.lhosteart.blogspot.com<br />
BÄZÄR, Un cabinet de curiosités photographique,<br />
du 4 juillet au 15 sept, Le magasin<br />
de jouets<br />
06 60 74 19 45, www.lemagasindejouets.fr<br />
Frank Gonzales, Sinawi Medine, du 1 er au<br />
15 juillet, Atelier Gaston de Luppé<br />
04 88 65 50 80,<br />
Allons <strong>en</strong> Arles !<br />
Pierrevert 27, 28, 29 juillet,<br />
www.lesnuitsdepierrevert.com<br />
AIX<br />
Les Ateliers s’expos<strong>en</strong>t, du 4 au 27 juillet,<br />
La Fontaine Obscure<br />
04 42 27 82 41,<br />
www.fontaine-obscure.com<br />
MARSEILLE<br />
John Mack, Mexique : la révélation d’une<br />
terre, jusqu’au 28 juillet, galerie Hélène<br />
Detaille<br />
04 91 <strong>53</strong> 43 56,<br />
www.galeriedetaille.com<br />
Mathilde Magnée, La fête est terminée,<br />
du 29 juin au 27 juillet, Vol de Nuits<br />
04 91 47 94 58,<br />
www.vold<strong>en</strong>uits.free.fr<br />
Mathieu Pernot, Les migrants, jusqu’au 13<br />
juillet, AtelierDe visu<br />
04 91 47 60 07, www.atelierdevisu.fr<br />
Anna Orlowska, de la série Leakage, sélectionnée pour les Voies Off 2012. © Anna Orlowska Stéphanos Mangriotis, Europa inch’allah,<br />
du 4 juillet au 2 sept, Cinéma Les Variétés<br />
08 92 68 05 97<br />
Josée Sicard, Les années mauves, du 23<br />
juin au 13 juillet, galerie Jean-François<br />
Meyer<br />
04 91 33 95 01,<br />
www.marseilleexpos.com<br />
Myr Muratet, L’exécution et autres<br />
s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, jusqu’au 14 juillet, La<br />
Compagnie<br />
04 91 90 04 26,<br />
www.lacompagnie.org<br />
www.atelier-gastondeluppe.com<br />
Antonella Monzoni, Rituels, du 3 juillet<br />
au 15 sept, CirCa<br />
04 90 93 26 15, www.circa-arles.com<br />
François Puyplat, un petit monde de siècle,<br />
du 1 er au 22 juillet, Atelier Archipel<br />
06 21 29 11 92,<br />
www.atelierarchipel<strong>en</strong>arles.com<br />
Jean-Christophe Ballot, Dieu et Dyonisos,<br />
du 2 juillet au 4 août<br />
Vanja Karas, Pina Bausch, Posthumous, du<br />
2 juillet au 23 sept<br />
Galerie Huit 06 82 04 39 60,<br />
www.galeriehuit.com<br />
Regards sur Arles, du 2 au 27 juillet, Espa<br />
ce pour l’art<br />
R. Baujard, D. Challe, L. Chombart De Lauwe,<br />
C. Clier, Y. Coqueugniot, A. Da Cunha,<br />
L. Dall’Ava, A. Eglinton, A. Favret & P.<br />
Manez, I. Giovacchini, N. Leblanc, L.<br />
Ledoux, A. Maubert, O. Metzger, E. Morere,<br />
J. Nefzger, M. Pernot, P. Thoms<strong>en</strong><br />
04 90 97 23 95, www.espacepourlart.com<br />
Serge Assier/ Fernando Arrabal, Travaux<br />
communs, du 1 au 24 juillet, Maison de la<br />
Vie Associative<br />
04 90 93 <strong>53</strong> 75, www.arlesasso.fr<br />
Miracle-Oracle, du 2 juillet au 18 sept,<br />
Comptoirs Arlési<strong>en</strong>s de la jeune photographie<br />
E. Duron-Moreels, A. Arnaud, M. Maurel<br />
de Maillé, M. Sommer, M. Royer, J.M Fauquet<br />
06 07 78 94 71,<br />
www.atraverslepaysage.com<br />
Résistances, du 4 juillet au 1 er sept, Galerie<br />
Joseph Antonin<br />
Sarah Carp, Anna Chrysidi, Philippe<br />
Dollo<br />
06 76 99 69 44,<br />
www.fr<strong>en</strong>ch-lizard-attitude.fr<br />
et <strong>en</strong> liaison avec l’exposition, Alain Bergala<br />
donnera une confér<strong>en</strong>ce sur la question<br />
de la résistance <strong>en</strong> art, le 7 juillet à 10h,<br />
ENSP,<br />
04 90 99 33 33, www.<strong>en</strong>sp-arles.com<br />
Sophie Calle, Pour la dernière et la première<br />
fois, Chapelle du Méjan, (et Chapelle des<br />
Célestins, Avignon) / D. Monteleone, M.<br />
Berruti, D. Darzcq, G.Lay, du 2 juillet au<br />
2 sept, Le Capitole<br />
04 90 49 56 78, www.lemejan.com<br />
…et au delà, c’est là !<br />
GORDES<br />
Hans Silvester, des peuples de l’Omo à la<br />
Prov<strong>en</strong>ce d’hier, jusqu’au 30 oct, Le Château<br />
04 90 72 02 75<br />
BRIGNOLES<br />
Arnaud Forestier & Guy Thouvignon,<br />
«Ô», jusqu’au 14 juillet, galerie Bazar du<br />
lézard<br />
04 94 86 01 63,<br />
www.lebazardulezard.com<br />
PIERREVERT<br />
Bernard Descamps, Patrick Ibanez, Alain<br />
Cornu, Pierre Liebaert, invités d’honneur,<br />
carte blanche à Bernard Plossu, Hans Feuer<br />
parrain des Nuits photographiques de<br />
Ar<strong>en</strong>a et circ<strong>en</strong>ces<br />
Entre les mains de Philippe Parr<strong>en</strong>o et Liam Gillick, le projet de Maja<br />
Hoffman/Fondation Luma, Vers la lune, <strong>en</strong> passant par la plage devrait faire son<br />
effet aux Arènes transformées <strong>en</strong> gigantesque bac à sable, avec 20 artistes<br />
invités pour ce work in progress in situ dont Daniel Bur<strong>en</strong>, Pierre Huyghe,<br />
Laur<strong>en</strong>ce Weiner, Rirkrit Tiravanija... du 5 au 8 juillet.<br />
www.verslalune<strong>en</strong>passantparlaplage.com<br />
Smarty<br />
Arles<br />
Inscrite au patrimoine mondial de<br />
l’UNESCO Arles se branche cet été au<br />
numérique.<br />
En quelques clics et QR codes via<br />
smartphone ou tablette numérique,<br />
Arlési<strong>en</strong>s, visiteurs et festivaliers pourront<br />
se connecter sur un réseau d’informations<br />
numériques selon un parcours<br />
balisé de Ribandelles, Tabaluz et<br />
Totems communicants.<br />
Outre les informations utiles actualisées<br />
par l’usager lui-même si nécessaire,<br />
le téléchargem<strong>en</strong>t d’applications, plusieurs<br />
services seront dédiés à la<br />
culture : programmes des activités <strong>en</strong><br />
cours et à v<strong>en</strong>ir, expositions temporaires,<br />
podcast d’évènem<strong>en</strong>ts, jeux,<br />
visualisation du patrimoine antique <strong>en</strong><br />
réalité augm<strong>en</strong>tée…<br />
Après cette période de test estival, le<br />
déploiem<strong>en</strong>t définitif doit se réaliser<br />
pour 2013 dans le cadre de Marseille<br />
Prov<strong>en</strong>ce Capitale europé<strong>en</strong>ne de la<br />
culture avec une dizaine de parcours<br />
thématiques.<br />
www.less<strong>en</strong>tiersnumeriques.com
À l’ombre,<br />
dans<br />
les salles<br />
obscures…<br />
Quand l’été arrive et que le soleil tape<br />
dur, s’ouvre à Marseille le Festival International<br />
de Cinéma-Marseille. Pour<br />
cette 23 e édition, Jean-Pierre Rehm<br />
et son équipe ont ret<strong>en</strong>u 32 films<br />
parmi les 2500 reçus de 95 pays, dont<br />
9 premiers films. 19 seront <strong>en</strong> compétition<br />
internationale et le 9 juillet le<br />
Jury présidé par Corneliu Porumboiu,<br />
primé à Cannes <strong>en</strong> 2006 pour 12 h 08<br />
à l’est de Bucarest et <strong>en</strong> 2009 pour Policier,<br />
Adjectif, r<strong>en</strong>dra son verdict.<br />
On retrouve dans la sélection des habitués<br />
comme Dana Ranga qui prés<strong>en</strong>te<br />
le 3 e volet de sa trilogie de l’espace,<br />
I am in space ; Philippe Grandrieux<br />
avec White Epilepsy ou Manon de Boer<br />
avec One, two, many. À noter, pour la<br />
1 re fois au FID, un film du Guatemala,<br />
Hasta El sol ti<strong>en</strong>e manchas de Julio<br />
Hernández Cordón.<br />
Luce Vigo présidera le Jury de la compétition<br />
française qui devra choisir<br />
<strong>en</strong>tre 13 films, parmi lesquels le nouveau<br />
film de Régis Sauder, Être là,<br />
tourné dans la prison des Baumettes,<br />
une fiction avec Nathalie Richard, À<br />
bas bruit de Judith Abitbol, ou Logod<strong>en</strong><br />
réalisé par un homme de 86 ans,<br />
Jean Fraysse, et une femme de 30<br />
ans, Aurélie Bonamy.<br />
Écrans parallèles,<br />
séances spéciales<br />
Mais le FID prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t sept<br />
sélections parallèles : une rétrospective<br />
Glauber Rocha, le père du Cinéma<br />
novo, mise <strong>en</strong> correspondance avec<br />
des œuvres de la cinématographie<br />
brésili<strong>en</strong>ne actuelle ; un hommage à<br />
Raoul Ruiz, récemm<strong>en</strong>t disparu, avec<br />
son dernier film tourné au Chili, <strong>en</strong><br />
1973 avant son exil, Palomita Blanca ;<br />
le film de son retour <strong>en</strong> 1983, Lettre<br />
d’un cinéaste ; et son dernier film<br />
souhaité posthume, La Noche<br />
Palomita blanca de Raoul Ruiz<br />
Enfr<strong>en</strong>te ; la Vi<strong>en</strong>nale, Festival<br />
International du Film de Vi<strong>en</strong>ne qui<br />
fête ses 50 ans, et exporte son anniversaire<br />
dans 5 festivals internationaux.<br />
Elle prés<strong>en</strong>te au FID un programme <strong>en</strong><br />
cinq parties avec des films de Straub<br />
et Huillet, Peter Nestler, Duras, Godard,<br />
Manuel Mozos, Miguel Gomes<br />
et Jerry Lewis.<br />
Ces quatre sélections sont complétées<br />
par trois autres écrans, Les fils du<br />
pouvoir, Portraits et Les Fils du son, et<br />
S<strong>en</strong>tiers, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Fotokino,<br />
particulièrem<strong>en</strong>t destiné aux<br />
plus jeunes.<br />
À cette riche programmation s’ajout<strong>en</strong>t<br />
des séances spéciales : une avec<br />
l’ACID, pour ses 20 ans ; une avec<br />
Alphabetville et Videochroniques ;<br />
une avec la région PACA : Vivante à<br />
ce jour de Rachel Bénitah ; Tropicalia<br />
de Marcelo Machado avec l’ASPAS…<br />
Le FID propose aussi des r<strong>en</strong>contres<br />
avec les cinéastes après les projections,<br />
des expositions dans différ<strong>en</strong>ts<br />
lieux. Au FID LAB seront prés<strong>en</strong>tés 12<br />
projets de films sur les 350 reçus et<br />
au C<strong>en</strong>tre Pénit<strong>en</strong>tiaire de Marseille,<br />
des cinéastes échangeront avec les<br />
dét<strong>en</strong>us, dans le cadre d’ateliers animés<br />
par Lieux Fictifs.<br />
À la Criée, au cinéma Les Variétés,<br />
à l’Alcazar, à la Maison de la Région,<br />
au Théâtre des Bernardines et<br />
au Théâtre Silvain, Marseille vivra à<br />
l’heure du cinéma !<br />
ANNIE GAVA<br />
FID Marseille<br />
Du 4 au 9 juillet<br />
Marseille 1 er et 7 e<br />
04 95 04 44 90<br />
www.fidmarseille.org<br />
Issue d’un Atelier de l’EuroMéditerranée<br />
m<strong>en</strong>é à Aubagne par l’artiste Wael<br />
Shawky, son œuvre, le film Cabaret<br />
Crusades : the path to Cairo, fait partie<br />
de la sélection officielle du FID !<br />
Elle sera par ailleurs prés<strong>en</strong>te dans<br />
l’exposition inaugurale de la programmation<br />
de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013 Ici,<br />
ailleurs à la Tour-Panorama de la<br />
Friche la Belle de Mai, et une exposition<br />
lui sera <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t consacrée<br />
à la Chapelle des Pénit<strong>en</strong>ts Noirs à<br />
Aubagne fin 2013.
12 FESTIVALS AVIGNON<br />
Auf der brücke,<br />
we dance all in circles<br />
La 66 e édition Festival<br />
d’Avignon délivre un dosage<br />
très international de littérature,<br />
et d’expéri<strong>en</strong>ces radicales<br />
L’artiste associé britannique Simon McBurney ouvre<br />
l’édition <strong>en</strong> adaptant pour la Cour d’honneur Le Maître<br />
et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov, avec le Théâtre<br />
Complicité (exposition sur la compagnie à découvrir<br />
à l’École d’Art). Le chef-d’œuvre de la littérature russe<br />
créé <strong>en</strong> anglais pour la Cour ? «S<strong>en</strong>sible, poétique, impressionnant»,<br />
promettait Vinc<strong>en</strong>t Baudriller <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>tant le programme à l’Université d’Avignon, à<br />
l’invitation du présid<strong>en</strong>t Emmanuel Ethis qui confirmait<br />
la fréqu<strong>en</strong>tation rajeunie du Festival.<br />
Le romancier anglais John Berger offre une lecture<br />
unique De A à X, un échange épistolaire <strong>en</strong>tre un condamné<br />
(McBurney) et une jeune femme amoureuse<br />
(Juliette Binoche) ; et avec sa fille Katia la lecture/<br />
performance Est-ce que tu dors ? autour de l’œuvre<br />
d’Andrea Mantegna. Formés comme McBurney à l’École<br />
Jacques Lecoq, Christoph Marthaler revi<strong>en</strong>t avec My<br />
fair Lady. Un laboratoire de langues pour une rêverie<br />
<strong>en</strong> allemand sur le langage du dandy Pygmalion; mais<br />
c’est <strong>en</strong> anglais que le sud-africain William K<strong>en</strong>tridge<br />
confronte dans La Négation du temps abstractions<br />
sci<strong>en</strong>tifiques, phénomènes spectaculaires. En français<br />
Arthur Nauzyciel revisite La Mouette de Tchekhov<br />
pour un bal funèbre métaphysique autour de l’art,<br />
l’amour et la condition humaine, avec l’incontournable,<br />
et incroyable, Laur<strong>en</strong>t Poitr<strong>en</strong>aux. Stéphane<br />
Braunschweig investit le Cloitre des Carmes pour<br />
remettre <strong>en</strong> question le théâtre dans Six personnages<br />
<strong>en</strong> quête d’auteur de Pirandello tandis que dans<br />
L’Orage à v<strong>en</strong>ir, Tim Etchells et Forced Entertainm<strong>en</strong>t<br />
s’interrog<strong>en</strong>t sur la narration (<strong>en</strong> anglais). Traversée<br />
autour de l’œuvre de Christophe Honoré avec sa mise<br />
<strong>en</strong> scène de Nouveau Roman, celles d’Eric Vigner<br />
dans La Faculté et de Robert Cantarella dans Un<br />
Jeune se Tue. Dans Faire le Gilles, ce dernier redonne<br />
voix aux séminaires de Deleuze.<br />
Jeunes générations<br />
L’édition met <strong>en</strong> avant la génération montante, qui<br />
n’est guère plus féminine que la précéd<strong>en</strong>te : Guillaume<br />
Vinc<strong>en</strong>t dans La Nuit Tombe, Severine<br />
Chavrier inspirée par l’auteur de sci<strong>en</strong>ce fiction J.G.<br />
Ballard dans Plage Ultime, l’avignonnais Jean-François<br />
Matignon dans W/GB84, un croisem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les<br />
romans de David Peace et Woyzeck. Le hongrois<br />
Kornél Mundruczó prés<strong>en</strong>te Disgrâce, un reality show<br />
théâtral et musical d’après J.M Coetzee. Quant au<br />
jeune public, il découvrira l’exc<strong>en</strong>tricité britannique<br />
avec Les animaux et les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>vahir<strong>en</strong>t la rue de<br />
la Cie 1927. Expéri<strong>en</strong>ce visuelle et acoustique avec<br />
la chanteuse Camille à Boulbon et concert Psychopharmaka<br />
d’Olivier Cadiot et Rodolphe Burger.<br />
Écologie et économie sont des questions cruciales de<br />
l’édition, <strong>en</strong> langue originale allemande. Katie Mitchell<br />
continue de dévoiler son langage avec Les Anneaux<br />
Le Maitre et Marguerite © Robbie Jack<br />
de Saturne, une prom<strong>en</strong>ade dans les côtes anglaises<br />
adaptée de W.G Sebald, et Dix Milliards, une confér<strong>en</strong>ce<br />
sci<strong>en</strong>tifique sur les risques écologiques. On<br />
retrouve ce questionnem<strong>en</strong>t, toujours <strong>en</strong> allemand,<br />
chez Thomas Ostermeier dans Un Ennemi du peuple<br />
d’H<strong>en</strong>rik Ibs<strong>en</strong>. Docum<strong>en</strong>taire économique avec 15%<br />
de Bruno Meyssat, réflexion sur la crise financière de<br />
Nicolas Stemann dans Les contrats du commerçant.<br />
Une comédie économique. Les artistes s’empar<strong>en</strong>t des<br />
névroses contemporaines : théâtre docum<strong>en</strong>taire avec<br />
Les Saints Innoc<strong>en</strong>ts du Mapa Teatro, suicide et machines<br />
dans 33 tours et quelques secondes par Lina<br />
Saneh et Rabih Mroué, faits divers (sordide) dans<br />
Conte d’amour de Markus Öhrn. Performances att<strong>en</strong>dues<br />
du sud-africain Stev<strong>en</strong> Coh<strong>en</strong> avec Title Withheld<br />
(sous le plateau de la Cour) et Le berceau de l’humanité,<br />
et d’un fidèle du Festival, Roméo Castellucci,<br />
dans The Four Seasons restaurant.<br />
Chorégraphies et expositions<br />
Les arts visuels et la danse rétabliss<strong>en</strong>t un semblant<br />
de parité <strong>en</strong> offrant aux femmes quelques lieux d’expression<br />
secondaires. Du côté des expositions, la<br />
filiation continue à inspirer : Sophie Calle repr<strong>en</strong>d<br />
l’hommage poétique à sa mère, Rachel, Monique, et à<br />
partir de l’histoire de son père sénégalais débarqué à<br />
Marseille Fanny Bouyagui avec Art Point M prés<strong>en</strong>te<br />
l’installation Soyez les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us ; le 14 juillet dans<br />
Place Public le KompleXKapharnaüm célèbre le 100 e<br />
anniversaire de la naissance de Jean Vilar.<br />
L’altérité et l’empêchem<strong>en</strong>t reli<strong>en</strong>t les pièces de danse<br />
: Jérome Bel prés<strong>en</strong>te Disabled Theater avec la cie<br />
d’acteur handicapés Theater Hora, Sandrine Buring<br />
relate son expéri<strong>en</strong>ce avec des <strong>en</strong>fants polyhandicapés<br />
dans Ch(ose), Christian Rizzo met <strong>en</strong> scène<br />
un solo autour de l’exil, Sidi Larbi Cherkaoui rassemble<br />
dans Puz/zle une communauté d’artistes à la<br />
Carrière Boulbon et Olivier Dubois nous propulse<br />
dans une «s<strong>en</strong>sation du monde» avec 18 danseurs nus<br />
dans Tragédie. Josef Nadj dessine Atem le Souffle<br />
dans une boite de 4m 2 avec Anne-Sophie Lancelin,<br />
Nacera Belaza prés<strong>en</strong>te Le Trait, Régine Chopinot<br />
raconte sa r<strong>en</strong>contre avec les danseurs calédoni<strong>en</strong>s<br />
du Wetr et Romeu Runa des Ballets C de la B joue<br />
The Old King.<br />
Poursuivre le théâtre populaire<br />
Les directeurs dis<strong>en</strong>t poursuivre l’idéal du théâtre<br />
populaire de création voulu par Vilar. Ouvert à l’international<br />
comme jamais, regardant vers les musiques<br />
et les voix amplifiées, les technologies nouvelles de<br />
la scène, les questionnem<strong>en</strong>ts universels qui travers<strong>en</strong>t<br />
la planète, le festival de théâtre continue<br />
d’offrir peu de propositions dramatiques, assez peu<br />
d’artistes français, et désespérém<strong>en</strong>t peu de femmes.<br />
Reflet d’un paysage théâtral qui, négligé par le politique,<br />
a dû subir un repli idéologique ?<br />
À ne pas négliger, parce qu’elles offr<strong>en</strong>t au spectateur<br />
des parcours secondaires parfois plus passionnants<br />
que la programmation des vastes jauges : les découvertes<br />
de la Vingt-cinquième heure, les Sujets à vif<br />
(Jonah Boaker, Olivia Ros<strong>en</strong>thal, Michaël Allibert…),<br />
le Théâtre des Idées, le cycle des musiques sacrées et<br />
les lectures au Musée Calvet (Anouk Grinberg, Jean<br />
Rochefort, D<strong>en</strong>is Podalydès…).<br />
DELPHINE MICHELANGELI ET AGNÈS FRESCHEL<br />
Le Festival d’Avignon<br />
Du 7 au 28 juillet<br />
Avignon et le Grand Avignon<br />
04 90 27 66 50<br />
www.festival-avignon.com
14 FESTIVALS OFF<br />
Pister le Off<br />
Avec «seulem<strong>en</strong>t» 1161 spectacles à l’affiche de la<br />
47 e édition (18 de plus qu’<strong>en</strong> 2011), le Off semble<br />
se stabiliser… Indicateur des difficultés grandissantes<br />
des compagnies qui se ruin<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t pour<br />
participer au «plus grand marché du théâtre»,<br />
aurait-il trouvé ses propres limites ? Le spectateur<br />
a <strong>en</strong>core de quoi se perdre dans un programme de<br />
près d’un kilo, rassemblant 975 compagnies et 104<br />
lieux. Pour opérer un choix, le hasard fait (parfois)<br />
bi<strong>en</strong> les choses… le bouche à oreilles aussi. Le<br />
Village du Off repr<strong>en</strong>d du service à l’École Thiers,<br />
occasion de pr<strong>en</strong>dre le pouls du festival et de<br />
consulter les critiques. Sachant que l’une des cinq<br />
raisons qui font v<strong>en</strong>ir les compagnies au Off est la<br />
prés<strong>en</strong>ce des journalistes. Même si Greg Germain,<br />
<strong>en</strong> confér<strong>en</strong>ce, qualifiait cette presse «de 4 e pouvoir<br />
qui <strong>en</strong> a souv<strong>en</strong>t trop».<br />
Les historiques<br />
Au Chêne Noir, Gérard Gelas repr<strong>en</strong>d son impertin<strong>en</strong>t<br />
Bibi, ou les mémoires d’un singe savant de<br />
H<strong>en</strong>ri Frédéric Blanc (voir Zib’49) habité par Dami<strong>en</strong><br />
Remy ; et il crée Riviera avec Myriam Boyer<br />
dans le rôle de la chanteuse Fréhel, «l’inoubliable<br />
oubliée». Les Carboni nous plong<strong>en</strong>t au cœur de<br />
Marseille avec l’opérette Le Pays des galéjeurs, Nasser<br />
Djemaï, dans Invisibles, nous conte l’émouvante<br />
tragédie des Chibanis (voir Zib 48) et Diastème<br />
prés<strong>en</strong>te des personnages rongés par le désespoir<br />
dans Fille/mère avec Evelyne Bouix.<br />
Le Théâtre des Doms continue de nous réjouir avec<br />
«9 spectacles <strong>en</strong> liberté» issus de la création belge<br />
francophone avec un nombre conséqu<strong>en</strong>t de femmes<br />
artistes : cinq metteurs <strong>en</strong> scène, une chorégraphe,<br />
onze comédi<strong>en</strong>nes et danseuses. À découvrir, une<br />
version puissante de La Mouette dans La nostalgie<br />
de l’av<strong>en</strong>ir par la Cie Défilé, du cirque avec Wasteland,<br />
les coulisses d’un c<strong>en</strong>tre d’appels avec Une<br />
Société de services, une confér<strong>en</strong>ce décalée et<br />
polyglotte avec It’s so nice de la Cie Oh my god.<br />
Darina Al Joundi, mise <strong>en</strong> scène par Alain Timar,<br />
ouvrira les journées du Théâtre des Halles dans<br />
Ma Marseillaise. La bouleversante auteur-interprète<br />
de Le jour où Nina Simone a cessé de chanter raconte<br />
un nouveau pan de son histoire libanaise. Le<br />
metteur <strong>en</strong> scène sera égalem<strong>en</strong>t sur le plateau dans<br />
Bonheur titre provisoire (voir p. 35). Puis, parmi les<br />
huit autres spectacles, Occid<strong>en</strong>t par la Cie In Situ<br />
(Zib’35), Comédie Tragiques de la Cie À brûle<br />
pourpoint et Dies Irae du Cabinet de Curiosités.<br />
Au Balcon des reprises avec J’ai soif de Serge<br />
Barbuscia (Zib’24), Pazzi par Interface (Zib’49),<br />
Tango mon amour par la Cie Octavio de la Roza.<br />
Uppercuthéâtre joue Mickey-la-Torche, Dominique<br />
Pinon sera Le Revizor de Gogol. Aux Carmes, Philippe<br />
Caubère programme : on retrouve Philippe<br />
G<strong>en</strong>ty dans La Pelle du Large d’après Homère suivi<br />
d’Une Odyssée par Irina Brook, Jean-Claude Drouot,<br />
Clém<strong>en</strong>ce Massart et Marsiho d’André Suarès… par<br />
Caubère.<br />
Gérard Vantaggioli, au Chi<strong>en</strong> qui Fume, repr<strong>en</strong>d<br />
Ana non d’Agustin Gomez-Arcos avec Stéphanie<br />
Lanier et la magistrale Ana Abril, et accueille Clém<strong>en</strong>tine<br />
Célarié, Christophe Alévêque dans Ciao<br />
Amore (zib’45), Sapho (au Petit Chi<strong>en</strong>).<br />
Les défricheurs<br />
À la Fabrik théâtre, la Cie des Ouvriers repr<strong>en</strong>d<br />
Explication des Oiseaux (Zib’51) et Isabelle Prov<strong>en</strong>dier<br />
Quoi dire de plus du coq ? (Zib’47). Le Kronope<br />
prés<strong>en</strong>te le Carnaval des Animaux et les Fourberies<br />
de Scapin (Zib’51) et le Théâtre du Maquis Le Cabaret<br />
des hérétiques et Les Bougres.<br />
À la Manut<strong>en</strong>tion, Les Hauts Plateaux accueill<strong>en</strong>t<br />
Christian Mazzuchini dans une très belle interprétation<br />
des textes de Christophe Tarkos La T<strong>en</strong>tation<br />
d’exister (voir Zib 41), Les Phasmes du Collectif<br />
Inouï, deux spectacles jeune public de Grégoire<br />
Callies. Antoine Hervé donnera La leçon de jazz<br />
d’un pianiste débridé à l’Ajmi.<br />
À l’Université Sainte-Marthe, la Cie Art.27 livre le<br />
troisième opus des Olympides, une comédie citoy<strong>en</strong>ne<br />
où l’humour est au service d’un <strong>en</strong>jeu majeur de<br />
notre société : l’eau.<br />
It's so nice au theatre des Doms © Charlotte Sampermans<br />
Riviera avec Myriam Boyer au Chêne Noir © Manuel Pascual<br />
Au Théâtre Golovine, on découvrira trois productions<br />
du Beijing Fringe festival, une comédie-hommage<br />
aux Secrétaires de la Cie Maritime, Roméo et Juliette<br />
par la Cie Dell’improvviso et de la danse avec<br />
Liebe Liberté par la Cie Gilschamber. La Naïve<br />
prés<strong>en</strong>te Monsieur Agop à l’Espace Alya, un message<br />
de tolérance et de paix par Jean-Charles<br />
Raymond, à partir de 8 ans. La Cie azHar y joue Magic<br />
Dust combinant image numérique et marionnette.<br />
À l’Entrepôt, Marie Prov<strong>en</strong>ce prés<strong>en</strong>te au jeune<br />
public Pacamambo de Wajdi Mouawad (voir Zib 35)<br />
et au théâtre Alizé, Jeanne Béziers remanie le<br />
conte de Perrault dans Poucet le temps des m<strong>en</strong>songes.<br />
(voir Zib 50) Au théâtre de l’Oulle, la Cie<br />
Vous Avez Dit Biz’Art repr<strong>en</strong>d Laurel et Hardy vont<br />
au paradis (Zib’52) et Luis de la Carrasca r<strong>en</strong>d<br />
hommage aux plus grandes figures de Gr<strong>en</strong>ade dans<br />
Flam<strong>en</strong>co pa mi Graná. La Cie lyonnaise Al Andalus<br />
prés<strong>en</strong>tera Nuevo Flam<strong>en</strong>co au Collège de la Salle.<br />
Créé à Festo Pitcho 2011, la Cie Faut Changer l’Eau<br />
du Bocal joue OpéraZibus, une fantaisie lyrique<br />
pour jeune public à l’Esperluette et Un peu de<br />
Poésie prés<strong>en</strong>te Le petit chaperon Uf et Ferré,<br />
Perret, Tr<strong>en</strong>et et moi et moi et moi… au Théâtre<br />
des V<strong>en</strong>ts. À La Luna, la Cie du Grand soir repr<strong>en</strong>d<br />
La vie de Galilée, remaniée par Christophe<br />
Luthringer.<br />
Les théâtres d’Outre-Mer se retrouv<strong>en</strong>t à la Chapelle<br />
du Verbe Incarnée, dirigée l’été par Greg<br />
Germain ; le Cabaret de l’Impossible y joue Premiers<br />
voyages. Au Paris, le théâtre estampillé humour,<br />
Océanerosemarie joue La Lesbi<strong>en</strong>ne Invisible (voir<br />
p. 39) et à l’Etincelle, Nicolas Maury adapte ses<br />
Chroniques du Off (Ed. Alna) dans Fuck Off, un<br />
cond<strong>en</strong>sé franchem<strong>en</strong>t drôle des travers du festival.<br />
Il faudra être égalem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>tif aux programmations<br />
du Théâtre du Girasole, la Manufacture,<br />
le Gr<strong>en</strong>ier à Sel, l’Ecole des Spectateurs, la<br />
Caserne des Pompiers, Prés<strong>en</strong>ce Pasteur…<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
Festival Off d’Avignon<br />
Du 7 au 28 juillet<br />
www.avignonleoff.com
16<br />
FESTIVALS<br />
VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON<br />
Sur la rive de l’itinérance :<br />
théâtre et mémoire<br />
Depuis 9 ans, sur la rive languedoci<strong>en</strong>ne du Rhône,<br />
<strong>en</strong> face d’Avignon, Vill<strong>en</strong>euve <strong>en</strong> Scène déroule<br />
son tapis de verdure aux théâtres itinérants. «Il est<br />
loin le temps où on était deux à bricoler ce petit<br />
festival» s’émeut son directeur Frédéric Poty, riche<br />
désormais d’une «petite <strong>en</strong>treprise de 25 personnes<br />
à gérer <strong>en</strong> été». Cette 9 e édition, dédiée à la mémoire<br />
d’un prestigieux parrain, Václav Havel, consacrera<br />
au présid<strong>en</strong>t-philosophe tchèque une journée<br />
d’hommage (15 juillet) : traversée inédite de son<br />
œuvre dans Cirkus Havel avec 40 comédi<strong>en</strong>s du<br />
théâtre Husa na provázku, concert du groupe mythique<br />
de la musique underground tchèque, The<br />
Plastic People of The Universe, à partir de qui naquit<br />
la mobilisation des intellectuels tchécoslovaques<br />
et la rédaction de la Charte 77 il y a 35 ans, débat<br />
«Le théâtre comme acte politique : le pouvoir des<br />
sans-pouvoir» avec Ariane Mnouchkine et Jack<br />
Lang (sous réserve), confér<strong>en</strong>ce sur le contexte<br />
historique de la Charte.<br />
Parmi les 17 spectacles proposés, auteurs classiques<br />
et contemporains seront joués dans des formes<br />
artistiques variables. La Manufacture, haute école<br />
de théâtre de suisse romande, revisitera l’œuvre de<br />
Büchner, sous la houlette de Jean-Louis Hourdin,<br />
et de John Cassavetes dans Entre, dirigé par Oscar<br />
Gomez Mata. La Cie du Veilleur offrira une expéri<strong>en</strong>ce<br />
originale, avec un parcours immersif pour un<br />
spectateur dans Un doux r<strong>en</strong>iem<strong>en</strong>t, proposé par<br />
Matthieu Roy. Avec le Septième Kafana, Conduite<br />
intérieure explorera la thématique du trafic des<br />
femmes <strong>en</strong> Europe de l’Est, pour une réflexion universelle<br />
sur la condition des femmes. Même questionnem<strong>en</strong>t<br />
avec Conseils pour une jeune épouse de la Cie<br />
Intime Camarade, qui mixera conseils pour une<br />
épouse des années 50 et extraits du Kama Sutra. Le<br />
Villa Olga © G. Voinot<br />
Footsbarn Travelling Theatre prés<strong>en</strong>tera Indian<br />
Tempest, du Shakespeare à la sauce indi<strong>en</strong>ne. La Cie<br />
Lackaal Duckric, dans Le Caniche de Porcelaine<br />
racontera l’histoire improbable de g<strong>en</strong>s transformés<br />
<strong>en</strong> caniches royaux…<br />
Après avoir joué tout seul toute l’œuvre de Shakespeare<br />
<strong>en</strong> un seul spectacle mémorable, Gilles Cailleau<br />
revi<strong>en</strong>t à Vill<strong>en</strong>euve dans Gilles et Bérénice. Sous<br />
son chapiteau <strong>en</strong> forme de parapluie, l’extraordinaire<br />
comédi<strong>en</strong> donnera vie aux vers de Racine.<br />
Retour égalem<strong>en</strong>t de la Compagnie Tandaim, l’un<br />
des succès de l’édition 2011 avec la Seconde surprise<br />
de Marivaux, dans Villa Olga. Une «pièce de<br />
plage» de Catherine Zambon, transformée par<br />
Alexandra Tobelaim <strong>en</strong> vaudeville policier surréaliste<br />
et jubilatoire, bourré de tal<strong>en</strong>t. Polar égalem<strong>en</strong>t<br />
aux rel<strong>en</strong>ts d’opéra bouffe avec le Siphon par le<br />
Petit Théâtre de Pain. En réunissant Lala de Gabily<br />
et Communiqué n°10 de Samuel Gallet, le Comité<br />
8.1 réinterroge l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique dans Time<br />
for outrage ? C’est avec les mots de Garcia Lorca<br />
que le Ton und Kirsch<strong>en</strong> dans La luna, luna explore<br />
l’histoire de l’humanité, des pays et des époques.<br />
Trois spectacles seront consacrés au jeune public,<br />
Petit comme un Caillou par le théâtre Mu Panique<br />
au Cirque et Tsagaan Morin, le petit cheval blanc par<br />
le théâtre du Risorius. Parallèlem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong><br />
part<strong>en</strong>ariat, Pujaut sous Chapiteau (du 6 au 18<br />
juillet) prés<strong>en</strong>tera une programmation jeune public.<br />
DE.M<br />
Festival Vill<strong>en</strong>euve <strong>en</strong> Scène,<br />
Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon<br />
Du 6 au 25 juillet<br />
04 32 75 15 95<br />
www.vill<strong>en</strong>euve-<strong>en</strong>-sc<strong>en</strong>e.com<br />
La Chartreuse <strong>en</strong> échos<br />
La 39 e édition des R<strong>en</strong>contres d’été<br />
de la Chartreuse rassemble trois spectacles<br />
programmés avec le Festival<br />
d’Avignon : W/GB84, par la Cie Fraction,<br />
inspiré des romans de David Peace<br />
et du Woyzeck de Georg Büchner. En<br />
confrontant le récit de guerre <strong>en</strong>tre le<br />
syndicat des mineurs et le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
Thatcher <strong>en</strong> 1984 et l’histoire<br />
d’un homme «qui court à travers le<br />
W-GB84 © Guy Delahaye<br />
monde comme un rasoir ouvert» <strong>en</strong><br />
1837, Jean-François Matignon interroge,<br />
à sa manière, la place du plateau<br />
face au monde. Inspirés par leur travail<br />
avec des <strong>en</strong>fants polyhandicapés,<br />
Sandrine Buring et Stéphane Olry<br />
de la Revue Eclair, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le solo<br />
dansé Ch(ose) suivi du récit Hic Sunt<br />
Leones, écrit <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à la Chartreuse.<br />
Et Katie Mitchell, avec le<br />
sci<strong>en</strong>tifique Steph<strong>en</strong> Emmott, donnera<br />
la «confér<strong>en</strong>ce» T<strong>en</strong> Billion, pour<br />
interroger l’av<strong>en</strong>ir de la vie sur terre<br />
et dresser le portrait «d’une humanité<br />
qui se cache la tête dans le sable».<br />
Sont programmés égalem<strong>en</strong>t des mises<br />
<strong>en</strong> voix des artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce de<br />
création à l’année. L’installation des<br />
Sœurs h, No windows f<strong>en</strong>êtres il y<br />
avait in our bedrooms, mettra <strong>en</strong> lumière<br />
leur intérêt pour le détail, le<br />
banal, l’intime et le décalé. Puis du<br />
11 au 28 juillet, des r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>trée libre, passionnants, permettront<br />
au public de r<strong>en</strong>contrer et<br />
échanger avec les artistes de Vill<strong>en</strong>euve<br />
<strong>en</strong> Scène (Cie du Veilleur,<br />
Catherine Zambon et Alexandra Tobelaim),<br />
de suivre les lectures des<br />
auteurs <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce et les cartes<br />
blanches du C<strong>en</strong>tre national du<br />
théâtre. À voir égalem<strong>en</strong>t, l’exposition<br />
de Guy de Malherbe (p. 67)<br />
Obscurité/Eblouissem<strong>en</strong>t, le nouvel<br />
espace muséographique <strong>en</strong> 3D et les<br />
Récits d’<strong>en</strong>cres combinant montages<br />
photographiques et textes d’auteurs.<br />
DE.M<br />
R<strong>en</strong>contres d’été de la Chartreuse<br />
Du 10 au 27 juillet<br />
Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon<br />
04 90 15 24 24<br />
www.chartreuse.org<br />
http://lescrisducloitre.org
Le territoire <strong>en</strong> scène<br />
Flam<strong>en</strong>co Vivo © Christian Rombi<br />
Avant de repr<strong>en</strong>dre à la r<strong>en</strong>trée les<br />
rênes de l’Auditorium du Thor, Arts<br />
Vivants <strong>en</strong> Vaucluse réunit pour la<br />
5 e année, dans le Festival Vaucluse <strong>en</strong><br />
Scène, public et professionnels autour<br />
de la diversité des expressions<br />
du territoire. Un r<strong>en</strong>dez-vous gratuit<br />
<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Conseil général,<br />
r<strong>en</strong>forcé sur la durée et sur la visibilité<br />
avec des lieux d’accueil multipliés.<br />
La cour d’Arts Vivants accueillera les<br />
r<strong>en</strong>dez vous jeune public : Le Carnaval<br />
des Z’animaux par le TRAC (2 juillet),<br />
musique africaine avec La Parlote (3<br />
juillet), contes arabes avec Layla<br />
Darwiche (4 et 5 juillet), danse et<br />
percussions avec La Boîte du Ballet<br />
des Zigues. Dans l’écrin de la Cour<br />
Saint Charles, Flam<strong>en</strong>co Vivo ouvrira<br />
le festival pour un hommage aux plus<br />
célèbres artistes flam<strong>en</strong>co de la terre<br />
natale de Luis De la Carrasca (29<br />
juin). Soirée clown avec la Cie Cirkmosphère<br />
et le trio acrobatique<br />
Triphasé (30 juin). Le collectif chorégraphique<br />
2 Temps 3 Mouvem<strong>en</strong>ts<br />
donnera un extrait de sa création<br />
Prêt-à-p<strong>en</strong>ser, dans laquelle trois personnages<br />
t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de maîtriser leur<br />
destinée (1 er juillet). Avec Les Justes,<br />
joués par la troupe de théâtre amateur<br />
du TRAC, le Pôle de développem<strong>en</strong>t<br />
culturel de Beaumes-de-V<strong>en</strong>ise donnera<br />
une représ<strong>en</strong>tation tirée de son<br />
projet autour de 5 pièces de Camus<br />
(2 juillet). La Cie Simples Manœuvres<br />
livrera La Passion Selon Juette<br />
(voir Zib’48), d’après le roman de<br />
Clara Dupont-Monod, s<strong>en</strong>sible adaptation<br />
de l’histoire d’une jeune fille<br />
de 13 ans révoltée contre l’ordre établi,<br />
dev<strong>en</strong>ue personnage historique<br />
(3 juillet), et la Cie Eugénie Andrin<br />
livrera deux pièces dansées (4 juillet).<br />
À Cucuron, improvisation avec les<br />
musici<strong>en</strong>s du Phare à Lucioles et<br />
l’Ensemble Garguegasthan (7 juillet).<br />
DE.M<br />
Vaucluse <strong>en</strong> Scène<br />
Du 29 juin au 7 juillet<br />
06 07 50 94 84<br />
www.artsvivants84.fr<br />
VAUCLUSE | SALON-DE-PROVENCE FESTIVALS<br />
C’est dans le cadre majestueux<br />
des Cours du<br />
château de l’Emperi que<br />
s’installe chaque été, depuis<br />
23 ans, le Festival<br />
Théâtre Côté Cour, avec<br />
une programmation qui<br />
allie découvertes et têtes<br />
d’affiche, dans un bel<br />
esprit éclectique. En<br />
ouverture de festival, le<br />
3 juillet, un Mariage de<br />
Figaro musical et théâtral,<br />
emm<strong>en</strong>é par Comédi<strong>en</strong>s et<br />
Compagnie et mis <strong>en</strong> scène par Jean<br />
Hervé Appéré, qui mêle les chœurs et<br />
musiques des Noces de Figaro de<br />
Mozart au texte de l’œuvre de Beaumarchais.<br />
Le 7, Francis Huster et la<br />
Troupe de France revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans la<br />
Cour d’Honneur (ils étai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>us<br />
jouer Dom Juan l’été dernier) avec Le<br />
Misanthrope de Molière, pièce que le<br />
comédi<strong>en</strong> met <strong>en</strong> scène et dans laquelle<br />
il ti<strong>en</strong>t le rôle-titre. Un autre<br />
grand comédi<strong>en</strong> lui succèdera le 9 :<br />
Jacques Weber joue ses Éclats de vie,<br />
spectacle dans lequel il s’approprie<br />
avec gourmandise les textes d’auteurs<br />
qui l’ont marqué, qu’il agrém<strong>en</strong>te<br />
d’anecdotes et apartés trucul<strong>en</strong>ts.<br />
Le Repas des fauves © X-D.R.<br />
17<br />
Dans les Cours, le théâtre<br />
C’est la pièce moliérisée de Juli<strong>en</strong><br />
Sibre qui clôturera cette programmation<br />
le 11 : dans Le Repas des<br />
Fauves, adapté de l’œuvre de Vahé<br />
Katcha, il met <strong>en</strong> scène un huis clos<br />
durant la période de la Seconde<br />
guerre mondiale qui réunit sept amis<br />
pour un anniversaire, la Gestapo,<br />
pour un choix impossible à faire…<br />
DO.M.<br />
Festival Côté Cour<br />
Les 3, 7, 9 et 11 juillet<br />
Château de l’Emperi, Salon-de-<br />
Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 90 56 00 82<br />
www.theatre-cote-cour.fr
18<br />
FESTIVALS<br />
La 11 e édition de l’éco-citoy<strong>en</strong><br />
Festival Festimôme se ti<strong>en</strong>dra<br />
comme chaque année sur la place<br />
c<strong>en</strong>trale du village d’Auriol et dans les<br />
jardins de Palissy à Aubagne, liant les<br />
deux villes par sa programmation<br />
éclectique réunissant arts du cirque,<br />
du théâtre et des arts. Pour «cultiver<br />
un autre regard sur la création<br />
artistique», les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les<br />
compagnies invitées et le public sont<br />
r<strong>en</strong>forcés par des r<strong>en</strong>contres nourries<br />
d’échanges autour des démarches<br />
artistiques. En outre, l’association<br />
Art’Euro, à l’origine du Festival, anime<br />
tout au long de l’année des temps de<br />
r<strong>en</strong>contres sur les deux villes,<br />
am<strong>en</strong>ant les <strong>en</strong>fants à s’emparer de<br />
Festimôme <strong>en</strong> amont, au travers<br />
d’ateliers de création artistiques qui<br />
donn<strong>en</strong>t lieu à des œuvres collectives<br />
qui se retrouv<strong>en</strong>t au cœur du Festival.<br />
C’est à Auriol que début<strong>en</strong>t les<br />
festivités, du 16 au 18 juillet, avec<br />
une programmation cirque et<br />
AURIOL | AUBAGNE | AVIGNON | PARC DE LA MIRABELLE<br />
Mom<strong>en</strong>ts précieux<br />
30 ans d’<strong>en</strong>fance<br />
Avec plus de 10 000 spectateurs<br />
chaque année, le Festival<br />
Théâtr’<strong>en</strong>fants et tout public est<br />
dev<strong>en</strong>u incontournable. Situé à la<br />
Maison du théâtre pour <strong>en</strong>fants à<br />
Monclar, ce lieu dédié à la jeunesse<br />
est dirigé par l’Éveil Artistique qui<br />
améliore constamm<strong>en</strong>t l’accueil et le<br />
niveau d’exig<strong>en</strong>ce de la<br />
L'oiseau bleu © Collectif Quatre Ailes<br />
programmation. La 30 e édition<br />
comm<strong>en</strong>ce pas une fête d’ouverture<br />
(le 9 juillet) avec les c<strong>en</strong>tres sociaux<br />
de la ville, et l’exposition Publics <strong>en</strong><br />
scène-30ans/30portraits, rassemblant<br />
trois générations de spectateurs du<br />
festival, de la photographe Ilka<br />
Kramer. Treize propositions égrèn<strong>en</strong>t<br />
l’été des <strong>en</strong>fants, dès 18 mois. Du<br />
côté des cies régionales, Anima<br />
Théâtre joue Le rêve de la Joconde,<br />
un voyage onirique et initiatique vers<br />
l’art ; le Théâtre de Cuisine crée La<br />
femme aux allumettes, dans laquelle<br />
Christian Carrignon et Katy Deville<br />
marionnettes qui se jouera aussi à<br />
Aubagne (excepté Les Moldaves) : la<br />
cie Alto mêle les acrobaties aéri<strong>en</strong>nes<br />
à la danse hip hop dans Allure<br />
Verticale, Les Moldaves de la cie<br />
PasVuPasPris délivr<strong>en</strong>t leurs<br />
se font les archéologues du conte<br />
d’Anders<strong>en</strong> avec leur théâtre d’objets;<br />
la Cie Clandestine mêle théâtre et<br />
images <strong>en</strong> papier (kamishibaï) dans<br />
Quoi ? C’est quoi ?<br />
Dans l’Espace conte, on retrouvera À<br />
quoi rêv<strong>en</strong>t les fées de Nathalie<br />
Thomas, Féline de la Farouche<br />
Compagnie et le conteur du Burkina<br />
Faso François Moïse<br />
Bamba. Théâtre<br />
pluridisciplinaire avec<br />
L’oiseau bleu revisité du<br />
collectif Quatre Ailes,<br />
gestuel avec Le V<strong>en</strong>tre<br />
<strong>en</strong> l’air du Teatro del<br />
Piccione ; propositions<br />
pour les tout-petits avec<br />
Lapin et Un Papillon<br />
dans la neige, chansons<br />
contées avec Plume par<br />
la Cie Méli Mélodie (qui<br />
anime des ateliers<br />
d’éveil musical), portrait d’une<br />
«<strong>en</strong>fant bigleuse» par la Cie la<br />
Rousse dans À vue de nez. Un<br />
Manipuloparc sera animé par Le<br />
Montreur, Claire Massabo mènera un<br />
stage théâtre du 16 au 20 et un<br />
espace ressource relayera les infos<br />
des compagnies Jeune Public du Off.<br />
DE.M<br />
Festival Théâtr’<strong>en</strong>fants, Avignon<br />
Du 10 au 28 juillet (relâches les<br />
dimanches 15 et 22)<br />
04 90 85 59 55<br />
www.festivaltheatr<strong>en</strong>fants.com<br />
Pik Nik © Roberta Dance cie<br />
spécialités circassi<strong>en</strong>nes, les<br />
marionnettes de la cie Golondrino<br />
racont<strong>en</strong>t, sans mot, Le Sôt de la<br />
mort, la cie brésili<strong>en</strong>ne Anonymous<br />
Circus, avec New Good Old Times,<br />
prouve que le jonglage peut être<br />
prétexte à de sournoises<br />
mesquineries, et la cie Vaïv<strong>en</strong><br />
assemble une drôle de machine dans<br />
Ne Pas déranger… À Aubagne, du 25<br />
au 27 juillet, outre les spectacles<br />
précéd<strong>en</strong>ts, la programmation<br />
s’<strong>en</strong>richit de la Petite forme aéri<strong>en</strong>ne<br />
de la cie Alto avec trapèze et cercle<br />
aéri<strong>en</strong>, de la danse de la cie<br />
aubagnaise Boutabou avec leur<br />
dernière création Si j’osais, et avec la<br />
cie Barbara Mavro Thalassitis et son<br />
Pik Nik à l’ironie douce amère, et du<br />
théâtre de la cie l’Arbre Avache qui<br />
mêle, avec Bob Transport <strong>en</strong> tout<br />
g<strong>en</strong>re la folie du clown à une magie<br />
très poétique…<br />
DO.M.<br />
Festimôme<br />
Du 16 au 18 juillet<br />
Auriol<br />
Du 25 au 27 juillet<br />
Aubagne<br />
Art’Euro<br />
www.arteuro.fr<br />
Chantons sur l’herbe<br />
Aux Caillols, le Parc de la Mirabelle est à quelques mètres du terminus du tram.<br />
Pour caresser le potager on arrive directem<strong>en</strong>t sous les arbres, dans l’herbe.<br />
Cette année ateliers et installations sont animés par la plastici<strong>en</strong>ne Tooza, la<br />
photographe-cinéaste Sylvie Frémiot projette des courts métrages<br />
d’animation. Et des spectacles déclin<strong>en</strong>t vos <strong>en</strong>vies : le 5 juillet Anne-Laure<br />
Sarazin, poète performeuse, parle du quotidi<strong>en</strong> et des trottoirs... ; les 6 et 7<br />
D<strong>en</strong>is Barré et sa Cie Kartoffeln initi<strong>en</strong>t au monde caché des moustiques.<br />
Stéphane Cochini et Nathanaël Pinna chant<strong>en</strong>t français, de Brel à Zebda (le<br />
5), tandis que le groupe Enco de Botte <strong>en</strong>chante de voix polyphoniques<br />
méditerrané<strong>en</strong>nes (le 7) et que Goran Cosevic Ensemble ravit par son<br />
répertoire tsigane et serbo-croate (le 6). Le même jour c’est le quartet de<br />
Didier Labbé qui met à l’honneur l’accordéon jazz de Grégory Daltin ; tous<br />
deux accompagneront la chorégraphie Bal(l)ade de Yann Lheureux et Sonia<br />
Rodriguez. Enfin alliant danse et chant lyrique Marco Becherini, chorégraphe,<br />
Brice Gaubert, danseur et Muriel Tomao, soprano, emmèn<strong>en</strong>t au pays de<br />
Shéhérazade avec la création Pleine lune, lune pleine (7 juillet).<br />
Les pots de petits légumes cultivés durant deux mois par les habitants de la<br />
vallée de l’Huveaune seront v<strong>en</strong>dus aux <strong>en</strong>chères au bénéfice de Pikine au<br />
Sénégal.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
Caressez le potager<br />
Du 5 au 7 juillet<br />
Parc de la Mirabelle, Marseille 11 e<br />
04 91 42 20 50<br />
www.caressezlepotager.net<br />
Bal(l)ade © Jean-Yves Colomb
Silvain pour tous<br />
La mairie du Premier secteur de<br />
Marseille avait offert l’an dernier une<br />
série d’événem<strong>en</strong>ts gratuits, d’intérêt<br />
artistique inégal, mais ayant tous<br />
l’ambition de proposer à chacun un<br />
mom<strong>en</strong>t de musique, de cinéma, de<br />
cirque, populaire et partagé. Certains<br />
y ont «pour la première fois regardé<br />
un opéra <strong>en</strong> <strong>en</strong>tier», expliquait Patrick<br />
M<strong>en</strong>nucci, maire du secteur, <strong>en</strong><br />
racontant la retransmission <strong>en</strong> direct<br />
d’une représ<strong>en</strong>tation au Festival d’Aix<br />
sur le grand écran déployé… Sans<br />
grands moy<strong>en</strong>s, la programmation du<br />
théâtre Silvain a rassemblé <strong>en</strong> 2011<br />
plus de 30 000 spectateurs autour<br />
d’une quinzaine d’événem<strong>en</strong>ts. Qui<br />
ont vocation à être gratuits comme<br />
ceux programmés par la Région <strong>en</strong><br />
tournée, ou ne sont pas très onéreux<br />
comme le cinéma <strong>en</strong> plein air, des<br />
retransmissions, des petites<br />
formations amplifiées…<br />
Cette année Silvain poursuit dans le<br />
même esprit mais double pratiquem<strong>en</strong>t<br />
le nombre d’événem<strong>en</strong>ts ! Ainsi<br />
30 représ<strong>en</strong>tations sont ouvertes au<br />
public, pour une jauge de 2800<br />
places. Les transports sont facilités<br />
(bus, navette maritime), l’accueil est<br />
agréable, on peut y pique-niquer <strong>en</strong><br />
famille, sous les pins et les étoiles,<br />
avant d’aller admirer la mer <strong>en</strong><br />
contrebas.<br />
Quant à la programmation, elle reste<br />
éclectique, puisqu’elle se fonde pour<br />
partie sur des opportunités, pour<br />
partie sur des bonnes volontés : à<br />
côté de l’Orchestre des Jeunes de la<br />
Méditerranée (voir p 28), du FID (p<br />
11), du Festival d’Art Lyrique et<br />
d’Aflam (p 61), on trouve Accordémonde<br />
un festival d’accordéon qui<br />
invite un soir marcel Azzolla, l’autre<br />
Juliette Gréco (du 9 au 11 juillet). Le<br />
trio Michel Legrand passe aussi par<br />
là. Et l’Opéra Pour Tous vi<strong>en</strong>t chanter<br />
de l’opérette (le 7 juillet) avant de<br />
rev<strong>en</strong>ir avec Léontina Vaduva puis<br />
Madame Butterfly. On croise aussi<br />
Cesar Swing... et ça dure tout l’été !!<br />
Les premières dates ? L’Olrap qui<br />
vi<strong>en</strong>t ouvrir le 21 juin avec un<br />
programme festif (Bizet, Grieg,<br />
