PSC 4-03 - bei der Föderation der Schweizer Psychologinnen und ...
PSC 4-03 - bei der Föderation der Schweizer Psychologinnen und ...
PSC 4-03 - bei der Föderation der Schweizer Psychologinnen und ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
qui protège l’œil lorsqu’il est brutalement<br />
frappé par une violente lumière.<br />
A ce moment-là, les émotions et les<br />
perceptions sont dissociées (et non pas<br />
refoulées) du champ de la conscience.<br />
La personne fonctionne sur un mode<br />
quasi automatique (elle peut par exemple<br />
ne ressentir aucune douleur en cas<br />
de blessure physique). Mais c’est dans<br />
cet état de conscience modifié que les<br />
symptômes et les souvenirs liés à l’état<br />
du moment seront encodés.<br />
Une fois l’expérience traumatisante<br />
passée, les éléments dissociés sont progressivement<br />
réintégrés dans le champ<br />
de la conscience. Mais chez certains<br />
patients, ce processus ne se fait pas et<br />
c’est l’apparition du PTSD. Du fait<br />
qu’ils sont sujets à de très fréquentes<br />
transes spontanées, notamment lors de<br />
flashs-back, ces patients sont très hypnotisables.<br />
Dès que l’on induit un processus<br />
d’hypnose chez un patient ayant subi<br />
un grave traumatisme, l’unité événement-émotion<br />
a tendance à faire instantanément<br />
surface puisqu’elle est enregistrée<br />
dans un état de transe hypnotique<br />
spontanée. Ceci explique pourquoi<br />
l’hypnose permet d’accé<strong>der</strong> facilement<br />
aux éléments qui ont été dissociés du<br />
champ de la conscience lors d’un traumatisme.<br />
Dans un article publié en<br />
1987 par la revue Médecine et Hygiène,<br />
le psychiatre genevois Philippe<br />
Bourgeois écrivait: «Les effets positifs<br />
de l’hypnose sont dus non à la reviviscence<br />
en soi, mais à la réappropriation<br />
émotionnelle, à la réorganisation interne.<br />
L’hypnose agit comme un recadrage<br />
grâce à la dissociation, elle permet une<br />
reprise du contrôle par le patient. (...)<br />
La qualité de la relation thérapeutique,<br />
l’hypermnésie, l’accès facilité aux<br />
émotions amène une stimulation du travail<br />
de l’inconscient pour trouver une<br />
issue et intégrer l’expérience.» Cet<br />
intense travail intérieur de réorganisation<br />
et de perlaboration, qui se produit<br />
après les séances, se traduit souvent par<br />
une intense fatigue.<br />
Thérapie difficile mais gratifiante<br />
L’hypnose est une expérience intérieure<br />
dans laquelle les traumatismes s’expri-<br />
d o s s i e r<br />
a i d e a u x v i c t i m e s<br />
ment très spontanément, le plus souvent<br />
par la mémoire du corps, avec ou<br />
sans imagerie mentale associée, et le<br />
thérapeute s’abstient de toute suggestion<br />
hormis une réassurance et un renforcement<br />
du Moi. C’est une thérapie<br />
difficile à conduire, étant donné les<br />
charges émotionnelles souvent intenses,<br />
suscitées par l’inévitable confrontation<br />
au trauma. Tout l’art du thérapeute<br />
consiste à gérer ces émotions, en les<br />
modulant par la relaxation et par des<br />
techniques de mise à distance des affects<br />
pénibles.<br />
Bien entendu, tout en travaillant avec<br />
l’hypnose, le thérapeute examinera la<br />
structure cognitive du patient, le sens<br />
qu’il attribue à l’événement traumatisant,<br />
sa manière de personnaliser les<br />
causes de l’événement, le contexte dans<br />
lequel le traumatisme s’est inséré,<br />
les discours intérieurs qui nourrissent<br />
