01.01.2015 Views

Métrologie des pollens dans l'air - Montpellier SupAgro

Métrologie des pollens dans l'air - Montpellier SupAgro

Métrologie des pollens dans l'air - Montpellier SupAgro

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Métrologie <strong>des</strong> <strong>pollens</strong><br />

<strong>dans</strong> l’air : étude<br />

intercomparative en<br />

région Languedoc-<br />

Roussillon<br />

Rapport final<br />

(<br />

Janvier 2005


Cette étude a été réalisée par l'Unité de Palynologie de l'Ecole<br />

Nationale Supérieure Agronomique de <strong>Montpellier</strong> sous la<br />

direction de Michel CALLEJA et d'Isabelle FARRERA et avec la<br />

participation de Tancrède ALMERAS, Paul RICHARD, Odile<br />

ROSSI et Denis VERNIER.<br />

Avec l'appui scientifique et technique de Jordina BELMONTE<br />

et Rut PUIGDEMONT du Laboratoire d'Analyses Palynologiques<br />

de l'Université Autonome de Barcelone.<br />

Cette étude a été commanditée par la DRASS Languedoc-<br />

Roussillon sous la responsabilité d'Isabelle PLAISANT, ingénieur<br />

du génie sanitaire, et a bénéficié d'un financement de la DRIRE<br />

Languedoc-Roussillon.<br />

Les auteurs remercient Bernard CLOT de Météo-Suisse pour<br />

ses nombreuses remarques constructives.


INTRODUCTION 4<br />

1 - PRINCIPES D'AEROBIOLOGIE 6<br />

1.1 – LE POLLEN 6<br />

1.2 – LES METHODES DE MESURE EN AEROBIOLOGIE 7<br />

1.3 - LES ETAPES DE L'AEROBIOLOGIE EN FRANCE 7<br />

2 - ETUDE METROLOGIQUE 10<br />

2.1 - PRESENTATION DES METHODES HIRST ET COUR 10<br />

2.1.1 – La méthode Hirst 10<br />

2.1.1.1 – Protocole expérimental 11<br />

2.1.1.2 –Analyse <strong>des</strong> prélèvements 13<br />

2.1.1.3 - Estimation <strong>des</strong> concentrations polliniques 14<br />

2.1.1.3.1. Analyse journalière 14<br />

2.1.1.3.2. Analyse hebdomadaire 14<br />

2.1.2 – La méthode Cour 15<br />

2.1.2.1 – Protocole expérimental 15<br />

2.1.2.2 – Traitement <strong>des</strong> prélèvements 16<br />

2.1.2.3 – Analyse <strong>des</strong> prélèvements 16<br />

2.1.2.4 - Estimation <strong>des</strong> concentrations polliniques 17<br />

2.1.2.5 – Mesure de la sédimentation pollinique 19<br />

2.2 - ETUDE METROLOGIQUE DES METHODES HIRST ET COUR 19<br />

2.2.1 - Répétabilité de la méthode Hirst et de la méthode Cour 21<br />

2.2.1.1 - Dispositif expérimental 21<br />

2.2.1.2 – Résultats - Discussion 21<br />

2.2.1.2.1 - Richesse taxonomique 22<br />

2.2.1.2.2 - Concentrations polliniques 23<br />

A - Approche statistique 24<br />

A - 1 - Choix de la méthode 24<br />

A - 2 - Application 26<br />

A – 2 – a – Méthode Hirst 26<br />

A – 2 – b – Méthode Cour 29<br />

A - 3 - Conclusion 30<br />

B - Analyse <strong>des</strong> données 30<br />

B – 1 - Méthode Hirst 31<br />

B – 2 - Méthode Cour 32<br />

C – Discussion 33


2.2.2 - Comparaison <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour 34<br />

2.2.2.1 - Dispositif expérimental 34<br />

2.2.2.2 - Résultats 35<br />

2.2.2.2.1 - Richesse taxonomique 35<br />

2.2.2.2.2 - Concentrations polliniques 36<br />

2.2.2.3 - Discussion 38<br />

2.2.3 - Conclusion 41<br />

2.3 – AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES METHODES HIRST ET COUR 41<br />

2.3.1 - Coût du matériel 41<br />

2.3.2 - Installation du matériel 42<br />

2.3.3 - Taille de l'échantillon d'air analysé 43<br />

2.3.4 - Erreur de mesure (justesse, biais) 44<br />

2.3.5 - Montage, analyse et "pas de mesure" 45<br />

2.3.6 - Niveau de détermination 47<br />

2.3.7 - Conservation et perte <strong>des</strong> échantillons 47<br />

2.3.8 - Pannes 48<br />

2.3.9 - Récapitulatif 49<br />

3. ETUDE COMPARATIVE D’IMPLANTATION DES CAPTEURS EN LANGUEDOC-<br />

ROUSSILLON 50<br />

3.1 – CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES 50<br />

3.2 – CADRE DE L’ETUDE ET DISPOSITIF EXPERIMENTAL 53<br />

3.3 – CONTROLE QUALITE DES DONNEES POLLINIQUES 54<br />

3.4.1 - Richesse taxonomique 57<br />

3.4.2 - Concentrations polliniques 59<br />

3.4.2.1 - Analyse en composante principale 59<br />

3.4.2.2 - ACP élargie 60<br />

3.4.2.3 - Comparaison inter-sites dynamique 62<br />

4.5 – CONCLUSION 64<br />

4 - CONCLUSION - PERSPECTIVES 65<br />

BIBLIOGRAPHIE 72<br />

CONCLUSION 75


INTRODUCTION<br />

La prévalence <strong>des</strong> pathologies allergiques et <strong>des</strong> pollinoses en particulier n’a cessé<br />

d’augmenter au cours <strong>des</strong> dernières décennies <strong>dans</strong> les pays industrialisés. Les étu<strong>des</strong><br />

épidémiologiques récentes soulignent l'augmentation rapide du nombre d'habitants<br />

sujets à ces maladies allergiques qui causent non seulement une souffrance et un<br />

handicap pour les personnes sensibilisées mais encore un préjudice financier élevé pour<br />

les collectivités.<br />

En France, le suivi du contenu sporopollinique de <strong>l'air</strong> est aujourd'hui assuré par le<br />

Réseau National de Surveillance Aérobiologique qui diffuse chaque semaine un bulletin<br />

allergo-pollinique national. Les informations communiquées permettent de suivre le<br />

déroulement de la pollinisation et de mettre en relation, a posteriori, <strong>des</strong> concentrations<br />

polliniques avec <strong>des</strong> symptômes allergiques.<br />

De nombreuses métho<strong>des</strong> sont aujourd'hui utilisées en Aérobiologie pour le suivi<br />

du contenu sporopollinique de <strong>l'air</strong>. En Europe, la méthode Hirst (1952) est<br />

couramment utilisée par les différents réseaux aérobiologiques. Le RNSA a opté pour<br />

cette méthode mais d'autres métho<strong>des</strong>, comme celle mise au point par Pierre Cour<br />

(1974), sont régulièrement utilisées en France métropolitaine et <strong>dans</strong> les DOM-TOM<br />

comme pour le suivi <strong>des</strong> ambroisies <strong>dans</strong> la vallée du Rhône (Réseau SARA :<br />

Surveillance Ambroisie Rhône-Alpes) ou l'établissement de calendriers polliniques. En<br />

Amérique du Nord, le Rotorod et la méthode Hirst sont généralement utilisés pour les<br />

mesures aérobiologiques.<br />

Les problèmes d’allergie liés à la qualité de l’air, et notamment à la présence de<br />

pollen, constituent une préoccupation croissante en matière de santé publique. Dans les<br />

orientations de son Plan Régional pour la Qualité de l’Air, la Région Languedoc-<br />

Roussillon1 préconisait la mise en œuvre "d'une étude globale sur les <strong>pollens</strong>, visant à<br />

définir la représentativité <strong>des</strong> capteurs et ce que devrait être une structure régionale de<br />

surveillance".<br />

1 Plan Régional pour la Qualité de l'Air approuvé par arrêté préfectoral n°991070 du 16 novembre 1999<br />

4


Pour définir les bases de son futur réseau Régional de suivi du contenu<br />

sporopollinique de <strong>l'air</strong>, la Direction Régionale <strong>des</strong> Affaires Sanitaires et Sociales du<br />

Languedoc-Roussillon a demandé à l'Unité de Palynologie de l'Ecole Nationale<br />

Supérieure Agronomique de <strong>Montpellier</strong> de réaliser une étude intitulée : "Métrologie<br />

<strong>des</strong> <strong>pollens</strong> <strong>dans</strong> <strong>l'air</strong> : étude intercomparative sur la région Languedoc-<br />

Roussillon".<br />

Cette étude a un double objectif.<br />

Objectif 1<br />

Comparer 2 métho<strong>des</strong> de mesure du contenu pollinique de <strong>l'air</strong> : la méthode Hirst<br />

et la méthode Cour. En étudiant en particulier :<br />

• la répétabilité (mesure de la variance) de chaque méthode ;<br />

• les écarts entre les résultats <strong>des</strong> 2 métho<strong>des</strong> ;<br />

• les avantages et les inconvénients de chaque méthode ;<br />

Objectif 2<br />

Améliorer les connaissances sur les variations intra-régionales du contenu<br />

pollinique de l’atmosphère en Languedoc-Roussillon pour :<br />

• évaluer les différences <strong>dans</strong> le contenu pollinique de l'atmosphère aux<br />

alentours de Nîmes, <strong>Montpellier</strong> et Perpignan ;<br />

• fournir <strong>des</strong> bases scientifiques en vue de définir l’architecture du futur<br />

réseau régional de mesures polliniques.<br />

5


1 - PRINCIPES D'AEROBIOLOGIE<br />

1.1 – LE POLLEN<br />

Le pollen est le gamétophyte mâle <strong>des</strong> plantes à graines, c'est-à-dire la structure<br />

qui produit et contient les deux gamètes mâles. Si le terme de pollinisation signifie<br />

(sensu lato) le transport <strong>des</strong> grains de pollen sur le stigmate, <strong>dans</strong> la pratique courante<br />

on lui a donné un sens plus large qui va de la déhiscence <strong>des</strong> anthères à la fécondation.<br />

Pollen de pin<br />

Pollen de tournesol<br />

La morphologie du grain de pollen est caractéristique de chaque espèce.<br />

L'identification repose sur la taille, la forme <strong>des</strong> grains, le nombre et la forme <strong>des</strong><br />

apertures et l'architecture extrêmement variée de sa membrane externe (exine). La taille<br />

du grain de pollen varie de 5 µm (Myosotis) à 250 µm (conifères), la taille moyenne<br />

d'un grain de pollen est de 25 à 35 µm.<br />

La membrane externe <strong>des</strong> grains de pollen est composée de sporopollénine, dont<br />

la grande stabilité chimique autorise la conservation <strong>des</strong> grains <strong>dans</strong> divers milieux<br />

pendant de nombreux millénaires.<br />

La production pollinique varie d’une espèce à l’autre. Alors que les espèces<br />

anémophiles, qui utilisent le vent pour assurer leur dissémination pollinique, produisent<br />

généralement un nombre important de grains de pollen, les espèces entomophiles, qui<br />

utilisent les insectes comme vecteur du pollen, produisent moins de grains. Les<br />

différences constatées peuvent être reliées au caractère plus ou moins aléatoire du mode<br />

de pollinisation. Pour augmenter leur chance de se reproduire, les espèces anémophiles<br />

vont donc produire un nombre considérable de grains de pollen : on a pu évaluer qu’un<br />

épillet de seigle pouvait libérer en un jour 50 000 grains de pollen et un chaton de<br />

noisetier 4 millions. Les espèces anémophiles produiront par ailleurs <strong>des</strong> grains de<br />

pollen plus petits et généralement lisses contrairement aux espèces entomophiles qui<br />

auront <strong>des</strong> grains de pollen plus gros et collants. Ces généralités doivent toutefois être<br />

utilisée avec précaution compte tenu du nombre important de contre-exemples qui<br />

abondent <strong>dans</strong> la nature.<br />

6


Les grains de pollen impliqués <strong>dans</strong> l'induction et le déclenchement de maladies<br />

allergiques seront généralement originaires de plantes anémophiles en raison de leur<br />

nombre et de la probabilité de les inhaler en abondance.<br />

L’allerginicité d’une espèce dépendra de multiples facteurs comme de la quantité<br />

de grains libérés <strong>dans</strong> l’atmosphère et de la présence en plus ou moins grand nombre de<br />

molécules allergisantes.<br />

Pollen d’olivier<br />

1.2 – LES METHODES DE MESURE EN AEROBIOLOGIE<br />

De nombreuses métho<strong>des</strong> ont été développées pour réaliser <strong>des</strong> mesures du<br />

contenu sporopollinique de <strong>l'air</strong>. Dans ces métho<strong>des</strong>, on peut schématiquement<br />

différencier celles basées :<br />

• sur le principe de la sédimentation. Selon le support (lame, boite de<br />

pétri,…) différentes métho<strong>des</strong> ont été décrites. Les plus connues sont celles de Durham<br />

(1946) et de Tauber (1974).<br />

Pollen de plantain<br />

• sur le principe de l'aspiration. La méthode la plus répandue est celle de<br />

Hirst (1952) avec les appareils Burkard et Lanzoni.<br />

• sur le principe de la filtration, avec la méthode de Cour (1974) et son<br />

intercepteur pollinique.<br />

• sur la force d'impact crée par un mouvement d'air (Rotorod de Perkins,<br />

Rotorod sampler de Ogden & Raynor, 1967).<br />

• sur le principe de la reconnaissance <strong>des</strong> allergènes de <strong>l'air</strong> à l'aide de<br />

marqueurs.<br />

Pollen de noisetier<br />

7


1.3 - LES ETAPES DE L'AEROBIOLOGIE EN FRANCE<br />

En l'absence de publications scientifiques référencées, il est difficile de retracer<br />

avec précision l'historique de l'aérobiologie en France.<br />

La grande majorité <strong>des</strong> travaux ont été réalisés durant la seconde moitié du 20 ème<br />

siècle. Toutefois, dès 1945, certains palynologues français comme Madeleine Van<br />

Campo ont publié <strong>des</strong> notes sur <strong>des</strong> analyses polliniques atmosphériques (Van Campo,<br />

1945). Ces premiers travaux restent cependant imprécis et cantonnés à <strong>des</strong> observations<br />

ponctuelles (le bois de Boulogne).<br />

Capteur Durham<br />

Capteur Hirst<br />

Les premiers enregistrements systématiques datent très probablement de 1955<br />

avec la station de Marseille, mais les mesures restent encore fragmentaires. Ce n'est<br />

qu'à partir de 1961, avec les stations de Paris (sur le toit de l'hôpital Rothschild puis à<br />

partir de 1962 sur une <strong>des</strong> terrasses de l'Institut Pasteur), de Marseille (sur le toitterrasse<br />

de la nouvelle Faculté de Médecine) et de Briançon (sur le toit de l'hôpital civil)<br />

que les enregistrements sont réalisés quotidiennement et sur plusieurs années (Charpin<br />

et al., 1966). Les résultats obtenus par la méthode gravimétrique de Durham permettent<br />

alors d'établir les premiers calendriers polliniques de ces villes. Mais ces résultats<br />

restent toutefois représentatifs d'une zone restreinte (méthode extrêmement limitée <strong>dans</strong><br />

l'espace) et ne fournissent pas d'informations volumétriques (seule la sédimentation<br />

pollinique est mesurée avec cette méthode). A la fin <strong>des</strong> années 60 et au début <strong>des</strong><br />

années 70 de nouveaux calendriers seront publiés (Lorient, Perpignan, le Mont<br />

Dore,…) et la méthode volumétrique de Hirst se généralisera aux dépens de la méthode<br />

gravimétrique.<br />

Dès la fin <strong>des</strong> années 1970, un groupe international de recherches<br />

aéropalynologiques appliquées est constitué. Un réseau de 13 stations de prélèvement,<br />

distribuées depuis le cercle polaire (Station d'Abisko) jusqu'à Oran (Algérie), voit le<br />

jour. Ce groupe de recherche est le fruit d'une collaboration entre <strong>des</strong> laboratoires de<br />

Palynologie (<strong>Montpellier</strong>, Stockholm,…), la Clinique <strong>des</strong> Maladies Respiratoires du<br />

CHU de <strong>Montpellier</strong> et <strong>des</strong> laboratoires pharmaceutiques (Stallergènes, Fison). La<br />

méthode retenue <strong>dans</strong> le cadre de ce réseau est celle mise au point par Cour à la fin <strong>des</strong><br />

années 1960 (Cour, 1974). Ce réseau va fonctionner durant trois ans et fournira la<br />

8


première image pollinique de plus de 120 taxa à une échelle continentale (Michel et al.,<br />

1979 ; Guérin, 1993).<br />

En 1984, le service <strong>des</strong> Allergènes de l'Institut Pasteur, qui commercialise <strong>des</strong><br />

allergènes, décide de mettre en place un réseau "Pollens" <strong>des</strong>tiné à l'information <strong>des</strong><br />

allergologues. Avec le désengagement de l'Institut Pasteur <strong>dans</strong> le domaine <strong>des</strong><br />

allergènes, ce réseau va se restructurer pour évoluer en Réseau National se Surveillance<br />

Aérobiologique en mars 1996 (Association loi 1901). La méthode qui sera retenue <strong>dans</strong><br />

le cadre de ce réseau est la méthode Hirst.<br />

Localisation <strong>des</strong> capteurs du RNSA<br />

En 2002, le RNSA est constitué de 49 stations réparties sur l'ensemble du territoire<br />

métropolitain.<br />

Les stations à vocation allergologique qui utilisent la méthode Cour sont au<br />

nombre de 13 en 2002. Elles sont localisées <strong>dans</strong> la vallée du Rhône (5 stations) ; sur le<br />

pourtour méditerranéen (3 stations) et en outre-mer (5 stations). Les stations de<br />

<strong>Montpellier</strong> et Lyon, qui fonctionnent avec la méthode Cour, constituent les 2 plus<br />

longues séries polliniques continues françaises (respectivement en fonctionnement sur<br />

le même site depuis 1977 et 1982).<br />

Intercepteur pollinique de type Cour<br />

9


2 - ETUDE METROLOGIQUE<br />

La métrologie, ou science de la mesure, est l'ensemble <strong>des</strong> techniques et <strong>des</strong><br />

savoir-faire qui permettent d'effectuer <strong>des</strong> mesures et d'avoir une confiance suffisante<br />

<strong>dans</strong> leurs résultats. La mesure est nécessaire à toute connaissance, à toute prise de<br />

décision et à toute action. Mesurer est indispensable pour la recherche ; toute recherche<br />

vise à modéliser les phénomènes, et doit quantifier <strong>des</strong> grandeurs <strong>dans</strong> <strong>des</strong> unités<br />

connues et définies.<br />

Capteur Burkard et Cour avec anémomètre<br />

Les objectifs de l’étude métrologique développée <strong>dans</strong> le cadre de ce chapitre<br />

consistent à :<br />

• décrire les protocoles <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour ;<br />

• estimer la précision de deux métho<strong>des</strong> de mesure du contenu pollinique de<br />

l’atmosphère, la méthode Hirst et la méthode Cour ;<br />

• évaluer les éventuels écarts existant entre les résultats obtenus à partir de<br />

ces deux métho<strong>des</strong> ;<br />

• mettre en regard les avantages et les inconvénients de ces métho<strong>des</strong>.<br />

2.1 - PRESENTATION DES METHODES HIRST ET COUR<br />

2.1.1 – La méthode Hirst<br />

Microscope photonique<br />

La méthode Hirst, du nom de son inventeur, a été décrite en 1952 <strong>dans</strong> les<br />

« Annals of Appplied Biology ». Le principe de cette méthode est basé sur l'aspiration<br />

d'un volume d'air connu avec projection <strong>des</strong> particules (grains de pollen et spores) sur<br />

une surface piège.<br />

10


2.1.1.1 – Protocole expérimental<br />

Plaque protectrice<br />

Orifice<br />

de captage<br />

ECHANTILLONNAGE DES<br />

EMISSIONS POLLINIQUES<br />

Ta mbo ur<br />

avec horloge<br />

L'appareil de Hirst est une pompe électrique monté sur<br />

une girouette qui prélève par une buse de 14mm x 2mm un<br />

volume d'air constant (10 litres d’air / minute).<br />

Les particules ainsi aspirées sont piégées sur une lame de<br />

microscope enduite de vaseline qui défile verticalement à<br />

raison de 2mm / heure.<br />

Alime ntation<br />

électrique<br />

Méthode Hirst<br />

Nomb re de grai ns de poll en<br />

par mètre cu be d'air<br />

1° jour<br />

MONTAGE DE LA BANDE<br />

ADHÉSIVE PIÉG EANT LES<br />

GRAINS<br />

1 ° jour 2° jo ur<br />

etc...<br />

1 heure (2mm)<br />

ANALYSE QUALITATIVE ET<br />

QUANTITATIVE<br />

Dans la version moderne de l'appareil de Hirst (Capteur<br />

Burkard ou Lanzoni selon le fabriquant) la lame a été<br />

remplacée par une pièce cylindrique, appelé tambour, qui<br />

permet de réaliser un prélèvement durant une période de 7<br />

jours. Les grains de pollen aspirés par le capteur, toujours au<br />

rythme de 10 litres d’air / minute, sont projetés sur une<br />

bande de cellophane rendue adhésive. Cette bande, de 19<br />

mm de largeur, est fixée sur le tambour qui défile devant la<br />

buse d’aspiration du capteur grâce à un mécanisme<br />

d’horlogerie à une vitesse de 2 mm / h. La buse d'aspiration,<br />

de 28 mm 2 de surface utile (2 x 14 mm) 2 , est orientée face<br />

aux vents dominants à l'aide d'un empenage.<br />

Après une semaine de fonctionnement, la bande est<br />

découpée en 7 segments qui correspondent à chaque jour de<br />

la semaine. Chaque segment est placé <strong>dans</strong> un milieu de<br />

montage 3 solide entre lame et lamelle et analysé directement<br />

au microscope photonique (sans aucun traitement).<br />

Buse d’aspiration<br />

Tambour<br />

2 Dans le cas du Burkard, <strong>des</strong> buses plus petites peuvent être utilisées.<br />

3 Le milieu de montage est composé de gélatine, glycérine et eau distillée<br />

11


Echantillon monté entre lame et lamelle<br />

En France, le milieu d'enduction, qui permet l'adhérence <strong>des</strong><br />

grains de pollen (et <strong>des</strong> spores) sur la bande de cellophane, est<br />

composé de silicone et de tétrachlorure de carbone (C Cl 4 ). En<br />

raison de la cancérogénéité du tétrachlorure de carbone, mais<br />

aussi du manque d'adhésion de ce milieu <strong>dans</strong> certaines conditions<br />

thermiques (ou de durée d'exposition), plusieurs étu<strong>des</strong> ont été<br />

réalisées pour remplacer ce dernier (Comtois & Mandrioli, 1997 ;<br />

Galan & Dominguez, 1997 ; Razmovski et al., 1998 ; Alcazar &<br />

Comtois, 1999 ; Alcazar et al., 2003). Des ban<strong>des</strong> pré-enduites de<br />

silicone sont aujourd’hui commercialisées par Lanzoni et le<br />

RNSA.<br />

Deux capteurs issus de la méthode Hirst sont aujourd’hui employés, les<br />

capteurs Burkard et Lanzoni.<br />

Capteur Lanzoni<br />

Capteur Burkard<br />

12


2.1.1.2 –Analyse <strong>des</strong> prélèvements<br />

Les analyses consistent à identifier et comptabiliser les grains de pollen (et / ou les spores) captés durant<br />

l'exposition du tambour. Pour les différents taxa 4 identifiés, les résultats sont exprimés en nombre de grains de pollen (et<br />