Off<strong>en</strong>bach), swing manouche <strong>en</strong><br />
quartet le 22 juin, puis l’Orchestre<br />
THÉÂTRE SILVAIN | ESPACE BARGEMON<br />
Christina Rosmini © X-D.R.<br />
Philharmonique de Prov<strong>en</strong>ce le 29<br />
juin, Fred Nevchehirlian le 3 juillet,<br />
Christina Rosmini le 5 juillet… et<br />
du cinéma presque tous les autres<br />
soirs (voir p 61) juste après la plage,<br />
sans cérémonie…<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Théâtre silvain<br />
jusqu’au 14 août<br />
Marseille 1 e<br />
04 96 206 204<br />
www.capsur2013.fr<br />
FESTIVALS<br />
19<br />
En place publique !<br />
Comme le disait Jean-Claude Gaudin<br />
lors de la prés<strong>en</strong>tation du programme<br />
estival de la Place Vill<strong>en</strong>euve<br />
Bargemon, «la cité phocé<strong>en</strong>ne<br />
confirme qu’elle est une terre de<br />
festivals». C’est sur l’esplanade<br />
municipale, devant le Vieux-Port, que<br />
la Mairie concocte un conc<strong>en</strong>tré des<br />
programmations qu’elle souti<strong>en</strong>t.<br />
Programmation exigeante par<br />
<strong>en</strong>droits, éclectique, populaire : l’an<br />
dernier la projection du Cid de<br />
Mass<strong>en</strong>et, et la v<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> chair de<br />
Roberto Alagna sur la place, avait<br />
rassemblé, et ravi, près de 7000<br />
personnes.<br />
Cela comm<strong>en</strong>ce le 17 juin avec<br />
Constance de Juli<strong>en</strong> Lestel, octuor<br />
onctueux, rêverie néoclassique<br />
autour de Lady Chatterley et des<br />
segm<strong>en</strong>ts répétitifs de Phil Glass ;<br />
puis <strong>en</strong>chaine le 19 avec un concert<br />
mainstream de Radio Star avec, <strong>en</strong>tre<br />
autres, les lauréats de The Voice…<br />
Place <strong>en</strong>suite à la musique ! Avec<br />
l’orchestre philharmonique de l’Opéra<br />
qui se produira deux fois<br />
gratuitem<strong>en</strong>t : pour un programme<br />
Tchaïkovski Ponchielli le soir de la<br />
fête de la musique (le 21 juin), et<br />
pour accompagner un récital de<br />
Roberto Alagna v<strong>en</strong>u chanter les<br />
standards du classique et de la<br />
musique symphonique de film (le 7<br />
juillet). Enfin, preuve que la musique<br />
classique c’est aussi l’affaire des<br />
jeunes, l’orchestre des élèves<br />
accompagnera les premiers Prix du<br />
Conservatoire, qui comme chaque<br />
année vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t montrer leurs tal<strong>en</strong>ts<br />
de jeunes solistes (le 27 juin)… On<br />
pourra aussi écouter d’autres<br />
musiques avec un avant goût cubain<br />
du Festival de Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts<br />
concocté par Richard Bona (le 26<br />
juin).<br />
En dehors de la musique ? De la<br />
Constance © Luci<strong>en</strong> Sanchez<br />
musique <strong>en</strong>core avec un film de Buter<br />
Keaton durant le FID, accompagné<br />
par les modules électroniques de<br />
Davis Oppetit. Et de la danse, avec<br />
Enclave Español, seul spectacle<br />
payant, programmé par le festival de<br />
Marseille les 23 et 24 juin (voir p 50).<br />
Enfin, le Ballet National produira ses<br />
Métamorphoses inspirées des fables<br />
transformistes d’Ovide, avec des<br />
sculptures aéri<strong>en</strong>nes et polymorphes,<br />
et un ballet <strong>en</strong> très grande forme<br />
(voir p 43).<br />
Une belle programmation, qui prouve<br />
les capacités créatives des artistes et<br />
structures marseillais !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Scènes à Vill<strong>en</strong>euve Bargemon<br />
Du 17 juin au 7 juillet<br />
www.marseille.fr
20 FESTIVALS PORT-SAINT-LOUIS | VAISON | OLLIOULES<br />
Des cothurnes aux pointes<br />
Le théâtre antique de Vaison-la-Romaine lorsqu’il<br />
s’anime de nouveau de musiques et de danses, remplit<br />
nos nuits d’été de délices. Au programme cette<br />
année ? Les Ballets de Monte Carlo les 9 et 10 juillet<br />
(22h) interpréteront le sublime Roméo et Juliette<br />
chorégraphié par Jean-Christophe Maillot sur la<br />
partition de Prokofiev. Décors <strong>en</strong> épure d’Ernest<br />
Pignon Ernest, un propos focalisé sur les contradictions<br />
de la jeunesse, ses excès, ses intransigeances,<br />
ses déchirem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre pulsions contradictoires,<br />
principes mêmes de la tragédie. Un r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />
du texte shakespeari<strong>en</strong> tout <strong>en</strong> finesse.<br />
Le 12 juillet, <strong>en</strong> contrepoint, les Ballets Trockadéro<br />
de Monte Carlo, <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> monégasques. Les sylphides,<br />
les cygnes, tous les rôles du répertoire romantique<br />
sont dansés par des garçons. De New York. Technique<br />
parfaite, danse sur pointes, avec juste ce qu’il<br />
faut de dérision pour une salvatrice distanciation.<br />
Au programme, l’acte II du Lac des cygnes, un pas<br />
de deux surprise, Go For Barocco dans la lignée de<br />
Balanchine, puis Paquita, chorégraphie de Marius<br />
Petipa. Tutus, plumes, un <strong>en</strong>semble délirant, rude<br />
épreuve pour les zygomatiques !<br />
Mercredi c’est Port-Saint-Louis<br />
Pour la 3 e année consécutive, la ville de Port-Saint-<br />
Louis-du-Rhône, <strong>en</strong> collaboration avec le C<strong>en</strong>tre<br />
National des Arts de la Rue le Citron Jaune, transforme<br />
ses quais <strong>en</strong> scène <strong>en</strong> scène ouverte, pour<br />
accueillir les Mercredis du Port. Ce sera aussi l’occasion,<br />
cette année, de fêter un double anniversaire :<br />
les 20 ans d’exist<strong>en</strong>ce du Citron Jaune, initiateur de<br />
la manifestation, et ceux du Port de Plaisance.<br />
Dès 19h, chaque mercredi, la programmation alternera<br />
des petites formes gratuites. Du théâtre de rue<br />
avec Adrian Schvarzstein et son Lit déambulant, la<br />
cie du Petit Monsieur avec deux spectacles, 2 secondes<br />
et En dérangem<strong>en</strong>t ; de la danse avec La<br />
Cavale de Yoann Bourgeois et sa quête du «point de<br />
susp<strong>en</strong>sion», Bilbobasso et le spectaculaire Tango<br />
de feu qu’ils dans<strong>en</strong>t dans A Fuego L<strong>en</strong>to, la cie<br />
Inspiration jungui<strong>en</strong>ne pour Synchronicity de<br />
Carolyn Carlson le 16 juillet, qui brosse une fresque<br />
poétique dans laquelle s’interrog<strong>en</strong>t les évènem<strong>en</strong>ts<br />
qui transform<strong>en</strong>t la destinée, la consci<strong>en</strong>ce et l’inconsci<strong>en</strong>t,<br />
les passions, dans une lumière <strong>en</strong> clair-obscur,<br />
propice aux jaillissem<strong>en</strong>ts.<br />
Les 20 et 21 juillet, une autre compagnie mythique,<br />
Momix, v<strong>en</strong>ue des États-Unis, dirigée par Moses<br />
P<strong>en</strong>delton, dans Bothanica, un spectacle fantasmagorique<br />
qui esquisse une histoire du monde.<br />
Illusions d’optique, métamorphoses, jeu sur les<br />
reflets, tout concourt à une atmosphère onirique et<br />
<strong>en</strong>voûtante.<br />
Les 26 et 27 juillet, la compagnie DCA, prés<strong>en</strong>te<br />
une œuvre destinée à 7 danseurs, Panorama, aux<br />
conflu<strong>en</strong>ts de la danse, du cirque et des arts visuels,<br />
un <strong>en</strong>semble comme sait les apprivoiser Philippe<br />
Decouflé. Une fantaisie joyeuse pleine d’énergie.<br />
Au Théâtre du Nymphée, un joli programme complém<strong>en</strong>taire<br />
le 18 juillet, à 19h, les élèves du<br />
Conservatoire National Supérieur de Musique et<br />
de Danse de Lyon. Le 22 juillet, la compagnie Ori<strong>en</strong>tations<br />
prés<strong>en</strong>tera Nostalgia, inspirée de la phrase<br />
Deux temps mille mouvem<strong>en</strong>ts<br />
Réfraction, Alonzo King Lines Ballet © Franck Thibault<br />
L’amphithéâtre de Châteauvallon construit sur le<br />
modèle des théâtres grecs par H<strong>en</strong>ri Komatis, à<br />
22h, et le théâtre couvert, à 19h30, continu<strong>en</strong>t de recevoir<br />
l’été une programmation éclectique d’une grande<br />
qualité, pour des soirées <strong>en</strong> deux parties. Le 22 juin<br />
(19h30), Tiger, Tiger Turning Bright par Kubilai Khan<br />
Investigations, réflexion sur un monde où la modernité<br />
devi<strong>en</strong>t synonyme de rapidité, accélération des<br />
rythmes, mais que se passe-t-il si les limites s’atteign<strong>en</strong>t<br />
? Les 22 et 23 juin (22h), les Nerderlands Dans<br />
Theater 2 propos<strong>en</strong>t les pièces Sleepless, esthétique<br />
de la surprise, humour, énergie. Sapho chante<br />
la grande Oum Kalsoum le 23 juin (19h30). Les 29<br />
et 30 juin (22h), le Béjart Ballet Lausanne interprète<br />
Dionysos où la folie et la poésie se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t<br />
sur les chemins du mythe, puis le Boléro dont chacun<br />
garde <strong>en</strong> mémoire l’interprétation de Jorge<br />
Donn, et <strong>en</strong>fin Là où sont les oiseaux de Gil Roman,<br />
inspiré par un voyage <strong>en</strong> Chine.<br />
Le 6 juillet (19h30), Grand-père n’aime pas le swing,<br />
duo <strong>en</strong>tre une danseuse et un musici<strong>en</strong>, Julie Dossavi<br />
évoque un univers de femmes militantes, d’origines,<br />
d’Amour, de musique, bref, la vie… Alonzo King Lines<br />
Ballet, les 6 et 7 juillet (22h) interprète deux partitions<br />
virtuoses, Réfraction et The Moroccan project.<br />
Écriture rapide, incroyable virtuosité des danseurs<br />
Cie du petit monsieur, deux secondes © C@ctus<br />
Antipodes avec Escale et Les Ponctuels ; du cirque<br />
avec les bizarreries contorsionnées de Bertha et<br />
Miranda de la cie Presque Siamoises, et Le Blues de<br />
Bothanica, cie Momix © Max Pucciariello<br />
de Milan Kundera. Enfin, le 24 juillet, la compagnie<br />
Par’Allèles : deux danseurs de hip hop qui avec<br />
humour et s<strong>en</strong>sibilité r<strong>en</strong>dront hommage au cinéma<br />
muet avec Face à Face.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Vaison Danses<br />
Du 9 au 27 juillet<br />
04 90 28 84 49<br />
www.vaison-danses.com<br />
pour des pièces qui trac<strong>en</strong>t d’autres voies <strong>en</strong>tre<br />
danse classique et culture afro américaine. Le 7<br />
juillet (19h30), China Moses chante blues et soul<br />
avec passion, accompagnée par Raphaël Lemonnier,<br />
piano, basse, batterie, saxophone… de Besie<br />
Smith à Nina Simone. Le 13 juillet (21h30), Bach<br />
to Piazzola par le Richard Galliano Sextet donne<br />
à l’accordéon ses lettres de noblesse, <strong>en</strong>touré par<br />
les violons, violoncelle et contrebasse. Puis deux<br />
soirées flam<strong>en</strong>cas sous la direction artistique de<br />
Juan Carmona les 27 et 28 juillet, Alfonso Losa,<br />
Pastora Galvan, Duqu<strong>en</strong>de, Rocio Molina…<br />
Magique dans le cadre sublime de Châteauvallon !<br />
M.C.<br />
Châteauvallon, Ollioules<br />
04 94 22 02 02<br />
www.chateauvallon.com<br />
la Mancha du Cirque Hirsute ; de la musique <strong>en</strong>fin<br />
avec les trois voix de la cie Une petite voix m’a dit<br />
qui font se côtoyer les airs d’opéra et les chansons<br />
populaires dans Barock, les chansons d’humour de<br />
Johanna Piraino, le rock alternatif de Macadam<br />
Bazar et la musique <strong>en</strong>tre rythmes tziganes et<br />
flam<strong>en</strong>co de Zaragraf.<br />
DO.M.<br />
Les Mercredis du Port<br />
Les 4, 11, 18 et 25 juillet<br />
Port-Saint-Louis-du-Rhône<br />
04 42 48 40 04<br />
www.lecitronjaune.com
RUE DU TANGO | AVIGNON<br />
FESTIVALS21<br />
Transition estivale<br />
Un Été au cdc particulièrem<strong>en</strong>t danse marque une transition<br />
pour Les Hivernales qui abandonn<strong>en</strong>t l’anci<strong>en</strong> plateau<br />
inter-régional de diffusion «Quand les régions s’<strong>en</strong> mêl<strong>en</strong>t»<br />
-dont «le dispositif n’était plus satisfaisant économiquem<strong>en</strong>t»<br />
selon son directeur Emmanuel Serafini- et initi<strong>en</strong>t<br />
un rassemblem<strong>en</strong>t de 9 c<strong>en</strong>tres chorégraphiques français<br />
<strong>en</strong> 2013.<br />
Cette édition 2012 reste une plateforme de repérages des<br />
artistes, avec une ligne internationale : les allemands<br />
Malgv<strong>en</strong> Gerbes & David Brandstätter qui nous avai<strong>en</strong>t<br />
Collectif 2Temps3Mouvem<strong>en</strong>ts © Anne Breduillieard<br />
séduits lors du r<strong>en</strong>dez-vous d’hiver avec le très z<strong>en</strong> Notebook,<br />
(voir Zib’50), «le poil à gratter de la danse irlandaise»<br />
John Scott qui ouvrira les journées du CDC avec trois<br />
petites formes, le catalan Pere Faura qui nous piégera dans<br />
un Striptease performatif, l’incontournable chorégraphe<br />
belge Karine Ponties qui prés<strong>en</strong>tera ses merveilles de délicatesse<br />
et de virtuosité dans deux spectacles. Plus proches<br />
de nous, Thierry Baë repr<strong>en</strong>d Je cherchai dans mes poches,<br />
quête très juste d’une belle inspiration autoc<strong>en</strong>trée, créé<br />
au théâtre Durance (voir Zib 47), et les avignonnais du<br />
Collectif 2 temps 3 mouvem<strong>en</strong>ts, après Montpellier Danse<br />
et avant le théâtre Sylvia Montfort, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Et des<br />
poussières…<br />
À découvrir <strong>en</strong>core, Tam Tam du chorégraphe afro jazz James<br />
Carlès et le hip hop contemporain de la jeune compagnie<br />
Melting Force. Et dans RESO@DANSE, au Village du Off<br />
(les 14, 16, 18 et 20 juillet), Emmanuel Serafini animera<br />
des r<strong>en</strong>contres avec une tr<strong>en</strong>taine de chorégraphes prés<strong>en</strong>ts<br />
sur le festival.<br />
Prochain r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong> février pour les 35 ans des Hivernales<br />
avec <strong>en</strong> prévision un marathon Bagouet au Palais<br />
des Papes, et une diffusion hors les murs, au Pavillon Noir<br />
et au Klap.<br />
DE.M<br />
L’été au cdc particulièrem<strong>en</strong>t danse<br />
Avignon<br />
Du 11 au 21 juillet (relâche le 15)<br />
04 90 82 33 12<br />
www.hivernales-avignon.com<br />
Tango<br />
Tous les v<strong>en</strong>dredis soir, et ce jusqu’au<br />
20 juillet, La Rue du Tango pr<strong>en</strong>d ses<br />
quartiers à Marseille. Au programme,<br />
démonstration et initiation, et un bal<br />
gratuit avec Dj ou orchestre, le tout<br />
organisé par une ou plusieurs associations<br />
de tango de la région : le 22<br />
juin à la gare St-Charles avec Tango<br />
bal, le 29 à l’Escale Borély avec Tango<br />
por vos, le 6 juillet sur le Cours Joseph<br />
Thierry avec Carrém<strong>en</strong>t tango, le 13<br />
rue du théâtre français avec Aix <strong>en</strong><br />
tango, et le 20 sur le parvis de la gare<br />
St-Charles pour une clôture animée<br />
par l’orchestre Tango roulotte et le Dj<br />
de tang’aero. Parallèlem<strong>en</strong>t ont lieu<br />
un concert (avec le Spiritango Quartet,<br />
le 27 juin à la Cité de la Musique),<br />
une soirée cinéma et tango <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec l’ASPAS (projection de La<br />
chanteuse de Tango de Diego Vignatti,<br />
le 28 juin à la Cité de la Musique),<br />
une marche urbaine dansée, un<br />
concours photo et vidéo…<br />
8 e édition de La Rue du Tango<br />
Jusqu’au 20 juillet<br />
Marseille<br />
06 69 63 22 44<br />
www.laruedutango.fr
22 FESTIVALS MUSIQUE ACTUELLE | DU MONDE<br />
Mimi<br />
Marseille est une magnifique terre de<br />
festivals, offrant de merveilleux lieux<br />
atypiques. L’édition 2012 (la 27 e !) sur<br />
les îles du Frioul (du 6 au 8 juillet)<br />
s’annonce brûlante et prometteuse.<br />
Pas de souterrains pour se r<strong>en</strong>dre sur<br />
place depuis le vieux port mais déjà<br />
une Nuit du Grand Tunnel (6 juillet)<br />
pour débuter ce marathon expérim<strong>en</strong>tal<br />
avec Atonor (prés<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> ouverture<br />
de chaque nuit), Das Simple et Blurt.<br />
Suivra la Nuit des Kansomnou avec<br />
le très «baroque» Orchestra of spheres<br />
v<strong>en</strong>u tout droit de Nouvelle-Zélande<br />
(7 juillet). Puis la très att<strong>en</strong>due Nuit<br />
du Béton qui Chante : le dimanche 8<br />
juillet on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra le Peirua String<br />
Band, <strong>en</strong>semble de Vanuatu <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />
de création (première mondiale<br />
hors Vanuatu). Ensuite, le Gl<strong>en</strong>n Branca<br />
Ensemble, bi<strong>en</strong> ancré dans New York,<br />
fera figure d’ovni sonore expérim<strong>en</strong>tal.<br />
On n’insistera pas sur les efforts<br />
label développem<strong>en</strong>t durable (tous<br />
sont éco responsables, c’est bi<strong>en</strong>,<br />
mais après tout normal…) et sur le<br />
Mimi bonus (ateliers de cuisine, ballades,<br />
pré-concerts…) : le Mimi se<br />
vit… Traversée aller retour (il vaut<br />
mieux !) et concert : 20€ <strong>en</strong> prév<strong>en</strong>te.<br />
À l’abordage !<br />
F.I.<br />
Festival Mimi<br />
Du 6 au 8 juillet<br />
Îles du Frioul, Marseille<br />
04 95 04 95 50<br />
www.mimifestival2012.amic<strong>en</strong>tre.biz<br />
Nuits de prestige à Istres<br />
Le Pavillon de Grignan déroule le tapis<br />
rouge à des lég<strong>en</strong>des black, pour<br />
un mom<strong>en</strong>t musical dans un cadre<br />
bucolique du XVI e siècle<br />
Après avoir incarné les grands rôles féminins de l’opéra,<br />
puis marqué de sa voix imposante quelques célébrations<br />
historiques -on se souvi<strong>en</strong>t d’elle, place de la Concorde,<br />
<strong>en</strong>veloppée dans un drapeau tricolore et interprétant La<br />
Marseillaise lors du bic<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la Révolution française-,<br />
la soprano Jessye Norman (le 2 juillet) continue<br />
de se produire dans des récitals <strong>en</strong> solo.<br />
La reconversion de Yannick Noah (le 4 juillet, 1 re partie :<br />
Suarez) est plus radicale <strong>en</strong>core. Longtemps personnalité<br />
George B<strong>en</strong>son © Lotfi Rachidi<br />
préférée des Français, le t<strong>en</strong>nisman a depuis conquis les<br />
cœurs d’un large public avec ses chansons prônant la<br />
tolérance et la fraternité.<br />
Mais ce sont deux monstres sacrés du funk et du jazz qui<br />
illumineront ces Nuits d’Istres. George B<strong>en</strong>son et Ahmad<br />
Jamal (le 9 juillet) ont pour point commun leur ville de<br />
naissance, Pittsburgh (P<strong>en</strong>sylvannie, États-Unis). Le premier,<br />
formé au jazz, le délaissa dans sa forme académique<br />
au milieu des années 60, pour lui donner une touche plus<br />
groove. En 1980, il signe le tube Give me the night, produit<br />
par Quincy Jones, samplé par I AM dans Je danse le Mia.<br />
Ahmad Jamal, lui, est tout simplem<strong>en</strong>t l’un des derniers<br />
grands génies du jazz des années 50 et 60, vénéré par<br />
Miles Davis. Puisant dans le blues et la culture afro-américaine,<br />
il a créé son style, celui d’une musique qu’il élabore<br />
<strong>en</strong> la confrontant au sil<strong>en</strong>ce.<br />
Bi<strong>en</strong> que figure du tropicalisme et maître de la bossa nova,<br />
les prestations du brésili<strong>en</strong> Gilberto Gil qui clôturera le<br />
festival (le 14 juillet, première partie: Inna Modja)<br />
laiss<strong>en</strong>t aujourd’hui souv<strong>en</strong>t sur la faim. Mais il compte<br />
parmi les lég<strong>en</strong>des !<br />
T.D.<br />
Nuits d’Istres<br />
Du 2 au 14 juillet<br />
04 42 81 76 00<br />
www.istres.fr<br />
Orchestra of Spheres<br />
© X-D.R.<br />
Rock<br />
Island<br />
Marseille<br />
Voici un nouveau v<strong>en</strong>u qui devrait<br />
faire parler de lui. Le festival pr<strong>en</strong>d<br />
naissance derrière les remparts du<br />
Fort d’Entrecasteaux, qui n’est autre<br />
que la partie supérieure du fort Saint-<br />
Nicolas. Du 28 juin au 1 er juillet, ce<br />
site exceptionnel sera foulé par les<br />
festivaliers amoureux du son mais<br />
aussi de lieux à ciel ouvert et idéalem<strong>en</strong>t<br />
placés ! La première édition de<br />
cet ars<strong>en</strong>al sonore s’annonce électro,<br />
pop, DJ et musiques mixées. La métissée<br />
Mneka et les extra-terrestres<br />
norvégi<strong>en</strong>s Kakkmaddafakka annonceront<br />
la couleur (le 28 juin), Laur<strong>en</strong>t<br />
Garnier, Dj Paul et leurs platines (le<br />
29 juin), les superbes aixoises d’Andromakers<br />
et les hambourgeois<br />
explosifs Digitalism (le 30 juin) et<br />
les confirmés Pony Pony Run Run (le<br />
1 er juillet) feront vibrer les épais murs<br />
imaginés par Vauban pour surveiller<br />
Marseille.<br />
F.I.<br />
Rock Island<br />
Du 28 au 1 er juillet<br />
Fort d’Entrecasteaux, Marseille<br />
www.marseille-rockisland.fr<br />
Andromakers © X-D.R.
Estivales de GardanneOri<strong>en</strong>t express<br />
orchestra © X-D.R<br />
Le 20 juillet l’Ori<strong>en</strong>t Express Orchestra<br />
sera à l’heure pour un concert<br />
gratuit à ne pas rater à partir de<br />
21h30. Pour précéder ce mom<strong>en</strong>t<br />
festif, la fanfare Wonderbrass (et<br />
sa mosaïque d’influ<strong>en</strong>ces de l’Est<br />
et du Sud) mettra le feu dans une<br />
déambulation au cœur de la ville à<br />
partir de 19h. Et avant ? Autant se<br />
mettre <strong>en</strong> appétit lors de Musiques<br />
à Gardanne avec Le pays des galéjeurs<br />
adapté par les Carboni, fidèles<br />
au poste, et le spectacle Ma guitare<br />
s’appelle revi<strong>en</strong>s d’Yvan le<br />
Bolloc’h, le 30 juin.<br />
F.I.<br />
Les Estivales<br />
Le 20 juillet<br />
04 42 65 77 00<br />
www.ville-gardanne.fr<br />
Mus’iterranée<br />
Les jardins du Pavillon V<strong>en</strong>dôme accueilleront du 29 juin au 8 juillet un<br />
festival aux couleurs méditerrané<strong>en</strong>nes qui a choisi ce site merveilleux<br />
pour sa troisième édition. Trois concerts et non des moindres : Saiko Nata<br />
<strong>en</strong>tre classique et Afrique (28 juin), le très festif Por primera vez du Trio<br />
Fernandez (7 juillet) et la dualité classique/flam<strong>en</strong>co, création de<br />
Tchoune par Frasco Santiago (8 juillet).<br />
F.I.<br />
Mus’iterranée<br />
Les 29 juin, 7 et 8 juillet<br />
Pavillon V<strong>en</strong>dôme, Aix<br />
08 92 692 694<br />
www.laboiteamus.com<br />
Saiko Nata © Delphine Bertrand
24<br />
FESTIVALS<br />
Musiks à<br />
Manosque<br />
Le Parc de Drouille à Manosque accueille un festival<br />
haut <strong>en</strong> couleurs du 19 au 24 juillet. Le rev<strong>en</strong>ant<br />
Jimmy Cliff ouvrira les hostilités (19 juillet), suivi<br />
du pop rock de Puggy (20 juillet), du groove inédit<br />
de Caravan Palace (21 juillet), des indémodables<br />
toulousains de Zebda (22 juillet), du romantique<br />
Corneille (23 juillet) et de la révoltée néo-punk Izia<br />
(24 juillet). La gratuité des concerts est de mise<br />
pour cette 27 e édition plus éclectique que jamais,<br />
pariant sur des valeurs sûres, et qui promet une<br />
semaine <strong>en</strong>diablée.<br />
FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />
Musiks à Manosque<br />
Du 19 au 24 juillet<br />
04 92 70 34 19<br />
www.adcalaffiche.fr<br />
Déjà quinze ans que la petite île reliée<br />
à Six-Fours par une passerelle accueille<br />
Les Voix du Gaou. Un festival de musiques<br />
actuelles majeur <strong>en</strong> terre<br />
varoise qui connaît, grâce à une programmation<br />
de poids lourds, un succès<br />
expon<strong>en</strong>tiel. Dix soirées éclectiques<br />
MUSIQUE ACTUELLE<br />
Les Escapades<br />
de Font Robert<br />
Lives au Pont<br />
Festival de musiques actuelles, Lives au Pont ne s’installe<br />
pas n’importe où. Le Pont du Gard accueille sous<br />
ses arches monum<strong>en</strong>tales deux nuits exceptionnelles<br />
les 12 et 13 juillet. La seconde édition accueille<br />
<strong>en</strong>tre autres Metronomy, Pony Pony Run Run, The<br />
Kills, Sébasti<strong>en</strong> Tellier et Citiz<strong>en</strong>s pour une première<br />
soirée placée sous le signe du rock et de l’électro.<br />
Emilie Chick, De la Soul, Selah Sue, Breakbot et<br />
Birdy Nam Nam donneront le change le l<strong>en</strong>demain<br />
avec des couleurs soul et hip hop. La classe !<br />
F.I.<br />
Lives au Pont<br />
Les 12 et 13 juillet<br />
Plage rive droite, Pont du Gard<br />
04 66 37 50 99<br />
www.pontdugard.fr<br />
Avis de tempête d’étoiles<br />
La presqu’île paradisiaque du Gaou propose un festival<br />
digne des plus grands avec une programmation de stars<br />
Izia © Paul Schmidt<br />
mêl<strong>en</strong>t stars internationales, pointures<br />
de la scène française et artistes<br />
<strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir.<br />
C’était le cas de ShakaPonk, programmé<br />
<strong>en</strong> première partie de Motörhead,<br />
il y a quatre ans, et qui revi<strong>en</strong>t cet été<br />
<strong>en</strong> tête d’affiche, au côté de Sting,<br />
Gossip © Rankin<br />
Bat Point G © Matthieu Wassik<br />
Pony Pony Run Run © Victor Picon<br />
Gossip, B<strong>en</strong> Harper, LMFAO, Arthur<br />
H, Lee Perry, The Rapture, Beat Assaillant,<br />
Anaïs, Brigitte et bi<strong>en</strong> d’autres.<br />
Au total, une tr<strong>en</strong>taine de concerts<br />
répartis sur deux scènes, juste audessous<br />
des étoiles.<br />
Petite sélection ? Gossip, c’est avant<br />
tout l’audace et le charisme de Beth<br />
Ditto, chanteuse hors-norme dont la<br />
gamme va de la soul au punk <strong>en</strong> passant<br />
par le gospel et le disco.<br />
À défaut de se r<strong>en</strong>ouveler, Sting réorchestre<br />
ses tubes -et surtout ceux de<br />
Police- sur les scènes du monde <strong>en</strong>tier.<br />
Après une tournée avec un orchestre<br />
symphonique, il revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> formation<br />
plus adaptée et ce n’est jamais mauvais.<br />
Si vous ne connaissez pas <strong>en</strong>core Asaf<br />
Avidan, courez le découvrir. Avec une<br />
voix située quelque part <strong>en</strong>tre Janis<br />
Joplin et Jeff Buckley, ce jeune représ<strong>en</strong>tant<br />
de la scène folk/rock<br />
israéli<strong>en</strong>ne peut provoquer quelques<br />
frissons. Avec B<strong>en</strong> Harper, les frissons,<br />
on est habitué. Les amateurs de<br />
reggae sont bi<strong>en</strong> servis avec une palette<br />
assez nuancée <strong>en</strong>tre Alborosie,<br />
Les festivités de Font Robert des sont muées <strong>en</strong><br />
Escapades… Les communes de Château-Arnoux/<br />
Saint-Auban et Peyruis prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à la Ferme deux<br />
jours de festival gratuit, différ<strong>en</strong>t, misant sur des<br />
couleurs sonores éloignées du mainstream. La compagnie<br />
Nine Spirit de Raphaël Imbert et son jazz<br />
festif (6 juillet) et la Guinée de Ba Cissoko, sans<br />
compter le hip-hop musette de Bat Point G (7 juillet)<br />
animeront le théâtre de verdure de la magnifique<br />
ferme de Font Robert, superbe édifice du XVIème<br />
siècle.<br />
F.I.<br />
Les Escapades de Font Robert<br />
Du 5 au 7 juillet<br />
Château-Arnoux/Saint-Auban<br />
et Peyruis<br />
04 92 64 27 34<br />
www.theatredurance.fr<br />
Lee Perry ou <strong>en</strong>core Macka B. Ceux<br />
qui préfèr<strong>en</strong>t les jeunes filles <strong>en</strong> auront<br />
aussi pour leur arg<strong>en</strong>t avec Anaïs,<br />
Irma et les duos féminins (féministes ?)<br />
Andromakers, Brigitte et Isaya.<br />
THOMAS DALICANTE<br />
Les Voix du Gaou<br />
Du 16 au 28 juillet<br />
Île du Gaou, Six-Fours<br />
04 91 80 10 89<br />
www.voixdugaou.fr<br />
Africa Fête<br />
Les 29 et 30 juin, r<strong>en</strong>dez vous au<br />
square Léon Blum sur la Canebière<br />
pour fêter l’Afrique. Cette huitième<br />
édition, gratuite de surcroit, vibrera<br />
aux rythmes de Kora Jazz Band, La Y<br />
Ka, Keloumake, Seydou Dramé, Sia<br />
Tolno et Demba Tandia. On n’oublie<br />
pas les afters au Mundo K’Fe et les<br />
masterclass d’Abdoulaye Kouyaté. F.I.<br />
www.africafete.com
Chromatiques<br />
Salon de musique<br />
Carmina Burana, Laur<strong>en</strong>t Voulzy, Les Têtes raides,<br />
Nolw<strong>en</strong>n Leroy… Le château de l’Empéri ressemblerait<br />
presque à l’Olympia !<br />
Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce et sa forteresse du XI e siècle<br />
accueill<strong>en</strong>t l’œuvre monum<strong>en</strong>tale de Carl Off le 15<br />
juillet, interprétée par c<strong>en</strong>t choristes, accompagnés<br />
de deux pianos et six percussions.<br />
La chanson française repr<strong>en</strong>dra ses droits avec l’éternel<br />
compagnon de route d’Alain Souchon qui vi<strong>en</strong>t<br />
prés<strong>en</strong>ter les titres de son dernier album Lys and Love<br />
(le 17 juillet). Avec ce disque, Laur<strong>en</strong>t Voulzy sort<br />
<strong>en</strong>fin de ses compilations de reprises et pr<strong>en</strong>d le<br />
risque d’expérim<strong>en</strong>ter. Les inconditionnels de Rockollection,<br />
Belle-Île-<strong>en</strong> mer et autre Le soleil donne n’ont<br />
pas de souci à se faire, les tubes de l’auteur à succès<br />
ne manqu<strong>en</strong>t pas à l’appel.<br />
Changem<strong>en</strong>t de registre avec les Têtes raides (le<br />
Michel Jonasz © X-D.R.<br />
Le festival de la couleur, ou les Chromatiques de<br />
Fos-sur-Mer vous donn<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dez-vous du 5 au 8<br />
juillet. Comme tous les ans depuis 2005, la ville se<br />
pare d’une couleur particulière, le turquoise cet été,<br />
pour une Fos histoire à suivre et à vivre p<strong>en</strong>dant 4<br />
jours sous la houlette de Sydney Production. Dès<br />
18h01 le 5 juillet, <strong>en</strong> voiture avec la Parade Turquoise,<br />
ou <strong>en</strong>core la Fos-histoire d’Ulysse (22h31). Démonstration<br />
et activité de cerfs-volants à 13h02<br />
pétante, et concert de Michel Jonasz à la Villa des<br />
Pins à…. 22h02 le 6 juillet. Apéro jazz manouche,<br />
zumba et soirée Ibiza le 7 juillet <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant, le<br />
l<strong>en</strong>demain (8 juillet), le village des chromatiques à<br />
17h04, l’Harmonie Turquoise (18h34) et le spectacle<br />
pyrotechnique sonorisé sur les rives de l’étang<br />
de l’Estomac dès 22h34 ! Si vous voulez croiser la<br />
Compagnie Soukha, la Compagnie Calorifère, Fan de<br />
Boucan, le Claude Saragossa Orchestra, les Flangers,<br />
les Vaguabondes, la Compagnie CME ou <strong>en</strong>core<br />
la Compagnie Ek Lek Tik, r<strong>en</strong>dez vous à Fos !<br />
F.I.<br />
Les Chromatiques de Fos<br />
du 5 au 8 juillet<br />
04 42 47 71 96<br />
www.leschromatiques.fr<br />
20 juillet), figure de proue de la chanson à textes issue<br />
du rock alternatif. Eux aussi dotés d’un nouvel opus,<br />
L’an demain, un album «plus personnel dans l’écriture,<br />
moins frontal politiquem<strong>en</strong>t, plus poétique», selon<br />
les mots du chanteur Christian Olivier. À noter ou<br />
pas, la v<strong>en</strong>ue de Nolw<strong>en</strong>n Leroy (le 27 juillet), ex<br />
star-académici<strong>en</strong>ne, qui a trouvé un bon filon commercial<br />
<strong>en</strong> se réappropriant le répertoire traditionnel<br />
de sa région d’origine, la Bretagne.<br />
THOMAS DALICANTE<br />
Scènes à l’Emperi<br />
Les 15, 17, 20 et 27 juillet<br />
Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 90 56 00 82<br />
www.salondeprov<strong>en</strong>ce.fr<br />
FESTIVALS<br />
Musique<br />
<strong>en</strong> plein air<br />
«Partager le plaisir de la musique, créer des mom<strong>en</strong>ts<br />
de r<strong>en</strong>contres et d’échanges <strong>en</strong>tre les habitants des<br />
différ<strong>en</strong>tes communes et mettre <strong>en</strong> scène des artistes<br />
du territoire», tel était le souhait des élus d’Agglopole<br />
Prov<strong>en</strong>ce lorsqu’ils créèr<strong>en</strong>t Les Musicales <strong>en</strong><br />
2005. Et force est de constater que la manifestation<br />
est appréciée des habitants des 17 communes concernées,<br />
avec plus de 2900 spectateurs ayant assisté aux<br />
concerts gratuits l’été dernier.<br />
Jusqu’au 12 juillet, jazz, musiques du monde et musiques<br />
actuelles transform<strong>en</strong>t les places, parvis et<br />
théâtres de verdure <strong>en</strong> scènes de plein air : le jazz manouche<br />
de Made In se posera à Alleins et Saint-Chamas,<br />
celui de Cesar Swing à Aurons ; la rumba congolaise<br />
de Papa Dickinson à Pelissanne; du jazz vocal<br />
avec Doodlin’ à La Fare et Velaux, et avec Jazzmin 4tet<br />
à Vernègues ; du reggae avec Jo Corbeau à Eyguières<br />
et avec Amandla à Charleval ; les airs latino<br />
de Caminos <strong>en</strong>chanteront Lançon, et clôtureront<br />
le festival à Salon, avec des invités !<br />
DO.M.<br />
Les Musicales<br />
Jusqu’au 12 juillet<br />
Agglopole Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 90 44 85 85<br />
www.agglopole-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />
Doodlin' © X-D.R.<br />
25
26 FESTIVALS<br />
JAZZ | DU MONDE<br />
Sous les platanes<br />
Un des premiers r<strong>en</strong>dez-vous jazz de l’été pr<strong>en</strong>d ses<br />
aises à Vitrolles, pour un festival à taille humaine,<br />
au caractère vraim<strong>en</strong>t singulier, garantissant un<br />
accueil dét<strong>en</strong>du du public et une programmation<br />
musicale de grande qualité.<br />
Accès aux personnes à mobilité réduite, parking,<br />
restauration, le Parc du Domaine de Fontblanche est<br />
un lieu chargé de bonnes ondes ! Par la prés<strong>en</strong>ce<br />
des gardi<strong>en</strong>s géants que sont les platanes pluric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires,<br />
ce havre propice offre une excell<strong>en</strong>te<br />
écoute et une liberté de circulation autour des<br />
événem<strong>en</strong>ts qui se succèd<strong>en</strong>t durant les soirées.<br />
Trois jours d’une programmation musicale d’excep<br />
tion durant lesquels on aura l’occasion de faire le<br />
plein de découvertes. De plus l’association Charlie<br />
Free et le collectif d’artistes Candela prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />
des installations d’art contemporain qui augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />
d’autant la dim<strong>en</strong>sion poétique du lieu, pour<br />
une plus grande ouverture culturelle et dans le but<br />
de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des passerelles <strong>en</strong>tre musique<br />
jazz et expression plastique.<br />
Au programme :<br />
Le 6 juillet dès 19h : un 4tet <strong>en</strong> fanfare, La Nouvelle<br />
collection déambule dans le parc. À 21h la<br />
pianiste Perrine Mansuy <strong>en</strong> 4tet avec la chanteuse<br />
Dave Holland © Drew Gor<strong>en</strong><br />
Marion Rampal pour Vertigo Songs. À 22h15 la<br />
formation Electric «Prism» avec le contrebassiste Dave<br />
Holland, le personnage emblématique de la soirée<br />
avec Craig Taborn au piano et F<strong>en</strong>der Rhodes, Kevin<br />
Eubanks à la guitare et Eric Harland à la batterie.<br />
Le 7 juillet dès 18h les 4 musici<strong>en</strong>s explosifs<br />
d’Actuum, puis à 19h30 Sardar Orkestra, un sextet<br />
avec Christophe Leloil, Fabi<strong>en</strong> G<strong>en</strong>ais, Fred Pichot...,<br />
à 21h un jazz des Balkans <strong>en</strong> compagnie de la<br />
chanteuse Elina Duni 4tet et à 22h15 la tradition<br />
soufi revisitée avec le oud et la voix de Dhafer<br />
Youssef <strong>en</strong> 4tet.<br />
Le 8 juillet dès 18h les 110 élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> musique<br />
par le 4tet La Table de M<strong>en</strong>deleïev, à 19h30 7 musici<strong>en</strong>s-comédi<strong>en</strong>s<br />
décalés de la Rhinofanpharyngite,<br />
à 21h la jeune et tal<strong>en</strong>tueuse violoniste Fiona<br />
Monbet 5tet…. une grande surprise ! Et à 22h30<br />
le jazz gitan d’aujourd’hui avec le 5tet d’Angelo<br />
Debarre clôturera ce Festival.<br />
DAN WARZY<br />
Charlie Jazz Festival<br />
Du 6 au 8 juillet Vitrolles<br />
04 42 79 63 60<br />
www.charliejazzfestival.com<br />
Jazz îli<strong>en</strong> Saint Raph’ 31<br />
Sarah Quintana © Bob Coscarelli<br />
De belles surprises et des mom<strong>en</strong>ts de grâce sont<br />
att<strong>en</strong>dus lors du 11 e Festival de Jazz de Porquerolles.<br />
Dès le 10 juillet, dans le Fort St Agathe,<br />
B<strong>en</strong>jamin Sanz, un batteur impétueux et son 4tet<br />
donnera le départ du festival suivi par un géant,<br />
Gregory Porter <strong>en</strong> quartet avec Stéphane Belmondo.<br />
Le 11 juillet, Sarah Quintana évoquera par sa<br />
voix la Louisiane d’aujourd’hui. Fusion de jazz et<br />
de percussions latines <strong>en</strong>suite avec le 5tet de Marc<br />
Ribot y Los Cubanos Postizos. Le 12 juillet, 30 minutes<br />
pour convaincre public et jury, pour le vainqueur<br />
du Tremplin Jazz à v<strong>en</strong>ir (voir Zib 52). Seconde partie<br />
de la soirée avec Anthony Joseph & the Spasm<br />
Band auquels se joindra Archie Shepp dans un<br />
funk libertaire aux inspirations multiples. Le 13<br />
juillet, le 4tet Palatino piloté par Aldo Romano<br />
suivi de Francesco Bearzatti dans un hommage,<br />
sauce rock-décalée, à Thelonius Monk.<br />
Le 14 juillet, de la flûte de Michel Edelin avec le<br />
trio Kuntu, sortiront <strong>en</strong>core des solos uniques. Et<br />
apparaîtra <strong>en</strong>suite la chanteuse de blues et de<br />
gospel La Velle et ses musici<strong>en</strong>s qui accueilleront<br />
à nouveau Archie Shepp vers un feu d’artifice rivalisant<br />
avec les étoiles. De nombreuses animations<br />
sont égalem<strong>en</strong>t prévues durant la journée ainsi que<br />
des événem<strong>en</strong>ts autour de Lady Day à la Médiathèque<br />
de Hyères.<br />
DAN WARZY<br />
Le prix de la place compr<strong>en</strong>d la traversée <strong>en</strong> bateau au<br />
départ de la Tour Fondue<br />
Jazz à Porquerolles<br />
Du 10 au 14 juillet<br />
06 31 79 81 90<br />
www.jazzaporquerolles.org<br />
Marc Ribot © Barbara Rigon<br />
King Pleasure © Merlin Daleman<br />
Quatre jours durant, pas un quartier de la ville de<br />
Saint-Raphaël ne sera oublié et se verra dynamisé<br />
par les déambulations de fanfares ou de concerts de<br />
jazz, <strong>en</strong> soirée et même après, l’after, à la salle Félix<br />
Martin pour les amoureux de la nuit. C’est la 31 e<br />
édition du Festival des Jazz. Le 5 juillet, projection<br />
du film Swing Ciné au cinéma Le Lido. Série de<br />
concerts «Jazz sous l’Olivier» à 19h sur le parvis<br />
des Templiers avec The Jazz Spirituals (6 juillet) et<br />
GoualchTrio (7 juillet), suivi à 21h30 du concert au<br />
Jardin Bonaparte des King pleasure & the Biscuits<br />
Boys (6 juillet) et Craig Adams (7 juillet). Dernier<br />
jour (8 juillet), animation par le Brass Band sur le<br />
port Santa Lucia à 19h30. Le concert de clôture sur<br />
l’agora du Palais des Congrès sera assuré par le Big<br />
Band Nice Jazz Orchestra.<br />
D.W.<br />
Festival des Jazz<br />
Du 5 au 8 juillet<br />
Saint-Raphaël<br />
04 94 82 15 00<br />
www.ville-saintraphael.fr
Chouette ! une heure de cours !<br />
Durant le Off d’Avignon, La Manut<strong>en</strong>tion propose<br />
dans les locaux de l’AJMI une série de<br />
concerts-performance réalisé par le pianiste<br />
Antoine Hervé. Ceux-ci consist<strong>en</strong>t à faire appréh<strong>en</strong>der<br />
l’art de grands jazzm<strong>en</strong> tels Bill Evans,<br />
McCoy Tyner, Duke Ellington, Keith Jarrett, Oscar<br />
Peterson ou <strong>en</strong>core le blues ou le boogie. Les leçons<br />
de jazz d’Antoine Hervé, qui ont fait l’objet<br />
d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts, de plusieurs DVD, abord<strong>en</strong>t le<br />
Antoine Hervé © Philippe Levy<br />
style d’un musici<strong>en</strong> au travers de récits de vie,<br />
d’analyse de technique et de langage, avec une<br />
grande efficacité démonstrative, toujours agrém<strong>en</strong>tée<br />
d’une pointe d’humour. Pour les amateurs<br />
curieux et les mélomanes avertis !<br />
D.W.<br />
La Leçon de jazz<br />
Du 8 au 28 juillet à 18h30<br />
Le Blues et le Boogie les dimanches<br />
Oscar Peterson les lundis<br />
Bill Evans les mardis<br />
Thelonius Monk les mercredis<br />
Duke Ellington les jeudis<br />
Dave Brubeck les v<strong>en</strong>dredis<br />
Keith Jarrett les samedis<br />
La Manut<strong>en</strong>tion, Avignon<br />
04 90 860 861<br />
www.jazzalajmi.com<br />
www.antoineherve.com<br />
La Seyne-sur-Caraïbes<br />
Le Fort Napoléon transformé <strong>en</strong> Casa de la musica,<br />
ces lieux emblématiques de la culture cubaine ?<br />
C’est <strong>en</strong> tous cas l’esprit de la treizième édition<br />
du festival cubain organisé par l’association Bayamo,<br />
du 16 au 22 juillet, à La Seyne-sur-Mer.<br />
Bayamo, c’est aussi le nom d’une ville de la partie<br />
ori<strong>en</strong>tale de l’île qui a donné son nom à l’hymne<br />
national, La Bayamesa.<br />
La scène c<strong>en</strong>trale accueillera les concerts de<br />
Habana D’Primera, Alain Daniel, G<strong>en</strong>te de Zona,<br />
Pupy y los que Son Son ou <strong>en</strong>core Caña Santa et<br />
son invité Eriberto Cruz. Une multitude d’autres<br />
animations sont proposées comme des expositions<br />
de peinture et de photographies avec des<br />
artistes contemporains cubains ainsi que des<br />
confér<strong>en</strong>ces sur l’histoire de la musique ou la religion.<br />
Sans oublier les stages de pratique artistique qui<br />
font partie de l’art de vivre de l’île : percussions<br />
cubaines, son, salsa, yoruba (danse afro-cubaine).<br />
Fidèle au s<strong>en</strong>s illimité des Cubains pour la fête,<br />
Maussane cubain<br />
Les rythmes latinos vont ret<strong>en</strong>tir le 29 juin à Maussane<br />
le temps d’une Fiesta de Cuba. La musique<br />
cubaine est l’invitée d’honneur avec le groupe<br />
Son Trinidad, du nom d’une célèbre ville au c<strong>en</strong>tre<br />
de l’île de la révolution. Musici<strong>en</strong>s et chanteurs,<br />
Sista Monica © X-D.R.<br />
G<strong>en</strong>te De Zona © Mario Leclere<br />
chaque concert se poursuit par un after au<br />
Capitole, avec DJ et mojitos. Mais att<strong>en</strong>tion, les<br />
fumeurs de Havane devront rester <strong>en</strong> terrasse !<br />
THOMAS DALICANTE<br />
Festival cubain<br />
06 28 90 24 76<br />
www.bayamo.fr<br />
les membres de cette formation offr<strong>en</strong>t une<br />
interprétation assez personnelle du son cubain,<br />
notamm<strong>en</strong>t dans l’utilisation des percussions. Sous<br />
la direction d’Adiel Castillo Aguilera, le septet<br />
propose des compositions originales qui nous<br />
plong<strong>en</strong>t dans les ambiances uniques de ce coin<br />
des Caraïbes. Invitation à la danse et au partage,<br />
«Fiesta de Cuba» est la première des cinq soirées<br />
du Festival des Alpilles, qui se poursuivra le 12<br />
juillet par une soirée blues avec Sista Monica et<br />
Godfathers, à Lamanon.<br />
T.D.<br />
Festival des Alpilles<br />
Du 29 juin au 23 août<br />
04 90 54 85 65<br />
www.festival.alpilles.fr
28<br />
FESTIVALS<br />
Pour son périple estival au pays de<br />
Cézanne, l’Orchestre Philharmonique<br />
du Pays d’Aix (dir. Jacques<br />
LYRIQUE | SYMPHONIQUE<br />
Les Illustres, les exhumés<br />
et les polymorphes<br />
Le Festival d’Aix<br />
est att<strong>en</strong>du par les curieux<br />
d’opéras appréciant les belles<br />
voix, mais aimant aussi<br />
découvrir des lectures originales<br />
du répertoire par de grands<br />
metteurs <strong>en</strong> scène<br />
Tournée fantastique<br />
À Aix, Mozart est toujours à l’honneur ! On affiche deux<br />
opus du Salzbourgeois. D’abord un monum<strong>en</strong>t : Les<br />
Noces de Figaro <strong>en</strong>luminées par les touches baroquisantes<br />
du Cercle de l’Harmonie (orchestre) et<br />
des Arts Florissants (chœur) dirigés par Jérémie<br />
Rohrer. Les décors sont signés Chantal Thomas pour<br />
une mise <strong>en</strong> scène de Richard Brunel. On y <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d,<br />
<strong>en</strong>tre autres, le baryton Paolo Szot (Le Comte), la<br />
soprano Patricia Petibon (Suzanne) ou la basse<br />
Mario Luperi (Bartolo)…<br />
La Finta Giardiniera (La Fausse Jardinière) est bi<strong>en</strong><br />
moins courue. L’opéra buffa fut composé alors que<br />
Wolfgang n’avait que 18 ans. On découvre cet ouvrage<br />
rare dirigé par Andreas Spering et mis <strong>en</strong><br />
scène par Vinc<strong>en</strong>t Boussard.<br />
La sphère baroque croule <strong>en</strong> l’ère Bernard Foccroulle !<br />
David et Jonathas de Marc-Antoine Charp<strong>en</strong>tier est<br />
dirigé par l’inusable William Christie, quand Andreas<br />
Homoki propose une version scénique exceptionnelle<br />
de la tragédie biblique exhumée <strong>en</strong> 1981<br />
après trois siècles d’oubli.<br />
On att<strong>en</strong>d ce que donneront les chanteurs et musici<strong>en</strong>s<br />
de l’Académie baroque europé<strong>en</strong>ne d’Ambronay<br />
(dir. Leonardo Garcia Alarcon) dans la farce <strong>en</strong> un<br />
acte La cambiale di matrimonio de Rossini, mise <strong>en</strong><br />
espace par Stephan Grögler, comme ceux de l’Académie<br />
europé<strong>en</strong>ne de Musique dans la fantaisie<br />
lyrique de Ravel/Colette : L’Enfant et les Sortilèges<br />
(direction musicale Didier Puntos et mise <strong>en</strong> scène<br />
Arnaud Meunier).<br />
Fidèle à sa mission de création d’un répertoire contemporain,<br />
la manifestation propose deux productions :<br />
George B<strong>en</strong>jamin dirige le Mahler Chamber Orchestra<br />
et son propre opéra Writt<strong>en</strong> on Skin, inspiré<br />
d’une lég<strong>en</strong>de occitane du XII e siècle, alors qu’on<br />
découvre un opus tiré de l’histoire des Black Panthers,<br />
né de la r<strong>en</strong>contre d’artistes, collectif polymorphe<br />
réuni autour du plastici<strong>en</strong> Jean-Michel Bruyère :<br />
Une Situation Huey P.Newton.<br />
Les concerts<br />
À côté des opéras, le festival propose de magnifiques<br />
concerts, souv<strong>en</strong>t plus abordables. On se bousculera<br />
à nouveau pour écouter le London Symphony<br />
Orchestra dirigé par Valery Gergiev : deux soirées<br />
où l’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d le violon de Nicolaj Znaider (Concerto<br />
de Tchaïkovski) et la soprano R<strong>en</strong>ée Fleming !<br />
Les Arts Florissants sous les baguettes de William<br />
Christie et Paul Agnew font chanter le baroque<br />
français de Charp<strong>en</strong>tier, Lully, Rameau… Le Mahler<br />
Chalmeau) prés<strong>en</strong>te un fleuron du<br />
romantisme musical. En 1830, Hector<br />
Berlioz, amoureux d’une actrice<br />
© Agnès Mellon<br />
irlandaise, imagine une œuvre <strong>en</strong><br />
partie autobiographique. Il décrit, <strong>en</strong><br />
musique, les affres et délires d’un<br />
artiste obnubilé par la passion amoureuse.<br />
C’est une sorte de poème<br />
symphonique, épousant le cadre d’une<br />
structure sonate <strong>en</strong> cinq mouvem<strong>en</strong>ts,<br />
où l’irrationnel pr<strong>en</strong>d le pas<br />
sur le réel. Dans sa Symphonie fantastique<br />
résonn<strong>en</strong>t les rêveries du héros<br />
romantique, sa fatale solitude, les<br />
arpèges de harpes d’un bal fantasmé<br />
et le cauchemar psychédélique d’un<br />
crime passionnel conduisant au «supplice»,<br />
vers les coups funèbres et<br />
diaboliques d’un Dies Irae délirant…<br />
L’<strong>en</strong>trée est libre, et le plaisir sonore<br />
garanti !<br />
J.F.<br />
Le London Symphony Orchestra <strong>en</strong> concert au GTP © JC Carbonne<br />
Chamber Orchestra avec Pierre-Laur<strong>en</strong>t Aimard,<br />
l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée (dir.<br />
François Xavier Roth) et le baryton Thomas Dolié<br />
complèt<strong>en</strong>t le versant symphonique du programme.<br />
