regard 03 - L'espace de l'art concret
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Biographies <strong>de</strong>s artistes<br />
Jürg Altherr (1944, Zurich - Suisse)<br />
Ce sculpteur expérimente dans ses propositions plastiques <strong>de</strong>s systèmes d'équilibres complexes manifestant une<br />
balance <strong>de</strong> forces instables. Certains objets semblent sans poids et d’autres au contraire massifs. Nombreuses sont<br />
ses sculptures <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> pour l’espace public urbain mais aussi naturel.<br />
Bernard Aubertin (1934, Fontenay-au-roses - France)<br />
La rencontre avec Yves Klein en 1957 est capitale pour l’évolution du travail <strong>de</strong> Bernard Aubertin qui continue certaines<br />
recherches, en particulier celles menées avec le feu et l’or, tout en restant fidèle à ses préoccupations spirituelles. Il<br />
réalise en 1958 ses premiers monochromes rouges structurés par <strong>de</strong>s touches épaisses, réalisées au couteau ou à<br />
l’ai<strong>de</strong> d’autres instruments. En 1960 il découvre que cette structure peut être rendue avec <strong>de</strong>s clous, présentés têtes<br />
ou pointes en haut. Suivent la vis, le piton et les allumettes ; <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières naissent en 1961 les «Tableaux-feux».<br />
Il rejoint alors le groupe Zéro (avec Heinz Mack, Otto Piene et Günther Uecker). Ce mouvement artistique, fondé à<br />
Düsseldorf, a exploré les reflets sur l’aluminium, les jeux avec le paysage et la météo, le feu et la fumée. Bernard<br />
Aubertin poursuit ses recherches autour <strong>de</strong> la couleur (les séries «Plein rouge», «Simplement rouge», «Monochromes<br />
noires», «Tableaux blancs») comme autour <strong>de</strong>s effets et <strong>de</strong> la force énergétique <strong>de</strong>s matériaux («Tableaux feu»,<br />
«Signes <strong>de</strong> feu», «Fumées rouges») dans <strong>de</strong>s œuvres rigoureuses et proches d’un certain cinétisme (ses séries <strong>de</strong><br />
«Tableaux clous»).<br />
En 2006, Bernard Aubertin réalise une exposition à la Galerie Jean Brolly à Paris où est présentée une série <strong>de</strong><br />
monochromes or. L’application <strong>de</strong>s pigments or sont visibles par <strong>de</strong> légers coups <strong>de</strong> brosses horizontaux ou légèrement<br />
arqués qui produisent <strong>de</strong>s vibrations <strong>de</strong> surface, tandis que nos mouvements accentuent les variations<br />
chromatiques. De loin, on n’accè<strong>de</strong> qu’à une idée <strong>de</strong> la couleur «or», mais en s’approchant on voit les vibrations <strong>de</strong><br />
la matière. La surface n’est pas totalement recouverte, sur les bords une étroite frange <strong>de</strong> blanc délimitée au crayon<br />
encadre la couleur.<br />
L’impression d’uniformité et <strong>de</strong> sérialité <strong>de</strong>s toiles, avec la couleur appliquée <strong>de</strong> bas en haut, est contredite par les<br />
traces <strong>de</strong> l’exécution et par les débor<strong>de</strong>ments manuels <strong>de</strong>s strates <strong>de</strong> la peinture. La multiplication <strong>de</strong> toiles<br />
semblables dans l’espace permet <strong>de</strong> saisir les différents effets et déclinaisons, notamment celles qui sont opérées<br />
par les formats différents.<br />
Harry Bertoïa (1915, San Lorenzà - Italie / 1978, Barto - Etats- Unis)<br />
Arrivé aux Etats-Unis en 1930, Bertoïa étudie puis enseigne à détroit. Dans les années 40, il se lance dans le <strong>de</strong>ssin<br />
<strong>de</strong> meubles, « L’espace les traverse (dit-il en parlant <strong>de</strong> ses chaises), en les <strong>regard</strong>ant, on peut remarquer qu’elles<br />
sont faites d’air, comme <strong>de</strong>s sculptures ».<br />
Tout en tenant compte <strong>de</strong>s problèmes fonctionnels qu’exige la conception d’une chaise, Bertoia voit la chaise comme<br />
une sculpture dans l’espace. C’est pour cette raison qu’il est particulièrement attaché à la spatialité, à la couleur et<br />
aux caractéristiques du métal. Pour « Diamond Chair », il a utilisé un carré mis en diagonale légèrement déformé.<br />
Dominique Dehais (1956, Paris - France)<br />
L’origine du travail <strong>de</strong> Dominique Dehais se trouve dans la peinture, où il se présente volontiers comme héritier <strong>de</strong>s<br />
théories et <strong>de</strong>s démarches abstraites, celles <strong>de</strong>s générations pionnières comme celles <strong>de</strong> leurs successeurs confrontés<br />
à la question du formalisme. Son travail est un questionnement sur la poursuite d'une démarche picturale radicale,<br />
sans représentation ni littéralité, perméable aux préoccupations <strong>de</strong> la société d'aujourd'hui et inscrite dans le circuit<br />
<strong>de</strong>s médias et <strong>de</strong> l'information. Il pose la question d'un fon<strong>de</strong>ment politique <strong>de</strong> <strong>l'art</strong>. Dominique Dehais s'intéresse à<br />
la figure <strong>de</strong> <strong>l'art</strong>iste en travailleur et confronte, via les moyens picturaux, le travail <strong>de</strong> <strong>l'art</strong>iste avec celui du non-artiste.