/ ou de spores) contenus en moyenne par m 3 d’air.<br />

Selon l'étude et le laboratoire, les analyses microscopiques, qui ne portent que sur une partie seulement de la lame,<br />

sont réalisées par lecture verticale ou horizontale de la lame.<br />

lame<br />

bande<br />

adhésive<br />

Mode de lecture<br />

Lecture verticale<br />

Lecture horizontale<br />

Pour obtenir un résultat horaire et journalier, les analyses<br />

sont réalisées par lecture verticale de la bande tous les 2 ou 4 mm<br />

selon que l'on souhaite un résultat horaire ou bi-horaire.<br />

Pour aller plus vite, ou pour avoir une meilleure<br />

représentation pollinique, on pratique aussi régulièrement<br />

l'analyse horizontale de 2 ou 4 lignes (analyse en continu). Les<br />

résultats obtenus seront alors uniquement journaliers. Mais le<br />

changement de tambours devra toujours être réalisé à la même<br />

heure pour permettre un suivi quotidien <strong>des</strong> émissions sporopolliniques.<br />

Pour remédier à cette perte d'information (perte <strong>des</strong><br />

données horaires), le RNSA développe actuellement le "système<br />

Microvision" qui permet, à l'aide d'une platine couplée à un<br />

logiciel d'acquisition de données, d'établir une courbe journalière<br />

de pollinisation.<br />

Il est également possible d’obtenir <strong>des</strong> résultats bi-horaires<br />

avec une lecture longitudinale en utilisant par exemple une lame<br />

graduée ou un plastique transparent gradué posé sous la lame.<br />

4 Les caractères morpho-polliniques permettent de faire <strong>des</strong> déterminations plus ou moins précises selon la famille. Pour prendre en compte ces différents niveaux systématiques<br />

on utilise le terme de taxon (taxa au pluriel)<br />

13


2.1.1.3 - Estimation <strong>des</strong> concentrations polliniques<br />

L’estimation du nombre de grains de pollen / m 3 d’air est obtenu en multipliant le nombre de grains de pollen<br />

effectivement comptés par un facteur de conversion. Ce facteur tient compte du volume d'air aspiré et de la surface<br />

effectivement analysée.<br />

2.1.1.3.1. Analyse journalière<br />

Dans le cas d'une analyse journalière, ce facteur correspond à la surface totale d'un segment de bande (ST = 48 mm<br />

x 14 mm (5) ) divisé par le volume d'air capté durant une journée (V = 14,4 m 3 ) multiplié par la surface analysée (SA). La<br />

surface analysée correspond au nombre de lignes analysées multiplié par la surface d'une ligne (largeur x longueur). La<br />

largeur d'une ligne dépend de l'objectif et <strong>des</strong> oculaires utilisés. La longueur d'une ligne varie selon que la lecture est<br />

horizontale (48 mm) ou verticale (14 mm).<br />

Le calcul du nombre de grains de pollen contenus en moyenne par m 3 d'air (Q4) est donné par la formule :<br />

( )<br />

ST<br />

Q4 = nx<br />

Vx<br />

SA<br />

avec n = nombre de grains de pollen effectivement comptés<br />

Avec un microscope standard (objectif x40 et oculaires x10) et une analyse sur 12 lignes verticales, le coefficient<br />

de conversion est de 0,63. Ainsi, 1 grain de pollen effectivement compté donnera une concentration de 0,63 grains / m 3<br />

d’air. Dans ce cas, le pourcentage d'observation (rapport entre ce qui est observé et ce qui est capté) sera de 11% et<br />

l'observation portera, chaque jour, sur un échantillon de 1,58 m 3 (11% de 14,4 m 3 ).<br />

2.1.1.3.2. Analyse hebdomadaire<br />

Lors d’une analyse hebdomadaire, la formule utilisée pour le calcul du nombre de grains de pollen / m 3 d’air est<br />

identique à celle employée pour une analyse journalière. Seuls le volume d’air et les surfaces totales et observées<br />

changent (multipliés par 7).<br />

5 Cette largeur correspond à celle de la buse d'aspiration et non à la largeur d'un segment de bande (19 mm).<br />

14


Les données hebdomadaires peuvent être exprimées pour 7 m 3 d’air en sommant 7 données journalières, ou par m 3<br />

d’air en réalisant une moyenne <strong>des</strong> 7 données journalières.<br />

Dans de nombreuses publications les données hebdomadaires Hirst correspondent à un cumul <strong>des</strong> données<br />

journalières. Il est nécessaire de réajuster ces résultats pour les comparer à <strong>des</strong> données moyennes hebdomadaires<br />

provenant d’autres métho<strong>des</strong> telle la méthode Cour.<br />

2.1.2 – La méthode Cour<br />

Du nom de son concepteur Pierre Cour, la méthode Cour (1974) recueille les grains de pollen naturellement, sans<br />

les aspirer, à l'aide d'une girouette porte-filtre exposée à tous les vents (Intercepteur Pollinique de type COUR).<br />

2.1.2.1 – Protocole expérimental<br />

L’intercepteur pollinique est constitué d’une potence (en<br />

rotation sur un axe) avec deux cadres porte-filtre verticaux placés<br />

à l’avant et un empennage (à l’arrière) qui permet d’orienter<br />

l’intercepteur face au vent. Sur les cadres, 2 toits inclinés<br />

protègent les prélèvements <strong>des</strong> intempéries. Les flux polliniques<br />

sont interceptés par <strong>des</strong> Unités filtrantes verticales de gaze<br />

hydrophile de 20 cm de côté (soit une surface de captage de<br />

40.000 mm 2 ) que l'on glisse <strong>dans</strong> les cadres porte-filtre.<br />

Intercepteur pollinique de type Cour<br />

et anémomètre totalisateur<br />

Les filtres sont composés de 6 épaisseurs de gaze hydrophile<br />

enduites d'huile de silicone et sertis <strong>dans</strong> un cadre en plastique. Ils<br />

sont fabriqués et hermétiquement ensachés <strong>dans</strong> une atmosphère<br />

filtrée à 2µm. Un anémomètre totalisateur placé à proximité de<br />

l'intercepteur permet d'évaluer la quantité de vent passé à travers<br />

les filtres et ainsi d'estimer les résultats en nombre de grains<br />

contenus en moyenne par m 3 d'air.<br />

15


EMISSIONS POLLINIQUES<br />

ATMOSPHERIQUES - ECHANTILLONNAGE<br />

(A)<br />

TRAITEMENTS CHIMIQUES<br />

DU SUPPORT FILTRANT<br />

(B)<br />

2.1.2.2 – Traitement <strong>des</strong> prélèvements<br />

(A2)<br />

Influence <strong>des</strong><br />

facteurs climatiques<br />

Variation <strong>des</strong><br />

émissions polliniques<br />

(A1)<br />

H2SO 4<br />

HCL<br />

(B1)<br />

HF<br />

(B2)<br />

KOH<br />

ANALYSES QUANTITATIVE<br />

ET QUALITATIVE<br />

DES POLLENS LIBERES<br />

(C)<br />

Après exposition, les filtres sont ensachés, répertoriés<br />

et expédiés en vu de leur traitement chimique. Le traitement<br />

<strong>des</strong> filtres, <strong>des</strong>tiné à détruire le support filtrant ainsi que<br />

toutes les autres particules piégées en même temps que les<br />

grains de pollen et les spores, est effectué <strong>dans</strong> une salle<br />

sous atmosphère filtrée afin d’éviter toute contamination<br />

pollinique locale.<br />

(C1)<br />

Variation <strong>des</strong> températures<br />

Méthode Cour<br />

(C4)<br />

Nombre de grains de pollen<br />

par mètre cube d'air<br />

(C2)<br />

(C3)<br />

Les étapes du traitement correspondent à une<br />

succession d'attaques à l'acide (H2SO4, FH, HCL) séparées<br />

à chaque fois par une centrifugation et un rinçage. Une<br />

acétolyse (Erdtman, 1960) permet enfin de vider les grains<br />

de pollen de leur contenu cytoplasmique.<br />

2.1.2.3 – Analyse <strong>des</strong> prélèvements<br />

A l'issue du traitement, une quantité connue d'eau glycérinée et rajouté au culot résiduel. Le nouveau culot et alors<br />

homogénéisé et mesuré à l'aide d'une micropipette. Par différence, il est possible d'évaluer la taille du culot résiduel et<br />

une dilution précise de celui-ci est réalisée en rajoutant, au culot homogénéisé, une quantité d'eau glycérinée.<br />

Echantillon monté entre lame et lamelle<br />

Une fraction elle-même rigoureusement connue de cette<br />

préparation 6 est montée entre lame et lamelle en prenant soin de<br />

constituer un micro-bassin pour permettre aux grains de pollen de<br />

tourner sous l'effet d'une légère pression. Le micro-bassin est<br />

obtenu en réalisant, entre la lame et la lamelle, une cale<br />

longitudinale à l'aide d'une laque incolore pour la conservation<br />

<strong>des</strong> préparations microscopiques (type hystomount).<br />

6 Le volume de préparation monté entre lame et lamelle est fonction de la taille de la lamelle. Dans le cas d'une lamelle de 22 x 50 mm, le volume est généralement de 50 µl.<br />

16


L'analyse sporo-pollinique consiste à déterminer et comptabiliser les grains de pollen et les spores 7 piégés durant<br />

l'exposition <strong>des</strong> filtres. Elle ne porte que sur une fraction de la préparation microscopique. Selon l'étude, le nombre de<br />

lignes analysées est plus ou moins important. Il varie, en règle générale entre 5 et 10 selon la taille du culot et le degré<br />

de précision que l'on souhaite obtenir. Dans le cas d'une analyse de grains de pollen allergisants, les analyses sont<br />

réalisées avec un objectif x63 et portent généralement sur 5 lignes 8 horizontales réparties sur toute la largeur de la<br />

lamelle.<br />

2.1.2.4 - Estimation <strong>des</strong> concentrations polliniques<br />

L’estimation du nombre de grains de pollen contenu en moyenne par m3 d’air pour une période d’exposition<br />

considérée tient compte :<br />

• de la quantité de vent réellement passée à travers le filtre durant son exposition (VP). Compte tenu de son<br />

rendement, seul 20% du vent passe à travers le filtre (rendement moyen qui varie entre 17 et 24% selon la<br />

vitesse du vent). Il convient donc pour le calcul de la concentration pollinique de prendre 1/5 du vent seulement<br />

(Cour, 1974) ;<br />

• de la superficie de filtre mise en traitement (S). En règle générale seule la moitié du filtre est mise en traitement<br />

(soit 200 cm2). L'autre moitié est conservée pour réaliser un contrôle ou faire <strong>des</strong> analyses complémentaires<br />

(mesures <strong>des</strong> métaux lourds, <strong>des</strong> minéraux,…) ;<br />

• du volume de culot monté entre lame et lamelle (v) par rapport au volume total de culot obtenu après dilution<br />

(V0) ;<br />

• de la largeur effectivement analysée (l) par rapport à la largeur utile de la lamelle (L). La largeur analysée est<br />

fonction du nombre de ligne et du champ microscopique (objectif x oculaire).<br />

Le calcul du nombre de grains de pollen contenus en moyenne par m3 d'air (Q4) est donné par la formule :<br />

V0<br />

Q4 = nx<br />

v<br />

( x )/( S)<br />

avec n = nombre de grains de pollen effectivement comptés<br />

L<br />

l<br />

VP<br />

x<br />

5<br />

7 Certaines spores sont détruites ou perdues lors <strong>des</strong> traitements chimiques.<br />

8 Dans le cas d'une étude agronomique qui nécessite <strong>des</strong> résultats d'une grande précision, les analyses sont réalisées sur 10 lignes.<br />

17


D'un enregistrement à l'autre, les paramètres d'analyse varient. En situation moyenne, avec une quantité de vent<br />

hebdomadaire de 1000 km, un culot de 400 µl et une analyse sur 5 lignes, il faut compter 25 grains de pollen pour avoir<br />

une concentration de 1 grain par m 3 d'air. Compte tenu du volume d'air échantillonné et du nombre important de grains<br />

de pollen comptés, les résultats peuvent être exprimés en grains de pollen contenus en moyenne par 1000 m 3 . Pour avoir,<br />

d'un enregistrement à l'autre, <strong>des</strong> résultats statistiquement comparables, les analyses seront réalisées en tenant compte du<br />

pourcentage d'observation (PO). Celui-ci est donné par la formule :<br />

v<br />

( x<br />

l)<br />

PO = x100<br />

V L<br />

0<br />

Pour avoir une analyse représentative, Pierre Cour préconise un pourcentage d'observation minimum de 0,2%.<br />

Dans l'exemple présenté précédemment, le pourcentage d'observation est de 0,63%. Si on tient compte du rendement du<br />

filtre (20%) et de la surface de filtre mise en traitement (200 cm 2 ), l'observation porte sur un échantillon de 4000 m 3 et<br />

l'analyse microscopique (fraction statistiquement représentative de l'échantillon réellement analysée) porte sur 25,2 m 3 .<br />

Dans le cas où le pourcentage d'observation serait inférieur à 0,2% à l'issue <strong>des</strong> 5 lignes analysées (cas de culots<br />

importants), il convient d'augmenter le nombre de ligne jusqu'au pourcentage requis. Dans certains cas exceptionnels,<br />

l'analyse d'une 2 ème lame s'impose pour atteindre le pourcentage d'observation de 0,2%.<br />

La durée d'exposition <strong>des</strong> filtres sera fonction de l'étude à réaliser. A partir de 15 jours d'exposition les filtres<br />

peuvent se colmater <strong>dans</strong> les régions ari<strong>des</strong> caractérisées par une atmosphère chargée en particules minérales. Il est donc<br />

préférable de ne pas dépasser cette durée d'exposition pour éviter que le rendement du filtre ne diminue. Dans le cadre<br />

d'étude sur le rythme circadien <strong>des</strong> émissions polliniques (Malaboeuf, 1996) une exposition bi-horaire est préconisée.<br />

Celle-ci devra toutefois rester ponctuelle en raison du temps et <strong>des</strong> coûts mis en œuvre lorsque l'on travaille à cette<br />

résolution. La présence de 2 cadres porte-filtre sur l'intercepteur pollinique permet de réaliser une mesure <strong>des</strong> émissions<br />

pollinique à "2 vitesses". Selon le stade phénologique et / ou le degré de précision souhaité, il est en effet possible de<br />

réaliser un enregistrement hebdomadaire sur le cadre gauche de l'intercepteur et un enregistrement quotidien sur le cadre<br />

droit.<br />

18


2.1.2.5 – Mesure de la sédimentation pollinique<br />

La méthode Cour peut être également utilisée pour la mesure<br />

de la sédimentation pollinique. Dans ce cas, Pierre Cour propose<br />

l'utilisation d'un récepteur pollinique. Comparable au pluviomètre<br />

de la météorologie, ce récepteur permet une mesure <strong>des</strong><br />

retombées polliniques à l'aide d'une Unité filtrante horizontale.<br />

Les modalités d'exposition, de traitement et d'analyse sont<br />

comparables à celles développées <strong>dans</strong> le cadre de l'intercepteur<br />

pollinique à la seule différence que les résultats sont exprimés en<br />

nombre de grains de pollen sédimentés par unité de surface.<br />

Récepteur pollinique de type Cour<br />

2.2 - ETUDE METROLOGIQUE DES METHODES HIRST ET COUR<br />

En aéropalynologie, le paramètre que l’on cherche à estimer est le contenu pollinique de l’air en un lieu et un<br />

temps donnés. Pour obtenir cette estimation, il est nécessaire, outre l’utilisation d’un capteur à pollen, de faire appel à<br />

l’ensemble d’une chaîne d’opérations (le piégeage et la fixation <strong>des</strong> grains de pollen au niveau du capteur ; le montage<br />

<strong>des</strong> grains de pollen entre lame et lamelle ; l’identification visuelle <strong>des</strong> grains qui peut être variable suivant les pollenanalystes,…)<br />

qui sont potentiellement entachées d’erreurs et qui induisent, en se cumulant, une différence entre la valeur<br />

réelle de la concentration pollinique et son estimation.<br />

Caractériser la mesure pollinique ne signifie donc pas caractériser la précision du capteur lui-même mais celle<br />

de la méthode de mesure <strong>dans</strong> sa globalité.<br />

19


L’étude d’une méthode de mesure consiste classiquement à<br />

analyser son exactitude. L’exactitude d’une méthode est son<br />

aptitude globale à donner une estimation proche de la valeur<br />

réelle. Elle intègre l’erreur (ou justesse, biais) et l’incertitude (ou<br />

répétabilité, fidélité) de la mesure.<br />

L’erreur est la différence entre la valeur<br />

annoncée et la valeur vraie.<br />

L’incertitude, suivant la définition 1993<br />

du VIM (vocabulaire international <strong>des</strong> termes<br />

fondamentaux et généraux de métrologie)<br />

quantifie la valeur aléatoire <strong>des</strong> valeurs<br />

attribuées au mesurande.<br />

Lorsqu’on répète une mesure, le résultat<br />

n’est pas strictement identique. Cette<br />

dispersion <strong>des</strong> résultats est quantifiée par<br />

l’incertitude (Perruchet & Priel, 1995).<br />

L’expression de l’incertitude de mesure a fait<br />

l’objet d’une norme française et européenne,<br />

NF ENV 13005 parue en août 1999, le<br />

document de référence étant appelé GUM<br />

(guide pour l’expression de l’incertitude de<br />

mesure).<br />

Mathématiquement, les concepts et les outils mis en œuvre relèvent de la statistique. Les caractéristiques étudiées<br />

sont traitées comme <strong>des</strong> variables aléatoires :<br />

• estimation de moyenne pour les indicateurs de position et de biais ;<br />

• estimation d’écart-type pour les indicateurs de dispersion.<br />

Pour pouvoir estimer le biais et ensuite corriger les mesures effectuées, il est nécessaire de connaître le paramètre<br />

que l’on mesure. En aéropalynologie, ce paramètre est la concentration réelle en pollen <strong>dans</strong> l’air. Celle-ci n’est pas<br />

connue en conditions naturelles car elle varie <strong>dans</strong> le temps et <strong>dans</strong> l’espace.<br />

Pour pouvoir évaluer la justesse <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>, il conviendrait d’effectuer <strong>des</strong> répétitions successives en travaillant<br />

en conditions contrôlées avec une concentration pollinique constante <strong>dans</strong> le temps. Ce dispositif expérimental n’ayant<br />

pas pu être mis en place <strong>dans</strong> le cadre de cette étude, il n’a pas été possible d’apprécier la justesse de la méthode de<br />

mesure. Seule a pu être estimée l’incertitude ou répétabilité.<br />

20


2.2.1 - Répétabilité de la méthode Hirst et de la méthode Cour<br />

2.2.1.1 - Dispositif expérimental<br />

Cour 2<br />

Cour 1<br />

Lanzoni 2<br />

Lanzoni 1<br />

Deux capteurs Lanzoni (Lanzoni 1, Lanzoni 2 ; méthode Hirst) et deux<br />

intercepteurs Cour (Cour 1, Cour 2 ; méthode Cour) ont été implantés <strong>dans</strong><br />

les mêmes conditions expérimentales sur le toit du bâtiment d’arboriculture<br />

de l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de <strong>Montpellier</strong> à 20 mètres de<br />

hauteur. L’exposition a duré 6 semaines, du 24 juin au 5 août 2002<br />

(semaines 26 à 31).<br />

20 m<br />

Les analyses polliniques <strong>des</strong> deux capteurs Lanzoni ont été réalisées<br />

par le même pollen-analyste de l’Université Autonome de Barcelone sous la<br />

direction de Jordina Belmonte. Le microscope utilisé était équipé d’oculaires<br />

présentant un grossissement x15 et d’un objectif x40.<br />

Les analyses <strong>des</strong> capteurs Cour ont été faites par une seule personne à<br />

l’Unité de Palynologie de l’ENSAM sous la direction de Michel Calleja. Le<br />

microscope utilisé comportait <strong>des</strong> oculaires ayant un grossissement x10 et un<br />

objectif x63. Les analyses ont été réalisées en respectant les<br />

recommandations définies par le Réseau National de Surveillance<br />

Aérobiologique en France et les articles méthodologiques publiés par P.<br />

Cour 9 .<br />

2.2.1.2 – Résultats - Discussion<br />

Pour savoir si les métho<strong>des</strong> Hirst et Cour sont individuellement répétables ou non, seules les données obtenues à<br />

partir d’appareils appartenant à une même méthode seront comparées entre elles (comparaison Lanzoni 1 / Lanzoni<br />