Les récitals ou la musique chambre parachèv<strong>en</strong>t<br />
l’affiche avec Michel Bouvard (orgue), Marc Coppey<br />
(violoncelle), Béatrice Martin (clavecin), Mari<br />
Eriksmo<strong>en</strong> (soprano), Eric Le Sage et Frank Braley<br />
(pianos), Alexandre Tharaud dans une Nuit Ravel<br />
avec le Trio Dali, une Soirée Satie (mise <strong>en</strong> scène<br />
Jean Bellorini), et des musiques du monde andalouses<br />
ou d’Azerbaïdjan…<br />
Le festival accompagne <strong>en</strong>fin des jeunes tal<strong>en</strong>ts,<br />
comme les Lauréats HSBC de l’Académie Europé<strong>en</strong>ne<br />
de Musique, véritable foyer d’artistes lyriques<br />
qu’on découvre <strong>en</strong> juillet.<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
Festival International d’Art Lyrique<br />
Du 5 au 27 juillet<br />
Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
08 20 922 923<br />
www.festival-aix.com<br />
Place de l’Archevêché. Aix.<br />
Le 21 juin<br />
Château-Bas. Mimet. Le 22 juin<br />
Jardins d’Albertas. Bouc-Bel-Air.<br />
Le 26 juin<br />
Ecole maternelle. Jouques.<br />
Le 27 juin<br />
Parc du Château. Le Tholonet.<br />
Le 29 juin<br />
Théâtre de Verdure. Peynier.<br />
Le 30 juin<br />
Cour du Château. Trets. Le 4 juillet<br />
Théâtre de Verdure. Vauv<strong>en</strong>argues.<br />
Le 7 juillet<br />
Château de Garidel. Coudoux<br />
Le 8 juillet<br />
Concerts à 21h<br />
www.legrandtheatre.net<br />
www.orchestre-philharmoniqueaix.com
30<br />
FESTIVALS<br />
Le King’s Consort, la soprano Sophie<br />
Junkerinterprèt<strong>en</strong>t des extraits d’opéras<br />
de Ha<strong>en</strong>del <strong>en</strong> compagnie de Crispian<br />
Steele-Perkins, spécialiste de<br />
la trompette baroque (Les grandes<br />
héroïnes de Ha<strong>en</strong>del le 26 juin à 21h.<br />
Collégiale St-Pierre à Six-Fours). On<br />
part du côté de l’Arg<strong>en</strong>tine, par le périphérique<br />
sur les hauteurs de Toulon,<br />
pour un voyage au son du bandonéon<br />
du Quatuor Cali<strong>en</strong>te, de la voix de Sandra<br />
Rumolino, du «Tango nuevo» de<br />
Piazzolla et consort (le 30 juin à 21h30.<br />
Théâtre de Verdure au Faron). On<br />
desc<strong>en</strong>d vers la Tour Royale pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />
Philippe Cassard : au piano il<br />
joue, analyse et comm<strong>en</strong>te les quatre<br />
Impromptus D.935 de Schubert et<br />
autant de pièces de Debussy liées au<br />
thème de l’eau (le 4 juillet à 21h30.<br />
LYRIQUE | SYMPHONIQUE | CHAMBRE<br />
Harmonies varoises<br />
Le Festival estival 2012 se poursuit à Toulon<br />
et Six-Fours pour une belle série de concerts<br />
Tour Royale à Toulon). Retour sur les<br />
fortifications de Six-Fours pour les<br />
polyphonies sacrées et profanes du<br />
Chœur d’hommes de Sartène dirigé<br />
par Jean-Paul Poletti (le 7 juillet à<br />
21h. Collégiale St-Pierre à Six-Fours).<br />
On fait <strong>en</strong>fin un dernier aller-retour<br />
pour deux grands interprètes français :<br />
Laur<strong>en</strong>t Korcia au violon (Les Quatre<br />
Saisons le 10 juillet à 21h30. Tour<br />
Royale à Toulon) et Gautier Capuçon<br />
au violoncelle pour un programme<br />
concertant (le 16 juillet à 21h. Collégiale<br />
St-Pierre à Six-Fours).<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
62 e Festival estival de Toulon<br />
Jusqu’au 16 juillet<br />
04 94 93 55 45<br />
www.festivalmusiquetoulon.com<br />
Philippe Cassard © Vinc<strong>en</strong>t Catala<br />
Réinv<strong>en</strong>ter l’opéra<br />
champêtre<br />
Dans un lieu exceptionnel, le Couv<strong>en</strong>t des Minimes<br />
à Pourrières, au pied de la Sainte Baume, des<br />
bénévoles ont su convaincre de jeunes artistes professionnels<br />
de donner un second souffle à des<br />
ouvrages oubliés. Depuis 2005, le miracle a lieu.<br />
Des repas à thèmes sous les marronniers complices,<br />
impliquant les habitants du village et de la région,<br />
précèderont cette année deux ouvrages lyriques qui<br />
illustreront l’historique Guerre des Bouffons, qui<br />
ori<strong>en</strong>ta le g<strong>en</strong>re : l’opera buffa itali<strong>en</strong>, mélodique<br />
et léger déf<strong>en</strong>du par Rousseau, s’y opposait à la<br />
tragédie lyrique française, élégante et plus sérieuse,<br />
déf<strong>en</strong>due par Rameau. La Servante Maîtresse de<br />
Pergolèse et Le Tableau parlant de Grétry sont<br />
Monique Borelli © X-D.R.<br />
deux ouvrages assez courts, qui seront prés<strong>en</strong>tés<br />
successivem<strong>en</strong>t chaque soir. Luc Coadou, à la<br />
direction et Bernard Grimonet, à la mise <strong>en</strong> scène,<br />
donneront l’élan nécessaire aux instrum<strong>en</strong>ts et aux<br />
jeunes chanteurs pour sortir de cette querelle et<br />
apprécier l’univers musical de ces deux œuvres,<br />
miroirs de clichés qui souv<strong>en</strong>t perdur<strong>en</strong>t...<br />
YVES BERGÉ<br />
L’Opéra au Village<br />
Pourrières, Var<br />
Les 16, 18, 20, 22, 24 juillet à 20 h<br />
04 94 78 50 35<br />
www.loperaauvillage.fr<br />
Sol<strong>en</strong>ne Paidassi © Alexandre Moulard<br />
Accords <strong>en</strong> pastorale<br />
Le festival Musique à la Ferme s’étale<br />
désormais sur une dizaine de jours,<br />
et investit divers lieux du Lançonnais.<br />
L’anci<strong>en</strong>ne bergerie du domaine<br />
de Château-Virant accueille trois<br />
concerts (11, 13 et 15 juillet). Au programme<br />
: les Variations Goldberg de<br />
Bach dans une transcription pour trio<br />
à cordes, un récital du contre-ténor<br />
Théophile Alexandre et des Sonates<br />
de Mozart lues à la lumière baroque<br />
par Alice Pierrot (violon baroque) et<br />
Jean-Marc Aymes (clavecin).<br />
On fait quelques kilomètres pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />
un répertoire hispanique dans<br />
lequel la chanteuse Françoise Atlan<br />
s’associe au guitariste flam<strong>en</strong>co Juan<br />
Carmona pour mêler Falla et Lorca<br />
(Le 12 juillet, Maison de retraite St-<br />
Jean, La Fare-les-Oliviers).<br />
Un spectacle jeune public (Flûte, petit<br />
piano et grands <strong>en</strong>fants. Les 19 et 20<br />
juillet à 11h, Médiathèque du Roulage)<br />
et les traditionnels concerts de<br />
musique de chambre (17, 19 et 21<br />
juillet, Grange de la Chèvrerie) avec<br />
Sol<strong>en</strong>ne Paidassi, Laur<strong>en</strong>t Wagschal<br />
ou Amanda Favier, complèt<strong>en</strong>t une<br />
affiche à vivre dans une ambiance<br />
bucolique !<br />
J.F.<br />
5 e festival Musique à la Ferme<br />
Pays Lançonnais<br />
Du 11 au 21 juillet<br />
04 90 45 71 32<br />
www.musiquealaferme.com
32<br />
FESTIVALS<br />
Le millésime et les années<br />
Les Chorégies d’Orange, condamnées à un autofinancem<strong>en</strong>t<br />
massif (80%), et donc au succès populaire<br />
dans un amphithéâtre sublime et imm<strong>en</strong>se, continu<strong>en</strong>t<br />
de jouer le rôle de diffuseur constant d’un<br />
répertoire inamovible… qu’on goûte chaque année<br />
avec autant de plaisir comme une madeleine qui n’est<br />
jamais rance, et ne perd pas sa saveur. Les plateaux<br />
sont si beaux ! Au programme donc deux opéras de<br />
Puccini : Bohême (Inva Mulla, Vittorio Grigolo, Ludovic<br />
Tézier…), avec l’orchestre Philarmonique de<br />
Radio-France, direction Myung Whun Chung, les 7<br />
et 10 juillet 21h45, Turandot (Lise Lindstrom, Roberto<br />
Alagna, Maria Luigi Borsi…), où l’ONF est<br />
dirigé par Michel Plasson, les 28 et 31 juillet 21h30.<br />
Pour compléter, le Requiem de Mozart, direction<br />
Myung Whun Chung, le 13 juillet 21h45, et la Petite<br />
Messe Sol<strong>en</strong>nelle de Rossini, direction Samuel<br />
Coquard avec son chœur Asmara, les 20 et 21 juillet<br />
Jardins<br />
<strong>en</strong>chantés<br />
Deux r<strong>en</strong>dez-vous musicaux<br />
magnifi<strong>en</strong>t les jardins d’Albertas<br />
à Bouc-Bel-Air<br />
Cimes traversières<br />
Dans les Hautes-Alpes, sur le territoire<br />
de la Vallée du Champsaur et du<br />
massif des Écrins, le festival de Chaillol<br />
donne à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre toutes les musiques,<br />
du classique au jazz, <strong>en</strong> passant par<br />
le tango et les musiques du monde…<br />
Du jazz lyrique <strong>en</strong> ouverture, pour un<br />
Round about Bill, des standards de<br />
Bill Evans arrangés par Manuel Rocheman,<br />
qui est aussi au piano, et le<br />
baryton Laur<strong>en</strong>t Naouri. Du romantique<br />
qui traverse les siècles avec une<br />
carte blanche à Ivan Solano, compositeur<br />
et clarinettiste espagnol qui<br />
propose un récital composé autour de<br />
la Sonate de Johannes Brahms et des<br />
pièces pour clarinette et piano de<br />
François Meïmoun (compositeur <strong>en</strong><br />
résid<strong>en</strong>ce à Chaillol <strong>en</strong> 2012, que l’on<br />
retrouve au fil des jours dans la programmation)<br />
; et <strong>en</strong> clôture avec le<br />
Quatuor Ardeo, Ingrid Scho<strong>en</strong>laub<br />
au violoncelle et Manuel Hoffer à<br />
LYRIQUE | SYMPHONIQUE | CHAMBRE<br />
Classés Monum<strong>en</strong>t Historique, les jardins de Bouc-<br />
Bel-Air associ<strong>en</strong>t «à la grande tradition des jardins<br />
itali<strong>en</strong>s de la r<strong>en</strong>aissance, l’esprit du jardin à la française<br />
et une adaptation aux contraintes du climat<br />
prov<strong>en</strong>çal». Naturellem<strong>en</strong>t organisé comme un théâtre,<br />
avec ses prom<strong>en</strong>ades <strong>en</strong>cadrant une succession de<br />
terrasses, le jardin constitue un écrin idéal pour<br />
des concerts de plein air. En 2012, les bosquets, son<br />
parterre et son potager, résonn<strong>en</strong>t aux sons percutés<br />
du duo de piano Zarifian & Bukudjian (le 27<br />
quatuor Ardeo © Maia Brami<br />
21h30. Enfin un Concert lyrique : Diana Damrau,<br />
soprano, Béatrice Uria-Monzon, mezzo-soprano,<br />
l’orchestre National de France, direction Michel Plasson,<br />
le 30 juillet 21h30. On ne peut que regretter<br />
le peu de subv<strong>en</strong>tions accordées par la Ville d’Orange<br />
depuis leur retrait total <strong>en</strong> 2004 après l’élection<br />
du FN : la ville vit très largem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t des<br />
festivaliers et devrait, selon toute bonne logique,<br />
permettre au Festival de sortir (aussi) de cet éternel<br />
répertoire, pour proposer des av<strong>en</strong>tures lyriques<br />
créatives qui emmènerait son public loin du ressassem<strong>en</strong>t,<br />
et de ses délices surannés.<br />
YVES BERGÉ ET AGNÈS FRESCHEL<br />
Les Chorégies d’Orange<br />
04 90 34 24 24<br />
www.choregies.asso.fr<br />
l’alto dans un répertoire qui mêle<br />
Brahms, Meïmoun et Mahler.<br />
Autre voyage par-dessus les siècles<br />
avec le saxophoniste Joël Versavaud<br />
Inva Mula © Berisha<br />
Orchestre philharmonique du Pays d'Aix dans les jardins d'Albertas © X-D.R.<br />
qui propose de subtiles correspondances<br />
<strong>en</strong>tre les répertoires contemporain<br />
de François Narboni, Georges Bœuf et<br />
Philippe Hersant et baroque de Bach,<br />
juin à 21h30) dans Ravel (La Valse, Rapsodie Espagnole),<br />
Falla (Danse rituelle du feu) Tchaïkovski<br />
(Casse-noisette) et Rachmaninov (Suite n°2). La<br />
veille, c’est l’Orchestre Philharmonique du Pays<br />
d’Aix (voir p.28) qui <strong>en</strong>chante, aux accords de Berlioz<br />
et Beethov<strong>en</strong>, les allées de marronniers conduisant<br />
au grand canal, à la grotte ou «au bassin des dixsept<br />
jets, chef-d’œuvre de l’art des fontaines <strong>en</strong><br />
France» (le 26 juin à 21h).<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
R<strong>en</strong>dez-vous d’Albertas<br />
Du 26 juin au 1 er juillet<br />
Bouc-Bel-Air<br />
04 42 22 94 71<br />
www.jardinsalbertas.com<br />
tandis que le quatuor Ardeo joue<br />
Mozart, Dutilleux et Meïmoun. Avec<br />
Signes & Songs, l’Ensemble C Barré<br />
va chercher les échos de l’ouest américain,<br />
du folk, du blues et du cante<br />
jondo <strong>en</strong> jouant Maurice Ohana,<br />
Georges Crumb et François Meïmoun.<br />
Mais on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra aussi de la musique<br />
traditionnelle avec le projet des Boutières<br />
Arg<strong>en</strong>tines sur des compositions<br />
originales d’Alfonso Pacin, de la musique<br />
ori<strong>en</strong>tale avec Ahmad Al Khatib<br />
et Youssef Hbeisch, du tango arg<strong>en</strong>tin<br />
avec Como un tr<strong>en</strong>, quinteto el<br />
despues, du bandoneon avec Victor<br />
Vill<strong>en</strong>a…<br />
DO.M.<br />
Festival de Chaillol<br />
Du 19 juillet au 12 août<br />
04 92 50 13 90<br />
www.festivaldechaillol.com
34<br />
FESTIVALS<br />
CHAMBRE | RÉCITALS<br />
Orchestre, piano, littérature…<br />
Au Tholonet, l’été 2012 double son affiche<br />
<strong>en</strong> associant le traditionnel festival Autour des claviers<br />
au Festival de Chorales du Pays d’Aix<br />
Francois-R<strong>en</strong>e Duchable et Alain Carre © X-D.R.<br />
Si le parc du château accueille, <strong>en</strong> ouverture exceptionnelle et gratuite, l’Orchestre<br />
Philharmonique du Pays d’Aix (le 29 juin à 21h) pour un beau<br />
programme romantique (voir p.29), on retrouve le couple François-R<strong>en</strong>é Duchâble<br />
(piano) & Alain Carré (comédi<strong>en</strong>) pour un spectacle mêlant musique<br />
et littérature à l’occasion du tric<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la naissance de Jean-Jacques<br />
Rousseau (Rousseau et le Romantisme le 30 juin à 17h. Église St-Joseph). Dans<br />
le même esprit, mais davantage conçu pour un jeune public, et à nouveau <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée<br />
libre, la pianiste Sarah Lavaud et Bertrand Périer (récitant) sont mis <strong>en</strong><br />
scène par Marie Tikova pour un spectacle ou texte et musique se crois<strong>en</strong>t autour<br />
de la fameuse parabole de Saint-Exupéry (Le Petit Prince le 1 er juillet à 21h.<br />
Parc du Château).<br />
Des chorales d’Apt, du Tholonet, de Marseille, Aubais, du Lubéron, La Ciotat et Fréjus<br />
rivalis<strong>en</strong>t et vocalis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> alternance (le 30 juin à 20h45, le 1 er juillet à<br />
20h30 et 22h30. Parc du château).<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
Autour des Claviers<br />
Du 29 juin au 1 er juillet<br />
Le Tholonet<br />
04 42 96 96 96<br />
www.autourdesclaviers.com<br />
Mi, la, ré, sol, si…<br />
À Lambesc, durant la première semaine de juillet,<br />
les cordes des guitares résonn<strong>en</strong>t au Château Pontet<br />
Bagatelle. Une pléiade d’artistes se produit<br />
autour du directeur artistique du festival, le compositeur<br />
et virtuose Jorge Cardoso. Autour de partitions<br />
classiques d’Albéniz, Sor, Falla, Tarrega ou Dowland,<br />
de pages plus rares, voire du chôro brésili<strong>en</strong>, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />
des hommages particuliers à Federico Garcia<br />
Lorca (le 3 juillet), à Louis Davalle, considéré comme<br />
le «fondateur de l’école marseillaise de guitare»<br />
(le 4 juillet), avant le traditionnel concert de<br />
clôture réunissant tous les artistes (le 7 juillet).<br />
J.F.<br />
12 e Festival international de guitare<br />
Lambesc<br />
Du 1 er au 7 juillet<br />
04 42 92 44 51<br />
www.festivalguitare-lambesc.com<br />
L’abbaye <strong>en</strong>chantée<br />
Un nouveau festival, Les Voix<br />
de Silvacane valorise l’édifice<br />
patrimonial autour de la fête<br />
de la Saint-Jean<br />
Silvacane est l’une des trois abbayes cisterci<strong>en</strong>nes<br />
de Prov<strong>en</strong>ce. Située sur la commune de La Roque<br />
d’Anthéron, son architecture résonne moins souv<strong>en</strong>t<br />
que sa sœur varoise, au Thoronet, des harmonies<br />
vocales, musiques anci<strong>en</strong>nes qui font chanter la<br />
pierre blanche des voûtes <strong>en</strong> berceau. Le programme<br />
des Voix de Silvacane, ambitieux, rétablit un<br />
juste équilibre : il fait appel à des artistes r<strong>en</strong>ommés,<br />
<strong>en</strong> phase avec le style architectural, comme<br />
Dominique Vellard ou Marcel Pérès, avec le monde<br />
Jorge Cardoso © Elodie Bidault<br />
Dominique Vellard et K<strong>en</strong> Zuckerman © X-D.R.<br />
Musique<br />
patrimoniale<br />
Quatre concerts au programme du festival baroque<br />
des Festes d’Orphée dirigé par Guy Laur<strong>en</strong>t ! Les<br />
solistes et le Chœur, l’<strong>en</strong>semble instrum<strong>en</strong>tal du groupe<br />
aixois interprèt<strong>en</strong>t dans d’agréables concerts à<br />
18h des œuvres de Campra, Vallière et Félici<strong>en</strong> David<br />
(« Grands Chœur » le 7 juillet), des pièces françaises<br />
de Dufay à Milhaud (le 8 juillet), des « Petits<br />
motets » de Campra (le 10 juillet) et des Divertissem<strong>en</strong>t<br />
issus du patrimoine prov<strong>en</strong>çal de Gautier<br />
ou Vill<strong>en</strong>euve (le 12 juillet). En complém<strong>en</strong>t, une<br />
«confér<strong>en</strong>ce illustrée» s’articule autour d’une recréation<br />
aixoise : Les Muses de Campra (le 7 juillet<br />
à 16h). J.F.<br />
16 e festival Aix-<strong>en</strong> Baroque<br />
Chapelle du Sacré-Cœur<br />
04 42 99 37 11<br />
www.orphee.org<br />
sacré libanais de Sœur Marie Keyrouz, l’Inde de<br />
Sudha Ragunathan, l’Italie traditionnelle de Lucilla<br />
Galeazzi, jusqu’au soprano de Monique Zanetti<br />
nimbée de violes baroques, au claveciniste Nicolau<br />
de Figueiredo, à l’Académie europé<strong>en</strong>ne de musique<br />
du Festival d’Aix, aux chanteurs du Conservatoire<br />
Darius Milhaud… Trois journées conviviales de<br />
concerts et master-classes !<br />
J.F.<br />
Les Voix de Silvacane<br />
Du 22 au 24 juin<br />
04 42 50 41 69<br />
www.abbaye-sylvacane.com
36 THÉÂTRE/CIRQUE GRASSE | DAKI LING | AVIGNON | LA FRICHE | LE TOURSKY<br />
N’arrêtez<br />
pas vos<br />
clowneries<br />
© X-D.R.<br />
Craquant !<br />
Un peu foutraque et tiré par<br />
les cheveux ce Don Giovanni<br />
comestible v<strong>en</strong>u d’Anvers<br />
proposé par les Grandes<br />
Tables et la Friche... mais<br />
effectivem<strong>en</strong>t savoureux dans<br />
ses t<strong>en</strong>tatives d’approcher de<br />
manière tangible les plaisirs<br />
des s<strong>en</strong>s. Dans cette adaptation<br />
libre et culinaire de son<br />
opéra par Jo Roets et Peter<br />
de Bie, Wolfang Amadeus<br />
aurait reconnu les si<strong>en</strong>s : son<br />
héros éponyme est maîtrequeux<br />
(un coq quoi) dans un<br />
grand restaurant et aile ou<br />
cuisse, tout lui est bon ! C’est<br />
dans la cuisine qu’il œuvre, dont les passe-plats<br />
bi<strong>en</strong> échancrés laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trevoir des mains qui<br />
cisèl<strong>en</strong>t du persil tandis que d’autres délac<strong>en</strong>t des<br />
corsages ! Sur le toit un trio musici<strong>en</strong> joue<br />
légèrem<strong>en</strong>t une composition pour violon, orgue<br />
Hammond et guitare basse concoctée à base<br />
d’airs connus. Bonne surprise, les voix des jeunes<br />
chanteurs sont fraîches et le flamand sied à la<br />
galanterie autant qu’à l’invective ; les spectateursconvives<br />
ouvr<strong>en</strong>t aussi <strong>en</strong> cad<strong>en</strong>ce la bouche pour<br />
jouer des papilles au rythme des péripéties et<br />
croqu<strong>en</strong>t la «lista» du «Velouté de châtaignes<br />
amandes émincées» aux «chouquettes chantilly» :<br />
Elvira, Anna et Zerline, servantes de charme, tour<br />
à tour succomb<strong>en</strong>t ou mani<strong>en</strong>t le couteau de<br />
cuisine ; le sang du séducteur impénit<strong>en</strong>t blessé<br />
au bras coule, incursion malicieuse de l’Opéra de<br />
quat’sous ! Et le commandeur dans tout ça ?<br />
Cerise sur le gâteau, le voilà tout chocolat : busteréplique<br />
de Don Giovanni et v<strong>en</strong>geance ultime des<br />
trois «donne», le plat se mangera... fondu aux cris<br />
du libertin subissant les flammes de l‘<strong>en</strong>fer. Les<br />
tablées ogresses se lèch<strong>en</strong>t les babines<br />
voluptueusem<strong>en</strong>t ravies de cette bonne idée !<br />
MARIE JO DHO<br />
Opera Buffa, création de la Cie Laïka<br />
et Muziektheater Transparant (Belgique)<br />
a été dégusté du 14 au 16 juin<br />
à la Friche dans la salle de la Cartonnerie.<br />
À retrouver <strong>en</strong> sept 2013 pour Cuisines <strong>en</strong><br />
Friche, festival pluridisciplinaire dédié<br />
à la gastronomie.<br />
© Phile Deprez<br />
En clôture de son festival T<strong>en</strong>dance Clown, le Daki<br />
Ling a investi la Scène nationale de son part<strong>en</strong>aire,<br />
la Scène nationale du Merlan. Et pour l’occasion la<br />
compagnie belge Okidok a prés<strong>en</strong>té sur deux jours<br />
deux spectacles de son répertoire. Le 26 mai la salle<br />
pleine d’un public averti accueille les deux clowns<br />
d’une prés<strong>en</strong>ce incroyable. Leurs larges chemises<br />
blanches et leurs chaussures démesurées à la Tex<br />
Avery les situe d’emblée dans la tradition burlesque.<br />
Ha Ha Ha, leur spectacle, s’articule sous la forme<br />
d’une série de sketches où les deux compères<br />
particulièrem<strong>en</strong>t espiègles vont blaguer, gaffer,<br />
détourner, performer avec un ballon, des cartons, une<br />
porte, une carotte, un chapiteau et une barrière. De<br />
vrais instants magiques : le rythme est juste, la<br />
mécanique bi<strong>en</strong> huilée… les gestes, les mimiques, les<br />
acrobaties sont précis et laiss<strong>en</strong>t deviner une<br />
complicité exemplaire. La parole est rare mais on y<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d du coup chacune des répliques, drôles<br />
souv<strong>en</strong>t, parfois touchantes, comme les clowns<br />
sav<strong>en</strong>t être t<strong>en</strong>dres. Improvisateurs aussi, lorsque<br />
qu’un spectateur <strong>en</strong> retard vi<strong>en</strong>t se placer au premier<br />
rang. Attrapé <strong>en</strong> flagrant délit, il est interpellé sans<br />
être importuné par une participation active imposée.<br />
L’interv<strong>en</strong>tion, m<strong>en</strong>ée avec délicatesse et empathie,<br />
laisse le public sous le charme de ce délire fortuit.<br />
Puis un salut «hip hop», vrai spectacle <strong>en</strong> soi, sans fin,<br />
car ni les clowns ni les spectateurs n’ont <strong>en</strong>vie de<br />
quitter la salle. Ils ont adoptés l’<strong>en</strong>droit, et sont chez<br />
eux.<br />
CLARISSE GUICHARD<br />
Fellag royal<br />
L’humoriste d’origine algéri<strong>en</strong>ne<br />
dresse un tableau revigorant<br />
de la diversité à la française<br />
Plus piquant qu’un Popeck et à l’opposé d’un<br />
Dieudonné porteur de haines, Fellag n’a pas<br />
l’humour communautaire. L’Algéri<strong>en</strong> installé à<br />
Paris depuis 1995 observe à la loupe les travers et<br />
© D<strong>en</strong>is Rouvre<br />
petites manies de ses contemporains, au<br />
croisem<strong>en</strong>t d’une double culture. Du pays où il est<br />
né et de celui où il vit, Fellag ne tire que le<br />
meilleur : cette capacité à vivre <strong>en</strong>semble, non<br />
sans accroc mais souv<strong>en</strong>t avec une profonde<br />
humanité. Dans son dernier spectacle, Petits<br />
chocs des civilisations, le conteur porte la t<strong>en</strong>ue<br />
d’un chef cuisinier. Au m<strong>en</strong>u, couscous. Le plat<br />
préféré des Français, selon un sondage que l’on<br />
aimerait croire. Au fil des anecdotes, Fellag fait<br />
mijoter la recette de la réconciliation <strong>en</strong>tre les<br />
peuples, persuadé que derrière les résultats des<br />
urnes, les clichés, les peurs fabriquées, se cache<br />
une affection réciproque <strong>en</strong>tre les deux rives de la<br />
Méditerranée. Du récit de son arrivée <strong>en</strong> France<br />
<strong>en</strong> pleine vague d’att<strong>en</strong>tats à la pluie de semoule<br />
qui s’abat sur scène pour clore son spectacle,<br />
l’acteur provoque le rire autant que l’émotion.<br />
Derrière ses fourneaux, il nous fait savourer, avec<br />
une autodérision assumée, ses espoirs de<br />
fraternité et son amour de la langue française qui<br />
nous unit, de Tizi-Ouzou à la Belle de Mai. Une<br />
antithèse efficace à la théorie réactionnaire du<br />
choc des civilisations.<br />
THOMAS DALICANTE<br />
Fellag a joué du 22 au 26 mai au Toursky
À la bonne heure !<br />
«Le bonheur n’est pas un état passif, c’est un acte»<br />
selon le philosophe de la joie Robert Misrahi,<br />
inspirateur d’un délicieux objet théâtral, m<strong>en</strong>é par<br />
Alain Timar, Pauline Méreuze et Paul Camus.<br />
Bonheur titre provisoire est une <strong>en</strong>quête ouverte<br />
sur un sujet par nature indéfinissable, une petite<br />
bouffée anti-anxiogène qui nous remplit de s<strong>en</strong>s<br />
et de matières à réflexions. Ni donneurs de leçon,<br />
ni imposteurs, les investigateurs jou<strong>en</strong>t sous leur<br />
propre id<strong>en</strong>tité, nous inclu<strong>en</strong>t dans le mouvem<strong>en</strong>t<br />
d’une forme savoureusem<strong>en</strong>t libre, dress<strong>en</strong>t la<br />
table de leurs interrogations, creus<strong>en</strong>t de façon<br />
détournée dans la p<strong>en</strong>sée philosophique, et<br />
Le bonheur, titre provisoire © De.M.<br />
Le temps de dire<br />
Wajdi Mouawad a la s<strong>en</strong>sation que chacun de<br />
ses spectacles est un animal : Littoral un chi<strong>en</strong>,<br />
Inc<strong>en</strong>dies un cheval, Forêt une hyène, Ciel un boa.<br />
Et Temps ? Peut-être une chauve-souris, dit-il.<br />
Animal crépusculaire, mystique et mystérieux,<br />
bénéfique ou maléfique selon les croyances. Objet<br />
de peur, parfois. D’ailleurs Temps sème l’effroi sur<br />
son passage, détruit le cœur des hommes, ravage<br />
© Vinc<strong>en</strong>t Champoux<br />
s’emploi<strong>en</strong>t à définir les contours, parfois<br />
extrêmes, de cette quête universelle. Si l’ard<strong>en</strong>te<br />
Pauline, la figure dépressive, dévoile un jeu/je<br />
d’une int<strong>en</strong>sité souv<strong>en</strong>t débordante, Paul, le poète,<br />
écoute, tempère, <strong>en</strong>tre doucem<strong>en</strong>t dans la danse<br />
du langage et libère la t<strong>en</strong>sion dramatique. Alain,<br />
passant de l’ombre à la lumière avec un plaisir<br />
manifeste, redéfinit sur une toile géante, à coups<br />
de rouleaux colorés et de coulures vivantes, les<br />
paysages de réflexions, crée des f<strong>en</strong>êtres de<br />
possibles que l’on aimerait <strong>en</strong>core plus<br />
imprévisibles. Un acte de poésie méthodiquem<strong>en</strong>t<br />
désorganisé, où se mêl<strong>en</strong>t aux mots de Claudel,<br />
Koltès et Montaigne,<br />
des témoignages de<br />
zinc délectables : «Le<br />
bonheur, c’est quand tu<br />
te s<strong>en</strong>s vivant et que tu<br />
pr<strong>en</strong>ds consci<strong>en</strong>ce des<br />
petits plaisirs de la vie.»<br />
Ce spectacle <strong>en</strong> est un.<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
les âmes, provoque le meurtre et sème le chaos.<br />
Le texte dit crûm<strong>en</strong>t l’indicible : deux frères se<br />
r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t dans un village du nord du Québec pour<br />
régler la succession du père qu’ils ne connaiss<strong>en</strong>t<br />
pas ; là, ils découvr<strong>en</strong>t leur sœur, sourde et muette<br />
depuis les viols répétés du père. Temps a le goût<br />
de la douleur et l’odeur de la v<strong>en</strong>geance. Saga<br />
familiale viol<strong>en</strong>te et meurtrière dont la t<strong>en</strong>sion<br />
jamais ne s’éteint, t<strong>en</strong>due comme l’arc de l’archer<br />
qui rythme les scènes et déroule le fil cassé d’une<br />
histoire trop longtemps refoulée. Sauf qu’une fois<br />
les frères réunis, Noëlla pourra tuer le Père…<br />
Imprégné de ses lectures des tragédies grecques,<br />
Mouawad construit la pièce sur les rapports de<br />
force, les non-dits, le sil<strong>en</strong>ce, l’amnésie, la cécité,<br />
l’aveu. Et la parole, à travers un jeu subtil de<br />
«messagers» : l’interprète de la langue des signes<br />
pour Noëlla, l’interprète russe pour Arkady le fils<br />
prodigue élevé <strong>en</strong> Russie. Sans cette parole courtcircuitée,<br />
le texte serait inaudible, d’une viol<strong>en</strong>ce<br />
insupportable. Alors, pour dire ce temps de<br />
souffrances, Mouawad plonge ses acteurs -<br />
magistraux- dans un noir glacial, des v<strong>en</strong>ts<br />
hurlants, du rock, des voilages pudiques, des<br />
hordes de rats… Paralysés, autrefois sans vie sans<br />
voix, à la dérive, ils font corps autour du père<br />
assassiné, espérant un temps de paix possible.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
Temps a été donné le 30 mai<br />
au Théâtre de Grasse<br />
Bonheur titre provisoire<br />
a été joué du 22 au 25<br />
mai au théâtre<br />
des Halles, Avignon<br />
Il sera repris p<strong>en</strong>dant<br />
le festival Off d’Avignon,<br />
du 7 au 28 juillet<br />
(relâche le 17)
38<br />
THÉÂTRE<br />
LA MINOTERIE | LE MERLAN | CAVAILLON<br />
Leur solitude<br />
et nous et nous et nous<br />
Suivre les p<strong>en</strong>sées de quatre inconnus perdus dans<br />
leur anonymat, intégrer fortuitem<strong>en</strong>t un groupe de<br />
spectateurs, flâner dans la fin de journée d’une ville<br />
aux stores baissés, trouver son angle de vue et choisir<br />
sa juste distance… c’est à cette balade sonore et<br />
intime que le Begat Theater nous conviait le 16 juin<br />
© De.M / <strong>Zibeline</strong><br />
Jean-Pierre Melville sur le tournage du Cercle Rouge à Marseille,<br />
TCD - Prod DB © Corona<br />
à Cavaillon. Faire de la rue, à partir de la solitude des<br />
autres, son propre théâtre <strong>en</strong> suivant des objets<br />
repères (un stylo, une orange, une boite d’allumettes<br />
où s’inscrit «vous n’êtes pas seuls») que s’échang<strong>en</strong>t<br />
les acteurs inspirés des personnages de romans<br />
contemporains, impeccables de vérité. Une<br />
expéri<strong>en</strong>ce s<strong>en</strong>sorielle originale et profonde qui trace<br />
sous son allure ludique un chemin m<strong>en</strong>tal<br />
passionnant. Aux p<strong>en</strong>sées des acteurs qui nous sont<br />
diffusées par un casque audio, se superpos<strong>en</strong>t les<br />
nôtres, aux musiques <strong>en</strong>registrées s’imbriqu<strong>en</strong>t les<br />
bruits de la ville, aux chemins qu’ils <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se<br />
frotte notre libre arbitre. Quatre solitudes qu’on<br />
observe <strong>en</strong> les frôlant, qui s’inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’impossibles<br />
r<strong>en</strong>contres et coll<strong>en</strong>t des post-it d’espoir, auxquelles<br />
se mêle la nôtre. Et lorsque tous les groupes de<br />
spectateurs se retrouv<strong>en</strong>t aux quatre angles d’une<br />
place publique, face à face, surgit une saisissante<br />
foule s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tale.<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
Histoires cachées s’est joué le 16 juin dans les rues de<br />
Cavaillon, avec la Scène nationale<br />
L’exemple et la p<strong>en</strong>sée<br />
Dans le cadre de la manifestation En corps urbains,<br />
les artistes et la ville, la Scène nationale du Merlan<br />
a offert du 11 avril au 9 juin «des expéri<strong>en</strong>ces artistiques<br />
de territoire». Tables rondes où géographes,<br />
chercheurs, sociologues crois<strong>en</strong>t leurs regards sur<br />
l’urbanisme. Spectacles autour de projets à forte<br />
dim<strong>en</strong>sion participative où les artistes inscriv<strong>en</strong>t leur<br />
travail dans les quartiers. En ouverture du troisième<br />
volet «Quand la ville se perçoit par le corps», Thierry<br />
Paquot «philosophe de l’urbain» proposait le 24 mai<br />
une ciné-confér<strong>en</strong>ce intitulée : les corps dans la ville,<br />
un cinéma continu. La prestation a comm<strong>en</strong>cé par la<br />
lecture d’un joli texte flâneur, égr<strong>en</strong>é de citations<br />
brillantes, de formules chic et choc, de remarques<br />
étymologiques. Convoquant La passante de Baudelaire,<br />
Balzac, Bachelard, Giacometti, il a poétisé<br />
sur la s<strong>en</strong>sorialité de la ville, sur ses stimulations<br />
quotidi<strong>en</strong>nes qui nous r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vivants et prés<strong>en</strong>ts<br />
aux autres. Puis, treize extraits de films ont été projetés.<br />
Les perspectives s’annonçai<strong>en</strong>t passionnantes.<br />
Le duel du western relié au mythe des fondations de<br />
villes, le corps désœuvré des jeunes <strong>en</strong> zones<br />
périurbaines chez R<strong>en</strong>é Dumont, <strong>en</strong>tre apathie et<br />
t<strong>en</strong>sion, la bande-annonce de West Side Story écrasant<br />
NY dans une vue aéri<strong>en</strong>ne avant de la<br />
transformer <strong>en</strong> un territoire dont la chorégraphie des<br />
bandes pr<strong>en</strong>d possession, le corps burlesque de<br />
Charlot policeman se jouant de l’ordre urbain, les<br />
corps <strong>en</strong> déambulations parisi<strong>en</strong>nes des héros de la<br />
Nouvelle Vague... Le catalogue aurait pu s’ét<strong>en</strong>dre à<br />
des milliers d’autres films tant ville et septième art<br />
sont liés. Brièvem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>té ou paraphrasé, chaque<br />
exemple n’a hélas fait que s’ajouter au précéd<strong>en</strong>t<br />
sans fil conducteur autre que thématique pour<br />
aboutir <strong>en</strong> conclusion à un discours général sur la<br />
ville qui nous a éloignés du cinéma. On le sait Thierry<br />
Paquot n’aime pas Le Corbusier et son modulor<br />
considéré comme normatif voire stalini<strong>en</strong>, se dispute<br />
avec Jean Nouvel sur les tours et les asc<strong>en</strong>seurs,<br />
déteste Frank Gehry, son Gugg<strong>en</strong>heim de Bilbao et<br />
ses bancs anti-clochards, fustige la mercantilisation<br />
et l’uniformisation des c<strong>en</strong>tres-villes, désire une<br />
architecture s<strong>en</strong>sible, soucieuse de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />
du partage, de la mixité sociale et du rythme des<br />
piétons. On ne peut qu’être d’accord sur la finalité<br />
d’une cité «<strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de l’homme», «<strong>en</strong> amitié avec<br />
lui», mais outre que ce discours a déjà été ressassé<br />
à propos d’autres thèmes choisis par le festival<br />
Images de ville où Thierry Paquot intervi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t,<br />
les grandes réflexions architecturales du XX ème et<br />
XXI ème siècles ne peuv<strong>en</strong>t se réduire à des complots<br />
de malfaisants, hostiles aux citadins. L’idée que les<br />
villes ont perdu leur âme et que c’était mieux «avant»,<br />
le travers moralisant, la facilité de la métaphore sont<br />
décevants chez un p<strong>en</strong>seur de ce niveau.<br />
ÉLISE PADOVANI<br />
En corps urbains, les artistes et la ville<br />
se poursuit jusqu’au 9 juin au Merlan<br />
www.merlan.org<br />
Choeur populaire © Stef Duref<br />
Sous<br />
les pavés...<br />
C’<strong>en</strong> est fait, une page se tourne ! La Minoterie,<br />
devant plier bagages, a organisé une soirée d’adieu<br />
chargée d’émotion. Au cours de la soirée, 80 artistes<br />
de la région ont défilé pour offrir à 300 spectateurs un<br />
spectacle informel fait de clins d’oeil et de bonne<br />
humeur autour de Pierrette Monticelli et Haïm<br />
M<strong>en</strong>ahem, les créateurs du lieu. Des textes avai<strong>en</strong>t<br />
été spécialem<strong>en</strong>t rédigés pour l’occasion, rappelant<br />
l’histoire de la troupe créée <strong>en</strong> 1985 <strong>en</strong> ce lieu<br />
improbable, dans un quartier perdu et peu à peu<br />
conquis. Avec l’ambition t<strong>en</strong>ue de partager des textes<br />
contemporains avec les g<strong>en</strong>s du quartier, les écoles<br />
et les lycées, et de faire se r<strong>en</strong>contrer auteurs et<br />
public. Ambition aussi d’offrir la culture à tous ;<br />
Philippe Séjourné a d’ailleurs rappelé les célèbres<br />
paroles de Malraux : «La culture ne s‘hérite pas, elle se<br />
conquiert.» Ne doutons pas que cet esprit de<br />
conquête se perpétuera dans le nouveau lieu <strong>en</strong><br />
construction. En att<strong>en</strong>dant l’équipe va déménager<br />
dans des locaux à Bougainville qui ne sont pas <strong>en</strong>core<br />
<strong>en</strong> état de l’accueillir... Néammoins <strong>en</strong> cette soirée<br />
c’est l’optimisme qui a régné. Il faut saluer la<br />
prestation de Frédéric Poinceau qui a déliré un long<br />
mom<strong>en</strong>t sur ses <strong>en</strong>vies d’un vrai texte, avec un vrai<br />
costume (pas acheté dans une friperie) cousu par une<br />
vraie costumière, agrém<strong>en</strong>té d’un vrai salaire. Et aussi<br />
la participation des <strong>en</strong>fants M<strong>en</strong>ahem qui, tombés<br />
dans le théâtre quand ils étai<strong>en</strong>t petits, n’<strong>en</strong> sont<br />
jamais sortis ! Le tout agrém<strong>en</strong>té d’un buffet convivial<br />
et d’échanges cordiaux.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
Cette soirée d’adieu s’est déroulée le 19 mai<br />
Rappelons que 1040 pavés seront bi<strong>en</strong>tôt <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te<br />
au prix de 5 euros chacun (réservation sur le site<br />
www.minoterie.org)<br />
Les Mouchoirs © Stef Duref
O ma Carm<strong>en</strong> !<br />
C’est l’opéra le plus joué au monde, les moindres airs sont <strong>en</strong>trés dans le<br />
domaine populaire, la publicité s’<strong>en</strong> est emparée, les parodies aussi. Mais<br />
l’œuvre semble inépuisable et un nouveau registre lui est apporté par la joyeuse<br />
équipe de l’Incroyable Compagnie. D’opéra-comique l’œuvre de Bizet devi<strong>en</strong>t un<br />
opéra clownesque sous la houlette hilarante de Nicolas Vial. Le monde de la<br />
musique est passé à la moulinette, auditions, professeurs de chant avec leurs<br />
différ<strong>en</strong>tes exig<strong>en</strong>ces, le metteur <strong>en</strong> scène qui cherche à innover coûte que<br />
coûte et ti<strong>en</strong>t un discours fumeux, le chef d’orchestre qui se heurte aux caprices<br />
du metteur <strong>en</strong> scène, des musici<strong>en</strong>s, des chanteurs... Ces derniers, de la diva<br />
aux doublures, sont croqués avec une jolie verve parodique. Tout est épinglé, du<br />
costumier aux figures locales, dans l’esprit d’une commedia dell’arte sans les<br />
masques, avec la petite pique au directeur de l’opéra, un certain Bluzon, qui gère<br />
un nombre invraisemblable de salles... La voix de haute-contre d’Olivier Martin-<br />
Salvan qui ti<strong>en</strong>t avec brio tous les rôles sert avec justesse les différ<strong>en</strong>ts airs,<br />
passant d’une Carm<strong>en</strong> sur dim<strong>en</strong>sionnée à une Michaëla jeune fille innoc<strong>en</strong>te<br />
plus vraie que nature, sans compter Escamillo contraint à lancer son grand air à<br />
la suite d’une desc<strong>en</strong>te digne d’un parcours d’accro-branches… et les cigarières<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des «barbapapières» à cause de la campagne anti-tabac! Le piano de<br />
Lucie Deroïan suit avec efficacité ce festival parodique. On rit beaucoup à ce<br />
divertissem<strong>en</strong>t, qui a la grâce de ne jamais se pr<strong>en</strong>dre au sérieux...<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
du 22 au 26 mai Jeu de Paume Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
JEU DE PAUME | L’ESPACE JULIEN | TOULON<br />
Ô Carm<strong>en</strong> © Sebasti<strong>en</strong> Marchal<br />
THÉÂTRE<br />
39<br />
Bison pas ravi<br />
Boris Vian © X-D.R.<br />
Vouloir r<strong>en</strong>dre hommage à Boris Vian dans un<br />
spectacle musical est louable à condition de ne pas<br />
transformer l’exercice <strong>en</strong> caricature. En effet, l’aspect<br />
subversif et provocateur des textes originaux<br />
supporte mal la transcription scénique. Convoquer<br />
pour l’occasion des personnages diversem<strong>en</strong>t<br />
célèbres voire populaires (Ernesto Che Guevara,<br />
H<strong>en</strong>ri Salvador, Patrick Sébasti<strong>en</strong>) ne r<strong>en</strong>d pas<br />
l’<strong>en</strong>treprise plus facile et Jérôme Savary <strong>en</strong> a fait la<br />
démonstration. Cherchant à convaincre son auditoire<br />
et pr<strong>en</strong>ant à parti le public, l’acteur évoluait dans une<br />
mise <strong>en</strong> scène appuyée, et cette relecture un brin<br />
outrancière ressemblait plutôt à un grossier exercice<br />
d’autopromotion familiale aux rel<strong>en</strong>ts populistes de<br />
prime time télévisuel. In fine, ni Vian ni ses textes et<br />
<strong>en</strong>core moins sa musique, malgré la prés<strong>en</strong>ce<br />
sympathique d’un big band au swing calibré, ne sont<br />
sortis auréolés de cette production pourtant au goût<br />
du public.<br />
ÉMILIEN MOREAU<br />
Boris Vian Cap au sud a été joué<br />
au Théâtre Liberté, Toulon<br />
Lesbi<strong>en</strong>ne ?<br />
Seule <strong>en</strong> scène, flanquée d’un mannequin <strong>en</strong> osier<br />
pour seul accessoire, Océanerosemarie nous conte<br />
son parcours chaotique : se révéler lesbi<strong>en</strong>ne reste<br />
un combat contre l’invisibilité. À travers le récit de<br />
ses r<strong>en</strong>contres et déboires sexuels, elle lève le voile<br />
sur un monde dont la plupart n’ont pas idée. Avec un<br />
humour très sarcastique, elle décode les<br />
comportem<strong>en</strong>ts spécifiques de chacune des<br />
catégories LGBT devant un public déjà conquis qui,<br />
par effet miroir, explose irrésistiblem<strong>en</strong>t de rire. Et<br />
pour les autres, les hétéros, elle revisite quelques<br />
clichés pesant sur l’homosexualité féminine… depuis<br />
sa r<strong>en</strong>contre avec des footballeuses jusqu’à la série<br />
télévisée L Word, tout <strong>en</strong> passant par les soirées<br />
«g<strong>en</strong>rées», les hétérophiles anonymes. Accéder à la<br />
visibilité semble le chemin le plus sûr pour changer<br />
les m<strong>en</strong>talités <strong>en</strong>vers une homosexualité qui génère<br />
moins de viol<strong>en</strong>ce que les GBT, mais peine à accéder<br />
à la représ<strong>en</strong>tation… ou à échapper à la<br />
condesc<strong>en</strong>dance. Ainsi elle évoque «Tintin», l’ami des<br />
lesbi<strong>en</strong>nes qui, complaisant, se croit seul capable de<br />
l’acte de pénétration. À glousser de rire !<br />
Oceanerosemarie © Valerie Arch<strong>en</strong>o<br />
Structuré sous la forme d’une série de sketches, le<br />
spectacle perd parfois de son dynamisme par de trop<br />
grandes variations de rythmes, mais souffre aussi<br />
d’un manque d’intimité avec la comédi<strong>en</strong>ne tant la<br />
salle est grande et peu adaptée à une représ<strong>en</strong>tation<br />
théâtrale. Normal, la prestation relève bi<strong>en</strong> du onewoman-show<br />
comique, version intellig<strong>en</strong>te, et<br />
acerbe. Le final, clin d’œil à la population marseillaise<br />
réputée macho, est très drôle mais surtout d’une<br />
vraie finesse : après une belle apologie de la<br />
lesbi<strong>en</strong>ne secrète, elle s’avoue hétérosexuelle et de<br />
ce fait disparaît… nous laissant alors avec la question<br />
toujours posée de l’invisibilité nécessaire. Impérative<br />
même, lorsque l’on veut garder son intégrité et<br />
sauver sa peau dans certaines parties du globe, et<br />
certains milieux, ou métiers.<br />
CLARISSE GUICHARD<br />
La Lesbi<strong>en</strong>ne Invisible a été vu à L’Espace Juli<strong>en</strong>,<br />
Marseille, le 1 er juin
40<br />
ARTS DE LA RUE<br />
CITÉ DES ARTS DE LA RUE | ISTRES | FOLLE HISTOIRE DES ARTS DE LA RUE<br />
Chez Leandre © Carles Trevino<br />
Anne Guiot, directrice de Karwan, et Michel Pezet, vice-presid<strong>en</strong>t délégue à la culture du CG13 dans le Porte-Folie © Gaëlle Cloarec<br />
Éloge de la folie<br />
Encore plus gros, <strong>en</strong>core plus fort... Du bus-expo de<br />
l’édition 2008, La Folle Histoire des Arts de la Rue passe<br />
cette année au format semi-remorque, avec un<br />
nom qui fleure bon la démesure, le Porte-Folie, et pour<br />
adage une citation d’Amin Maalouf : «Le rôle de la<br />
culture [...], c’est de fournir à nos contemporains les<br />
outils intellectuels et moraux qui leur permettront de<br />
survivre, ri<strong>en</strong> de moins.» Cet automne, le camion rouge partira<br />
pour le Maroc, avant de rev<strong>en</strong>ir à Marseille <strong>en</strong> 2013.<br />
Tout comm<strong>en</strong>ce donc par l’arrivée du camion sur les<br />
places, appel festif, mais aussi espace d’exposition.<br />
Le Porte-Folie, s’ouvre comme ces cartes de vœux<br />
magiques d’où sortai<strong>en</strong>t des mondes de papier <strong>en</strong><br />
relief, bi<strong>en</strong> avant leur appellation de pop-up. À l’intérieur,<br />
une histoire de l’art de la rue depuis la fête des<br />
fous, le carnaval, les prises de possession de l’espace<br />
public par les g<strong>en</strong>s, l’art, expression première et dernière<br />
de la liberté. Entre art officiel et subversif, le<br />
Porte-Folie établit une géométrie de l’occupation de<br />
l’espace urbain, de la ligna au polyèdre, prés<strong>en</strong>te des<br />
extraits de spectacles, offre <strong>en</strong> consultation une<br />
bibliothèque pertin<strong>en</strong>te élaborée par HorsLesMurs.<br />
La 3 e édition cette année a égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>té des<br />
spectacles de rue (du 9 au 17 juin) d’une subtile poésie.<br />
Chez Léandre installe un univers où les codes<br />
sont délicieusem<strong>en</strong>t détournés, une porte, une table<br />
bancale, deux chaises, la silhouette d’un miroir, un porte<br />
manteau à la Mary Poppins… Les spectateurs sont<br />
intégrés au spectacle, jou<strong>en</strong>t avec Léandre, le clown<br />
au chapeau bleu. Un mariage passe, Léandre fait la<br />
route… avec toute la t<strong>en</strong>dresse burlesque de ceux qui<br />
s’attach<strong>en</strong>t à donner une âme aux détails de la vie.<br />
Barco De Ar<strong>en</strong>a comm<strong>en</strong>ce sur l’air de la Wally pour<br />
s’achever avec Sole Mio. Le personnage de Claire<br />
Ducreux danse des images d’une int<strong>en</strong>se poésie. Le<br />
pont devi<strong>en</strong>t barque. Gestes sobres, d’une délicate<br />
élégance, sourire lumineux, magique !<br />
Les trois clowns de Démodés, sembl<strong>en</strong>t quant à eux<br />
sortis tout droit d’un film de Fellini, tristes, fragiles,<br />
émouvants, humains. On rit, on sourit. Un humour<br />
nostalgique pour un spectacle d’une belle t<strong>en</strong>ue où le<br />
rire et les jongleries se mêl<strong>en</strong>t alors que les tilleuls<br />
de la place de Puy Sainte Réparade embaum<strong>en</strong>t le<br />
soir. Folle histoire…<br />
MARYVONNE COLOMBANI ET GAËLLE CLOAREC<br />
La Folle Histoire, événem<strong>en</strong>t organisé par le CG13,<br />
a tourné dans 5 villes et villages du départem<strong>en</strong>t<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Une cerise noire (tournage <strong>en</strong> direct !)<br />
Le 23 juin à 22h12 sur le parvis<br />
des ABD Gaston Defferre<br />
Vers une aube nouvelle<br />
C’est Alain Bashung qui a inspiré la<br />
nouvelle création d’Artonik. Ses insatisfactions,<br />
ses désirs serv<strong>en</strong>t de fond<br />
à une randonnée nocturne à la recherche<br />
d’une aube nouvelle. Sur un parking<br />
improbable, no man‘s land de tous les<br />
possibles, un homme arrive au volant<br />
de sa voiture américaine, une Oldsmobile<br />
longue comme on n’<strong>en</strong> fait plus, et<br />
r<strong>en</strong>contre deux femmes. Observation,<br />
