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, '


Je dédie cette modeste contribution à la santé de la<br />

reproduction à :<br />

.:. Dieu le père Tout-Puissant et à Jésus Christ mon Seigneur et Sauveur<br />

par qui et en qui je puis tout. Que toute la gloire et l'honneur te soient<br />

rendus Seigneur !<br />

.:. Joseph et Blandine Ekobe mes parents bien aimés, pour tout votre<br />

amour, vos sacrifices, votre confiance et pour toutes les valeurs que vous<br />

m'avez inculquées dès la plus tendre enfance ;<br />

.:. Mon bien aimé époux Appo<strong>li</strong>naire Ewane pour son soutien ;<br />

.:. Gracia-Sarah et Uriel-Cyrus Ewane, Grace Paola Ekosso, vous êtes le<br />

plus précieux don que le Seigneur m'ait offert. Uriel tu auras été à mes<br />

côtés tout le long de cette formation ; tu as dû subir bien de peines et de<br />

privations;<br />

.:. Mes frères et sœurs: Serge, Wil<strong>li</strong>am, Rose, Marlyse, Achille, Chimène,<br />

Hugues et Marie-Madeleine pour le soutien et l'apport de chacun de<br />

vous tout le long de ces années d'études ô combien éprouvantes ;<br />

.:. Mes frères et sœurs dans le Seigneur et tout particu<strong>li</strong>èrement à la grande<br />

famille des navigateurs, de Dorcas; merci pour toutes vos prières. Joëlle<br />

Mouaha, tu as été pour moi une sœur exceptionnelle ; puisse le Seigneur<br />

bénir tous les jours de ta vie ;<br />

.:. Toutes les mères du monde, qui enfantent dans la douleur et parfois au<br />

péril de leur vie.


RIMIRCllIIMTa<br />

Ma profonde gratitude à tous ceux qui ont contribué au bon déroulement à ce<br />

travail et particu<strong>li</strong>èrement au:<br />

.:. Professeur Peter Ndumbe, Doyen de la Faculté de Médecine et des Sciences<br />

Biomédicales (FMSB) pour l'encadrement et les conseils.<br />

•:. Professeur Doh Anderson, Enseignant à la Faculté de Médecine et des<br />

Sciences Biomédicales et Directeur Général de l'Hôpital Gynéco-pédiatrique<br />

de Yaoundé pour avoir accepté de superviser ce travail, malgré ses multiples<br />

occupations;<br />

.:. Docteur Kollo Basile, Enseignant à la Faculté de Médecine et des Sciences<br />

Biomédicales, Directeur de la Division des Ressources Humaines au Ministère<br />

de la Santé Pub<strong>li</strong>que, pour les enseignements, les conseils et pour avoir<br />

accepté de diriger ce travail ;<br />

.:. Docteur Ndonko Flavien, Anthropologue à la GTZ volet reproduction des<br />

jeunes et des adolescents, pour son appui, sa disponibi<strong>li</strong>té, ses conseils ainsi<br />

que pour les ressources humaines et matérielle mise à ma disposition pour la<br />

réa<strong>li</strong>sation de ce travail;<br />

.:. Docteur Me<strong>li</strong> Jean, Chef de Département de Santé Pub<strong>li</strong>que, à la Faculté de<br />

Médecine et des Sciences Biomédicales; pour sa disponibi<strong>li</strong>té ,ses conseils et<br />

ses encouragements durant tout notre cursus;<br />

.:. Docteur Natha<strong>li</strong>e Goyaux, Assistante Technique au Secrétariat d'Etat à la<br />

Santé, pour les conseils et la documentation que vous avez bien voulu mettre à<br />

ma disposition ;<br />

.:. Docteur Beat Stoll pour les remarques constructrices qUI ont contribué à<br />

amé<strong>li</strong>orer ce travail;<br />

ii


Mes remerciements vont également à :<br />

.:. Tous les enseignants de la Faculté de Médecine et du Département de Santé<br />

Pub<strong>li</strong>que, pennanents et vacataires, pour les enseignements ;<br />

.:. Docteur Ndong Prosper, Docteur KOllalnbeng, pOlIr l'assistance apportée<br />

dans la réa<strong>li</strong>sation de ce travail;<br />

.:. Mesdalnes Ntang Françoise et Defo Hortense, enqllêtrices de la GTZ, pour<br />

leur participation à la collecte des données;<br />

.:. Tout le personnel de la GTZ Santé des Adolescents et particu<strong>li</strong>èrelnent<br />

Madame Djomo, pour le soutien apporté tout au long de ce travail;<br />

.:. Messieurs Reiny Abbo, Josepll Ndom Ndolll et Madame Cé<strong>li</strong>ne Ndanga,<br />

pour leur précieux apport à l'amé<strong>li</strong>oration de ce travail ;<br />

.:. Tous Ines collègues étudiants post gradués du Département de Santé<br />

Pub<strong>li</strong>que, pour nos échanges fructueux tout au long de ma formation ;<br />

.:. Mes calnarades de prolnotion et tout partÎcll<strong>li</strong>èreInent le Docteur Be<strong>li</strong>nga et<br />

Kuaté, pour le soutien dans les Inoments difficiles de notre fonnatioll.<br />

La <strong>li</strong>ste est longlle et loin d'être exllaustive : je serais redevable si je n'adressais<br />

pas tIlle lnention spéciale à toutes celles et à tous ceux dont les noms ne sont pas cités<br />

ICI.<br />

iii


DEDICACES 1<br />

REMERECIEMENTS 11<br />

TABLE DES MATIERES............................................................................... IV<br />

LISTE DU PERSONNEL ADMINISTRATIF ET ENSEIGNANTS.. .. ... .. .. .. . .. ... . VI<br />

LISTE DES ABREVIATIONS<br />

x<br />

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES..................................................................................<br />

RESUME<br />

SUMMARy<br />

1. INTRORODUCTION......................................................................... 1<br />

2. REVUE DE LA LITTERATURE........ ... 5<br />

2.1. Définition des tennes uti<strong>li</strong>sés............................................................... 6<br />

Xl<br />

Xlll<br />

xv<br />

2.2.<br />

2.3.<br />

2.4.<br />

Situation du problème de maternité précoce dans le monde .<br />

. , .<br />

Maternlte sans rIsque .<br />

Détenninants de la maternité chez l'adolescente .<br />

8<br />

Il<br />

13<br />

2.4. 1 Education, scolarisation................................................................. 14<br />

2.4.2. L'âge...................................................................................... 15<br />

2.4.3. Re<strong>li</strong>gion.. 16<br />

2.4.4. Lieu de résidence......................................................................... 16<br />

2.4.5. Motivation individuelle................................................................. 16<br />

2.4.6. Capacités individuelles..... .. ... .. . 17<br />

2.4.7. Projets d'avenir............................................................................. 17<br />

2.4.8. Connaissances.............................................................................. 17<br />

2.4.9. Mythes....................................................................................... 17<br />

2.4.10. Antécédents sociaux....... 17<br />

2.4.11. Mi<strong>li</strong>eu de vie, les mœurs................. .. 18<br />

2.4.12. Education fami<strong>li</strong>ale...................................................................... 18<br />

2.5. Conséquences <strong>li</strong>ées aux grossesses chez l'adolescente............................... ........ 21<br />

2.5.1 Conséquences médicales.................................................................. 21<br />

2.5.2 Conséquences sociales................................................................. ... 24<br />

2.5.3. Perception des conséquences médicales des grossesses précoces par les<br />

adolescentes.. . ... .. 25<br />

2.6. Solutions proposées par rapport au problème de maternité précoce....... . 27<br />

iv


3 QUESTION DE RECHERCHE ET CONTRIBUTION DU TRAVAIL 34<br />

3.1 Question de recherche 35<br />

3.2. Contribution du travail 35<br />

4. OBJECTIFS 39<br />

4.1. Objectifgénét·al 40<br />

4.2. Objectifs spécifiques : 37<br />

5. METHODOLOGIE 37<br />

5.1. Considérations éthiques 39<br />

5.2. Population d'étude 40<br />

5.3. Cadre d'étude 40<br />

5.4. Type d'étude 41<br />

5.5. Durée d'étude 41<br />

5.6. Echantillonnage : ,.~ 41<br />

s.s. Instruments de collecte des données 41<br />

5.9. .Analyses statistiques 42<br />

5.10. Limites de l'étude 45<br />

6. RESULTATS 44<br />

6.1 Caractéristiques de la population d'étude 46<br />

6.2 Conséquences des grossesses précoces chez les jeunes filles de la population d'étude.51<br />

6.3 Perception des conséquences médicales <strong>li</strong>ées aux grossesses précoces<br />

par les sujets d'étude 63<br />

6.4 Facteurs favorisant des grossesses précoces chez les sujets d'étude 65<br />

_6.5 Consultations prénatales (1 ère grossesse) 70<br />

6.6 Sujets d'étude et l'accouchement.......................................................... 73<br />

6.7 Solutions proposées par rapport au problème des grossesses précoces par les enquêtées.74<br />

7. DISCUSSION 78<br />

8 CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS .... ... ... .. 87.<br />

8.1 Conclusion 88<br />

8.2 Recommendations 92<br />

9 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 94<br />

10 ANNEXES 103


2. Personnel enseignant<br />

a) Professeurs<br />

1. ANGWAFO III FRU<br />

2. ASONGANYI TAZOACHA<br />

3. BENGONO TOURE Geneviève<br />

4. DOR Anderson SAMA<br />

5. DONGMO Louis<br />

6. GONSU FOTSIN Joseph<br />

7. JUIMO Alain Georges<br />

8. KOUEKE Paul<br />

9. KUABAN Christopher<br />

10. LEKE Robert John Ivo<br />

Il. LEKE Rose<br />

12. LOROUE Ju<strong>li</strong>enne<br />

13. MOYOU SOMO Roger<br />

14. MUNA WALINJOM<br />

15. NDUMBE Peter Martins<br />

16. NGOGANG Jeanne<br />

17. NGU BLACKETT Kathleen<br />

18. NnTOYAPNDAME<strong>li</strong>e Claude<br />

19. SAME EKOBO Albert<br />

20. SOSSO Maurice Auré<strong>li</strong>en<br />

21. TETANYE EKOE<br />

ChirurgielUrologie<br />

BiochimielImmunologie<br />

O.R.L.<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

AnatomielNeurologie<br />

Radiologiellmagerie Médicale<br />

Radiologiellmagerie Médicale<br />

DermatologieNénérologie<br />

Médecine InternelPneumologie<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