2 puis comparaison Cour 1 / Cour 2). La comparaison Lanzoni / Cour sera traitée <strong>dans</strong> le paragraphe relatif à la<br />

comparaison <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> (paragraphe 2.2.2).<br />

9 Pour plus d'informations se référer au chapitre <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />

21


Pour chaque méthode, une analyse de la richesse taxonomique et <strong>des</strong> concentrations polliniques seront<br />

successivement abordées.<br />

2.2.1.2.1 - Richesse taxonomique<br />

En dépit de la diversité existant au niveau de la forme et <strong>des</strong> apertures <strong>des</strong> grains de pollen, la détermination<br />

pollinique permet rarement une détermination au niveau de l’espèce. Les grains de pollen sont plus généralement<br />

identifiés au niveau du genre ou de la famille. Lors d’une analyse pollinique complète, ce sont <strong>des</strong> niveaux<br />

systématiques différents qui vont être mis en parallèle. On parle alors de taxa (taxon au singulier).<br />

La richesse taxonomique (nombre de taxa identifiés), reflet de la diversité botanique régionale, a été comparée<br />

pour chaque méthode (Lanzoni 1 / Lanzoni 2 ; Cour 1 / Cour 2) durant les 6 semaines d’exposition.<br />

Le nombre de taxa identifiés à partir du Lanzoni 1 est peu différent de celui du Lanzoni 2. Il est compris entre 22 et<br />

38 taxa selon la semaine avec une moyenne de 27 taxa et un écart-type de 0,07. La moyenne <strong>des</strong> écarts est seulement de<br />

8%.<br />

Les résultats obtenus avec le Lanzoni 2 sont très proches de ceux obtenus avec le Lanzoni 1 et soulignent une<br />

bonne répétabilité de la méthode Hirst au niveau du nombre de taxa enregistrés chaque semaine.<br />

80<br />

70<br />

Lanzoni 1 / Lanzoni 2<br />

60<br />

Nombre de taxa<br />

50<br />

40<br />

30<br />

32<br />

38<br />

34<br />

29<br />

28<br />

27<br />

25 25 25<br />

27<br />

23<br />

22<br />

20<br />

10<br />

0<br />

26 27 28 29 30 31<br />

Sem aine s<br />

22


Le nombre de taxa identifiés à partir <strong>des</strong> deux capteurs Cour est compris entre 37 et 74 taxa, selon la semaine, avec<br />

une moyenne de 58 taxa et un écart-type de 0,06.<br />

La moyenne <strong>des</strong> écarts (8%) indique que les richesses taxonomiques enregistrées avec le Cour 1 et le Cour 2 sont<br />

très proches. Comme pour la méthode Hirst, les résultats obtenus avec les 2 intercepteurs traduisent une bonne<br />

répétabilité de la méthode Cour au niveau de la richesse taxonomique enregistrée chaque semaine.<br />

80<br />

70<br />

73<br />

62<br />

74<br />

73<br />

68<br />

69<br />

64<br />

Cour 1 / Cour 2<br />

Nombre de taxa<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

45<br />

49<br />

53<br />

39<br />

37<br />

20<br />

10<br />

0<br />

26 27 28 29 30 31<br />

Se m aine s<br />

2.2.1.2.2 - Concentrations polliniques<br />

Deux séries de 2394 données journalières (57 taxa identifiés x 7 jours x 6 semaines d’étude), exprimées en nombre<br />

de grains par m 3 d’air et par jour, et deux séries de 342 données hebdomadaires (57 taxa identifiés x 6 semaines<br />

d’étude), exprimées en nombre de grains par m 3 d’air et par semaine, ont été obtenues à partir <strong>des</strong> enregistrements issus<br />

<strong>des</strong> capteurs Lanzoni 1 et 2.<br />

Deux séries de 666 observations (111 taxa x 6 semaines d’étude) ont été obtenues à partir <strong>des</strong> capteurs Cour 1 et<br />

Cour 2 10 .<br />

10 <strong>dans</strong> le cas du capteur Cour, l'exposition <strong>des</strong> unités filtrantes a été hebdomadaire comme préconisé par P. Cour (cf 2.1.2.)<br />

23


Une approche statistique a été utilisée <strong>dans</strong> un premier temps pour estimer individuellement la répétatibilité <strong>des</strong><br />

métho<strong>des</strong> Hirst et Cour au niveau <strong>des</strong> concentrations polliniques. Pour prendre en compte différentes classes<br />

d'abondance, une analyse <strong>des</strong> données a été, <strong>dans</strong> un deuxième temps, réalisée.<br />

A - Approche statistique<br />

A - 1 - Choix de la méthode<br />

La synthèse bibliographique <strong>des</strong> travaux de comparaison de capteurs polliniques publiés au cours <strong>des</strong> vingt<br />

dernières années montre que de nombreux auteurs s’appuient, pour établir leurs conclusions, sur de simples<br />

comparaisons graphiques (comparaison <strong>des</strong> variations hebdomadaires <strong>des</strong> concentrations polliniques d’un nombre<br />

restreint de types polliniques au cours du temps) (Durand & Comtois 1989 ; Mari Bhat et Rajasab 1989) et / ou sur le<br />

calcul de coefficients de corrélation (généralement coefficients de Pearson, Spearman et Kendall) (Larsson & al. 1983 ;<br />

Tomas & al. 1997 ; Belmonte et al., 1988 ; Belmonte et al., 2000). Ces métho<strong>des</strong> classiques, décrites <strong>dans</strong> tous les<br />

ouvrages de biostatistiques tel celui rédigé par Sokal and Rohlf (1987), sont sensibles à de nombreux pièges.<br />

Traditionnellement employée, la représentation graphique avec une échelle arithmétique <strong>des</strong> résultats polliniques<br />

permet une visualisation rapide de l’évolution <strong>des</strong> concentrations polliniques <strong>des</strong> taxa au cours du temps. Cependant,<br />

elle présente deux inconvénients majeurs :<br />

• elle n’autorise pas la comparaison d’un nombre important de taxa ;<br />

• lorsque les concentrations varient fortement, ce qui est fréquemment le cas en aérobiologie, l’échelle<br />

linéaire n’est pas adaptée à la représentation <strong>des</strong> petites quantités. La comparaison <strong>des</strong> données devient donc<br />

délicate.<br />

Les coefficients de corrélation permettent de donner une mesure synthétique de l’intensité de la relation entre deux<br />

séries de données et de son sens lorsque cette relation est monotone. Le coefficient de corrélation classiquement utilisé<br />

est le coefficient de Bravais-Pearson. Il permet de détecter la présence ou l’absence d’une relation linéaire entre deux<br />

caractères quantitatifs continus et son calcul s’appuie sur celui de la covariance. Les coefficients de Spearman et<br />

Kendall, ou corrélations de rang, sont <strong>des</strong> coefficients non-paramétriques qui examinent s’il existe une relation entre les<br />

rangs <strong>des</strong> séries de données.<br />

L’utilisation de ces coefficients est soumise au respect d’un certain nombre de règles. Si elles ne sont pas<br />

respectées, cela entraîne l’apparition de biais pouvant fausser les conclusions de l’étude. Ainsi, l’utilisation du<br />

coefficient de Bravais-Pearson suppose que les variables étudiées présentent une distribution de type gaussien (loi<br />

24


normale) et ne comportent pas de valeurs exceptionnelles. Or les valeurs exceptionnelles sont fréquentes <strong>dans</strong> les<br />

données polliniques (pic pollinique lors du maximum de la pollinisation). De plus, les coefficients non-paramétriques ne<br />

supposent pas la normalité mais sont sensibles s’il y beaucoup d’ex-aequo ou de valeurs nulles <strong>dans</strong> les données, ce qui<br />

est également le cas <strong>des</strong> données polliniques.<br />

Face à ces limitations d’utilisation, qui sont généralement passées sous silence <strong>dans</strong> les publications, nous avons<br />

jugé préférable d’employer <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> plus robustes et adaptées aux données polliniques.<br />

Deux procédures statistiques, composées chacune de deux tests complémentaires, ont été choisies.<br />

Si les observations proviennent d’une<br />

population distribuée selon une loi<br />

normale :<br />

Réalisation d’une analyse de la<br />

variance (ANOVA) et d’un test de<br />

Student avec données pairées seront<br />

réalisés<br />

Si la population n'est pas distribuée<br />

selon une loi normale :<br />

Réalisation d’un test NPAR1WAY (Non<br />

Parametric One-Way ANOVA<br />

procedure) qui correspond à une analyse<br />

non paramétrique de la variance à un<br />

facteur, et d’un test non paramétrique<br />

de Wilcoxon avec données pairées seront<br />

appliqués.<br />

L’analyse de la variance est une technique qui consiste à analyser la part de variation due à un ou plusieurs<br />

facteurs au sein de la variation totale. Ainsi, on sait si le ou les facteurs ont une influence significative sur la variable<br />

étudiée. L'analyse de la variance permet de vérifier si les effets définis comme influents pour la réponse étudiée sont<br />

réellement associés au facteur étudié ou s'ils ne sont que les résultats de la variabilité naturelle du phénomène étudié.<br />

Elle permet donc une validation statistique <strong>des</strong> effets.<br />

Une analyse de la variance est toujours associée à un modèle. Quelque soit le modèle utilisé, il doit respecter un<br />

certain nombre d’hypothèses dont la normalité <strong>des</strong> résidus.<br />

Dans le cas où la distribution <strong>des</strong> résidus ne suit pas une loi normale, il est nécessaire de faire appel à une analyse<br />

non paramétrique. La procédure non-paramétrique la plus proche de l’analyse de la variance classique est la procédure<br />

25


NPAR1WAY ou analyse de la variance non-paramétrique à un facteur. Cette procédure réalise une analyse de la<br />

variance basée sur <strong>des</strong> rangs.<br />

Le test de Student avec observations pairées sert à comparer les moyennes de deux populations : chaque élément<br />

de l’une <strong>des</strong> populations est mis en relation avec un élément de l’autre. Mais ce test n’a de validité que si les<br />

observations proviennent d’une population distribuée selon une loi normale. Dans le cas où la normalité ne serait pas<br />

vérifiée, c’est le test non paramétrique de Wilcoxon avec données pairées qui doit être utilisé pour effectuer cette<br />

comparaison.<br />

Analyse de la variance – Test de normalité <strong>des</strong> résidus<br />

Analyse de la var iance - Test de nor malitˇ <strong>des</strong> r ˇsidus<br />

Données journalières Lanzoni1 / Lanzoni2<br />

Donnˇe s journali¸ res Lanzoni 1 / Lanzoni 2<br />

Class Levels Values<br />

capteur 2 A B<br />

Number of observations 4788<br />

Tests for Normality<br />

Test --Statistic--- -----p Value------<br />

Kolmogorov-Smirnov D 0.42104 Pr > D W -Sq A -Sq


The NPAR1WAY Procedure<br />

capteur N Mean<br />

LANZONI 1 2394 39.794407<br />

LANZONI 2 2394 40.574452<br />

Source DF Sum of Squares Mean Square F V alue Pr > F<br />

Among 1 805,0068 805,0068 0.0194 0.8892<br />

Within 5290 219443238,9902 41482,65387<br />

L’analyse de la variance ne pouvant pas être utilisée, nous<br />

avons fait appel à la procédure NPAR1WAY. Pour déterminer si<br />

la méthode Hirst est répétable, un test d’hypothèse a été réalisé<br />

avec l’hypothèse nulle "il n’y a pas d’effet méthode" ce qui<br />

voudrait dire que les résultats obtenus à partir <strong>des</strong> deux capteurs<br />

Lanzoni 1 – Lanzoni 2 sont identiques.<br />

La probabilité calculée lors du test étant largement<br />

supérieure à 5%, le test n’est pas significatif et l’hypothèse nulle<br />

ne peut pas être rejetée. Dans ces conditions, les capteurs Lanzoni<br />

1 et Lanzoni 2 donnent <strong>des</strong> résultats qui ne sont pas<br />

significativement différents.<br />

Résultats du Test de Wilcoxon avec données journalières pairées<br />

Données comparées<br />

p-value<br />

LANZONI 1 / LANZONI 2 0.4715<br />

Un second test statistique a été appliqué à la série de<br />

données, le test de Wilcoxon avec données journalières pairées.<br />

La probabilité du test obtenue à partir <strong>des</strong> données Lanzoni est<br />

égale à 0,4715.<br />

La probabilité du test étant supérieur à 5%, le test avec<br />

données pairées n'est pas significatif. Les enregistrements obtenus<br />

à partir de deux capteurs Lanzoni fournissent donc <strong>des</strong> résultats<br />

journaliers semblables.<br />

Données hebdomadaires<br />

La même démarche statistique a été suivie pour comparer les données hebdomadaires obtenues avec les deux<br />

capteurs Lanzoni.<br />

27


Analyse de la variance – Test de normalité <strong>des</strong> résidus<br />

Analyse de la variance - Test de nor malitˇ <strong>des</strong> r ˇsidus<br />

Données journalières Lanzoni1 / Lanzoni2<br />

Donnˇe s hebdoma daire s Lanzoni 1 / Lanzo ni 2<br />

Class Levels Values<br />

capteur 2 A B<br />

Number of observations 684<br />

Tests for Normality<br />

Test --Statistic--- -----p Value------<br />

Shapiro-Wilk W 0.169823 Pr < W D W-Sq < 0.0050<br />

Anderson-Darling A-Sq 204.9378 Pr > A-Sq < 0.0050<br />

The UNIVARIATE Procedure<br />

Variable: resid<br />

Normal Probability Plot<br />

165000+ *<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

| **<br />

| **<br />

| **<br />

| +**++++<br />

| ++++++++***<br />

| ++++++++++ ******<br />

-5000+***************************************<br />

+----+----+----+----+----+----+----+----+----+----+<br />

-2 -1 0 +1 +2<br />

The NPAR1WAY Procedure<br />

capteur N Mean<br />

LANZONI 1 342 2034.50292<br />

LANZONI 2 342 2048.53801<br />

Comme précédemment, la distribution <strong>des</strong> résidus ne suit<br />

pas une loi normale. La procédure NPAR1WAY a donc été<br />

employée pour déterminer si la méthode Hirst est répétable avec<br />

l’hypothèse nulle "il n’y a pas d’effet méthode" ce qui veux dire<br />

que les résultats obtenus à partir <strong>des</strong> deux capteurs Lanzoni 1 –<br />

Lanzoni 2 sont identiques.<br />

La probabilité calculée lors du test étant largement<br />

supérieure à 5% (fig 2), le test n’est pas significatif et l’hypothèse<br />

nulle ne peut pas être rejetée.<br />

Un second test statistique a été appliqué à la série de<br />

données, le test de Wilcoxon avec données pairées. La probabilité<br />

du test obtenue à partir <strong>des</strong> données Lanzoni est égale à 0,2817.<br />

Résultats du Test de Wilcoxon avec données hebdomadaires pairées<br />

Données comparées<br />

p-value<br />

LANZONI 1 / LANZONI 2 0.2817<br />

La probabilité du test étant supérieure à 5%, le test avec<br />

données pairées n’est pas significatif. Cela signifie que les<br />

résultats obtenus à partir de deux capteurs Lanzoni fournissent <strong>des</strong><br />

résultats qui ne sont pas significativement différents.<br />

Source DF Sum of S quares Mean S quare F V alue Pr > F<br />

Among 1 3368 4.21 3368 4.2 0.0003 0.9867<br />

Wit hin 6 82 8305 8 30 713 4.50 12 17 863 74 .1<br />

28


Analyse de de la la var variance - Test – Test de de nor normalité malitˇ <strong>des</strong> <strong>des</strong> r ˇsidus résidus<br />

Donnˇe Données s Cour Cour1 1 / Cou / Cour2 r 2<br />

Class Levels Values<br />

capteur 2 A B<br />

Number of observations 1332<br />

Tests for Normality<br />

Test --Statistic--- -----p V alue------<br />

Shapiro-Wilk W 0.116123 Pr < W D W-Sq < 0.0050<br />

Anderson-Darling A-Sq 443.244 Pr > A-Sq < 0.0050<br />

The UNIVARIATE P rocedure<br />

Variable: r esid<br />

Normal Probability Plot<br />

370000+ *<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

|<br />

| *<br />

| *<br />

| *<br />

| *<br />

| *<br />

| *<br />

| *<br />

| +**++<br />

| +++++++++***<br />

| +++++++++++ ******<br />

-10000+*****************************************<br />

+----+----+----+----+----+----+----+----+----+----+<br />

-2 -1 0 +1 +2<br />

The NPAR1WAY Procedure<br />

A – 2 – b – Méthode Cour<br />

Le modèle mathématique sur lequel se base l’analyse de la<br />

variance est le même que celui utilisé pour l’étude précédente<br />

réalisée avec les données Hirst. Il ne comporte qu’un facteur<br />

(l’effet méthode) et s’écrit :<br />

Concentrations polliniques = effet méthode + résidus<br />

Nous avons vérifié si les résidus du modèle se distribuent<br />

selon une loi normale. Les tests d’hypothèse de normalité, dont<br />

Kolmogorov-Smirnov et Skapiro-Wilcoxon, et l’histogramme <strong>des</strong><br />

résidus indiquent que la distribution <strong>des</strong> résidus ne suit pas une loi<br />

normale.<br />

L’analyse de la variance ne pouvant pas être utilisée, nous<br />

avons fait appel à la procédure NPAR1WAY. Pour déterminer si<br />

la méthode Cour est répétable, un test d’hypothèse a été réalisé<br />

avec l’hypothèse nulle « il n’y a pas d’effet méthode » ce qui<br />

voudrait dire que les résultats obtenus à partir <strong>des</strong> deux capteurs<br />

COUR 1 – COUR 2 sont identiques.<br />

La probabilité calculée lors du test étant largement<br />

supérieure à 5%, le test n’est pas significatif et l’hypothèse nulle<br />

ne peut pas être rejetée.<br />

capteur N Mean<br />

COUR 1 666 2709.82733<br />

COUR 2 666 2755.86036<br />

Source DF Sum of Squares Mean Square F Value Pr > F<br />

Among 1 705640.4 705640.4 0.0018 0.9663<br />

Within 1330 525686517283.2 395253020.5<br />

29


Résultats du Test de Wilcoxon avec données pairées<br />

Données comparées<br />

p-value<br />

COUR 1 / COUR 2<br />

0,187<br />

Un second test statistique a été appliqué à la série de<br />

données, le test de Wilcoxon avec données pairées. La probabilité<br />

du test obtenue à partir <strong>des</strong> données Cour est égale à 0,187.<br />

La probabilité du test étant supérieure à 5%, le test avec<br />

données pairées n’est pas significatif. Les résultats obtenus à<br />

partir de deux capteurs Cour fournissent donc <strong>des</strong> résultats qui ne<br />

sont pas significativement différents.<br />

A - 3 - Conclusion<br />

L’approche statistique développée <strong>dans</strong> cette étude montre que :<br />

• la méthode Hirst est globalement répétable, à la fois avec les données journalières et hebdomadaires . Il y<br />

a concordance entre les résultats lors de la répétition <strong>des</strong> mesures et la variabilité <strong>des</strong> données ne s’explique<br />

pas par le facteur méthode ;<br />

• la méthode Cour est globalement répétable. Les résultats obtenus lors de la répétition <strong>des</strong> mesures sont<br />

concordants. La variabilité <strong>des</strong> données ne s’explique pas par le facteur méthode.<br />

Si on réalise une mesure avec 2 appareils (2 Hirst ou 2 Cour), en un même lieu et au même moment, les mesures<br />

<strong>des</strong> concentrations polliniques (pour chaque appareil) sont globalement les mêmes.<br />

B - Analyse <strong>des</strong> données<br />

Une analyse de données classique a été couplée à l’approche statistique pour étudier plus en détail les résultats.<br />

L’incertitude de la mesure a été calculée par classe d’abondance, pour un intervalle de confiance de 95%, à partir <strong>des</strong><br />

données journalières et hebdomadaires pour la méthode Hirst d’une part, à partir <strong>des</strong> données hebdomadaires pour la<br />

méthode Cour . Pour pouvoir comparer <strong>dans</strong> un second temps les résultats obtenus pour chaque méthode, seuls les taxa<br />

identifiés au moins une fois par les deux métho<strong>des</strong> durant les six semaines d’exposition ont été retenus soit 47 taxa<br />

(Annexe 1).<br />

Pour chaque taxon, la concentration moyenne puis l’écart absolu de chaque capteur à cette concentration ont été<br />

calculé. L’incertitude correspond à la moyenne <strong>des</strong> écarts absolus divisée par la concentration moyenne.<br />

30


B – 1 - Méthode Hirst<br />

* Données journalières<br />

Pour les 47 taxons retenus, 5 classes d’abondance ont été définies lors de la comparaison <strong>des</strong> données journalières<br />

Lanzoni 1 - Lanzoni 2. Ces classes d’abondance ont été définies en fonction de l’histogramme de distribution <strong>des</strong><br />

fréquences. La classe 1 regroupe les concentrations inférieures à 1 grain / m 3 d’air pour les taxons qui n'ont été observés<br />

qu'une seule fois. La classe 2 regroupe les concentrations comprises entre 1 et 5 grains / m 3 d’air, la classe 3 celles<br />

comprises entre 5 et 20 grains / m 3 d’air, la classe 4 les concentrations comprises entre 20 et 100 grains / m 3 d’air et la<br />

classe 5 celles supérieures à 100 grains / m 3 d’air.<br />

Classe Concentration Incertitude<br />

d'abondance (grains/m3 d'air)<br />

1 100 ±19%<br />

Les résultats obtenus pour les données journalières montrent<br />

que pour chaque classe il existe une incertitude (cf 2.2). Cette<br />

incertitude est de ±250% pour la classe 1, ±73% pour la classe 3<br />

et atteint ±19% en classe 5.<br />

L’incertitude de mesure diminue avec l’abondance ce qui<br />

signifie que l’estimation est d’autant plus précise que les<br />

concentrations polliniques sont élevées.<br />

* Données hebdomadaires<br />

Le même travail a été réalisé à partir <strong>des</strong> données hebdomadaires Lanzoni 1 – Lanzoni 2. Quatre classes<br />

d’abondance identiques aux classes 1 à 4 définies précédemment ont été individualisées. La classe 5, qui avait été<br />

individualisée lors de l'analyse <strong>des</strong> données journalières, n'apparaît plus. Cela tient au fait que les données<br />

hebdomadaires correspondent à la moyenne arithmétique de sept données journalières et la valeur <strong>des</strong> fortes<br />

concentrations est donc atténuée (cf 2.1.1.).<br />

31


Classe Concentration Incertitude<br />

d'abondance (grains/m3 d'air)<br />

1


C – Conclusion<br />

L’approche statistique développées lors de cette étude montre que les métho<strong>des</strong> Hirst et Cour sont deux<br />

métho<strong>des</strong> répétables. Une mesure réalisée avec 2 appareils (2 Hirst ou 2 Cour), en un même lieu et au même<br />

moment, donnera <strong>des</strong> résultats (pour chaque appareil) globalement identiques.<br />

