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ALL ENDS<br />
A Road To Depression<br />
Nuclear Blast<br />
ALL ENDS est à l’origine le side<br />
project des guitaristes suédois d'In<br />
Flames (ici compositeurs). Créé en<br />
2003 ce groupe a l’originalité d’un<br />
duo de voix féminin proche de la<br />
nouvelle chanteuse de Nightwish,<br />
voire de Pearl (la fille de Meat Loaf!).<br />
A Road To Depression démarre fort<br />
sur un hard rock nouvelle génération<br />
énergique teinté d’electro façon Pain<br />
(“Obvious”), qui laisse vite place à<br />
l’émotion et aux accents mélancoliques<br />
(la ballade “Hear Me Now” et<br />
un “ N o b o d y ’s Story ” qui nous<br />
renvoie au “It’s A Long Road” de<br />
Jerry Goldsmith et Dan Hill sur First<br />
Blood en 1982). Ceux qui ont aimé<br />
le revirement metal électro de<br />
Theater Of Tragedy accrocheront<br />
direct au titre “Wretch”, le chant se<br />
rapprochant même de la Madonna<br />
période “Frozen” et certains arrangements<br />
font penser à du Depeche<br />
Mode. La superbe chanson<br />
éponyme termine l’album avec force<br />
et grâce. Nous naviguons ici en<br />
terres connues : des refrains qui<br />
accrochent dur, des solos typiquement<br />
suédois (ultra mélodiques),<br />
une rythmique gonflée par un<br />
producteur ayant déjà œuvré pour In<br />
Flames, B-Thong et Hardcore Supers<br />
t a r. Les fans de metal<br />
mélodique/romantique à la HIM, To<br />
Die For, seront aux anges, car ALL<br />
ENDS est une sacrée surprise!<br />
DJ NEUROTIC<br />
Hell With The Fuku”, et presque<br />
aussi jazz sur “We Don’t Play Foot -<br />
b a l l ”. La musique d’APES DID<br />
ENSEMBLE se dégage de toute<br />
ombre et offre un bonheur immense<br />
à son public.<br />
Grégory SMETS<br />
MATHIEU BOOGAERTS<br />
En Concert A La Java<br />
Wagram<br />
I Love You, dernier album en date<br />
avait donné le ton et préfiguré l’ambiance<br />
: le minimalisme sied bien,<br />
et presque de mieux en mieux, aux<br />
chansons de Mathieu BOOGAERTS.<br />
A La Java, tout en guitare, basse,<br />
chant et chœurs, mais à deux seulement<br />
(Zaf Zapha et lui), l’expérience<br />
était osée : une résidence d’un<br />
concert hebdomadaire entre l’automne<br />
2009 et l’été 2010. Entre<br />
routine qui pouvait s’installer et large<br />
place laissée aux tentatives et essais<br />
divers, à défaut d’avoir assisté aux<br />
vingt-six soirées, on spécule sur le<br />
récapitulatif/synthèse qui a pu en<br />
être fait et cette sorte de joli best of<br />
: les amusements souvent (“Come<br />
To Me”, “All I Wanna Do”…), les<br />
moments plus sérieux et plus<br />
tendres (“ L’Espace”, “Dommage”,<br />
“Le Ciment”…), les petits plaisirs<br />
jouissifs (“Siliguri”), la reprise emblématique<br />
(“C’est Lundi”), la basse qui<br />
ronronne et le a capella ou tout<br />
comme… La panoplie complète de la<br />
poésie et des mini-tubes de Mathieu<br />
B O O G A E RTS, à nu presque et<br />
encore plus rayonnant ainsi.<br />
Julien COURBE<br />
d’Enzo Enzo, Mathias Duplessy).<br />
Pour cet album (son second à ce<br />
jour), elle aborde avec le même<br />
bagoût les accents chaabi<br />
(“Bouhali”, “Habiba”), arabo-andalous<br />