ParasitologielImmunologie<br />

Parasitologie/Mycologie<br />

Parasitologie<br />

Médecine Interne/Cardiologie<br />

Microbiologie/immunologie<br />

Biochimie<br />

Médecine Interne/Cardiologie<br />

Médecine Interne/Gastro-entérologie<br />

Parasitologie<br />

Chirurgie Générale<br />

Pédiatrie<br />

b) Maîtres de Conférences<br />

1. AFANE ELA Anatole<br />

2. AFANE ZE Emmanuel<br />

3. ABENA OBAMA Marie Thérèse<br />

4. ABOLO MBENTI Louis<br />

5. ATCHOU Guillaume<br />

6. BELLA RIAG Assumpta<br />

7. BINAM Fidèle<br />

8. BIWOLE SIDA Magloire<br />

9. DOUMBE Pierre<br />

la. EBANAMVOGO Côme<br />

Il. ESSAME OYONO Jean-Louis<br />

12. ESSOMBA Arthur<br />

13. KAGO Innocent<br />

14. KASIA Jean Marie<br />

15. KlNGUE Samuel<br />

16. KOUAMLuc<br />

17. KOULLA Sinata Shiro<br />

18. MBANYADora<br />

19. MBANYA Jean Claude<br />

20. MBONDAE<strong>li</strong>e<br />

21. MOUELLE SONE<br />

22. MOUSSALA Michel<br />

23. NDJOLO Alexis<br />

24. NDOBO Pierre<br />

25. NGUIMBOUS Jean-François<br />

Anesthésie/ Réanimation<br />

Médecine InterneIPneumologie<br />

Pédiatrie<br />

Chirurgie Générale<br />

Physiologie Humaine<br />

Ophtalmologie<br />

AnesthésielRéanimation<br />

Médecine Inteme/Gastro-entérologie<br />

Pédiatrie<br />

Ophtalmologie<br />

AnatomielPathologique<br />

Chirurgie Générale<br />

Pédiatrie<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

Médecine Interne/Cardiologie<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

MicrobiologielMaladies infectieuses<br />

Hématologie<br />

Médecine IntemelEndocrinologie<br />

Pédiatrie<br />

Radiothérapie<br />

Ophtalmologie<br />

O.R.L.<br />

Médecine Interne/Cardiologie<br />

Chirurgie Thoracique et Cardio-vasculaire<br />

vii


26. NJOYA Oudou<br />

27. NKAMMaurice<br />

28. NKO'O AMVENE Samuel<br />

29. NOUEDOUI Christophe<br />

30. ONDOBO ANDZE Gervais<br />

31. OYONO ENGUELLE Samuel<br />

32. SIMO MOYO Justin<br />

33. SOWMamadou<br />

34. TAGNY ZUKAM David<br />

35. TAKONGMO Samuel<br />

36. TCHOKOTEU Pierre Fernand·<br />

37. TIETCHE Fé<strong>li</strong>x<br />

38. YOMI Jean<br />

Médecine Inteme/Gastro-entérologie<br />

Pharmacologie et Thérapeutique<br />

Radiologie/Imagerie Médicale<br />

Médecine IntemelEndocrinologie<br />

Chirurgie Pédiatrique<br />

Physiologie Humaine<br />

AnesthésieIRéanimation<br />

ChirurgielUrologie<br />

Radiologie/Imagerie médicale<br />

Chirurgie Générale<br />

Pédiatrie<br />

Pédiatrie<br />

Radiothérapie.<br />

c)-<br />

Chargés de Cours<br />

1. ADIOGO Dieudonné<br />

2. ALEMNJI Georges<br />

3. ASONGALEM Emmanuel AeRA<br />

4. ATANGANA René<br />

5. BAHEBECK Jean<br />

6. BEFIDI MENGUE Rosa<br />

7. BELLEY PRISO Eugène<br />

8. BENGONDO MESSANGA Charles<br />

9. BEYIHA Gérard<br />

10. BISSEK Anne Cécile<br />

Il. BOB'OYONO Jean Marie<br />

12. DJIENTCHEU Vincent de Paul<br />

13. DONG A ZOCK Faustin<br />

14. ELLONG Augustin<br />

15. ELOUNDOU NGAH Joseph<br />

16. EYENGA Victor Claude<br />

17. FARIKOU Ibrahima<br />

18. FEWOU Amadou<br />

19. FOMULU Joseph<br />

20. FOUDA üNANA Alexandre<br />

21. KOLLO Basile<br />

22. LUMA Henry NAMME<br />

23. MASSa MISSE Pierre<br />

24. MBOPI KEOU François-Xavier<br />

25. MBOUDOU Emile Télesphore<br />

26. MBUAGBAW Joséphine<br />

27. MBU ENOW Robinson<br />

28. MELI Jean<br />

29. MOAMPEA MBIO Marie Claire<br />

30. MONEBENIMP Francisca<br />

31. MONNY LOBE Marcel<br />

32. MOUKOURI Ernest<br />

33. NANA Phi<strong>li</strong>p NJOTANG<br />

34. NDOM Paul<br />

35. NGABA OLIVE NICOLE<br />

36. NGASSA CHANCHU Pius<br />

37. NGOWE NGOWE Marcel<strong>li</strong>n<br />

38. NJAMNSHI KONGNYU Alfred<br />

Microbiologie<br />

Chemical Pathology<br />

Pharmacologie<br />

AnesthésielRéanimation<br />

Chirurgie Orthopédique<br />

Parasitologie<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

Stomatologie<br />

AnesthésieIRéanimation<br />

DermatologieNénérologie<br />

Anatomie/Chirurgie pédiatrique<br />

Neurochirurgie<br />

BiophysiquelMédecine nucléaire<br />

Ophtalmologie<br />

Neurochirurgie<br />

Neurochirurgie<br />

Chirurgie orthopédique<br />

Anatomie Pathologie<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

O.R.L.<br />

Santé Pub<strong>li</strong>que<br />

Bactériologie/Virologie<br />

Chirurgie Générale<br />

Bactériologie/Virologie<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

Médecine Interne<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

Santé Pub<strong>li</strong>que<br />

AnatomielPathologie<br />

Pédiatrie<br />

Hématologie<br />

Ophtalmologie<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

Oncologie Médicale<br />

O.R.L.<br />

Gynécologie/Obstétrique<br />

Chirurgie Générale<br />

Neurologie<br />

viii


39. NJOCK Richard Fiacre<br />

40. NTONE ENYIME Fé<strong>li</strong>cien<br />

41. NSANGOU Inoussa<br />

42. OKOMO ASSOUMOU Marie Claire<br />

43. OMOLOKO Cécile<br />

44. ONDOA MEKONGO Martin<br />

45. ONGOLO ZOGO Pierre<br />

46. SENDE Charlotte<br />

47. SINGWE Madeleine épse NGANDEU<br />

48. TAKOUGANG Innocent<br />

49. TANYAnéeNGUTIKIEN Agatha<br />

50. WANKAH Christian<br />

51. ZE MINKANDE Jacque<strong>li</strong>ne<br />

O.R.L.<br />

Psychiatrie<br />

Pédiatrie<br />

BactériologieNirologie<br />

Nutrition<br />

Pédiatrie<br />

Radiologie/Imagerie médicale<br />

Radiologiellmagerie médicale<br />

Médecine Rhumatologie<br />

Santé Pub<strong>li</strong>que<br />

Nutrition<br />

Santé Pub<strong>li</strong>que<br />

AnesthésieIRéanimation<br />

c) Assistants<br />

1. ARANDA ASSIGA<br />

2. ASHUTANTANG Gloria<br />

3. CHIABI Andreas<br />

4. ESIENE Agnès<br />

5. ESSI Josée<br />

6. ETOM EMPIME<br />

7. ETOUNDI MBALLA Georges Alain<br />

8. FOUDAPierre<br />

9. KINGE NJIE Thompson<br />

10. KOBELA née MBOLLO Marie<br />

Il. LOBE Emmanuel<br />

12. MBASSAMENICK<br />

13. NGO NONGHA<br />

14. NKOA Thérèse<br />

15. NGOUNOUNOUBISSIE N.S.<br />

épse DOUALLA<br />

16. OWONO Didier<br />

17. PISOH Christopher<br />

18. TABI OMGBA Yves<br />

19. TOUKAM Michel<br />

Chirurgie Générale<br />

Néphrologie<br />

Pédiatrie<br />

AnesthésieIRéanimation<br />

Santé Pub<strong>li</strong>que<br />

Neurochirurgie<br />

Médecine InternelPneumologie<br />

ChirurgielUrologie<br />

Maladies infectieuses<br />

Pédiatrie<br />

Médecine InterneINéphrologie<br />

Psychiatrie<br />

Chirurgie Générale<br />

Sciences Physiologiques<br />

Médecine Rhumatologie<br />

Ophtalmologie<br />

Chirurgie Générale<br />

Parasitologie<br />

Microbiologie<br />

d)-<br />

Cycle d'Etudes Supérieures en Soins Infirmiers (CESSI)<br />

1. Dr. OMOLOKO Cécile<br />

2. Mr. KAMTA Charles<br />

3. Mr. NGOUANA E<strong>li</strong>e<br />

Coordonnateur du CESSI<br />

Coordonnateur CESSI 1<br />

CESSI<br />

ix


....'1 DES ABREVIATIOtt,<br />

AGI<br />

CRLP<br />

CDC<br />

EDS<br />

EDSC<br />

CIM<br />

CMEC<br />

CPN<br />

CPPRE<br />

GDT<br />

IST<br />

MST<br />

NRC<br />

OMS<br />

RHR<br />

SIDA<br />

PPM<br />

PNUD<br />

PSI<br />

VIH<br />

WHD<br />

WHO<br />

Alan Guttmacher Institute<br />

Centre pour le droit et les po<strong>li</strong>tiques en matière de santé de<br />

la reproduction<br />

Centre for Disease Control and Prevention<br />

Enquêtes Démographiques et de Santé<br />

Enquêtes Démographiques et de Santé Cameroun<br />

Classification Internationale des Maladies et problèmes connexes<br />

Conseil des Ministre de l'Education du Canada<br />

Consultation Prénatales<br />

Colloque du Programme Pan Canadien de Recherche<br />

en Education<br />

Grand Dictionnaire des Termes médicaux<br />

Infections Sexuellement Transmissibles<br />

Maladies Sexuellement Transmissibles<br />

National Research Council<br />

Organisation Mondiale de la Santé<br />

Reproductive Health Research<br />

Syndrome d'Immunodéficience Acquise.<br />

Prévention en Pratique Médicale<br />

Programme des Nations Unies pour le Développement<br />

Population Service International<br />

Virus de l'Immunodéficience Humaine<br />

World Health Day<br />

World Health Organisation<br />

x


t.'STI DIS TAILIAUX IT FllURlta<br />

1) Liste des tableaux :<br />

Pages<br />

Tableau 1 : Distribution des enquêtées selon le groupe ethnique. .. ..... ... 50<br />

