Tables des registrations - France Orgue
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2. Manuscrit anonyme de la bibliothèque de l’Arsenal à Paris 298<br />
[Introduction de Cécile GLAENZER]<br />
Nous publions ici le texte intégral du manuscrit de l’Arsenal, dans une mise au net avec<br />
orthographe et ponctuation modernes. Nous avons volontairement tenu à respecter la syntaxe<br />
originale, malgré les nombreuses maladresses qui rendent parfois la compréhension difficile.<br />
Toutesfois, on trouvera entre crochets [ ] <strong>des</strong> ajouts de mots qui nous ont semblé<br />
indispensables au sens de quelques phrases et entre parenthèses ( ) les mots à supprimer pour<br />
une meilleure compréhension du texte.<br />
Les termes hardiment, vivement, légèrement, proprement, etc., ainsi que plaquer, couler,<br />
… sont à prendre au sens qu’ils avaient à l’époque, lequel diffère sensiblement de leur sens<br />
moderne. On pourra avoir utilement recours à un dictionnaire de l’époque (comme le<br />
Dictionnaire de musique de Sébastien de BROSSARD, 1703) ou au Dictionnaire<br />
d’interprétation de Jean SAINT-ARROMAN (L’interprétation de la musique française, vol I,<br />
Librairie Honoré Champion, Paris).<br />
Nous tenons à remercier ici Jean Saint-Arroman qui nous a fait connaître ce texte et nous<br />
a éclairé de ses précieux conseils tout au long de notre travail, ainsi que René Delosme qui a<br />
accepté de corriger la transcription du texte manuscrit.<br />
C.G.<br />
[Manuscrit de l’Arsenal]<br />
Manière de toucher l’orgue dans toute la propreté<br />
et la délicatesse qui est en usage aujourd’hui à Paris<br />
Du prélude<br />
Pour toucher le prélude dans sa dernière perfection, il se doit jouer gravement et fort<br />
doucement, car c’est ici où il faut s’écouter jouer et goûter la douceur <strong>des</strong> accords. Toutefois,<br />
il se doit toucher hardiment ; on ne peut le toucher trop doucement, pourvu que la mesure y<br />
soit régulièrement observée. Cela, joint aux agréments et à la manière de les faire, rend les<br />
pièces incomparablement plus belles. C’est ce que j’espère exprimer le plus qu’il me sera<br />
possible sur le papier, ce qui est beaucoup plus facile par la pratique.<br />
Le prélude de l’orgue se doit toucher de la même manière que l’on touche le prélude du<br />
clavecin, c’est-à-dire faire un pincement soit de la main droite, soit de la main gauche, ou de<br />
toutes les deux ensemble, selon que les parties commencent, dès la première note en<br />
commençant. Et c’est une règle générale que toutes sortes de pièces doivent commencer par<br />
ce pincement, quoiqu’il ne soit point marqué. Je ne parle point de ceux qui sont dans le corps<br />
de la pièce, parce qu’on ne peut se dispenser de les faire. Le pincement se fait et se marque<br />
par cette figure : , c’est-à-dire soit de la main droite, soit de la gauche. Voici comment il se<br />
fait : il doit être fait vivement, légèrement, imperceptiblement et très courtement. Ce qui fait<br />
298 Publié par Cécile GLAENZER, in Cahiers de la Société de musique ancienne de Nice, n°4 (1992), Nice, pp. 89-<br />
102. Avec l’aimable autorisation de Cécile GLAENZER. Notes de C. GLAENZER en caractères droits.<br />
160 <strong>Tables</strong> de <strong>registrations</strong><br />
R. LOPES