Mais il existe pour les deux métho<strong>des</strong> une incertitude de mesure. Cette incertitude, calculée pour un intervalle<br />

de confiance de 95%, n’est pas constante ; elle varie en fonction de l’abondance. Dans les deux cas, elle sera d’autant<br />

plus faible que les concentrations polliniques mesurées seront élevées.<br />

Dans le cadre de l’évaluation de la qualité de l’air, <strong>des</strong> directives européennes ont été mises en place. La directive<br />

1999/30/CEE (du conseil, du 22 avril 1999) fixe à titre d’orientation pour les programmes d’assurance de la qualité les<br />

marges d’exactitude (incertitude + erreur), en fonction du type de mesure effectuée. Ces marges sont données pour<br />

l’anhydride sulfureux, le dioxyde d’azote, les oxy<strong>des</strong> d’azote, les particules et le plomb.<br />

Les grains de pollen ayant un diamètre généralement compris entre 20 et 30 micromètres, il est possible de les<br />

assimiler à <strong>des</strong> particules. Si on applique le critère de qualité européen défini pour la mesure <strong>des</strong> particules à la mesure<br />

<strong>des</strong> grains de pollen <strong>dans</strong> l’air ambiant, les métho<strong>des</strong> aéropalynologiques utilisées doivent présenter, en supposant que<br />

l’erreur soit nulle, une incertitude <strong>des</strong> mesures inférieure ou égale à ±25%, pour un intervalle de confiance de 95%.<br />

Ainsi, si on se place <strong>dans</strong> un cadre purement métrologique, les résultats montrent que la méthode Hirst répond<br />

aux critères de qualité définis <strong>dans</strong> le journal officiel <strong>des</strong> Communautés européennes de 1999 uniquement lorsque<br />

les concentrations sont supérieures à 50 grains / m 3 en données journalières et 5 grains / m 3 d’air en données<br />

hebdomadaires ; la méthode Cour répond à ce même critère lorsque les concentrations polliniques<br />

hebdomadaires sont supérieures à 1 grain / m 3 d’air.<br />

L'incertitude de mesure est attribuable au nombre de grains de pollen comptés. Plus ce nombre est petit et plus la<br />

probabilité pour que la mesure soit répétable est faible.<br />

Dans le cas de la méthode Hirst, on peut diminuer l'incertitude de mesure en augmentant le nombre de lignes. Ce<br />

phénomène est observé lorsque l’on passe <strong>des</strong> données journalières aux données hebdomadaires (moyenne <strong>des</strong> données<br />

journalières sur 7 jours). Cette possibilité est toutefois limitée par la surface restreinte de la lame. On pourrait de même<br />

augmenter le nombre de grains de pollen captés en augmentant le volume d'air prélevé mais cela supposerait une buse<br />

d'aspiration plus grande et un ré-étalonnage de l'appareil. De même, une analyse horizontale permettrait peut-être de<br />

diminuer l’incertitude pour chaque classe. Cette méthode d’analyse gomme en effet les erreurs dues à <strong>des</strong> apports très<br />

ponctuels <strong>dans</strong> le temps.<br />

33


Pour la méthode Cour, on peut de même diminuer l’incertitude de mesure en augmentant le nombre de lignes<br />

analysées et en augmentant ainsi le nombre de grains de pollen comptés. On peut également augmenter le nombre de<br />

grains de pollen comptés en diminuant la dilution du culot lors de la mesure volumétrique (cf. 2.1.2.).<br />

Dans le cas du capteur Cour, une exposition horaire ou journalière <strong>des</strong> filtres n'aura aucune incidence sur<br />

l'incertitude <strong>des</strong> mesures compte tenu du volume d'air échantillonné (570 m 3 par jour <strong>dans</strong> l'exemple présenté au chapitre<br />

2.1.2.).<br />

z<br />

2.2.2 - Comparaison <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour<br />

2.2.2.1 - Dispositif expérimental<br />

Capteur<br />

Cour<br />

Capteur<br />

Lanzoni<br />

Un capteur Lanzoni et un intercepteur Cour ont été<br />

implantés <strong>dans</strong> les mêmes conditions expérimentales sur le toit du<br />

bâtiment d’arboriculture de l’Ecole Nationale Supérieure<br />

Agronomique de <strong>Montpellier</strong> à 20 mètres de hauteur. La période<br />

d’exposition a duré 31 semaines, du 31 décembre 2001 au 5 août<br />

2002 (semaine 1 à 31).<br />

20 m<br />

Les analyses polliniques du capteur Lanzoni ont été réalisées<br />

à l’Université Autonome de Barcelone sous la direction de<br />

Jordina Belmonte, celles du capteur Cour à l’Unité de Palynologie<br />

de l’Agro.M.<br />

34


2.2.2.2 - Résultats<br />

2.2.2.2.1 - Richesse taxonomique<br />

113 702 grains de pollen répartis en 80 taxa, ont été identifiés à partir <strong>des</strong> enregistrements du capteur Lanzoni<br />

(Annexe 2). Parallèlement 163 856 grains de pollen répartis en 119 taxa ont été reconnus avec la méthode Cour (Annexe<br />

2) soit un écart relatif moyen de 33%.<br />

Hirst Cour Ecart relatif<br />

Nombre de taxa 80 119 33%<br />

L’évolution du nombre de taxa identifiés au cours <strong>des</strong> 31 semaines à partir <strong>des</strong> deux métho<strong>des</strong> présente la même<br />

tendance avec une augmentation notable du nombre de taxa au début du printemps. Cependant, le nombre de taxa<br />

identifiés est toujours plus important avec la méthode Cour.<br />

80<br />

Nombre de taxa identifi és<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Cour<br />

Hirst<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

Semaines<br />

35


2.2.2.2.2 - Concentrations polliniques<br />

La comparaison au niveau <strong>des</strong> concentrations polliniques a été réalisée à l’aide du test non paramétrique de<br />

Wilcoxon avec données pairées. Après homogénéisation <strong>des</strong> données (homogénéisation du niveau de détermination),<br />

cette procédure a été appliquée aux deux séries de 3844 observations (31 semaines * 124 taxa) issues <strong>des</strong> capteurs<br />

Lanzoni et Cour. Ce test avait comme hypothèse nulle « les métho<strong>des</strong> sont égales, il n’y a pas de différence au niveau<br />

<strong>des</strong> résultats ».<br />

Test non paramétrique de Wilcoxon avec données pairées<br />

Données Nombre de V p-value<br />

données<br />

Cour-MPE 3844 715686 ≤Š2,2e-16<br />

Lanzoni-MPE 3844<br />

La probabilité calculée lors du test étant largement inférieure à 5%, l’hypothèse nulle a été rejetée ce qui signifie<br />

que les métho<strong>des</strong> Hirst et Cour fournissent globalement <strong>des</strong> résultats différents.<br />

Une analyse de données a été couplée à cette approche statistique afin de mesurer l’écart entre les deux métho<strong>des</strong>.<br />

Seuls les taxa présents au moins une fois <strong>dans</strong> les comptages de chaque méthode et dont la somme <strong>des</strong> concentrations<br />

durant la période d’exposition est supérieure ou égale à 1 grain / m 3 d'air ont été retenus soit 49 taxa (Annexe 3).<br />

Classe d'abondance Concentration Concentration moyenne Ecart relatif<br />

moyenne (grains/m 3 d'air) (grains/m 3 d'air)<br />

Lanzoni Cour<br />

1 100 352,219 524,467 -33%<br />

La concentration moyenne a été calculée pour 5 classes<br />

d’abondance à partir <strong>des</strong> données de chaque méthode. Les<br />

estimations faites à partir de la méthode Hirst sont toujours<br />

nettement inférieures à celles obtenues avec la méthode Cour.<br />

Cet écart est moins grand cependant lorsque les<br />

concentrations polliniques sont comprises entre 5 et 20 grains /<br />

m 3 d’air. Mais rien <strong>dans</strong> ces données ne permet de savoir si cet<br />

écart est dû au fait que la méthode Hirst sous-estime les<br />

concentrations, ou la méthode Cour les sur-estime, ou qu’il y a<br />

combinaison de ces deux possibilités.<br />

36


Comparaison <strong>des</strong> concentrations polliniques obtenues pour les gros <strong>pollens</strong><br />

(taille > 40µm)<br />

Classe d'abondance Concentration Concentration moyenne Ecart relatif<br />

moyenne (grains/m 3 d'air) (grains/m 3 d'air)<br />

Lanzoni Cour<br />

1 100 178,491 278,003 -36%<br />

Une seconde analyse <strong>des</strong> données a été réalisée en tenant<br />

compte de la taille <strong>des</strong> grains de pollen. Trois groupes ont été<br />

retenus (Annexe 4) :<br />

• les taxa dont la taille <strong>des</strong> grains de pollen est<br />

supérieure à 40 µm (6 taxa)<br />

• les taxa dont la taille <strong>des</strong> grains de pollen est comprise<br />

entre 20 et 40 µm (35 taxa)<br />

• les taxa dont la taille <strong>des</strong> grains de pollen est inférieure<br />

à 20 µm (8 taxa).<br />

Comparaison <strong>des</strong> concentrations polliniques obtenues pour les <strong>pollens</strong> moyens<br />

(20µm


2.2.2.3 - Discussion<br />

Les résultats obtenus <strong>dans</strong> le cadre de cette étude peuvent être analysés en regard <strong>des</strong> quelques travaux réalisés sur<br />

l'efficacité <strong>des</strong> capteurs Cour et Burkard (méthode Hirst). Toutefois, si certaines de ces étu<strong>des</strong> peuvent servir de<br />

référence (Tomas et al., 1997 ; Belmonte et al., 2000), d'autres doivent être utilisées avec prudence en raison d'une<br />

localisation différente <strong>des</strong> capteurs (Durand et Comtois, 1989).<br />

Au niveau de la richesse taxonomique, les mesures réalisées par Durant et Comtois en 1989 comme par Tomas et<br />

al. en 1997 confirment les différences entre les métho<strong>des</strong> Cour et Burkard : 96 et 74 taxa respectivement pour les<br />

métho<strong>des</strong> Cour et Burkard <strong>dans</strong> l'article de Durand et Comtois ; 80 et 44 taxa respectivement pour les métho<strong>des</strong> Cour et<br />

Burkard <strong>dans</strong> l'article de Tomas et al.<br />

Les raisons invoquées pour justifier ces différences sont :<br />

• le volume d'air échantillonné. Plus ce volume est grand et plus le nombre de taxa susceptibles d'être captés<br />

est important. Dans les exemples cités aux chapitres 2.1.1. et 2.1.2., les mesures hebdomadaires portent<br />

respectivement, pour les métho<strong>des</strong> Cour et Hirst, sur un échantillon de 4000 et 11,06 m 3 d'air.<br />

• la pratique d'une acétolyse <strong>dans</strong> le cas de la méthode Cour (cf. 2.1.2.). Vidés de leur contenu cytoplasmique,<br />

les grains de pollen sont plus faciles à identifier ce qui réduit le nombre de grains de pollen indéterminés et<br />

les erreurs de détermination.<br />

Ces aspects techniques expliquent que la méthode Cour soit qualitativement plus précise que la méthode Hirst.<br />

Selon le cas, cette précision aura une incidence plus ou moins importante :<br />

• <strong>dans</strong> le cas d'une confusion (méthode Hirst), comme entre les Cupressaceae et les Taxaceae 11 ou entre les<br />

ambroisies et les xanthiums, un gain de précision permet de mieux évaluer le niveau d’exposition à <strong>des</strong><br />

<strong>pollens</strong> allergisants.<br />

• <strong>dans</strong> le cas d'un échantillonnage plus large (méthode Cour), ce sont <strong>des</strong> taxa rares qui seront recensés. Sans<br />

incidence majeure sur le risque allergique, ces quelques taxa sont les témoins d'espèces entomophiles ou<br />

d'espèces faiblement représentées <strong>dans</strong> le paysage. Leur suivi peut permettre de comprendre la diffusion ou<br />

la migration de ces espèces.<br />

11 Certains pollen-analystes arrivent à différencier les Cupressaceae <strong>des</strong> Taxaceae avec la méthode Hirst mais cela requiert un peu plus de temps et une grande expérience au<br />

niveau de l'analyse.<br />

38


Au niveau <strong>des</strong> concentrations polliniques, les résultats disponibles <strong>dans</strong> la littérature sont difficilement<br />

exploitables en raison de problèmes méthodologiques. En effet, <strong>dans</strong> les publications de Durand et Comtois (1989) et<br />

Tomas et al. (1997), les résultats hebdomadaires Hirst correspondent à la somme (et non à la moyenne) <strong>des</strong> données<br />

journalières. Par ailleurs, <strong>dans</strong> le cas de l'article de Durand et Comtois (1989), les capteurs ne sont pas à la même<br />

hauteur rendant ainsi toute comparaison hasardeuse (la concentration varie avec la hauteur).<br />

Dans son article de 2000, Belmonte et al. comparent, pour 3 taxons (Urticaceae, Poaceae et Olea), les résultats<br />

obtenus durant 3 années avec un capteur Cour et un capteur Burkard (méthode Hirst) disposés à quelques mètres l'un de<br />

l'autre. Les comparaisons sont réalisées à l'aide de corrélations (Pearson, Spearman, Kendall) qui sont malheureusement<br />

sujettes, comme nous l'avons précédemment évoqué, à de nombreux biais. Si on fait abstraction de ces aspects<br />

méthodologiques, il est intéressant de rappeler que les auteurs :<br />

• enregistrent <strong>des</strong> concentrations plus fortes, avec le capteur Burkard, pour les petits taxons, qu'avec le<br />

capteur Cour ;<br />

• concluent : "the two sampling methods considered provide essentially the same information, in spite of the<br />

fact that the mean weekly pollen concentrations have different magnitu<strong>des</strong>, and that the change in<br />

magnitu<strong>des</strong> depends on the taxon".<br />

•<br />

Dans son rapport de synthèse en 1995, le CEMAGREF présente les résultats d'une comparaison Burkard / Cour<br />

réalisée <strong>dans</strong> le cadre du projet européen MARS (Monitoring Agriculture with remote sensing). Dans 3 pays européens<br />

(Espagne, France et Italie), 6 couples de capteurs ont fonctionné simultanément durant la floraison de la vigne entre<br />

1992 et 1995. Les comparaisons pour 3 taxa (vigne, olivier et total taxa) sont réalisées, à l'aide de corrélations. Les<br />

auteurs arrivent aux conclusions suivantes :<br />

• d'une façon générale, les résultats obtenus avec la méthode Cour sont plus élevés que ceux obtenus avec la<br />

méthode Hirst. On constate toutefois régulièrement le phénomène inverse notamment pour les faibles<br />

concentrations ;<br />

• pour les concentrations polliniques inférieures à 20 grains de pollen par m3 d'air (résultats exprimés par<br />

demi-semaine sur <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> de 2,3 ou 4 jours), il est difficile de relier les résultats issus <strong>des</strong> 2 métho<strong>des</strong><br />

aérobiologiques ;<br />

• pour les concentrations polliniques supérieures à 20 grains de pollen par m3 d'air, les tests statistiques<br />

conduisent à la mise en évidence d'une relation entre les 2 métho<strong>des</strong> du type Y = aX +b.<br />

39


Même si les références citées doivent être nuancées, à la vue <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> statistiques qu'elles utilisent, il est<br />

intéressant de constater qu'elles arrivent à <strong>des</strong> conclusions globalement comparables à celles que nous avons pu faire<br />

<strong>dans</strong> le cadre de cette étude : les métho<strong>des</strong> Hirst et Cour fournissent globalement <strong>des</strong> résultats différents. La présence<br />

d'une relation différente selon les taxa et la concentration pollinique implique, en effet une absence globale de relation<br />

entre les 2 métho<strong>des</strong>.<br />

Au niveau <strong>des</strong> écarts enregistrés entre les 2 métho<strong>des</strong>, les références citées sont plus nuancées que nos résultats qui<br />

traduisent <strong>des</strong> concentrations polliniques toujours plus fortes avec la méthode Cour. Une analyse par taxon, et non par<br />

classe, permettrait peut-être de relativiser les résultats obtenus <strong>dans</strong> le cadre de cette étude.<br />

Les différences enregistrées entre les 2 métho<strong>des</strong> peuvent être expliquées par :<br />

• l'incertitude <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>. En effet, l'étude réalisée par le CEMAGREF traduit une absence de relation entre<br />

les 2 métho<strong>des</strong> pour les concentrations qui ont la plus forte incertitude (concentrations inférieures à 20<br />

grains par m 3 ) ;<br />

• une plus ou moins bonne représentation <strong>des</strong> taxa en fonction de leur taille et de la vitesse du vent <strong>dans</strong> le cas<br />

de la méthode Hirst. En effet, comme le montre Hirst à partir d'expérimentations sous tunnel :<br />

* le pourcentage de Lycopodium captées varie entre 62 et 94% pour <strong>des</strong> vitesses de vent allant de 1,5 à<br />

9,3 m.s -1 avec une aspiration de 10 l.min -1 (Hirst, 1952).<br />

* les spores d'Ustilago avenae (6,5 µm) sont mieux captées que les spores de Lycopodium clavatum (32<br />

µm) pour <strong>des</strong> vitesses de vent allant de 0,5 à 10,0 m.s -1 (Hirst 1953). Pour compenser ce biais, Hirst<br />

propose l'utilisation d'indice en fonction de la taille <strong>des</strong> particules.<br />

• au rendement <strong>des</strong> filtres en fonction de la vitesse du vent <strong>dans</strong> le cas de la méthode Cour. Des mesures<br />

réalisées à l'aide d'anémomètres placés en aval <strong>des</strong> filtres et à proximité immédiate du capteur ont, en effet,<br />

montré que la résistance aérodynamique <strong>des</strong> filtres varie entre 17 et 24% selon la vitesse du vent (Cour,<br />

1974 ; Gustafsson, 1999). Pour prendre en compte cette résistance du filtre, Cour (1974) préconise<br />

d'effectuer le calcul de la concentration pollinique avec 20% seulement du vent passé.<br />

Pour mieux comprendre les différences enregistrées entre les métho<strong>des</strong> Hirst et Cour, au niveau <strong>des</strong> concentrations<br />

polliniques, il conviendrait aujourd'hui de mesurer précisément le biais (erreur) de chaque méthode en tenant compte de<br />

la vitesse du vent et de la taille <strong>des</strong> particules. Les résultats permettraient ainsi de savoir si les écarts mesurés sont dus au<br />

fait que la méthode Hirst sous-estime les concentrations, ou la méthode Cour les sur-estime, ou qu’il y a combinaison de<br />

ces deux possibilités. Les travaux entrepris par Hirst, à ce propos, soulignent la difficulté de telles mesures et nous incite<br />

à mieux évaluer les biais et la façon de les compenser.<br />

40


2.2.3 - Conclusion<br />

Plusieurs points importants ont été mis en évidence lors de l’étude sur la répétabilité <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour :<br />

• globalement, le traitement statistique indique que chacune de ces deux métho<strong>des</strong> est répétable. Il y a<br />

concordance entre les résultats lors de répétitions de mesures.<br />

• l’incertitude de mesure est proportionnelle à la valeur <strong>des</strong> concentrations polliniques. La mesure est<br />

d’autant plus reproductible, et donc l’estimation d’autant plus précise, que la concentration pollinique est<br />

forte.<br />

• si on veut satisfaire les critères de qualité définis par la Communauté européenne en 1999 (directive<br />

1999/30/CEE (du conseil, du 22 avril 1999), les métho<strong>des</strong> étudiées y répondent uniquement lorsque<br />

les concentrations sont supérieures à :<br />

* 50 grains / m 3 en données journalières pour la méthode Hirst<br />

* 5 grains / m 3 d’air en données hebdomadaires pour la méthode Hirst<br />

* 1 grain / m 3 d’air en données hebdomadaires pour la méthode Cour.<br />

De plus, la comparaison <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour, réalisée <strong>dans</strong> le deuxième volet de cette étude métrologique,<br />

indique qu’il existe une discordance entre les deux métho<strong>des</strong>. Les estimations issues de la méthode Hirst sont toujours<br />

moins élevées que celles de la méthode Cour. Mais les données de cette étude ne permettent pas de savoir si la méthode<br />

Hirst sous-estime les concentrations, la méthode Cour les sur-estime ou s’il y a combinaison de ces 2 possibilités. Seule<br />

une étude en conditions contrôlées, avec une concentration pollinique initiale connue et constante <strong>dans</strong> le temps,<br />

permettrait de clarifier ces différentes observations.<br />

2.3 – AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES METHODES HIRST ET COUR<br />

Les résultats obtenus <strong>dans</strong> le cadre de l'étude métrologique, associés aux nombreuses publications relatives à <strong>des</strong><br />

comparaisons et/ou <strong>des</strong> expérimentations, permettent de souligner les avantages et les inconvénients de ces métho<strong>des</strong>.<br />

Dans ce chapitre, différentes rubriques, organisées selon les thèmes développés <strong>dans</strong> la littérature, seront abordées.<br />

2.3.1 - Coût du matériel<br />

Pour les 2 métho<strong>des</strong>, <strong>des</strong> appareils standardisés sont distribués par <strong>des</strong> sociétés européennes.<br />

41


Dans le cas de la méthode Hirst, 2 appareils sont actuellement commercialisés :<br />

• le « seven-day recording volumetric spore trap » par la société Burkard Scientific Equipment<br />