(“ C a s a ”), cubains (“ K h o u d<br />
I d d i y a ”) et tzigano-balkaniques<br />
(“Raksa”). Le proto-hit “Pichu Pichu”<br />
(accompagné de son clip blédien)<br />
exhume même la guitare sud-américaine<br />
qu’affectionne tant Jonathan<br />
Richman, sur le skank de rigueur. A<br />
l’arrivée, si l’on demeure certes loin<br />
des délires créatifs des Rita<br />
Mitsouko, le patchwork musical que<br />
relie la jolie langue de Madame<br />
dresse une toile de fond tout à fait à<br />
même de séduire les fans de Kusturica.<br />
De quoi permettre aux femmes<br />
de ménage des bobos d’épousseter<br />
en rythme pour quelques semaines<br />
encore...<br />
Patrick DALLONGEVILLE<br />
CHEVEU<br />
1000<br />
Born Bad Records<br />
Je serais un affabulateur de dire que<br />
j’attendais pas avec impatience ce<br />
nouvel album de CHEVEU. Car il y a<br />
toujours ces questions fondamentales<br />
après la réalisation d’un très<br />
bon disque. On aborde laborieusement<br />
ce disque sur bien des vagues<br />
soniques. Ils excellent dans d’autres<br />
sonorités ce qui fait que notre<br />
écoute en devient plus insistante,<br />
plus curieuse. Douceur de circonstance,<br />
mais pas pour longtemps<br />
avec le titre “Charlie Sheen”<br />
passage à la chaise électrique inaugurant<br />
parfaitement ce début<br />
d’écoute bourrée d’amphet, de<br />
relents d’acides et de barbituriques.<br />
S’ensuivent des morceaux hypnotiques<br />
faits de paranoïa d’inventivité<br />
mélodique, d’audace et de discordance<br />
avec “Sesual Drug Abuse”,<br />
“Ice Baby”, “Like A Deer In Thé<br />
Headlights”, “The Return Game” et<br />
là aussi “Bonne Nuit Chéri”.<br />
CHEVEU a su brillamment se libérer<br />
des étiquettes qu’on leur collait. En<br />
somme un disque jovialement diabolique.<br />
Bravo.<br />
Grégory SMETS<br />
break beat. Ils balancent ainsi des<br />
turbulences comme “Mirrors”, où<br />
s’enchaînent des fragments à la<br />
limite du psychédélisme triturés<br />
sans relâche avec “Stoned To<br />
Death”, “Hollow Hollow Eyes”, puis<br />
surgit la délicate “Girl In Black”.<br />
Tout comme “My Hexes Are For<br />
You” qui donne le dernier signal du<br />
soulagement, d’un grand soupir<br />
d’une pop suave et désireuse. Où<br />
certains s’enlisent lamentablement<br />
d’autres arrivent à réussir brillamment.<br />
C’est le cas de CROCODILES.<br />
Grégory SMETS<br />
en concert 23/02 Tourcoing [59]<br />
GRAND MIX - 23/03 Bruxelles [B]<br />
AB<br />
DETACHMENTS<br />
Detachments<br />
This Is Not An Exit<br />
Premier effort des DETACHMENTS<br />
et de son leader Bastien Marshal qui<br />
pondent ici un album à tendance<br />
post-punk dégoulinant, désorientant,<br />
mais totalement jouissif. To u t<br />
comme sa pochette, ce disque met<br />
en valeur les machines, ici couplées<br />
à des sons robotiques, syncopés et<br />
tranchants. La new wave des<br />
DETACHMENTS n'est pas de tout<br />
repos. On pénètre un univers<br />
sombre (“ Treat Along”), parf o i s<br />
violent (“H.A.L”), emplis de boucles<br />
électroniques, de voix obscures, le<br />
tout articulé autour de ry t h m e s<br />
frénétiques. Mais la qualité de<br />
l'album réside aussi dans ses mélodies,<br />
pour la plupart accrocheuses<br />