t<strong>en</strong>tatives de séduction des unes et de<br />
l’autre, intimidation. Un univers sans<br />
t<strong>en</strong>dresse, parfois viol<strong>en</strong>t, ou qui fait<br />
semblant. Cette fois Caroline Selig a<br />
choisi le parti d’un spectacle sans<br />
paroles, d’une chorégraphie basée sur<br />
l’énergie. À la nuit tombée un grand<br />
espace est éclairé par les phares de<br />
quatre voitures part<strong>en</strong>aires occupées<br />
par leur propriétaire ; un dispositif<br />
permet des projections colorées sur<br />
© Lady Taktak<br />
l’américaine et les trois personnages,<br />
créant de beaux mom<strong>en</strong>ts à l’univers<br />
étrange et psychédélique, <strong>en</strong>tre réalité<br />
et rêve éveillé. Le propos reste plutôt<br />
vague mais on se laisse porter par les<br />
images comme on regarde défiler le<br />
paysage dans un train.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
Les chevaux du plaisir<br />
ont été prés<strong>en</strong>tés<br />
à la Cité des Arts de la rue<br />
le 23 mai et à Istres<br />
le 31 mai
Jamais sans ma valise<br />
Et jamais sans mon manteau tant ces<br />
deux accessoires sont prisés des<br />
compagnies de théâtre de rue invitées<br />
à Chaud Dehors… Au point d’<strong>en</strong> revêtir<br />
les participants de la pérégrination expérim<strong>en</strong>tale<br />
Habitaculum annoncée<br />
comme «un mom<strong>en</strong>t de grâce». Las !<br />
Au-delà du transport collectif <strong>en</strong> navette,<br />
de la découverte du domaine La<br />
Morochita, du mutisme souriant des<br />
comédi<strong>en</strong>s espagnols de Kamchàtka,<br />
de quelques installations s<strong>en</strong>sibles, la<br />
prom<strong>en</strong>ade interactive laisse un goût<br />
étrange. À l’arrivée on est badgés d’un<br />
sinistre numéro d’immatriculation, et<br />
au retour on porte un manteau élimé<br />
sur les épaules et une vieille valise à la<br />
main. Des lambeaux d’exode trott<strong>en</strong>t<br />
dans la tête sans que l’on ress<strong>en</strong>te une<br />
quelconque béatitude. Mais peut-être<br />
n’a-t-on pas su voir le propos de la compagnie<br />
sur l’hospitalité, clin d’œil à<br />
l’accueil chaleureux que lui ont réservé<br />
les aubagnais ? Des manteaux et des<br />
valises <strong>en</strong>core avec les itali<strong>en</strong>s de Zerogrammiqui<br />
ont investi sur le cours Foch<br />
Dehors !<br />
Les Liaisons Dangereuses, En Rang d'oignons cie © Marc Munari<br />
l’espace déserté par un arbre mort :<br />
autour et sur la souche, les trois danseurs<br />
évoqu<strong>en</strong>t l’arbre-voyageur de<br />
leurs corps frémissants. Mêmes vêtem<strong>en</strong>ts<br />
et artifices usés dans Salir<br />
réinterprétés par la troupe Colifor qui<br />
excelle dans l’art du comique de l’inatt<strong>en</strong>du.<br />
En poètes de l’acrobatie et joyeux<br />
L’approche de l’été se marque<br />
par la réappropriation des<br />
lieux extérieurs. Ainsi, la cour<br />
du Château de Trets s’est<br />
délicieusem<strong>en</strong>t animée le 2<br />
juin. Poésie des agrès avec la<br />
compagnie Chamboultout :<br />
une musici<strong>en</strong>ne, Sol<strong>en</strong>ne Risset,<br />
crée un univers sonore<br />
original, usant d’instrum<strong>en</strong>ts<br />
variés, harpe, harmonium, thérémine,<br />
ou plus simplem<strong>en</strong>t<br />
de sa voix ; deux personnages,<br />
monsieur et madame<br />
(Margot Schli<strong>en</strong>itz et Juli<strong>en</strong><br />
Dégremont), s’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, se<br />
retrouv<strong>en</strong>t chez eux. Pour vaincre<br />
la morosité possible d’un<br />
couple vieillissant, ils évoqu<strong>en</strong>t<br />
le passé, petite madeleine des<br />
souv<strong>en</strong>irs, des rires, des émotions,<br />
dans un récit sans<br />
paroles où les corps racont<strong>en</strong>t, esquiss<strong>en</strong>t des gestes de danse, s’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t puis<br />
s’assagiss<strong>en</strong>t. Un humour t<strong>en</strong>dre et complice… Claude Aymon et Éric Dedebant<br />
institu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite un duo atypique unissant danse et toile. Le premier improvise<br />
une chorégraphie, utilisant les spectateurs, leurs accessoires, un chapeau change<br />
de tête, un <strong>en</strong>fant se berce avec t<strong>en</strong>dresse, le second sur un long papier déroulé<br />
à même le sol peint, esquisses du mouvem<strong>en</strong>t, variations rapides comme une<br />
ébauche d’un tableau de Matisse. Sur la feuille se déroule le temps du geste, traces<br />
légères ponctuées d’ombres. Le spectacle achevé se prolonge, les spectateurs<br />
vont regarder le travail du peintre. La danse devi<strong>en</strong>t déjà souv<strong>en</strong>ir sur lequel on se<br />
p<strong>en</strong>che. Puis les six saxophones du Préau des Accoules <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t les auditeurs<br />
dans un répertoire varié, de l’inspiration New Orléans à un zeste de slam jusqu’au<br />
cri des gabians… Avec Marseille la belle <strong>en</strong>dormie… la plage n’est pas loin du Pays<br />
d’Aix !<br />
M.C.<br />
© Service communication - Mairie de Trets<br />
AUBAGNE | TRETS | MARTIGUES ARTS DE LA RUE 41<br />
musici<strong>en</strong>s, ils serv<strong>en</strong>t avec finesse un<br />
spectacle inv<strong>en</strong>tif et cocasse.<br />
En plein air sans manteau ni valise, En<br />
Rang d’oignons compagnie a labouré<br />
le sol du terrain de sport des Passons.<br />
Là, ils ont revisité avec un esprit frondeur<br />
Les Liaisons dangereusesde Laclos,<br />
transformant Merteuil et Valmont <strong>en</strong><br />
vulgaires joueurs de t<strong>en</strong>nis. Quitte à se<br />
faire la cour -et plus si affinités- sur le<br />
court ! La partie de jeu a atteint son<br />
objectif : les acteurs sont hilarants et<br />
justes, malgré quelques débordem<strong>en</strong>ts<br />
de lignes… Mais la palme de l’absurde<br />
et du sans queue ni tête revi<strong>en</strong>t au tal<strong>en</strong>tueux<br />
duo belge Wurre Wurre qui<br />
parvi<strong>en</strong>t à faire oublier la laideur d’une<br />
cour d’école à travers ses personnages<br />
bizarres, ses situations inextricables, et<br />
ses arroseurs arrosés qui arros<strong>en</strong>t le<br />
public ! Du pur délire rafraîchissant.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
Chaud Dehors,<br />
les r<strong>en</strong>dez-vous des arts de la rue<br />
ont <strong>en</strong>vahi Aubagne<br />
du 31 mai au 2 juin.<br />
Le duo Wurre Wurre s’est produit<br />
<strong>en</strong> tournée régionale organisée<br />
par Karwan à Marseille,<br />
Antibes, Salon, Aubagne<br />
du 23 mai au 2 juin<br />
L’eau de Martigues<br />
L’Odyssée de Martigues version 2012 a déroulé sa programmation sur le thème<br />
de l’eau, transformant la place des Aires, quartier de Ferrières, <strong>en</strong> site des Zapéros,<br />
terrain de jeux et d’expérim<strong>en</strong>tations, de r<strong>en</strong>contres et d’échanges scénographié<br />
par la cie Ilotopie : parcours de machines à eau ludiques, Souk des sci<strong>en</strong>ces avec<br />
ateliers de pratique sci<strong>en</strong>tifique pour les <strong>en</strong>fants, tapis de lecture magique… À la<br />
piscine municipale, c’est une expéri<strong>en</strong>ce s<strong>en</strong>sorielle hors du commun qui att<strong>en</strong>dait<br />
les plus curieux : les musiques subaquatiques du compositeur Michel Redolfi,<br />
diffusées dans l’eau, permett<strong>en</strong>t «d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre» par résonnance dans la boite crâni<strong>en</strong>ne,<br />
les sons dev<strong>en</strong>ant une substance dans laquelle chacun flotte, isolé dans ses s<strong>en</strong>sations…<br />
Mais c’est sans conteste le spectacle inaugural, Fous de Bassin de la cie<br />
Ilotopie, qui a rallié le plus grand nombre sur les berges de l’étang de Berre. Magie<br />
visuelle, auditive, prouesse technique qui s’efface derrière la poésie que cré<strong>en</strong>t les<br />
tableaux successifs… Car ces fous-là march<strong>en</strong>t sur l’eau, font du vélo sur l’eau, roul<strong>en</strong>t<br />
sur l’eau, dorm<strong>en</strong>t sur l’eau, s’affranchiss<strong>en</strong>t de la masse liquide pour la transformer<br />
<strong>en</strong> scène de jeu. Et peu importe si le fil de l’histoire se dilue dans les joutes<br />
de feu et les effets d’artifice, chacun se fabrique alors le monde ins<strong>en</strong>sé, éphémère,<br />
dans lequel il se verrait bi<strong>en</strong> vivre. Pourquoi pas celui d’Ilotopie ?<br />
DOMINIQUE MARÇON<br />
L’Odyssée de Martigues<br />
a eu lieu du 23 mai au 5 juin<br />
Fous de bassin, cie Ilotopie © Claude Lorin
42<br />
DANSE<br />
FESTIVAL DE MARSEILLE | LE KLAP<br />
Premiers émois à Marseille<br />
Le Festival de Marseille est un drôle d’événem<strong>en</strong>t !<br />
Tout le milieu culturel marseillais, artistes, politiques,<br />
administrateurs, communicants, journalistes… s’y<br />
presse à chaque spectacle comme à un r<strong>en</strong>dez-vous<br />
att<strong>en</strong>du et exceptionnel. Les att<strong>en</strong>tes expliquant<br />
l’ampleur des déceptions et des ravissem<strong>en</strong>ts<br />
somme toute souv<strong>en</strong>t, les uns comme les autres,<br />
disproportionnés.<br />
Tezuka de Sidi Larbi Cherkaoui est un spectacle<br />
réussi ! Le chorégraphe a <strong>en</strong>fin disposé de moy<strong>en</strong>s<br />
vraim<strong>en</strong>t importants, et a su s’<strong>en</strong> servir intelligemm<strong>en</strong>t<br />
pour construire son propos rêvé : des danseurs<br />
parfois émouvants, toujours excell<strong>en</strong>ts ; des<br />
musici<strong>en</strong>s japonais aux sons et voix qui dépays<strong>en</strong>t,<br />
plong<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t dans le propos ; de belles<br />
animations vidéos qui établiss<strong>en</strong>t un décor dessiné<br />
où les corps jou<strong>en</strong>t comme des <strong>en</strong>fants sur un<br />
manège… sans effet high tech, avec un côté artisanal<br />
délicieux, cinématographique, calligraphique parfois,<br />
qui touche à l’âme anci<strong>en</strong>ne et éternelle du Japon.<br />
Les superpositions récurr<strong>en</strong>tes de danse, musique,<br />
mots et images cach<strong>en</strong>t parfois le simplisme de chacun<br />
des langages, mais le propos même bouleverse :<br />
les mangas historiques d’Osamu Tezuka, son<br />
astroboy postnucléaire hante la mémoire japonaise,<br />
aujourd’hui redev<strong>en</strong>ue tragique, que l’on s<strong>en</strong>t parfois<br />
affleurer dans le verbe de Sidi Larbi Cherkaoui, et<br />
dans les images qui fond<strong>en</strong>t et s’effac<strong>en</strong>t comme<br />
soumises à une chaleur surnaturelle. Une belle œuvre<br />
malgré ses longueurs, dans un Silo décidém<strong>en</strong>t peu<br />
adapté à la danse dès lors qu’on s’éloigne des tout<br />
premiers rangs…<br />
À Vallier le rapport salle/plateau est nettem<strong>en</strong>t<br />
meilleur, et Standards de Pierre Rigal y est apparu<br />
dans toute sa force. Ses huit danseurs ont des corps<br />
pour dire, révoltés et noueux, athlétiques et souples.<br />
Des longueurs là <strong>en</strong>core ? sans doute. Un manque de<br />
clarté du propos ? parfois. Mais des corps de femmes<br />
et d’hommes, de noirs et de blancs, qui dans<strong>en</strong>t<br />
à égalité les mêmes phrases, fustigeant les clichés<br />
sur les corps normés, leur mode et leur commerce,<br />
regardant frontalem<strong>en</strong>t le public <strong>en</strong> refusant de<br />
minauder, d’esthétiser, et dansant comme on combat,<br />
poings serrés, démontant le décor comme on<br />
détruit des chaînes. Bref Pierre Rigal, <strong>en</strong> gagnant<br />
du galon, n’a pas perdu sa force !<br />
Aussi, deux installations très rafraichissantes, à vous<br />
coller pour un mom<strong>en</strong>t un grand sourire : à Vallier<br />
Autog<strong>en</strong>e ouvre <strong>en</strong> rond des parapluies qui dans<strong>en</strong>t<br />
sans G<strong>en</strong>e Kelly, mais sur la musique de Chantons<br />
sous la pluie ; à L’Alcazar Sol<strong>en</strong>oid fait danser des<br />
Tezuka © Agnès Mellon<br />
chaussures, toujours <strong>en</strong> rond, autour de bras<br />
mécaniques. Deux œuvres drôles et légères de Peter<br />
William Hold<strong>en</strong>. Moins léger, Tôt ou tard de<br />
Richard Bacquier, Jean Marc Montera et Emmanuel<br />
Loi repr<strong>en</strong>d et comm<strong>en</strong>te la performance de<br />
trois comédi<strong>en</strong>s <strong>en</strong>fermés qui s’invectiv<strong>en</strong>t. Mémoires,<br />
reflets et cages empilés <strong>en</strong> échos, gloses et<br />
extraits, prés<strong>en</strong>ces et abs<strong>en</strong>ces, l’installation peuplée<br />
de fantômes est à voir à la CCIMP. Jusqu’à la fin du<br />
Festival le 6 juillet (voir p 50).<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Thomas, s’il te plaît...<br />
C’est à une petite fête de famille, à la<br />
fois baptême et anniversaire, que nous<br />
étions conviés par Michel Kelem<strong>en</strong>is<br />
et son équipe <strong>en</strong> ce 28 mai : l’emblématique<br />
Après-midi d’un faune créé par<br />
Vaslav Fomitch Nijinski avait 100<br />
ans et la Maison pour la Danse inaugurait<br />
un grand studio au nom du mythique<br />
danseur-chorégraphe. Occasion rêvée<br />
pour proposer un programme autour<br />
de la transmission et une méditation<br />
stimulante sur le temps qui passe...<br />
L’accueil se fait t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t rétro («I<br />
love you so») au milieu de la «leçon» du<br />
maître à l’élève, Thomas Birzan, jeune<br />
danseur de la Cie Gr<strong>en</strong>ade qui répète<br />
dans la grande salle quelques pass<br />
ages de Faune Fomitch, solo écrit et<br />
interprété par Michel Kelem<strong>en</strong>is <strong>en</strong><br />
1989 ; travail et sévérité pour de rire<br />
«att<strong>en</strong>tion! plus net plus net pas de sala<br />
de frisée !». Puis l’adolesc<strong>en</strong>t interprète<br />
seul et pour de vrai une Variation de la<br />
même chorégraphie avec un <strong>en</strong>gage<br />
m<strong>en</strong>t intellig<strong>en</strong>t, à bonne distance du<br />
modèle, énergique, trapu faune musclé<br />
et malicieux qui tire la musique de De<br />
Thomas Birzan © Agnès Mellon<br />
bussy vers des émois bi<strong>en</strong> terrestres.<br />
Enfin pour brouiller les temporalités et<br />
éclaircir les filiations le film de Charles<br />
Picq, captation d’une représ<strong>en</strong>tation<br />
intégrale du Faune de 1989, offre l’occasion<br />
au Kelem<strong>en</strong>is de 2012 d’abord<br />
de se retrouver face à lui-même, souriant<br />
de son incapacité à r<strong>en</strong>trer dans<br />
son justaucorps de l’époque, et aussi<br />
d’accompagner p<strong>en</strong>dant quelques<br />
minutes, <strong>en</strong> léger décalé, son image<br />
dansante : gestes plus amples et plus<br />
arrondis, mains et pouces moins incisifs,<br />
sobriété des affects, et cette fluidité<br />
qui reste la marque de fabrique du<br />
danseur ; lorsque le faune assis jambes<br />
croisées se pince les pouces des pieds<br />
pour se hisser <strong>en</strong> position debout, la<br />
jeunesse éternelle a le dernier mot.<br />
Expéri<strong>en</strong>ce émouvante, n‘est-ce pas<br />
Thomas ?<br />
MARIE JO DHO<br />
Faune Fomitch / Variation a été donné<br />
au KLAP Maison pour la Danse le<br />
28 mai
En pleine face<br />
Lorsque vous allez voir Maguy Marin<br />
et/ou D<strong>en</strong>is Mariotte, vous vous att<strong>en</strong>dez<br />
à recevoir un de ces chocs salutaires<br />
qui vous sort<strong>en</strong>t des ornières et vous<br />
laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trevoir d’autres voies. Ri<strong>en</strong><br />
de fabriqué ou de factice là-dedans :<br />
ils font partie de ces artistes que le monde<br />
révolte, qui ne se soumett<strong>en</strong>t pas à<br />
ses petites aliénations, et qui croi<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>core qu’ils peuv<strong>en</strong>t nous le dire,<br />
nous le montrer, <strong>en</strong> décalant les règles<br />
du spectacle. On voit nombre de succédanés<br />
de ces expéri<strong>en</strong>ces-là, d’artistes<br />
qui cherch<strong>en</strong>t à retrouver cette force<br />
<strong>en</strong> imitant leurs postures, sans trop<br />
savoir ce qu’ils dénonc<strong>en</strong>t. Là ça vous<br />
parle tout de suite…<br />
Que dis<strong>en</strong>t-ils dans Ça quand même ?<br />
Qu’ils sont devant nous sans trop savoir<br />
quoi y faire, mais que cette prés<strong>en</strong>ce<br />
seule nous ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble, eux et nous,<br />
artistes et publics, humains de tous<br />
ordres. Le message est simple, mais<br />
subtil à faire ress<strong>en</strong>tir. Il faut faire<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre l’épuisem<strong>en</strong>t d’une certaine<br />
relation spectaculaire, du non-spectacle<br />
aussi, car il faut continuer à créer,<br />
à multiplier sans fard et sans costume,<br />
si l’on ne veut pas r<strong>en</strong>trer dans le rang.<br />
Il faut dire aussi, discrètem<strong>en</strong>t mais<br />
assez fort pourtant, au bon mom<strong>en</strong>t,<br />
l’amour que l’on porte au public, le besoin<br />
d’être compris et vu, véritablem<strong>en</strong>t vu,<br />
par quelques-uns au moins. Le rêve<br />
toujours vivant de changer quelque<br />
chose à la vie, à nos regards.<br />
Ça quand meme © Laur<strong>en</strong>ce Daniere<br />
Comm<strong>en</strong>t font-ils cela tous les deux ?<br />
Peu importe. On retrouve dans Ça quand<br />
même les apparitions/disparitions<br />
chères à Maguy Marin, la subtilité et<br />
l’équilibre sonore du travail de Mariotte<br />
: le texte et la musique sont les flots<br />
continus, à deux voix synchrones,<br />
MOD | BNM DANSE 43<br />
frottem<strong>en</strong>ts sans pulsation, qui surgiss<strong>en</strong>t<br />
comme de l’intérieur de ces deux<br />
êtres qui nous regard<strong>en</strong>t <strong>en</strong> face, montr<strong>en</strong>t<br />
leurs efforts exécutés pour nous<br />
sans raison et sans y croire, sinon pour<br />
être là, vivants. Leurs corps sont sans<br />
apprêts, nus sans provocation, poilus<br />
sous les aisselles, sans fard, sans<br />
humiliation non plus, vivants. Le texte<br />
dit à deux voix est beau comme du<br />
Beckett romanesque. Celui de Soubresauts,<br />
qui dit l’homme qui meurt ; et<br />
qui pourtant au mom<strong>en</strong>t où il meurt est<br />
<strong>en</strong>core vivant. C’est à ce paradoxe-là<br />
que Marin et Mariotte touch<strong>en</strong>t, comme<br />
<strong>en</strong> un duo de clowns métaphysiques.<br />
Car que fait-on lorsque l’art de la représ<strong>en</strong>tation<br />
est mort, mais qu’il reste<br />
toujours aussi nécessaire ?<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Ça quand même a été donné<br />
les 13 et 14 juin à La Friche<br />
dans le cadre de la programmation<br />
de Marseille Objectif Danse<br />
Opéra des corps<br />
Le Ballet National de Marseille a créé à Saint-<br />
Eti<strong>en</strong>ne un véritable opéra : conçu comme un art<br />
total, l’opéra n’est pas de la musique ou de l’art lyrique<br />
mais, dans son ess<strong>en</strong>ce même il est «l’œuvre»,<br />
tous les arts à la fois. En mettant <strong>en</strong> scène Orphée et<br />
Eurydice de Glück, Frédéric Flamand a su retrouver<br />
cet esprit baroque des origines non <strong>en</strong> cherchant<br />
son auth<strong>en</strong>ticité, mais <strong>en</strong> rejoignant son esprit. Le<br />
résultat est magistral, peut-être la plus belle œuvre de<br />
Flamand à ce jour.<br />
Il faut dire que l’intrigue tombe à pic : le chorégraphe<br />
est familier des métamorphoses, des traversées et<br />
des mythes, de la figure de l’artiste aussi, et de la transc<strong>en</strong>dance<br />
; l’histoire de ce musici<strong>en</strong> qui va chercher<br />
sa femme aux <strong>en</strong>fers semble faite pour lui… d’autant<br />
que l’œuvre de Glück, revisitée par Berlioz, laisse beaucoup<br />
de place à une narration <strong>en</strong>tre les airs. Ceux-ci<br />
dis<strong>en</strong>t l’amour, le bi<strong>en</strong>-être ou la douleur, mais ils sont<br />
<strong>en</strong>core statiques, et l’action progresse avec d’autres<br />
moy<strong>en</strong>s : la danse y a toute sa place ! Elle occupe donc<br />
le plateau, et le chœur est placé dans la fosse avec<br />
les musici<strong>en</strong>s ; les trois voix solistes sont doublées,<br />
presque systématiquem<strong>en</strong>t, par des danseurs, tandis<br />
que le corps de ballet incarne les foules du cimetière,<br />
de l’achéron, des dieux et des hommes. Cela donne<br />
des tableaux d’une grande beauté, portés par l’orchestre<br />
et les voix comme v<strong>en</strong>us des <strong>en</strong>fers, mais<br />
aussi par la très belle création plastique de Hans Op<br />
de Beeck, qui fabrique littéralem<strong>en</strong>t des décors de<br />
sucre, d’eau et de miniatures de ses mains gigantesques,<br />
projetées <strong>en</strong> fond de scène, donnant l’impression<br />
de manipuler doucem<strong>en</strong>t ce petit monde… Devant<br />
l’écran les corps s’agit<strong>en</strong>t, faisant masse ou douleur,<br />
© Pino Pipitone<br />
déplaçant les élém<strong>en</strong>ts de décor chaque fois<br />
qu’Orphée change de monde, jouant des transpar<strong>en</strong>ces,<br />
des reflets et des doubles. La danse pourtant<br />
sait ne pas être <strong>en</strong>vahissante, s’éteindre p<strong>en</strong>dant les<br />
vocalises, le célèbre «J’ai perdu mon Eurydice», et ne<br />
pas toujours représ<strong>en</strong>ter les hésitations et émotions.<br />
Construire même des contrepoints, à la fin heureuse<br />
chantée par les voix, à la félicité d’Eurydice aux <strong>en</strong>fers…<br />
Le plateau vocal est magnifique, Varduhi Abrahamian<br />
et Ingrid Perruche font éclater leur tal<strong>en</strong>t,<br />
leurs émotions, sout<strong>en</strong>ues par un chœur excell<strong>en</strong>t,<br />
et par un orchestre… sans doute plus habitué à suivre<br />
les voix que la danse, et ne mesurant pas ce que la<br />
moindre accélération impose aux corps !<br />
Les trois représ<strong>en</strong>tations ont reçu à l’Opéra de Saint-<br />
Eti<strong>en</strong>ne un accueil triomphal, avant de partir à<br />
Versailles les 24 et 25 juin. Ils seront à l’Opéra de<br />
Marseille <strong>en</strong> mai 2013, mais d’ici là Place Bargemon<br />
le 29 juin avec Métamorphoses.<br />
AGNÈS FRESCHEL
44<br />
MUSIQUE<br />
E.C.O. logique !<br />
Au sortir du premier concert à Marseille<br />
de l’European Contemporary<br />
Orchestra (E.C.O.), on se dit, sans conteste,<br />
qu’un tel <strong>en</strong>semble instrum<strong>en</strong>tal<br />
manquait à la création musicale contemporaine<br />
! L’idée est judicieuse :<br />
faire appel à trois <strong>en</strong>sembles instrum<strong>en</strong>taux<br />
europé<strong>en</strong>s, rompus à ce<br />
répertoire, pour unir les tal<strong>en</strong>ts et fonder<br />
une formation symphonique adaptée<br />
au besoin des compositeurs d’aujourd’hui.<br />
Car l’orchestre n’a pas évolué<br />
depuis le XIX e siècle, ne conti<strong>en</strong>t pas<br />
d’instrum<strong>en</strong>ts amplifiés, n’est pas rompu<br />
aux techniques de jeu contemporaines.<br />
Il fallait un E.C.O. ! De fait cet<br />
orchestre d’un nouveau g<strong>en</strong>re rassemble<br />
33 musici<strong>en</strong>s issus de Télémaque<br />
(France), Orkest de Ereprijs (Pays-Bas)<br />
et Musiques Nouvelles (Belgique),<br />
<strong>en</strong> un grand projet europé<strong>en</strong> labellisé<br />
par deux Capitales de la Culture :<br />
MP2013 et Mons 2015.<br />
18h30 tapantes, le 1 er juin ! Alors<br />
qu’on parvi<strong>en</strong>t sur le plateau du Cours<br />
Juli<strong>en</strong>, on se presse déjà autour des<br />
CONTEMPORAINE<br />
Sax & flash’<br />
Le 15 juin au Ballet National de<br />
Marseille, il a fallu réaliser une balance<br />
sonore pointue pour faire cohabiter<br />
trois dispositifs de percussions, les<br />
claviers (synthé, piano, accordéon),<br />
© Agnès Mellon<br />
guitare et basse électriques, mêler les<br />
textures sonores des cordes et v<strong>en</strong>ts<br />
de l’orchestre classique à celle du DJ<br />
Philippe Petit… pour une somptueuse<br />
réussite acoustique ! Leur Symphonie<br />
saxophonistes et des danseurs réunis<br />
pour la Flashmob’ilette, Echos du<br />
cours conçue par l’<strong>en</strong>semble Télémaque<br />
autour du projet E.C.O. (European<br />
Contemporary Orchestra). C’est Joël<br />
Versavaud, professeur de saxophone<br />
au Conservatoire de Marseille, qui ti<strong>en</strong>t<br />
la baguette. Jeunes, bambins et amateurs<br />
ont leur instrum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bandoulière.<br />
Au programme, une partition écrite<br />
par un certain Gandolfi de Belsunce<br />
(alias le compositeur Pierre-Adri<strong>en</strong><br />
Charpy, égalem<strong>en</strong>t prof au susdit<br />
conservatoire). Pas facile cette musique<br />
syncopée <strong>en</strong> pulsations irrégulières,<br />
à quatre parties différ<strong>en</strong>tes ! On estime<br />
à sa juste valeur la mise <strong>en</strong> place,<br />
la qualité du travail réalisé, l’investissem<strong>en</strong>t<br />
de toute cette société, cool<br />
mais très pro ! Ça sonne comme un<br />
tango mécanique, rythmé de percussions,<br />
et dont les sonneries rappell<strong>en</strong>t<br />
la locomotive d’Honegger (Pacific<br />
© Agnès Mellon<br />
métissée bâtie à partir de quatre pièces<br />
du Maltais Karl Fiorini, du<br />
Roumain Alin Gherman, de la<br />
Polonaise Kasia Glowicka et du<br />
Français Pierre-Adri<strong>en</strong> Charpy, a mis<br />
<strong>en</strong> exergue des esthétiques diverses,<br />
généré de superbes effets sonores,<br />
des instants puissants ou de subtiles<br />
susp<strong>en</strong>sions pointillistes. Sous la<br />
direction alternée, sûre et expressive,<br />
de Jean-Paul Dessy et Raoul Lay,<br />
l’E.C.O. a redoublé d’élans mécaniques<br />
furieux, accumulations <strong>en</strong> cresc<strong>en</strong>dos,<br />
scansions, impulsions, rebonds<br />
et résonances, chocs de matières<br />
acoustiques. Ça sonne, ça crisse et ça<br />
crie, explose et crachote, souffle et<br />
halète, jusqu’aux frontières du sil<strong>en</strong>ce…<br />
C’est superbe, cet instrum<strong>en</strong>t<br />
nouveau !<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
231) lancée à pleine vapeur sur les<br />
terres symphoniques.<br />
Dans le dos du chef, on danse : public<br />
volontaire, de tous âges, ayant appris<br />
la chorégraphie d’Emma Gustafsson<br />
inspirée de mouvem<strong>en</strong>ts stéréotypés<br />
d’un maestro. Une fleur à la main, de<br />
noir vêtus, les danseurs r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t une<br />
image kaléidoscopique de ses gestes,<br />
au fil d’une musique qu’on trouve trop<br />
courte : pas le temps d’<strong>en</strong>trer dans la<br />
danse ! Du coup, on repr<strong>en</strong>d : trois fois.<br />
Et la troisième file à folle allure…<br />
Wouaouh !! Un peu essoufflé, cont<strong>en</strong>t<br />
de la performance, on remballe, tandis<br />
que le Cours Ju retrouve son<br />
manège quotidi<strong>en</strong>.<br />
J.F.<br />
C<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire Françaix<br />
Jean-Françaix (1912-1997) est un héritier d’une tradition<br />
de musique française mariant la clarté,<br />
l’équilibre, la légèreté, à une élégance fuyant la<br />
facilité, une profondeur dépouillée de pathos, un<br />
sourire ret<strong>en</strong>u, à un langage tonal redessiné. Sa génération<br />
a subi de plein fouet la mise au banc des<br />
«classiques» par l’avant-garde des années 50.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, à la différ<strong>en</strong>ce de ses contemporains,<br />
l’œuvre de Jean-Françaix est <strong>en</strong>core assez fréquemm<strong>en</strong>t<br />
jouée dans le monde (proportionnellem<strong>en</strong>t<br />
peu <strong>en</strong> France !). Les manifestations accompagnant<br />
la commémoration du c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de sa naissance<br />
serviront-elles, dans l’hexagone <strong>en</strong> particulier, de<br />
révélateur à son génie rejeté ? Ce musici<strong>en</strong>, au<br />
sujet duquel Nadia Boulanger prét<strong>en</strong>dait qu’à<br />
seulem<strong>en</strong>t douze ans elle n’avait ri<strong>en</strong> à appr<strong>en</strong>dre<br />
<strong>en</strong> matière d’harmonie, était bourré de tal<strong>en</strong>t. Le<br />
concert donné par l’Ensemble Pythéas, le 20 mai<br />
à Notre-Dame du Mont, <strong>en</strong> est la démonstration.<br />
Dans des transcriptions de Sonates de Scarlatti ou<br />
d’Impromptus de Schubert, pour flûte (Charlotte<br />
Campana), violon (Yann Le Roux-Sédes), alto<br />
(Pascale Guérin), violoncelle (Guillaume Rabier)<br />
et harpe (Nora Lamoureux), Jean Françaix fait oublier<br />
les claviers d’origine : il les relit, mais «avec<br />
le cœur» comme l’a précisé le musicologue Lionel<br />
Pons ayant, avec une belle érudition, prés<strong>en</strong>té l’affiche.<br />
Les instrum<strong>en</strong>tistes, à la faveur d’une fine<br />
conniv<strong>en</strong>ce et d’un goût assuré, ont placé <strong>en</strong> exergue,<br />
dans son Trio à cordes et un Quintette composés<br />
Ensemble Pytheas © X-D.R.<br />
dans les années 30, les dons d’un musici<strong>en</strong> sachant<br />
tout à la fois fondre une mélodie savamm<strong>en</strong>t tracée<br />
à une harmonie délicate et un équilibre subtil des<br />
voix. J.F.
Un EOC AOC<br />
Programme alléchant que celui proposé<br />
par le GMEM <strong>en</strong> clôture du festival<br />
les musiques. L’Ensemble Orchestral<br />
Contemporain, dirigé d’une main sûre<br />
par Daniel Kawka, su tirer le meilleur<br />
de ses musici<strong>en</strong>s dans des œuvres de<br />
Philippe Leroux, H<strong>en</strong>ry Fourès et<br />
Youri Kasparov. À la noirceur de l’œuvre<br />
du compositeur russe, L’ange des<br />
catastrophes, regard noir sur les conséqu<strong>en</strong>ces<br />
de la révolution russe,<br />
œuvre organique de chair et de sang<br />
sur des textes superbem<strong>en</strong>t chantés<br />
par Vinc<strong>en</strong>t Le Texier, fit écho la musique<br />
de Leroux AAA transposition d’une<br />
composition issue de sons électroniques,<br />
pétrie dans la musique répétitive<br />
américaine, aux sonorités cristallines<br />
qui ne sont pas sans rappeler Morton<br />
Feldman. Puis, la création de la soirée,<br />
Une Odyssée… CAPITALE !<br />
de l’œuvre, ses partis pris musicaux, comm<strong>en</strong>te le<br />
texte d’Alberto Manguel. Oratorio contemporain<br />
évoquant le retour d’Ulysse dans sa patrie Ithaque:<br />
«On vous racontera l’histoire d’un homme que les dieux<br />
empêcheront d’arriver chez lui ; le début de cette<br />
histoire est la guerre, la fin aussi...» Musicalem<strong>en</strong>t,<br />
l’œuvre est basée sur de petites sections très expressives<br />
comme des Leitmotive (départ, impati<strong>en</strong>ce,<br />
angoisse, possession, mort..). Clusters aigus/graves,<br />
cascades <strong>en</strong> arpèges à l’orgue, battem<strong>en</strong>ts des percussions.<br />
L’apparition d’Ulysse, Télémaque, Pénélope,<br />
Tirésias, Cyclope… permet une écriture vocale variée<br />
(solistes, <strong>en</strong>sembles), des jeux polyphoniques aux<br />
difficultés techniques extrêmes que les chanteurs<br />
© X-D.R.<br />
Il faut d’abord que je le danse… de<br />
Fourès avec le violoniste Bohuslav<br />
Matousek, dédicataire de l’œuvre,<br />
MUSIQUE<br />
pièce singulière mêlant l’accordéon<br />
et les autres instrum<strong>en</strong>ts de l’<strong>en</strong>semble<br />
dans une musique continue,<br />
tapissée d’élém<strong>en</strong>ts éparpillés dans<br />
l’espace où le violoniste se meut tel<br />
un danseur. Et, dans le bruissem<strong>en</strong>t<br />
d’un bâton de pluie et le feulem<strong>en</strong>t<br />
d’une contrebasse, les notes laissèr<strong>en</strong>t<br />
place au sil<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant la<br />
prochaine édition !<br />
CHRISTOPHE FLOQUET<br />
Concert donné à la Cartonnerie<br />
à Marseille le 19 mai<br />
45<br />
maîtris<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> : souffle à peine audible, cris amples,<br />
bruitages, roulem<strong>en</strong>ts des lèvres, clusters vocaux,<br />
glissandi pour des évocations aquatiques. Latin,<br />
allemand, français, itali<strong>en</strong>, espagnol, anglais altern<strong>en</strong>t.<br />
Le tableau de la possession est impressionnant, la<br />
direction d’Hayrabedian scrupuleuse, minimale : ses<br />
deux mains comme un balancier imperturbable, de<br />
simples regards pour les attaques… Bon v<strong>en</strong>t à<br />
cette Odyssée !<br />
YVES BERGÉ<br />
L’Odyssée de Strasnoy a été chantée par Musicatreize<br />
le 25 mai aux ABD Gaston Defferre<br />
© Yves Bergé<br />
Les Archives départem<strong>en</strong>tales invitai<strong>en</strong>t à écouter<br />
la lecture d’une œuvre importante, dont la création<br />
est prévue dans le cadre de MP2013 : Odyssée d’Oscar<br />
Strasnoy, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du compositeur. Aux 12<br />
chanteurs de Musicatreize, deux percussionnistes,<br />
un clavier, dirigés par Roland Hayrabédian se mêleront<br />
250 choristes ! Pour compléter ce programme,<br />
3 pièces du compositeur transylvani<strong>en</strong> Peter Eötvös,<br />
Drei Madrigalkomödie autour de l’amour : Insetti<br />
Galanti, (texte de Gesualdo), Hochzeitsmadrigal, Moro<br />
lasso (Gesualdo). Toute la théâtralité de Musicatreize<br />
pour un festival de sons, d’attaques-résonances, de<br />
modes de jeux, d’attitudes burlesques, la puissance<br />
vocale aboutissant subitem<strong>en</strong>t sur des sons filés,<br />
sur le souffle (mo-ro-la-sso) évoquant notre modernité<br />
parfois pathétique : on tousse, on râle, on se<br />
racle la gorge, au théâtre musical… comme <strong>en</strong> une<br />
mort annoncée. L’Odyssée est prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> concertlecture,<br />
work in progress. Strasnoy raconte la g<strong>en</strong>èse<br />
L’esprit des voix<br />
Fidèle à sa philosophie d’explorer un champ musical<br />
large, ouvert sur le monde, Roland Hayrabédian, à<br />
la tête de Musicatreize, a su concocter un programme<br />
intellig<strong>en</strong>t faisant alterner création, découverte<br />
de jeunes compositeurs et hommage aux maîtres<br />
Scelsi et Nono. L’inédite berceuse d’un Ohana de<br />
jeunesse, pleine de nostalgie, pénétrée du langage<br />
harmonique de Poul<strong>en</strong>c, contrasta avec les pièces<br />
des deux itali<strong>en</strong>s, ancrées dans l’esthétique des<br />
années soixante. Les Tre Canti Sacri et Sarà dolce tacere<br />
invitèr<strong>en</strong>t les auditeurs à un voyage au c<strong>en</strong>tre<br />
de la matière où les bruits exogènes tels que les<br />
craquem<strong>en</strong>ts de chaises, tintem<strong>en</strong>ts de cloche,<br />
vinr<strong>en</strong>t s’unir aux voix des chanteurs pour <strong>en</strong>vahir<br />
le cloître de Saint Victor. Pas très loin de cet univers<br />
interlope, dans un temps ductile, Lolèin, du compositeur<br />
lyonnais Goutt<strong>en</strong>oire, est une pièce d’une<br />
sombre clarté où les mots dépouillés de leur signifié<br />
vibr<strong>en</strong>t dans l’att<strong>en</strong>te d’un futur qui ne vi<strong>en</strong>t<br />
pas. Et, résonna la musique charnelle, superbem<strong>en</strong>t<br />
construite, de Zad Moultaka : Maadann. Une pièce<br />
minérale, erratique et hiératique, lumineuse et<br />
inspirée, à la palette de timbres variés. Avec cette<br />
œuvre, alchimie du temps et de la matière, ce<br />
compositeur libanais confirme qu’il est un des plus<br />
doué de sa génération.<br />
CHRISTOPHE FLOQUET<br />
Ce concert a eu lieu le 15 mai<br />
à l’Abbaye Saint Victor
46<br />
MUSIQUE<br />
Lumière Noire<br />
LYRIQUE | CHAMBRE<br />
Alain Aubin et JP.Serra © Maxminniti<br />
1778 : Paris, le Siècle des Lumières,<br />
l’esprit critique, la tolérance, préval<strong>en</strong>t<br />
sur les dogmes religieux. Mozart<br />
est avec sa mère, pour un long voyage<br />
chez ces français qu’il déteste. Une<br />
table, côté cour pour les correspondances<br />
de Wolfgang avec son père<br />
Léopold. Côté jardin, la table des correspondances<br />
de Joseph Bologne de<br />
Saint George à son père. Destins croisés<br />
: le divin Mozart et le mulâtre, fils<br />
d’esclave sénégalaise et d’aristocrate<br />
français. Alain Aubin nous conte voyages<br />
et r<strong>en</strong>contres. Joseph est le Maître<br />
de Musique de Marie-Antoinette, violoniste<br />
virtuose, escrimeur réputé,<br />
d’une grande beauté : il brigue le poste<br />
de surint<strong>en</strong>dant de la musique.<br />
Deux cantatrices ne veul<strong>en</strong>t pas chanter<br />
devant un nègre. Une viol<strong>en</strong>te polémique<br />
raciste se développe. «Mon<br />
cher père, tous les espoirs de mariage<br />
se sont évanouis. Aucune femme de la<br />
noblesse ne semble accepter d’épouser<br />
l’<strong>en</strong>fant d’une esclave !» Des romances<br />
<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t ces lectures, dont la sublime<br />
Dors mon <strong>en</strong>fant : graves veloutés<br />
d’Alain Aubin et des aigus pianissimi<br />
susp<strong>en</strong>dus, d’une étrange beauté.<br />
Mozart est furieux : «Mon cher père :<br />
vous ne pouvez imaginer comm<strong>en</strong>t ces<br />
ânes de français ont bâclé ma symphonie<br />
!» Warnung chanté <strong>en</strong> voix de<br />
baryton, voix naturelle d’Alain Aubin,<br />
résonne, tandis que Jean-Paul Serra<br />
(Baroque Graffiti) distille avec intellig<strong>en</strong>ce<br />
les belles sonorités d’un pianoforte<br />
très élégant. Quatre sonates de Haydn<br />
jalonn<strong>en</strong>t ces mom<strong>en</strong>ts : magnifique<br />
Adagio de la Sonate <strong>en</strong> si mineur,<br />
superbem<strong>en</strong>t interprétée. «Mon très<br />
cher père : ma mère s’est <strong>en</strong>dormie<br />
saintem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Dieu…» Ab<strong>en</strong>dempfindung,<br />
(c’est le soir, le soleil a disparu…)<br />
si proche de Schubert, est un mom<strong>en</strong>t<br />
magique dans ce récital touchant. Qui<br />
malgré son érudition n’est pas un<br />
spectacle pour érudits, où un narrateur<br />
pompeux serait doublé d’un chanteur<br />
précieux, mais un mom<strong>en</strong>t à la fois<br />
t<strong>en</strong>dre et pesant, d’un éclectisme vocal<br />
assumé : voix de poitrine, de tête,<br />
changem<strong>en</strong>ts d’octaves subits (le merveilleux<br />
: Amant discret), piani aéri<strong>en</strong>s,<br />
graves charnus… Alain Aubin poursuit<br />
sa quête du s<strong>en</strong>s plutôt que du<br />
style : Joseph rejoint le mouvem<strong>en</strong>t<br />
des Lumières puis crée un mouvem<strong>en</strong>t<br />
de noirs et métis pour déf<strong>en</strong>dre<br />
la patrie <strong>en</strong> danger. Alain Aubin lit :<br />
«4000 noirs évadés des camps de<br />
conc<strong>en</strong>tration nazis, ont rejoint la<br />
Résistance.» Un Mozart révolté, et ce<br />
Nègre des Lumières nous rappell<strong>en</strong>t<br />
que la musique peut s’<strong>en</strong>gager puissamm<strong>en</strong>t<br />
dans les combats de son<br />
temps.<br />
YVES BERGÉ<br />
Mozart et le Don Juan noir<br />
a été créé au Théâtre Gyptis<br />
du 22 au 24 mai<br />
Fin de partie<br />
Avec les derniers accords cuivrés<br />
de la 1 ere symphonie de Chostakovitch<br />
et dans le souv<strong>en</strong>ir<br />
<strong>en</strong>core proche de son somptueux<br />
mouvem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>t, Hugh Wolff à<br />
la tête du brillant Orchestre<br />
National de Lyon mit un terme<br />
à la saison du GTP. Entamé avec<br />
ivresse avec les pages éthérées<br />
des Valses nobles et s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tales<br />
où Ravel inv<strong>en</strong>ta des<br />
timbres démiurgiques, la scène<br />
du grand théâtre aixois accueillit<br />
dans le bruissem<strong>en</strong>t d’une<br />
harpe ravéli<strong>en</strong>ne Gautier Capuçon,<br />
pour une interprétation de<br />
premier choix du concerto n° 1<br />
pour violoncelle de Saint-Saëns.<br />
Sur un superbe instrum<strong>en</strong>t de<br />
1701, le violoncelliste, fort<br />
d’une technique et d’une musicalité<br />
exceptionnelles transfigura<br />
l’œuvre et métamorphosa les<br />
mélodies décolorées <strong>en</strong> passages<br />
divins. Porté par une salve<br />
d’applaudissem<strong>en</strong>ts le concertiste<br />
distilla de la pointe de son<br />
archet le superbe chant du<br />
Cygne : magique ! En contrepoint<br />
à ce tube, le public put<br />
découvrir l’orchestration fournie<br />
et généreuse d’un jeune<br />
compositeur anglais d’une quarantaine<br />
d’années : Thomas<br />
Adès. Sa suite d’orchestre de<br />
Au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t était la page :<br />
blanche ! Si, au générique, le carnet<br />
intime de Thymiane (Louise<br />
Brooks), novice pure et insouciante,<br />
att<strong>en</strong>d d’être rempli,<br />
dans la salle obscure de l’Alcazar,<br />
le 1 er juin, la partition est<br />
vierge : pareillem<strong>en</strong>t ! Pour l’écrire,<br />
au piano, Karol Beffa se laisse<br />
porter par le flux des émotions<br />
générées par les images muettes<br />
du film Journal d’une jeune<br />
fille perdue (1929).<br />
Pabst était un imm<strong>en</strong>se cinéaste<br />
: le rythme du montage, les<br />
plans <strong>en</strong> clairs-obscurs inspir<strong>en</strong>t<br />
le musici<strong>en</strong>. Aux croisem<strong>en</strong>ts des<br />
regards mélodramatiques, les<br />
doigts répond<strong>en</strong>t par une romance<br />
t<strong>en</strong>dre, tonale, des modulations<br />
pastel, doucem<strong>en</strong>t plaintives.<br />
Mais dès la chute initiale, à l’instant<br />
où l’héroïne pr<strong>en</strong>d consci<strong>en</strong>ce<br />
du Mal, la facture sonore s’assombrit.<br />
Peu de figuralisme<br />
cep<strong>en</strong>dant ; pas plus de leitmotiv<br />
! Le rythme cad<strong>en</strong>cé des<br />
Gautier Capucon © X-D.R.<br />
Powder her face, œuvre hybride,<br />
nourrie par toute la musique du<br />
premier quart du vingtième siècle,<br />
mâtinée d’humour et d’ironie, fit<br />
souffler sur le théâtre un v<strong>en</strong>t de<br />
jeunesse rafraîchissant. À<br />
r<strong>en</strong>ouveler !<br />
CHRISTOPHE FLOQUET<br />
Concert donné le 25 mai<br />
au GTP<br />
Un muet si parlant !<br />
cuillères à soupe à la cantine de<br />
l’ins-titut où est internée la<br />
fille-mère, la mécanique des<br />
corps essoufflés à la gymnastique,<br />
la révolte des filles du<br />
dortoir sont traités <strong>en</strong> cresc<strong>en</strong>do,<br />
accélérations martelées au<br />
tempo d’un montage expressionniste.<br />
Le piano sourit aux<br />
scènes burlesques, gémit à la<br />
mort du nourrisson, swingue<br />
finem<strong>en</strong>t dans le cabaret-bordel<br />
ou Thymiane atterrit… et<br />
découvre le plaisir !<br />
On compr<strong>en</strong>d pourquoi, du fait<br />
de son aspect sulfureux, bouleversant<br />
les conv<strong>en</strong>tions, le<br />
chef-d’œuvre de Pabst a été<br />
c<strong>en</strong>suré, mis à l’index. Pour cette<br />
avant-première <strong>en</strong> forme de<br />
ciné-concert r<strong>en</strong>ouvelé, le Festival<br />
Musiques Interdites lui a<br />
r<strong>en</strong>du hommage de la plus belle<br />
manière.<br />
JACQUES FRESCHEL
Merveilleuse Tosca…<br />
Le 27 mai, on att<strong>en</strong>dait la prise de<br />
rôle de Béatrice Uria-Monzon dans<br />
Tosca. Connue de la scène avignonnaise<br />
pour avoir interprété une auth<strong>en</strong>tique<br />
Carm<strong>en</strong> <strong>en</strong> 2011, la (mezzo ?) soprano<br />
débutait ce dimanche dans le personnage<br />
de Floria : après un 1 er air non<br />
décisif (timbre de mezzo trop marqué),<br />
la diva se fondit dans le rôle<br />
avec tant de tal<strong>en</strong>t que le public la<br />
rappela à chacun des airs clés et lui<br />
fit une véritable ovation pour «Je<br />
vécus d’art et d’amour» !<br />
Le succès du spectacle n’aurait pu être<br />
complet sans les voix extraordinaires<br />
de Riccardo Massi (Mario) et S<strong>en</strong>g<br />
Hyoun Ko, époustouflant Scarpia, de<br />
retour <strong>en</strong> Avignon dans ce rôle, déjà<br />
interprété il y a cinq ans. Sur la scène,<br />
un imm<strong>en</strong>se portait : la Madone, parfois<br />
vue directem<strong>en</strong>t ou masquée<br />
derrière un voile. Cette figure omniprés<strong>en</strong>te<br />
et omnipot<strong>en</strong>te se métamorphose<br />
© Cedric Delestrade - AC-Studio<br />
<strong>en</strong> ange à la dernière scène, lorsque<br />
Tosca, réalisant la mort de son amant,<br />
se jette dans le vide. Ici l’ange ou la<br />
femme sont guidés par l’amour. Nadine<br />
Duffaut a réussi, dans sa mise <strong>en</strong><br />
scène, à faire de la femme amoureuse<br />
une véritable héroïne. Dommage qu’un<br />
second <strong>en</strong>tracte, avant le dernier<br />
acte, ait coupé l’action à l’un des<br />
Musique au sommet<br />
Convoqués à l’occasion d’un concert<br />
«anniversaire», les membres du Quatuor<br />
Debussy ont r<strong>en</strong>du un vibrant<br />
hommage au compositeur du même<br />
nom dans la Collégiale Saint-Pierre<br />
sur les hauteurs de Six-Fours pour<br />
inaugurer la programmation estivale<br />
du Festival de Musique de Toulon<br />
(voir p30). Doués d’une parfaite maîtrise<br />
de leurs instrum<strong>en</strong>ts, les musici<strong>en</strong>s<br />
ont excellé dans un répertoire constitué<br />
majoritairem<strong>en</strong>t d’œuvres du dit<br />
Mozart féerique<br />
Sous des dehors naïfs, La Flûte <strong>en</strong>chantée<br />
de Mozart est l’un des opéras<br />
les plus riches de l’histoire de la musique.<br />
Embrasser son impénétrable<br />
unicité demeure une gageure. Depuis<br />
2007, la mise <strong>en</strong> scène de Jean-Paul<br />
Scarpitta a ses déf<strong>en</strong>seurs et détracteurs.<br />
Elle fait le choix de l’onirisme<br />
et a pour mérite principal d’<strong>en</strong> mettre<br />
plein les yeux. Sa féerie aéri<strong>en</strong>ne, ses<br />
jeux de lumières, transpar<strong>en</strong>ces, ses<br />
animaux-marionnettes à l’esthétique<br />
sophistiquée font briller les mirettes<br />
à la sortie du spectacle. La légèreté prime<br />
et le livret cond<strong>en</strong>sé r<strong>en</strong>d l’ouvrage<br />
très accessible.<br />
Dans la fosse, <strong>en</strong> juin 2012 à Marseille,<br />
la direction va dans le même<br />
s<strong>en</strong>s : K<strong>en</strong>neth Montgomery allège<br />
les tempos, gomme les lourdeurs. Sur<br />
le plateau, les aigus susp<strong>en</strong>dus de<br />
Sandrine Piau (Pamina) font merveille,<br />
comme les éclairs vocaux de<br />
Burca Uyar (La Reine de la Nuit). Les<br />
chanteurs, libérés des dialogues parlés<br />
originels, se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur la<br />
mom<strong>en</strong>ts les plus int<strong>en</strong>ses de l’ouvrage.<br />
Applaudissons <strong>en</strong>fin la superbe<br />
direction d’Alain Guingal et la participation<br />
très professionnelle des<br />
<strong>en</strong>fants de la Maîtrise de l’opéra !<br />
CHRISTINE REY<br />
Tosca a été joué à l’Opéra d’Avignon<br />
du 27 au 31 mai<br />
Monsieur Croche. Alternant les effets<br />
de contraste dynamique avec une finesse<br />
inouïe <strong>en</strong> opposant des pianissimi<br />
à la limite de l’audible à des fortissimi<br />
monum<strong>en</strong>taux mais jamais agressifs,<br />
ils ont su se jouer des difficultés de<br />
son unique et fameux quatuor avec<br />
une aisance déconcertante, rehaussant<br />
l’écriture harmonique si singulière<br />
avec une sonorité feutrée du plus bel<br />