Tableau 2 : Distribution des enquêtées selon l'occupation................... 66<br />

Tableau 3 a) : Raisons du mécontentement des filles enceintes 68<br />

Tableau 3 b) : Raisons de la satisfaction de se retrouver<br />

enceintes 69<br />

Tableau 4 : Principales causes des rapports sexuels sous la contrainte. .... . 71<br />

Tableau 5 : Principales méthodes contraceptives uti<strong>li</strong>sées 72<br />

Tableau 6 : Distribution des enquêtées selon leurs sources<br />

d ,·<br />

IIIfi onnatlOn . sur 1a sexua1" Ite ,<br />

.<br />

Tableau 7 : Répartition des sujets selon le nombre de partenaires .<br />

73<br />

74<br />

Tableau 8 : Répartition des sujets selon l'âge de la grossesse à<br />

la première consultation prénatale .<br />

Tableau 9 : Répartition des sujets selon le <strong>li</strong>eu de leurs consultations prénatales<br />

prénatales .<br />

Tableau 10 : Répartition des en quêtées selon le <strong>li</strong>eu d'accouchement. .<br />

75<br />

76<br />

78<br />

2) Liste des figures :<br />

Pages<br />

Figure 1: Détenninants des grossesses à l'adolescence, ..<br />

Figure 2 : Répartition des enquêtées selon l'âge .<br />

Figure 3: Répartition des enquêtées selon la re<strong>li</strong>gion .<br />

Figure 4: Répartition des enquêtées suivant le niveau d'éducation .<br />

18<br />

49<br />

49<br />

50<br />

Figure 5: Répartition des enquêtées suivant<br />

l'âge quand elles ont eu<br />

leurs premiers copains 51


Figure 6: Répartition des sujets suivant l'âge aux premiers<br />

rapports sexuels 51<br />

Figure 7: Répartition des sujets suivant l'âge à la première<br />

Grossesse....................................... . 52<br />

Figure 8: Répartition des enquêtées sujets suivant le nombre d'avortements<br />

qu'elles ont déclaré avoir fait............................................. 52<br />

Figure 9: Répartition des enquêtées suivant le nombre d'enfants............... 53<br />

Figure 10: Répartition des enquêtées suivant l'occupation 53<br />

Figure Il : Répartition des enquêtées selon le type de problèmes rencontré<br />

pendant la grossesse. ............................. ....................... 54<br />

Figure 12: Répartition des grossesses non menées à terme selon leur<br />

Issue....................................................................... 55<br />

Figure13: Répartition des enquêtées suivant le <strong>li</strong>eu où l'avortement a été<br />

effectué. .................................................................... 57<br />

Figure 14: Répartition des sujets selon qu'elles ont ou non eu des problèmes à<br />

l'accouchement........ 59<br />

Figure 15: Répartition des sujets selon le <strong>li</strong>eu de l'accouchement............. 60<br />

Figure 16: Répartition des sujets suivant le niveau d'interruption de la<br />

scolansatlon............................................................. 64<br />

Figure 17: Répartition des sujets suivant la durée d'interruption scolaire..... 64<br />

Figure 18: Répartition des enquêtées selon le niveau d'arrêt de la<br />

..scolarIsatIon.............................................................. 65


1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

•<br />

RESUMB<br />

De nos jours, les jeunes ont leurs premiers rapports sexuels de plus en plus<br />

précocement. L'activité sexuelle n'étant pas toujours accompagnée de l'uti<strong>li</strong>sation des<br />

méthodes contraceptives, l'on note une recrudescence des grossesses indésirées et ce malgré les<br />

campagnes qui prônent l'uti<strong>li</strong>sation des préservatifs pour prévenir, le VllI/SIDA, les infections<br />

sexuellement transmissible et les grossesses indésirées. La fille de moins de 19 ans est exposée<br />

à des comp<strong>li</strong>cations <strong>li</strong>ées à la grossesse, pour elle-même et pour le fœtus. Par crainte du rejet et<br />

de toute autres conséquences, les jeunes filles vivent leur état de grossesse seules, dans la<br />

réclusion. Le corollaire de cette dissimulation de l'état de grossesse est la pratique accrue de<br />

l'avortement, le plus souvent clandestin. Depuis la conférence de Nairobi sur l'initiative de la<br />

maternité sans risque et de l'objectif du millénaire relatif à la réduction de la morta<strong>li</strong>té<br />

maternelle et infantile, la santé de reproduction chez l'adolescente est devenue une priorité.<br />

L'objectif général de cette étude était de documenter la perception que les<br />

adolescentes ont des conséquences médicales <strong>li</strong>ées à la maternité précoce. Le but ultime étant<br />

de procurer aux décideurs et gestionnaires de programmes des informations supplémentaires<br />

sur les déterminants des grossesses précoces. Ces informations apporteront une nouvelle<br />

orientation dans la conception des messages d'éducation sexuelle destinées aux jeunes filles. Il<br />

s'agissait de documenter les conséquences médicales et sociales, la période de la première<br />

consultation prénatale, les déterminants du choix du <strong>li</strong>eu de consultation prénatale, les <strong>li</strong>eux<br />

d'accouchement et les déterminants de leurs choix, les déterminants des grossesses précoces et<br />

enfin faire des recommandations en vue des actions correctives des écarts et problèmes<br />

identifiées.<br />

Pour atteindre ces objectifs, nous avons réa<strong>li</strong>sé dans le quartier Emombo de Yaoundé,<br />

une étude transversale descriptive, qua<strong>li</strong>tative avec un volet quantitatif, du 1er Avril au 31<br />

décembre 2005. Notre échantillon était composé de filles mères âgées de 25 ans au plus al<br />

moment de l'étude qui ont eu leur première grossesse avant d'avoir dépassé l'âge de<br />

19 an~<br />

Nous avons effectué 53 interviews approfondies pour le volet qua<strong>li</strong>tatif, et 327 questionnair(<br />

pour le volet quantitatif. Les instruments de collecte des données étaient un questionnaire et 1<br />

guide d'entretien semi structuré. L'analyse des données quantitatives s'est faite à l'aide,<br />

logiciel épi info 2002 et les graphiques ont été générés grâce au logiciel Excel. Pour l'anal~


des données qua<strong>li</strong>tatives, après transcription manuelle des enregistrements, nous nous sommes<br />

servis de la Technique de marquage.<br />

L'âge moyen des enquêtées était de 20 ans. 23,8% des enquêtées ont interrompu une<br />

grossesse. 28% affirment avoir eu des problèmes lors de leur grossesse, 32% lors de<br />

l'accouchement. Il s'agissait de déchirure, de travail laborieux, d'hémorragie, de césarienne<br />

pour cause de disproportion foeto-pelvienne. Elles ont mentionné des cas de décès et de<br />

stéri<strong>li</strong>té secondaire chez des filles de leur âge, comme conséquence d'une grossesse, d'un<br />

avortement ou d'un accouchement. 37 sur 78 enquêtés ayant avorté ainsi que 13% des filles<br />

ayant accouché l'ont fait sans assistance médicale. Plus des deux tiers de la population<br />

(65,70%) d'étude étaient sans emploi et non scolarisées. Seules 17% des filles étaient<br />

scolarisées. 49% ont déclaré que la relation avec le partenaire s'est arrêtée à l'annonce de la<br />

grossesse. 18% et 35,30% des filles ont respectivement interrompu et arrêté l'école comme<br />

conséquence de la grossesse ou de l'accouchement. 36,80% étaient mécontentes de se retrouver<br />

enceinte. Les raisons de leurs craintes étaient, la peur des parents, la peur pour l'avenir et pour<br />

les études, les moqueries. Les principaux déterminants des grossesses précoces étaient: l'âge<br />

précoce au premier copain et à la première relation sexuelle, (respectivement de 15,64 et<br />

15,99), le manque d'infonnation fiables en matière de santé de la reproduction (29,5%)<br />

tenaient l'information de leurs parents, 17% de leurs camarades, 15,59% des tantes et<br />

cousines). 17% ont déclarée n'avoir aucune source d'infolmation. L'âge moyen de la<br />

grossesse à la première consultation prénatale était de 3, 7 mois, avec un minimum et un<br />

luaximum de 1 et 8 moïs. 2,5% des enquêtées n'ont pas fait de consultations prénatales.<br />

Au terme de ce travail il ressort que les adolescentes mères à Emombo ne perçoivent<br />

pas les conséquences médicales <strong>li</strong>ées à la matetnité chez l'adolesceIlte. Nous recommandons<br />

que les messages destinés aux adolescentes ell lnatière de sallté de la reproduction qui mettent<br />

lUI accellt sur les conséquences médicales <strong>li</strong>ées à la maternité chez l'adolescente soient<br />

cOllfectionnés et adressés aux adolescent63d'Elnombo et à toutes les autres adolescentes.<br />

xiv


suMMAR'Y<br />

Nowadays, youths have their fust sexual experience early. These sexual activities are<br />

being carried out without the use of any contraceptive methods. The consequences are a high<br />

rate of unwanted pregnancies, STI, HIV/AIDS, despite the campaigns promoting the use of<br />

condoms to prevent the risks associated to "non safe sex" habits. A teenage girl and her baby<br />

are more at risk ofhaving comp<strong>li</strong>cations during pregnancy, compared to a girl who is 20 years<br />

or older. Maternai Morta<strong>li</strong>ty is high among teenage girls especia1ly during their fust pregnancy.<br />

