Tables des registrations - France Orgue
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faire en sorte que les diminutions que l’on fait quelquefois d’une note, par exemple à une<br />
quinte, que cela soit fait net et distinct, que tout parle sans en manger la moitié.<br />
Les accompagnements qui se font de la main droite pour l’ordinaire : on y met deux ou<br />
trois parties ensemble. On doit donc d’abord en commençant et toujours, particulièrement<br />
quand il y a trois parties, comme <strong>des</strong> sixièmes avec une tierce de la même main, ou une<br />
quinte, et [à] la tierce et à la quarte, faire les coulés comme nous avons dit au récit. Il faut se<br />
resouvenir de bien pratiquer les tierces syncopées, car c’est là leur lieu. Les tierces coulées et<br />
les ordinaires, et les sixièmres semblement. Il faut remarquer, pour règle générale, que les<br />
deux mains, dans le plain-chant, servent toutes les parties, [et] ne doivent jamais aller par de<br />
semblables mouvements. C’est un souverain secret, pour éviter la surprise de faire de faux<br />
accords, comme deux octaves [ou] deux quintes de suite, etc. ; il faut donc que quand la basse<br />
monte, que le <strong>des</strong>sus <strong>des</strong>cende. Et pour bien faire, les parties se doivent approcher les plus<br />
proches les unes <strong>des</strong> autres qu’il est possible, sans pour autant se mêler les unes dans les<br />
autres. Car la prudence demande, quand ils sont par trop proches, que l’on s’éloigne. C’est ce<br />
qui est fort facile, puisque les règles nous en donnent.<br />
Il faut être ici fort exact à bien pratiquer ce que nous avons dit dans le prélude touchant le<br />
placage, pour les arpègement, et coulés et cadences, soit de la main gauche, soit de la main<br />
droite, et que tout cela soit fait d’une grande propreté. Car c’est dans le plain-chant où tout<br />
cela paraît bien, à cause que tout le monde s’y entend. Le pointement y est fort essentiel,<br />
comme nous l’avons dit dans le plain-chant à quatre parties. Les règles du plain-chant, soit à<br />
quatre ou à trois parties, sont toutes les mêmes ; et ainsi elles sont les mêmes qui servent à<br />
accompagner en parties. Tout ce qu’il y a de particulier, ce sont de certains chiffres<br />
extraordinaires à la mode d’Italie, mais ils sont toujours marqués, et les ordinaires ne le sont<br />
pas parce que nul n’est capable d’accompagner s’il ne les possède parfaitement et<br />
couramment par cœur, sans y penser. Ce sera le grand usage qui lui donnera cela, et une<br />
pratique où il sera bien rompu, et il n’y aura seul que le très grand exercice qui lui (est) fera le<br />
posseder.<br />
De la basse de trompette, et du cromorne, et de tierce<br />
La basse de trompette, cromorne et tierce se touche de la même sorte. Les<br />
accompagnements s’en font tout comme ceux du plain-chant en trio. La basse se joue avec la<br />
propreté, netteté et très grande vivacité du récit, excepté que ces basses se jouent fort<br />
hardiment et très légèrement et vivement, mais nettement et distinctement, comme on fait le<br />
récit. Car ce n’est autre chose qu’un récit à la basse, qui est joué plus vite et plus hardiment et<br />
[avec] grand feu. Mais il faut y garder les mêmes précautions que dans le récit.<br />
Je me suis obligé de dire une chose dans le trio, mais comme c’est une chose qui sert dans<br />
toutes sortes de jeux, on peut le trouver dans ce lieu ici, qui est : quand il y a plusieurs tierces<br />
par accord, c’est-à-dire qui se doivent faire d’une seule main de suite, elles se doivent<br />
mélanger les unes après les autres, c’est-à-dire faire une tierce en coulant, l’autre comme par<br />
syncope, et l’autre à l’ordinaire, la troisième ensemble. Ce sont de petits agréments qui ornent<br />
beaucoup la pièce et [la] diversifient. Couler, comme je dis ailleurs, n’est autre chose que de<br />
passer avec délicatesse et vitesse, doucement dans la manière de le faire et proprement, avec<br />
la distinction de toutes les notes, sur la note qui est au milieu de la tierce, pour gagner la note<br />
qui forme la tierce. Cela se doit faire fort adroitement et imperceptiblement. Il faut toutefois<br />
que les trois sons <strong>des</strong> trois notes se fassent entendre avec grande distinction, et nettement, et<br />
très vivement.<br />
<strong>Tables</strong> de <strong>registrations</strong><br />
R. LOPES<br />
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