effet. En guise de cerise sur le gâteau,<br />
Marielle Nordmann est v<strong>en</strong>ue s’adjoindre<br />
au groupe à deux reprises après<br />
avoir interprété seule quelques pièces :<br />
la précision de son jeu de harpe y<br />
mettait <strong>en</strong> valeur la richesse des différ<strong>en</strong>ts<br />
timbres apportant aux œuvres<br />
une dim<strong>en</strong>sion plus aéri<strong>en</strong>ne, à<br />
l’image du très narratif Conte Fantastique<br />
d’André Caplet. On ne pouvait<br />
rêver plus agréable ouverture !<br />
ÉMILIEN MOREAU<br />
musicalité : à ce jeu, H<strong>en</strong>k Nev<strong>en</strong><br />
(Papag<strong>en</strong>o), les Trois Dames ou le trio<br />
d’<strong>en</strong>fants de la Chorale Anguelos se<br />
distingu<strong>en</strong>t.<br />
Pourtant, le parti pris a son revers. Le<br />
© Christian Dresse<br />
MUSIQUE<br />
Lyrisme<br />
du bonheur<br />
L’<strong>en</strong>semble Sull’Aria a livré une interprétation<br />
s<strong>en</strong>sible et juste du Stabat<br />
Mater de Rossini après le détour par<br />
un prélude de Bach (Laetitia Alliez)<br />
<strong>en</strong> clin d’œil annonciateur. Le chœur,<br />
m<strong>en</strong>é avec <strong>en</strong>thousiasme par le jeune<br />
chef Pierre-Emmanuel Clair, sait,<br />
après les premiers émois de trac, r<strong>en</strong>dre<br />
à l’œuvre sa fraîcheur, son lyrisme<br />
intime ; sous la poignante déploration<br />
qu’installe l’<strong>en</strong>trée dramatique<br />
du Stabat Mater Dolorosa, avec une<br />
basse sombre que vi<strong>en</strong>t moduler le<br />
chœur, se dessine la conviction d’une<br />
espérance joyeuse. Le Quartetto interprété<br />
par les quatre solistes est un<br />
petit bijou, fin, spirituel, <strong>en</strong>levé avec<br />
une jubilation s<strong>en</strong>sible. Le bonheur<br />
du chant anime l’<strong>en</strong>semble, beauté<br />
des voix, ampleur, irisation des harmoniques,<br />
jeux d’échos <strong>en</strong>tre chœur et<br />
solistes, belle circulation des thèmes,<br />
équilibre des pupitres… Les élans rossini<strong>en</strong>s,<br />
qui jou<strong>en</strong>t avec le dialogue<br />
d’opéra et l’art délicat de la fugue,<br />
sont emportés par l’<strong>en</strong>thousiasme des<br />
chanteurs. Le public conquis obti<strong>en</strong>t<br />
deux rappels fougueux…<br />
M.C.<br />
Ce concert a été donné<br />
le 2 juin à Pourrières,<br />
Couv<strong>en</strong>t des Minimes,<br />
le 9 juin à l’église notre Dame<br />
à Corr<strong>en</strong>s, le 15 juin au temple<br />
Grignan Marseille, le 16 juin<br />
à l’église du saint esprit<br />
Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
47<br />
discours indirect qui remplace les<br />
dialogues du Singspiel allemand, déclamé<br />
par deux comédi<strong>en</strong>s, adapte le<br />
propos avec poésie, mais le dépouille<br />
<strong>en</strong> partie de son aspect didactique,<br />
lié <strong>en</strong> particulier aux symboles maçonniques.<br />
La Lumière et la Nuit se<br />
disput<strong>en</strong>t certes l’accès au temple,<br />
mais les personnages perd<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
épaisseur, et Papag<strong>en</strong>o sa puissance<br />
comique. L’opus ainsi édulcoré peut<br />
sembler trop sucré. Par analogie,<br />
imagine-t-on représ<strong>en</strong>ter L’Opéra de<br />
Quat’sous amputé des dialogues de<br />
Brecht ?<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
La Flûte <strong>en</strong>chantée est jouée jusqu’au<br />
16 juin à l’Opéra de Marseille
48<br />
MUSIQUE<br />
JAZZ | ACTUELLE<br />
Pierre Bertrand & Stephane Chausse 5tet c X-D.R<br />
Du v<strong>en</strong>t dans les cannes<br />
Le treizième Festival de l’Anche à Hyères, fondé<br />
par Michel Pellegrino, et présidé par Jean Girault<br />
trouvait une belle conclusion avec Jazz dans les<br />
Canniers chez Roso France. Les champs de roseaux,<br />
les cannes, <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>treprise, les longues tiges<br />
sèch<strong>en</strong>t sous de vastes abris… Sur scène, les instrum<strong>en</strong>ts<br />
qui leur doiv<strong>en</strong>t tant s’évertu<strong>en</strong>t à vaincre<br />
une pluie qui cherche à troubler la fête. «Welcome,<br />
donc, to the canne festival» clame avec humour une<br />
large banderole ! Sur scène, un quintette inédit qui<br />
rassemble pour la première fois aux côtés d’un excell<strong>en</strong>t<br />
trio rythmique (de la formation azuré<strong>en</strong>ne<br />
NJO) deux solistes remarquables, Stéphane Chausse<br />
(clarinette et saxophone alto) et Pierre Bertrand<br />
(flûte et saxophone ténor). Ils interprèt<strong>en</strong>t des<br />
standards, comme Caravan de Duke Ellington avec<br />
des r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>ts virtuoses du thème, un hommage<br />
à la ville de M<strong>en</strong>ton dans la composition de<br />
Stéphane Chausse La rue longue… le piano de<br />
Frédéric d’Oelsnitz sait alors faire parler les sil<strong>en</strong>ces<br />
et retrouve la note bleue du Köln concert de<br />
Keith Jarrett, des duos subtils de la clarinette et<br />
du saxo. On sourit aussi au récit d’anecdotes : Running<br />
man, inspiré par la petite mélodie pour les non-voyants<br />
aux feux rouges du Japon, d’abord petit exercice<br />
pour le saxo, et <strong>en</strong>fin véritable pièce au tempo<br />
rapide et acrobatique. Alain Asplanato à la batterie<br />
et Christian Pachiaudi à la guitare basse accompagn<strong>en</strong>t<br />
l’<strong>en</strong>semble avec une belle efficacité. Le groupe<br />
ouvrira à nouveau le Festival des Cannes l’an prochain…<br />
Une bonne occasion de les retrouver !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Ce concert a eu lieu à Hyères le 27 mai<br />
Fortiche<br />
Avant son cousin RockIsland qui fera vibrer les<br />
remparts du fort voisin, celui d’Entrecasteaux, c’est<br />
le non moins superbe Fort Ganteaume qui a<br />
accueilli bon nombre de festivaliers tout heureux de<br />
découvrir cet incroyable belvédère sur la rade de<br />
Marseille faisant face au fort Saint-Jean. Le Festival<br />
Be.fort a offert les 31 mai et 1 er juin deux soirées<br />
à la palette riche et variée dans cet écrin singulier.<br />
Blitz the Ambassador et sa fanfare cuivrée et<br />
groovy ont donné le ton dans une belle ambiance.<br />
Le natif de New York, MC énergique <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t<br />
n’a pas eu de mal à pr<strong>en</strong>dre la suite du G.U.I.D, le<br />
groupe urbain d’interv<strong>en</strong>tion du ballet Preljocaj.<br />
Performance, échange, chorégraphie où tout est<br />
mouvem<strong>en</strong>t sur fond de coucher de soleil… un<br />
délice. Il n’<strong>en</strong> fallait pas moins pour apprivoiser ce<br />
nouveau lieu, plateau de rêve pour un croisem<strong>en</strong>t<br />
des arts, chapeau !<br />
FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />
Blitz the ambassador © X-D.R.<br />
Du chaos naiss<strong>en</strong>t<br />
les étoiles<br />
Joli titre, emprunté à Chaplin, pour le deuxième<br />
album de Carm<strong>en</strong> Maria Véga qui donnait, le 26<br />
mai au Café Juli<strong>en</strong>, un avant goût alléchant de la<br />
tournée que le groupe <strong>en</strong>tame cet été. Trois ans<br />
après la sortie de leur premier album La M<strong>en</strong>teuse,<br />
Du chaos naiss<strong>en</strong>t les étoiles, sorti <strong>en</strong> avril, arrive au<br />
bon mom<strong>en</strong>t et CMV nous emmène vers une chanson<br />
française toute pimpante, aux textes marquants.<br />
Dans une ambiance de cabaret, de showamusé, sexy<br />
et dansant, Carm<strong>en</strong> séduit par son énergie, sa franchise<br />
et son humour. Le public réagit instantaném<strong>en</strong>t dès<br />
le premier refrain, à sa voix, à l’histoire qu’elle raconte.<br />
Pour ceux qui aim<strong>en</strong>t Philippe Katherine,<br />
Piaf, le bon rock français, CMV déclare «Nous ne devons<br />
pas avoir peur de nous confronter… Du chaos<br />
naiss<strong>en</strong>t les étoiles !»<br />
FRÉDÉRIQUE BRUN<br />
B-side<br />
Alors que la ville <strong>en</strong> chantier t<strong>en</strong>te tant bi<strong>en</strong> que mal<br />
d’accueillir les touristes de la saison et de motiver<br />
les troupes pour Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, le festival<br />
B-side mobilise les esprits festifs autour de lieux<br />
fédérateurs et indép<strong>en</strong>dants ! Juste là, à côté, <strong>en</strong>tre<br />
la Machine à coudre, les Demoiselles du 5 (Noailles)<br />
et l’Embobineuse (Belle de mai) du 22 mai au 14 juin.<br />
Car le collectif organisateur In the garage propose<br />
une programmation subtile avec du rock sous toute<br />
ses formes, du plus poétique au plus kraut, du plus<br />
électro au plus épileptique. Cinq soir, 10 live dont<br />
Jeffrey Lewis & the Junkyards (le tube Roll bus<br />
roll s’écoute <strong>en</strong> boucle !), Laetitia Sadier, Sleepy<br />
Sun, Marvin, Shub, JC Satan... Originalité et auth<strong>en</strong>ticité<br />
rassembl<strong>en</strong>t tous les artistes invités sous<br />
le même signe.<br />
Ainsi, pour sa 5 e édition, le festival B-side a atteint<br />
son objectif de partage, de découverte dans un état<br />
d’esprit underground et décalé qui donne <strong>en</strong>vie d’être<br />
Carm<strong>en</strong> Maria Vega © Yannick Ribeaut<br />
là pour la prochaine édition. En 2013, donc…<br />
Cerise sur le gâteau, la soirée de clôture était confiée<br />
aux jeux de mains d’un des DJ chouchou à Marseille<br />
Why i am Mr Pink? C‘est son nom et ça met le feu !<br />
F.B.<br />
Thee Oh Sees © kristin Kli<strong>en</strong>
Nébuleuses lumineuses<br />
Alexandra Grimal & Nelson Veras © Dan Warzy<br />
Un souffle très s<strong>en</strong>sitif, d’une précision<br />
aérée, nous emmène, de la plainte<br />
aux emportem<strong>en</strong>ts, sans jamais aucun<br />
étalage de puissance agressive.<br />
Ce sont les compositions d’Alexandra<br />
Grimal au saxophone ténor, qui forc<strong>en</strong>t<br />
une écoute att<strong>en</strong>tive. Dans cette<br />
création, d’une grande délicatesse,<br />
d’une écriture ciselée, ri<strong>en</strong> n’est laissé<br />
au hasard. Le choix des musici<strong>en</strong>s qui<br />
l’accompagn<strong>en</strong>t est, pour elle, d’une<br />
importance capitale : ses compositions<br />
sont p<strong>en</strong>sées dès le départ pour<br />
chacun des part<strong>en</strong>aires qui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t,<br />
dans le partage et le respect de<br />
leur singularité. Le 4tet Dragons est<br />
composé du guitariste Nelson Veras,<br />
qui déambule avec une grande liberté<br />
et se nourrit de la profondeur du piano<br />
de Jozef Dumoulin et du rythme<br />
MUSIQUE<br />
49<br />
assuré par Dré Pallemaerts. Des Dragons<br />
qui semble-t-il recèl<strong>en</strong>t une<br />
richesse qui ne demande qu’à se révéler…<br />
C’est cette perle cachée qui a<br />
été offerte au public du Moulin à<br />
Jazz de Vitrolles le 19 mai. Alexandra<br />
Grimal, tel un guide ou la gardi<strong>en</strong>ne<br />
d’un trésor, nous montre son cheminem<strong>en</strong>t<br />
harmonique complexe, parfois<br />
énigmatique, cérébral, la force et<br />
l’abondance d’une inspiration que l’on<br />
voit se déployer comme un secret<br />
gardé.<br />
DAN WARZY<br />
CD : Andromeda, Ayler Records 2012<br />
Un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t live de Dragons<br />
a été réalisé le 20 mai et sera<br />
prochainem<strong>en</strong>t dans les bacs<br />
des bons disquaires<br />
Jazz au Rouge<br />
Pascal Versini est un personnage très actif sur la<br />
scène musicale marseillaise, qui aime déplacer les<br />
arts. Avec le saxophoniste Gérard Murphy, il<br />
s’implique dans le projet de Corine Barbereau au<br />
Rouge Belle de Mai. Un <strong>en</strong>droit parfaitem<strong>en</strong>t<br />
adapté pour le jazz qui, grâce à eux, abrite une<br />
réunion régulière de musici<strong>en</strong>s sous la forme de<br />
concert ou de jam-session. Pascal Versini y a donné<br />
un concert <strong>en</strong> 5tet le 25 mai <strong>en</strong> compagnie du<br />
flûtiste Jean-Michel Souris, d’Eric Surménian à la<br />
contrebasse, de Djamel Taouacht à la batterie et<br />
de Francesco Castellani au trombone, instrum<strong>en</strong>t<br />
que l’on a peu souv<strong>en</strong>t l’occasion d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre dans<br />
ce répertoire ou hors du big band. Un programme<br />
très agréable de standards, ainsi que quelques<br />
compositions où chaque musici<strong>en</strong>s a su briller et<br />
où tous ont assuré leur chorus. À peine le set<br />
terminé, une jam-session se poursuit avec<br />
Christophe Leloil à la trompette. Une belle fin de<br />
saison pour le Rouge.<br />
DAN WARZY<br />
Pascal Versini quintet © Dan Warzy
AU PROGRAMME<br />
50 SPECTACLES<br />
Festival de Marseille<br />
Le Festival de danse et des arts multiples<br />
pr<strong>en</strong>dra fin le 6 juillet (voir p42).<br />
Très att<strong>en</strong>due, la dernière création, <strong>en</strong><br />
première française, du Ballet Cullberg,<br />
The Strindberg Project, aborde<br />
différ<strong>en</strong>tes facettes de la personnalité<br />
complexe de l’auteur suédois (le 20<br />
juin au Silo). Première française aussi<br />
pour la cie Enclave Espa ol et leur<br />
fresque colorée En Plata qui embrasse<br />
l’Espagne à travers toutes les danses<br />
(23 et 24 juin esplanade Bargemon) ;<br />
Espagne toujours avec la Galici<strong>en</strong>ne<br />
Janet Novás qui a composé son solo<br />
Cara Pintada comme un conte pictural<br />
et chorégraphique (27 et 28 juin au<br />
Klap). C’est dans l’antichambre d’un<br />
hôtel très particulier, que les Belges<br />
Peeping Tom plante le décor de À<br />
louer, thriller chorégraphique comme<br />
eux seuls sav<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faire… (29 et 30<br />
juin salle Vallier). Autre nom familier<br />
des marseillais, celui de Robyn Orlin :<br />
dans Walking Next to Our Shoes…, <strong>en</strong>tourée<br />
d’une chanteuse lyrique et du<br />
groupe Phuphuma Love Minus (chorale<br />
sud-africaine qui se produit le 5 juillet<br />
au Théâtre de la Sucrière), la chorégraphe<br />
raconte le destin des travailleurs<br />
ruraux expatriés <strong>en</strong> ville à qui on <strong>en</strong>lève<br />
leurs chaussures pour les réduire au<br />
sil<strong>en</strong>ce (4 juillet salle Vallier). En clôture<br />
du Festival, la cie Sasha Waltz &<br />
Guestsdédie ses Impromptusà l’éternel<br />
voyageur qui se cache dans la musique<br />
de Franz Schubert, jouée <strong>en</strong> direct par<br />
la pianiste Cristina Marton et chantée<br />
par Ruth Sandhoff (6 juillet au Silo).<br />
Festival de Marseille<br />
Jusqu’au 6 juillet<br />
04 91 99 00 20<br />
www.festivaldemarseille.com<br />
Walking next to our shoes... © Vuyani F<strong>en</strong>i<br />
Vagabondage<br />
Autoportrait de Cavaillon<br />
À partir de «la théorie des 6 degrés de<br />
séparation» (qui indique que jamais<br />
plus de six personnes ne nous sépar<strong>en</strong>t<br />
les un(e)s des autres), le photographe<br />
Christophe Loiseau, membre du collectif<br />
Skappa ! & associés, a réalisé<br />
La Rue est dans le pre © Cie Artonik<br />
Le Bois de l’Aune et la Direction de la<br />
Culture d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce co-organis<strong>en</strong>t<br />
une soirée le 23 juin hors les murs<br />
dans le nouveau parc du Château de<br />
l’Horloge. Dès 19h30 la cie Artonik<br />
propose La Rue est dans le pré, un joyeux<br />
pique-nique (p<strong>en</strong>sez à apporter le<br />
vôtre !) sur fond d’archives radiophoniques<br />
des années 50 à 70, prétexte à<br />
revisiter une période d’évolution et de<br />
révolution à travers 5 grands sujets (émancipation<br />
sexuelle, mouvem<strong>en</strong>t hippie,<br />
mode du disco…). Puis, avec De l’autre<br />
côté, la cie Cirquons Flex risquera<br />
l’<strong>en</strong>vol, et la chute, du haut d’un portique<br />
de 8 mètres pour bousculer et explorer<br />
les limites qu’impose l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>,<br />
tandis que Fred Nevchehirlian,<br />
témoin du duo, construira une trame<br />
sonore tour à tour caressante et brutale.<br />
Le 23 juin<br />
04 42 93 85 40<br />
www.agglo-paysdaix.fr<br />
une série de portraits d’habitants de<br />
Cavaillon, 4 séries qui cré<strong>en</strong>t une chaine<br />
de 28 portraits exposés dans les rues<br />
de la ville. Le vernissage comm<strong>en</strong>ce<br />
place Philippe de Cabassole le 20 juin,<br />
pour une déambulation à travers la ville<br />
Off in Noves<br />
À Noves, depuis 6 ans, la ville et les<br />
Tréteaux du Panier de la troupe des<br />
Carboni concoct<strong>en</strong>t un festival où se<br />
mélang<strong>en</strong>t théâtre et musique dans<br />
une programmation haute <strong>en</strong> couleur.<br />
Le 20 juin, le plateau musical mêle les<br />
sons latinos de Cumbia Chicharra, la<br />
fanfare Sam<strong>en</strong>akoa et le métissage<br />
de 18h30 à 19h30 (suivie de la prés<strong>en</strong>tation<br />
de l’avant-programme de la<br />
Scène nationale à 20h30 place du<br />
Clos).<br />
Le Pays des galejeurs © J. Hierholzer - S. Durel<br />
jazz et klezmer de Kabbalah. Le l<strong>en</strong>demain,<br />
fête de la musique explosive<br />
avec Les Dassins d’Odessa et la fanfare<br />
Wonderbrass, avant la partie de<br />
pétanque théâtrale de la cie Artscénicum,<br />
Les Pieds tanqués, qui dévoile une<br />
crise id<strong>en</strong>titaire... Le 23 juin les Carboni<br />
clôtureront leur dernière création, Le<br />
Pays des Galéjeurs mise <strong>en</strong> scène par<br />
Fred Muhl, d’après l’opérette marseilaise<br />
de Vinc<strong>en</strong>t Scotto, Marc Cab,<br />
Alibert et R<strong>en</strong>é Sarvil Au pays du soleil.<br />
Un théâtre musical qui explose les<br />
cloisonnem<strong>en</strong>ts du g<strong>en</strong>re, et finira par<br />
vous faire <strong>en</strong>tonner joyeusem<strong>en</strong>t La<br />
Valse à petits pas, Zou un peu d’aioli et<br />
Miette… (aussi programmé au Chêne<br />
Noir durant le Off du 7 au 28 juillet).<br />
Off in Noves<br />
Du 20 au 23 juin<br />
04 91 90 33 52<br />
www.lescarboni.com<br />
Autoportrait de Cavaillon<br />
Du 20 juin au 2 sept<br />
04 90 78 64 64<br />
www.theatredecavaillon.com<br />
Festival des Nuits<br />
de l’Enclave<br />
Pour la 47 e année consécutive, Valréas, Grillon,<br />
Richer<strong>en</strong>ches et Visan accueill<strong>en</strong>t ce festival de<br />
théâtre, d’art, de musique, de littérature… Serge<br />
Pauthe y repr<strong>en</strong>d La Bataille de Chaillot, spectacle<br />
dans lequel il raconte l’histoire de Jean Vilar, Les<br />
Tréteaux de France jou<strong>en</strong>t Ruy Blas dans une mise <strong>en</strong><br />
scène de Christian Schiaretti, lequel met aussi <strong>en</strong><br />
scène La Jeanne de Delteil avec Juliette Pizoud dans<br />
le rôle-titre, Patrick Pineau et la cie Pipo jou<strong>en</strong>t Trois<br />
pièces de Tchekhov (L’Ours, La demande <strong>en</strong> mariage<br />
et Tragédi<strong>en</strong> malgré lui), Roland Peyron est le M.<br />
Armand dit Garrincha de Serge Valetti dans une mise<br />
<strong>en</strong> scène d’Eric Louviot…<br />
Du 11 au 29 juillet<br />
04 90 28 12 51<br />
www.nuits-<strong>en</strong>clave.com<br />
Ruy Blas © Christian Ganet
Les Éclaireurs<br />
Les musici<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>semble Télémaque jou<strong>en</strong>t et<br />
expliqu<strong>en</strong>t des programmes élaborés autour de leur<br />
propre instrum<strong>en</strong>t… et poursuiv<strong>en</strong>t leur voyage<br />
dans le 13. La Clarinette : un programme partant<br />
de transcriptions de Bach et Wagner jusqu’à des<br />
opus modernes de D<strong>en</strong>isov, Carter et Philippe<br />
Hersant. La Flûte : autour de Syrinx de Debussy,<br />
D<strong>en</strong>sity 21,5 et Incantation de Jolivet, opus<br />
majeurs pour flûte seule du XX e siècle.<br />
BOUCHES-DU-RHÔNE. La Clarinette : le 22 juin<br />
à Noves, 27 juin à La Bouilladisse et Cassis.<br />
La Flûte : le 26 juin Aceleme E. Vaillant<br />
à Marseille, 29 juin à La Destrousse.<br />
04 91 39 29 13 www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />
Festival des v<strong>en</strong>ts<br />
Une série de concerts autour de cette famille<br />
d’instrum<strong>en</strong>ts : Quintette Cassiopée (22 juin), Les<br />
Murmures d’Eole et Quatuor Segovia (le 23 juin),<br />
Bristol University Jazz Orchestra et Hornstars<br />
(28 juin à 20h30), Michel Tirabosco Trio (29 juin),<br />
Quintette de cuivres Magnifica (30 juin).<br />
MORIERES-LES-AVIGNON. Concerts à 21h<br />
06 51 79 07 56 www.festivaldesv<strong>en</strong>ts.com<br />
La sonate<br />
à travers le temps<br />
César Franck (Sonate <strong>en</strong> la majeur) et Bartok (2 e<br />
sonate) au programme de l’<strong>en</strong>semble Des<br />
Equilibres dans sa formation duo : violon (Agnès<br />
Pyka) et piano (Bruno Robilliard).<br />
SAINT-MAXIMIN. Le 22 juin.<br />
Auditorium Collège Leï Garrus<br />
07 63 01 45 92 www.desequilibres.fr<br />
Concert Symphonique<br />
Finlandia de Sibelius, la Suite du ballet Cass<strong>en</strong>oisette<br />
de Tchaïkovski et Schéhérazade de Rimski<br />
Korsakov par l’Orchestre des Alpes du Sud.<br />
SISTERON. Le 22 juin à 21h. Cathédrale<br />
Lacrimae<br />
Un nouveau concerts des Voix animées du cycle<br />
Entre pierres et mer : musique anglaise au XVI e<br />
siècle «sous le règne des Tudor au rythme du<br />
schisme anglican», autour des Lam<strong>en</strong>tations de<br />
Jérémie, chantées à l’Office des Ténèbres (Byrd,<br />
White, Tallis…). Les cinq voix résonn<strong>en</strong>t, a<br />
cappella, dans de belles acoustiques.<br />
TOULON. Le 24 juin.<br />
Eglise de l’Immaculée Conception<br />
LE THORONET. Le 24 juin à 18h45. Abbaye<br />
06 51 63 51 65 www.lesvoixanimees.com<br />
/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Spiritango Quartet<br />
Astor Piazolla et le Tango nuevo par Fanny Azzuro<br />
(piano), Fanny Gallois (violon), Thomas Chedal<br />
(accordéon) et B<strong>en</strong>oît Levesque (contrebasse).<br />
MARSEILLE. Le 27 juin à 20h30. Auditorium Cité de<br />
la Musique<br />
04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com<br />
Fanny Azzuro © X-D.R.<br />
Vivaldi et Pergolèse<br />
Sept musici<strong>en</strong>s autour du contre-ténor Pascal<br />
Bertin dans le Stabat Mater de Vivaldi et le Salve<br />
Regina de Pergolèse.<br />
MARSEILLE. Le 29 juin. Temple Grignan<br />
Résas Espaceculture 04 96 11 04 60<br />
06 09 13 03 36 http://unastella.org<br />
Baroque français <strong>en</strong> trio<br />
Symphonies pour violon (Roberto Crisafulli), viole<br />
de gambe (Eti<strong>en</strong>ne Mangot) et clavecin (Christine<br />
Lecoin) de Marin Marais, Rameau…<br />
MARSEILLE. Le 29 juin. La Magalone –<br />
Cité de la Musique<br />
04 91 39 28 28<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
Le Château<br />
Le dernier événem<strong>en</strong>t du Festival Musiques<br />
Interdites affiche une création exceptionnelle : Le<br />
Château d’après Kafka, dont les écrits fur<strong>en</strong>t<br />
interdits et la famille exterminée par les nazis, est<br />
un opéra de chambre pour chanteurs, acteurs et<br />
danseurs, composé par Karol Beffa, musici<strong>en</strong> à<br />
l’honneur <strong>en</strong> 2012 à Marseille. Pour cette première<br />
mondiale, la mise <strong>en</strong> scène, autour de l’installation<br />
plastique originale Les Procédants de Philippe<br />
Adri<strong>en</strong>, est signée Laur<strong>en</strong>t Festas.<br />
MARSEILLE. Le 30 juin à 21h.<br />
Eglise Saint-CannatLes Prêcheurs<br />
04 91 90 46 94<br />
www.musiques-interdites.eu<br />
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
MUSIQUE<br />
Liszt <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce<br />
Premier concert du festival de piano : Sofja Gulbadamova<br />
joue Liszt et Chopin, Debussy, Brahms, Fauré.<br />
UCHAUX. Le 1 er juillet à 19h. Château Saint-Estève<br />
04 90 40 60 94 www.liszt-<strong>en</strong>-prov<strong>en</strong>ce.com<br />
Requiem<br />
150 jeunes chanteurs et instrum<strong>en</strong>tistes américains<br />
issus du Blue Lake Fine Arts Camp (Michigan) se<br />
joign<strong>en</strong>t à l’Atelier choral Paca-Med (dir. Jean-<br />
François Héron) pour le tonitruant Requiem de Verdi.<br />
AIX. Le 3 juillet à 21h. Cathédrale St-Sauveur<br />
06 59 42 08 40<br />
Festival Durance Lubéron 06 42 46 02 50<br />
www.festival-durance-luberon.com<br />
Musicales du Lubéron<br />
La soprano Mireille Delunsch <strong>en</strong> récital.<br />
MENERBES. Le 12 juillet à 21h30.<br />
Terrasses de Gordes<br />
04 90 72 68 <strong>53</strong> www.musicalesluberon.com<br />
51<br />
Abbaye de la Celle<br />
Olivier Charlier joue les Sonates et Partitas pour<br />
violon seul de Bach (le 12 juillet), «De Vivaldi à<br />
Mozart et Rossini» avec le flûtiste Philippe Depetris<br />
(le 17 juillet).<br />
LA CELLE. Concerts à 21h15<br />
04 94 69 10 86 www.soireesmusicales-lacelle.com/<br />
Au siècle de Debussy<br />
Concert lecture autour d’opus de Debussy (Images,<br />
Isle joyeuse, Suite Pour le piano, Clair de Lune) et de<br />
texte du compositeur féru de littérature : un portrait<br />
dans le cadre du 150 e anniversaire de sa<br />
naissance. Le piano expert de Dona Sévène dialogue<br />
avec le comédi<strong>en</strong> Mathieu Buscatto.<br />
MALLEMORT. Le 13 juillet à 21h. Salle Dany<br />
04 90 59 12 43 – www.netvibes.com/bibmallemort<br />
La Folia<br />
Des œuvres de Corelli, Marin Marais, Ortiz… par le<br />
jeune Val<strong>en</strong>tin Tournet (15 ans !) prodige à la<br />
viole de gambe.<br />
MARSEILLE. Le 15 juillet à 17h. Abbaye de St-Victor<br />
06 72 83 25 46 – www.lachapelleharmonique.fr<br />
Musique anci<strong>en</strong>ne<br />
L’<strong>en</strong>semble Doulce Memoire (le 16 juillet), Fabio<br />
Biondi & Europa Galante (18 juillet) <strong>en</strong> Dracénie.<br />
CALLAS. Concerts à 21h.<br />
04 94 39 06 77 www.callas-festival.com<br />
AU PROGRAMME
AU PROGRAMME<br />
52 MUSIQUE<br />
AIX<br />
AixQui ? : Class’Eurock 2012 <strong>en</strong> haut du cours<br />
Mirabeau avec G<strong>en</strong>eral Electriks + Boukanbucal<br />
+ Kreatones + Nostalgia et les lauréats Junky<br />
Monkeys + Last Keeway + Little d Big G + Munky<br />
Fonk Soul + Skhizein + Sleeping Forest + The<br />
Living Dead (21/6)<br />
04 42 27 08 75<br />
www.aixqui.fr<br />
Théâtre et Chansons : Soirées Cabaret avec<br />
Chanson Indigo et l’Atelier Chansons sur Scène<br />
(22 au 24/6)<br />
04 42 27 37 39<br />
www.theatre-et-chansons.com<br />
Seconde Nature : I:Cube + Amine Edge + Torre<br />
Bros. Aka The Soulshapes + 123MRK + Poborsk<br />
(21/6)<br />
04 42 64 61 01<br />
www.second<strong>en</strong>ature.org<br />
ARLES<br />
Cargo de nuit : Escales du Cargo au théâtre<br />
Antique avec Garbage + Rodrigo y Gabriela &<br />
Cuba + Shaka Ponk + Chinese Man + Simple<br />
Minds + (17 au 21/7)<br />
04 90 49 55 99<br />
www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />
Le Méjan<br />
Fête de la Musique Trafic 0–Rimshot-The Kafkas-Stop<br />
breaking down + Cinéma plein air<br />
Ladies&G<strong>en</strong>tlem<strong>en</strong> Rolling Stones (21/6)<br />
04 90 49 56 78<br />
www.lemejan.com<br />
Festival Les Suds : Vinc<strong>en</strong>t Segal (9/7) Kimura&Ono-Avishaï<br />
Coh<strong>en</strong>-Tigran Hamasyan<br />
(10/7) Antonio Placer Jean Marie Machado-<br />
Yom&Wonder Rabbis (11/7) Anoushka<br />
Shankar-Bomba Estero (12/7) Houria Aïchi-El<br />
Gusto-Aziz Sahmaoui&University of Gnawa<br />
(13/7)<br />
04 90 96 06 27<br />
www.suds-arles.com<br />
AVIGNON<br />
AJMI / La MANUTENTION<br />
Prés<strong>en</strong>tation des Ateliers (7/6) Fête de la Musique-Kermesz<br />
à l’Est et Op<strong>en</strong> Bal (21/6)<br />
06 06 74 34 20<br />
www.jazzalajmi.com<br />
L’Entrepôt : Fête de la Musique quartier Monclar-<br />
La Violette avec Haut les Mains + Margaret<br />
Mixer Crew + Fanfarhumaine + Bocalup (21/6)<br />
06 28 21 69 64<br />
Le Délirium : Juan Carmona (17 et 18/7)<br />
04 90 85 44 56<br />
www.ledelirium.net<br />
Passagers du Zinc : Camille au Festival d’Avignon<br />
(15/7), Zebda + Zoufris Maracas à l’Hôtel<br />
Dieu de Carp<strong>en</strong>tras (23/7)<br />
04 90 89 45 49<br />
www.passagersduzinc.com<br />
Places de la ville : Jesus is my girlfri<strong>en</strong>d + Stan<br />
et Ael3x + Pepper Grind + Death of au punkette<br />
(Place des Corps Saints 23/6), Duck Explosion<br />
+ Franglers + classe de musique actuelle du<br />
Conservatoire (Place Pie 30/6)<br />
www.placeauliveavignon.fr<br />
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BERRE L’ETANG<br />
Forum de Berre : La Banda Mundo Latino +<br />
Deluxe (23/6)<br />
04 42 10 23 60<br />
www.forumdeberre.com<br />
DIGNE<br />
C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char : Festival Ejamslive<br />
avec Mörglbl + Freak Kitch<strong>en</strong> (4/7), Nina<br />
Attal (5/7), R<strong>en</strong>aud Louis-Servais (6/7) et<br />
Azulejos (7/7)<br />
04 92 30 87 10<br />
www.sortiradigne.fr<br />
GÉMENOS<br />
Théâtre de Verdure : Cock Robin (20/7)<br />
04 91 80 10 89<br />
www.sudconcerts.net<br />
LAMBESC<br />
C<strong>en</strong>tre anci<strong>en</strong> : Fête de la Musique avec Fantasticus<br />
+ Ataya + Sam<strong>en</strong>ako + Petit Jazzm’ard<br />
+ Zick Assault + The Cadd’s + Rosevinyl (21/6)<br />
04 42 17 00 62<br />
www.lambesc.fr<br />
LA CIOTAT<br />
Théâtre du Golfe : Festival Musique <strong>en</strong> Vacances<br />
(13 au 28/7) avec duo de guitare d’Amérique<br />
du Sud (28), Bizet était une femme de Cathy<br />
Heiting et Jonathan Soucasse (19), à l’Eglise<br />
Notre Dame : Stabat Mater par l’Ensemble<br />
Vocal d’Arles et l’Orchestre Mare Nostrum (13),<br />
New Gospel Family (17)<br />
04 42 08 92 87<br />
04 42 08 19 04<br />
LAURIS<br />
Château : Accordéon, l’accroche au cœur par<br />
l’Atelier du Possible (24/6)<br />
04 42 50 27 99<br />
LA VALETTE-DU-VAR<br />
Place Jean Jaurès : Fête de la musique avec<br />
Charivari (21/6)<br />
04 94 23 62 06<br />
www.lavalette83.fr<br />
LE THOR<br />
Sonograf’ : Festival de la Quinzaine Africaine<br />
avec Hope Masike (22/6)<br />
04 90 02 13 30<br />
www.lesonograf.fr<br />
MARSEILLE<br />
Festival Jazz des 5 Contin<strong>en</strong>ts<br />
Cours d’Esti<strong>en</strong>ne d’Orves : Doodlin’, Raphaël<br />
Imbert Omax at Lomax 7tet (17/7)<br />
Jardin du Palais Longchamp : Ballaké<br />
Sissoko&Vinc<strong>en</strong>t Segal Chamber Music, Pat<br />
Meth<strong>en</strong>y Unity Band 4tet (18/7), Ibrahim<br />
Maalouf 6tet Diagnostic, Avishaï Coh<strong>en</strong> trio<br />
Sev<strong>en</strong> Seas (19/7), Térez Montcalm 5tet,<br />
Stacey K<strong>en</strong>t 5tet (20/7), Al Jarreau 6tet, Earth<br />
Wind & Fire invite Al McKay (21/7)<br />
04 95 09 32 57 www.fj5c.com<br />
Inga des Riaux<br />
Nougarotrem<strong>en</strong>t (22/6), Bobzigua (28/6), John<br />
Massa 4tet (29/6)<br />
06 07 575 558<br />
www.inga-des-riaux.fr/music.html<br />
Cabaret Aléatoire : August Burns Red + Adept<br />
(20/6)<br />
04 95 04 95 09<br />
www.cabaret-aleatoire.com<br />
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Dan Racing : Fête de la musique avec Sigma<br />
(21/6), Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> Ult R&R Band (22/6), Bonus<br />
Track + Power in Skin (23/6), Jbam + Funky<br />
Monks (29/6), Tribute Téléphone (30/6),<br />
Lemon Rose (6/7), Bitcho Rock (7/7), Defaced<br />
+ Skhizein + Sleeping Forest (13/7), Da Bf<br />
(14/7), Ls n’ Bb (20/7)<br />
06 09 17 04 07<br />
http://guitarjacky.free.fr<br />
Dock des Suds : Marée Haute Electric Euphoria<br />
(22/6), Festival de Vives Voix avec les<br />
Indéchiffrables + Sudd<strong>en</strong> Jazz quartet au (29/6),<br />
V<strong>en</strong>dredi du Cabaret Dock des Suds (30/6),<br />
Pride Factory (7/7), Marée Haute Electric<br />
Euphoria (14/7)<br />
04 91 99 00 00<br />
www.dock-des-suds.org<br />
Espace Juli<strong>en</strong> : Fête de la musique avec Heidi<br />
Von Heidi (21/6)<br />
04 91 24 34 10<br />
www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />
Grim : Sons de Plateaux #6 avec Sugarcraft +<br />
Rémi B. (21/6), Sobraslasolas ! (22/6), Installation<br />
par la Générale d’Expérim<strong>en</strong>tation/<br />
Christian Zanesi, La voie Z + Feedback Ensemble<br />
(23/6)<br />
04 91 04 69 59<br />
www.grim-marseille.com<br />
Kiosque des Réformés : Andromakers + The<br />
FKclub (24/6), Stéréobox + Kantate (12/7)<br />
06 84 52 99 15<br />
www.r<strong>en</strong>dezvousdukiosque.fr<br />
La Machine à Coudre : Antonio Negro et ses<br />
invités (22/6), Derek Poteat + Philippe Petit +<br />
Ahmad Compaore (28/6), Ensemble Ori<strong>en</strong>tal<br />
de Marseille (29/6)<br />
04 91 55 62 65<br />
www.lamachineacoudre.com<br />
Mundo Kfé : Soirée Off Sud Tremplin Découverte<br />
avec Gust + Duck explosion + Moy<strong>en</strong>s du<br />
bord + Casa Grinta (22/6)<br />
04 91 92 45 72<br />
www.mundokfe.fr<br />
Roll’ Studio<br />
Trio Trinidad (23/6) Duo Basse Sax (30/6)<br />
Monique Zuppardi trio (7/7)<br />
04 91 644 315 ou 06 86 728 396<br />
www.rollstudio.fr<br />
Théâtre Sylvain<br />
Ahmad Compaoré trio avec Christophe Leloil (13/7)<br />
04 91 47 73 94<br />
La Maison du Chant<br />
Festival De Vives Voix (29/6 au 6/7) avec Les<br />
Indéchiffrables + Sudd<strong>en</strong> Jazz quartet au Cabaret<br />
du Dock des Suds (29/6), Les Chanteurs<br />
des jardins (1 er /7), Enco de Botte + Sanacore<br />
à la chapelle Sainte Catherine (2), Enco de Bott<br />
+ La Ultima + Lo Cor de la Plana aux Jardins<br />
Velt<strong>en</strong> (5), Enco de botte + Chants Soufis de<br />
Haute Egypte + Chants Soufis des Comores aux<br />
Jardins Velt<strong>en</strong> (6)<br />
04 91 62 78 57<br />
www.lesvoiesduchant.org<br />
La Meson<br />
«Flam<strong>en</strong>co Meson» sur la place Stalingrad avec<br />
Sandie Santiago + Bal Sevillan (30/6)<br />
04 91 50 11 61<br />
www.lameson.com<br />
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La Sucrière : Festival Tamazgha, musiques berbères<br />
et populaires d’Afrique du Nord avec<br />
Farid Ferragui et Zohra Aït-Abbas (23/6)<br />
04 91 03 08 86<br />
www.festivaltamazgha.org<br />
Le Paradox : Mami<strong>en</strong>co (20/6), Mani Carneiro &<br />
François Múleka (26/6)<br />
04 91 63 14 65<br />
www.leparadox.fr<br />
Le Poste à Galène : Soirée Colorful Wacky<br />
Sound (22/6), Iraka + Solat + Dilaime + guest<br />
(29/6), Fête de la musique avec The Magnets<br />
+ The Last + Bird in Shell (21/6)<br />
04 91 47 57 99<br />
www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />
L’éoli<strong>en</strong>ne : Arianna & Ferran Savall (29/6)<br />
04 91 37 86 89<br />
www.myspace.com/leoli<strong>en</strong>ne<br />
MAUBEC<br />
La Gare : Les Zapéros-concerts du marché<br />
avec concert « surprise » (4/7), Hugo Kant (11/7),<br />
Merci Marlène (18/7), Forabandit (25/7)<br />
04 90 76 84 38<br />
www.aveclagare.org<br />
OLLIOULES<br />
Châteauvallon : Sapho chante Oum Kalsoum<br />
(23/6) China Moses&Raphaël Lemonnier (7/7)<br />
Richard Galliano&sextet Piazolla Forever (13/7)<br />
04 94 22 02 02<br />
www.chateauvallon.com<br />
PEYROLLES<br />
Cour du Château : Curiosités Maritimes avec À<br />
la légère, chansons fines (24/6 et le 22/6 dans<br />
le cadre d’Un théâtre dans mon Salon à Marseille)<br />
06 40 11 47 16<br />
06 27 38 30 06<br />
SAINT-RAPHAËL<br />
Square Delay<strong>en</strong> : «Fuzzfest» R<strong>en</strong>contres musicales<br />
régionales de Saint-Raphaël avec<br />
Fukushiman + Tap<strong>en</strong>ga + Sundayfools + Kelly<br />
und Kelly + OL’Dirty et DJ Duff (Maniacx) (29/6<br />
au 1/7)<br />
04 94 82 64 04<br />
SAINT CANNAT<br />
Festival Jazz à Beaupré : B<strong>en</strong> Aronov-Georges<br />
Mraz, Jacky Terrasson trio (29/6) Cecile<br />
MCLorin-Salvant, Mulgrew Miller (30/6)<br />
04 42 57 21 56<br />
LA SEYNE-SUR-MER<br />
Théâtre de Verdure<br />
La Nuit des Sablettes (7 au 22/7)<br />
04 94 06 90 34<br />
www.ot-la-seyne-sur-mer.fr<br />
TOULON<br />
Place d’Armes : Iraka dans le cadre du festival<br />
Vide-Méninges (26/6)<br />
www.regionpaca.fr<br />
Tandem : Fête de la musique avec NO/ID* sur<br />
la place du Pavé d’Amour : Weather Kings + El<br />
Botcho + Paradisco + Twin Apple (21/6)<br />
04 98 070 070<br />
www.tandem83.com
AU PROGRAMME<br />
54 RENCONTRES<br />
Libraires du sud /Libraires à Marseille - 04 96 12 43 42<br />
R<strong>en</strong>contres : avec Jean-Paul Demoule autour de son<br />
livre On a retrouvé l’histoire de France, Comm<strong>en</strong>t l’archéologie<br />
raconte notre passé (Laffont) le 22 juin à<br />
19h à la librairie Harmonia Mundi (Arles)<br />
avec François Mouteyres pour son ouvrage Dédée. Un<br />
secret de famille, un destin français le 23 juin dès 17h<br />
à la librairie Parado Paradis (Marseille)<br />
avec Frédéric Forte pour l’<strong>en</strong>semble de son œuvre le<br />
21 juin à la librairie La Carline (Forcalquier)<br />
avec Annie Malochet pour ses ouvrages parus chez<br />
Edilivres le 22 juin dès 17h30 à la librairie Parado Paradis<br />
(Marseille)<br />
avec Anthony Pastor pour son nouveau roman graphique<br />
Castilla Drive (Actes Sud) le 23 juin à 16h à la<br />
librairie La Réserve à bulles (Marseille)<br />
avec Richard Carta pour son livre Le jour du safran<br />
(Jeanne Laffitte) le 23 juin à la librairie Maupetit<br />
(Marseille)<br />
avec Arno Bertina (écrivain <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à La Marelle)<br />
et Sébasti<strong>en</strong> Sindeu (photographe) pour leur ouvrage<br />
Detroits (Le Bec <strong>en</strong> l’air). Les photographies prés<strong>en</strong>tes<br />
dans le livre seront exposées à la Librairie Apostille le<br />
28 juin à 18h à la librairie Apostille (Marseille)<br />
avec Jean-Marie Blas de Roblès autour de son œuvre,<br />
accompagné de Laure Leroy, directrice des éditions<br />
Zulma le 28 juin dès 19h à la librairie Charlemagne<br />
(Hyères)<br />
avec Michel Szans pour son dernier ouvrage Pauvre<br />
Richard (L’Ecailler) et Jean-Luc Luciani pour son polar<br />
Un léger bruit dans le moteur (L’Ecailler) le 30 juin dès<br />
17h à la librairie Apostille (Marseille)<br />
avec Raphaële Frier qui propose une lecture d’extraits<br />
de ses deux nouveaux romans Je veux un python pour mon<br />
anniversaire (Rue du monde) et Vol plané (Thierry Magnier)<br />
le 30 juin à 11h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />
avec Nicolas Céleguègue pour son livre Je prépare le<br />
BAFA : brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Dunod)<br />
le 30 juin dès 16h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />
AIX<br />
Cité du livre – 04 42 91 98 88<br />
Exposition Fleurs <strong>en</strong> scène : huit tableaux invit<strong>en</strong>t à<br />
découvrir les différ<strong>en</strong>tes techniques de création et de<br />
réalisation du décor végétal mises du costume de scène.<br />
Jusqu’au 22 sept.<br />
Exposition des sculptures de Julie Bessard, inspirée<br />
par le texte Oiseaux de Saint-John Perse. Du 23 juin<br />
au 24 nov à la Fondation Saint-John Perse.<br />
R<strong>en</strong>contre avec Michel Chiappero, architecte : D<strong>en</strong>sité<br />
urbaine et plaisir de ville, décider autrem<strong>en</strong>t ? Le 22<br />
juin à 18h30.<br />
De l’écriture du réel au réel de l’écriture : r<strong>en</strong>contre croisée<br />
<strong>en</strong>tre Yvon Le M<strong>en</strong>, André Ughetto et Dominique<br />
Sorr<strong>en</strong>te, écrivains, qui évoqueront leurs parcours <strong>en</strong><br />
écriture. Le 26 juin à 18h30.<br />
Université populaire – 06 37 26 91 62<br />
Sociologie du travail avec Paul Bouffartigue et Jean-<br />
R<strong>en</strong>é P<strong>en</strong>daries, directeurs de recherche au Lest –<br />
CNRS à l’Université de Prov<strong>en</strong>ce, le 25 juin à 19h.<br />
C<strong>en</strong>tre aixois des Archives départem<strong>en</strong>tales<br />
-04 42 52 81 90<br />
Exposition Les chemins de l’eau <strong>en</strong> BD – Le regard<br />
d’Edmond Baudoin, jusqu’au 23 juin.<br />
Librairie All Books & Co – 04 42 12 44 43<br />
À l’occasion de la sortie de la dernière BD de Clém<strong>en</strong>t<br />
Baloup, La Concubine rouge (Gallimard), la librairie<br />
organise un concours ouvert à tous : pour participer<br />
il suffit de télécharger des planches de cette BD<br />
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(http://allbooks.canalblog.com) ou de v<strong>en</strong>ir les retirer<br />
à la librairie, et de les r<strong>en</strong>voyer par mail ou les rapporter<br />
directem<strong>en</strong>t. Les résultats du concours et le nom<br />
du gagnant seront révélés le 30 juin à 17h30 à l’occasion<br />
de la r<strong>en</strong>contre-dédicace avec Clém<strong>en</strong>t Baloup.<br />
3bisf – 04 42 16 17 75<br />
Atelier Objet-action animé par Caroline Le Mehauté,<br />
tous les jeudis de 13h30 à 16h30.<br />
Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville<br />
imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de<br />
chacun) animé par B<strong>en</strong>jamin Marianne, tous les<br />
mardis de 14h à 16h30.<br />
École supérieure d’art – 04 42 91 88 70<br />
Entre deux : exposition des œuvres de Samar Elbarawy,<br />
du 26 juin au 8 juillet à la Fondation Vasarely.<br />
ALPES DE HAUTE-PROVENCE<br />
Conseil général – 04 92 30 04 00<br />
Au Col de Larche, dans le cadre du projet culturel et<br />
transfrontalier VIAPAC, la route de l’art (qui initie une<br />
route pour l’art contemporain reliant Digne-les-Bains<br />
à Caraglio <strong>en</strong> Italie), inauguration de l’œuvre Table-<br />
Relief <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de l’artiste David R<strong>en</strong>aud, le 5<br />
juillet dès 15h.<br />
ARLES<br />
Collège international des traducteurs littéraires –<br />
04 90 52 05 50<br />
Journées franco-russes de la traduction : table ronde<br />
sur le thème France-Russie que reste-t-il à traduire ?<br />
avec M. Zonina, M. Parf<strong>en</strong>ov, N. Avtonoma, H. H<strong>en</strong>ry,<br />
A. Coldefy ; lecture-r<strong>en</strong>contre avec Maylis de<br />
Kerangal ; r<strong>en</strong>contre sur les écrivains et traducteurs <strong>en</strong><br />
dialogue avec L. Rubinstein, H. H<strong>en</strong>ry-Safier, B.<br />
Akounine et P. Lequesne… Les 29 et 30 juin.<br />
Galerie Joseph Antonin – 06 76 99 69 44<br />
Résistances : exposition des œuvres de Dollo, Carp,<br />
Flageul et Chrysidi, du 4 juillet au 1 er sept ;<br />
confér<strong>en</strong>ce d’Alain Bergala le 7 juillet à 10h à l’ENSP.<br />
AVIGNON<br />
Festival d’Avignon – 04 90 27 66 50<br />
Théâtre des idées, conçu et modéré par Nicolas<br />
Truong, au gymnase du lycée Saint-Joseph à 15h :<br />
-Éloge du théâtre avec le philosophe Alain Badiou<br />
qui revi<strong>en</strong>t sur l’art et la question c<strong>en</strong>trale de la<br />
représ<strong>en</strong>tation, le 15 juillet<br />
-P<strong>en</strong>ser la différ<strong>en</strong>ce avec Françoise et Héritier, anthropologue,<br />
et Éric Fassin, sociologue : comm<strong>en</strong>t<br />
p<strong>en</strong>ser les différ<strong>en</strong>ces des cultures, des individus, des<br />
g<strong>en</strong>res, des sexualités ?, le 18 juillet<br />
-Une nouvelle ère écologique ? avec Alain Gras, socioanthropologue<br />
des techniques, et Stéphane<br />
Lavignotte, pasteur et dir. de la Maison verte qui<br />
s’interrogeront sur le mirage d’une certaine idée de la<br />
croissance technosci<strong>en</strong>tifique, le 20 juillet<br />
-Comm<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser et représ<strong>en</strong>ter la crise ? avec Frédéric<br />
Lordon, économiste et philosophe, et André<br />
Orléan, économiste, deux économistes hétérodoxes<br />
s<strong>en</strong>sibles à la question de la représ<strong>en</strong>tation théâtrale,<br />
le 21 juillet<br />
-Le temps passe-t-il trop vite ? avec Elie During,<br />
philosophe, et Eti<strong>en</strong>ne Klein, physici<strong>en</strong> : une r<strong>en</strong>contre<br />
pour donner du temps au temps <strong>en</strong>tre sci<strong>en</strong>ce et<br />
philosophie, le 22 juillet<br />
Région PACA – 04 90 14 40 73<br />
R<strong>en</strong>contres professionnelles du spectacle vivant à<br />
l’ant<strong>en</strong>ne régionale de Vaucluse (Hôtel Armand, place<br />
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Maurice Bonnard ; les r<strong>en</strong>contres sont ouvertes à tous<br />
les professionnels, inscription sur<br />
avignon2012.regionpaca.fr).<br />
-Table ronde sur l’Économie sociale et solidaire :<br />
expéri<strong>en</strong>ces et repères, le 10 juillet de 14h à 17h.<br />
-Table ronde sur la Création <strong>en</strong> milieu pénit<strong>en</strong>tiaire : un<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pour l’artiste, une prise d’indép<strong>en</strong>dance<br />
pour le dét<strong>en</strong>u ?, le 11 juillet de 10h à 13h.<br />
-Table ronde sur les Démarches artistiques et aménagem<strong>en</strong>t<br />
du territoire : quelles géographies partagées ?,<br />
le 12 juillet de 10h à 13h ; Table ronde sur Comm<strong>en</strong>t<br />
refonder la formation artistique et technique à l’heure<br />
du numérique ?, le 12 juillet de 14h30 à 17h.<br />
-Marathon lecture <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le théâtre des<br />
Doms, le 13 juillet de 10h30 à 19h aux Doms.<br />
-R<strong>en</strong>contre artistique autour de Rroms-rromani, mis<br />
<strong>en</strong> scène par Xavier Marchand, le 14 juillet de 10h à<br />
12h.<br />
BARGÈME/TRIGANCE<br />
Le Souffle des arts – 06 50 18 51 55<br />
Arts <strong>en</strong> Artuby : sur le territoire de l’Artuby, les villages<br />
Bargème et Trigance propos<strong>en</strong>t festivals de musique<br />
baroque et de théâtre.<br />
À Bargème : exposition des peintures d’André Chevalard<br />
et pièces uniques de créateurs, Les Couleurs du<br />
v<strong>en</strong>t, jusqu’au 30 septembre à La Maison de Gaston ;<br />
marché potier, exposition dans les rues du village, le<br />
24 juin ; Peintres et sculpteurs dans le village, exposition<br />
dans les rues, le 29 juillet de 10h à 20h ;<br />
XXVIIIe festival de Musique anci<strong>en</strong>ne et baroque, du<br />
28 juillet au 25 août à l’église de Bargème.<br />
À Trigance : exposition des peinture de Robert Biagoli,<br />
du 20 juillet au 10 août à la salle culturelle ; confér<strong>en</strong>ce<br />
de Michel Frelat, Des primitifs africains au<br />
primitivisme dans l’art, le 4 août à 11h ; Ça va, pièce<br />
de JC Grumberg, le 5 août à 20h ; récital de piano<br />
Joël Holoubeck, le 9 août à 20h, à l’Espace culturel<br />
Artuby Verdon ; exposition des peintures de Robert<br />
Patier, du 20 juillet au 20 août à la Commanderie de<br />
Saint-Maynes ; exposition des peinture de Juliette<br />
Meize, Couples, jusqu’au 17 septembre à la galerie<br />
Mélusine ; été théâtral de Trigance, du 13 juillet au 10<br />
août.<br />
BARJOLS<br />
Editions Plaine Page – 04 94 72 54 81<br />
4 e édition des Eauditives, festival Eau & Poésie : résid<strong>en</strong>ce<br />
d’écriture, installations éphémères, performances,<br />
confér<strong>en</strong>ces, édition, ateliers… Jusqu’au 24 juin.<br />
BRIGNOLES<br />
Le Bazar du Lézard – 06 71 58 73 76<br />
Exposition des photos d’Arnaud Forestier et Guy<br />
Thouvignon, jusqu’au 14 juillet.<br />
CANNES<br />
Palais des festivals et des congrès – 04 93 39 01 01<br />
Festival d’art pyrotechnique : concours qui voit s’opposer<br />
des artificiers itali<strong>en</strong>s, chinois, espagnols,<br />
français et allemands, les 14, 21 et 29 juillet, et 7, 15<br />
et 24 août, à 22h dans la Baie de Cannes, le dernier<br />
jour étant celui où sera r<strong>en</strong>du le palmarès avec un feu<br />
hors compétition des artificiers arg<strong>en</strong>tins.<br />
CHÂTEAUNEUF-LES-MARTIGUES<br />
Médiathèque municipale- 04 42 09 22 83<br />
Le laboratoire de bande dessinée : exposition interactive<br />
pour appr<strong>en</strong>dre les différ<strong>en</strong>tes étapes de la<br />
création d’une BD autour de l’album La Carotte aux<br />
étoiles de Régis Lejonc, Thierry Murat et Riff Reb’s (La<br />
Gouttière). Du 4 juillet au 25 août.