For fear ofbeing rejected, the young girl goes through the pregnancy alone, <strong>li</strong>ving in seclusion.<br />

Often she herselfrejects the pregnancy and ends up having an unsafe abortion. In 1987, during<br />

the Nairobi conference, the safe motherhood initiative was promoted. One of the millennium<br />

development goals is the reduction ofmaternai and infant morta<strong>li</strong>ty, Therefore the reproductive<br />

health ofadolescents has become a priority.<br />

The purpose of this study was to document the perception adolescents have towards the<br />

medical consequences of early pregnancy. The ultimate objective was to provide po<strong>li</strong>cymakers<br />

and program administrators with complementary information on factors that are responsible for<br />

early pregnancy in our communities. They may use this information to conceive educative<br />

programs to sensitize the adolescents on the risk they run. Specifica1ly, our study's objectives<br />

are to document the medical and social consequences, the period offust antenatal consultation,<br />

the place of birth and the reason for their choices, the determinants ofprecocious pregnancies<br />

and fina1ly make recommendations which will help in taking corrective actions towards the<br />

problems identified. To achieve our objectives, we carried out a descriptive, transversal study,<br />

qua<strong>li</strong>tative and quantitative from the 1st April to the 31 st December 2005 in Emombo, a quarter<br />

in Yaounde. Included in our study were young girls <strong>li</strong>ving in the area of study, who had their<br />

fust pregnancy at the age of 19 or younger and were at most 25 years at the moment of the<br />

interview. We also included teenagers who were pregnant at the moment ofthe survey.<br />

To collect the data, we used a questionnaire, an interview guide and a tape recorder to<br />

register the interviews. The analysis ofthe quantitative data was done with the help of logical<br />

Epi Info 2002 and the graphics were generated with the logical Excel. To analyze the<br />

qua<strong>li</strong>tative data we did a manual transcription and we used the "technique de marquage ".We<br />

have retained 327 girls fulfil<strong>li</strong>ng our inclusion criteria, aged 14 to 25 years, among which 53


esponded to the indebt interview. The mean age of the girls interviewed was 20 years. 23.8%<br />

of girls have had at least one abortion.28% of aIl those interviewed have had problems during<br />

pregnancy and 32% during childbirth. The interviewees have notice consequences <strong>li</strong>ke death or<br />

steri<strong>li</strong>ty among teenagers ofthe same age as a result ofchildbirth or abortion. 37/78 ofthe girls<br />

who have had abortion carried this out without any medical assistance, and 13% of the girls<br />

who have put to birth did this at home, without any medical assistance. Only 17% of the girls<br />

were attending school, more 2/3 were not at school nor did they had a job. 49% of the study<br />

population had to take care alone oftheir babies. 18% and 35.30% of the girls postpone or left<br />

school because of childbirth. 36.80% were not happy for being pregnant, not because of<br />

medical risk but for other reasons. A majority of them (2/3) agreed that the age of a girl at the<br />

first pregnancy is 19 to 20 years, but they were much more preoccupied by social maturity than<br />

pllysical maturity. Meaning that they didn't know about the medical consequences. As far as<br />

the detenninants of early pregnancies are concemed we have found that the mean age of the<br />

girls when they had their Ist boyfriend and Ist sexual intercourse was 15.64 and 15.99 years<br />

respectively. We also found that 17% had no infotmation on reproductive health, while the<br />

others were lacking good information. 2.5% of the girls did not attend antenatal consultation<br />

during their pregnancy.<br />

At the end of our study we have noticed that many young teenage mothers are not aware<br />

of the medical consequences of childbirth at tlleir age. In the future, reproductive health's<br />

programs sllould lay emphasis on the risk of teenage clùldbirth in other to sensitize the<br />

adolescent girls on the risk they stand as far as carly pregnancy is concemed.<br />

xvi


," .><br />

1. INTRODUCTION<br />

1


De nos jours, les filles mères sont de plus en plus jeunes. L'on observe que les jeunes ont<br />

leurs premiers rapports sexuels de plus en plus précocement. Les premières L'activité sexuelle<br />

n'étant pas accompagnée de l'uti<strong>li</strong>satioll des nléthodes contraceptives, la conséquence est une<br />

recludescence des grossesses indésirées (Tripp et Viner, 2005) et ceci malgré les campagnes de<br />

lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le VIHlSIDA qui prônent l'uti<strong>li</strong>sation<br />

correcte du préservatif. Les grossesses indésirées sont le témoin de la non uti<strong>li</strong>sation ou de la<br />

mauvaise uti<strong>li</strong>sation des méthodes contraceptives. Dans une étude pré<strong>li</strong>minaire dans la<br />

province du Littoral au Cameroun, l'on trouve que 60,4% des filles de 16 ans et moins sont<br />

sexuellement actives, panni lesquelles une sur trois a déjà été enceinte au moins une fois, 10%<br />

ont accouché avant l'âge de 16 ans et 31% des filles ayant accouché s'occupent seules de leurs<br />

bébés (Ndonko et Makong, 2000).<br />

Le préservatif, l'une des méthodes contraceptives les plus recommandées a l'avantage de<br />

protéger aussi contre les grossesses indésirées et les infections sexuellement transmissibles<br />

(IST) dont le VIH/SIDA (PSI, 2004). Le taux élevé de grossesses indésirées indique que ces<br />

jeunes ne sont pas non plus à l'abri du VIHlSIDA et des IST. (CDC, 2004).<br />

Du fait qu'elles sont abandonnées à elles même, Certaines filles mères se <strong>li</strong>vrent à la<br />

prostitution afin de pouvoir s'occuper de leur progéniture et arrivent à avoir jusqu'à 5<br />

grossesses indésirées (Ndonko et Makong, 2000). Mais ceci n'est qu'une facette du problème<br />

car au-delà du risque social, il y al'épineux problème du risque médical (morta<strong>li</strong>té et de<br />

1l10rbidité) <strong>li</strong>é à la maternité et à l'avortement chez l'adolescente (March ofDimes, 2005).<br />

Tout autre facteur étant contrôlé, la jeune fille de moins de 19 ans est plus à risque d'avoir<br />

des comp<strong>li</strong>cations de sa grossesse, que ce soit pour elle-même ou pour le fœtus. (Castellanous<br />

et Gonzalez, 1981; Ocllolla-Ayayo et al, 1993 ; United Nations, 1995 ; Calves, 1996; Gallant et<br />

Ten·isse, 2000; Zubaran et al, 2000; MareIl of Dilnes, 2005), ceci d'autant plus qu'elle aura à<br />

s'occuper seule de sa grossesse (NRC, 1993). La morta<strong>li</strong>té Inatenlelle survient de façoll<br />

disproportionnée aux âges les plus jeunes et lors de la première grossesse. L'on pense que les<br />

comp<strong>li</strong>cations <strong>li</strong>ées à la grossesse sont responsables de 30 à 60°;6 de décès chez la femme<br />

africaine en âge de procréer. La morta<strong>li</strong>té matenlelle en Afrique subsaharienne est la plus<br />

élevée au monde (United Nations, 1992). L'adolescente âgée de moins de 15 ans est 5 à 7 fois<br />

plus à risque de mourir pendant la grossesse et l'accouchement que si elle est était âgée de 20 à<br />

24 ans (Stars, 1987).Les mères adolescentes sont deux fois plus à risque de mourir des suites de<br />

leurs grossesses que les mères âgées de 20 à 24 ans. Celles qui sont âgées de moins de 15 ans le<br />

2


sont cinq fois plus (The National Campaign to Prevent teen Pregnancy, 2004). Les filles de<br />

moins de 15 ans cette même tranche d'âge sont plus à risque de développer des comp<strong>li</strong>cations<br />

<strong>li</strong>ées à la grossesse telles que: 1'hémorragie, éclampsie, dystocie, fistules (NRC, 1993;<br />

National Center for Health Statistics, 2003 cité par March of Dimes, 2005). Par crainte du rejet<br />

et des autres conséquences afférentes à la grossesse, des jeunes filles vivent leur état de<br />

grossesse seules, dans la réclusion. Ceci réduit la possibi<strong>li</strong>té pour les prestataires de soins de<br />

diagnostiquer précocement les risques éventuels et de prendre des mesures appropriées. Par<br />

ailleurs l'on note une nette diminution du risque de morbidité et de morta<strong>li</strong>té chez des<br />

adolescentes suivies médicalement par rapport à celles qui n'ont pas été correctement<br />

suivies (OMS, 2003; Rapport sur la Santé dans le Monde, 2005). Chez les filles suivies, le taux<br />

de morbidité et de morta<strong>li</strong>té néonatale des enfants à naître est moindre que chez des filles non<br />

SUIVIes.<br />

Le corollaire de la dissimulation de l'état de grossesse est la pratique accrue de<br />

l'avortement, le plus souvent clandestin (Silbert, 1999; Thonneau et al, 1996; Pazie, 1994).<br />

Ceci expose la jeune fille à des dangers réels qui vont de l'altération de leur état de santé au<br />

decès. (Leke, 1990; Rogo, 1993; Lao et Hol, 1998).<br />

il serait important de se rapprocher des jeunes filles pour comprendre les raisons qui<br />

justifient leurs comportement à risque et leur faible demande des soins médicaux, quand on sait<br />

qu'un bon suivi pendant la grossesse réduit les conséquences médicales à cet âge, (March of<br />

Dimes, 2005). Sur la base des connaissances, attitudes et pratiques des adolescentes, 1'011<br />

viendrait à être mieux outillé pour proposer des solutions permettant de réduire la morbidité et<br />

la morta<strong>li</strong>té <strong>li</strong>ées aux grossesses indésirées chez les adolescentes, le taux de grossesses<br />

indésirées et avortements, en leur pelTIlettant de mieux comprendre et de mieux gérer leur<br />

sexua<strong>li</strong>té, (Singh et al, 2000). Ceci contribuerait à atteindre l'objectif de la maternité sans<br />

risque puisque les jeunes de la tranclle d'âge de12 à 19 ans, payent le plus lourd tribut des<br />

comp<strong>li</strong>cations <strong>li</strong>ées à la maternité (Leke, 1989).<br />

