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dits et pourtant, certaines formes<br />
de punitions s'échappent dans ce<br />
funeste et lugubre monde dans<br />
lequel nous vivons, et l’on devient<br />
comme un être boiteux. D'où vient<br />
cette ambiance poisseuse chez<br />
TIMBER TIMBRE, elle en serait<br />
presque machiavélique d'où cet<br />
esprit d'évangile qui provoquerait un<br />
grand sanglot en écoutant “Demon<br />
Host”, “Lay Down In The Ta l l<br />
Grass”, “Well Find Out”, “I Get<br />
Low”, “No Bold Villain”. Tout ceci<br />
joué dans une sorte de blues, soul<br />
ténébreux qui parvient à mettre un<br />
coup fabuleux. Une musique qui<br />
s'écoute religieusement. Superbe !<br />
Grégory SMETS<br />
exercice d’hommage à Yo La Tengo<br />
et consorts. Avec le souci d’imiter et<br />
l’heur de faire parfois aussi bien…<br />
ou de se disperser inutilement<br />
(“The Draw” un peu hors-sujet). Et<br />
puis cette étrange idée de reléguer<br />
leurs plus grands potentiels sur la<br />
deuxième partie du disque : le long<br />
et remarquable “442” et le weezeresque<br />
“Calling Raoul”… Prometteurs<br />
mais dissipés.<br />
Julien COURBE<br />
en concert 22/02 Tourcoing [59]<br />
GRAND MIX<br />
THE VIRGINMARYS<br />
Cast The First Stone<br />
Townsend Music<br />
Alerte aux puristes d'un rock couillu,<br />
barbu et transpirant, amateurs de<br />
guitares et autres rockeurs en<br />
herbe, cet EP va vous ravir. C'est la<br />
première pierre des Vierges Maries<br />
directement importée d'Outre<br />
Manche qui va vous exploser au<br />
visage. Rapidement (déjà) comparé<br />
à Led Zeppelin, le trio déverse ses<br />
six titres dans un flux continu de riffs<br />
cinglants, de chants hurlés et de<br />
batteries martelées. Leur single<br />
“Bang Bang Bang” résume à lui seul<br />
une force de frappe destructrice<br />
alliée à une énergie débordante. Ils<br />
concentrent en vingt trois minutes<br />
tout ce que le rock a fait de meilleur.<br />
Il n'y a qu'un pas pour observer le<br />
succès qui commence à guetter le<br />
groupe choisit par Skunk Anansie<br />
pour ouvrir leurs concerts en Angleterre.<br />
On a hâte de les accueillir<br />
dans notre beau pays. A écouter<br />
d'urgence.<br />
Dorian BRIQUANNE<br />
WONDERFLU<br />
Lota Schwager<br />
Autoproduction<br />
Nourris au Pavement (“ Tr a v e l ”) ,<br />
dorlotés avec Sebadoh, à moins que<br />
ce soit l’inverse… L’éducation était<br />
fort bonne et avec l’âge et l’étude,<br />
les Parisiens de WIBDERFLU (joli<br />
nom) ont assimilé les tics et manies,<br />
analysé les bonnes pratiques et les<br />
défauts de leurs idoles d’antan pour<br />
un anachronique mais touchant<br />
RONNIE WOOD<br />
I Feel Like Playing<br />
Eagle Rock<br />
Maintenant que Scorcese les a fixés<br />
dans la pelloche pour l’éternité, on<br />
peut craindre (voire, espérer ) que<br />
les Rolling Stones n’enregistreront<br />
plus jamais rien d’autre que ces lives<br />
interchangeables, rafistolés à grand<br />
r e n f o r t de pro-tools, dont ils<br />
daignent encore gratifier leurs<br />
fidèles une fois tous les quatre ou<br />
cinq ans... Or, qu’il s’agisse de Bill<br />
Wyman, de Charlie ou même de<br />
cette outre de Mick Ta y l o r, la vie d’ex-<br />
Stone peut vite tourner à la routine...<br />
Contre ce mal qui guette tout préretraité<br />
précoce, un seul remède :<br />
une activité saine et stimulante.<br />
Ainsi, ce bon Ronnie WOOD, entre<br />
deux vernissages des abominables<br />
croûtes qu’il s’obstine à peindre pour<br />
se tenir éloigné des bars et des<br />
dealers, a donc trouvé moyen de<br />
nous asséner son douzième album<br />
solo en 36 ans... Qu’en dire L’ a f-<br />
faire rappelle cette blague connue :<br />
deux mamies, assises sur le front de<br />
mer à Saint-Tropez, se disent : “ Tu te<br />
souviens des années 60, quand on<br />
voulait ressembler à Brigitte Bardot<br />
- Oui, eh bien - Eh bien, mainte -<br />
nant, c’est fait !”... À force de singer<br />
son poteau Keith depuis plus de<br />
quarante piges, l’honnête Ronnie<br />
WOOD (qualificatif déposé) vient tout<br />
bonnement de réussir le disque que<br />
celui-ci n’a JAMAIS réussi à pondre.<br />
Tout y est : du reggæ lascif (“ S w e e t -<br />
ness, My We a k n e s s ”) à la ballade<br />
soul millésimée (“I Gotta See”,<br />
“ F o re v e r ”), en passant par les<br />
r i ffures obligatoires (“Catch You”, I<br />
D o n ’t Think So”, “Tell Me Some -<br />
t h i n g ”). Il y a même une reprise<br />
funky du “ S p o o n f u l ” de Willie Dixon,<br />
un pastiche de Howlin’ Wolf (“ F a n c y<br />
P a n t s ”), et du sitar en nappage sur<br />
“ 1 0 0 % ”. Ce qui est bien légitime,<br />
quand on songe que voilà 35 ans<br />
déjà que Ronnie replâtre les trous,<br />
fissures et lézardes de l’édifice<br />
Stones, au fur et à mesure qu’ils se<br />
produisent... Et puisqu’il est sympa<br />
et pas fier, ce disque regorge d’invités<br />
de marque, comme il se doit à<br />
ce niveau de standing. Bon, ça va<br />
mieux, maintenant, on peut<br />
retourner bosser C’est qu’on n’y<br />
est pas, nous, à la retraite (et de<br />
loin) !<br />
Patrick DALLONGEVILLE<br />
147 JANVIER/FEVRIER <strong>2011</strong> • 31