• le «volumetric pollen and particles sampler (VPPS 2000) » par la société Lanzoni.<br />

Le tarif 2001 <strong>des</strong> appareils (accessoires compris) était de 2579 £, soit 3882 euros, pour le Burkard et de 4178 euros<br />

pour le Lanzoni. L'alimentation électrique et les produits nécessaires pour assurer le fonctionnement de l'appareil<br />

représentent un coût d’environ 150 euros par an.<br />

Dans le cas de la méthode Cour, la Fonderie-Tôlerie du Sablas (Le Crès, Hérault) est la seule société qui<br />

commercialise <strong>des</strong> intercepteurs polliniques. Le prix <strong>des</strong> intercepteurs est de 820 euros en 2002. Il convient d'ajouter le<br />

prix d'un anémomètre totalisateur, <strong>dans</strong> le cas où il n’y a pas de station météorologique à proximité de la station, ainsi<br />

que celui <strong>des</strong> filtres. Selon les caractéristiques (multidirectionnel ou pas) et la marque de l'appareil, le prix d'un<br />

anémomètre varie entre 1000 et 2500 euros. Le coût <strong>des</strong> filtres pour une saison pollinique varie selon le type<br />

d'enregistrement. Avec un pas de temps hebdomadaire, ce coût s'élève à 650 euros/an.<br />

⇒ Un capteur de type Hirst est plus onéreux qu'un intercepteur pollinique de<br />

type Cour mais son fonctionnement annuel est beaucoup moins coûteux.<br />

2.3.2 - Installation du matériel<br />

Dans le cas de la méthode Hirst, les appareils sont généralement localisés à une vingtaine de mètres de hauteur sur<br />

le toit d'un bâtiment de préférence en centre ville. Le toit doit être dégagé sur 360° (sans obstacle) de façon à permettre<br />

une circulation libre de <strong>l'air</strong>. Dans la pratique, on enregistre une grande diversité de sites et de hauteurs qui ne sont pas<br />

toujours favorables à la standardisation <strong>des</strong> mesures. Si on prend comme exemple le cas du réseau RNSA en 2002, les<br />

stations sont installées entre 10 mètres (La Bourboule, La Flèche) et 66 mètres de hauteur (Toulon)12. Ceci limite les<br />

comparaisons inter-sites <strong>dans</strong> la mesure ou la zone d'échantillonnage et les concentrations polliniques sont directement<br />

dépendantes de la hauteur du capteur. En effet, comme ont pu l'expérimenter différents auteurs (Käpyla, 1981 ; Von<br />

Wahl and Puls, 1989 ; Rantio-Lehtimäki, et al., 1991 et Hart, et al., 1994) la hauteur a une incidence directe sur la<br />

mesure pollinique. Dans son article de 1994, Hart (Hart et al., 1994) conclue à ce propos : "Pollen concentrations from<br />

the 30m trap were consistently smaller than those from the 12 and 24 m traps for all types examined".<br />

12 Sources : Données aéro-polliniques françaises 2002, RNSA.<br />

42


Pour fonctionner, les capteurs de type Hirst nécessitent, par ailleurs, une alimentation électrique. Dans le cas où<br />

celle-ci ne serait pas disponible, <strong>des</strong> batteries ou <strong>des</strong> panneaux solaires peuvent être utilisés.<br />

Dans le cas de l'intercepteur pollinique, Pierre Cour préconise une hauteur de 3 mètres (au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> turbulences<br />

du sol) pour la mesure allergologique <strong>des</strong> émissions polliniques. Les intercepteurs sont généralement localisés <strong>dans</strong> le<br />

parc instrumental <strong>des</strong> stations de Météo-France. Dans ces parcs météorologiques, <strong>des</strong> contraintes internationales 13<br />

impose une zone dégagée sur 360° avec un couvert végétal régulièrement tondu. La localisation de ces parcs<br />

météorologiques se fait, le plus fréquemment, à proximité d'aéroports <strong>dans</strong> <strong>des</strong> zones sans végétation ce qui limite les<br />

risques de contamination. Les relevés hebdomadaires sont réalisés par le personnel <strong>des</strong> stations qui assure le bon<br />

fonctionnement <strong>des</strong> intercepteurs. La localisation à 3 mètres de hauteur facilite la standardisation <strong>des</strong> installations de<br />

captage et permet ainsi une comparaison directe entre sites. En contrepartie, cette localisation peut favoriser une surreprésentation<br />

<strong>des</strong> grains de pollen d’herbacées qui poussent à proximité <strong>des</strong> capteurs. Par ailleurs, les sites de<br />

prélèvement sont généralement éloignés <strong>des</strong> centres villes.<br />

⇒ Le fonctionnement <strong>des</strong> capteurs de type Hirst nécessite la présence d’une<br />

installation électrique (prise de courant sécurisée, batterie, panneaux solaires).<br />

⇒ Jusqu’à présent, les capteurs de type Hirst ont été installés à différentes<br />

hauteurs. Ceci limite les comparaisons inter-sites. Les intercepteurs polliniques<br />

de type Cour sont installés <strong>dans</strong> les mêmes conditions expérimentales <strong>dans</strong> le<br />

cas de mesures allergologiques, mais leur localisation les rend plus sensibles<br />

aux herbacées locales.<br />

2.3.3 - Taille de l'échantillon d'air analysé<br />

Dans le cas <strong>des</strong> capteurs de type Hirst, l'échantillonnage est réalisé par la buse d'aspiration qui a une surface utile<br />

de 28 mm 2 (2 mm x 14 mm). Le prélèvement se fait de façon continue à l'aide d'une pompe qui aspire 100,8 m 3 par<br />

semaine. Seul 11% de ce volume sont réellement observés soit 11,09 m 3 . La relative faiblesse de cet échantillon aura<br />

pour conséquence une richesse taxonomique amoindrie et une incertitude forte pour les concentrations hebdomadaires<br />

inférieures à 5 grains (cf. chapitre 2.2.).<br />

13 Normes définies par l'Organisation Météorologique Mondiale<br />

43


Dans le cas <strong>des</strong> capteurs Cour, la surface d'échantillonnage est de 40 000 mm 2 et l'observation porte sur un<br />

échantillon statistiquement représentatif de 4000 m 3 en moyenne hebdomadaire. La taille de l'échantillon réellement<br />

analysé permet la détermination d'un nombre plus important de taxa et diminue considérablement l'incertitude. Ainsi,<br />

l'incertitude est inférieure à 25% dès que les concentrations sont supérieures à 1 grain de pollen par m 3 d'air.<br />

⇒ L'échantillon est plus important <strong>dans</strong> le cas de l'intercepteur pollinique, ce<br />

qui augmente la richesse taxonomique et diminue l'incertitude <strong>des</strong> mesures.<br />

2.3.4 - Erreur de mesure (justesse, biais)<br />

En l'absence de publications récentes sur ce thème, et compte tenu de la difficulté à prendre en compte l'ensemble<br />

<strong>des</strong> paramètres mis en jeu, nous limiterons notre commentaire à <strong>des</strong> remarques d'ordre général.<br />

Dans le cas <strong>des</strong> capteurs de type Hirst, <strong>des</strong> pertes peuvent provenir à différentes étapes de la mesure. On peut<br />

notamment mettre en avant <strong>des</strong> risques d'erreurs liés :<br />

• au type de prélèvement, qui se fait de façon continue alors que la vitesse du vent varie. Ce captage anisocinétique<br />

a été commenté par Hirst lui-même (Hirst, 1953). Pour évaluer les pertes, en fonction de la<br />

taille <strong>des</strong> particules et de la vitesse du vent, Hirst a réalisé sous tunnel de vent un test de calibrage. Il arrive<br />

ainsi à la conclusion que quelle que soit la vitesse du vent, sa trappe capte mieux les particules de 6,5µm<br />

(Ustilago avenae) que les particules de 32µm (Lycopodium clavatum). Pour prendre en compte ce tri<br />

sélectif, Hirst (1953) propose un coefficient de correction en fonction de la taille <strong>des</strong> particules. Par ailleurs,<br />

Hirst précise que l'efficacité de la trappe varie en fonction de la vitesse du vent et du volume d'air aspiré<br />

(Hirst, 1952). Ainsi il évalue que le pourcentage de Lycopodium captées varie entre 62 et 94% pour <strong>des</strong><br />

vitesses de vent allant de 1,5 à 9,3 m.s-1 avec une aspiration de 10 l.min-1 .<br />

• au milieu d'enduction utilisé pour fixer les particules captées. Selon le milieu, l'adhérence <strong>des</strong> grains de pollen<br />

(et <strong>des</strong> spores) sur la bande de cellophane est réalisée avec plus ou moins de succès. En raison du manque<br />

d'adhésion de ce milieu <strong>dans</strong> certaines conditions thermiques (ou de durée d'exposition), plusieurs étu<strong>des</strong> ont<br />

été réalisées pour remplacer ce dernier (Comtois & Mandrioli, 1997 ; Galan & Dominguez, 1997 ;<br />

Razmovski et al., 1998 ; Alcazar & Comtois, 1999 ; Alcazar et al., 2003).<br />

44


• à la buse d'aspiration qui en raison de son étroitesse présente <strong>des</strong> risques importants d’obturation et augmente<br />

les effets de bord. Même si la largeur de la buse (2 mm) est 100 fois plus importante que celle d'un grain de<br />

pollen (20µm en moyenne), les effets de bord sont importants notamment avec <strong>des</strong> vents forts.<br />

Dans le cas <strong>des</strong> capteurs de type Cour, le rendement <strong>des</strong> filtres n'est que de 20%. Des mesures réalisées à l'aide<br />

d'anémomètres placés en aval <strong>des</strong> filtres et à proximité immédiate du capteur ont montré que la résistance<br />

aérodynamique <strong>des</strong> filtres varie entre 17 et 24% selon la vitesse du vent (Cour, 1974 ; Gustafsson, 1999). Pour prendre<br />

en compte cette résistance du filtre, Cour (1974) préconise d'effectuer le calcul de la concentration pollinique avec 20%<br />

seulement du vent passé. Compte tenu de la durée hebdomadaire d'exposition <strong>des</strong> filtres et de la variabilité du vent, un<br />

rendement moyen a été retenu pour le calcul de la concentration pollinique. Des estimations réalisées à partir <strong>des</strong><br />

équations obtenues en soufflerie pour différentes vitesses de vent montrent, en effet, que les écarts obtenus sont faibles<br />

en regard de la grande variabilité du vent. Si la surface du filtre (400 cm 2 de surface utile) permet de limiter les effets de<br />

bord, on ne peut pas parler, en contrepartie, d'une mesure isocinétique en raison de la relative stabilité du rendement <strong>des</strong><br />

filtres.<br />

Les traitements chimiques réalisés <strong>dans</strong> le cas de la méthode Cour nécessitent expérience et rigueur pour éviter<br />

toutes pertes qui auraient une incidence directe sur l'évaluation <strong>des</strong> concentrations polliniques. Cette méthode ne peut<br />

être reproduite sans une formation préliminaire dispensée par un laboratoire confirmé.<br />

⇒ Dans le cas <strong>des</strong> capteurs de type Hirst et Cour, <strong>des</strong> erreurs peuvent survenir<br />

à différentes étapes de la mesure. Pour atténuer ces risques d'erreur il convient<br />

: de multiplier les résultats par un coefficient de correction qui tienne compte<br />

de la taille <strong>des</strong> particules <strong>dans</strong> le cas <strong>des</strong> capteurs de type Hirst ; de calculer les<br />

concentrations polliniques pour la quantité de vent réellement passé à travers<br />

le filtre <strong>dans</strong> le cas <strong>des</strong> capteurs de type Cour. Dans le cas <strong>des</strong> capteurs Hirst et<br />

Cour, la vitesse du vent est mal intégrée et <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en soufflerie s'imposent<br />

pour en mesurer les effets. Dans les cas <strong>des</strong> capteurs de type Hirst, les effets de<br />

bord et le milieu d'enduction, peuvent générer également <strong>des</strong> erreurs.<br />

2.3.5 - Montage, analyse et "pas de mesure"<br />

Dans le cas <strong>des</strong> capteurs de type Hirst, le temps nécessaire pour monter les 7 lames d'un tambour hebdomadaire est<br />

approximativement de 15 minutes. Ce montage demande une certaine attention. Le temps d'analyse varie selon la<br />

45


période en fonction de la richesse et <strong>des</strong> concentrations. On considère qu’il faut 8 heures en moyenne pour analyser 7<br />

lames journalières avec 12 ban<strong>des</strong> verticales. Outre la nécessité de disposer d'une hotte, pour le liquide d'enduction, le<br />

montage <strong>des</strong> lames ne demande aucun matériel de laboratoire. La rotation du tambour permet une analyse horaire et/ou<br />

journalière <strong>des</strong> enregistrements polliniques. Dans le cas du RNSA, la lecture de 12 lignes verticales permet une mesure<br />

horaire qui est cumulée pour donner <strong>des</strong> résultats quotidiens et hebdomadaires. Selon l'étude, il est possible de faire<br />

évoluer le pas de temps de la mesure avec la plus grande facilité sans modifier le protocole d'échantillonnage.<br />

Dans le cas <strong>des</strong> capteurs de type Cour, le traitement physico-chimique <strong>des</strong> filtres nécessite un laboratoire équipé de<br />

hottes et de centrifugeuses. Le temps effectif nécessaire pour passer du support filtrant à une lame est de 2 heures.<br />

Toutefois, compte tenu <strong>des</strong> délais requis pour les réactions chimiques, ces 2 heures sont étalées sur une journée.<br />

Plusieurs échantillons (8 en général) peuvent être traités simultanément Le temps d'analyse varie en fonction de la<br />

richesse et <strong>des</strong> concentrations. Il est en moyenne de 5 heures pour 5 lignes horizontales. Ce temps est le même que le<br />

filtre soit exposé un jour ou une semaine.<br />

La durée d'exposition <strong>des</strong> filtres sera fonction de l'étude à réaliser (cf. 2.1.2.). A partir de 15 jours d'exposition, les<br />

filtres peuvent se colmater <strong>dans</strong> les régions ari<strong>des</strong> caractérisées par une atmosphère chargée en particules minérales. Il<br />

est donc préférable de ne pas dépasser cette durée d'exposition pour éviter que le rendement du filtre ne diminue. Une<br />

exposition bi-horaire peut être réalisée par exemple pour étudier le rythme circadien <strong>des</strong> émissions polliniques. Celle-ci<br />

devra toutefois rester ponctuelle en raison du temps et <strong>des</strong> coûts mis en œuvre lorsque l'on travaille à cette résolution. La<br />

présence de 2 cadres porte-filtre sur l'intercepteur pollinique permettra de réaliser une mesure <strong>des</strong> émissions pollinique à<br />

"2 vitesses". Selon le stade phénologique et/ou le degré de précision souhaité, il est en effet possible de réaliser un<br />

enregistrement hebdomadaire sur le cadre gauche de l'intercepteur et un enregistrement quotidien sur le cadre droit.<br />

⇒ Le temps nécessaire pour le montage <strong>des</strong> lames microscopiques et l’analyse<br />

est similaire pour les 2 métho<strong>des</strong>. Cependant, la préparation de l’échantillon<br />

<strong>dans</strong> le cas du capteur de type Cour nécessite l’application d’un protocole en<br />

laboratoire. La méthode Hirst permet de réaliser <strong>des</strong> analyses avec un pas<br />

temps variable (d'horaire à hebdomadaire) sans modification notable du coût.<br />

La méthode Cour n'est pas adaptée à une analyse horaire ou journalière en<br />

raison <strong>des</strong> coûts qu'elle engendre à ces pas de temps sauf pour un objectif très<br />

spécifique.<br />

46


2.3.6 - Niveau de détermination<br />

Dans la méthode Cour, une acétolyse (Erdtman, 1960) est réalisée lors <strong>des</strong> traitements physico-chimiques, pour<br />

isoler les grains de pollen du support filtrant. Elle permet de vider les grains de pollen de leur contenu cellulaire (noyau<br />

et cytoplasme) et de leur paroi interne cellulosique, le rendant transluci<strong>des</strong>. L’observation au microscope photonique est<br />

facilitée et peut être réalisée, plan par plan, de l’extérieur vers l’intérieur <strong>des</strong> grains ce qui permet une reconstitution de<br />

la structure et de la sculpture de l’exine ainsi qu’une observation fine de l’ecto- et endoaperture. Après traitement<br />

chimique, les échantillons sont montés <strong>dans</strong> un milieu semi-liquide (glycérine colorée à la fuschine basique). Les grains<br />

de pollen sont donc mobiles et peuvent être observés sous différents angles. Ces deux points techniques contribuent à<br />

une identification fine <strong>des</strong> grains de pollen.<br />

Il n’est pas possible d’utiliser l’acétolyse avec la méthode Hirst et les prélèvements sont montés entre lame et<br />

lamelle <strong>dans</strong> un milieu solide. Les grains de pollen ne peuvent être observés nettement qu’en surface et sur une seule<br />

face. D’où le risque de confusion entre types polliniques très proches tels Ambrosia et Xanthium, Cupressaceae et<br />

Taxodiaceae…<br />

L’utilisation de traitements chimiques détruit une partie <strong>des</strong> spores de champignons contenus <strong>dans</strong> les échantillons.<br />

La méthode Hirst est plus adaptée pour dénombrer et identifier les spores.<br />

⇒ La méthode Cour permet une identification plus précise <strong>des</strong> grains de<br />

pollen. La méthode Hirst est plus appropriée pour observer les spores de<br />

champignons.<br />

2.3.7 - Conservation et perte <strong>des</strong> échantillons<br />

Après exposition, les échantillons obtenus avec la méthode Hirst doivent être immédiatement montés entre lame et<br />

lamelle pour pouvoir à nouveau exposer le tambour. Les lames pourront être gardées plusieurs années (faute de recul on<br />

peut difficilement préciser la longévité <strong>des</strong> lames mais certains laboratoires possèdent <strong>des</strong> lames de plus de 20 ans en<br />

parfait état). Si une lame est cassée lors du montage ou lors du stockage, la perte de l’échantillon est irréparable.<br />

47


Avec la méthode Cour, les unités filtrantes sont ensachées et peuvent être stockées autant d’années que l’on veut<br />

sans que les grains de pollen ne soient altérés. Si un échantillon est détruit lors <strong>des</strong> traitements chimiques ou du montage<br />

<strong>des</strong> lames, cette perte est réparable car seule une moitié de filtre est utilisée lors de la dégradation physico-chimique.<br />

⇒ Dans le cas <strong>des</strong> 2 métho<strong>des</strong>, les lames peuvent être conservées plusieurs<br />

années. La perte d’un échantillon est irréparable avec la méthode Hirst<br />

contrairement à la méthode Cour.<br />

2.3.8 - Pannes<br />

Les causes de pannes sont diverses avec les capteurs de type Hirst :<br />

• coupure de l’alimentation électrique<br />

• dysfonctionnement du système d’horlogerie<br />

• obstruction de la buse d’aspiration.<br />

Ces pannes ont pour conséquences une absence d’aspiration d’air ou une variation de la durée de prélèvement.<br />

Si ces dysfonctionnements sont de courte durée, il sera difficile de les mettre en évidence lors du montage <strong>des</strong><br />

lames. Il existe alors un risque de décalage <strong>des</strong> tranches horaires lors de la lecture <strong>des</strong> échantillons.<br />

Les pannes du capteur de type Cour sont rares. Seuls <strong>des</strong> vents violents, type cyclone, peuvent provoquer la<br />

<strong>des</strong>truction du matériel.<br />

⇒ Les causes de panne sont multiples pour les capteurs de type Hirst. Elles ne<br />

sont pas toujours mises en évidence si elles sont de courte durée. Il n’y a pas de<br />

panne possible pour les intercepteurs polliniques, sauf <strong>des</strong>truction du matériel<br />

lors de conditions météorologiques exceptionnelles (cyclone).<br />

48


2.3.9 - Récapitulatif<br />

Les métho<strong>des</strong> Hirst et Cour comportent toutes deux <strong>des</strong> avantages et <strong>des</strong> inconvénients dont il faut tenir compte<br />

lors de la mise en place d'un protocole expérimental. Elles sont complémentaires pour certains points et peuvent de ce<br />

fait être utilisées conjointement <strong>dans</strong> certaines étu<strong>des</strong>. Le tableau suivant rassemble les principaux points forts et points<br />

faibles de chacune <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>.<br />

Points<br />

clés<br />

Méthode Hirst<br />

Méthode Cour<br />

Besoin en électricité + Oui Non<br />

Dimension de la surface d'échantillonnage (mm 2 ) 28 40 000<br />

Volume d'air échantillonné chaque jour (m 3 ) 14.4 571 (en moyenne)<br />

Changement du matériel d'échantillonnage Nécessite de l'attention Simple<br />

Protocole avant analyse microscopique Simple Protocole de laboratoire<br />

Observation <strong>des</strong> grains de pollen + Bonne Très bonne<br />

Observation <strong>des</strong> spores de champignons + Bonne Spores en partie perdues<br />

Perte d'un échantillon Irréparable Réparable<br />

Fréquence de panne électrique Occasionnellement Très rares<br />

Fréquence d'échantillonnage Journalier (horaire) Hebdomadaire<br />

Coût du capteur Onéreux Peu onéreux<br />

Coût du fonctionnement Peu onéreux Moyennement onéreux<br />

Incertitude de mesure + Très élevée en <strong>des</strong>sous<br />

de 50 grains /m 3 d'air<br />

en mesure journalière<br />

et 5 grains/m3 d’air en<br />

mesure hebdomadaire<br />

« Biais » probables de mesure Taille <strong>des</strong> grains &<br />

vitesse du vent<br />

Elevée en <strong>des</strong>sous de 1<br />

grains /m 3 d'air (en mesure<br />

hebdomadaire)<br />

Vitesse du vent<br />

Points forts<br />

⇒ Dans le cas de la méthode Hirst, le principal point fort réside <strong>dans</strong> le pas de mesure qui peut être adapté<br />

(d'horaire à hebdomadaire) sans engendrer de coûts supplémentaires<br />

⇒ Dans le cas de la méthode Cour, le principal point fort réside <strong>dans</strong> sa fiabilité (faible incertitude).<br />

