PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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Voilà pourquoi il est dit que paticcasamuppāda est un sujet très<br />
profond. La loi d’interdépendance est si subtile que même le Bouddha<br />
parfaitement éveillé dut utiliser toutes ses facultés intellectuelles pour<br />
<strong>la</strong> découvrir. Néanmoins ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>meure un sujet difficile à comprendre.<br />
D’ailleurs, juste après son éveil, le Bouddha envisagea tout d’abord<br />
<strong>de</strong> ne pas l’enseigner du tout. Il vit que ce<strong>la</strong> risquait d’être un effort<br />
inutile car très peu pourraient le réaliser. Pourtant, <strong>la</strong> force <strong>de</strong> sa<br />
compassion pour les quelques êtres qui, <strong>de</strong> par le mon<strong>de</strong>, pourraient<br />
pénétrer cet enseignement, lui fit finalement accepter d’assumer <strong>la</strong><br />
tâche ardue que représentait l’enseignement <strong>de</strong> cette doctrine.<br />
Pour mieux saisir le sérieux problème qui se présentait au Bouddha<br />
lorsqu’il essaya d’exposer cette doctrine, nous <strong>de</strong>vons gar<strong>de</strong>r en<br />
esprit le fait très important que, pour répandre son enseignement, le<br />
Bouddha utilisait <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngage :<br />
- le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité re<strong>la</strong>tive, pour enseigner <strong>la</strong> vertu morale à<br />
ceux qui sont encore empêtrés dans <strong>de</strong>s visions éternalistes — ceux<br />
qui s’accrochent à l’idée qu’ils sont quelqu’un et possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />
choses ;<br />
- mais aussi le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité absolue, pour pouvoir<br />
enseigner à ceux qui n’ont « plus qu’un peu <strong>de</strong> poussière dans les<br />
yeux », pour leur permettre <strong>de</strong> comprendre <strong>la</strong> réalité absolue<br />
(paramattha-dhamma). L’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité absolue a pour<br />
but <strong>de</strong> libérer les humains <strong>de</strong> leur chère théorie éternaliste.<br />
C’est ainsi que l’on retrouve, dans les paroles du Bouddha, <strong>de</strong>ux<br />
mo<strong>de</strong>s d’expression différents. Or, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’interdépendance<br />
relevant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ultime, elle ne pouvait être traitée qu’en termes<br />
<strong>de</strong> vérité ultime. Comment pourrait-on abor<strong>de</strong>r cette question en<br />
utilisant le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité re<strong>la</strong>tive que l’on emploie pour parler<br />
<strong>de</strong> vertu morale ? Il est impossible d’évoquer cette loi dans un<br />
<strong>la</strong>ngage courant. D’un autre côté, si on s’exprime dans le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> vérité ultime, les auditeurs qui n’ont pas les qualités <strong>de</strong><br />
compréhension nécessaires risquent d’interpréter cet enseignement en<br />
termes <strong>de</strong> vérité re<strong>la</strong>tive et, par conséquent, ne rien comprendre,<br />
comprendre <strong>de</strong> travers, ou même exactement le contraire <strong>de</strong> ce qui<br />
est enseigné.<br />
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