FORCALQUIER<br />
Artgo et Cie – 04 92 73 06 75<br />
Les R<strong>en</strong>contres littéraires <strong>en</strong> Haute-Prov<strong>en</strong>ce sont<br />
consacrées cette année à Michel Butor. L’auteur sera<br />
prés<strong>en</strong>t pour deux expositions et une r<strong>en</strong>contre<br />
public :<br />
-Exposition avec des œuvres de Christian Dotremont,<br />
Pierre Alechinsky, Jean-Luc Par<strong>en</strong>t, Anne-Marie<br />
Pécheur, Jean-Michel Alberola et des livres d’artistes<br />
de Michel Butor, <strong>en</strong> collaboration avec le C<strong>en</strong>tre du<br />
livre d’artiste de Lucinges (Savoie), du 6 juillet au 26<br />
août au C<strong>en</strong>tre d’art contemporain Boris Bojnev<br />
-Exposition Au coin de la rue de l’Enfer avec les<br />
2ditions de la Différ<strong>en</strong>ce et Michel Butor, éditions<br />
originales par Alechinsky, Charewicz, Dufour, Jiri<br />
Kolar, Parant, Barcelo… à Saint-Eti<strong>en</strong>ne-les-Orgues,<br />
du 7 au 29 juillet<br />
-R<strong>en</strong>contre publique autour de Michel Butor avec des<br />
écrivains v<strong>en</strong>us de France, d’Allemagne, de Suisse, de<br />
Belgique et du Portugal, dans les Jardins du Couv<strong>en</strong>t<br />
des Cordeliers, le 8 juillet de 10h à 19h ; journée<br />
clôturée par un concert de Raphaël Imbert et ses<br />
musici<strong>en</strong>s.<br />
LAURIS<br />
Bibliothèque municipale – 06 71 40 10 89<br />
Les nocturnes de Lauris sur le thème Jazz, polar et<br />
cinéma avec C. Mesplède, S. Deshors, M. Villard, P.<br />
Dessaint, Mako… R<strong>en</strong>contres, ateliers d’écriture… Du<br />
18 au 21 juillet.<br />
LES BAUX-DE-PROVENCE<br />
Carrières de lumières – 04 90 54 55 56<br />
Dans le cadre du Festival A-Part les Carrières de lumière<br />
programm<strong>en</strong>t 7 soirées qui mari<strong>en</strong>t musiques<br />
électroniques, images numériques, lumières virtuelles,<br />
vidéos… Soirée d’ouverture le 5 juillet, soirée Light &<br />
Soul le 12, Nuits Pixels Power les 19, 20 et 21, carte<br />
blanche à Michèle et Jimmy Roze le 26 et soirée de<br />
clôture <strong>en</strong> forme de bouquet final avec une<br />
compilation <strong>en</strong> images le 31.<br />
MANOSQUE<br />
C<strong>en</strong>tre Jean Giono – 04 92 70 54 54<br />
Exposition Giono et le cinéma, jusqu’au 30 sept à<br />
l’Eglise Notre Dame de Romigier.<br />
MARSEILLE<br />
Région – 04 91 57 52 11<br />
Exposition Printemps arabe, jusqu’au 28 juin.<br />
BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00<br />
Exposition Press Play Pixellissime 2012 qui expose les<br />
relations complexes et passionnées <strong>en</strong>tre le jeu vidéo<br />
et le cinéma, du 30 mai au 30 juin<br />
Confér<strong>en</strong>ce sur ITER : <strong>en</strong>jeux et perspectives par M.<br />
Arnoux, le 26 juin à 17h.<br />
ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />
À l’occasion du Forum mondial de l’eau, exposition<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Les territoires de l’eau, irrigation et partage de l’eau <strong>en</strong><br />
Méditerranée, par l’IRD <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’INA.<br />
Jusqu’au 13 juillet.<br />
Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59<br />
Les Mots à l’air : lecture (<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Les Bernardines)<br />
de et par Flor<strong>en</strong>ce Pazzottu, poète et<br />
vidéaste, le 25 juin à 19h30 plage des Légionnaires.<br />
Une r<strong>en</strong>contre dédicace avec l’auteur aura lieu le<br />
même jour à la librairie Le Lièvre de Mars à 16h30.<br />
Tous&Go – www.tousego.fr<br />
3 e Marche pour l’égalité le 7 juillet, départ à 15h30<br />
du Parc du 26 e c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire.<br />
Au programme du Festival de la Marche pour l’égalité :<br />
-<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Festival de Marseille, ouverture<br />
les 9, 10 et 11 juin avec les interv<strong>en</strong>tions urbaines<br />
chorégraphiques de Sidi Larbi Cherkaoui, Tezuka, le<br />
15 juin avec Al M<strong>en</strong>os dos Caras de la cie Sharon<br />
Fridman, et le 4 juillet avec Walking next to our shoes<br />
de Robyn Orlin<br />
- projection du film de Doran Eran, Melting away, au<br />
cinéma Les Variétés <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur et du<br />
scénariste, le 19 juin à 20h30<br />
-soirée Saint Tropez aux 3G, à partir de 19h le 23 juin<br />
-r<strong>en</strong>contre Transid<strong>en</strong>tité : <strong>en</strong>jeux sociaux, politiques et<br />
médiatiques animée par Agnès Freschel : états des<br />
lieux proposé par Delphine Philbert, auteur de Dev<strong>en</strong>ir<br />
celle que je suis-Témoignage sur la transid<strong>en</strong>tité (Max<br />
Milo), et Carine Espineira, de l’Observatoire des<br />
transid<strong>en</strong>tités, auteur de La transid<strong>en</strong>tité de l’espace<br />
médiatique à l’espace public (éd L’Harmattan 2008), le<br />
29 juin à 18h30 au CRDP<br />
-avant-première du film de Xavier Dolan, Laur<strong>en</strong>ce<br />
Anyways, le 29 juin à 21h au cinéma Les Variétés<br />
-r<strong>en</strong>contre Islam, homophobie et laïcité avec Ludovic-<br />
Mohamed Zaned autour de son ouvrage Le Coran et la<br />
chair (Max Milo), le 5 juillet à 18h30 au CRDP<br />
-Le 6 juillet r<strong>en</strong>contre-diner <strong>en</strong>Chanté : à 18h30<br />
r<strong>en</strong>contre avec Caroline Fourest, L’égalité est-elle<br />
communautariste ?, suivie, à 21h, d’un diner m<strong>en</strong>é par<br />
les Brigades Amateurs ponctué d’intermèdes musicaux<br />
du Trio Intermezzo.<br />
-Océanerosemarie joue son spectacle La Lesbi<strong>en</strong>ne<br />
invisible au théâtre Le Paris à Avignon, un bus est<br />
affrété, départ de Marseille à 19h le 20 juillet.<br />
-<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Festival Jazz des 5 contin<strong>en</strong>ts,<br />
concert Robin Mckelle & The Flytones, guest Gregory<br />
Porter, le 23 juillet à 21h45 au Silo.<br />
Association P’Silo – 04 91 50 18 90<br />
12 e édition du Festival international de vidéo expérim<strong>en</strong>tale<br />
Images contre nature, du 10 au 14 juillet au<br />
Théâtre des Chartreux ; exposition d’Alexis Yebra, du<br />
21 juin au 21 juillet à la Galerie Paradis ; installation<br />
vidéo de Inès Wickmann, Temps bleu, du 27 juin au 13<br />
juillet à Art\Positions ; installation vidéo de Samuel<br />
Bester & Sophie-Charlotte Gautier, La Machine, du 7<br />
juillet au 25 août à l’espaceculture.<br />
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
RENCONTRES<br />
55<br />
Association Marseille Autrem<strong>en</strong>t – 04 91 71 17 78<br />
Balade historique comm<strong>en</strong>tée De la Canebière au bd<br />
National, par François Hervé, le 23 juin de 10h à 12h<br />
(r<strong>en</strong>dez-vous devant le monum<strong>en</strong>t des Mobiles).<br />
Fotokino – 09 81 65 26 44<br />
Tout et Ri<strong>en</strong> : exposition des œuvres du dessinateur<br />
B<strong>en</strong>oît Bonnemaison-Fitte, jusqu’au 21 juillet.<br />
Galerie Montgrand – 04 91 33 11 99<br />
Voyante du passé. Cryptage : exposition d’Ilana Salama<br />
Ortar, artiste <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à l’ESADMM, jusqu’au 30<br />
juin.<br />
Auditorium de la Caisse d’Epargne – 04 91 57 26 49<br />
Confér<strong>en</strong>ces d’initiation L’art <strong>en</strong> France par Jean-Noël<br />
Bret : L’art français IX : depuis 1945, le 21 juin à 18h.<br />
MARTIGUES<br />
Musée Ziem – 04 42 41 39 60<br />
Exposition De Ziem à Dufy, acquisitions et restaurations<br />
réc<strong>en</strong>tes, du 4 juillet au 23 sept ; Déjeuner au<br />
musée : repas convivial après la découverte le<br />
comm<strong>en</strong>taire détaillé d’une œuvre, le 6 juillet à<br />
12h15 ; Stages d’été pour les <strong>en</strong>fants, du 9 au 13<br />
juillet de 10h à 12h et du 6 au 10 août de 10h à 12h.<br />
SAINT-CHAMAS<br />
Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54<br />
Exposition de peintures d’Yvette Poussel-Celse et de<br />
dessins de Georges Rinaudo, jusqu’au 31 juillet.<br />
VISAN<br />
Médiathèque municipale – 04 90 41 96 31<br />
Ateliers de création littéraire animés par Ricardo<br />
Montserrat, écrivain, scénariste et dramaturge, les 22<br />
et le 29 juin de 20h à 23h.<br />
CONCOURS<br />
Trois gares pour une utopie de proximité : dans le<br />
cadre du programme Quartiers créatifs porté par<br />
Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, l’Institut de design Civic City<br />
et la FAI AR propos<strong>en</strong>t ce workshop pluridisciplinaire<br />
de 3 semaines <strong>en</strong> design et mise <strong>en</strong> scène de l’espace<br />
public coordonné par Ruedi Baur : le projet doit<br />
parv<strong>en</strong>ir à se placer dans une utopie élargie autour<br />
de ce que pourrait être une gare au XXI e siècle. Le<br />
chantier se déroulera du 27 août au 16 septembre,<br />
ouvert à tous les professionnels issus du monde du<br />
design et du spectacle vivant. Dossier de candidature<br />
à r<strong>en</strong>voyer avant le 29 juin par mail<br />
(tania.lehberger@faiar.org) ET voie postale (FAI AR,<br />
Chantier Europé<strong>en</strong> des Arts de la Rue, 225 av<strong>en</strong>ue des<br />
Aygalades, 13015 Marseille).<br />
04 91 69 74 67<br />
www.faiar.org<br />
AU PROGRAMME
56 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />
Voyons voir<br />
Depuis 2007 Voyons Voir conçoit des manifestations d’art contemporain<br />
sur le territoire prov<strong>en</strong>çal et d’Aix <strong>en</strong> particulier avec des créations<br />
spécifiques pour chaque édition. Clém<strong>en</strong>t Bagot, Guillaume Gattier,<br />
Pierre Labat sont au Domaine de Saint Ser ; Jérémie Delhome, Iveta<br />
Duskova, Sandra Lor<strong>en</strong>zi, Emilie Perotto au Château Grand Boise ;<br />
D<strong>en</strong>is Brun au Jardin des Cinq S<strong>en</strong>s. Itinéraires de visite sur le site de<br />
l’association. C.L.<br />
Ri<strong>en</strong> comme quelque chose se produit quelque part<br />
jusqu’au 31 octobre<br />
Puyloubier, Trets, St Marc Jaumegarde<br />
www.voyonsvoir.org<br />
Au Jardin des 5 S<strong>en</strong>s,<br />
St Marc Jaumegarde-D<strong>en</strong>is Brun,<br />
The happy house<br />
and the lightning tree,<br />
2012 © X-D.R<br />
Sculpture <strong>en</strong> balade<br />
Dans le Lubéron Sculpture <strong>en</strong> balade organise depuis plusieurs années<br />
des parcours de découverte de sculpture contemporaine. Déployées dans<br />
les espaces ouverts et patrimoniaux les œuvres souv<strong>en</strong>t monum<strong>en</strong>tales<br />
favoris<strong>en</strong>t la r<strong>en</strong>contre du grand public avec les artistes,<br />
leurs techniques et leurs démarches singulières.<br />
Att<strong>en</strong>tion les vernissages ont lieu <strong>en</strong> décalé. C.L.<br />
Barb<strong>en</strong>tane du 29 juin au 1 er juillet<br />
Grambois du 20 au 22 juillet<br />
Lauris du 17 au 19 août<br />
www.sculpture-balade.com<br />
Pascal Val<strong>en</strong>ce, Loft, sculpture inox, 2.50x2x1m, 2011 © Christian Aujard<br />
Peintres arméni<strong>en</strong>s<br />
La maison/musée Edgar Mélik accueille ses compatriotes, d’Edgar Chahine à Arshile Gorky,<br />
pour composer un panorama de la peinture arméni<strong>en</strong>ne du XIX au XXe siècle.<br />
De la tradition du paysage à l’abstraction, une part belle est donnée particulièrem<strong>en</strong>t aux artistes<br />
qui comme Carzou ou Mélik ont trouvé <strong>en</strong> France un accueil et parfois le succès pour leur art. C.L.<br />
Sarkis Hamalbachian, Carrefour caucasi<strong>en</strong>,<br />
Huile sur toile 80x120cm-2005 © X-D.R<br />
Les Peintres arméni<strong>en</strong>s des XIX et XX siècles<br />
jusqu’au 30 sept<br />
Musée Edgar Mélik, Cabriès<br />
04 42 22 42 81<br />
www.musee-melik.fr<br />
Punta Lobos, Baha Sur, Mexico 2008 © John Mack<br />
John Mack<br />
Pour sa première exposition <strong>en</strong> France, John Mack donne à voir son<br />
Mexique où il vit depuis dix ans. Muni d’un Leica et travaillant<br />
principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> noir et blanc, il a exploré ce pays <strong>en</strong> tous s<strong>en</strong>s portant<br />
un regard à la fois docum<strong>en</strong>taire et poétique. Ses clichés traduis<strong>en</strong>t une<br />
esthétique du dépouillem<strong>en</strong>t et du sil<strong>en</strong>ce, s’imprègn<strong>en</strong>t d’une rêverie<br />
particulière qui se superpose à l’âpreté de la vie et des territoires pour<br />
r<strong>en</strong>voyer aux origines du contin<strong>en</strong>t américain. C.L.<br />
Mexique : la révélation d’une terre<br />
jusqu’au 28 juillet<br />
Galerie Hélène Detaille, Marseille<br />
04 91 <strong>53</strong> 43 46<br />
www.galeriedetaille.com
58 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />
A-Part<br />
Plus de 50 propositions d’artistes émaill<strong>en</strong>t les Alpilles à l’occasion<br />
du festival nomade. Installations, commandes, expositions, résid<strong>en</strong>ces<br />
form<strong>en</strong>t ce parcours <strong>en</strong> 10 communes et 9 sections (céramique<br />
contemporaine, Street Artist, Mexico 2012…), chacune dédiée à un champ<br />
artistique précis. Parmi les escales, ne pas rater les «discussions<br />
animées» qui gratt<strong>en</strong>t là où ça démange et, dans un tout autre g<strong>en</strong>re,<br />
la création Incontr con de Claudio Parmiggiani à l’abbaye de Pierredon,<br />
<strong>en</strong>tre terre et ciel. M.G.-G.<br />
3 e Festival international d’art contemporain Alpilles Prov<strong>en</strong>ce<br />
du 5 au 31 juillet<br />
www.festival-apart.com<br />
Miguel Chevalie, Power Pixels 2012 Festival a-part, Carrières de Lumières , Les Baux-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />
Musiques : Jacopo Baboni Schilingi / Michel Redolfi Logiciels : Cyrille H<strong>en</strong>ry / Claude Micheli<br />
© Miguel Chevalier<br />
S.P.H.<br />
En Avignon, durant dix ans, le dessin d’humour s’est exposé lors du Festival. À partir du fonds<br />
constitué de nombreux dessins et archives conservés au musée Calvet, l’exposition du musée<br />
Vouland retrace cette chronique particulière des années 1967 à 1976 et la fondation par Desclozeaux<br />
de la Société Protectrice de l’Humour. Une œuvre salutaire représ<strong>en</strong>tée par les créations originales<br />
du fondateur et bi<strong>en</strong> des complices : Chaval, Bosc, Folon, Gourmelin, Reiser, Savignac, Sempé ou<br />
<strong>en</strong>core Topor… C.L.<br />
Société Protectrice de l’Humour-S.P.H.<br />
du 23 juin au 28 oct<br />
Musée Louis Vouland, Avignon<br />
04 90 86 03 79<br />
www.vouland.com<br />
Mother and child, Sigalit Landau, 2010, Bicyclettes et sel de la mer morte,<br />
courtesy the artist and Kamel M<strong>en</strong>nour, Paris © Sigalit Landau-Charles Duprat<br />
Desclozeaux, Le porte-plume carotte © F. Lepeltier<br />
Se souv<strong>en</strong>ir de la mer<br />
Entre mémoire et imaginaire, onirisme et réalité, les artistes invités au Château s’<strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t à<br />
cœur joie pour évoquer la mer dans tous ses états : créatures sous-marines, animaux vivants<br />
ou fantasmés, coutumes et usages, risques écologiques… Tout est passé à la loupe des<br />
créateurs tels Sigalit Landau, Olivier Millagou, Bartolani & Caillol, Sarkis, Boris<br />
Chouvellon… 30 artistes confront<strong>en</strong>t leurs œuvres (photographie et vidéo plus<br />
particulièrem<strong>en</strong>t) à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel et patrimonial du magnifique Domaine<br />
départem<strong>en</strong>tal. M.G.-G.<br />
du 23 juin au 31 octobre<br />
Château d’Avignon, Les Saintes-Maries-de-la-Mer<br />
04 13 31 94 54<br />
www.culture-13.fr<br />
© Hans Silvester<br />
Enfances<br />
Les <strong>en</strong>fants du monde sont l’objet de toutes les att<strong>en</strong>tions<br />
photographiques à travers les regards de Sabine Weiss,<br />
Hans Silvester, Jean-François Mutzig et Jean Barak.<br />
Initiative conjointe de Clichés de l’av<strong>en</strong>ture et Photographes d’Ailleurs et<br />
d’ici avec la Médiathèque Louis Aragon où l’on pourra r<strong>en</strong>contrer<br />
les photographes le 23 juin à 15h, puis vernissage-concert salle de<br />
l’Aigalier à 19h. C.L.<br />
du 20 juin au 1 er septembre<br />
Salle de l’Aigalier, Martigues<br />
04 42 07 35 10
ARTS VISUELS<br />
59<br />
Traces # 3<br />
La trace, sous toutes ses formes et sous tous les contin<strong>en</strong>ts, rassemble 6 artistes<br />
aux Chantiers de la Lune. Chiffres ou caractères chinois comme des indices chez Wei Fei ;<br />
habiles coulures noires dans le travail de Wang Qin ; traces coulantes et bilieuses<br />
des personnages de Gilles Breil ; éphémères sur les corps des habitants de l’Omo<br />
photographiés par Hans Silvester ; miroir du corps féminin et de l’impact de sa prés<strong>en</strong>ce<br />
pour la canadi<strong>en</strong>ne Krista Smith ou <strong>en</strong>core empreintes-symboles de Fodé Camara,<br />
reflets d’une société asservie. M.G.-G.<br />
du 2 juin au 28 juillet<br />
Les Chantiers de la Lune, La Seyne-sur-Mer<br />
04 94 06 49 26<br />
www.leschantiersdelalune.com<br />
Nils Udo<br />
La nature est le thème de vie du plastici<strong>en</strong> allemand, qui la célèbre dans les photographies<br />
d’installations réalisées à partir de matériaux collectés in situ. Une manière d’évoquer pour<br />
l’éternité ses «nids», ses «autels», ses «maisons d’eau» avant de les laisser subir l’érosion du<br />
temps. Éphémères, mais pas vraim<strong>en</strong>t, ses œuvres vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t nourrir ses peintures (jeux de<br />
silhouettes et d’ombres, de reflets et de lignes) et ses <strong>en</strong>cres de chine (il ressuscite «le génie<br />
des lieux» dans la calligraphie). Campredon complète ce tour d’horizon de films sur ses projets<br />
monum<strong>en</strong>taux. M.G.-G.<br />
Rose © Krista Smith<br />
Nature (élém<strong>en</strong>t)<br />
du 30 juin au 7 octobre<br />
C<strong>en</strong>tre d’art Campredon,<br />
Isle-sur-la-Sorgue<br />
04 30 38 17 41<br />
www.islesurlasorgue.fr/campredon.html<br />
Sébasti<strong>en</strong> Cordoléani<br />
Cuirs, Rubis, Strates, Pattern… invité par Le Moulin, le designer français, installé à Barcelone,<br />
prés<strong>en</strong>te trois projets autour du travail innovant du cuir : 3 assises autour de 3 matières et 3<br />
degrés d’innovation. À l’occasion de cette carte blanche, le lauréat de la Design Parade 2007 lève<br />
le voile sur son processus de création incluant des projets aboutis ou non, des impasses, des<br />
projets <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s… M.G.-G.<br />
Assises, Exercices de style<br />
du 26 juin au 16 sept<br />
Espace d’art Le Moulin, La Valette-du-Var<br />
04 94 23 36 49<br />
www.lavalette83.fr<br />
© Nils Udo, Sans titre – Tournesols, baies d’obier…,<br />
Donauried, Baviere, Allemagne, 1993 – 124 x 124 cm<br />
Sébasti<strong>en</strong> Cordoléani, Strates, fauteuil © Sébasti<strong>en</strong> Cordoléani<br />
Morgane Le Gall, commande de Maison Française,<br />
stylisme photo Anne Prud'Homme 2011 © Morgane Le Gall<br />
Design Parade 7<br />
Ils sont 10 jeunes designers internationaux à concourir pour le prix Design<br />
Parade. L’événem<strong>en</strong>t aurait pu rester confid<strong>en</strong>tiel, sauf que la Villa<br />
Noailles organise à cette occasion des expositions conçues comme une<br />
vitrine de la création contemporaine dans le domaine du design (projets<br />
produits lors de workshops d’étudiants au Cirva, sélection d’objets édités<br />
par Lidewije Edelkoort, photographies de Morgane Le Gall…), des<br />
confér<strong>en</strong>ces, des r<strong>en</strong>contres et un marché d’antiquités du 20 e siècle. M.G.-G.<br />
festival les 29 juin et 1 er juillet<br />
expositions du 30 juin au 30 sept<br />
C<strong>en</strong>tre d’art Villa Noailles, Hyères<br />
04 98 08 01 98<br />
www.villanoailles-hyeres.com
60 CINÉMA LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE<br />
Ciné Tilt<br />
Dans le cadre de sa 17 ème édition Ciné Tilt propose<br />
26 soirées de projections dans 8 lieux de Marseille<br />
! Toutes les projections ont lieu à la tombée<br />
de la nuit. Animaux et Cie de Reinhard Klooss et<br />
Holger Tappe ; Le discours d’un roi de Tom Hooper ;<br />
Billy Elliot de Steph<strong>en</strong> Daldry ; L’appr<strong>en</strong>ti-sorcier<br />
de John Turteltaub ; O’Brother des frères Co<strong>en</strong> ;<br />
Moi moche et méchant de Pierre Coffin et Chris<br />
R<strong>en</strong>aud.<br />
Jusqu’au 18 août<br />
04 91 91 07 99<br />
www.cinetilt.org<br />
Les Classiques<br />
de l’été<br />
Jusqu’au 27 juillet, l’Institut de l’Image à Aix<br />
propose Les Classiques de l’été.<br />
Lame de fond de Vinc<strong>en</strong>te Minnelli ; Si Paris l’avait<br />
su, un des premiers films de Ter<strong>en</strong>ce Fisher ;<br />
Fr<strong>en</strong>ch Cancan de R<strong>en</strong>oir ; Attaque ! de Robert<br />
Aldrich ; L’Assassin et Les Jours comptés d’Elio<br />
Petri ; Sandra de Visconti ; Trois femmes d’Altman<br />
; Comédie Érotique d’une nuit d’été de<br />
Woody All<strong>en</strong> ; Go Go Tales d’Abel Ferrara.<br />
R<strong>en</strong>dez-vous avec Marilyn dans Troublez-moi ce<br />
soir de Roy Ward Baker et Bus Stop de Joshua<br />
Logan.<br />
Institut de l’Image<br />
04 42 26 81 82<br />
www.institut-image.org<br />
Sandra de Viscontia<br />
O'Brother des freres Co<strong>en</strong><br />
La Buzine<br />
Le 17 juin à partir de 14h, Marius d’Alexander<br />
Korda ; Fanny de Marc Allégret et César de Marcel<br />
Pagnol.<br />
Le 24 juin à 14h, La Maman et la putain de Jean<br />
Eustache, Prix Spécial du Jury Cannes 1973 ; avec<br />
Bernadette Lafont, Jean-Pierre Léaud, Françoise<br />
Lebrun.<br />
Puis, le 30 juin à partir de 20h, première projection<br />
plein air dans le Parc du Château : Ciné Piqu<strong>en</strong>ique.<br />
Six courts-métrages sur le thème de l’été:<br />
La Carte de Stéfan Le Lay ; Miramare de Michaela<br />
Müller ; Nouvelle Vague de Simon Dronet ;<br />
Bottle de Kirst<strong>en</strong> Lepore ; Time to relax de Bard<br />
Ivar Engelsas et l’excell<strong>en</strong>t Le Marin masqué de<br />
Sophie Letourneur.<br />
La Buzine, Marseille 12 ème<br />
04 91 45 27 60<br />
www.chateaudelabuzine.com<br />
La Maman et la putain de Jean Eustache<br />
Ce qui nous arrive<br />
Le 20 juin à 18h45 à la Friche, dans le cadre du<br />
Colloque national sur la création artistique pour<br />
les publics sous main de justice, Lieux Fictifs<br />
propose la projection de Ce qui nous arrive de<br />
Caroline Caccavale, réalisé avec des personnes<br />
dét<strong>en</strong>ues de la prison des Baumettes ; mise <strong>en</strong><br />
jeu et <strong>en</strong> écriture de Jeanne Poitevin et Maxime<br />
Carasso de la Cie Alzhar.<br />
Lieux Fictifs<br />
04 95 04 96 37<br />
www.lieuxfictifs.org<br />
B<strong>en</strong>da Bilili !<br />
Le 21 juin à partir de 19h, au Jardin des Aurès<br />
dans le 15 ème , <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Accueil &<br />
R<strong>en</strong>contres, Peuple et Culture propose B<strong>en</strong>da<br />
Bilili ! de R<strong>en</strong>aud Barret et Flor<strong>en</strong>t de La Tullaye,<br />
prés<strong>en</strong>té à la Quinzaine des Réalisateurs 2010.<br />
Peuple et Culture, Marseille<br />
04 91 24 89 71<br />
www.peuple-culture-marseille.org<br />
B<strong>en</strong>da Bilili ! de R<strong>en</strong>aud Barret et Flor<strong>en</strong>t de La Tullaye<br />
Soirée surprise<br />
Prix du Jury du Festival de Cannes 2012<br />
Le 22 juin à 20h30, le cinéma 3 Casino à Gardanne<br />
propose une soirée «surprise» : projection du<br />
prix du Jury du festival de Cannes 2012, suivie<br />
d’un verre de l’amitié.<br />
04 42 51 44 93<br />
www.cinema-gardanne.fr<br />
Couleur<br />
de peau : miel<br />
Le 22 juin à 20h, au cinéma Les Variétés, <strong>en</strong><br />
part<strong>en</strong>ariat avec la Région Paca et la librairie La<br />
réserve à Bulles, projection de Couleur de peau :<br />
miel, récit autobiographique d’animation, <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce du réalisateur Laur<strong>en</strong>t Boileau, de<br />
Michel Cortey et Christophe Devaux de la station<br />
animation d’Arles.<br />
www.cinemetroart.com/cinema_marseille<br />
Couleur de peau miel de Laur<strong>en</strong>t Boileau<br />
Écrans sous<br />
les étoiles<br />
À partir du 26 juin, l’Alhambra Cinémarseille, <strong>en</strong><br />
part<strong>en</strong>ariat avec la Mairie de secteur, propose à la<br />
tombée de la nuit dans différ<strong>en</strong>ts lieux des 15 ème et<br />
16 ème arrondissem<strong>en</strong>ts, des séances de cinéma<br />
<strong>en</strong> plein air : Une Vie de chat d’Alain Gagnol et<br />
Jean-Loup Felicioli : Kung Fu Panda 2 de J<strong>en</strong>nifer<br />
Yuh ; Astérix et Obélix : mission Cléopâtre<br />
d’Alain Chabat ; La première étoile de Luci<strong>en</strong><br />
Jean-Baptiste ; The gre<strong>en</strong> Hornet de Michel<br />
Gondry ; Horton de Jimmy Hayward.<br />
04 91 03 84 66<br />
www.alhambracine.com
Juin au jardin<br />
Le 27 juin à 21h30, la Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />
Gaston-Defferre propose <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec Tilt, dans le jardin de lecture, Poussière<br />
d’Ange d’Edouard Niermans, avec Bernard<br />
Giraudeau, Fanny Cott<strong>en</strong>çon, Fanny Basti<strong>en</strong>.<br />
Le 6 juillet ce sera L’Ultime razzia de Stanley<br />
Kubrick, avec Sterling Hayd<strong>en</strong> et Cole<strong>en</strong> Gray.<br />
ABD Gaston Defferre<br />
04 13 31 82 00<br />
http://www.biblio13.fr<br />
Festival d’Espigoule<br />
Faîtes le mur de Banksy<br />
Les 6 et 7 juillet, à Ginasservis, le Festival d’Espigoule,<br />
organisé par Sans Tambours Ni Trompettes<br />
déploie pour la dernière fois sa convivialité estivale<br />
et populaire : concerts, exposition, projection de<br />
courts-métrages et le 7 juillet à 22h30, Faites le<br />
Mur de Banksy, un docum<strong>en</strong>taire sur le street art.<br />
http://festival-espigoule.over-blog.com<br />
Poussiere d’Ange d’Edouard Niermans<br />
Cinépage<br />
Le 28 juin à 20h, Cinépage, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le<br />
Cinéma Pathé Madeleine, propose She Hate me<br />
de Spike Lee avec Anthony Mackie, Kerry<br />
Washington, Ell<strong>en</strong> Barkin, John Turturro,<br />
Monica Bellucci, Jim Brown.<br />
04 91 85 07 17<br />
www.cinepage.com<br />
Les femmes du 6eme étage de Philippe Le Guay<br />
Les Toiles de mer<br />
She Hate me de Spike Lee<br />
Le 11 juillet vers 22h à l’espace Mistral, l’Alhambra<br />
Cinémarseille <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Comité<br />
des Fêtes et le C<strong>en</strong>tre social de l’Estaque,<br />
prés<strong>en</strong>te Les femmes du 6 ème étage de Philippe Le<br />
Guay avec Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain.<br />
Alhambra Cinémarseille<br />
04 91 03 84 66<br />
www.alhambracine.com<br />
Un Jeudi Tout Court<br />
Le 28 juin à 20h, dans le cadre de «Un Jeudi Tout<br />
Court», ArtCourtVideo propose une soirée de<br />
projection consacrée aux court-métrages d’animation<br />
au cinéma Actes Sud à Arles.<br />
04 90 93 33 29<br />
www.artcourtvideo.com<br />
Ciné Silvain<br />
Le 2 juillet, à la tombée de la nuit, Ciné Silvain (voir<br />
p. 17) propose Le Voyage <strong>en</strong> Arménie de Robert<br />
Guédiguian avec Ariane Ascaride,Gérard Meylan,<br />
Simon Abkarian ; le 16 juillet, ce sera Indigènes<br />
de Rachid Bouchareb avec Jamel Debbouze,<br />
Samy Naceri, Roschdy Zem.<br />
Théâtre Silvain, Marseille<br />
www.capsur2013.fr<br />
La momie de Shadi Abdel Salam<br />
Aflam<br />
Le 13 juillet à la tombée de la nuit, au Théâtre<br />
Silvain, Aflam, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Egyptian Film<br />
C<strong>en</strong>ter et le Bureau Culturel de l’Ambassade<br />
propose La momie de Shadi Abdel Salam.<br />
04 91 47 73 94<br />
www.aflam.fr
62 CINÉMA<br />
CANNES<br />
Marathon à CANNES<br />
Alors que s’achève le Festival de Cannes et que<br />
tout le monde att<strong>en</strong>d le palmarès, une longue file<br />
d’att<strong>en</strong>te s’étale, tôt le matin, devant la salle du<br />
Miramar. 360 <strong>en</strong>seignants et étudiants qui s’apprêt<strong>en</strong>t<br />
pour un marathon cinéphilique : 30 heures<br />
de films non stop, 12 longs métrages et 3 courts,<br />
issus de toutes les sections du festival, choisis<br />
minutieusem<strong>en</strong>t par la commission Cinécole, six<br />
<strong>en</strong>seignants de l’Académie de Nice, coorganisatrice<br />
avec Cannes-Cinéma de cette manifestation<br />
qui r<strong>en</strong>contre chaque année le même succès.<br />
Ces programmateurs étai<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
phase avec les jurys officiels puisque 8 des films<br />
qu’ils avai<strong>en</strong>t sélectionnés ont été primés ! La<br />
Palme d’Or pour le film de Haneke, le Prix du Jury<br />
pour La Part des Anges de K<strong>en</strong> Loach ; le Prix<br />
d’Interprétation Masculine pour Mads Mikkels<strong>en</strong>,<br />
dans La Chasse de Thomas Vinterberg ; La Caméra<br />
d’Or et le prix Un Certain Regard pour le<br />
premier long métrage de B<strong>en</strong>h Zeitlin, une sorte<br />
de conte philosophique <strong>en</strong> Louisiane, Les Bêtes<br />
du Sud sauvage, dans lequel Quv<strong>en</strong>zhané Wallis,<br />
une fillette, crève l’écran ; le Prix Fipresci des<br />
sections parallèles pour le premier long de Rachid<br />
Djaïdani, R<strong>en</strong>gaine, sur les relations inter<br />
communautaires ; le prix de la SACD pour Les<br />
Voisins de Dieu, premier film de M<strong>en</strong>i Yaesh qui<br />
plonge dans l’intégrisme religieux<br />
<strong>en</strong> Israël ; l’Art Cinema Award pour<br />
No ! de Pablo Larraín ; la Queer<br />
Palm du court métrage pour Ce<br />
n’est pas un film de cow-boys de<br />
B<strong>en</strong>jamin Par<strong>en</strong>t.<br />
L’autre palmarès<br />
Après une nuit blanche et pleine, les<br />
cinécoli<strong>en</strong>s ont attribué leur coup de<br />
cœur à Brok<strong>en</strong>, premier film de<br />
Rufus Norris, metteur <strong>en</strong> scène de<br />
théâtre britannique, adapté d’un<br />
roman de Daniel Clay, qui avait fait<br />
l’ouverture de la 51 ème Semaine de<br />
la Critique. Dans un quartier populaire,<br />
une jeune adolesc<strong>en</strong>te, diabétique,<br />
Skunk Cunningham (magistralem<strong>en</strong>t<br />
interprétée parEloïse Laur<strong>en</strong>ce),<br />
élevée par son père (Tim Roth) est<br />
confrontée à la dureté de la vie,<br />
étant témoin d’un acte de viol<strong>en</strong>ce injuste qui va<br />
<strong>en</strong>traîner les voisins du quartier dans un terrible<br />
<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age de mal<strong>en</strong>-t<strong>en</strong>dus et de m<strong>en</strong>songes.<br />
Tous les personnages de Rufus Norris ont des<br />
fêlures dont certains ne se remettront pas.<br />
Alternant scènes de t<strong>en</strong>dresse et de viol<strong>en</strong>ce,<br />
Brok<strong>en</strong> est un film au noir sur les illusions<br />
perdues.<br />
Autre film fort apprécié et grave, La Chasse de<br />
Thomas Vinterberg, réalisateur de Fest<strong>en</strong>, qui<br />
suit le parcours de Lucas (le Danois Mads Mikkels<strong>en</strong><br />
qui a bi<strong>en</strong> mérité son prix !) travaillant dans<br />
un jardin d’<strong>en</strong>fants, accusé à tort de pédophilie.<br />
Immédiatem<strong>en</strong>t mis au ban de la communauté,<br />
il lutte pour faire reconnaître la vérité mais aussi<br />
pour montrer qu’il reste digne face au groupe et à<br />
ses attaques. Une mise <strong>en</strong> scène t<strong>en</strong>due, sans<br />
faille, pour ce film qui parle de la fin de l’innoc<strong>en</strong>ce<br />
et fait m<strong>en</strong>tir l’adage : «La vérité sort de la<br />
bouche des <strong>en</strong>fants.»<br />
Brok<strong>en</strong> de Rufus Norris<br />
La chasse de Thomas Vinterberg<br />
C’est <strong>en</strong>suite le dernier K<strong>en</strong> Loach, la Part des<br />
anges, qui a séduit le public. «La part des anges»<br />
est une expression qui désigne les 2 % d’alcool<br />
qui s’évapor<strong>en</strong>t dans l’air p<strong>en</strong>dant le vieillissem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> fût. On suit Robbie (Paul Brannigan) un<br />
jeune futur père, quelque peu délinquant, de la<br />
banlieue de Glasgow, condamné à 300 heures de<br />
travaux d’intérêt collectif : une<br />
chance pour lui qui n’<strong>en</strong> a pas eu<br />
beaucoup dans la vie car un éducateur<br />
au grand cœur spécialiste de<br />
whisky va l’initier à la dégustation et<br />
Robbie a un excell<strong>en</strong>t nez ! Il est<br />
bi<strong>en</strong>tôt capable d’id<strong>en</strong>tifier les cuvées<br />
les plus exceptionnelles et les<br />
plus chères. Avec trois autres malchanceux<br />
de la société, ils vont ainsi<br />
visiter une distillerie, participer à<br />
une dégustation, assister à une<br />
v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères <strong>en</strong> kilt ! au<br />
milieu des riches habitués et… allez<br />
voir la suite ! K<strong>en</strong> Loach et son fidèle<br />
scénariste Paul Laverty nous<br />
font vibrer devant les av<strong>en</strong>tures de<br />
ces pieds nickelés ; on rit aux gags<br />
et aux bons mots de cette t<strong>en</strong>dre comédie<br />
sociale à la morale de Robin<br />
des bois.<br />
Juste avant, c’est le Prix Écrans Junior qui a été<br />
proposé : Ombline qu’a réalisé Stéphane Cazes,<br />
à partir d’histoires <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> prison. Ombline<br />
est une jeune fem-me qui donne naissance à<br />
Lucas qu’elle appr<strong>en</strong>d à élever <strong>en</strong> prison. Séparée<br />
de son fils, placé <strong>en</strong> famille d’accueil à 18 mois<br />
selon la loi, elle se (dé)bat, femme abîmée par la<br />
vie parmi les autres dans l’espoir d’<strong>en</strong> récupérer<br />
la garde à sa sortie de prison… Malgré une fin trop<br />
appuyée, le film offre de beaux portraits de<br />
femmes, surtout grâce au jeu int<strong>en</strong>se de Mélanie<br />
Thierry (César du Meilleur Espoir Féminin 2010).<br />
Cette tr<strong>en</strong>tième édition de Cinécole s’est achevée<br />
avec Amour, mais dans la douleur, avec le<br />
superbe et éprouvant film de Haneke, palme d’or<br />
d’un autre palmarès au tapis rouge.<br />
ANNIE GAVA<br />
La part des anges de K<strong>en</strong> Loach
QUINZAINE | CINÉMA CHINOIS CINÉMA 63<br />
Top treize à l’Alhambra<br />
Si tu ne vas pas à Cannes, Cannes vi<strong>en</strong>t à toi ! À<br />
l’Alhambra bi<strong>en</strong> sûr, où, depuis 2005, treize des<br />
films de la Quinzaine des Réalisateurs, vivier du<br />
cinéma d’auteurs, sont projetés, trois jours à peine<br />
après la clôture du festival cannois. Le 29 mai,<br />
Edouard Waintrop, nouveau délégué général de<br />
la Quinzaine et William B<strong>en</strong>edetto, directeur du<br />
cinéma de St H<strong>en</strong>ri, ont ouvert le programme par<br />
un Adieu, celui des frères Podalydès à Berthe, la<br />
mémé de leur comédie aux jeux de mots pataphysiques,<br />
aux tours de passe-passe tirés d’une<br />
malle de magici<strong>en</strong>, variations métaphoriques de<br />
la disparition qui s’essouffl<strong>en</strong>t quelque peu <strong>en</strong> se<br />
déclinant.<br />
La suite a réservé d’excell<strong>en</strong>tes surprises. Camille<br />
redouble (prix SACD 2012) l’émouvante fable de<br />
et avec Noémie Llovsky, version française du<br />
Peggy Sue got married de Coppola, <strong>en</strong> moins<br />
«rose» et beaucoup plus drôle, qui pose avec s<strong>en</strong>sibilité<br />
et justesse la vaine mais inévitable question<br />
de la maturité : et si c’était à refaire ?<br />
Subversion des codes, décalages, dérapages très<br />
contrôlés, la comédie triomphe aussi dans le cynique<br />
et «so british» Sightseers de B<strong>en</strong> Wheatley<br />
où on suit, ravis, l’itinéraire meurtrier de Chris et<br />
Tina durant leurs premières vacances <strong>en</strong> amoureux.<br />
Une Bonnie et un Clyde <strong>en</strong> K-way et jogging<br />
mou, qui travers<strong>en</strong>t dans leur caravane une<br />
nature idyllique tout <strong>en</strong> massacrant au passage,<br />
sans état d’âme, <strong>en</strong>tre musées et campings, les<br />
gêneurs qu’ils crois<strong>en</strong>t.<br />
Belle découverte <strong>en</strong>core que No de Pablo Larraìn,<br />
ultime volet iconoclaste d’une trilogie sur la dictature<br />
chili<strong>en</strong>ne, récomp<strong>en</strong>sé par le Art Cinema<br />
Award, qui reconstitue la campagne électorale<br />
des partisans du non au référ<strong>en</strong>dum de 1988<br />
No de Pablo Larrain<br />
imposé par les autorités internationales pour la<br />
réélection de Pinochet. Tourné avec une caméra<br />
de 1983 dans un format 4/3, le film retrouve le<br />
style visuel de l’époque intégrant les archives à la<br />
fiction. Gael Garcia Bernal y incarne un jeune<br />
publicitaire de tal<strong>en</strong>t rev<strong>en</strong>u d’exil, peu politisé, qui<br />
va «v<strong>en</strong>dre» le choix démocratique comme une<br />
lessive ! La communication prévalant sur le cont<strong>en</strong>u,<br />
l’efficacité sur l’éthique : «Après tout, le Chili<br />
p<strong>en</strong>se à son av<strong>en</strong>ir» affirme le héros avant chacune<br />
de ses prés<strong>en</strong>tations. Pinochet perd parce que<br />
le pays a évolué et que la campagne du vieux<br />
dictateur est «ringarde» !<br />
Films légers, grinçants, dérangeants, poignants,<br />
romanesques, la variété de la sélection a même<br />
permis aux grands et petits cinéphiles de fondre<br />
de plaisir <strong>en</strong> partageant les chamallows, roudoudous,<br />
berlingots et guimauves d’Ernest et Célestine,<br />
le conte politico-poétique de R<strong>en</strong>ner, Aubier et<br />
Patar à s’éveiller assis.<br />
ÉLISE PADOVANI<br />
Les films de la Quinzaine des Réalisateurs<br />
ont été prés<strong>en</strong>tés à l’Alhambra Cinémarseille<br />
du 29 mai au 5 juin<br />
Vive Mr Shu !<br />
Le Festival du Cinéma Chinois <strong>en</strong> France, qui se<br />
déroule cette année dans six villes, s’est ouvert à<br />
Marseille au cinéma le Prado avec l’<strong>en</strong>semble<br />
musical Xin Yi de musique traditionnelle dirigé<br />
par Wang Guozh<strong>en</strong> : neuf jeunes femmes ont joué,<br />
à la cithare Guqin, à la flûte de bambou ou au<br />
hautbois, des morceaux aux titres évocateurs de<br />
Cueillir les herbes, Parfums de jasmin, ou Fleurs<br />
épanouies, pleine lune…<br />
Après différ<strong>en</strong>tes allocutions qui ont précisé<br />
l’objectif de la manifestation, «faire découvrir des<br />
films inédits <strong>en</strong> France et promouvoir les échanges<br />
<strong>en</strong>tre les deux pays» a été projeté le premier<br />
des 14 films choisis, Ce que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les femmes,<br />
une comédie romantique de Ch<strong>en</strong> Daming, remake<br />
mou de What wom<strong>en</strong> want avec Mel Gibson,<br />
qui n’a d’autre intérêt que d’y pouvoir admirer la<br />
superbe Gong Li, invitée d’honneur du festival. Le<br />
mélodrame de Zhang Yimou, Sous l’aubépine,<br />
permet de découvrir une jeune actrice Zhou<br />
Dongyu incarnant une jeune fille qui, p<strong>en</strong>dant la<br />
révolution culturelle, vit une histoire d’amour<br />
troublée par cette période répressive… une mise<br />
<strong>en</strong> scène traditionnelle, sinon simpliste.<br />
Plus intéressant le film d’animation, Une fille juive<br />
à Shanghai de Wang G<strong>en</strong>fa, construit <strong>en</strong> flash<br />
back successifs, raconte l’histoire d’une petite fille<br />
qui a été emm<strong>en</strong>ée à Shanghai pour échapper<br />
aux nazis. Petite rousse aux superbes yeux bleus,<br />
elle r<strong>en</strong>contre un jeune Chinois, A-G<strong>en</strong>, qui l’aide<br />
à survivre. Leur amitié pr<strong>en</strong>d fin quand la guerre<br />
est finie mais lorsqu’elle revi<strong>en</strong>t à Shanghai,<br />
soixante ans plus tard elle y retrouve, comme<br />
dans les contes, son ami.<br />
Le plus réussi est le film de Han Jie, Hello Mr. Shu.<br />
Dès le premier plan, le ton est donné : un homme<br />
étrange est perché sur un arbre ; Shu <strong>en</strong> chinois<br />
signifie «arbre». On le reverra ainsi dans des scènes<br />
toutes oniriques. Car, comme le dis<strong>en</strong>t les<br />
habitants du village minier qui se vide peu à peu<br />
Shu n’est pas «stable» : il a des visions, récurr<strong>en</strong>tes,<br />
de son père mort, puis de son frère ; il est<br />
un peu devin, il tombe amoureux d’une jeune<br />
muette qu’il épouse, un vrai fiasco ! Il boit, il se<br />
bat. Il recompose le monde à sa guise. Il est perché<br />
sur son arbre… Altern<strong>en</strong>t de superbes plans<br />
des paysages <strong>en</strong>neigés de la Chine rurale du Nord<br />
Est, de fêtes éclatantes de couleurs jusqu’à ce<br />
plan, rouge, hallucinatoire, des mineurs quittant<br />
le village. Tout n’est-il que rêve ? Il n’est pas<br />
étonnant que ce film ait obt<strong>en</strong>u le Grand Prix du<br />
jury au festival de Shanghai…<br />
ANNIE GAVA<br />
Le Festival a eu lieu du 7 au 12 juin<br />
au cinéma le Prado, Marseille<br />
Hello Mr. Shu de Han Jie
64 CINÉMA<br />
GRAND REPORTER | CASSOS<br />
R<strong>en</strong>dre compte<br />
Coup d’essai<br />
Gilles Jacquier, Rémi Ochlik, Marie<br />
Calvin : <strong>en</strong>vers ces journalistes occid<strong>en</strong>taux<br />
tombés <strong>en</strong> couvrant des<br />
conflits, trop d’europé<strong>en</strong>s, protégés<br />
par la relative prospérité de leurs<br />
démocraties, éprouv<strong>en</strong>t émotions factices<br />
ou méfiance. Cette volonté de<br />
s’exposer n’est-elle pas suspecte ?<br />
Le prix de leurs témoignages n’estil<br />
pas exorbitant ? La question de la<br />
limite de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de la presse<br />
était au cœur de la soirée d’hommage<br />
aux Grands reportages organisée<br />
à l’Hôtel de Région, le 22 mai, dans<br />
le cadre de l’exposition Printemps<br />
arabe. Michel Vauzelle rappelant le<br />
destin partagé des peuples méditerrané<strong>en</strong>s,<br />
a fustigé la t<strong>en</strong>tation du<br />
À Marseille, on connait tous Philippe<br />
Carrese, écrivain et réalisateur<br />
de télévision, personnage sympathique<br />
et fédérateur. Il a décidé de v<strong>en</strong>ir<br />
au cinéma et son premier film, prés<strong>en</strong>té<br />
<strong>en</strong> avant-première le 6 juin au<br />
cinéma Le Prado, sort <strong>en</strong> salle le 13<br />
juin. Devant une salle pleine le producteur,<br />
Thierry Aflalou de Comic<br />
Strip production a prés<strong>en</strong>té le film<br />
<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Philippe Carrese et<br />
de «toute l’équipe» et a demandé <strong>en</strong><br />
plaisantant qu’on parle de Cassos<br />
s’il nous plaisait et qu’on ne dise<br />
ri<strong>en</strong> dans le cas contraire !<br />
On serait t<strong>en</strong>té de se taire tant on<br />
admire la ténacité de Carrese à réaliser<br />
un film avec un petit budget :<br />
tournage <strong>en</strong> 11 nuits, <strong>en</strong>tre 6h du soir<br />
et 8h du matin pour simplifier les<br />
raccords lumière, trois appareils<br />
photo-caméras numériques pour<br />
les scènes à l’intérieur d’une voiture,<br />
technici<strong>en</strong>s et acteurs de sa tribu…<br />
Mais cela suffit-il ? Le scénario, construit<br />
<strong>en</strong> boucle, manque d’originalité :<br />
un assureur (Didier B<strong>en</strong>ureau), humilié<br />
et cocufié par sa femme (Agnès<br />
Soral), décide de la faire supprimer,<br />
r<strong>en</strong>contre un professionnel du crime<br />
(Simon Astier) et devi<strong>en</strong>t lui-même<br />
un tueur. Le découpage <strong>en</strong> saynètes<br />
ral<strong>en</strong>tit le rythme, le personnage de<br />
la femme, tyrannique et hystérique,<br />
est caricatural et les dialogues, parfois<br />
drôles, <strong>en</strong>tre le tueur et l’assureur<br />
sont aussi très lourds par mom<strong>en</strong>ts.<br />
Heureusem<strong>en</strong>t, il a de très belles<br />
Francoise Joly, Alexandra D<strong>en</strong>iaux, Guilaine Ch<strong>en</strong>u © A.G.<br />
repli, celle de la désillusion de<br />
«l’après» <strong>en</strong> Égypte ou <strong>en</strong> Tunisie,<br />
celle de l’indiffér<strong>en</strong>ce. Françoise<br />
Joly et Guilaine Ch<strong>en</strong>u, les deux<br />
rédactrices <strong>en</strong> chef du magazine<br />
Envoyé Spécial sur France 2, ont<br />
expliqué comm<strong>en</strong>t les risques s’évaluai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> accord avec les équipes<br />
souv<strong>en</strong>t privées de recul ou d’information<br />
cruciales, comm<strong>en</strong>t on<br />
r<strong>en</strong>onçait parfois à aller sur le terrain<br />
parce que la chaîne ou les<br />
interv<strong>en</strong>ants y voyai<strong>en</strong>t un danger<br />
trop grand mais jamais sous la<br />
pression d’autorités gouvernem<strong>en</strong>tales.<br />
Elles ont affirmé l’importance<br />
de la prés<strong>en</strong>ce des reporters pour<br />
recueillir sans les juger, les paroles<br />
d’hommes et de femmes dans leur<br />
complexité et leurs contradictions,<br />
pour capter le dit et le non-dit, pour<br />
considérer tous les points de vue<br />
parce qu’informer ce n’est pas<br />
seulem<strong>en</strong>t transmettre des<br />
dépêches.<br />
Quatre extraits de reportages «à<br />
hauteur humaine» ont été prés<strong>en</strong>tés<br />
par des journalistes travaillant<br />
pour l’émission, passionnés par leur<br />
métier et <strong>en</strong> aucun cas suicidaires.<br />
Lucas M<strong>en</strong>get a raconté son <strong>en</strong>trée<br />
clandestine <strong>en</strong> Lybie, la prise de<br />
Nalout par les insurgés, l’attaque<br />
des forces armées de Kadhafi contre<br />
ce lieu stratégique à la frontière<br />
tunisi<strong>en</strong>ne et l’aide déterminante<br />
des responsables de la ville pour<br />
images de Berre l’Etang, de ses<br />
usines et le 2 ème personnage féminin<br />
(Marie Kremer) est touchant.<br />
On espère que le prochain film,<br />
Démons de Dante, sera un coup de<br />
maître !<br />
ANNIE GAVA<br />
Cassos de Philippe Carrese,<br />
sortie le 13 juin<br />
Cassos de Philippe Carrese<br />
sauver son équipe. Alexandra D<strong>en</strong>iaux<br />
nous a embarqués dans un<br />
cercueil flottant avec des harragas<br />
tunisi<strong>en</strong>s. Jeunes garçons qui ne<br />
croi<strong>en</strong>t pas à la révolution à laquelle<br />
ils ont participé et veul<strong>en</strong>t profiter du<br />
chaos actuel pour fuir vers les rêves<br />
consuméristes itali<strong>en</strong> ou français.<br />
Vinc<strong>en</strong>t Barral quant à lui, a choisi<br />
de parler du harcèlem<strong>en</strong>t sexuel <strong>en</strong><br />
Égypte où les femmes, qui ont pourtant<br />
joué un rôle primordial dans la<br />
chute du régime, n’<strong>en</strong> finiss<strong>en</strong>t pas<br />
de subir les discriminations que des<br />
générations d’hommes frustrés leur<br />
impos<strong>en</strong>t : dialogue de sourds <strong>en</strong>tre<br />
Mohamed Diab, réalisateur du film<br />