Points critiques<br />

⇒ La méthode Hirst est peu exacte pour les concentrations polliniques inférieures à 50g/m3 d’air (mesures<br />

journalières).<br />

⇒ La méthode Cour est inadaptée à une analyse journalière.<br />

49


3. ETUDE COMPARATIVE D’IMPLANTATION DES CAPTEURS EN<br />

LANGUEDOC-ROUSSILLON<br />

3.1 – CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES<br />

En France, la localisation <strong>des</strong> capteurs à pollen (à <strong>des</strong> fins de prévention <strong>des</strong> allergies) a principalement été dictée,<br />

jusqu’à présent, par la nécessité de couvrir les principales agglomérations du territoire national métropolitain. Le<br />

nombre de sites a augmenté au fil <strong>des</strong> ans, au gré <strong>des</strong> initiatives locales. Pour valoriser les efforts entrepris, et fournir<br />

une information pollinique la plus représentative possible, tenant compte de critères démographique et économique, il<br />

convenait de s’interroger sur la représentativité d’un capteur et de son information pollinique.<br />

Depuis longtemps, les paléo-palynologues qui travaillent sur <strong>des</strong> enregistrements polliniques fossiles se sont posés<br />

la question de la représentativité d’une information pollinique. En effet, pour interpréter les enregistrements polliniques<br />

fossiles en terme de végétation et de climat, il convenait d’établir le lien entre un spectre pollinique (information<br />

pollinique) et sa végétation émettrice. Les nombreux travaux réalisés 14 ont permis de montrer que l’information<br />

pollinique est :<br />

• une image déformée de la végétation. Cette déformation tient principalement au fait que la production<br />

pollinique varie d’une espèce à l’autre. Les espèces anémophiles, qui utilisent le vent comme vecteur du<br />

pollen pour assurer leur fécondation, pollinisent beaucoup comparativement aux espèces entomophiles qui<br />

utilisent les insectes comme vecteur du pollen.<br />

• représentative d’une région plus ou moins grande selon le milieu de dépôts (lac, tourbière,…). Ainsi, plus la<br />

source (la végétation) est proche, ou plus la zone de sédimentation est restreinte, et plus l’information<br />

pollinique obtenue est limitée spatialement. A titre d’exemple, les grains de pollen sédimentés <strong>dans</strong> une<br />

flaque d’eau en forêt traduisent une végétation locale alors que ceux sédimentés <strong>dans</strong> un lac en zone ouverte<br />

sont <strong>des</strong> traceurs de la végétation présente à plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres autour de<br />

celui-ci.<br />

14 Pour plus d’informations sur ces travaux, se référer à <strong>des</strong> ouvrages généraux comme Textbook of pollen analysis de K. Faegri & J. Iversen (1989) ou Quaternary paleoecology<br />

de H.J. Birks & H.H Birks (1980).<br />

50


En aérobiologie, les capteurs vont répondre aux mêmes lois de représentativité : plus un capteur est proche d’une<br />

source et plus celle-ci sera bien représentée. Les travaux réalisés sur la production pollinique d’une parcelle émettrice<br />

montrent que la courbe de concentration pollinique décroît très rapidement dès que l’on s’éloigne de cette source selon<br />

une courbe de type leptokurtique (Hyde, 1951 ; Reheul, 1987 ; Lavigne et al., 1996). A 300- 400 mètres de la source les<br />

concentrations polliniques se stabilisent et traduisent une ambiance pollinique moyenne qui évolue peu avec la distance.<br />

Selon la hauteur de la végétation, la topographie de la zone et la vitesse du vent, la distance nécessaire pour que la<br />

concentration pollinique se stabilise sera toutefois plus ou moins importante.<br />

L’ambiance pollinique est le reflet de la végétation d’une région. Elle traduit parfaitement <strong>dans</strong> le temps la<br />

cinétique d’une pollinisation (sans être biaisée par une production locale) et témoigne de l’intensité de la production<br />

pollinique. La cinétique de pollinisation, c’est-à-dire le rythme de libération du pollen <strong>dans</strong> l’atmosphère, varie en<br />

fonction de l’espèce considérée et <strong>des</strong> conditions climatiques de la floraison. La production pollinique sera, pour sa part,<br />

fonction <strong>des</strong> conditions climatiques qui ont prévalu depuis la mise en place <strong>des</strong> bourgeons floraux jusqu’à la floraison 15 .<br />

Les conditions météorologiques de la floraison permettront au potentiel pollinique d’être plus ou moins bien valorisé.<br />

L’information fournie par un capteur doit refléter cette ambiance pollinique qui traduit l’état de la végétation à un<br />

moment donné. De toute évidence, chaque personne, en fonction de son cadre de vie et de son itinéraire, sera exposée à<br />

<strong>des</strong> concentrations polliniques plus ou moins fortes. Un capteur ne peut refléter toute la diversité locale, mais il traduit<br />

parfaitement une situation moyenne qui peut évoluer d’une année sur l’autre. En effet, pour une même espèce, la date de<br />

pollinisation peut varier de plus de 25 jours et la production pollinique annuelle fluctuer <strong>dans</strong> un rapport de 1 à 10. Ces<br />

variations considérables affecte les patients atteints de pollinoses et sont les paramètres déterminants pour caractériser<br />

une saison pollinique. La variabilité locale de la couverture végétale et de son spectre pollinique peut s’apparenter à une<br />

constante. Ainsi, un individu précoce (un arbre par exemple) pollinisera toujours plus tôt qu’un individu tardif que<br />

l’année soit précoce ou tardive. De même, les différences locales au niveau de la production pollinique seront constantes<br />

que ce soit une année à forte ou à faible production.<br />

La représentativité d’un capteur à pollen se pose donc en terme de transport pollinique, mais aussi et surtout, de<br />

végétation. Au niveau du transport, les modèles et les travaux réalisés au Sahara, <strong>dans</strong> l’Océan Atlantique et récemment<br />

au Groenland attestent de la capacité <strong>des</strong> grains de pollen a être transportés (Cour, 1976 ; Karlsson, 1984 ; Calleja et al.,<br />

1993 ; Rousseau et al., 2003). A <strong>Montpellier</strong>, la floraison d’espèces distantes de plus de 100 kilomètres (Betula, Fagus,<br />

15 Pour les plantes annuelles, c’est le nombre d’individus qui va être déterminant. Il dépend <strong>des</strong> conditions climatiques qui fixent le taux de germination mais peut aussi être<br />

influencé par les surfaces emblavées <strong>dans</strong> le cas d’espèces cultivées.<br />

51


Castanea,…), est parfaitement mesurée même si celles-ci n’appartiennent pas à la région méditerranéenne. L’ambiance<br />

pollinique mesurée à <strong>Montpellier</strong> correspond à une moyenne qui couvre les formations végétales depuis le littoral<br />

méditerranéen jusqu’aux contreforts cévenols. Un vent unidirectionnel peut toutefois entraîner, certaines semaines, la<br />

sous-représentation d’un taxon distribué en aval du capteur.<br />

Un rayon de 50 km peut donc être raisonnablement retenu pour définir la couverture d’un capteur. Mais plus que la<br />

distance, c’est l’homogénéité de la formation végétale à mesurer qui est importante. En effet, une information pollinique<br />

est valable au-delà de 50 km <strong>dans</strong> une région biogéographiquement homogène. L’information pollinique varie à la<br />

même échelle que la végétation et seul un décalage phénologique de l’ordre de 3 jours en moyenne par degré de latitude<br />

est généralement observé (Guerin et al., 1993). Dans ce contexte, la notion de zone de validité d’une information<br />

pollinique peut être développée. En montagne, au contraire, le capteur reflète les différents étages de végétations qui ont<br />

une composition et une phénologie différentes. Selon l’altitude, les espèces et les dates de pollinisation peuvent varier et<br />

l’information pollinique doit être utilisée avec précaution.<br />

La couverture géographique d’un capteur et la zone de validité d’une information pollinique sont de toute évidence<br />

difficiles à évaluer. Différents paramètres tels le transport pollinique, la force et la direction du vent, l’homogénéité du<br />

couvert végétal vont jouer et faire varier cette zone. D’une façon générale, l’information pollinique est le reflet de la<br />

végétation et varie à la même échelle que celle-ci. Si la mise en place d’un réseau aérobiologique doit s’appuyer sur <strong>des</strong><br />

critères scientifiques (botanique, topographie, phénologie,…), il convient de prendre également en compte les<br />

paramètres démographiques et économiques pour faire coïncider les besoins et les moyens avec la réalité<br />

biogéographique.<br />

Pour mieux comprendre à quelle échelle s’élabore une information pollinique, une étude méthodologique a donc<br />

été entreprise en Languedoc-Roussillon pour :<br />

• améliorer les connaissances sur les variations intra-régionales du contenu pollinique de l'atmosphère ;<br />

• fournir <strong>des</strong> bases scientifiques pour définir l'architecture du futur réseau régional de mesures polliniques.<br />

Cette réflexion méthodologique a été volontairement construite sur une information pollinique qui constitue la<br />

finalité de ce travail et pour laquelle <strong>des</strong> bases de données sont actuellement disponibles.<br />

52


3.2 – CADRE DE L’ETUDE ET DISPOSITIF EXPERIMENTAL<br />

Le Languedoc-Roussillon présente une diversité de formations végétales (<strong>des</strong><br />

formations littorales aux pelouses alpines) qui justifierait la mise en place d'un réseau<br />

aérobiologique constitué de plusieurs capteurs. Compte tenu <strong>des</strong> contraintes financières<br />

et de son caractère méthodologique, l'étude a été limitée aux 3 principales villes du<br />

Languedoc-Roussillon qui disposaient déjà d'un capteur à pollen de type Lanzoni<br />

(stations du Réseau National de Surveillance Aérobiologique de Nîmes, <strong>Montpellier</strong> &<br />

Perpignan).<br />

<strong>Montpellier</strong><br />

Nîmes<br />

Pour permettre <strong>des</strong> comparaisons directes, sans avoir à prendre en compte les<br />

problèmes de localisation <strong>des</strong> capteurs, le réseau RNSA a été doublé d'un réseau<br />

d'intercepteurs polliniques de type Cour installés <strong>dans</strong> les mêmes conditions<br />

expérimentales (à 3 mètres de hauteur, <strong>dans</strong> le parc instrumental de Météo France, <strong>dans</strong><br />

une zone dégagée sur 360° et hors contexte végétal proche). Les capteurs Lanzoni du<br />

RNSA sont localisés au centre <strong>des</strong> 3 agglomérations à 20 m de hauteur<br />

approximativement (à Nîmes le capteur RNSA est localisé en périphérie de la ville sur<br />

un bâtiment de l'hôpital <strong>dans</strong> un environnement de garrigue).<br />

Perpignan<br />

Les analyses ont été réalisées par les pollen-analystes du RNSA pour les capteurs<br />

Lanzoni de Nîmes et de Perpignan. Les analyses du capteur Lanzoni de <strong>Montpellier</strong> ont<br />

été effectuées par l'Unité de Botanique de l'Université Autonome de Barcelone sous la<br />

direction de Jordina Belmonte. Les analyses <strong>des</strong> 3 intercepteurs polliniques de type<br />

Cour ont été réalisées par l'Unité de Palynologie de l'ENSAM sous la direction de<br />

Michel Calleja.<br />

L'étude a été conduite durant 7 mois (du 31 décembre 2001 au 5 août 2002) pour<br />

prendre en compte la pollinisation <strong>des</strong> principales espèces présentes <strong>dans</strong> la zone<br />

d'étude.<br />

53


3.3 – CONTROLE QUALITE DES DONNEES POLLINIQUES<br />

Dans un premier temps, un contrôle qualité a été réalisé sur les données polliniques. Il avait pour objectif d’évaluer<br />

la qualité <strong>des</strong> données polliniques et de mettre en évidence d’éventuelles erreurs et/ou anomalies. Il portait sur :<br />

* Le recueil <strong>des</strong> données polliniques<br />

A Nîmes et Perpignan, <strong>des</strong> données manquantes à différentes pério<strong>des</strong> ont été observées sur les 2 stations Lanzoni<br />

du RNSA. Des problèmes de maintenance sont à l’origine de ces déficiences qui perturbent malheureusement la série<br />

pollinique notamment au printemps à Perpignan (semaines 12 à 18). La maintenance <strong>des</strong> capteurs Cour était assurée par<br />

le personnel de Météo France et aucun problème n’est à déplorer (Fig 4).<br />

Lanzoni<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 2122 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

Nîmes<br />

<strong>Montpellier</strong><br />

Perpignan<br />

Cour<br />

Nîmes<br />

Semaines<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 2122 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

<strong>Montpellier</strong><br />

Perpignan<br />

Semaines<br />

Donnée hebdomadaire absente Donnée hebdomadaire incomplète Donnée hebdomadaire complète<br />

Tableau récapitulatif du recueil <strong>des</strong> données polliniques Lanzoni et Cour à Nîmes,<br />

<strong>Montpellier</strong> et Perpignan<br />

54


* La fiabilité <strong>des</strong> déterminations polliniques<br />

Ce contrôle a été effectué en comparant la richesse taxonomique (nombre de taxa déterminés) <strong>des</strong> capteurs Lanzoni<br />

et Cour pour chaque ville compte tenu <strong>des</strong> caractéristiques techniques de chaque méthode (une plus grande richesse sur<br />

le capteur Cour).<br />

A <strong>Montpellier</strong> et Nîmes, on enregistre sur les capteurs Lanzoni et Cour <strong>des</strong> tendances identiques : une<br />

augmentation de la richesse taxonomique au printemps puis une relative stabilité de celle-ci à partir du mois de juin.<br />

A Perpignan, une richesse taxonomique anormalement faible sur le capteur Lanzoni nous a conduit à remettre en<br />

cause la fiabilité <strong>des</strong> déterminations polliniques. Après discussion avec le pollen-analyste concerné, nous avons conclu<br />

que la faiblesse de cette richesse était attribuable à <strong>des</strong> confusions <strong>dans</strong> les déterminations polliniques.<br />

Nombre de taxa<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

<strong>Montpellier</strong><br />

1<br />

4<br />

7<br />

10<br />

13<br />

16<br />

19<br />

semaines<br />

22<br />

25<br />

28<br />

31<br />

Nombre de taxa<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Nîmes<br />

1<br />

4<br />

7<br />

10<br />

13<br />

16<br />

19<br />

Semaines<br />

22<br />

25<br />

28<br />

31<br />

Capteur Lanzoni<br />

Capteur Cour<br />

Droite de tendance<br />

Comparaison <strong>des</strong> concentrations polliniques moyennes<br />

hebdomadaires <strong>des</strong> capteurs Lanzoni et Cour<br />

Nombre de taxa<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Perpignan<br />

0<br />

1<br />

4<br />

7<br />

10<br />

13<br />

16<br />

19<br />

22<br />

25<br />

28<br />

31<br />

55


Pollen /m3 d'air<br />

1600<br />

1200<br />

800<br />

400<br />

0<br />

Pollen /m3 d'air<br />

<strong>Montpellier</strong><br />

1<br />

3<br />

5<br />

7<br />

9<br />

11<br />

13<br />

15<br />

17<br />

19<br />

21<br />

23<br />

25<br />

27<br />

29<br />

31<br />

Semaines<br />

1200<br />

900<br />

600<br />

300<br />

Perpignan<br />

* Le bon fonctionnement <strong>des</strong> capteurs<br />

Ce contrôle a été réalisé en comparant les concentrations<br />

polliniques totales hebdomadaires (tous taxa confondus) <strong>des</strong> capteurs<br />

Lanzoni et Cour pour chaque ville. Indépendamment <strong>des</strong> différences<br />

possibles (cf. 2.1.), les 2 métho<strong>des</strong> doivent, en effet, fournir la même<br />

tendance.<br />

A <strong>Montpellier</strong> et Perpignan, la comparaison <strong>des</strong> résultats<br />

obtenus sur les 2 capteurs témoigne du bon fonctionnement <strong>des</strong><br />

stations. A Nîmes au contraire), un déficit pollinique en début<br />

d'année sur le capteur Lanzoni, nous a contraint à remettre en<br />

cause la fiabilité <strong>des</strong> concentrations durant toute la floraison <strong>des</strong><br />

Cupressaceae. Ce déficit a été attribué à un dysfonctionnement de<br />

la pompe signalé, après coup, par le responsable du site de Nîmes.<br />

0<br />

Pollen /m3 d'air<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

1<br />

4<br />

7<br />

10<br />

13<br />

16<br />

19<br />

Semaines<br />

22<br />

25<br />

28<br />

31<br />

Nîmes<br />

Pollen /m3 d'air<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

Cupressaceae<br />

Nîmes<br />

0<br />

1<br />

3<br />

5<br />

7<br />

9<br />

11<br />

13<br />

15<br />

17<br />

19<br />

21<br />

23<br />

25<br />

27<br />

29<br />

31<br />

Semaines<br />

Comparaison <strong>des</strong> concentrations polliniques moyennes<br />

hebdomadaires <strong>des</strong> capteurs Lanzoni et Cour<br />

0<br />

1<br />

3<br />

5<br />

7<br />

9<br />

11<br />

13<br />

15<br />

17<br />

19<br />

21<br />

23<br />

25<br />

27<br />

29<br />

31<br />

Semaines<br />

Comparaison <strong>des</strong> concentrations polliniques moyennes hebdomadaires<br />

de Cupressaceae <strong>des</strong> capteurs Lanzoni et Cour à Nîmes<br />

Capteur Lanzoni<br />

Capteur Cour<br />

Période anormale<br />

56


En raison d'un nombre trop important d'erreurs pour les capteurs Lanzoni de Nîmes et de Perpignan l'étude<br />

comparative a donc été limitée aux seuls intercepteurs polliniques de type Cour. En effet, la série pollinique<br />

« Hirst »n'était pas assez importante (31 semaines) pour masquer les erreurs aux niveaux de l'exposition, de l'analyse et<br />

du fonctionnement <strong>des</strong> stations.<br />

3.4 – RESULTATS – DISCUSSION<br />

3.4.1 - Richesse taxonomique<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31<br />

Semaines<br />

Perpignan<br />

<strong>Montpellier</strong><br />

Nîmes<br />

Comparaison de la richesse taxonomique hebdomadaire à <strong>Montpellier</strong>, Nîmes et<br />

Perpignan sur les capteurs Cour.<br />

La richesse taxonomique, reflet de la diversité botanique<br />

régionale, a été évaluée pour les 3 stations durant les 31 premières<br />

semaines de l'année 2002. Les résultats obtenus soulignent la<br />

même tendance pour les 3 stations avec :<br />

• une augmentation du nombre de taxa identifiés au fil<br />

du temps. Cette augmentation correspond à un nombre croissant<br />

d'espèces qui pollinisent parallèlement au réchauffement de<br />

l'atmosphère au printemps. Début mai, on enregistre un<br />

"tassement" de la richesse taxonomique qui traduit une<br />

stabilisation du nombre de taxa qui pollinisent chaque semaine. A<br />

Perpignan, on observe une richesse légèrement plus importante en<br />

début de saison et une stabilisation plus rapide du nombre de taxa.<br />

Cette tendance peut s'expliquer par <strong>des</strong> conditions thermiques<br />

légèrement plus chau<strong>des</strong> et une légère avance de la saison<br />

pollinique.<br />

• une fluctuation importante, d'une semaine à l'autre, du<br />

nombre de taxa identifiés. Ces fluctuations reflètent <strong>des</strong> variations<br />

météorologiques ; une baisse de température et/ou de fortes<br />

précipitations ont pour effet un arrêt <strong>des</strong> émissions polliniques et<br />

une diminution de la richesse taxonomique hebdomadaire.<br />

57


Nombre de taxa (% du total)<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31<br />

Semaines<br />

<strong>Montpellier</strong> Perpignan Nîmes<br />

Comparaison de la richesse taxonomique moyenne (sur 31 semaines) relative à<br />

<strong>Montpellier</strong>, Nîmes et Perpignan sur les capteurs Cour.<br />

105%<br />

104%<br />

91%<br />

Pour comparer plus précisément les 3 stations, la richesse<br />

taxonomique moyenne (sur 31 semaines) relative de chaque<br />

station a été calculée en divisant la richesse de la station par la<br />

moyenne <strong>des</strong> 3 stations.<br />

Les résultats obtenus traduisent une richesse taxonomique<br />

moyenne légèrement plus importante à Perpignan (105%) et<br />

<strong>Montpellier</strong> (104%) qu'à Nîmes (91%).<br />

A Perpignan et <strong>Montpellier</strong>, la proximité du littoral<br />

méditerranéen et d'un arrière-pays botaniquement varié (les<br />

Pyrénées <strong>dans</strong> le cas de Perpignan, la Garrigue et les Cévennes<br />

<strong>dans</strong> le cas de <strong>Montpellier</strong>) peuvent expliquer la richesse<br />

taxonomique de ces 2 agglomérations. A Nîmes, l'omniprésence<br />

de la garrigue explique peut-être une richesse taxonomique<br />

relativement moins importante.<br />

Les résultats obtenus <strong>dans</strong> le cadre de cette étude doivent toutefois être relativisés compte tenu du nombre limité<br />

d'enregistrements polliniques. En effet, il est difficile à partir d'un nombre restreint de mesures de tirer <strong>des</strong> conclusions<br />

significatives sur la richesse d'une station sachant qu'un effet pollen-analyste et/ou qu'un effet année peuvent jouer.<br />

Pour confirmer cette tendance, il conviendrait de réaliser <strong>des</strong> mesures sur au moins 2 années complètes pour<br />

intégrer toute la variabilité interannuelle. L'effet pollen-analyste pourrait être évalué en réalisant <strong>des</strong> répétions à<br />

différentes pério<strong>des</strong> de l'année.<br />

58


3.4.2 - Concentrations polliniques<br />

Pour comparer les 3 stations, 3 approches statistiques ont été mises en œuvre :<br />

• une analyse en composante principale (ACP)<br />

• une ACP "élargie"<br />

• une "comparaison inter-sites dynamique"<br />

3.4.2.1 - Analyse en composante principale<br />

Cette méthode permet de représenter sur un plan une matrice à n individus et p caractères, en rendant compte de la<br />

variabilité <strong>des</strong> caractères entre individus. Dans le cadre de cette étude, les individus sont les différents sites, et les<br />

caractères sont les abondances polliniques <strong>des</strong> différents taxa (concentration cumulée sur les 31 semaines d'étude).<br />