et immédiates (“Holiday Romance”).<br />
Produit par Trevor Jackson (Four<br />
Tet) et James Ford (Simian Mobile<br />
Disco), cet opus est un véritable<br />
aimant, irrévocablement scotché à<br />
l'oreille dès la première écoute.<br />
L'exercice de style est réussi pour<br />
les Anglais et on attend la suite avec<br />
impatience.<br />
Dorian BRIQUANNE<br />
en concert 12/01 Bruxelles [B]<br />
MAISON DU PEUPLE - 13/01<br />
Roubaix [59] ALCATRAZ<br />
APES DID ENSEMBLE<br />
Rabeat’s Cage Records<br />
Une réelle passion en écoutant ce<br />
disque. Cinq morceaux conçus d’assemblages,<br />
de fragments, d’éclats,<br />
de mélodies enjouées, belles, constituées<br />
de saccades joyeuses. Le<br />
chant épouse les variations, ses<br />
changements rythmiques sans<br />
cesse en progression, sous pulsations.<br />
Il y a une telle force, une<br />
énergie et tout cela avec une telle<br />
facilité sans complexe sous apparence.<br />
Me rappelant à juste titre des<br />
groupes comme Mutiny On The<br />
Bounty, Toe, Tera Melos, . Des titres<br />
qui surprennent, nous séduisent, en<br />
faisant preuve d’originalité et inventivité<br />
pour preuve en écoutant<br />
“Furthur” avec ce refrain enfantin,<br />
naïf. Puis, “Cheer Up Fatt boy To<br />
SOPHIA CHARAI<br />
Pichu<br />
Universal<br />
Alors qu’on nous la vendait pour une<br />
sorte de Catherine Ringer orientale,<br />
je vous déconseille de découvrir<br />
Sophia CHARAI via l’extrait de l’émission<br />
EPK où elle figure sur le net.<br />
Elle y explique en effet que toute<br />
musique bénéfique est fondée sur<br />
les rythmes corporels, et se laisse<br />
aller à supposer que sa femme de<br />
ménage sénégalaise puisse être<br />
dotée d’un beat interne inférieur au<br />
sien, vu le temps qu’elle met à faire<br />
les carreaux ! Car si elle chante la<br />
plupart de ses titres en marocain<br />
(sa langue maternelle), Miss<br />
CHARAI est bel et bien parisienne en<br />
diable (et l’épouse du producteur<br />
CROCODILES<br />
Sleep For Ever<br />
Fat Possum Records<br />
En deux ans à peine CROCODILES<br />
sortent un 45 tours et deux albums.<br />
Là où certains s’enlisent piteusement<br />
à vouloir se rendre abordables<br />
ou ceux qui veulent expérimenter<br />
leur projet, d’un genre peu cohérent.<br />
Faisant suite avec acidité à<br />
Summer Of Hate leur premier<br />
disque malaxant les influences<br />
saupoudrées d’une noise qui s’abstient<br />
d’être audible. Ce duo arrive à<br />
faire un assemblage réussi en<br />
mixant une sorte de son garage<br />
binaire avec un son synthétique,<br />
JOHNNY DOWD<br />
Wake Up The Snakes<br />
Munich / Module<br />
Une fois encore, ne vous fiez surtout<br />
pas aux apparences : sous ses<br />
dehors de vieux beau ténébreux<br />
émacié (genre cousin de Montgomery<br />
Clift, rescapé du rodéo des<br />
Misfits), Johnny DOWD n’a absolument<br />
rien de votre vétéran country<br />
lambda. D’ailleurs, c’est simple, ce<br />
Texan émigré à New-York, de la<br />
country, il n’en joue pas, même pas<br />
un peu. Et s’il affiche à présent le<br />
même âge canonique que Dave<br />
Davies (63 berges), sa zique à lui<br />
est aussi antidatée que possible.<br />
26 • 147 JANVIER/FEVRIER <strong>2011</strong>