Les femmes du bus 678, et un jeune<br />
égypti<strong>en</strong> justifiant les viols, propos<br />
ahurissants de l’unique femme sexologue<br />
médiatisée qui incrimine les<br />
femmes violées à 50 % ! Discours<br />
résigné d’une journaliste <strong>en</strong> butte au<br />
harcèlem<strong>en</strong>t malgré son voile et sa<br />
pudeur. Les dernières images projetées<br />
fur<strong>en</strong>t celles deGilles Jacquier<br />
tué à Homs <strong>en</strong> Syrie le 11 janvier<br />
2012, celles de la révolution tunisi<strong>en</strong>ne<br />
<strong>en</strong> marche à Kasserine, juste<br />
avant la chute de B<strong>en</strong> Ali. Images<br />
d’un monde mu par un espoir toujours<br />
r<strong>en</strong>ouvelé, justifiant l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
d’une vie. Edith Bouvier, frêle<br />
tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, rescapée du bombardem<strong>en</strong>t<br />
du c<strong>en</strong>tre de presse de Homs,<br />
très émue, a évoqué le professionnalisme,<br />
la gaieté, la g<strong>en</strong>tillesse de<br />
Gilles. Elle a t<strong>en</strong>u à rappeler que<br />
sans les syri<strong>en</strong>s anonymes qui ont<br />
risqué leur vie pour elle, elle n’aurait<br />
pu être sauvée, que sans les journalistes-amateurs<br />
du pays, dotés de<br />
quelques portables et d’une imm<strong>en</strong>se<br />
bravoure, la presse étrangère ne<br />
pourrait pas travailler. Un poignant<br />
hommage au courage des grands<br />
reporters et à leur désir obstiné de<br />
r<strong>en</strong>dre compte.<br />
ELISE PADOVANI<br />
L’exposition Printemps Arabe<br />
est visible jusqu’au 28 juin<br />
à l’Hôtel de Région, Marseille<br />
04 91 57 52 11<br />
www.regionpaca.fr
IMAGE DE VILLE | LA CIOTAT CINÉMA 65<br />
Vivre la Ville<br />
Pour clore ses traversées urbaines et comme une<br />
évid<strong>en</strong>ce, Le Merlan a laissé carte blanche à<br />
Image de ville, du 3 au 9 juin. Le festival aixois qui<br />
vise à mettre <strong>en</strong> lumière l’approche s<strong>en</strong>sible de<br />
l’architecture par le cinéma, s’est donc av<strong>en</strong>turé<br />
dans la cité phocé<strong>en</strong>ne pour proposer des<br />
«histoires d’hier et d’aujourd’hui», trajectoires<br />
individuelles et collectives inscrites dans des lieux<br />
réinv<strong>en</strong>tés par la mémoire ou la perception intime<br />
de chacun. Au programme, trois films sur Alger et<br />
une rétrospective comm<strong>en</strong>tée par Sofiane<br />
Hadjadj, écrivain et éditeur. Occasion de mieux<br />
connaître le cinéma algéri<strong>en</strong> et d’<strong>en</strong> découvrir les<br />
nouveaux tal<strong>en</strong>ts. Khaled B<strong>en</strong>aïssa (diplômé<br />
d’architecture par ailleurs) orchestrant avec<br />
humour dans son court métrage Sektou le<br />
vacarme d’une capitale exubérante, attachante,<br />
tolérante, ébranlée par les att<strong>en</strong>tats terroristes de<br />
90. Amin Sidi Boumédi<strong>en</strong>ne dramatisant dans<br />
Demain, Alger, le temps des choix pour quatre<br />
jeunes banlieusards juste avant les émeutes de<br />
88. Invité par Luc Joulé, Mohamed Lakhdar Tati<br />
est v<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter son docum<strong>en</strong>taire de 2008<br />
Joue à l’ombre dont le titre repr<strong>en</strong>d l’injonction<br />
faite aux <strong>en</strong>fants m<strong>en</strong>acés d’insolation. Vérifier<br />
ses souv<strong>en</strong>irs. Laisser v<strong>en</strong>ir le récit urbain <strong>en</strong>tre<br />
torpeur et effervesc<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>tre ombres et<br />
lumière, d’un quartier à l’autre, sans fil narratif :<br />
portes <strong>en</strong>trouvertes sur la fraîcheur des maisons<br />
obscures de la casbah, façades XIXème aux<br />
balcons bâchés de draps, cités dégradées des<br />
années 50, surpeuplées, saturées des cris de<br />
gamins investissant l’espace public, vieilles cartes<br />
postales de touristes plaquées sur l’écran dont<br />
les textes se substitu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> voix off à la rumeur<br />
d’une ville construite par d’autres pour d’autres,<br />
et que les algérois se réappropri<strong>en</strong>t à leur<br />
manière. Deux docum<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>fin sur les<br />
quartiers Nord de Marseille. Le très prometteur<br />
Omégaville d’Anne Alix, <strong>en</strong> cours de tournage<br />
dans le microcosme du Grand Saint-Barthélémy,<br />
où s’affirme, à travers le portrait de quelques<br />
personnalités-phares, la volonté de considérer les<br />
communautés ici et maint<strong>en</strong>ant. Le poignant Bar<br />
c<strong>en</strong>tre des autocars de Patrick Zachmann qui<br />
Bar c<strong>en</strong>tre des autocars de Patrick Zachmann<br />
retrouve, 20 ans après, les adolesc<strong>en</strong>ts «<strong>en</strong><br />
difficultés» dont il fut le professeur de photo <strong>en</strong><br />
1984, dans la cité Bass<strong>en</strong>s. Certains sont sortis<br />
de ce ghetto, d’autres y sont restés, certains<br />
gard<strong>en</strong>t espoir, d’autres ont r<strong>en</strong>oncé. Sans doute<br />
n’aura-t-il ri<strong>en</strong> changé à leur destin mais peutêtre<br />
aura-t-il modifié, ne serait-ce qu’un peu, leur<br />
façon de cadrer le monde et de se cadrer euxmêmes.<br />
ELISE PADOVANI<br />
Premiers films<br />
Le 8 juin, au Théâtre du Golfe, dans<br />
le cadre du 31 ème Festival du premier<br />
film, organisé par La Ciotat<br />
Berceau du Cinéma, Frédéric Beigbeder<br />
est v<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter, avec son<br />
producteur, L’amour dure trois ans,<br />
qu’il a réalisé à partir de son roman<br />
écrit quinze ans plus tôt. «Pour<br />
dissiper l’angoisse du premier film,<br />
il suffit de pr<strong>en</strong>dre un sujet banal :<br />
l’amour est-il possible ? Cela me<br />
rassurait de m’inspirer d’un roman<br />
autobiographique. Mon film est un<br />
pamphlet contre les aspects ridicules<br />
de la passion mais il donne aussi<br />
<strong>en</strong>vie d’aimer.»<br />
L’histoire, romanesque, est simple :<br />
Marc Marronnier (Gaspard Proust),<br />
mondain cynique et dépressif, qui<br />
pleure chaque fois qu’il revoit Peau<br />
d’âne, vi<strong>en</strong>t de divorcer d’Anne (Elisa<br />
Sednaoui). Il est sûr que l’amour ne<br />
dure que trois ans. Il a même écrit<br />
un livre pour le démontrer, mais sa<br />
r<strong>en</strong>contre avec l’explosive Alice<br />
(Louise Bourgoin), à un <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t,<br />
va r<strong>en</strong>verser ses certitudes.<br />
«Bi<strong>en</strong> sûr, il y a un décalage <strong>en</strong>tre le<br />
roman et le film. Par exemple, la<br />
publication du roman est une mise<br />
<strong>en</strong> abyme, forme qui est une sorte<br />
d’obsession chez moi. À la voix off<br />
souv<strong>en</strong>t choisie pour les adaptations,<br />
que je n’aime pas, j’ai préféré<br />
la voix in et l’adresse au spectateur.»<br />
Le film ? Il est drôle, pétillant et<br />
léger. «La légèreté c’est beaucoup<br />
de boulot !» Les dialogues sont <strong>en</strong>levés<br />
et des trouvailles visuelles et<br />
de mise <strong>en</strong> scène émaill<strong>en</strong>t le film :<br />
des lapins blancs sur la pelouse<br />
L’amour dure trois ans de Frederic Beigbeder<br />
porte Maillot alors que les amoureux<br />
se déclar<strong>en</strong>t leur amour par des<br />
antiphrases, incrustations de SMS<br />
sur les images, les plans «vu/pas<br />
vu» du pays basque… Les acteurs<br />
sont excell<strong>en</strong>ts, Valérie Lemercier<br />
<strong>en</strong> éditrice, JoeyStarr <strong>en</strong> «macho»<br />
qui tombe amoureux d’un surfeur,<br />
Annie Duperey <strong>en</strong> mère autoritaire,<br />
Frédéric Bel, Nicolas Bedos, Bernard<br />
M<strong>en</strong>ez ou Jonathan Lambert.<br />
Et à la fin du film, le plan de Michel<br />
Legrand, le compositeur adoré par<br />
le cinéaste, jouant du piano sur la<br />
plage, est superbe.<br />
Après cette comédie, cynique et romantique,<br />
celui qu’on a souv<strong>en</strong>t trouvé<br />
arrogant, dit avoir appris l’humilité<br />
<strong>en</strong> faisant ce premier film. «J’aimerais<br />
bi<strong>en</strong> faire un deuxième film ; j’y<br />
ai pris goût.»<br />
Le jury du festival, présidé par Pascal<br />
Thomas à qui l’association La<br />
Ciotat Berceau du Cinéma a<br />
décerné un Louis Lumière d’honneur<br />
pour l’<strong>en</strong>semble de sa carrière<br />
a fort apprécié ce film puisqu’il lui a<br />
attribué le Louis Lumière d’Or du<br />
meilleur premier film.<br />
ANNIE GAVA
66 ARTS VISUELS FLÂNERIES D’AIX | ARTS ÉPHÉMÈRES<br />
Hasard objectif<br />
© Mohamed Lekleti<br />
Quel délice que d’errer, d’<strong>en</strong>trer dans<br />
des jardins découverts au fil des<br />
rues… derrière un <strong>en</strong>trelacs de branches<br />
une sculpture, un tableau, un<br />
piano, une harpe, parfois une eau<br />
murmure, un brin de v<strong>en</strong>t, le paysage<br />
s’ébroue, un rai de lumière joue<br />
sur une toile… C’est ainsi que le prom<strong>en</strong>eur<br />
quadrille les lieux connus<br />
de géométries nouvelles, établissant<br />
une carte secrète de la ville. Flâner,<br />
quelle belle inv<strong>en</strong>tion ! Andréa Ferréol<br />
offre à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce deux<br />
jours délicieux de r<strong>en</strong>contres et de<br />
découvertes. Parcours éclectique et<br />
délicieux : lourds bijoux conçus pour<br />
des Salammbô contemporaines de<br />
Dominique Auri<strong>en</strong>tis au Jardin de<br />
Belcodène, à côté d’extraordinaires<br />
animaux de verre soufflé (Fernando<br />
Agostinho) : autruche aux plumes exc<strong>en</strong>triques,<br />
pomme acide sur laquelle<br />
un serp<strong>en</strong>t se love ; au Pavillon de<br />
V<strong>en</strong>dôme, le mobilier contemporain<br />
(ligne Komodo) des trois sœurs Moretti<br />
unit utile et raffinem<strong>en</strong>t esthétique<br />
et Kimiko Yoshida se démultiplie <strong>en</strong><br />
autoportraits à travers une histoire<br />
choisie de la peinture ; cultivant le<br />
paradoxe sous les calmes ombrages<br />
des grands platanes du Jardin<br />
de l’Aigle d’Or, les gueules arrachées<br />
à la nuit, par le pinceau fauve<br />
et poignant de Jean-Louis Foulquier,<br />
p<strong>en</strong>dant que les sculptures de<br />
Jordi déclin<strong>en</strong>t la même forme<br />
répétée <strong>en</strong> compositions géométriques<br />
qui apprivois<strong>en</strong>t la lumière ; les<br />
lignes abstraites de Loïc Madec propos<strong>en</strong>t<br />
leurs énigmes sous une<br />
tonnelle ; les céramiques de Franck<br />
Brunet sembl<strong>en</strong>t explorer les remuem<strong>en</strong>ts<br />
de la matière ; les photographies<br />
de Claudie Rocard-Laperrousaz<br />
s’attach<strong>en</strong>t à l’intuition du détail révélateur.<br />
Des yeux de métal s’étonn<strong>en</strong>t<br />
vaguem<strong>en</strong>t sur les ovales de bronze<br />
Vertus éphémères<br />
Arts Éphémères, Thierry Mouille © Chris Bourgue<br />
de Jean-Pierre Dussaillant, avec des<br />
cheveux emportés par d’invisibles<br />
tempêtes, sur les sages pelouses du<br />
Jardin Mérindol ; une gamelle au<br />
pied d’un arbre du Jardin du Cancel,<br />
à son aplomb, un chi<strong>en</strong>, banal ? sauf<br />
s’il s’agit d’une construction de Robert<br />
Bradford composée d’élém<strong>en</strong>ts<br />
de jeux ou de figurines, tandis que<br />
les toiles de Paul Maisonneuve aux<br />
Au Parc de la Maison Blanche (Mairie des 9 ème et<br />
10 ème arr de Marseille), le Festival des Arts Éphémères<br />
pr<strong>en</strong>d chaque année plus d’ampleur, et de<br />
t<strong>en</strong>eur. Cette édition, concoctée par Thierry Ollat,<br />
conservateur du MAC, et Jean-Louis Connan, directeur<br />
de l’École d’art et design (ESADMM), fut d’une<br />
qualité exceptionnelle. Parce que l’événem<strong>en</strong>t sait<br />
créer dans un lieu public une atmosphère où la<br />
curiosité du passant (et des mariés !) s’émerveille.<br />
Parce que les œuvres prés<strong>en</strong>tées par les Ateliers<br />
publics de l’ESDAAM sont d’une qualité imaginative<br />
qui les ti<strong>en</strong>t éloignées du concept pour faire<br />
vibrer visiblem<strong>en</strong>t la joie de la s<strong>en</strong>sation et de la<br />
pratique. Parce qu’une des plus belles œuvres,<br />
toute simple, est celle d’une jeune étudiante de<br />
l’École, Morgane Aziza, qui avec Ondée sait mettre<br />
<strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s la chute des feuilles, et fixer l’éphémère…<br />
Parmi les artistes «pro», des pièces formidables.<br />
Dans la mairie les clichés d’Alfons Alt, que l’on a<br />
vu souv<strong>en</strong>t mais qui frapp<strong>en</strong>t toujours autant par<br />
leurs vieillissem<strong>en</strong>ts fabriqués ; une magnifique<br />
installation de Katia Bourdarel, qui comme toujours<br />
joue sur notre peur des contes, les transformations<br />
nocturnes, les têtes de cerf et les biches<br />
Entre ciel et terre<br />
Le BNM a apporté sa contribution aux Flâneries<br />
et aux Arts éphémères avec une performance<br />
dansée et chorégraphiée par Anton Zvir, jeune<br />
biélorusse plein de tal<strong>en</strong>t et Béatrice Mille, <strong>en</strong>trés<br />
respectivem<strong>en</strong>t au Ballet <strong>en</strong> 2006 et 2009. Ce pas<br />
de deux porte le nom évocateur de Doux ?, avec<br />
une interrogation qui souligne tout ce que peut<br />
cacher la douceur d’une relation amoureuse. À<br />
Maison Blanche, dansé devant le plan d’eau, à<br />
côté du lit accueillant de Thierry Mouillé, ce duo<br />
grands traits rapides se prélass<strong>en</strong>t<br />
dans leurs énigmatiques instantanés ;<br />
à la Galerie Lisse des Cordeliers<br />
les meubles peints de Chantal Saccomanno<br />
aiguis<strong>en</strong>t leurs pieds de<br />
danseuse tandis que les sculptures<br />
d’Olivier Dayot les nourriss<strong>en</strong>t de<br />
lég<strong>en</strong>des et d’ironie ; les œuvres de<br />
Martin Lartigue foisonn<strong>en</strong>t de personnages,<br />
couleurs chaudes d’où<br />
sourd une inquiétante étrangeté ; au<br />
Cloître d’Entrecasteaux les toiles<br />
de Mohamed Lekleti s’impos<strong>en</strong>t par<br />
la puissance du trait, l’équilibre des<br />
compositions ; au premier étage de<br />
l’Hôtel de France, les toiles écrues<br />
de Véronique Bigo, sacs, fragm<strong>en</strong>ts<br />
et objets emprunt<strong>en</strong>t à l’art du<br />
conteur, comme ces tableaux qui évoqu<strong>en</strong>t<br />
la destinée tragique de Marie<br />
Bashkirtseff, russe du XIXème morte<br />
trop jeune qui, possédée sans<br />
cesse par le désir d’être peintre,<br />
laissa dans son abondant journal les<br />
traits d’une âme insatisfaite.<br />
Aux œuvres exposées ajoutez les<br />
guitares, le chant, la danse, la délicieuse<br />
lecture du beau texte de Joëlle<br />
Gardes sur le temps par Marie-<br />
Christine Barrault… Le temps de<br />
flâner ?<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Les flâneries d’Aix ont eu lieu<br />
les 9 et 10 juin<br />
sacrifiées <strong>en</strong> robe de noce, juste à côté de la salle<br />
des mariages. Dehors, un rhinocéros dort fermem<strong>en</strong>t<br />
(Victoria Klotz), et des lits pouss<strong>en</strong>t dans<br />
les arbres (Thierry Mouillé), un arc <strong>en</strong> ciel se<br />
dessine sur le lac lorsque d’autres arbres pleur<strong>en</strong>t<br />
(Lionel Loestcher), un opossum se repose<br />
sur un banc (Lina Jabbour). Partout les artistes<br />
décal<strong>en</strong>t le réel et l’apais<strong>en</strong>t, signe du printemps.<br />
Pourvu que cet éphémère persiste !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Le Festival des Arts Éphémères<br />
a eu lieu du 24 mai au 3 juin<br />
apportait un mom<strong>en</strong>t de t<strong>en</strong>dresse susp<strong>en</strong>du, un<br />
peu d’éternité. Et comme <strong>en</strong> écho l’artiste russe<br />
Roman Korzhov offrait aux spectateurs la possibilité<br />
de participer à l’expéri<strong>en</strong>ce de la liberté <strong>en</strong><br />
libérant des ballons blancs gonflés à l’hélium, ret<strong>en</strong>us<br />
au sol par un verre <strong>en</strong> plastique blanc rempli<br />
d’eau. Il s’agissait de vider peu à peu l’eau pour<br />
permettre aux ballons de rester <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion,<br />
puis de s’<strong>en</strong>voler... Deux expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre ciel et<br />
terre ! CHRIS BOURGUE
Pour l’amour<br />
de la peinture<br />
Le musée Granet prés<strong>en</strong>te pour la première fois une<br />
sélection d’œuvres de la collection Frieder Burda. Un bel<br />
aperçu, de l’Expressionnisme à la jeune peinture<br />
allemande actuelle<br />
Le Musée Aixois exposait il y a peu<br />
la collection Planque reçue <strong>en</strong> donation<br />
pour quinze ans. L’exposition<br />
actuelle courant sur toute la saison<br />
estivale se prés<strong>en</strong>te comme un best<br />
of issu d’une autre collection privée<br />
appart<strong>en</strong>ant à Frieder Burda, héritier<br />
de l’empire de presse du même<br />
nom. L’intégralité est installée à<br />
Bad<strong>en</strong>-Bad<strong>en</strong> dans un bâtim<strong>en</strong>t<br />
commandé à Richard Meier (siège<br />
de Canal+, MacBa de Barcelone…).<br />
Que dire, sinon que ces cinquante<br />
trois peintures et quelques sculptures<br />
sont des chefs- d’œuvre (dont<br />
un petit Pollock) ? Dans ce parcours<br />
respectant la chronologie, il n’échappera<br />
pas au visiteur qu’il fait face à<br />
de très belles pièces, dont nombre<br />
de taille imposante ! La part majeure<br />
est représ<strong>en</strong>tée par les artistes<br />
outre rhénans : les expressionnistes<br />
du début du siècle dernier Kirchner,<br />
Beckmann, Macke, les représ<strong>en</strong>tants<br />
du r<strong>en</strong>ouveau de la peinture allemande<br />
de l’après seconde guerre<br />
mondiale, Richter, Polke, Baselitz<br />
(Anselm Kiefer n’a pu être ret<strong>en</strong>u<br />
pour cause de trop grande fragilité),<br />
et plus près de nous la jeune école<br />
de Leipzig à la r<strong>en</strong>ommée grandissante<br />
: Neo Rauch, Tim Eitel, Heribert<br />
C.Ottersbach, Eberhart Havekost,<br />
Anton H<strong>en</strong>ning.<br />
La peinture américaine est rappelée<br />
avec l’expressionisme abstrait (Pollock,<br />
De Kooning, Rothko), la figuration<br />
du Pop art (Rausch<strong>en</strong>berg, Katz) et<br />
de l’hyperréalisme (Morley, Estes).<br />
Sept Picasso, dernière époque de<br />
Mougins où vécut aussi le collectionneur,<br />
traduis<strong>en</strong>t son inclination pour<br />
des œuvres à forte expressivité. On<br />
constatera <strong>en</strong> revanche l’abs<strong>en</strong>ce d’artistes<br />
français hormis, dès l’<strong>en</strong>trée,<br />
l’imposant dessin de Jean Olivier<br />
Hucleux, représ<strong>en</strong>tant le collectionneur<br />
francophile mis <strong>en</strong> abyme devant<br />
une de ses œuvres peinte par Richter.<br />
Il faudra aller jusque Bad<strong>en</strong>-Bad<strong>en</strong><br />
pour voir Othoniel, Desgrandchamps,<br />
Frize ou V<strong>en</strong>et car «pour dire la vérité,<br />
c’est difficile de trouver des<br />
jeunes artistes <strong>en</strong> France».<br />
Faire une collection implique un acte<br />
intime, un choix émotionnel : «Écoutez,<br />
on ne peut pas tout expliquer.<br />
Parce que c’est comme une olive : vous<br />
aimez ou vous n’aimez pas ! Comm<strong>en</strong>t<br />
voulez-vous expliquer cela ?»<br />
Comme la première acquisition<br />
effectuée <strong>en</strong> 1968 par rébellion face<br />
L’art se réclame<br />
Témoignages d’une époque où la pub se disait réclame,<br />
les travaux publicitaires de Victor Vasarely rarem<strong>en</strong>t<br />
montrés. Avant l’Op’art et le Cinétisme<br />
Mais qui se souvi<strong>en</strong>t avec exactitude<br />
du logo créé <strong>en</strong> 1972 pour revigorer<br />
l’image de la marque d’automobiles<br />
R<strong>en</strong>ault ? L’exposition de ses dessins<br />
publicitaires ne nous <strong>en</strong> dévoile<br />
malheureusem<strong>en</strong>t pas les recherches.<br />
Mais on découvre <strong>en</strong> une<br />
c<strong>en</strong>taine de docum<strong>en</strong>ts cette activité<br />
professionnelle alim<strong>en</strong>taire méconnue,<br />
et néanmoins significative, dans<br />
la carrière d’un des plus influ<strong>en</strong>ts<br />
plastici<strong>en</strong>s de la modernité. De son<br />
installation à Paris dans les années<br />
30 jusqu’à 1957 où il se consacre<br />
<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à ses ambitions artistiques,<br />
la prés<strong>en</strong>tation suit, linéaire<br />
et monotone, un <strong>en</strong>semble éclectique<br />
de travaux publicitaires<br />
originaux, esquisses, <strong>en</strong>carts pharmaceutiques,<br />
affiches, couvertures<br />
de livres complétés par des publications<br />
d’époque.<br />
L’évolution des conceptions et des<br />
styles de communication visuelle<br />
transparaît concomitamm<strong>en</strong>t à ses<br />
investigations plus personnelles, dans<br />
la veine constructive d’un Fernand<br />
Léger (Plastocoat), ou vers des recherches<br />
plus plastici<strong>en</strong>nes intégrant<br />
différ<strong>en</strong>tes techniques modernes :<br />
aérographe, montage et collage photographique<br />
(Asthme ou l’oiseau<br />
rouge), inclusion de matières tel ce<br />
voile de tulle noir collé sur gouache<br />
(Tuberculose).<br />
L’exposition est prolongée par un<br />
catalogue plus largem<strong>en</strong>t illustré et<br />
docum<strong>en</strong>té. Des écrits de l’artiste,<br />
GRANET | VASARELY ARTS VISUELS 67<br />
Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938), Zwei Akte mit Badetub und Of<strong>en</strong> (Deux Nues avec Baquet et Poele) (recto),<br />
1911 (Huile sur toile, 89 x 80 cm) - Musee Frieder Burda, Bad<strong>en</strong>-Bad<strong>en</strong> ©musee Frieder Burda<br />
à son père, lequel collectionnait les<br />
expressionnistes : Concetto spaziale,<br />
une peinture toute rouge lacérée<br />
par Lucio Fontana : «…parce que<br />
c’était quelque chose d’une radicalité<br />
jamais vue ! [..] Et quand on n’a<br />
jamais vu que de l’expressionnisme<br />
allemand et qu’on voit un Fontana…» 1<br />
Une certaine idée du chef d’œuvre !<br />
CLAUDE LORIN<br />
témoignages, de sa galeriste D<strong>en</strong>ise<br />
R<strong>en</strong>é notamm<strong>en</strong>t, rappell<strong>en</strong>t ce travail<br />
théorique perman<strong>en</strong>t de l’artiste<br />
<strong>en</strong> prise avec le monde prés<strong>en</strong>t, son<br />
regard sur la pratique artistique<br />
dans un souci constant d’intégration<br />
Victor Vasarely, Plastocoat, huile sur carton,26.5x21cm, 1934<br />
1<br />
Citations extraites de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>tre Bruno Ely, conservateur du Musée<br />
Granet et Frieder Burda, in le catalogue,<br />
complém<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable de<br />
l’exposition<br />
Les chefs d’œuvre du musée<br />
Frieder Burda<br />
jusqu’au 30 septembre<br />
Musée Granet, Aix<br />
04 42 52 88 32<br />
www.museegranet-aix<strong>en</strong>prov<strong>en</strong>ce.fr<br />
sociale. Dans son article Optique,<br />
graphisme et publicité, paru dans le<br />
numéro spécial d’Art Prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
1947, Vasarely expose déjà certaines<br />
ori<strong>en</strong>tations qui nourriront ses conceptions<br />
sur la forme et la fonction<br />
de l’art dans la société. En 1955,<br />
dans son Manifeste jaune il déclare :<br />
«Nous ne pouvons laisser indéfinim<strong>en</strong>t<br />
la jouissance de l’œuvre d’art<br />
à la seule élite des connaisseurs. L’art<br />
prés<strong>en</strong>t s’achemine vers des formes<br />
généreuses, à souhait recréables :<br />
l’art de demain sera trésor commun.»<br />
CLAUDE LORIN<br />
Vasarely et la publicité<br />
jusqu’au 30 sept<br />
Fondation Vasarely, Aix<br />
04 42 20 01 09<br />
www.fondationvasarely.org
68 ARTS VISUELS ARLES<br />
Paradigmes signifiants<br />
Après les mémorables fulgurances<br />
de 2008, Christian Lacroix retrouve<br />
les lieux de ses premiers émois<br />
esthétiques, la figure tutélaire de<br />
Picasso mise <strong>en</strong> scène avec panache<br />
Une des caractéristiques du musée Réattu est la<br />
recherche perman<strong>en</strong>te de mise <strong>en</strong> réseau de<br />
signification des œuvres. Brisant la linéarité<br />
traditionnelle de l’accrochage son conservateur<br />
Michèle Moutashar s’ingénie à souffler au<br />
visiteur des connexions insoupçonnées, lors de<br />
ses visites comm<strong>en</strong>tées particulièrem<strong>en</strong>t.<br />
L’accrochage est conçu comme une médiation<br />
particulière avec parfois ses parts de mystère.<br />
L’Acte V dévoilé <strong>en</strong> début d’année sollicitait la part<br />
théâtrale des collections du musée à travers les<br />
projets de décor de Jacques Réattu, et des<br />
œuvres contemporaines, les installations de<br />
Jocelyne Alloucherie, Javier Perez, Nancy Wilson-<br />
Pajic…<br />
Pour cet Acte V scène 2, l’éclairage se resserre<br />
sur la série offerte au musée par Picasso <strong>en</strong> 1971<br />
auprès de laquelle s’invit<strong>en</strong>t les créations<br />
scéniques de Christian Lacroix. Malgré la<br />
réduction des budgets (jusqu’où ira-t-on ?) les<br />
commissaires du projet ont su tirer leur épingle<br />
de ces <strong>en</strong>jeux délicats : faire s’imbriquer deux<br />
figures exceptionnelles dans un bel échange<br />
selon un parcours allant cresc<strong>en</strong>do jusqu’à la<br />
dernière salle <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t habitée/habillée par le<br />
couturier, dev<strong>en</strong>u costumier depuis la fermeture<br />
de son <strong>en</strong>treprise de mode.<br />
Ce sont Fellini et Almodovar réunis. Il faut au<br />
visiteur pr<strong>en</strong>dre son temps <strong>en</strong> profondeur, <strong>en</strong><br />
observant un à un les portraits réalisés par<br />
Christian Lacroix, quatre costumes pour Cyrano de Bergerac, 2006. coll. Comedie Francaise_Pablo Picasso, huit dessins de Mousquetaires, 1971.<br />
coll. musee Reattu, don de l'artiste © Succession Picasso 2012, photo Olivier Amsellem<br />
Picasso vers ses quatre-vingt-dix ans, datés jour<br />
après jour, autant de formes d’autoportraits,<br />
autant de t<strong>en</strong>tatives d’interroger les t<strong>en</strong>ants de sa<br />
propre exist<strong>en</strong>ce, comm<strong>en</strong>t le geste instaurateur<br />
expérim<strong>en</strong>té vi<strong>en</strong>t occuper l’espace de ces petits<br />
formats, <strong>en</strong>tre dessin et peinture, pr<strong>en</strong>d<br />
l’appar<strong>en</strong>ce de la gravure (autoportrait de Dürer !),<br />
là où s’insinu<strong>en</strong>t les bribes des portraits des<br />
chevaliers de Malte vus plusieurs déc<strong>en</strong>nies <strong>en</strong><br />
arrière. Il faut fouiller du regard les moindres<br />
replis de matière, modes d’assemblage des<br />
pièces de tissus, anoraks et couverture de survie<br />
assemblés <strong>en</strong> un sculptural manteau bouffant (on<br />
p<strong>en</strong>se au feutre salvateur pour Beuys), dans les<br />
lambeaux chamarrés des costumes élaborés<br />
pour les Caprices de Marianne chargés de<br />
puissance quasi chamanique. Une partie de la<br />
complexité du monde est ici, vraisemblablem<strong>en</strong>t.<br />
CLAUDE LORIN<br />
Les Picasso d’Arles, invitation à Christian Lacroix<br />
jusqu’au 30 décembre<br />
Musée Réattu, Arles<br />
04 90 49 37 58<br />
www.museereattu-arles.fr<br />
Achromies<br />
Après Anne-Marie Pêcheur puis Adalberto Mecarelli, Pierre Malphettes<br />
investit les cryptoportiques arlési<strong>en</strong>s. Énigmatiques lumières de néon laiteux,<br />
pour certaines créées à l’occasion. Qui a peur du blanc, de l’obscur ?<br />
Dans les antiques <strong>en</strong>trailles d’Arles des<br />
linéam<strong>en</strong>ts de lumière blanc pur sembl<strong>en</strong>t lutter<br />
dans les ténèbres. Tout autant contre le jus<br />
blafard des blocs de sortie de sécurité. L’<strong>en</strong>nemi<br />
c’est aussi l’humidité omniprés<strong>en</strong>te dans l’air, au<br />
sol, sur les parois. L’inquiétude suinte de ces<br />
lourdes galeries bordées d’arcades à l’utilité d’un<br />
autre âge, périmée. Et de l’abs<strong>en</strong>ce d’issue<br />
appar<strong>en</strong>te. Le salut vi<strong>en</strong>t peut-être de ces totems<br />
lumineux (La Fumée blanche, 2010), ex-voto, ou<br />
objets de culte incertain. Que désigne cette longue<br />
ligne (Une ligne, 2012) irrégulière (de crête ?)<br />
susp<strong>en</strong>due, si fragile. Que trace-t-elle ? Délimitet-elle<br />
quelque espace, frontière ou contour ? Un<br />
li<strong>en</strong> à suivre dans la pénombre ? T<strong>en</strong>tons de nous<br />
rassurer. Au plafond d’une des voûtes, le rail de<br />
tubes fluoresc<strong>en</strong>ts (Le doute, 2012) dans le plus<br />
pur style cuisine ou hangar n’est pas <strong>en</strong><br />
dysfonctionnem<strong>en</strong>t. Des deux tubes, celui<br />
clignotant repr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> fait, nous dit-on, <strong>en</strong> code<br />
morse, les mots de Bruce Nauman bi<strong>en</strong> connu<br />
pour ses œuvres de néon : «The true artist is an<br />
amazing luminous fountain». Qui peut saisir le<br />
message? A contrario, deux bucranes aux<br />
mâchoires rapprochées (Deux crânes ou le<br />
baiser, 2012) impos<strong>en</strong>t par trop de littéralité l’idée<br />
de vanité. Combi<strong>en</strong> de scénarios ont rebattu ce<br />
duo cynisme/humour du cadavre souriant ? À<br />
moins que l’artiste ne le joue sur le registre de<br />
l’oxymore visuel. «Je t’aime/moi non plus, pour la<br />
vie/voyez où ça nous mène». Juste au-dessus,<br />
place du Forum, sous le bon soleil de Prov<strong>en</strong>ce,<br />
on s’bécote pour de vrai indiffér<strong>en</strong>t à ce qui se<br />
trame au-dessous. On r<strong>en</strong>oue avec la vie, la<br />
couleur.<br />
C.L.<br />
Blanc Néon<br />
Pierre Malphettes<br />
jusqu’au 8 juillet<br />
Cryptoportiques<br />
Entrée par l’Hôtel de ville<br />
Galerie Espace pour l’Art, Arles<br />
04 90 97 23 95<br />
www.espacepourlart.com<br />
© Pierre Malphettes,<br />
Deux cranes ou le Baiser, 2012<br />
© Laura-Maria QUINONEZ
La poésie est dans le pré<br />
Dans le parc de Châteauneuf le Rouge,<br />
six installations évoqu<strong>en</strong>t différemm<strong>en</strong>t le voyage<br />
sous le regard d’Ulysse<br />
ARTEUM | LA CHARTREUSE<br />
ARTS VISUELS 69<br />
En investissant à plusieurs occasions<br />
le parc et son labyrinthe (un<br />
peu à l’abandon, ce qui n’est pas<br />
complètem<strong>en</strong>t pour déplaire) les<br />
responsables d’Arteum ont eu cette<br />
double bonne idée de réactiver ces<br />
lieux ouverts au public par des propositions<br />
d’artistes contemporains.<br />
Le thème est suggéré par le projet<br />
Ulysses emm<strong>en</strong>é par le Frac Paca<br />
dans la perspective de Marseille<br />
2013. Les œuvres devrai<strong>en</strong>t se maint<strong>en</strong>ir<br />
jusqu’à cette échéance.<br />
Dans le cadre de cette préfiguration,<br />
six artistes ont conçu chacun un projet<br />
spécifique réparti dans les salles<br />
du musée et le parc. Le lit de B<strong>en</strong>oît<br />
Rassouw offre un p’tit chez soi qui<br />
s’est <strong>en</strong>dormi dans les feuilles au<br />
fond du jardin. Au pied des arbres,<br />
Olivier Nattes a aménagé avec des<br />
bouchons de liège un espace confortable<br />
très prisé des visiteurs mais la<br />
construction de Sandro Della Noce<br />
se perd à jouer la maison dans les<br />
branches.<br />
Alors que d’un côté du Rhône, la ville<br />
du théâtre a pris l’effervesc<strong>en</strong>te habitude<br />
de toutes les att<strong>en</strong>tions, le<br />
visiteur se donnera la peine de<br />
pr<strong>en</strong>dre de la hauteur vers la Chartreuse.<br />
Il suffit de passer le pont…<br />
C’est ce que le peintre Guy de<br />
Malherbe a vécu le temps d’une résid<strong>en</strong>ce,<br />
comme un écho au retrait du<br />
monde souhaité par les religieux <strong>en</strong><br />
des temps plus anci<strong>en</strong>s. Après une<br />
première restitution dans la Tour<br />
Philippe Le Bel, son travail se déploie<br />
actuellem<strong>en</strong>t dans la Chartreuse à<br />
travers peintures, photographies et<br />
installations réalisés in situ. Ici ce fut<br />
pour l’artiste l’expéri<strong>en</strong>ce particulière<br />
de la puissance de l’écrasem<strong>en</strong>t<br />
solaire où tout se joue sans nuance<br />
parfois dans une certaine brutalité :<br />
«En déambulant dans la Chartreuse,<br />
j’ai été saisi par le jeu constant<br />
de l’ombre et la lumière dans l’architecture…/…Dans<br />
ce lieu où<br />
Pascale Mijares, À la semelle du soulier, la terre s'emporte, container <strong>en</strong> bois de coffrage, terre végétale et végétation, projet pour Arteum, 2012 © C. Lorin/<strong>Zibeline</strong><br />
Deux projets mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre des<br />
nouvelles technologies. Un portrait<br />
sur deux appliqués sur parpaing par<br />
Alain Brunet a été capté sur le net<br />
pour des r<strong>en</strong>contres fortuites v<strong>en</strong>ant<br />
du bout du monde. Joël Belouet a<br />
planté des fleurs <strong>en</strong> bois communicantes<br />
: leur couronnem<strong>en</strong>t floral<br />
<strong>en</strong> QR code r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t vers d’autres<br />
lieux et applications via le numérique.<br />
Et sous la prés<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong>veillante de<br />
la Sainte-Victoire, Pascale Mijarès<br />
fait accoucher une montagne miniature<br />
d’un container. Le dispositif est<br />
bi<strong>en</strong> moins sophistiqué mais tout<br />
aussi signifiant. Posé <strong>en</strong> haut du pré,<br />
un fac-similé de cont<strong>en</strong>eur maritime<br />
à l’échelle réelle mais réalisé <strong>en</strong><br />
planches de coffrage déverse son<br />
volume de terre toutes portes ouvertes.<br />
Chargé de promesses fertiles, il<br />
suggère des questionnem<strong>en</strong>ts relatifs<br />
à l’exogène (importation, immigration)<br />
et son p<strong>en</strong>dant l’intégration, à<br />
l’espace et à l’économie comme à<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (mondialisation, glocal),<br />
<strong>en</strong>tre durable et éphémère et<br />
l’harmonie semble liée à la règle, Ailleurs, dans les cellules monacales,<br />
des écritures chiffonnées, un bi<strong>en</strong> d’autres responsabilités citoy<strong>en</strong>-<br />
suivant le regard de chacun titille<br />
l’ombre est ténèbres et la lumière<br />
aveuglem<strong>en</strong>t. La paix n’est qu’appar<strong>en</strong>te,<br />
la viol<strong>en</strong>ce sous-jac<strong>en</strong>te». une vitre, s’expos<strong>en</strong>t dans les l’œuvre, de ne pas marcher sur la<br />
crâne orné d’or, protégés derrière nes comme, durant l’exposition de<br />
Tout ici vit la dialectique du clair et passe-plats étroits et sombres, pelouse.<br />
de l’obscur. Les photographies reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
la scansion répétitive des C.L.<br />
paradis au pied de la tour d’un grand<br />
dev<strong>en</strong>us pour un temps reliquaires. On lui <strong>en</strong>trevoit un autre coin de<br />
ombres portées sur le sol, les peintures<br />
de grand format r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t par Obscuritééblouissem<strong>en</strong>t<br />
cet autre cont<strong>en</strong>eur porté par deux<br />
armateur marseillais, non loin de<br />
les jaunes d’or et de Naples à la Guy de Malherbe<br />
sumos, si jeffkoonsi<strong>en</strong> et rigolo mais<br />
minéralité d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t surexposé<br />
jusqu’au 5 août<br />
plutôt décoratif ?<br />
suggérant des paysages de La Chartreuse,<br />
C.L.<br />
lumière susp<strong>en</strong>dus. Dans les angles<br />
assombris des livres amassés<br />
nécessit<strong>en</strong>t un éclairage artificiel.<br />
Vill<strong>en</strong>euve-lez-Avignon<br />
04 90 15 24 24<br />
www.chartreuse.org<br />
Triptyque realisé in-situ, huile sur papier marouflé,<br />
Le chez soi et l’ailleurs<br />
jusqu’au 28 juillet<br />
installations évolutives jusqu’<strong>en</strong><br />
2013<br />
Guy de Malherbe à la bugade de la Chartreuse de Vill<strong>en</strong>euve © Delphine Michelangeli/<strong>Zibeline</strong> Arteum, Châteauneuf le Rouge<br />
04 42 58 61 <strong>53</strong><br />
www.mac-arteum.net<br />
Entre lumière et ombre<br />
À la Chartreuse,<br />
peintures, photographies<br />
et installations de Guy<br />
de Malherbe restitu<strong>en</strong>t<br />
l’esprit des lieux
70 ARTS VISUELS PRINTEMPS DE L’ART CONTEMPORAIN<br />
La Statue qui pleure, exposition au Passage de l'art © Laur<strong>en</strong>t Perbos<br />
Om, Le maregraphe-Exposition a la galerie Porte-Avion © Paul-Armand Gette.<br />
L’affaire est dans le PAC !<br />
Plus qu’un parcours de 3 jours<br />
dans la ville, le Printemps de l’art<br />
contemporain est l’occasion de<br />
découvrir les galeries du réseau<br />
Marseille Expos, r<strong>en</strong>contrer les<br />
artistes et pénétrer des lieux trop<br />
discrets. La fête est finie mais les<br />
expositions se poursuiv<strong>en</strong>t jusqu’à<br />
l’été !<br />
Les 17, 18 et 19 mai, les 3 Jours du PAC ressemblai<strong>en</strong>t<br />
à un marathon avec chaque soir son lot de<br />
vernissages, de r<strong>en</strong>contres, de performances ou de<br />
lectures. Quand ce n’était pas les trois à la fois ! La<br />
Compagnie accueillait l’expo photo de Myr Muratet,<br />
L’exécution et autres s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, la lecture de La<br />
sécurité des personnes et des bi<strong>en</strong>s-drame social<br />
par Manuel Joseph et l’installation de Marie Pellaton.<br />
Heureusem<strong>en</strong>t, le parcours libre s’opérait de<br />
quartier <strong>en</strong> quartier et le temps susp<strong>en</strong>dait son vol<br />
grâce aux galeries qui sortai<strong>en</strong>t tables, pliants et<br />
boissons pour r<strong>en</strong>dre l’av<strong>en</strong>ture plus festive <strong>en</strong>core.<br />
Le public ne s’y est pas trompé qui s’est mêlé aux<br />
professionnels avec curiosité, notamm<strong>en</strong>t au C<strong>en</strong>tre<br />
international de recherche sur le verre et les arts<br />
plastiques qui, à 21h, avait bi<strong>en</strong> du mal à pousser<br />
vers la sortie des familles v<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> nombre.<br />
Conçu comme une vitrine de l’art contemporain à<br />
Marseille, le PAC va plus loin <strong>en</strong>core : il booste par<br />
ricochet l’<strong>en</strong>semble des acteurs qui <strong>en</strong> profit<strong>en</strong>t<br />
pour imaginer «des plus», là une exposition monographique,<br />
une rétrospective, ici une invitation <strong>en</strong><br />
duo. Vidéochroniques offre ses espaces à Jérémy<br />
Laffon qui se lance un défi <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> scène son<br />
œuvre protéiforme : Jusqu’à épuisem<strong>en</strong>t rassemble<br />
ses médiums préférés de manière cohér<strong>en</strong>te et récréative,<br />
et les habitants du Panier fur<strong>en</strong>t nombreux<br />
à y déambuler. De l’autre côté de la ville, le Passage<br />
de l’art fait les yeux doux au jeune Laur<strong>en</strong>t Perbos<br />
qui réalise des pièces in situ : La statue qui pleure,<br />
La chute de l’arc-<strong>en</strong>-ciel convoqu<strong>en</strong>t les matériaux<br />
jusqu’à les faire parler, matérialis<strong>en</strong>t des notions<br />
poétiques ou font appel à la culture populaire, à la<br />
L’exécution et autres s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces, Myr Muratet<br />
jusqu’au 17/7, La Compagnie<br />
Véronique Rizzo versus Francisco Da Mata, Battle<br />
jusqu’au 7/7, La GAD-Galerie Arnaud Deschin<br />
Aparté<br />
jusqu’au 23/6, La Traverse<br />
À force de regarder<br />
au lieu de voir<br />
jusqu’au 30/6, Galerie des Grands Bains Douches de<br />
la Plaine<br />
WIAOBA ? de Noël Ravaud<br />
et Charlotte Serrus<br />
jusqu’au 27/7, association Château de Servières<br />
Les Migrants, Mathieu Pernot<br />
jusqu’au 13/7, Atelier de visu<br />
Harald Fernagu<br />
jusqu’au 13/7, galerieofmarseille<br />
Heigh-ho, heigh-ho (on r<strong>en</strong>tre du boulot),<br />
Thierry Lagalla<br />
mythologie ou aux récits fantastiques. François Daireaux,<br />
habitué aux expositions muséales et aux<br />
c<strong>en</strong>tres d’art, s’était fait tout petit pour r<strong>en</strong>trer dans<br />
la galerie Où-lieu d’art contemporain avec une<br />
vidéo de 110’ sur la gestuelle répétitive des artisans<br />
et des populations marocaines dans leur quotidi<strong>en</strong>.<br />
Une mise <strong>en</strong> bouche tal<strong>en</strong>tueuse avant de produire<br />
un plus vaste projet à Marseille… Déjà exposé <strong>en</strong><br />
2008 à la Galerieofmarseille, Harald Fernagu est<br />
de retour avec ce même esprit de bricoleur de génie :<br />
dans une installation quasi théâtrale, ses nouvelles<br />
productions (vanités sculptées comme des masques,<br />
bâtim<strong>en</strong>ts de l’armée modélisés) à partir de<br />
matériaux recyclés offr<strong>en</strong>t une relecture mi-glaciale<br />
mi-amusée de l’<strong>en</strong>fance, du jeu, de la guerre.<br />
Complices, la galerie Porte-Avion embrasse l’<strong>en</strong>semble<br />
de la carrière «sulfureuse» de Paul-Armand<br />
Gette à travers une bibliothèque fournie, des pièces<br />
anci<strong>en</strong>nes incontournables (ah, les loukoums roses<br />
<strong>en</strong> verre… leur effet ne s’est pas terni !) et des pièces<br />
réalisées spécialem<strong>en</strong>t à Marseille Autour du point<br />
O. Il fallait voir l’artiste répondre avec délectation aux<br />
questions des plus intrépides sur son œuvre toujours<br />
espiègle, extra s<strong>en</strong>suelle… Dans son minuscule<br />
espace, La Gad-galerie Arnaud Deschin parvi<strong>en</strong>t à<br />
faire cohabiter du sol au plafond les deux univers<br />
formels de Véronique Rizzo et Francisco Da Mata<br />
pour un Battle à armes égales : dans ce savant<br />
mélange, difficile de s’y retrouver, sauf pour un œil<br />
expert. Mais le principe de l’interaction est la règle<br />
du jeu !<br />
jusqu’au 30/6, Galerie Territoires Partagés<br />
Plutôt comme un soupçon que comme une certitude,<br />
Joäo Vilh<strong>en</strong>a<br />
jusqu’au 31/8, Galerie Nomade<br />
Jusqu’à épuisem<strong>en</strong>t, Jérémy Laffon<br />
jusqu’au 13/7, Vidéochroniques<br />
Autour du point O, Paul Armand Gette<br />
jusqu’au 13/7, Galerie Porte Avion<br />
Prix de l’ESADMM<br />
jusqu’au 23/6, Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor<br />
Exodus, Giancarlo Caporicci<br />
jusqu’au 23/6, Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor<br />
Anouk Ber<strong>en</strong>guer<br />
jusqu’au 26/6, OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel<br />
L’Enclave<br />
jusqu’au 30/6, Galerie Territoires Partagés<br />
Les Années mauves, Josée Sicard<br />
du 23/6 au 13/7, Galerie Meyer
Autres temps forts<br />
En marge des vernissages noctambules<br />
et de quelques visites impromptues,<br />
le PAC proposait la visite du chantier<br />
de la Friche Belle de Mai comm<strong>en</strong>tée<br />
par son directeur Alain Arnaudet et la<br />
r<strong>en</strong>contre des artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />
chez Astérides. Marc Éti<strong>en</strong>ne, Harold<br />
Guérin, Hélène Moreau et Lucy Watts<br />
ont ouvert exceptionnellem<strong>en</strong>t leurs<br />
ateliers pour se prêter au jeu du dialogue<br />
et du comm<strong>en</strong>taire d’œuvres.<br />
Une intrusion rare que les «pèlerins»<br />
ont appréciée à sa juste valeur. V<strong>en</strong>u<br />
<strong>en</strong> voisin Docum<strong>en</strong>ts d’artistes <strong>en</strong><br />
profitait pour expliquer son fonds<br />
docum<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> ligne sur une sélection<br />
d’artistes visuels de la région.<br />
Initiative qui s’est essaimée depuis<br />
dans d’autres régions… Autre chemin<br />
de traverse à l’Alcazar avec la r<strong>en</strong>contre-signature<br />
de Véronique Rieffel,<br />
directrice de l’Institut des cultures de<br />
l’Islam à Paris, pour son livre Islamania,<br />
De l’Alhambra à la burqa, histoire<br />
d’une fascination artistique. Immersion<br />
dans l’histoire de l’art d’ori<strong>en</strong>t et<br />
d’occid<strong>en</strong>t («une histoire partagée»),<br />
explications de l’Islamania «comme le<br />
miroir des obsessions politiques et<br />
sociales de l’occid<strong>en</strong>t» et analyse d’œuvres<br />
d’hier et d’aujourd’hui ont donné<br />
<strong>en</strong>vie au public de se plonger dans la<br />
lecture, <strong>en</strong>tre deux expositions.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
Les ouvrages de Véronique Rieffel<br />
et Laur<strong>en</strong>t Perbos, prés<strong>en</strong>tés<br />
p<strong>en</strong>dant le PAC, feront l’objet<br />
de chroniques <strong>en</strong> pages Livres Art<br />
dans nos prochains numéros<br />
La fête est terminée,<br />
Mathilde Magnée<br />
du 29/6 au 26/7, Vol de Nuits<br />
Des Architectures<br />
du 30/6 au 4/8,<br />
Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor<br />
Amélie Derlon Cordina<br />
du 2/7 au 13/7, OÙ lieu d’exposition<br />
pour l’art actuel<br />
Dae Jin Choi<br />
du 30/8 au 15/9, OÙ lieu d’exposition<br />
pour l’art actuel<br />
Contacte, Emilie Perotto et Maxime<br />
Thieffine<br />
du 31/8 au 30/9, La GAD-Galerie<br />
Arnaud Deschin<br />
D… vs R…/B…2<br />
du 31/8 au 12/10, La GAD-Galerie<br />
Arnaud Deschin<br />
www.marseilleexpos.com<br />
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PHOTOMED | TOULON ARTS VISUELS 71<br />
Focus méditerrané<strong>en</strong><br />
À Sanary, B<strong>en</strong>dor et Bandol, Photomed disposait de 13 lieux d’exposition pour mettre<br />
<strong>en</strong> perspective la photographie méditerrané<strong>en</strong>ne d’hier et d’aujourd’hui, sur<br />
chaque rive. Entre fiction et réalité, patrimoine et découvertes.<br />
R<strong>en</strong>dre compte de l’avalanche de photographies est<br />
impossible, mais de ce vaste parcours quelques haltes<br />
imprègn<strong>en</strong>t notre mémoire. D’abord à Sanary, au musée<br />
Frédéric Dumas, dont le fonds dédié à la plongée sousmarine<br />
offre un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>t au reportage<br />
aquatique de Joan Fontcuberta sur le fossile d’une sirène.<br />
L’an dernier déjà avec Philippe Ramette le propos était<br />
savoureux et mouillé, cette fois «les photos docum<strong>en</strong>taires<br />
ouvr<strong>en</strong>t un dialogue avec la fiction» de manière savante,<br />
sci<strong>en</strong>tifique et poétique.<br />
Reportage toujours, <strong>en</strong> changeant de lieu et d’époque :<br />
l’hommage à Walter Carone à la Maison Flotte fait revivre<br />
quelques mom<strong>en</strong>ts clefs de la vie de celui qui signa de<br />
nombreux scoops pour Paris-Match, portraitura Cocteau,<br />
Prévert ou Hassan II, témoigna tout autant de la vie sur le<br />
front de la guerre que des paillettes sur la Croisette.<br />