Seuls les taxa qui ont une concentration cumulée supérieure à 10 grains de pollen par m 3 d'air <strong>dans</strong> au moins une<br />

<strong>des</strong> 3 stations ont été retenus (cumul réalisé à partir <strong>des</strong> données moyennes hebdomadaires). Les autres, c'est-à-dire ceux<br />

qui sont très faiblement représentés, ont été considérés comme d'intérêt mineur soit parce qu'ils ne sont pas originaires<br />

de la zone d'étude, soit parce qu'ils ne fleurissent pas sur la période considérée, soit parce que leur abondance est trop<br />

faible pour avoir <strong>des</strong> conséquences du point de vue allergologique.<br />

GRAM<br />

SALIX<br />

OLEA<br />

ACER<br />

PINUS<br />

QUERCU<br />

LIGUST<br />

SAMBUC<br />

CELTISVIBURN<br />

PAPI<br />

ARTEMI<br />

PISTAC<br />

AESCUL<br />

BETULA<br />

POPULU<br />

CARPIN<br />

BUXUS<br />

MORA<br />

PICEA<br />

ULMUS<br />

FRAXIN<br />

CUPR<br />

TAXUS<br />

CASTAN<br />

PLATAN<br />

RUMEX<br />

Axe 2 : 32,18%<br />

TAMARI<br />

CYPE ACERnegu<br />

CHEN ROSA<br />

PHILLY<br />

ALNUS<br />

Axe 1 : 65,09%<br />

Variables<br />

URTI<br />

PLAN<br />

VITIS<br />

SANGUI<br />

ERIC<br />

CORIAR<br />

CORYLU<br />

FAGUS<br />

OMBE<br />

FENEST<br />

CRUC<br />

Sur le cercle <strong>des</strong> corrélations (plan 1-2), les taxa se<br />

regroupent en fonction de leur distribution entre site : 2 taxa<br />

proches ont <strong>des</strong> variations d'abondance entre sites parallèles.<br />

Individus<br />

5<br />

4<br />

Nîmes<br />

3<br />

2<br />

Perpignan<br />

1<br />

0<br />

-5 -4 -3 -2 -1 -1 0 1 2 3 4 5<br />

-2<br />

-3<br />

<strong>Montpellier</strong> -4<br />

-5<br />

59


La projection <strong>des</strong> individus sur le plan factoriel permet d'évaluer la "distance pollinique" entre les sites. Si on prend<br />

en compte le poids <strong>des</strong> axes 1 (65,09 % de la variance) et 2 (32,18 % de la variance) on observe :<br />

• une distance entre Nîmes et Perpignan maximale.<br />

• une position médiane de <strong>Montpellier</strong> entre Nîmes et Perpignan.<br />

Les résultats obtenus <strong>dans</strong> le cadre de l'ACP sont cohérents avec la distance géographique qui existe entre les sites.<br />

En raison du nombre limité de sites, il n'a pas été possible d'interpréter les axes principaux en tant que formations<br />

végétales caractérisant les sites. Par ailleurs, en l'absence d'une référence extérieure à la zone méditerranéenne la<br />

distance entre les 3 stations est difficile à interpréter.<br />

3.4.2.2 - ACP élargie<br />

NMS<br />

MPE<br />

MPL<br />

PER<br />

LYB<br />

Pour mieux interpréter la "distance pollinique" entre les 3<br />

agglomérations étudiées, l'ACP, précédemment réalisée, a été<br />

élargie :<br />

• à la station de Lyon-Bron pour laquelle nous<br />

disposions de données polliniques obtenues <strong>dans</strong> les mêmes<br />

conditions expérimentales qu'à Nîmes, <strong>Montpellier</strong> et Perpignan<br />

(intercepteur pollinique de type Cour à 3 mètres de hauteur). Cette<br />

station présente l'avantage d'être relativement proche<br />

géographiquement <strong>des</strong> précédentes tout en étant caractérisée par<br />

<strong>des</strong> formations végétales très différentes. Le capteur de Lyon-<br />

Bron appartient à l'association française d'étude <strong>des</strong> Ambroisies<br />

(AFEDA)<br />

• à la station de <strong>Montpellier</strong> ENSAM (MPE) localisé à<br />

quelques kilomètres de la 1ère station montpelliéraine (MPL).<br />

Cette 2ème station, <strong>dans</strong> un contexte botanique comparable à<br />

MPL était localisée sur le bâtiment d'arboriculture de l'ENSAM à<br />

20 mètres de hauteur.<br />

60


Variables<br />

FRAXIN<br />

CASTAN<br />

ACER<br />

PLATAN POPULU<br />

ROSA<br />

ULMUS<br />

LIGUST<br />

ACERneguVIBURN<br />

CELTIS<br />

MORA PAPI<br />

TAMARI **CYPE<br />

CUPR<br />

PINUS<br />

PISTAC<br />

QUERCU<br />

BUXUS<br />

OLEA<br />

Individus<br />

CARPIN AESCUL BETULA<br />

PICEA SAMBUC<br />

TAXUS<br />

ARTEMI<br />

RUMEX<br />

SALIX<br />

Axe 2 : 32,18%<br />

CHEN<br />

ALNUS<br />

Axe 1 : 37,62%<br />

URTI<br />

GRAM<br />

CRUC<br />

CORIAR<br />

PHILLY SANGUI<br />

PLAN<br />

VITIS FENEST<br />

FAGUS ERIC<br />

OMBE<br />

CORY<br />

Les résultats obtenus <strong>dans</strong> le cadre de cette ACP élargie<br />

nous permettent de relativiser la "distance pollinique" entre nos 3<br />

stations méditerranéennes de Nîmes, <strong>Montpellier</strong> et Perpignan. La<br />

projection <strong>des</strong> individus sur le plan factoriel 1/2 traduisent :<br />

• sur l'axe 1, une opposition entre un groupe<br />

constitué par MPE, NMS et MPL et les 2 autres stations de Lyon<br />

et Perpignan. Cet axe peut se définir comme un axe languedocien<br />

qui oppose les stations languedociennes aux stations nonlanguedociennes.<br />

• sur l'axe 2 une opposition entre les stations de<br />

Lyon et Perpignan avec les stations languedociennes situées en<br />

position médiane. Cet axe peut se définir comme l'axe de la<br />

"latitudinalité".<br />

4<br />

3<br />

LYB<br />

MPE NMS<br />

2<br />

1<br />

0<br />

-4 -2 0 2 4<br />

MPL<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

PER<br />

Le regroupement <strong>des</strong> 3 stations languedociennes confirme<br />

l'originalité de Perpignan par rapport à ce groupe mais pose la<br />

question de la "distance pollinique" entre Nîmes et les 2 stations<br />

montpelliéraines. Nîmes se positionne, en effet, à mi-chemin entre<br />

MPE et MPL alors que ces 2 stations sont beaucoup plus proches<br />

géographiquement l'une de l'autre qu'elles ne le sont de la station<br />

de Nîmes.<br />

-4<br />

61


60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Distance à MPL<br />

0 4 8 12 16 20 24 28<br />

Distance à NMS<br />

NMS<br />

PRN<br />

MPE<br />

LYB<br />

0 4 8 12 16 20 24 28<br />

Distance à PRN<br />

0 4 8 12 16 20 24 28<br />

PRN<br />

MPL<br />

MPE<br />

LYB<br />

MPL<br />

NMS<br />

MPE<br />

LYB<br />

3.4.2.3 - Comparaison inter-sites dynamique<br />

Pour prendre en compte la cinétique de pollinisation de<br />

chaque taxon, et ne pas se limiter à une seule abondance comme<br />

c'est le cas <strong>dans</strong> les ACP (concentration cumulée sur les 31<br />

semaines d'étude), une comparaison "dynamique" a été mise en<br />

œuvre.<br />

Pour chaque semaine, la différence de classes d'abondance<br />

entre chaque site a été calculée pour tous les taxa qui ont une<br />

concentration cumulée supérieure à 10 grains de pollen par m 3<br />

d'air <strong>dans</strong> au moins une <strong>des</strong> 3 stations (cumul réalisé à partir de<br />

données moyennes hebdomadaires).<br />

Pour chaque taxon, les abondances hebdomadaires ont été<br />

regroupées en 9 classes auxquelles ont été attribuées <strong>des</strong> scores<br />

de 1 à 9. L'évolution de la somme <strong>des</strong> différences de scores, de<br />

tous les taxa, chaque semaine, donne une idée de la distance entre<br />

2 stations au fil du temps. De plus, la somme <strong>des</strong> scores<br />

hebdomadaires donne la distance pollinique entre 2 stations en<br />

tenant compte de l'abondance et de la cinétique de pollinisation.<br />

Pour les 5 stations précédemment définies, les résultats<br />

permettent de penser que :<br />

• la distance pollinique entre les stations est toujours forte même<br />

pour les stations proches géographiquement. Elle est toutefois<br />

plus forte pour les stations géographiquement éloignées.<br />

• la distance pollinique entre les stations varie en fonction de la<br />

période. Elle est maximale pour toutes les stations entre les<br />

semaines 10 et 20. C'est à cette période que les différences<br />

polliniques (déphasage <strong>des</strong> cinétiques + différence d'abondance)<br />

sont les plus fortes.<br />

62


PRN NMS MPL MPE LYB<br />

PRN 0 605 583 643 753<br />

NMS 0 422 422 640<br />

MPL 0 400 664<br />

Matrice <strong>des</strong> distances polliniques (somme <strong>des</strong> scores) entre les stations<br />

de <strong>Montpellier</strong>, Perpignan et Nîmes.<br />

La matrice <strong>des</strong> distances (somme <strong>des</strong> scores) confirme les<br />

résultats précédemment obtenus avec une opposition entre les<br />

stations languedociennes et les 2 autres stations (Lyon et<br />

Perpignan). De même, et comme précédemment, Perpignan est<br />

plus proche <strong>des</strong> stations languedociennes que de la station<br />

Lyonnaise. La distance entre les 3 stations languedociennes est<br />

toutefois légèrement modifiée : Nîmes s'éloigne légèrement <strong>des</strong> 2<br />

stations montpelliéraines sans doute en raison de la prise en<br />

compte <strong>des</strong> cinétiques de pollinisations.<br />

Les 3 approches statistiques mises en œuvre pour tester les différences de concentrations entre les stations de<br />

Nîmes, <strong>Montpellier</strong> et Perpignan montrent que :<br />

• Perpignan est une station méditerranéenne (plus proche <strong>des</strong> stations languedociennes que la station<br />

lyonnaise) différente <strong>des</strong> stations de Nîmes et <strong>Montpellier</strong> ;<br />

• les 2 stations languedociennes, bien que différentes, se regroupent. La prise en compte d'une 2ème station<br />

montpelliéraine, aussi distante polliniquement de Nîmes que de la 1er station montpelliéraine, ne permet pas<br />

d'appréhender la distance entre Nîmes et <strong>Montpellier</strong>. Trois hypothèses peuvent être proposées pour<br />

expliquer les distances mesurées :<br />

* les intercepteurs couvrent une zone importante et se trouvent <strong>dans</strong> la même "zone d'homogénéité<br />

pollinique" Les différences observées correspondent à la variabilité locale que l'on peut considérer comme<br />

négligeable.<br />

* les intercepteurs ont un rayon d'action très limité et donne une image pollinique différente.<br />

* la 2ème station montpelliéraine est localisée sur le bâtiment d'arboriculture de l'ENSAM à 20 mètres<br />

de hauteur, et les différences observées, au niveau <strong>des</strong> deux stations montpelliéraines, sont attribuables<br />

la localisation <strong>des</strong> stations.<br />

Dans l'état actuel <strong>des</strong> connaissances, il est difficile de conclure et la réalisation d'une étude complémentaire<br />

intégrant la hauteur <strong>des</strong> capteurs devra être réalisée.<br />

63


4.5 – CONCLUSION<br />

L'étude comparative d'implantation <strong>des</strong> capteurs, réalisée en Languedoc-Roussillon, a permis de poser les bases<br />

d'une démarche scientifique pour comprendre à quelle échelle s'organise une information pollinique. Les résultats<br />

obtenus soulignent l'intérêt de disposer d'une base de données importante et variée pour relativiser les distances<br />

polliniques observées.<br />

Les résultats obtenus en Languedoc-Roussillon montrent que la station de Perpignan est polliniquement<br />

différente <strong>des</strong> stations de Nîmes et de <strong>Montpellier</strong>. Les différentes approches statistiques mises en œuvre convergent,<br />

en effet, pour montrer "l'originalité" de cette station qui reste toutefois méditerranéenne.<br />

Les résultats obtenus pour les stations de Nîmes et de <strong>Montpellier</strong> n'ont pas permis de conclure sur la distance<br />

pollinique entre ces 2 stations. L'apport d'une 2ème station montpelliéraine s'est révélé infructueux. Pour conclure sur<br />

cette distance pollinique, il conviendrait de se placer <strong>dans</strong> les mêmes conditions expérimentales.<br />

Pour compléter et poursuivre ce travail, il conviendrait aujourd'hui de tester cette démarche méthodologique sur<br />

<strong>des</strong> bases de données plus larges et plus variées en tenant compte <strong>des</strong> variations interannuelles. La réussite de ce travail<br />

repose toutefois sur la qualité <strong>des</strong> enregistrements polliniques.<br />

64


4 - CONCLUSION - PERSPECTIVES<br />

L'étude "Métrologie <strong>des</strong> <strong>pollens</strong> <strong>dans</strong> <strong>l'air</strong> : étude intercomparative sur la<br />

région Languedoc-Roussillon" sollicitée par la DRASS Languedoc-Roussillon <strong>dans</strong> le<br />

cadre du plan régional pour la qualité de <strong>l'air</strong> avait pour objectifs de :<br />

• comparer 2 métho<strong>des</strong> de mesure du contenu pollinique de <strong>l'air</strong>, la<br />

méthode HIRST et la méthode COUR, en mettant l'accent sur : la<br />

répétabilité de chaque méthode ; les écarts potentiels entre les résultats <strong>des</strong> 2<br />

approches ; les avantages et inconvénients de chaque méthode.<br />

• améliorer les connaissances sur les variations intra-régionales du<br />

contenu pollinique de l’atmosphère en Languedoc-Roussillon afin<br />

d'évaluer les différences <strong>dans</strong> le contenu pollinique de l'atmosphère <strong>des</strong><br />

régions de Nîmes, <strong>Montpellier</strong> et Perpignan et de fournir <strong>des</strong> bases<br />

scientifiques pour définir l’architecture du futur réseau régional de mesures<br />

polliniques.<br />

Après une présentation détaillée <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> HIRST et COUR, la répétabilité de<br />

ces métho<strong>des</strong> a été étudiée selon les protocoles utilisés en France lors de la réalisation<br />

de cette étude 16 .<br />

Pour ce faire, deux capteurs Lanzoni (méthode Hirst) et deux intercepteurs<br />

(méthode Cour) ont été implantés <strong>dans</strong> les mêmes conditions expérimentales sur le toit<br />

d'un bâtiment à <strong>Montpellier</strong> à 20 mètres de hauteur durant 6 semaines. Seules les<br />

données obtenues à partir d'appareils appartenant à une même méthode ont été<br />

comparées entre elles (Hirst 1 avec Hirst 2 puis Cour 1 avec Cour 2).<br />

Pour chaque méthode, une analyse de la richesse taxonomique et <strong>des</strong><br />

concentrations polliniques journalières et/ou hebdomadaires ont été successivement<br />

16 En Europe, d’autres protocoles d’analyse sont utilisés pour la méthode Hirst. Ceux-ci sont susceptibles de donner <strong>des</strong> résultats légèrement différents.<br />

65


éalisées. Une approche statistique robuste, parfaitement adaptée à la nature <strong>des</strong><br />

données polliniques, a été développée pour estimer individuellement la répétabilité <strong>des</strong><br />

métho<strong>des</strong> Hirst et Cour. Une analyse de données classique a été couplée à cette<br />

approche statistique afin de quantifier l’incertitude de la mesure de chaque méthode.<br />

L’approche statistique montre que la méthode Hirst est répétable et que la<br />

méthode Cour est répétable. Une mesure réalisée avec 2 appareils (2 Hirst ou 2 Cour),<br />

en un même lieu et au même moment, donne <strong>des</strong> résultats (pour chaque appareil)<br />

globalement identiques.<br />

Capteur Lanzoni<br />

Capteur Cour<br />

Mais il existe pour chaque méthode une incertitude de mesure. Cette<br />

incertitude n’est pas constante ; elle varie en fonction de l’abondance. Dans chaque<br />

cas, elle est d’autant plus faible que les concentrations polliniques mesurées sont<br />

élevées.<br />

Dans le cadre de l’évaluation de la qualité de l’air, <strong>des</strong> directives européennes ont<br />

été mises en place. La directive 1999/30/CEE (du conseil, du 22 avril 1999) fixe à titre<br />

d’orientation pour les programmes d’assurance de la qualité les marges d’exactitude<br />

(incertitude + erreur), en fonction du type de mesure effectué. Ces marges sont données<br />

pour l’anhydride sulfureux, le dioxyde d’azote, les oxy<strong>des</strong> d’azote, les particules et le<br />

plomb.<br />

Les grains de pollen ayant un diamètre généralement compris entre 20 et 30<br />

micromètres, il est possible de les assimiler à <strong>des</strong> particules. Si on applique le critère de<br />

qualité européen défini pour la mesure <strong>des</strong> particules à la mesure <strong>des</strong> grains de pollen<br />

<strong>dans</strong> l’air ambiant, les métho<strong>des</strong> aéropalynologiques utilisées devraient présenter - en<br />

supposant que l’erreur soit nulle - une incertitude <strong>des</strong> mesures inférieure ou égale à<br />

±25%, pour un intervalle de confiance de 95%.<br />

Ainsi, si on se place <strong>dans</strong> un cadre purement métrologique, les résultats<br />

démontrent que la méthode Hirst répond au critère de qualité définis <strong>dans</strong> le<br />

journal officiel <strong>des</strong> Communautés européennes de 1999 uniquement lorsque les<br />

concentrations sont supérieures à 50 grains / m 3 en données journalières et 5<br />

grains / m 3 d’air en données hebdomadaires ; la méthode Cour répond à ce même<br />

critère lorsque les concentrations polliniques hebdomadaires sont supérieures à 1<br />

grain / m 3 d’air.<br />

66


Pollen de graminée<br />

L'incertitude de mesure est attribuable au nombre de grains de pollen comptés.<br />

Plus ce nombre est petit et plus la probabilité pour que la mesure soit répétable est<br />

faible.<br />

Dans le cas de la méthode Hirst, on peut diminuer l'incertitude de mesure en<br />

augmentant le nombre de lignes au niveau de la lecture microscopique. Ce phénomène<br />

est observé lorsque l’on passe <strong>des</strong> données journalières aux données hebdomadaires<br />

(moyenne <strong>des</strong> données journalières sur 7 jours). Cette possibilité d’augmenter le<br />

nombre de lignes, et donc la surface de lecture, est toutefois limitée par la contrainte de<br />

lasurface de la lame. On pourrait de même augmenter le nombre de grains de pollen<br />

captés en augmentant le volume d'air prélevé mais cela demanderait d’augmenter la<br />

taille de la buse d'aspiration et de ré-étalonner l'appareil.<br />

Pour la méthode Cour, on peut de même diminuer l’incertitude de mesure en<br />

augmentant le nombre de lignes analysées à la lecture microscopique et en augmentant<br />

ainsi le nombre de grains de pollen comptés. On peut également augmenter le nombre<br />

de grains de pollen comptés en diminuant le taux de dilution de la solution du culot lors<br />

de l’étape « laboratoire ». Une diminution du temps d’exposition <strong>des</strong> filtres (exposition<br />

horaire ou journalière) n'aurait aucune incidence sur l'incertitude <strong>des</strong> mesures compte<br />

tenu du volume d'air échantillonné.<br />

Pollen de troène<br />

Le deuxième volet de l'étude métrologique a permis de comparer les métho<strong>des</strong><br />

Hirst et Cour, sur le plan de la richesse pollinique et <strong>des</strong> concentrations hebdomadaires.<br />

Un capteur Lanzoni et un intercepteur Cour ont été implantés <strong>dans</strong> les mêmes<br />

conditions expérimentales sur le toit d'un bâtiment à 20 mètres de hauteur durant 31<br />

semaines.<br />

Une analyse de données, en fonction de classes de concentrations polliniques et de<br />

la taille <strong>des</strong> grains de pollen, a été couplée à une approche statistique afin de mesurer<br />

l'écart éventuel entre les deux métho<strong>des</strong>.<br />

Les résultats de cette étude révèlent une discordance entre les deux métho<strong>des</strong> :<br />

les deux métho<strong>des</strong> donnent globalement <strong>des</strong> résultats différents.<br />

Au niveau de la richesse taxonomique, les mesures réalisées durant 31 semaines<br />

montrent que le nombre de taxa identifié est toujours plus important avec la méthode<br />

Cour. Différentes raisons peuvent être invoquées pour justifier ces différences : la<br />

67


quantité d'air échantillonné (plus importante avec la méthode Cour qu'avec la méthode<br />

Hirst), la pratique d'une acétolyse <strong>dans</strong> le cas de la méthode Cour qui facilite<br />

l'identification et réduit ainsi le nombre de grains de pollen indéterminés et les erreurs<br />

de détermination. Ces aspects techniques expliquent que la méthode Cour soit<br />

qualitativement plus précise que la méthode Hirst. Selon le cas, cette précision aura une<br />

incidence plus ou moins importante :<br />

• <strong>dans</strong> le cas d'une confusion, comme entre les Cupressaceae et les Taxaceae<br />

ou entre les ambroisies et les xanthiums, un gain de précision va <strong>dans</strong> le sens<br />

de la prévention du risque allergique.<br />

• <strong>dans</strong> le cas d'un échantillonnage plus large, ce sont <strong>des</strong> taxa rares qui sont<br />

recensés. Sans incidence majeure sur le risque allergique, ces quelques taxa<br />

sont les témoins d'espèces entomophiles ou d'espèces faiblement représentés<br />