ses émotions.<br />
Les traitements exigent aussi du thérapeute<br />
une capacité de ne pas se laisser<br />
contaminer par l’angoisse du patient,<br />
ainsi qu’une grande disponibilité. Une<br />
interruption du processus cathartique<br />
par manque de temps ou en raison de<br />
l’angoisse du thérapeute pourrait renforcer<br />
les mécanismes d’évitement, ou<br />
rendre la situation thérapeutique aversive,<br />
le sujet refusant de se réengager<br />
dans cette expérience.<br />
Mais c’est un travail thérapeutique très<br />
gratifiant, car les résultats positifs sont<br />
rapidement visibles. L’hypnose est en<br />
effet un traitement causal et toute la<br />
symptomatologie se défait après quelques<br />
séances si le traumatisme est uni-<br />
Zusammenfassung<br />
Bis Ende <strong>der</strong> 1970er-Jahre wurden<br />
Posttraumatische Belastungsstörungen<br />
(PTBS) von TherapeutInnen oftmals<br />
banalisert. Doch wird <strong>bei</strong> einem Patienten<br />
eine PTBS nicht korrekt erkannt,<br />
therapieren Fachleute oftmals bloss die<br />
Symptome. Dies birgt die Gefahr, dass<br />
die PTBS chronisch wird, schreibt<br />
Stella Rouge. Die Genfer Fachpsychologin<br />
für Psychotherapie FSP beschreibt,<br />
welche Methoden Fachleute<br />
heute anwenden, um mit traumatisierten<br />
PatientInnen zu ar<strong>bei</strong>ten.<br />
que et récent. Ces changements sont<br />
apparents dans les tests projectifs ou<br />
semi-projectifs, comme j’ai pu l’observer<br />
chez une centaine de cas de PTSD<br />
que j’ai traités par hypnose.<br />
Procédures pathogènes<br />
Selon mon expérience thérapeutique et<br />
mes activités de supervision auprès de<br />
médecins ou de psychologues formés à<br />
l’aide aux victimes et aux techniques<br />
d’hypnose, les plus grandes difficultés<br />
rencontrées par les thérapeutes viennent<br />
du contexte particulier de la LAVI.<br />
Qui dit victimes d’infraction, dit aussi<br />
procédure judiciaire, tracasseries administratives<br />
à régler, toutes choses qui<br />
sont connues pour être particulièrement<br />
pathogènes. Aussi longtemps qu’une<br />
procédure judiciaire ou des tractations<br />
avec les assurances sont en cours, le<br />
travail thérapeutique avec la victime est<br />
constamment à refaire et l’on ne peut<br />
guère espérer une amélioration durable<br />
pendant cette étape. Malgré quelques<br />
efforts entrepris par la justice pour<br />
améliorer le confort des victimes,<br />
chaque convocation au palais de justice<br />
est très éprouvante. Elle l’est d’autant<br />
plus que certains avocats de la défense<br />
malmènent les victimes d’une manière<br />
très choquante. Ces revictimisations se<br />
traduisent par une réactivation de toute<br />
la symptomatologie.<br />
L’aspect très pathogène des médias est<br />
également à souligner. Plus un patient<br />
est gravement traumatisé, plus les médias<br />
vont s’emparer de l’affaire. Or les<br />
patients et leurs proches lisent ces articles,<br />
les découpent. Des années plus<br />
tard, ils se souviennent de chaque mot<br />
qui a été utilisé pour commenter leur<br />
drame, ce qui nourrit beaucoup de colères<br />
et de ruminations internes.<br />
C’est dans ce domaine que les efforts<br />
devront porter au cours de la prochaine<br />
décennie, car les thérapeutes sont tentés<br />
d’attendre la fin de l’épisode judiciaire<br />
pour entreprendre un traitement. Parfois<br />
même, ils déconseillent à leurs patients<br />
victimes d’infractions de déposer<br />
une plainte.