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regard 03 - L'espace de l'art concret

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Contraint d'avoir une activité professionnelle extra-artistique, il nourrit largement sa démarche d'une connaissance<br />

approfondie <strong>de</strong>s aspects humains, sociaux et syndicaux du milieu du travail. Il en résulte <strong>de</strong>s installations à caractère<br />

sculptural voire monumental, fortement architecturées et colorées, que le visiteur est invité à pénétrer et à s'approprier.<br />

Divers éléments ou documents y sont présentés, l'invitant à éprouver son propre positionnement privé et à engager<br />

une réflexion sur les liens quotidiens entre <strong>l'art</strong> et la politique.<br />

Emmanuel (1946, Paris - France)<br />

Le travail d’Emmanuel porte sur le cube et le carré, qu’il décompose et projette sur un plan en <strong>de</strong>ux dimensions<br />

auquel il fait subir d’innombrables transformations selon le principe <strong>de</strong> la série.<br />

Ayant travaillé d’abord les feuilles <strong>de</strong> papier Canson noires ou blanches, incisées, découpées et superposées, puis<br />

le carton, Emmanuel utilise désormais les plaques <strong>de</strong> verre, transparentes, noires ou blanches, qu’il assemble et<br />

décale selon une logique sensible créant un espace <strong>de</strong> réflexion entre le spectateur, l’œuvre et le mon<strong>de</strong> extérieur.<br />

Abandonnant progressivement les couleurs (rouge, bleu et vert) au profit du noir et blanc, Emmanuel privilégie les<br />

contrastes, la simplicité et l’épuration. Il réalise <strong>de</strong>s compositions dynamiques fondées sur la multiplication d’angle<br />

<strong>de</strong> 45°. Il élabore un espace pictural composé <strong>de</strong> rythmes perpendiculaires, <strong>de</strong> segments parallèles, nouant ainsi<br />

<strong>de</strong>s relations entre signes verticaux et horizontaux.<br />

Dan Flavin (1933 / 1996, New-York - Etats-Unis)<br />

Dan Flavin étudie la théologie (jusqu’en 1952), le <strong>de</strong>ssin et la peinture à l’université <strong>de</strong> Columbia (1957 - 1960). Après<br />

quelques œuvres proches <strong>de</strong> l’expressionnisme abstrait, il réalise dès 1961 ses "icônes", peintures monochromes<br />

animées d’ampoules électriques. Ses dispositifs <strong>de</strong> néons forment <strong>de</strong>s constructions géométriques élémentaires qui<br />

jouent sur les notions <strong>de</strong> limites à la fois formelles et spirituelles. Posés au sol dans <strong>de</strong>s coins ou assemblés en<br />

rectangles, ils n’engagent qu’une action minimale <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’artiste. La lumière seule crée. Flavin démocratise ainsi<br />

l’accès à la création. En 1966, il participe à la première exposition d’art minimal, Primary Structures, à New York.<br />

Admiratif <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Tatline, il introduit le discours du constructivisme dans son minimalisme.<br />

Hansjörg Glattfel<strong>de</strong>r (1939, Zurich - Suisse)<br />

Formé en Italie, Glattfel<strong>de</strong>r fréquente les artistes du mouvement Arte <strong>concret</strong>a à Florence. En 1966, il réalise ses<br />

premiers reliefs. Leurs surfaces découpées en lamelles <strong>de</strong> couleur, disposées en alternance, offrent une vision<br />

différente selon qu’on les <strong>regard</strong>e frontalement ou <strong>de</strong> biais. Glattfel<strong>de</strong>r multiplie les expériences qui lui permettent<br />

d’animer la surface plane en jouant avec l’illusion du relief. Par la répétition et la déformation graduelle d’un module<br />

<strong>de</strong> forme pyramidale, il introduit dans ses tableaux un mouvement progressif et rythmique. Son intérêt pour les notions<br />

d’espace et <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (décelable notamment dans la série <strong>de</strong>s Métaphores non euclidiennes) ne cessera <strong>de</strong><br />

s’affirmer avec le temps.<br />

Gottfried Honegger (1917, Zurich - Suisse)<br />

Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à la Kubstgewerbeschule <strong>de</strong> Zurich, Gottfried Honegger exerce son métier <strong>de</strong> graphiste, avant <strong>de</strong><br />

déci<strong>de</strong>r, à partir <strong>de</strong> 1958, <strong>de</strong> se consacrer exclusivement à la peinture. Son point <strong>de</strong> départ se situe dans le premier<br />

art abstrait constructif et dans certaines options <strong>de</strong> l’art <strong>concret</strong> zurichois, dont il se libère au profit d’une direction plus<br />

personnelle. Il réalise <strong>de</strong>s Tableaux-reliefs déterminés par le hasard, qui synthétisent couleur et lumière, puis dès<br />

1961, <strong>de</strong>s sculptures <strong>de</strong> tôle laquée qui jouent sur la couleur et le volume. D’abord <strong>de</strong> petite dimension, les sculptures<br />

<strong>de</strong>viennent monumentales à partir <strong>de</strong> 1970, avec les séries Volume et Structure. Pour Gottfried Honegger, l’art<br />

possè<strong>de</strong> une fonction sociale d’élargissement <strong>de</strong> la conscience, donc <strong>de</strong> libération. En 1990, il fon<strong>de</strong> L’Espace <strong>de</strong> l’Art<br />

Concret au château <strong>de</strong> Mouans-Sartoux.<br />

FrantiŠek Kupka (1871, Bohème - République Tchèque / 1957, Puteaux - France)<br />

Arrivé en France en 1896, Kupka s’installe à Paris dans le quartier <strong>de</strong> Montmartre puis à Puteaux. Féru <strong>de</strong> sciences<br />

et attaché à la question <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> vision, il entame <strong>de</strong>s recherches sur les possibilités psychologiques <strong>de</strong><br />

la couleur et du mouvement. Vers 1909, les leçons du cubisme et <strong>de</strong> la chronophotographie contribuent à un tournant<br />

décisif dans l’art <strong>de</strong> Kupka : il abor<strong>de</strong> peu à peu la décomposition du mouvement en faisant surgir les images à travers<br />

un jeu <strong>de</strong> plans. Ces plans verticaux nient la perspective et annoncent l’espace plan <strong>de</strong> la peinture mo<strong>de</strong>rne.<br />

La peinture <strong>de</strong> Kupka, complexe, se partage alors en <strong>de</strong>ux catégories : d’une part, une peinture lyrique aux formes<br />

courbes suivant un modèle biologique ou cosmique qui l’apparente à Delaunay (cf. « Disques <strong>de</strong> Newton », 1912) ;

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