Réminisc<strong>en</strong>ces d’un monde révolu à l’instar des photos de<br />
Jacques-H<strong>en</strong>ri Lartigue qui ressuscit<strong>en</strong>t la dolce vita<br />
version Côte d’Azur avec Guitry, Picasso et K<strong>en</strong>nedy <strong>en</strong> lieu<br />
et place de Mastroianni, Anita Ekberg et Anouk Aimée…<br />
Grâce à cette relecture du patrimoine, la photographie de<br />
création impose sa différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> des temps de profusion<br />
confuse d’images i-phone. Pour preuve, à l’espace Saint-<br />
Nazaire, Massimo Vitali qui compose <strong>en</strong> coloriste subtil de<br />
banales scènes de baignade comme un tableau, inv<strong>en</strong>tant<br />
une lumière laiteuse toute particulière. Ou <strong>en</strong>core<br />
l’admirable sélection de photographes marocains qui révèle<br />
une acuité aiguisée des profonds bouleversem<strong>en</strong>ts de la<br />
société, des paysages, de la famille, des histoires<br />
singulières ou collectives.<br />
Brouiller les époques, mélanger les styles, confronter le<br />
noir et blanc et la couleur, c’est cela Photomed ! C’est donc<br />
révéler <strong>en</strong> France l’une des figures emblématiques de la<br />
photographie marocaine, Daoud Aoulad Syad, dont<br />
l’écriture s’impose à l’Atelier des artistes à travers<br />
différ<strong>en</strong>ts formats et types de vue. Portraits de villes qui<br />
jou<strong>en</strong>t de la prés<strong>en</strong>ce et de l’abs<strong>en</strong>ce ; portraits révélant la<br />
noblesse et l’élégance de ses modèles vivants. Face à ses<br />
Un Américain à Toulon<br />
Joël Meyerowitz est comme «la cerise<br />
sur le gâteau» de Photomed : une<br />
gourmandise supplém<strong>en</strong>taire dans<br />
une affiche déjà alléchante. À l’Hôtel<br />
des arts de Toulon, l’exposition retrace<br />
50 ans de photographie, dont<br />
une série sur l’après 11 septembre<br />
2001 à New York. Les ruines du World<br />
Trade C<strong>en</strong>ter comme on ne les a jamais<br />
vues car le photographe américain<br />
fut le seul habilité à accéder à<br />
ground zero de manière illimitée durant<br />
9 mois. Sur plus de 8000 clichés<br />
qui composeront bi<strong>en</strong>tôt la collection<br />
du Mémorial et du Musée du 11 septembre,<br />
les tirages sélectionnés sont<br />
troublants, mélange de précision, de<br />
distanciation et d’humanisme. Une<br />
marque de fabrique que l’on retrouve<br />
dans ses voyages à travers l’Amérique<br />
des années 60, Paris vers 1965, la Turquie<br />
ou l’Espagne dont il saisit la vie<br />
quotidi<strong>en</strong>ne, la rue, les g<strong>en</strong>s avec un<br />
© Daoud Aoulad Syad<br />
s<strong>en</strong>s aigu de l’instantané, et toujours<br />
beaucoup de t<strong>en</strong>dresse. Ce ne sont<br />
pas les monum<strong>en</strong>ts qu’il regarde dans<br />
l’objectif, mais la vie, tout simplem<strong>en</strong>t.<br />
Excepté dans sa dernière série sur la<br />
Prov<strong>en</strong>ce, sans surprise, avec champs<br />
de lavande, restanques et vignes !<br />
photos de 1995 dont la moitié n’avai<strong>en</strong>t jamais été tirées,<br />
celui qui a arrêté l’arg<strong>en</strong>tique pour dev<strong>en</strong>ir réalisateur a<br />
tout d’un coup «<strong>en</strong>vie de ressortir ses vieux Leica». On<br />
l’att<strong>en</strong>d avec impati<strong>en</strong>ce…<br />
À Bandol, parmi les multiples propositions, l’espace Paul<br />
Ricard a fait la part belle au littoral <strong>en</strong> mutation vu par 6<br />
artistes de la région. Notamm<strong>en</strong>t Michel Eis<strong>en</strong>lhor parti<br />
Sur les traces de Malpasset marqué à jamais par la rupture<br />
du barrage <strong>en</strong> 1959 : sans pathos, tout <strong>en</strong> <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ant des<br />
relations fortes avec les survivants, son regard poétique<br />
s’ancre dans le réel et les vestiges d’un passé douloureux.<br />
«Un travail porteur d’espoir» pour Yvon Allamand,<br />
bouleversé par la parole qui s’est rouverte… grâce la<br />
photographie.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
Photomed s’est déroulé du 24 mai au 17 juin<br />
www.festivalphotomed.com<br />
Smoke in rising sunlight, New York City, 2001 © Joel Meyerowitz<br />
Bref, rev<strong>en</strong>ons à l’ess<strong>en</strong>tiel… c’est à<br />
dire à son tal<strong>en</strong>t : «Faire 50 ans de<br />
photographie cela demande une certaine<br />
<strong>en</strong>durance. Quand j’ai comm<strong>en</strong>cé<br />
(Meyerowitz est né dans le<br />
Bronx avant la seconde Guerre Mondiale,<br />
ndlr), la photographie n’était pas<br />
prise au sérieux. Je regardais le<br />
monde, je le voyais avec mon appareil<br />
et je le regardais <strong>en</strong> couleurs car c’est<br />
ainsi que je voulais le voir. Je me<br />
considérais comme un missionnaire<br />
de la couleur (…) Mais ce n’est qu’<strong>en</strong><br />
1970 que j’ai réussi à faire passer le<br />
message de la couleur». Qu’il regarde<br />
le monde <strong>en</strong> couleur ou <strong>en</strong> noir et<br />
blanc, sa vision est toujours celle d’un<br />
esprit libre et curieux.<br />
M.G.-G.<br />
L’exposition a été prés<strong>en</strong>tée<br />
jusqu’au 17 juin<br />
www.hdatoulon.fr
72 LIVRES DOUGLAS KENNEDY | MAYLIS DE KÉRANGAL<br />
Comm<strong>en</strong>t peut-on<br />
être écrivain ?<br />
Deux r<strong>en</strong>contres réc<strong>en</strong>tes,<br />
deux jours de suite,<br />
ont permis de mesurer,<br />
s’il <strong>en</strong> était besoin, le fossé<br />
qui sépare un auteur de bestsellers<br />
d’une romancière<br />
résolum<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagée dans<br />
l’av<strong>en</strong>ture langagière.<br />
Retour sur deux conceptions<br />
radicalem<strong>en</strong>t opposées du<br />
métier d’écrivain<br />
V<strong>en</strong>dredi soir,<br />
la mécanique du succès<br />
Ses lecteurs, surtout des lectrices, l’att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t. Il les a<br />
gratifié(e)s d’une rapide escale dans deux librairies des<br />
BdR, à la fin d’une tournée française chargée et sur le<br />
chemin de Nice, où il était espéré dès le l<strong>en</strong>demain.<br />
Avec un emploi du temps plus que serré, Douglas<br />
K<strong>en</strong>nedy a écourté de moitié la r<strong>en</strong>contre avec la<br />
libraire. Car ce qui compte visiblem<strong>en</strong>t pour lui, ce<br />
n’est pas de parler de son travail ; <strong>en</strong> bon professionnel<br />
de la communication, il s’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>t sur ce point à des<br />
formules rodées. Non, ce qui compte, c’est le mom<strong>en</strong>t<br />
des signatures, lorsque ses nombreuses admiratrices<br />
piétin<strong>en</strong>t, att<strong>en</strong>dant leur tour pour échanger quelques<br />
mots «<strong>en</strong> français s’il vous plaît» avec le maître, se faire<br />
pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> photo avec lui et le voir dédicacer les<br />
nombreux exemplaires des romans qu’elles ont<br />
achetés.<br />
De cette r<strong>en</strong>contre avec l’écrivain vedette, on reti<strong>en</strong>dra<br />
surtout cet <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t des groupies qui dis<strong>en</strong>t toutes<br />
se retrouver dans ses textes. C’est qu’il est habile, Mr<br />
K<strong>en</strong>nedy, à assurer l’id<strong>en</strong>tification des lecteurs <strong>en</strong><br />
ficelant des intrigues croisées, dont les narrateurs sont<br />
souv<strong>en</strong>t des femmes et le thème récurr<strong>en</strong>t la passion<br />
amoureuse contrariée. Ce sera <strong>en</strong>core le cas dans son<br />
prochain roman, tout juste terminé, et dont il a révélé<br />
le titre, Cinq jours. Des livres dont les sujets sont<br />
inspirés de la vie quotidi<strong>en</strong>ne et qui abord<strong>en</strong>t des<br />
«questions philosophiques» (sic), voici ce qu’il cherche<br />
à écrire, au rythme de 1000 mots par jour, 6 jours sur<br />
7. Un travail efficace, régulier… et lucratif !<br />
Il a d’ailleurs été assez longuem<strong>en</strong>t question d’arg<strong>en</strong>t<br />
lors de cette r<strong>en</strong>contre à l’Attrape-mots, l’un des deux<br />
livres dont DK était v<strong>en</strong>u faire la promotion étant<br />
Combi<strong>en</strong> ?, récit de son «voyage au pays de l’arg<strong>en</strong>t»,<br />
un périple plaisamm<strong>en</strong>t conté dans un certain nombre<br />
de places financières de la planète. Cet ouvrage, le<br />
dernier de ses trois récits de voyages, écrit au début des<br />
années 90 juste avant que l’auteur ne se lance dans la<br />
fiction, paraît aujourd’hui <strong>en</strong> France, agrém<strong>en</strong>té d’un<br />
prologue qui <strong>en</strong> retrace la g<strong>en</strong>èse et <strong>en</strong> justifie la<br />
prés<strong>en</strong>te édition française : «L’arg<strong>en</strong>t est tout» ; «il est<br />
© X-D.R<br />
Pascal Jourdana et Maylis de Kerangal © Nadia Champesme<br />
partout dans notre vie», «<strong>en</strong> tant que métaphore de tout<br />
ce qui nous dérange et nous déstabilise». Vaste sujet…<br />
qui devrait <strong>en</strong>richir <strong>en</strong>core «le plus français des auteurs<br />
américains».<br />
Samedi matin,<br />
la littérature au jardin<br />
C’est dans une tout autre atmosphère que s’est déroulé<br />
le brunch littéraire organisé par Libraires du Sud<br />
dans l’arrière-jardin de la librairie Histoire de l’œil<br />
autour de Maylis de Kérangal. Puisque son dernier<br />
texte Pierre, feuille, ciseaux laisse éclore la fiction sur le<br />
rythme <strong>en</strong> trois temps de ce jeu <strong>en</strong>fantin -3 mots, 3<br />
histoires, 3 générations sur un même territoire (voir<br />
Zib’51)-, Pascal Jourdana lui a proposé d’évoquer<br />
son travail à partir de mots ou d’expressions: «lisière»,<br />
«couture», «rideau de fer», «pas après pas»… Ce que<br />
l’écrivaine a fait volontiers, jouant le jeu avec beaucoup<br />
d’acuité et régalant le public d’une jolie leçon de<br />
littérature, sans prét<strong>en</strong>tion et bi<strong>en</strong> au frais sous les<br />
arbres.<br />
Elle a rappelé que ses deux dernier livres, Tang<strong>en</strong>te vers<br />
l’est (voir Zib’49) et celui-ci, bi<strong>en</strong> que nés de<br />
sollicitations extérieures, sont, comme les précéd<strong>en</strong>ts,<br />
des «gestes littéraires» à part <strong>en</strong>tière, où le concret,<br />
l’espace, le territoire, propos<strong>en</strong>t «un décollage vers la<br />
fiction». Car il s’agit toujours pour elle d’affirmer le<br />
roman comme «lecture du monde contemporain»,<br />
comme «saisie et <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t du réel». Alors, «pas<br />
après pas», fiction après fiction, elle élabore son épopée<br />
langagière. Pour faire du langage sa propre langue et<br />
parv<strong>en</strong>ir à ce qu’elle nomme «l’effacem<strong>en</strong>t<br />
autobiographique». Une écriture <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir, <strong>en</strong><br />
modulation constante selon le sujet, dont la langue est<br />
la «traduction organique». Ri<strong>en</strong> de moins figé que ce<br />
travail qui procède du tâtonnem<strong>en</strong>t, de la couture<br />
pièce à pièce. Et ri<strong>en</strong> de moins établi que le statut<br />
d’écrivain pour cette artisane des mots à laquelle le<br />
terme d’ «auteur» fait p<strong>en</strong>ser à quelque meuble lourd,<br />
dans le g<strong>en</strong>re «buffet normand» ! Loin de se draper<br />
dans une quelconque<br />
posture de «jeune<br />
romancière à succès» (ce<br />
qu’elle est de fait), Maylis de<br />
Kérangal émeut par la<br />
sincérité de sa recherche, par<br />
la façon qu’elle a de la<br />
formuler, pour mieux la<br />
partager avec ses lecteurs.<br />
Avec une belle ambition<br />
littéraire et une véritable<br />
générosité.<br />
À quelques rues, à quelques<br />
heures d’écart, deux façons<br />
d’être au monde et à<br />
l’écriture…<br />
FRED ROBERT<br />
Douglas K<strong>en</strong>nedy<br />
était invité dans le cadre<br />
des Escales <strong>en</strong> Librairies ;<br />
Maylis de Kérangal<br />
dans celui des Itinérances littéraires<br />
On peut lire à la rigueur :<br />
Cet instant-là et Combi<strong>en</strong> ? (Belfond) ;<br />
mais mieux vaut découvrir<br />
le 1 er roman de Douglas K<strong>en</strong>nedy,<br />
Cul-de sac, réédité sous le titre Piège nuptial,<br />
un polar percutant situé dans l’outback australi<strong>en</strong>,<br />
disponible chez Pocket<br />
De Maylis de Kérangal, on peut tout lire<br />
sans modération
74 LIVRES APOSTILLE | ABD | PRIX LYCÉENS<br />
Noailles sur<br />
le Cours Ju’<br />
Depuis qu’elle a repris la bouquinerie Book In et l’a<br />
transformée <strong>en</strong> Apostille, Muriel Parrouffe n’a pas<br />
ménagé ses efforts. Mais le jeu <strong>en</strong> valait la chandelle :<br />
lorsqu’on <strong>en</strong>tre dans la librairie, on dirait presque que<br />
sa propriétaire <strong>en</strong> a poussé les murs. C’est clair, aéré, <strong>en</strong>gageant.<br />
Le fatras anci<strong>en</strong> a peu à peu été dégagé, la<br />
mezzanine transformée <strong>en</strong> un agréable espace d’exposition,<br />
et si les livres d’occasion sont toujours nombreux<br />
(telle est la vocation première du lieu), ils sont désormais<br />
rigoureusem<strong>en</strong>t sélectionnés et répertoriés ; comme le<br />
sont les DVD, qui font aujourd’hui la part belle aux<br />
classiques du 7 ème art. Cette exig<strong>en</strong>ce de qualité a d’ailleurs<br />
incité plusieurs éditeurs de Marseille et de la<br />
région à y exposer une sélection d’ouvrages neufs. Tout<br />
cela ne suffisant pas à l’énergique Muriel, elle s’est <strong>en</strong>gagée<br />
au sein de l’association Libraires à Marseille et<br />
organise dans sa librairie de nombreux événem<strong>en</strong>ts :<br />
ateliers d’écriture, cercles de lecture, expositions, et bi<strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, r<strong>en</strong>contres littéraires. C’est ainsi qu’elle recevait<br />
dernièrem<strong>en</strong>t l’éditeur David Gauss<strong>en</strong> v<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter<br />
Le v<strong>en</strong>tre de Marseille, <strong>en</strong> compagnie d’une de ses deux<br />
rédactrices Blandine Scherer et de la photographe<br />
Anna Puig Rosado. Afin de permettre au public nombreux<br />
de pénétrer dans ce qu’on a longtemps appelé<br />
«le v<strong>en</strong>tre du monde» (d’où le titre du livre), à savoir<br />
le quartier Noailles, D. Gauss<strong>en</strong> et B. Scherer ont offert<br />
une lecture apéritive, alerte et expressive, d’extraits<br />
choisis. Ont suivi un temps de questions-réponses puis<br />
la visite de l’exposition de quelques unes des photographies<br />
réalisées par A. Puig Rosado. Une façon<br />
vivante et très pertin<strong>en</strong>te d’inviter à la découverte de<br />
cet ouvrage original. Ni guide touristique, ni simple<br />
reportage, ce livre se veut «un instantané de la rue<br />
d’Aubagne <strong>en</strong> 2012». Ri<strong>en</strong> d’improvisé pourtant :<br />
tous les témoignages sont réécrits. Quant à la poésie de<br />
Cette maxime du Lycée du Coudon de La Garde s’accorde<br />
parfaitem<strong>en</strong>t à la nouvelle av<strong>en</strong>ture de lectures<br />
et de r<strong>en</strong>contres vécue par les 30 classes des lycées qui<br />
ont, cette année <strong>en</strong>core, participé au choix du Prix<br />
littéraire des lycé<strong>en</strong>s et des appr<strong>en</strong>tis de la Région<br />
Paca. Leur exposition d’affiches sur le thème «Littérature<br />
et société : images et langage» témoigne de leur<br />
plaisir de lire, et de la reconnaissance de ce qu’elle leur<br />
apporte.<br />
Le 25 mai la fête a battu son plein avec les réalisations<br />
ces lieux quelque peu dés<strong>en</strong>chantés, grâce au tal<strong>en</strong>t de<br />
la photographe, elle saute aux yeux.<br />
FRED ROBERT<br />
La r<strong>en</strong>contre a eu lieu le 31 mai<br />
à la librairie Apostille à Marseille<br />
http://apostille.web.free.fr<br />
À lire<br />
Le v<strong>en</strong>tre de Marseille, commerçants de Noailles<br />
Marie d’Hombres et Blandine Scherer,<br />
Anna Puig Rosado<br />
Gauss<strong>en</strong>, 19,50 €<br />
La lecture, c’est pas toxique !<br />
© Chris Bourgue<br />
Vernissage Apostille le v<strong>en</strong>tre de Marseille © X-D.R<br />
artistiques, préparées autour des livres de la sélection<br />
par les élèves avec leurs <strong>en</strong>seignants et des artistes associés.<br />
Ainsi le lycée Mistral de Marseille a choisi de<br />
faire part de son initiation à l’art de la BD au cours<br />
d’ateliers avec Thomas Azuélos, tandis que le lycée Victor<br />
Hugo, de Marseille égalem<strong>en</strong>t, prés<strong>en</strong>tait un sténopé<br />
(ancêtre de l’appareil photo) et ses réalisations avec Gisèle<br />
Laforgue. Particulièrem<strong>en</strong>t remarquables cette<br />
année, des vidéos. Celle, par exemple, de l’École libre<br />
des Métiers de Marseille dont le film, tourné avec le<br />
réalisateur Mathieu Petit, retrace les hésitations d’élèves<br />
peu passionnés par l’acte de lecture mais qui, se<br />
mettant <strong>en</strong> scène avec humour, finiss<strong>en</strong>t par se pr<strong>en</strong>dre<br />
au jeu !<br />
La Région représ<strong>en</strong>tée par son vice-présid<strong>en</strong>t Patrick<br />
M<strong>en</strong>nucci, et l’ARL (Ag<strong>en</strong>ce Régionale du Livre) ont<br />
remis le Prix de notre région à Vélibor Čolić pour son<br />
roman Jésus et Tito (Gaïa) (voir Zib’35). Pour la BD les<br />
lycé<strong>en</strong>s ont choisi l’album Championzé (Futuropolis)<br />
(voir Zib’51) d’Auréli<strong>en</strong> Decoudray pour le scénario<br />
et Eddy Vaccaro pour le dessin.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
E-lévation,<br />
bon Bon<br />
C’est beau le monde vu d’<strong>en</strong> haut... Baudelaire <strong>en</strong> rêvait,<br />
Google Earth l’a fait et François Bon a, un jour, traversé<br />
Buffalo <strong>en</strong> auto. Moteur et embarquem<strong>en</strong>t immédiat<br />
pour l’urbaine fiction : la ville, les photos aéri<strong>en</strong>nes,<br />
l’histoire industrielle et sociale des Grands Lacs <strong>en</strong><br />
fond d’écran m<strong>en</strong>tal, et les micro-récits à toute allure<br />
inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une nouvelle av<strong>en</strong>ture de l’écriture non imprimée.<br />
C’est ce drôle d’objet (lecture-performance<br />
mais aussi création mobile depuis deux années sur le<br />
Web) que le spectateur est invité à découvrir <strong>en</strong> «lecture<br />
d<strong>en</strong>se», saisi d’<strong>en</strong>trée par le violon de Dominique Pifarély<br />
qui mêle ses improvisations proches de la<br />
saturation à la voix de l’auteur et accompagne les images<br />
sur grand écran ; <strong>en</strong>touré des attributs numériques<br />
visibles de l’E-crivain, Mac, téléphone portable et tablette,<br />
François Bon, désuet <strong>en</strong> regard de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
technologique, dramatise sa lecture, monte et desc<strong>en</strong>d<br />
la voix, se balance sur un pied puis l’autre dans une<br />
scansion aléatoire.<br />
Ce que l’on voit est plus intéressant : les grands à-plats<br />
géométriques constitués à partir des clichés de Google,<br />
nœuds routiers filant vers l’abstraction ou cuves de<br />
pétrole <strong>en</strong> constellation constitu<strong>en</strong>t des motifs propices<br />
à l’<strong>en</strong>vol ; le texte, à la prose précise et mate, distille<br />
sagem<strong>en</strong>t sa dose de fantastique <strong>en</strong> fictions contraintes<br />
qui feront dire à une dame interv<strong>en</strong>ant dans la r<strong>en</strong>contre<br />
«mais votre ville, c’est un cauchemar !».<br />
Pascal Jourdana ouvre évidemm<strong>en</strong>t le dialogue sur la<br />
forme non du territoire mais du texte ainsi tramé et<br />
des nouveaux outils d’auteur : écriture <strong>en</strong> évolution<br />
flottant dans l’espace du Net contre clôture relative du<br />
livre… Numérique ou papier ? François Bon réaffirme<br />
l’intérêt de l’écriture «rhizomatique» qui met fin à<br />
la solitude de l’écrivain, et distille sa vision stimulante<br />
des mutations de l’écrit, repr<strong>en</strong>ant les remarques de<br />
son essai Après le livre (Seuil) : l’outil de travail a toujours<br />
été au cœur de la création et Flaubert, avant de<br />
partir pour son périple <strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t, s’était mis <strong>en</strong> quête<br />
des meilleures plumes d’oie normandes, taillées pour<br />
l’ouvrage à v<strong>en</strong>ir. Pragmatique parfaitem<strong>en</strong>t rassurante<br />
pour le lecteur dans la mesure où elle n’oppose pas<br />
l’Anci<strong>en</strong> et le Nouveau : Juli<strong>en</strong> Gracq sur liseuse Wi-<br />
Fi ne change pas La Forme d’une ville… mais il est plus<br />
difficile d’attaquer La Traversée de Buffalo au coupepapier<br />
spécial José Corti !<br />
MARIE-JO DHO<br />
Une Traversée de Buffalo est disponible<br />
<strong>en</strong> téléchargem<strong>en</strong>t sur publie.net<br />
Fiction Ville est à retrouver sur tierslivre.net<br />
Écrivains <strong>en</strong> dialogue (coproduction La Marelle<br />
et Libraires à Marseille) a eu lieu aux ABD le 31 mai<br />
Francois Bon et Dominique Pifarely © X-D.R
76 PATRIMOINE SALAGON | LA VALETTE | ARLES | PONT DU GARD<br />
Jardins des Fées<br />
Depuis 10 ans, le ministère de la Culture<br />
<strong>en</strong> collaboration avec le Comité<br />
des Parcs et des Jardins de France<br />
organise les R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins :<br />
2 000 jardins publics et privés ouvr<strong>en</strong>t<br />
leurs portes, le visiteur r<strong>en</strong>oue<br />
avec ses racines, se rappelant un<br />
passé proche où la majorité de la<br />
population était à la terre… Les cinq<br />
jardins à thème de Salagon, labellisés<br />
«Jardin remarquable» constitu<strong>en</strong>t<br />
un écrin particulièrem<strong>en</strong>t intéressant.<br />
Bi<strong>en</strong> sûr, comme partout, une foire<br />
accueille des exposants de produits<br />
locaux et bios, de v<strong>en</strong>tes de végétaux,<br />
de miel et autres douceurs, de<br />
médecine par les plantes, d’ateliers<br />
de vannerie, de cosmétique, jardins<br />
miniatures, cerf-volant, bouturage,<br />
bijoux écologiques (la coquetterie<br />
sait emprunter les voies du développem<strong>en</strong>t<br />
durable !), initiation à l’art de<br />
la ruche, spectacles nichés aux détours<br />
des massifs, marionnettes qui<br />
se hât<strong>en</strong>t avant la pluie… Il y a aussi<br />
des confér<strong>en</strong>ces, passionnantes et<br />
docum<strong>en</strong>tées. Pierre Lieutaghi,<br />
ethnobotaniste, auteur de nombreux<br />
ouvrages de référ<strong>en</strong>ce sur les jardins,<br />
leur histoire et les plantes que l’on y<br />
trouve, créateur du jardin ethnobotanique<br />
du prieuré de Salagon, cultive<br />
avec érudition le paradoxe du «Jardin<br />
contre nature».<br />
Isabelle Rive, guide confér<strong>en</strong>cière<br />
s’attache quant à elle à prés<strong>en</strong>ter une<br />
histoire de l’art des jardins. Du «paradeïsos»<br />
persan, jardin clos <strong>en</strong>touré<br />
de murs, aux jardins utilitaires<br />
contemporains, passant par le jardin<br />
médiéval qui suit la tripartition clergé<br />
noblesse tiers état, (espace de<br />
méditation pour les uns, reconstitution<br />
du jardin d’Éd<strong>en</strong>, jardin<br />
d’agrém<strong>en</strong>t destiné aux plaisirs pour<br />
les autres, propice à l’amour courtois,<br />
jardin vivrier, nourricier <strong>en</strong>fin pour le<br />
© Maryvonne Colombani<br />
troisième ordre), le jardin suit dans<br />
ses constructions la p<strong>en</strong>sée humaine,<br />
reflet de sa philosophie et de sa<br />
métaphysique : la division <strong>en</strong> 4 carrés<br />
par exemple (le carré étant le symbole<br />
de la terre) r<strong>en</strong>voie aux 4 évangélistes<br />
ou aux 4 vertus cardinales ; le point<br />
d’eau n’est ri<strong>en</strong> d’autre que la représ<strong>en</strong>tation<br />
de la source d’Éd<strong>en</strong>, et<br />
des 4 fleuves qui <strong>en</strong> sort<strong>en</strong>t. La R<strong>en</strong>aissance<br />
ouvre sur le paysage, trace<br />
les premières perspectives dans un<br />
harmonieux dialogue avec la maison.<br />
Le jardin du grand siècle baroque se<br />
plie à la volonté royale, la nature<br />
domptée file la métaphore du pouvoir<br />
solaire. Les Anglais <strong>en</strong> réaction instaur<strong>en</strong>t<br />
le principe d’irrégularité, le<br />
s<strong>en</strong>sible se substitue à l’intelligible.<br />
La sinuosité à la rectitude. Le XIX ème<br />
<strong>en</strong>fin permet à des artistes comme<br />
Monet d’affirmer «je dois peut-être<br />
aux fleurs d’avoir été peintre»…<br />
On achève par une visite guidée érudite<br />
et passionnante des jardins de<br />
Salagon, la mandragore y pousse <strong>en</strong>core<br />
auprès d’autres herbes magiques,<br />
s’<strong>en</strong> faire conter l’histoire apparti<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>core à cet art délicat du jardin. À<br />
se s<strong>en</strong>tir pousser une âme de Candide<br />
au terme du voyage…<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Les R<strong>en</strong>dez-vous aux jardins<br />
ont eu lieu les 2 et 3 juin<br />
Musée et jardins de Salagon,<br />
Mane (04)<br />
www.musee-de-salagon.com<br />
1, 2, 3… chut !<br />
Ainsi comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t les spectacles de Contes et<br />
jardins à La Valette-du-Var. Sil<strong>en</strong>ce, le conteur<br />
conte, les <strong>en</strong>fants t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’oreille aux histoires<br />
chuchotées, mimées, parfois chantées, par les<br />
comédi<strong>en</strong>s à l’imaginaire rebelle ! Catherine<br />
Caillaud revisite l’éternelle histoire des roses et des<br />
choux d’un jeu de mots sur «ils sèm<strong>en</strong>t dans le<br />
jardin des tomates et des choux, ils s’aim<strong>en</strong>t à la<br />
folie dans la chambre !» Les par<strong>en</strong>ts esquiss<strong>en</strong>t un<br />
sourire tandis que leurs rejetons glouss<strong>en</strong>t de<br />
plaisir… Un peu brouillonne, l’histoire se perd <strong>en</strong><br />
route et l’interprétation, un brin classique, ne<br />
décolle pas. Heureusem<strong>en</strong>t Philippe Sizaire et sa<br />
complice Dalèle Muller à l’accordéon nous<br />
<strong>en</strong>train<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux pirouettes et une chanson vers<br />
des histoires d’amour impossible <strong>en</strong>tre un roi et son<br />
peuple, un homme <strong>en</strong>tre deux âges et deux<br />
femmes, «un petit homme plus petit qu’un acari<strong>en</strong>».<br />
Drôle, savoureux, parfois même muet, le tandem se<br />
partage les rôles, grimace et ponctue son spectacle<br />
de chansons pour adultes… Ah les amoureux des<br />
bancs publics chers à Brass<strong>en</strong>s repris <strong>en</strong> chœur par<br />
les par<strong>en</strong>ts ! Avec Rémy Bouss<strong>en</strong>gui qui fait parler<br />
les baobabs accompagné de son djembé et de son<br />
arc musical, le dépaysem<strong>en</strong>t est assuré. Ses<br />
histoires s’étir<strong>en</strong>t comme des flèches, parl<strong>en</strong>t de<br />
transmission et de sagesse, glissées comme le<br />
serp<strong>en</strong>t de la forêt gabonaise <strong>en</strong>tre proverbes,<br />
devinettes et percussions corporelles.<br />
Philippe Sizaire, Laur<strong>en</strong>t Peuze et Dalele Muller © X-D.R<br />
Ainsi va la vie des familles dans le parc des Troènes<br />
transformé <strong>en</strong> village d’<strong>en</strong>fants avec manèges à<br />
pédales pour percussionnistes d’un tour, attractions<br />
burlesques, coins dét<strong>en</strong>te, librairie, buvette,<br />
jukebox, mur de dessins pour appr<strong>en</strong>tis graffeurs…<br />
Pour sa 10 e édition, le festival a rajouté une<br />
journée à son programme afin d’inviter tous ses<br />
coups de cœur, comme la Cie Audigane et son<br />
ambiance foraine avec orgue de barbarie et roulotte<br />
<strong>en</strong> arrière-scène. Au détour d’une yourte ou d’une<br />
roulotte, on croise le Bonbon Circus, le toujours<br />
farceur M. Atchoum, Jimmy V et la guitoune<br />
ambulante des Petites Poucettes. Là, à seulem<strong>en</strong>t<br />
quelques c<strong>en</strong>timètres, les artistes sont «pour de<br />
vrai» !<br />
M.G.-G.<br />
Contes et jardins a eu lieu du 24 au 28 mai<br />
à La Valette-du-Var<br />
www.lavalette83.fr
Effervesc<strong>en</strong>ces<br />
muséales<br />
Le musée archéologique d’Arles avec<br />
la réalisation de l’ajout d’une aile de<br />
800 m² connaîtra cet été quelques perturbations<br />
: la maquette du cirque<br />
romain ne sera plus visible, l’Hortus<br />
sera amputé d’une partie de son labyrinthe,<br />
les horaires seront modifiés<br />
(sauf les week-<strong>en</strong>ds). Mais le 23 juin,<br />
une confér<strong>en</strong>ce m<strong>en</strong>ée par Claude<br />
Sintès, directeur du MDAA, Sabrina<br />
Marlier, archéologue responsable des<br />
fouilles et du relevage de l’épave du<br />
chaland qui suscite tant de travaux et<br />
d’effervesc<strong>en</strong>ces, et des représ<strong>en</strong>tants<br />
du CG, r<strong>en</strong>dra compte des travaux et des<br />
perspectives liées à cette fabuleuse<br />
opération ainsi que des conséqu<strong>en</strong>ces<br />
positives de l’accord scellé <strong>en</strong>tre l’INRA<br />
et le CG. L’auditorium accueillera cette<br />
année les élèves de l’école de théâtre<br />
Actéon pour deux représ<strong>en</strong>tations gratuites<br />
des Euménides d’Eschyle (24<br />
juin à 17h et 26 juin à 20h).<br />
Tous les premiers dimanches du mois<br />
à 11h, des confér<strong>en</strong>ces festives ayant<br />
pour thème De l’<strong>en</strong>thousiasme Dionysiaque<br />
à l’ivresse du pouvoir, par<br />
Pierrette Nouet. À noter aussi le 1 er<br />
juillet Au bonheur d’Alice, Modes et<br />
luxe à Rome et le 5 août, Marc Antoine<br />
au mois d’Août, belle revanche pour<br />
l’anti Auguste par Alice Vallat. Une<br />
série de concerts du festival les Suds<br />
MDAA © Remi B<strong>en</strong>ali, CG13<br />
L’art du photon<br />
Fééries du Pont © Thierry Nava Groupe F<br />
animera l’auditorium (voir Zib’52). En<br />
travaux donc le beau musée bleu,<br />
mais toujours une ruche de fêtes et<br />
de savoirs !<br />
M.C.<br />
Musée Départem<strong>en</strong>tal<br />
Arles Antique<br />
Arles<br />
04 13 31 51 03<br />
www.arles-antique.cg13.fr<br />
www.suds-arles.com<br />
Clin d’œil aux JO de cette année, le<br />
spectacle du Groupe F, désormais incontournable<br />
<strong>en</strong> début d’été, <strong>en</strong>dosse<br />
le nom aux somptueuses consonances<br />
antiques, Ludolux, Les Dieux du Jeu.<br />
Sous la houlette d’un m<strong>en</strong>eur de jeu,<br />
cinq «Photons» lumineux abord<strong>en</strong>t<br />
les rives du Gardon à bord d’une barque<br />
aux allures de Nautilus qui s’empanache<br />
de flammes à l’instar du Pont<br />
qui s’embrase. Apolo, Ard<strong>en</strong>t, Roméo,<br />
Lilight, Aquaria, (équipés de 1 200<br />
LED !) dont les noms s’affich<strong>en</strong>t à la<br />
fin des épreuves, arp<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le pont,<br />
qui se transforme <strong>en</strong> fleuve sur lequel<br />
évolue la barque du pêcheur de sirènes,<br />
<strong>en</strong> maisons à balcons qui repouss<strong>en</strong>t<br />
à l’infini la quête éperdue de Roméo<br />
pour une insaisissable Juliette, <strong>en</strong> ondes<br />
mouvantes où palpite un monde<br />
délicat de mosaïques, <strong>en</strong> architectures<br />
humaines qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t atlantes<br />
et cariatides… Flammes, feux d’artifices,<br />
tout se conjugue pour un spectacle<br />
acrobatique et inv<strong>en</strong>tif. Une imagination<br />
féérique, une belle unité, un<br />
spectacle fluide, sans aucune des<br />
longueurs que l’on ress<strong>en</strong>tait parfois<br />
dans de précéd<strong>en</strong>tes prestations.<br />
L’architecture imm<strong>en</strong>se de l’aqueduc,<br />
purem<strong>en</strong>t utilitaire dans sa conception,<br />
nous séduit aujourd’hui par sa<br />
beauté, l’équilibre de ses formes, et<br />
sa capacité à dev<strong>en</strong>ir le creuset des<br />
imaginaires les plus débridés. Les<br />
Gymnopédies de Satie accompagn<strong>en</strong>t<br />
le départ d’un public émerveillé alors<br />
que le pont garde dans ses illuminations<br />
plus sages, les reflets de la<br />
tempête de feu qui l’a animé.<br />
M.C.<br />
Ce spectacle pyrotechnique<br />
a été donné les 8, 9 juin<br />
au Pont du Gard<br />
04 66 37 50 99<br />
www.pontdugard.fr<br />
M<strong>en</strong>suel gratuit paraissant<br />
le deuxième mercredi du mois<br />
Edité à 32 000 exemplaires<br />
imprimés sur papier recyclé<br />
Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />
76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | n°11<br />
13009 Marseille<br />
Dépôt légal : janvier 2008<br />
Directrice de publication<br />
Rédactrice <strong>en</strong> chef<br />
Agnès Freschel<br />
agnes.freschel@wanadoo.fr<br />
06 09 08 30 34<br />
Imprimé par Rotimpress<br />
17181 Aiguaviva (Esp.)<br />
photo couverture<br />
Agnès Mellon<br />
095 095 61 70<br />
photographeagnesmellon.blogspot.com<br />
Secrétaires de rédaction<br />
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Maquettiste<br />
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Directrice commerciale<br />
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Retrouvez tous nos contacts<br />
et vos avantages sur notre site tout neuf !<br />
www.journalzibeline.fr
78<br />
FESTIVAL DU LIVRE<br />
LA CANEBIÈRE<br />
© G.C<br />
© Juliette Lück<br />
Une fois <strong>en</strong>core, le Festival<br />
du Livre de la Canebière<br />
a t<strong>en</strong>u ses promesses<br />
et a emporté le public dans<br />
de multiples balades, au fil<br />
des mots, au fil de l’eau ;<br />
de r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong> prom<strong>en</strong>ades<br />
urbaines, de lectures <strong>en</strong><br />
musiques, de la Canebière<br />
au Frioul. Voici quelques échos<br />
de ce cabotage festivalier<br />
© Juliette Lück<br />
Festival vagabond<br />
Rappelons d’abord qu’il n’est pas aisé d’ancrer le<br />
festival <strong>en</strong> haut de la Canebière. Le collectif Manifeste<br />
Ri<strong>en</strong> se souvi<strong>en</strong>dra sans doute longtemps des<br />
conditions dans lesquelles la comédi<strong>en</strong>ne Virginie<br />
Aimone a joué Chacal : chants révolutionnaires<br />
kurdes, manifestation des mêmes, départ <strong>en</strong> fanfare<br />
des voitures de l’Ag<strong>en</strong>ce de Voyages Imaginaires,<br />
cloches des Réformés, sans compter le micro qui faisait<br />
des si<strong>en</strong>nes… pas facile de rester conc<strong>en</strong>tré dans un<br />
tel charivari. Mais bon, elle l’a fait. C’est ainsi sur ce<br />
festival, on joue le jeu quoiqu’il arrive. Parfois, c’est<br />
un peu rude ; la plupart du temps, tout se passe bi<strong>en</strong>.<br />
Il <strong>en</strong> a été ainsi de la majorité des r<strong>en</strong>contres littéraires,<br />
qui ont attiré beaucoup de monde et ont permis<br />
d’aborder des g<strong>en</strong>res et des thèmes variés, des<br />
monologues théâtraux de Léonora Miano consacrés<br />
aux Afropé<strong>en</strong>s, à la BD avec Eddy Vaccaro et<br />
Clém<strong>en</strong>t Baloup (un jeune auteur très prometteur<br />
dont nous reparlerons bi<strong>en</strong>tôt), <strong>en</strong> passant par un<br />
passionnant retour sur 50 ans d’indép<strong>en</strong>dance<br />
algéri<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> compagnie de Maïssa Bey… On s’est<br />
aussi beaucoup prom<strong>en</strong>é durant ce festival.<br />
Balades <strong>en</strong> ville<br />
En 1909, l’éthologue Jakob von Uexküll introduisit le<br />
terme Umwelt pour désigner la bulle de perception<br />
dans laquelle chaque être vivant se déplace, filtre<br />
exclusif ne nous permettant pas d’accéder à l’univers<br />
d’autrui, sauf à déployer une certaine imagination. Ce<br />
concept trouve une illustration frappante lorsque deux<br />
mondes coexistant habituellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parfaite<br />
ignorance l’un de l’autre se crois<strong>en</strong>t soudainem<strong>en</strong>t. Ce<br />
fut le cas samedi 9 juin, lorsqu’un troupeau constitué<br />
<strong>en</strong> grande majorité de femmes attirées par le Festival<br />
du Livre, et m<strong>en</strong>é par la comédi<strong>en</strong>ne Bénédicte Sire,<br />
fut conduit aux abords de la Canebière pour une<br />
balade littéraire. La découverte d‘espaces urbains<br />
insoupçonnés -d’un vaste hôtel délabré aux dorures<br />
baroques, à celui où Louise Michel r<strong>en</strong>dit son dernier<br />
soupir, <strong>en</strong> passant par le royaume du poulet, et jusqu’à<br />
un tripot peuplé exclusivem<strong>en</strong>t d’hommes- fut des<br />
plus réjouissantes. Les populations autochtones,<br />
écoutant les extraits d’ouvrages (Blaise C<strong>en</strong>drars,<br />
Albert Coh<strong>en</strong>, St<strong>en</strong>dhal...) dont il était fait lecture,<br />
semblai<strong>en</strong>t apprécier la visite. Et les interprètes de<br />
l‘ASIP -qui traduisai<strong>en</strong>t comme on danse le propos<br />
<strong>en</strong> langue des signes pour celles dont l’Umwelt est<br />
dénué de sons- ont ajouté un troisième univers à cette<br />
belle occasion de vérifier qu’on n’explore jamais mieux<br />
sa ville qu’<strong>en</strong> sortant des s<strong>en</strong>tiers battus. Autre<br />
parcours, autres découvertes insolites sur les pas<br />
d’H<strong>en</strong>drik Sturm. À partir du mur du Mémorial des<br />
camps de la mort, dont certaines f<strong>en</strong>tes sont incrustées<br />
(décorées ?) de chewing-gums -déposés là par qui ?<br />
pourquoi ? depuis quand ?- le cheminem<strong>en</strong>t de<br />
l’artiste-prom<strong>en</strong>eur nous a offert, <strong>en</strong>tre autres, une<br />
étrange plongée, via le parking souterrain, dans le<br />
monde clos d’un C<strong>en</strong>tre Bourse fermé le dimanche :<br />
des grilles partout, et pourtant la clim’, la lumière et<br />
surtout cette soupe musicale omniprés<strong>en</strong>te ; glaçant…<br />
À la sortie, direction la rue Thubaneau, dont il connaît<br />
très bi<strong>en</strong> l’histoire et qui fournit, vers la Mission de<br />
France, un assez joli exemple de coexist<strong>en</strong>ce religieuse.<br />
De retour sur la Canebière, c’est une autre balade dans<br />
Marseille que le CipM a proposée, un quadrillage<br />
loufoque de la ville par l’Inspecteur Ruiz(z), lu par son<br />
pince-sans-rire d’auteur D<strong>en</strong>is de Lappar<strong>en</strong>t, à<br />
l’occasion de la sortie du n°4 de Fondcommun, <strong>en</strong>tre<br />
revue d’artistes et gratuit urbain.<br />
Virée <strong>en</strong> mer<br />
Après ces heures passées à arp<strong>en</strong>ter le bitume, quel<br />
délice de pr<strong>en</strong>dre le bateau pour une escapade au<br />
Frioul ! Joie de la musique et des contes, calme et<br />
volupté lors des ateliers d’écriture où tous se<br />
conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t et s’écout<strong>en</strong>t, piochant dans les réserves<br />
d’imagination des uns et des autres. Luxe de s’adosser<br />
aux confortables coussins d’un canapé sous les pins,<br />
pour écouter deux auteurs de polar débattre de<br />
techniques à glacer le sang des lecteurs. Pour Monika<br />
Krist<strong>en</strong>s<strong>en</strong>, le plus grand moteur de l’écriture est de<br />
ne pas «surtravailler», de garder le plaisir, s’asseoir dans<br />
un café, observer autour d’elle, et p<strong>en</strong>ser à ce qui<br />
pourrait bi<strong>en</strong> arriver. Ce qui intéresse Marie Neuser,<br />
c’est «le passage à l’acte, la perte des pédales». Toutes deux<br />
ont su donner généreusem<strong>en</strong>t de leur temps pour<br />
cont<strong>en</strong>ter les insulaires d’un jour.<br />
De retour au port, il était temps de clôturer ces trois<br />
jours de fête, <strong>en</strong> poésie et <strong>en</strong> musique. La très belle<br />
lecture de Gabriel Mwènè Okundji a fait planer tous<br />
ceux qui avai<strong>en</strong>t embarqué sur Le Don du V<strong>en</strong>t, avant<br />
que les rythmes et la guitare de Didi Pausé et de son<br />
groupe Salaz ne les <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t vers les rivages de<br />
l’Océan Indi<strong>en</strong>. Ultime et joyeux vagabondage d’un<br />
festival qui bouscule les frontières.<br />
GAËLLE CLOAREC ET FRED ROBERT<br />
Le Festival du Livre de la Canebière,<br />
organisé par l’association Couleurs Cactus,<br />
a eu lieu à Marseille les 8, 9 et 10 juin<br />
<strong>Zibeline</strong>, part<strong>en</strong>aire du Festival de la<br />
Canebière, publie la nouvelle et l’illustration<br />
lauréates des deux concours organisés par<br />
Couleur Cactus pour le Festival du Livre :<br />
Anita Lindskog a remporté le concours de<br />
nouvelles, et Darr<strong>en</strong> Johnson le concours de<br />
l’illustration numérique, inspirée du recueil<br />
de nouvelle de Francesc Seres (voir p. 79).
La caresse du monstre<br />
Le soleil au zénith, j’ai dévalé la p<strong>en</strong>te pour gagner le rivage. Sur la<br />
plage matelassée de cailloux, de bois et de varech <strong>en</strong>chevêtrés, j’ai<br />
posé mon sac et, <strong>en</strong> un ri<strong>en</strong> de temps, me suis dévêtue. En <strong>en</strong>trant<br />
l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t dans le bleu int<strong>en</strong>se, contraste de la blancheur de ma peau,<br />
j’ai éprouvé la s<strong>en</strong>sation fugace du déjà vécu.<br />
J’ai ajusté mon masque, contracté le bassin et <strong>en</strong>voyé la tête première<br />
sous l’eau. Dans cet élan j’ai nagé instantaném<strong>en</strong>t pour conjurer le<br />
froid picotant du contact avec les eaux. Alors que je plongeais <strong>en</strong><br />
apnée, un banc lumineux de poissons aux ailerons striés m’a effleuré<br />
le dos et je l’ai suivi plus loin au hasard.<br />
Je jouais, testant des cabrioles sous l’eau, fixant, tête <strong>en</strong> bas, le soleil<br />
à travers la surface. Combi<strong>en</strong> de hors-temps, cette sirénade avait-elle<br />
duré ? Un corps plongé délicieusem<strong>en</strong>t dans du liquide n’est pas<br />
capable de mesurer…<br />
Puis, un bruit étrange, comme une basse de fosse émise du fond<br />
marin, a peu à peu dérangé l’équilibre.<br />
J’ai songé au moteur d’un petit bateau mais non… ce n’était pas la<br />
musique crachotante du kérosène soulevant des remous.<br />
D’ailleurs, la surface de la mer restait lisse, et pourtant, par l’<strong>en</strong><br />
dessous, une vibration dans les graves n’<strong>en</strong> finissait pas de monter, <strong>en</strong><br />
puissance.<br />
J’ai réalisé à quel point je m’étais éloignée du rivage.<br />
Une vague angoisse s’est installée et j’ai <strong>en</strong>trepris de regagner la<br />
plage. J’ai choisi de crawler, m’appliquant avec une régularité de<br />
métronome.<br />
Alors une onde viol<strong>en</strong>te m’a fait dériver vers le large. Ayant repris<br />
vaillamm<strong>en</strong>t la nage <strong>en</strong> direction opposée je me suis contrainte à<br />
respirer, le plus calmem<strong>en</strong>t possible, sur chaque battem<strong>en</strong>t de bras.<br />
C’est alors que je l’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du. Sur le mom<strong>en</strong>t, j’ai cru défaillir tant le son<br />
et la tonalité me paraissai<strong>en</strong>t proches et familières.<br />
C’était une voix qui m’appelait, une voix d’homme, une voix anci<strong>en</strong>ne<br />
et vieille, presque chevrotante.<br />
Cette voix résonnait partout dans l’air, les flots et au fond de ma tête.<br />
Je me suis mise à haleter, je m’épuisais <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>ts désordonnés<br />
et plus je fermais les yeux, plus la voix m’appelait. Car c’était bi<strong>en</strong> mon<br />
prénom prononcé à l’infini qui avait <strong>en</strong>vahi jusqu’à la mer et l’air.<br />
Je suffoquais, je résistais à l’appel. Il y <strong>en</strong> allait de ma vie peut être. Je<br />
FESTIVAL DU LIVRE 79<br />
ne savais plus. En t<strong>en</strong>tant d’avancer au plus vite, je me suis débattue<br />
contre mon corps qui s’épuisait, contre ma tête qui ne commandait<br />
plus ; dans cette lutte ins<strong>en</strong>sée je me paralysais de fatigue et de peur.<br />
La voix, cette voix, sa voix qui résonnait à me rompre les tympans,<br />
c’était bi<strong>en</strong> lui. C’était toi. Tu m’avais cherchée disais-tu et voulais<br />
m’étreindre une dernière fois.<br />
Des cris jaillissai<strong>en</strong>t depuis le rivage. Les oiseaux tournoyai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
rondes anarchiques au-dessus des flots. Le ciel s’était assombri.<br />
Un vertige me happait, je s<strong>en</strong>tis la caresse glacée sur mes cuisses,<br />
mon v<strong>en</strong>tre et au fond de mon sexe.<br />
Mon corps lesté de plomb se mit à couler. Je me s<strong>en</strong>tais vide, abs<strong>en</strong>te<br />
et m’abandonnais à l’aspiration.<br />
Ce n’est que lorsque mon masque s’est soulevé que j’ai vu le regard,<br />
ce regard… ton regard dém<strong>en</strong>t ; la panique m’a transpercée. Je t’avais<br />
reconnu, tu as saisi ma main et l’a caressée doucem<strong>en</strong>t… L’air s’est<br />
mis à manquer, mes tempes se congestionnai<strong>en</strong>t du sang comprimé,<br />
mes poumons explosai<strong>en</strong>t et dans un coup de rein inespéré je me suis<br />
propulsée vers le haut.<br />
La première fois j’ai troué la surface <strong>en</strong> cherchant douloureusem<strong>en</strong>t<br />
l’air qui s’offrait. La main s’était agrippée à la mi<strong>en</strong>ne et me tirait à<br />
nouveau vers le fond, je replongeais…<br />
Dans un effort désespéré j’ai violemm<strong>en</strong>t rué et le contact avec l’abîme<br />
s’est rompu dans un craquem<strong>en</strong>t sourd.<br />
La seconde fois, la tête hors de l’eau, j’ai inspiré à <strong>en</strong> mourir…<br />
Sur la plage, ils m’ont ét<strong>en</strong>due.<br />
Les sirènes des ambulances ret<strong>en</strong>tissai<strong>en</strong>t. Des badauds s’étai<strong>en</strong>t<br />
regroupés et certains d’<strong>en</strong>tre eux laissai<strong>en</strong>t échapper des phrases<br />
étranges. Je ne compr<strong>en</strong>ais plus le s<strong>en</strong>s des mots, une épaisse<br />
couche de brume m’<strong>en</strong>veloppait. Un visage inconnu s’est p<strong>en</strong>ché sur<br />
le mi<strong>en</strong> et m’a parlé dans ma propre langue.<br />
Ne craignez ri<strong>en</strong> madame, je suis secouriste, vous avez été prise dans<br />
un séisme de petite magnitude, c’est fréqu<strong>en</strong>t sur cette côte, le saviezvous<br />
?<br />
Non, je n’avais pas idée, ai-je murmuré.<br />
Les g<strong>en</strong>s d’ici l’appell<strong>en</strong>t «la caresse du monstre»… Tout ira bi<strong>en</strong>, vous<br />
êtes sauve.<br />
ANITA LINDSKOG<br />
La sardine gitane de Darr<strong>en</strong> Johnson