Malgré les connaissances que l'on a des conséquences médicales et sociales des<br />

grossesses chez l'adolescente, il est inlportant de comprendre la perception que ces<br />

adolescentes ont des conséquences médicales <strong>li</strong>ées à la maternité avant l'âge de 19 ans dans,<br />

notre mi<strong>li</strong>eu. La connaissance des risques Inédicaux pourrait les amener à adopter des pratiques<br />

sexuelles sans risque, pour éviter des grossesses indésirées, ou à mieux se faire suivre quand<br />

elles sont enceintes. Par ailleurs, en documentant la perception que les adolescentes ont des<br />

conséquences médicales l'on pourrait mieux concevoir des programmes adaptés pour informer<br />

3


et conscientiser l'adolescente sur le risque qu'elle court, et lui faire adopter des attitudes saines,<br />

(prévention en pratique Médicale, 2003; Coyle et al, 2001; Phil<strong>li</strong>ber et al, 2002 ; Martiniuk et al, 2003).<br />

La présente étude se propose de contribuer à documenter la perception que les<br />

adolescentes ont des conséquences médicales de la grossesse précoce, le but ultime étant de<br />

procurer aux décideurs et programmateurs des infonnations supplémentaires par rapport aux<br />

détenninants des grossesses précoces afm de, contribuer à la conception des messages<br />

éducatifs destinés aux ·adolescentes.<br />

4


, . .<br />

l, IlEVUE DE LA LITTERATUII<br />

5


2.1. DEFINITION DES TERMES UTILISES<br />

~ Adolescent: C'est toute personne âgée de 10 à 19 ans (WHD, 1998 ; Center for<br />

Reproductive Rights, 2006).<br />

~ La mère adolescente ou fille mère: est toute jeune fille devenue enceinte<br />

donnant naissance à un enfant et ayant clloisi de l'élever avant d'avoir atteint l'âge<br />

de 19 ans (Gallant et Terrisse, 2000). Pour ce qui est de notre étude il s'agit de<br />

jeunes filles étant devenues enceintes et ayant accouché d'un enfant avant d'avoir<br />

dépassé l'âge de 19 ans, en tenant compte de la définition de l'OMS.<br />

~ Les grossesses précoces (grossesse chez l'adolescente) : il s'agit de la grossesse<br />

étant survenue cilez la jeune fille avant qu'elle n'ait dépassé l'âge de 19 ans,<br />

(WHD, 1998; Tebeu et al, 2002).<br />

~ Copain, petit ami, gars, petit: il s'agit dans notre étude de l'auteur de la<br />

grossesse.<br />

~ Perception des conséquences médicales <strong>li</strong>ées aux grossesses précoces: il s'agit<br />

des connaissances attitudes et pratiques de savoir ce que les filles mères,<br />

adolescentes enceintes pensent des conséquences médicales <strong>li</strong>ées à la grossesse<br />

ellez la jeune fille de moins de 19 ans.<br />

>- Conséquences sociales: il s'agit entre autre de tout arrêt ou interruption scolaire,<br />

de tout rejet de la part de la fall1ille, du géniteur, de toute réaction négative de<br />

l'entollrage, du manque d'elnploi rélTIllnéré et de toute autre conséquence<br />

Sllfvenant COlTIITIe le résultat d'tIne grossesse ou d'une Inaternité.<br />

~ Taux de grossesse: Rapport, pour une période dOlmée, du nombre annuel<br />

lnoyen de grossesses de felnmes d'un groupe d'âge déterminé, à la population<br />

féminine totale de ce groupe d'âge au mi<strong>li</strong>eu de la même période.<br />

~ Taux de naissance chez l'adolescente: Nombre de naissances pour 1000<br />

adolescentes, (Janky et al, 1996).<br />

~ Morta<strong>li</strong>té maternelle: Définition de la CIM-9 (OMS, 1977) La mort maternelle<br />

se défmit comme "le décès d'une felnme survenu au cours de la grossesse ou dans<br />

6


un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu'en soit la durée ou la<br />

loca<strong>li</strong>sation, pour une cause quelconque détenninée ou aggravée par la grossesse<br />

ou les soins qu'elle a motivé, mais ni accidentelle ni fortuite".<br />

>-- Taux de morta<strong>li</strong>té maternelle: NOlnbre de décès Inaternels de cause obstétricale<br />

directes ou indirectes, survenus pelldant la grossesse ou l'accouchement ou les<br />

suites de couclles, dans le délais de 42 jOllrs rapportés à cent Inille naissances<br />

vivantes correspondantes, (Bouvier-colle, 2001).<br />

> Taux de morta<strong>li</strong>té infantile: NOlnbre de décès d'enfants de Inoins d'un an pour<br />

1 000 naissances vivantes.<br />

~ Mortinata<strong>li</strong>té: ou morta<strong>li</strong>té fœtale. Regroupe les mort-nés, définis par l'OMS<br />

COllllne tout ellfant n'ayant Inal<strong>li</strong>festé aUClln signe de vie à la naissance. La <strong>li</strong>lnite<br />

selon l'OMS qui distingue une naissance d'un avortement tardif recommande de<br />

prendre en compte tous les fœtus ou enfants pesant au moins 500 grammes à la<br />

naissance, (OMS, 1977).<br />

7


2.2. SITUATION DU PROBLEME DE MATERNITE PRECOCE<br />

DANS LE MONDE<br />

La saIlté sexuelle est deveIlue une nouvelle priorité en saIlté cllez les ­<br />

adolescents, et ceci d'autant plus que les conséquences néfastes <strong>li</strong>ées aux mauvaises<br />

pratiques sexuelles affectent aussi bien l'adolescent que l'adulte (Tripp et Viner, 2005).<br />

Le.phénomène de maternité chez la jeune fille est une préoccupation Inondiale.<br />

Les pays industria<strong>li</strong>sés s'en préoccupent autant que les pays en développement pour<br />

aSSlIrer l'objectif COlnlnlln de la Inaternité à Inoindre risqlle. Ceci, mêlne si l'alnpleur dlI<br />

problème et les stratégies pOlIr y apporter une solution, ne sont pas les lnêmes dans les<br />

différents groupes, (Gallant et Terrisse, 2000; Rapport sur la santé dans le Monde,<br />

2005).<br />

Le problèlne de la sexua<strong>li</strong>té ellez l'adolescent et en l'occurrence le taux élevé de<br />

grossesses cllez la jeune fille de lnoins de 19 ans Inontre des écarts importants entre les<br />

pays: 101,7/1000 (taux de grossesse) dans la Fédération Russe, à 83,61100 aux Etats­<br />

Unis, 12,2/1000 aux Pays Bas, et 10,2/1000 au Japon. Le Canada se situe à des niveaux<br />

interlnédiaires (entre les pays avec un taux de grossesses élevé COlllllle Cetlx de<br />

l'Afrique Stlb-sallarienne et cellX avec un taux de grossesses bas), (Prévention en<br />

Pratique Médicale (PPM), 2003). L'OMS estilne qu'une femme sur 25 lneurt des suites<br />

d.'une grossesse en Afrique, mais daIls les pays développés seule une felnlne sur 10 000<br />

lneurt des suites d'tIne grossesse (Salle de lecture Bulletin Maq, 2003). Selollle bll<strong>li</strong>etin<br />

de la Banque Mondiale, cllaqlle aIlllée, plllS de 500 000 fell<strong>li</strong>lles meurent du fait de la<br />

grossesse ou de l'avortement, (\\Torld Bal1k, 2000).<br />

SelOIl les données de la reVlle MareIl of Dilues, enVIron Il% de toutes les<br />

naissallces en 2002 étaient le fait des adolescentes âgées de 15 à 19 aIlS. Environ<br />

860000 adolescentes devieIl11ellt enceilltes cllaqlle anl1ée et 425 000 accoucllellt.<br />

Environ un tiers des adolescentes deviennent enceintes avant l'âge de 20 ans. Le taux de<br />

11ata<strong>li</strong>té a régressé cllez les adolescentes el1tre 1991 et 2002 dans les pays développés, et<br />

est passé de 61,8 pour 1000 à 43 pour 1000, ce qui n'est pas le cas pour les pays en<br />

développelnent. Les adolescentes lnères S011t plus à risqlIe d'avoir des conséquences ell<br />

terme de morta<strong>li</strong>té et de morbidité par rapport aux femnles qui sont âgées de plus de 20<br />

ans, (MareIl ofDilnes, 2005, 2006).<br />

8


Une étude menée par Singh et al en 2000 dans 14 pays du monde trouve qu'un<br />

tiers ou plus des adolescentes dans la majorité de ces pays ont eu des rapports sexuels<br />

(Singll et al, 2000). Dans quatre pays que sont le Ghana, le Ma<strong>li</strong>, la Jamaïque, la<br />

Grande Bretagne, trois adolescentes sur cinq ont tIlle expérience sexuelle, et une grande<br />

proportion court potentiellement le risque d'issues malheureuses en terme de santé de la<br />

reprodtlction. La réa<strong>li</strong>té de la morta<strong>li</strong>té Inaternelle est toujours tragique dans les pays<br />

en développement. Selon les estilnations de OMS en 2000, 600 000 femmes meurent<br />

cllaque année des cOlnp<strong>li</strong>cations associées à la grossesse, contre 500 000 en 1980<br />

(Thonneau,2003).<br />

En Afrique sub-sallarienne, l'âge atlx prelniers rapports sexuels était de 15,5 aIlS.<br />

Vingt et neuf pour cent des adolescentes de 15 à 19 ans sont sexuellement actifs<br />

(Senderowitz, 1995). Gorgen et al trouve dans une étude Inenée en guinée, que l'âge<br />

moyen aux premiers rapports cilez les filles adolescentes est de 15,8 ans, (Gôrgen et al,<br />

1998).<br />

Aux Etats-Unis l'âge lTIoyen aux premiers rapports sexuels était de 16,9 ans chez<br />

les garçons et de 17,4 ans chez les filles, (TIle AGI, 2002 cité par Kaiser Family<br />

Foundation,2005).<br />

AlI Burkina Faso l'on a trouvé que 25% des jeunes felnlTIeS âgées de 15 à 19 aIlS<br />

ont eu au moins une grossesse et 20% ont eu un enfant. A l'âge de 17 ans une felnme<br />