<strong>dans</strong> le paysage. Leur suivi peut permettre de comprendre la diffusion ou la<br />

migration de ces espèces et de mettre en évidence l'arrivée <strong>dans</strong> une région<br />

d’espèces invasives.<br />

Pollen de bouleau<br />

Pollen de frène<br />

Au niveau <strong>des</strong> concentrations polliniques, les estimations de la concentration<br />

moyenne, en fonction de 5 classes de concentration, à partir de la méthode Hirst sont<br />

toujours inférieures à celles de la méthode Cour.<br />

Les différences enregistrées entre les 2 métho<strong>des</strong> peuvent s'expliquer par de<br />

nombreux facteurs dont l'incertitude <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et/ou une plus ou moins bonne<br />

représentation <strong>des</strong> taxa en fonction de leur taille et de la vitesse du vent <strong>dans</strong> le cas de la<br />

méthode Hirst<br />

Pour mieux comprendre les différences enregistrées entre les métho<strong>des</strong> Hirst et<br />

Cour, au niveau <strong>des</strong> concentrations polliniques, il conviendrait aujourd'hui de mesurer<br />

précisément le biais (erreur) de chaque méthode en tenant compte de la vitesse du vent<br />

et de la taille <strong>des</strong> particules. Les résultats permettraient ainsi de savoir si les écarts<br />

mesurés sont dûs au fait que la méthode Hirst sous-estime les concentrations, ou la<br />

méthode Cour les sur-estime, ou qu’il y a combinaison de ces deux possibilités. Les<br />

travaux entrepris par Hirst, à ce propos, soulignent la difficulté de telles mesures et<br />

nous incite à mieux évaluer les biais et la façon de les compenser.<br />

68


Fleurs d’ambroisie<br />

Un inventaire exhaustif <strong>des</strong> avantages et <strong>des</strong> inconvénients <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et<br />

Cour a été dressé.<br />

Le principal point fort de la méthode Hirst réside <strong>dans</strong> le pas de mesure qui peut<br />

être adapté (d'horaire à hebdomadaire) sans engendrer de coûts supplémentaires. Cette<br />

méthode, dont le capteur nécessite pour son fonctionnement une source électrique,<br />

permet une bonne observation <strong>des</strong> grains de pollen et <strong>des</strong> spores de moisissures. Son<br />

point faible principal est une incertitude de mesure élevée en <strong>des</strong>sous de 50 grains / m3<br />

d'air en données journalières et de 5 grains / m 3 d'air en données hebdomadaires.<br />

Dans le cas de la méthode Cour, le principal point fort réside <strong>dans</strong> sa fiabilité<br />

(faible incertitude). Son point faible est son coût, si l'on souhaite travailler en données<br />

journalières ainsi que la nécessité de disposer d'un laboratoire équipes de hottes et de<br />

centrifugeuses.<br />

Ces deux métho<strong>des</strong> sont complémentaires et peuvent de ce fait être utilisées<br />

conjointement <strong>dans</strong> certaines étu<strong>des</strong>.<br />

Pollen d’ambroisie<br />

Le troisième et dernier volet de ce travail est consacré à une étude comparative<br />

d'implantation <strong>des</strong> capteurs en Languedoc-Roussillon.<br />

L'étude a été limitée aux 3 principales villes du Languedoc-Roussillon qui<br />

disposaient déjà d'un capteur à pollen de type Lanzoni (stations du Réseau National de<br />

Surveillance Aérobiologique de Nîmes, <strong>Montpellier</strong> & Perpignan). Pour permettre <strong>des</strong><br />

comparaisons directes, sans avoir à prendre en compte les problèmes de localisation <strong>des</strong><br />

capteurs, le réseau RNSA a été doublé d'un réseau d'intercepteurs polliniques de type<br />

Cour installés <strong>dans</strong> les mêmes conditions expérimentales.<br />

Dans un premier temps, un contrôle qualité a été réalisé sur les données<br />

polliniques. Il avait pour objectif d’évaluer la qualité <strong>des</strong> données polliniques et de<br />

mettre en évidence d’éventuelles erreurs et/ou anomalies. Il portait sur le recueil <strong>des</strong><br />

données polliniques, la fiabilité <strong>des</strong> déterminations polliniques et le bon fonctionnement<br />

<strong>des</strong> capteurs.<br />

En raison d'un nombre trop important d'erreurs relevés sur les résultats de la<br />

méthode HIRST à Nîmes et à Perpignan, l'étude comparative a dû être limitée à<br />

l’analyse <strong>des</strong> données provenant de la méthode COUR. Ceci n’a pas de conséquence<br />

sur l’analyse statistique <strong>des</strong> données.<br />

69


Emission pollinique de cyprès<br />

La richesse taxonomique a été évaluée pour les 3 stations durant 31 semaines.<br />

Dans les 3 stations, on observe : une augmentation du nombre de taxons identifiés au<br />

fil du temps due au nombre croissant d'espèces qui pollinisent parallèlement au<br />

réchauffement de l'atmosphère au printemps ; <strong>des</strong> fluctuations importantes, d'une<br />

semaine à l'autre, du nombre de taxa identifiés qui reflètent les variations<br />

météorologiques.<br />

La richesse pollinique moyenne relative est plus importante à Perpignan<br />

(105%) et <strong>Montpellier</strong> (104%) qu'à Nîmes (91%). A <strong>Montpellier</strong> et Perpignan, la<br />

proximité du littoral méditerranéen et d'un arrière-pays botaniquement varié peuvent<br />

expliquer la richesse pollinique de ces 2 agglomérations. A Nîmes, l'omniprésence de<br />

la garrigue explique peut-être une richesse pollinique relativement moins importante.<br />

Ces résultats doivent toutefois être relativisés compte tenu du nombre limité<br />

d'enregistrements polliniques. En effet, il est difficile à partir d'un nombre restreint de<br />

mesures de tirer <strong>des</strong> conclusions significatives sur la richesse d'une station sachant<br />

qu'un effet pollen-analyste et/ou qu'un effet année peuvent jouer. Pour confirmer cette<br />

tendance, il conviendrait de réaliser <strong>des</strong> mesures sur au moins 2 années complètes pour<br />

intégrer toute la variabilité interannuelle. L'effet pollen-analyste pourrait être évalué en<br />

réalisant <strong>des</strong> répétitions à différentes pério<strong>des</strong> de l'année.<br />

Trois approches statistiques ont été mises en œuvre pour tester les différences de<br />

concentrations polliniques entre les stations de Nîmes, <strong>Montpellier</strong> et Perpignan :<br />

• une analyse en composante principale (ACP) ;<br />

• une ACP "élargie" aux stations de Lyon-Bron (référence extérieure à la<br />

zone méditerraéenne) et de <strong>Montpellier</strong> ENSA, pour mieux interpréter la<br />

"distance pollinique" entre les 3 agglomérations étudiées ;<br />

• une "comparaison inter-sites dynamique" prenant en compte la cinétique de<br />

pollinisation de chaque taxon.<br />

Pollen de cyprès<br />

Les résultats obtenus montrent que la station de Perpignan est polliniquement<br />

différente <strong>des</strong> stations de Nîmes et de <strong>Montpellier</strong>. Les différentes approches<br />

statistiques mises en œuvre convergent pour montrer "l'originalité" de cette station qui<br />

reste toutefois méditerranéenne.<br />

70


Les résultats obtenus pour les stations de Nîmes et de <strong>Montpellier</strong> n'ont pas<br />

permis de conclure sur la distance pollinique entre ces 2 stations. L'apport d'une<br />

2 ème station montpelliéraine s'est révélé infructueux. Pour conclure sur cette distance<br />

pollinique, il serait nécessaire de se placer <strong>dans</strong> les mêmes conditions expérimentales.<br />

Pour compléter et poursuivre ce travail, il conviendrait aujourd'hui de tester cette<br />

démarche méthodologique sur <strong>des</strong> bases de données plus larges et plus variées en tenant<br />

compte <strong>des</strong> variations interannuelles. La réussite de ce travail repose toutefois sur la<br />

qualité <strong>des</strong> enregistrements polliniques.<br />

71


BIBLIOGAPHIE<br />

• Alcazar, P. & Comtois, P., 1999. A new adhesive for airborne pollen sampling. Aerobiologia, 15 : 105-108.<br />

• Alcazar, P., Galan, C., Carinanos, P. & Dominguez-Vilches, E., 2003. A new adhesive for airborne pollen sampling<br />

in Spain. Aerobiologia, 19 : 57-61.<br />

• Belmonte J., Canela, M., Guar<strong>dans</strong>, R.A., & Roure, JM, 1988. Comparison of pollen data obtained by Cour and<br />

modified Durham methods. Pollen et Spores, 30 : 257-264.<br />

• Belmonte, J., Canela, M. & Guardia , R.A., 2000. Comparison between categorical pollen data obtained by Hirst and<br />

Coup sampling methods. Aerobiologia, 16 : 177-185.<br />

• Birks, H. J. B. & Birks, H. H., 1980. Quaternary paleoecology. Arnold, E. ed. 289 pp.<br />

• Calleja, M., Rossignol-Strick, M. & Duzer, D., 1993. Atmospheric pollen content off West Africa. Review of<br />

Palaeobotany and Palynology, 79 : 335-368.<br />

• Charpin, J., Aubert, J. & Mallea, M., 1966. Recensement <strong>des</strong> <strong>pollens</strong> atmosphériques. Pollen & Spores 8 : 421-437.<br />

• Comtois, P. & Mandrioli, P., 1997. Pollen capture media : a comparative study. Aerobiologia, 13 : 149-154.<br />

• Cour, P., 1974. Nouvelles techniques de détection <strong>des</strong> flux et <strong>des</strong> retombées polliniques. Etude de la sédimentation<br />

<strong>des</strong> <strong>pollens</strong> déposés à la surface du sol. Pollen & Spores, 16 : 103-141.<br />

• Cour, P. & Duzer, D., 1976. Persistance d'un climat hyperaride au Sahara central et méridional au cours de<br />

l'Holocène. Revue Géographie physique et Géologie Dynamique, vol XVIII, 2-3 : 175-198.<br />

• Durand, L. & Comtois, P., 1989. A comparative study between the Coup and the Burkard samplers. In :<br />

Aerobiology-Health-Environment. Symposium Proc., P. Comtois (ed.), Univ Montréal, Montréal, 93-101.<br />

• Durham, O. C.,1946. The volumetric incidence of atmospheric allergens, IV. A proposed standard method of gravity<br />

sampling, counting and volumetric interpolation of results. J. Allergy, 17 : 79-86.<br />

• Erdtman, G., 1960. The acetolysis method. A revised <strong>des</strong>cription. Sven. Bot. Tidskr., 54 : 561-564.<br />

• Faegri, K. & Iversen, J., 1989. Texbook of Pollen analysis. Wiley, J. & Sons ed. 328 pp.<br />

• Galan, C. & Dominguez-Vilches, E., 1997. The capture media in aerobiological sampling. Aerobiologia, 13 : 155-<br />

160.<br />

• Guerin, B., 1993. Pollen et allergies. Allerbio ed., 279 pp.<br />

• Gustafsson, M. E. R., 1999. Aerodynamic investigation of the Cour's pollen filter. Grana, 37 : 311-318.<br />

• Hart, M. L., Wentworth, J. E. & Bailey, J. P., 1994. The effects of trap height and weather variables on recorded<br />

pollen concentration a Leicester. Grana, 33: 100-103.<br />

72


• Hirst, J. M., 1952. An automatic volumetric spore trap. Ann. Appl. Biol., 39 : 257-265.<br />

• Hirst, J. H., 1953. Changes in atmospheric spore content : diurnal periodicity and the effects of weather. Trans. Brit.<br />

Myc. Soc., 36 : 375-393.<br />

• Hyde, H. A., 1951. Pollen output ans seed production in forest trees. Quart. J. Forestry, 45 (3) : 172-175.<br />

• Käpyla, M., 1981. Diurnal variation of non-arboreal pollen in the air in Finland. Grana 20: 55-59.<br />

• Karlsson, E., 1984. Long-range transport of biological agents : some model calculations. 5 th Nordic Symposium on<br />

aerobiology : 58-61. In Nordic Aerobiology, Almqvist & Wiksell International ed., 100 pp.<br />

• Larsson, K.-A., El-Ghazaly, G., El-Ghazaly, P , Nilsson, S. & Wictorin, T., 1983. Pollen incidence in Eskilstuna,<br />

Sweden, 1976-82. A comparison between traps and different stations. In : Nordic Aerobiology Proc. 5 th Nord. Symp.<br />

Aerobiol. Abisko, S. Nilsson et B. Ray (eds), Almquist & Wiksell Int., Stokholm : 74 – 84.<br />

• Lavigne, C., Godelle, B., Rebud, X. & Gouyon, P. H., 1996. A method to determine the mean pollen dispersal of<br />

individual plants growing within a large pollen source. Theor Appl. Genet, 93 : 1319-1326.<br />

• Mari Bhat, M. & Rajasab, A.H., 1989. Efficiency of vertical cylinder spore trap and seven day volumetric Burkard<br />

spore trap in monitoring airborne pollen and fungal spores. Grana, 28 : 147 - 153.<br />

• Michel, F.-B., Seignalet, C. & Cour, P., 1979. Contribution palynologique, allergologique, météorologique et<br />

climatologique de l'étude <strong>des</strong> flux polliniques entre la Scandinavie et l'Afrique du Nord : premiers résultats. In Les<br />

Pollinoses, Fisons ed., 433 pp.<br />

• Ogden, E.C. & Raynor G.S., 1967. A new sampler for airborne pollen. J. Allergy, 40 : 1-11.<br />

• Perruchet, C. & Priel, M., 2000. Estimer l'incertitude, Mesure et Essais. Editeur AFNOR, 117 pages.<br />

• Polinosis Polen y alergia, 2002. A.L. Valero Santiago & A. Cadahia Garcia (eds), 173 p.<br />

• Rantio-Lehtimäki, A., Helander, M. Pessi, A., 1991. Circadian periodicity of airborne pollen and spore; significance<br />

of sampling height. Aerobiologia 7 : 129-135.<br />

• Razmovski, V., Timothy, O., Hjelmroos, M., Marks, G. & Tovey, E., 1998. Adhesive tapes as capturing surfaces in<br />

Burkard sampling. Grana, 37 : 305-310.<br />

• Reheul, D., 1987. L’isolation spatiale <strong>dans</strong> l’amélioration <strong>des</strong> plantes : isolation spatiale <strong>des</strong> plantes pollinisées par<br />

le vent. Revue de l’Agriculture, 40 (1) : 5-14.<br />

• Rousseau, D.-D., Duzer, D., Cambon, G., Jolly, D., Ulrik, P., Ferrier, J., Schevin, P. & Gros, R., 2003. Long<br />

distance transport of pollen to Greenland. Geophysical Research Letters, 30 (14) : 1765.<br />

2 Sokal, R.R. & Rohlf, F.J., 1987. Biostatistics. Freeman, New-York.<br />

• Tauber, H., 1974. A static non overload pollen collector. New Phytologist, 73 : 359-369.<br />

73


• Tomas, C., Candau, P. & Gonzalez Minero, F.J., 1997. A comparative study of atmospheric pollen concentrations<br />

collected with Burkard and Coup samplers, Seville (Spain), 1992 – 994. Grana, 36 : 122-128.<br />

• Von Wahl, P. G. & Puls, K. E., 1989. The emission of mugwort (Artemisia vulgaris L.) and its flight in the air.<br />

Aerobiologia, 5 : 55-63.<br />

74


ANNEXE<br />

Annexe 1<br />

Etude de la répétabilité <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour<br />

Liste <strong>des</strong> taxa retenus pour l'analyse <strong>des</strong> données<br />

Site de <strong>Montpellier</strong> ENSAM - Exposition du 24/06/02 au 5/08/02<br />

BORAGINACEAE PAPAVERACEAE CEREALES PHILLYREA TYPHA<br />

CANNABACEAE PAPILIONACEAE CORYLUS PICEA ULMUS<br />

CHENOPODIACEAE RANUNCULACEAE ASTERACEAE ECHINULES PINUS VITIS<br />

BRASSICACEAE RUBIACEAE EUCALYPTUS PISTACIA<br />

CUPRES SACE AE URTICACEAE FAG US PLANTAG O<br />

CYPERACEAE ACER / ROSACEAE ASTERACEAE FENESTRES PLATANUS<br />

ERICACEAE AESCULUS HEDERA QUERCUS<br />

POACEAE (GRAMINAE) ALNUS LIGUSTRUM RUMEX<br />

LABIAE ARTEMISIA MERCURIALIS SAMBUCUS<br />

MORACEAE CASTANEA MONOCOTYLEDONES TILIA<br />

OMBELLIFERES CENTAUREA OLEA TSUGA<br />

75


Annexe 2<br />

Liste <strong>des</strong> taxa déterminés avec les métho<strong>des</strong> Cour et Hirst<br />

Site de <strong>Montpellier</strong> ENSAM - Exposition du 31/12/01 au 5/08/02<br />

METHODE COUR METHODE HIRST METHODE COUR METHODE HIRST METHODE COUR METHODE HIRST<br />

ABIES + GALIUM + RHUS / SCHINUS + +<br />

ACACIA + + GINKGO + RICINUS +<br />

ACER + + HEDERA + + ROSACEAE + +<br />

ACER NEGUNDO + HEL IANTHEMUM + ROSMARINUS +<br />

AESCULUS + + HYPERICUM + RUBIACEAE +<br />

AILANTHUS + + ILEX + + RUMEX + +<br />

ALNUS + + JUGLANS + + SALIX + +<br />

AMBROSIA + + JUNCUS + SAMBUCUS + +<br />

APIACEAE (OMBELLIFERES) + + LAGERSTROEMIA + SANGUISORBA +<br />

ARECACEAE (PALMEAE) + LAMIACEAE + + SCA BIOSA +<br />

ARTEMISIA + + LAMIUM + SCROFULARIACEAE +<br />

ASTERACEAE ECHINULES + + LARIX + SEDUM +<br />

ASTERACEAE FENESTRES + + LIGUSTRUM + + SOLANUM +<br />

BETULA + + LIPPIA + SYMPHYTUM +<br />

BORAGINACEAE + LIQUIDAMBAR + + TAMARIX + +<br />

BRASSICACEAE (CRUCIFÈRES) + + LONICERA + TAXODIUM +<br />

BROUSSONETIA + LOTUS + TAXUS +<br />

BUDDLEYA + MELIA + TILIA + +<br />

BUXUS + + MERCURIALIS + + TRILETES +<br />

CALLUNA + MIMOSACEAE + TSUGA +<br />

CANNABACEAE + + MONOCOTYLEDONES + + TYPHA + +<br />

CARPINUS + + MONOLETES + ULMUS + +<br />

CARYOPHYLLACEAE + MORACEAE + URTICA pilulifera +<br />

CASTANEA + + MORUS + + URTICACEAE + +<br />

CEDRUS + + MYRTUS + VERBASCUM +<br />

CELTIS + + OLEA + + VIBURNUM + +<br />

CENTAUREA + + OSTRYA + VITIS + +<br />

CEREALES + + OXALIS + XANTHIUM +<br />

CHENOPODIACEAE + + PAPAVERACEAE + + ZIZIPHUS +<br />

CISTACEAE + PAPILIONACEAE + +<br />

CISTUS + PARTHENOCISSUS +<br />

CONVOLVULUS + PHILLYREA + +<br />

CORIARIA + + PHOENIX +<br />

CORYLUS + + PICEA + +<br />

CRASSUL ACEAE + PINUS + +<br />

CUCURBITACEAE + PISTACIA + +<br />

CUPRESSACEAE + + PLANTAGO + +<br />

CYPERACEAE + + PLATANUS + +<br />

DAPHNE + POACEAE (GRAMINAE) + +<br />

DIOSPYROS + POLYGONUM +<br />

DIPSACACIA + POPULUS + +<br />

ECHIUM + POTERIUM +<br />

ELAEAGNUS + + PRIMULACEAE +<br />

EPHEDRA + PSEUDOTSUGA +<br />

ERICACEAE + + PUNICA +<br />

EUCALYPTUS + + QUERCUS +<br />

EUPHORBIA + + QUERCUS caducifolié +<br />

EUPHORBIACEAE + QUERCUS sempervirens +<br />

FAGUS + + RANUNCULACEAE + +<br />

FILIPENDULA + RESEDA + +<br />

FRAXINUS + + RHAMNUS + +<br />

FRAXINUS ORNUS + RHEUM +<br />

76


Annexe 3<br />

Comparaison <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour<br />

Liste <strong>des</strong> taxa retenus pour l'analyse <strong>des</strong> données<br />

Site de <strong>Montpellier</strong> ENSAM - Exposition du 31/12/01 au 5/08/02<br />

ASTERACEAE ECHINULES RANUNCULACEAE FAGUS QUERCUS<br />

ASTERACEAE FENESTRES URTICACEAE FRAXINUS RHAMNUS<br />

BORAGINACEAE ACER / ROSACEAE JUGLANS RUMEX<br />

CANNABACEAE AESCULUS LIGUSTRUM SALIX<br />

CHENOPODIACEAE ALNUS MERCURIALIS SAMBUCUS<br />

BRASSICACEAE BETULA MONOCOTYLEDONES TAMARIX<br />

CUPRESSACEAE BUXUS PHILLYREA TILIA<br />

CYPERACEAE CARPINUS PICEA TYPHA<br />

ERICACEAE CASTANEA PINUS ULMUS<br />

POACEAE (GRAMINAE) CELTIS PISTACIA VITIS<br />

MORACEAE CEREALES PLANTAGO<br />

OMBELLIFERES CORYLUS PLATANUS<br />

PAPAVERACEAE EUCALYPTUS POPULUS<br />

77


Annexe 4<br />

Comparaison <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> Hirst et Cour<br />

Liste <strong>des</strong> taxa retenus pour l'analyse <strong>des</strong> données<br />

en fonction de la taille <strong>des</strong> <strong>pollens</strong><br />

Site de <strong>Montpellier</strong> ENSAM - Exposition du 31/12/01 au 5/08/02<br />

GROS POLLENS (>40) POLLENS MOYENS (20< ; >40)<br />

PETITS POLLENS (=

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!