Sllr Cillq a eu tIn enfant ou est enceinte de son prelnier ellfant. A 20 ans cette proportion<br />

est de deux cinquième environ, (Recherclle en Bref, 2004).<br />

Une felllIne Ougandaise Sllr qllatre est sexuellelnellt active avant l'âge de 15 aIlS<br />

et 2/3 avant l'âge de 18 ans, (Koenig et al, 2004).<br />

La Inorta<strong>li</strong>té Inatemelle survient de façoll disproportionnée aux âges les plllS<br />

jeunes et lors de la première grossesse. L'on pense que les comp<strong>li</strong>cations <strong>li</strong>ées à la<br />

grossesse sont responsables de 30 à 60 % de décès cllez la jeune felnlne en âge de<br />

procréer, et les taux de morta<strong>li</strong>té Inatemelle en Afriqtle ont toujours été les plus élevés<br />

d<strong>li</strong>lnonde, (United Nations, 1992).<br />

9


Au Cameroun<br />

L'enquête démographique et de Santé (EDS) en 2004 montre que le taux de<br />

fécondité chez les jeunes de 15 à 19 ans est croissant. L'indice synthétique de fécondité<br />

est de 5,0 et l'on note que l'adolescente de 15 à 19 ans contribue à 14% dans les<br />

naissances. Mêlne si l'on a IlOté entre 1978 et 2004 une diminution du taux de<br />

fécondité, celui-ci reste néanmoins encore élevé (6,4 à 5,0), (EDS, 2004), par rapport<br />

au taux de fécondité dans les pays industria<strong>li</strong>sés.<br />

La prévalence de l'uti<strong>li</strong>sation des préservatifs est faible et varie d'une région à<br />

tIne autre: (31 % à Yaoundé, 20% à Douala, 5% dans la plupart de nos provinces). Dans<br />

le Nord et l'Extrême-Nord où l'activité sexuelle est parmi les plus précoces, l'uti<strong>li</strong>sation<br />

est respectivelnent de 3% et de 1,4°Â>, (EDS, 2004).<br />

Trois enquêtes menées par PSI (population Service International) en 2004 note<br />

que le début précoce de l'activité sexuelle et l'lIsage non fréquent des préservatifs<br />

expose lajeunesse camerounaise à des risques, (pSI 2004).<br />

L'âge moyen aux premiers rapports sexuels se situe entre 15 et 16 ans à l'Ouest,<br />

au Littoral, au Nord-Ouest et au Centre, (Ndonko et Makong, 2000). Rwenge trouve lIn<br />

age lllayell de 15,6 ans cllez les filles et 15,8 ans cllez les garçons à Balnenda,<br />

(Rwenge, 1999).<br />

Les grossesses indésirées S011t fréqllelltes dans le contexte calnerounais qlle l'on<br />

soit en zone urbaine ou rurale. Ndonko et Makong trouvent dans une étude pré<strong>li</strong>lninaire<br />

qlle 60,4% des filles de 16 aIlS et InoÎlls SOllt sexllellelnent actives, parlni lesqllelles<br />

30% ont déjà été enceintes au llloins une fois, 10% ont accoucllé avant l'âge de 16 ans<br />

et 31 % des filles ayant accoucllé S'occlIpellt seules de leurs enfants, (Ndonko et<br />

Makong, 2000).<br />

Des étlldes faites à Yaoulldé Inolltrent qlle les jeunes filles de 12 à 19 ans payent<br />

le plus lourd tribut en matière de comp<strong>li</strong>cations <strong>li</strong>ées à la maternité, (Leké, 1989; 1990;<br />

M'bede, 1985).<br />

10


2.3. MATERNITE SANS RISQUE<br />

La détresse des lnères à l'accoucllelnent a longtemps été ignorée. Celle des<br />

mères adolescentes, cé<strong>li</strong>bataires qui forment un groupe particu<strong>li</strong>èrement vulnérable du<br />

fait de leur ilnmaturité sociale, écollolnique et SllrtOllt pllysique l'a encore plus été.<br />

La première conférence sur la maternité sans risque s'est tenue en Nairobi en<br />

1987. Dtlrant cette conférence Hafdan MaIller, alors Directeur Général de l'OMS dans<br />

sa déclaration sur la maternité sans risque en a appelé à une prise de conscience de ce<br />

qlle quelque chose peut, devrait et doit être fait, en cOlnmençant par l'engagelnent des<br />

chefs d'Etats et de gouvernements, (MaWer; OMS, 1987).<br />

La journée Inondiale de la santé qui s'est tellue le 7 Avril 1998 a été dédiée à la<br />

maternité sans risque par l'OMS.<br />

Depuis plus de 15 aIlS, l'initiative de la Inaten<strong>li</strong>té sans risque est lancée dans le<br />

monde entier. La mère adolescente constitue une tranche importante de la population<br />

cible. Il serait donc injuste d'aborder ce problèlne sans tenir compte de cette tranclle<br />

d'âge, du fait des particularités qui lui sont propres.<br />

La plllpart des décès survienllellt dans les pays pauvres lesqllels ont le ratio de<br />

morta<strong>li</strong>té maternelle le plus élevé, (Lerberglle et Bouwere, 2001), ce qui fait le <strong>li</strong>eJl<br />

entre patlvreté et lnorta<strong>li</strong>té Inaternelle. Cependant des auteurs trollvent qtl'il y a des<br />

différences considérables même panni les pays qui ont des niveallX de pauvreté<br />

silnilaires. Cela suppose que la pallvreté Il'est pas le seul facteur en cause et que 111êlne<br />

étant pauvres, les pays en développement peuvent faire quelqlle chose pour venir à bOllt<br />

dll pro111èlne de lllorta<strong>li</strong>té Inaterllelle et de la Inaternité précoce, (Kunst et HOllwe<strong>li</strong>l1g,<br />

2003).<br />

Si l'on défil<strong>li</strong>t la lnorta<strong>li</strong>té lnaternelle COlnlne une "injustice sociale" ou un<br />

"désavantage de santé", (Abouzar, 2001) il y a <strong>li</strong>eu de ressortir dans ce groupe un autre<br />

sous ensemble "d'injllstice sociale": c'est celui de la Inorta<strong>li</strong>té de l'adolescente lnère, du<br />

fait que beaucoup reste encore à faire en ce qui concerne la santé de la reproduction<br />

dans ce groupe. Ceci par ce qu'en plus du risque de lTIorbidité et de morta<strong>li</strong>té <strong>li</strong>ée à la<br />

11


maternité chez toute femme, il yale risque <strong>li</strong>é à l'âge et à l'immaturité physique et<br />

psycllologique.<br />

Les cOlnp<strong>li</strong>cations obstétricales SOllt la principale cause de décès des felnlnes en<br />

âge de procréer, (Thonneau, 2003). Cela reflète l'écart énorme connu sous le nom<br />

d'''inéga<strong>li</strong>té ell santé" entre les pays riclles et les pays pauvres. On estilne qu'une femme<br />

sur douze en .Afrique de l'Ouest meure suite à une comp<strong>li</strong>cation <strong>li</strong>ée à la grossesse<br />

contre une felnlne sur quatre lnille en Europe, (Tllonneau, 2003).<br />

Cependant, les gouvemelnents tendent d'une part, à ignorer les questions de<br />

santé de l'adolescent; d'autre part, à les COllsidérer COlnme étant indissociables des<br />

préoccupations de l'enfance. Ils doivent pourtant bénéficier d'une galnme de soins<br />

complète et d'informatiollS en lnatière de sallté de la reproduction, (CRLP, 1998), pour<br />

leur éviter les désagréments et les mauvaises surprises en ce qui concerne le vécu de<br />

leur sexua<strong>li</strong>té.<br />

L'avortement est un autre problèlne, lnêlne s'il n'égale pas en importance celui<br />

de la morta<strong>li</strong>té <strong>li</strong>é à l'accouchement. Plusieurs femmes dans les pays en développement<br />

ont recours à l'avortelnent, lequel n'est pas toujollrs fait dans des conditions adéquates<br />

et par un personnel qlla<strong>li</strong>fié. Panni celles qui ont recours à l'avortement, l'on a le cas<br />

particl<strong>li</strong>ier des adolescelltes. Dll fait dll 110lnbre sans cesse croissant de grossesses dans<br />

cette tranclle d'âge, et parce que celles-ci sont le plus souvent indésirées, le recours à<br />

l'avortelnent est plllS ilnportant. Pills les adolescentes sont jeunes, pllls elles font le<br />

clloix de l'avortement. Près de 79% des lnoins de 15 ans avortent, près de 70% entre 15<br />

et 17 aIlS et 60% elltre 18 et 19 aIlS 011t reCOllrs à l'avortelnellt. L'allglnelltatioll dll<br />

niveau socio-éconolnique s'accolnpagne de moills de grossesses lnais d'une proportioII<br />

plus grande d'avortelnents parlni les adolescentes enceintes, (plus elles SOllt isslles<br />

d'une couclle sociale aisée et plus elles ont accès aux services de santé et donc aux<br />

Inétll0des contraceptives, ce ql<strong>li</strong> dilninue le nOlnbre de grossesses. Parmi elles, celles<br />

qui tombent néanmoins enceinte optent pour la plupart pour l'avortement). Le<br />

pllénolnène il1verse s'observe dans les lni<strong>li</strong>eux défavorisés où les adolescentes<br />

choisissent en grand nombre de donner naissance. La culture et l'origine ethnique sont<br />

des factellfs d'influellce additiol<strong>li</strong>leis en ce qui concerne les avortements, (PPM, 2003).<br />

12


Au Cameroun Ndonko et Makong trouvent que 54% des grossesses chez les<br />

adolescentes se terlnÎnent par un avortement. Ceci n'est pas sans avoir des<br />

conséquences car ces filles sont pour la plupart pauvres. L'avortement est illégal, les<br />

voies de recours sont pitIS précaires les unes que les autres. Ceci contribtIe à auglnenter<br />

le fardeau de la Inorbidité et de la Inorta<strong>li</strong>té Inaternelle. Pour cette raison all SOlnmet du<br />

Caire en 1994, les avortements pratiqués dans les conditions précaires ont été<br />

considérés COlnlne tIne préoccupatiol11najelIre de santé pub<strong>li</strong>que. Car la réduction de la<br />

morta<strong>li</strong>té maternelle passe par la réduction du nombre d'avortements et des<br />

conséquences qui y sont associées. Ceci passera par des programmes spécifiques<br />

s'adressant allX adolescentes en matière de santé de la reproduction, (Singil et al, 2000).<br />

2.4. DETERMINANTS DE LA MATERNITE CHEZ L'ADOLESCENTE<br />

La revue "Prévention en pratique médicale" affirme que les grandes variations<br />

statistiques des taux de grossesses et lellrs issues ont pour origine des causes<br />

complexes. Ces causes génèrent des conditions de vie et des normes sociales qui<br />

influencent les comportements sexuels des jeunes filles et garçons et s'imbriquent à<br />

leurs expériences et à leurs caractéristiques individuelles. Le schéma uti<strong>li</strong>sé est celui de<br />

Lajoie, (Mireille Lajoie, 2003). SelO!l l'atlteur, ce scllélna est une syntllèse des<br />

principaux déterminants de la grossesse ellez l'adolescente. Les cercles illustrent<br />

l'influence grandissante de ces déterlnillants StIr les décisions individtlelles. Et il existe<br />

tIne interdépendance entre cllaque élément tant à l'intérieur d'un mêlne cercle qu'entre<br />

les cercles elIx-mêmes.<br />

13


Déterminants de grossesse précoces chez des jeunes filles au Canada (pPM, 2003)<br />

VALEURS<br />

ACCES AUX SERVICES DE SANTE<br />

ENTOURAGE ET ~lILIEU DE VIE<br />

2<br />

TRAVAIL<br />

./<br />

TYPE<br />

DERELATIO~<br />

(<br />

_<br />

!\[OTIVATION<br />

RISQUE CAPACITE<br />

"-<br />

" INDIVIDUELS,<br />

1<br />

PROJET<br />

D'AVENIR<br />

) 2<br />

/ MYTHES,<br />

CONNAISsANCES<br />

4<br />

5<br />

seoLARISATIONNN<br />

ACCES A L'EDUCATION SEXUELLE<br />

CULTURE<br />

Figure 1 : déterminants des grossesses à l'adolescence<br />

2. 4. 1. Ed.ucation, scolarisation<br />

Plus les jetll1es filles sont illstruites, pltlS le reVentl de leur falnille est élevé, et<br />

lnoins elles sont actives sexllellement, (PPM, 2003). Les niveaux d'éducation les plus<br />

éle\Tés des filles SOl1t ll11iforlnélnellt associés à tine atlglnelltatiol1 de la prodllctivité<br />

écoI101nique, à la baisse du taux de morta<strong>li</strong>té Inatemelle et infantile et à une dilninution<br />

dll tallX de ferti<strong>li</strong>té, (Salnsoll, 2001; World Ballk, 2005; Reprodllctive Healtll, 2001).<br />

Le niveau d'éducation a tIne grande influence sur la maternité cllez<br />

l'adolescente, (WHD, 1998). Il s'agit d'un élélnent importal1t en ce qui concerne lajeulle<br />

fille et son avenir. Des études ont montré que plus la jeune fille a un niveau scolaire<br />

élevé, plllS elle aura tendance à rec<strong>li</strong>ler le prelnier rapport sexuel Otl la première<br />

grossesse, ou encore la première maternité, (Senderowitz,1995).<br />

14


Les adolescentes qui auront de grandes ambitions scolaires auront tendance à<br />

reculer l'âge de la prelnière grossesse et à avoir lnoins d'enfants, (WHD, 1998; Salnson,<br />

2001).<br />

L'on COllstate qu'ell Afrique sub-sa1larienne 50% des filles ont lnoins de 17<br />

années de scolarisation. Ce taux est de 10% au Burundi, au Ma<strong>li</strong>, au Niger et en<br />

Répub<strong>li</strong>que Centrafricaine, (CRLP, 1999).<br />

L'éducation est une condition clé pour réa<strong>li</strong>ser le droit à la santé de la<br />

reproduction. Plus les felnlnes serollt instruites et plus elles pourront faire des clloix en<br />

ce qui concerne leur vie sexuelle, ce qui n'est pas le cas des filles peu ou pas<br />

scolarisées, (CRLP, 1999).<br />

2.4.2. L'âge<br />

L'âge est un facteur ilnportant en ce qui concerne les grossesses précoces parce<br />

qu'une adolescente se caractérise par une immaturité qui peut se traduire par une<br />

inconscience des enjeux, une notion imprécise du temps, (date des dernières règles,<br />

oub<strong>li</strong> des pilules, oub<strong>li</strong> des rendez-vous). Ses llabiletés ne sont pas suffisamment<br />

développées, les priorités de la jeune fille et ses budgets sont différents de ceux d'un<br />

adulte. Les adolescentes se caractérisent aussi par des relations sexuelles ilnpulsives,<br />

(PPM, 2003).<br />

L'âge à la Inéllarcl1e déterlnine le débtIt de l'ovulation, laquelle est tIne COlldition<br />

pour la conception. La cOllceptîon elle Inêlne n'a <strong>li</strong>eu que s'il y a rapports sexlIels. De ce<br />

fait des llléllarciles précoces allgl11elltellt précocelnel1t les risqlles en lnatière de sallté de<br />

la reproduction.<br />

L'âge aux prelniers rapports sexuels a tIlle relation forte avec l'âge au prelnîer<br />

accouchement, (Nga<strong>li</strong>nda, 2000).<br />

L'âge aux pren1iers rapports sexuels déterlnine le plus souvent l'âge à la<br />

première grossesse. En Afrique sub-saharienne, l'écart entre l'âge aux premiers rapports<br />

sexuels et l'âge à la prelnière lnatemité est de 2,3 à 2,7 ans à l'exception du Zimbabwé<br />

ou cet écart est de 1,2 ans, (Nga<strong>li</strong>nda, 2000).<br />

15


2.4.3. Re<strong>li</strong>gion<br />

Une étude faite en TallZanie Inontre que les jeunes filles adolescentes<br />

musullnanes ont tendance a avoir des relations sexuelles et à être enceinte plutôt que les<br />

catllo<strong>li</strong>ques et les protestantes. Les Illusulmanes illettrées en zone rllrale ont des<br />

rapports sexuels plus vite que les non musulmanes lettrées de la zone urbaine,<br />

(Nga<strong>li</strong>nda, 2000). Calves trouve dans sont étude· que les adolescent appartenant à tlne<br />

re<strong>li</strong>gion cllfétienne étaient plus représentés que ceux des autres re<strong>li</strong>gion. Elle exp<strong>li</strong>que<br />

cela par une proillotion des idées occidentales par rapport à la sexua<strong>li</strong>té au sein des<br />

re<strong>li</strong>gions chrétiennes, (Calves, 1996)<br />

2.4.4. Lieu de résidence<br />

Contrairelnellt à ce à quoi l'on se serait attendu, les jeunes filles vivant en mi<strong>li</strong>eu<br />

urbain ont tendance a accoucller plutôt que celles qui habitent en zone rurale,<br />

(Nga<strong>li</strong>nda, 2000).<br />

2.4.5. Motivation individuelle<br />

L'évaluation de la motivation individuelle et des capacités de chaque<br />

adolescente est essentielle afin de proposer des méthodes contraceptives les mieux<br />

appropriées aux besoins de la jellne fille et d'offrir des recommandations appropriées<br />

pour une sexua<strong>li</strong>té saille et dilninuer aillsi les risques potentiels, (PPM, 2003).<br />

La motivation prend en compte l'intention de la jeune fille de ne pas devenir<br />

ellceinte, les IneSllres de protectiollS uti<strong>li</strong>sées, les difficllltés rellcontrées dans lellrs<br />

uti<strong>li</strong>sation personnelle ou avec le partenaire, les attitudes ambivalentes par rapport à la<br />

Inaten<strong>li</strong>té telles qlle: l'illdifférence d'avoir II11 bébé à l'adolescellce, la crainte de<br />

l'inferti<strong>li</strong>té, le désir conscient d'lIn enfant, le signe de passage à la vie adulte et<br />

l'aIné<strong>li</strong>oration dll statut dans la falnille et avec les pairs. Brückt1er et al trouvent qlle<br />

l'ambivalence entraîne la diminution de l'uti<strong>li</strong>sation des préservatifs, (Bruckner et al,<br />

2004).<br />

16


2.4.6. Capacités individuelles<br />

Les capacités quant à elles tiennent compte de l'estime de SOI,<br />

l'autodétermination, la capacité de négocier avec le partenaire (rapport de force, surtout<br />

quand il s'agit d'un partenaire plus âgé), la maîtrise des méthodes contraceptives, la<br />

capacité financière à pouvoir payer les contraceptifs, (pPM, 2003).<br />

2.4.7. Projets d'avenir<br />

La présence de projet d'avel1ir précis, appuyés sur la croyance en ses possibi<strong>li</strong>tés<br />

de les réa<strong>li</strong>ser est un facteur protecteur.<br />

Par contre, quand les options sont <strong>li</strong>mitées (décrochage scolaire) et qu'il n'y a<br />

pas de pr~jets ou qu'ils ne sont pas perçus comme pouvant être réa<strong>li</strong>sables, le choix de<br />

la IlaissaIl(;e d'UIl ellfailt et la créatioll d'ulle fainille peuvellt dOllner un sens à la vie et<br />

une place dans la société, (pPM, 2003).<br />

2.4.8. Connaissances<br />

Certaines connaissances peuvent être à l'origine du comportement à risque. Des<br />

connaissances insuffisantes ou erronées par rapport à la contraception et ses effets<br />

illdésirables pellvent entraÎller la l11allvaise uti<strong>li</strong>sation Oll l'arrêt de l'uti<strong>li</strong>sation des<br />

Inéthodes contraceptives. C'est d'autant plus le cas si l'on n'a pas pris le temps de<br />

donner Ufte inforlnation cOlnplète et claire sur le sujet.<br />

2.4.9. Mythes<br />

Les Inytlles pellvel1t allssi être à l'origille de Inallvaises pratiques: pellser qlle<br />

l'on est "trop petite pour tOlnber ellceinte", "il Il'y a pas de !:,Jfossesse s'il n'y a pas<br />

d'orgaslne", "qu'ol111e tOlnbe pas ellceinte la prelnière fois", etc.<br />

2.4.10. Antécédents sociaux<br />

lJne vie déjà cllargée avec des évènelnellts COlnllle l'avortelnent Oll une<br />

maternité, la dépendance aux drogues, le décrocllage scolaire, les antécédents de viol,<br />

de violellce, la prelnière relation sexuelle précoce et non désirée sont autant de facteurs<br />

17


qui contribuent à accroître des attitudes à risque, (Olausson et al, 2001; Prévention en<br />

pratique lnédicale, 2003).<br />

2.4.11. Mi<strong>li</strong>eu de vie, les moeurs<br />

Le lni<strong>li</strong>ell de vie et l'entourage peuvent aVOIT des influences Sllr le<br />

comportement des adolescentes. Il s'agit des nonnes. sociales, la pression des pairs (le<br />

besoin d'appartenance et de développement de l'identité par l'expérience). Il s'agit de<br />

vouloir fàire comme les autres, ou de le faire par ce que tout le monde le fait.<br />

2.4.12. Education fami<strong>li</strong>ale<br />

]~es<br />

parents ont aussi un rôle à jouer, car plus ils parlent de sexua<strong>li</strong>té de façon<br />

ouverte et de lellrs attentes, plllS les adolescents repousseront les expériences sexuelles.<br />

Mais si le sujet est tabou clIez les parents, si l'adolescente se sent écartelée entre deux<br />

cultures ou ignore les façons de se protéger ou de se comporter, elle aura des<br />

comportements à risque, (prévention en Pratique Médicale, 2003).<br />

2.4.13. Entourage, environnement social<br />

Un environnement qui valorise la famille plutôt que les performances et les<br />

réa<strong>li</strong>satiolls individuelles, le fait de faire des cOlnparaisons avec une sœllr Oll <strong>li</strong>lle amie<br />

qui a eu un bébé dans l'adolescence sont autant de facteurs qui détenninent la pratique<br />

d'une sexlla<strong>li</strong>té précoce.<br />

2.4.14. Accès aux sen'ices de santé, aux contraceptifs, à l'éducation sexuelle<br />

et les sources d'information sur la santé de la 1 4eproduction<br />

L'un des aspects fondamentaux des droits en matière de santé de la reproduction<br />

est l'accès aux meilleurs niveaux de santé et d'infonnations en matière de sexua<strong>li</strong>té et de<br />

santé sexllelle. Mais peu de pays à travers le Inonde disposent de services adéquats en<br />

matière de santé de la reproduction en directioll des adolescents, (CRLP, 1998). Ceci<br />

est d'autant plus vrai qu'il s'agit des pays de pays en voie de développelnent et surtout<br />

de l'Afrique sub-saharienne. Le droit à la santé de la reproduction reconnu aux<br />

adolescents depuis 1989, (CRLP, 1999) 11'est pas ellcore pleinement app<strong>li</strong>qué dans tous<br />

18


pays. Les adolescents assimilés souvent aux enfants reçoivent peu de considération de<br />

la part des adultes qui sont supposés leur apporter l'infonnation dont ils ont besoin. Les<br />

jeunes désirent communiquer avec leurs aînés et leurs parents et obtenir des<br />

informatiol1s de le<strong>li</strong>r part. Il faut qu'ils soient traités avec respect, sans être jugés, car<br />

beaucoup de jeunes ignorent leurs besoins en matière de santé de la reproduction, (Salle<br />

de Lecture Bulletil1 Maq, 2003). Les adolescentes en général Inanquent de<br />

connaissances en ce qui concerne les IST et leur prévention. Elles font face à de<br />

Inultiples barrières concernant la santé de la reproduction et la contraception, (WHD,<br />

1998). Elles manquent d'aptitudes à pouvoir refuser des rapports sexuels ou exiger des<br />

rapports protégés.<br />

Si l'inforlnation qu'ils cllercllent ne leur est pas donnée au sein de leur falnille ils<br />

iront la chercher ailleurs (télévisions, vidéo club, magazines, cinéma, camarades). Il est<br />

évident que ces sources ne S011t pas toutes crédibles et l'information sera entachée<br />

quelques fois d'erreurs, ce qui expose l'adolescent à des conséquences graves sur le<br />

plan des connaissances en Inatière de sexua<strong>li</strong>té.<br />

Les parents devraient être les principaux éducateurs de leurs enfants mais assez<br />

souvent ils se sentent Inai à l'aise dans ce rôle surtout quand il s'agit des questions de<br />

sexe et de santé reproductive, (Salle de Lecture Bulletin Maq, 2003). Les décès <strong>li</strong>és aux<br />

grossesses sont élevés en AfriqlIe à ca<strong>li</strong>se des raisons telles que le Inauvais accès aux<br />

services d'accoucllelnent sans risqlle, et aux soins d'urgence des comp<strong>li</strong>cations<br />

obstétricales, (Salle de Lectllre Bl<strong>li</strong>letin Maq, 2003).<br />

Une structllre d'acclleil accessible (physiquelnent et financièrelnellt) des<br />

afficlle,s des posters avec des lnessages clairs sont lIn élément ilnportant de l'llti<strong>li</strong>sation<br />

des services; Il faudrait éviter des attitudes négatives qui prêtent al! jugement et qui<br />

sont de natllre à faire fl<strong>li</strong>r les adolescents, (Prévention en pratique Inédicale, 2003).<br />

2.4.15. Mariages précoces<br />

Les Inariages précoces sont un autre déterlninant ilnportant des grossesses<br />

précoces. Le taux de filles entrant en première union avant l'âge de 18 ans reste encore<br />

très élevé dans certains pays en voie de développelnent et tout particu<strong>li</strong>èrelnent en<br />

19


Afrique du Nord, (McDevitt et al, 1996 cité dans WHD, 1998; CRLP, 1999 ; Makinwa,<br />

2001; Center for Reproductive Rights, 2006). Plus de la moitié des femmes accouchent<br />

avant l'âge de 20 ans en Afrique subsaharienne.<br />

2.4.16. Culture et les valeurs, mariages forcés<br />

Au Calneroun et surtout dans la partie septentrionale, des fillettes sont encore<br />

ob<strong>li</strong>gées d'aller en lnariage dès leurs prelnières InenstrlIes (12- 13 ans). Le corollaire du<br />

mariage dans ce contexte c'est la maternité précoce, puisqu'une fois mariée il faut<br />

prouver sa fécondité, (WHD, 1998; WHO: Reproductive Healtll, 2001). Ces mariages<br />

forcés contribuent pour une part non nég<strong>li</strong>geable dans les grossesses chez l'adolescente.<br />

2.4.17. 1\1utilations génitales féminines<br />

En plus des mariages et ferti<strong>li</strong>té précoces, nous avons comme autres facteurs des<br />

intervalles de naissances trop courts, la parité élevée, la malnutrition des femmes à<br />

cause de certains interdits, les mutilations génitales féminines et d'autres conditions<br />

clrroniq.ues entraînant des comp<strong>li</strong>cations, des avortements à risque et le maintien du<br />

statut iruérieur de la femme, (Salle de Lecture Bulletin Maq,2003).<br />

Les lTIutilatiollS génitales bien que n'étant pas la cause des grossesses précoces,<br />

concou.rent à aggraver les risques <strong>li</strong>és à la maternité précoce en terme de morta<strong>li</strong>té et de<br />

morbidité maternelle et infantile.<br />

2.4.18. Agressions sexuelles<br />

Les agressîollS sexllelles telles qlIe les viols, les rapports sexlIels SOlIS la<br />

contrainte, l'esclavage sexuel, l'exploitation sexuelle à des fins commerciales, sont des<br />

callses ilnportantes de grossesses cilez l'adolescel1te. La plllS part des agressiollS<br />

sexuelles (40-47%) ont pour cible les adolescentes de 15 ans et moins, (WHO, 1998;<br />

CRLP, 1999). Dails llne étude lnenée en 2004 les résultats lTIOntrent qu'il y a un <strong>li</strong>en<br />

entre le premier rapport sexuel fait sous la contrainte et un taux élevé de grossesses<br />

indésirées, (Koenig et al, 2004).<br />

20


Les adolescentes encore immatures sont souvent incapables de se défendre face<br />

à un partenaire plus âgé, surtout quand celui-ci est vieux et désire un enfant. Il devient<br />

difficile pour la jeune fille de discuter de contraception et encore moins de préservatifs<br />

avec leurs partenaires, (PPM, 2003).<br />

Après cette <strong>li</strong>ste non exllallstive de différellts facteurs pouvant influencer de<br />

façon positive ou négative le cOlnportelnent sexuel des jeunes filles, il y a <strong>li</strong>eu de<br />

regarder atlX cOllséqllellces que ces grossesses peuvent engendrer.<br />

2.5. CONSEQUENCES LIEES AUX GROSSESSES CHEZ L'ADOLESCENTE<br />

Les conséquellces des grossesses cllez l'adolescente sont de plusieurs ordres et<br />

affectent aussi bien la fille mère que le bébé à naître ou alors l'enfant déjà né. Ces<br />

conséquences peuvent être d'ordre social ou Inédical, (Janky, 1996; Tlle Alan<br />

Guttemacher institute, 1994).<br />

2.5.1. Conséquences médicales<br />

a) Conséquences sur la santé de la mère<br />

Mêlne si la. plllpart des adolescentes sont pllysiologiquelnent Inâtllres pour<br />

pouvoir avoir des enfants leur corps n'est pas suffisamll1ent développé pOlIr porter une<br />

grossesse à terlne sainelnent, (WHD, 1998).<br />

L'avortement provoqtIé est l'tIlle des ISS<strong>li</strong>es fréqlIentes des grossesses chez<br />

l'adolescellte. Il s'agit assez SO<strong>li</strong>vellt de grossesses indésirées.<br />

CIlaqlle anl1ée les jeunes filles de 15 à 19 ans SOllt respollsables de cinq IniI<strong>li</strong>ons<br />

all Inoills d'avortell1ellts illduits, la plllS part étant des avortelnents septiqlles. Les<br />

adolescentes auront tendance à retarder le recours à l'avortement par ce qu'elles font<br />

face à de Inultiples difficultés en ce qlIi concerne le payement des frais d'avortemellt.<br />

Elles auront aussi tendance à retarder le recours aux soins pour ce qui est du traitement<br />

des conséquences éventuelles <strong>li</strong>ées aux avortements, surtout dans les pays où cela reste<br />

encore une pratique illégale, (Senderowitz, 1995; WHD, 1998). Les adolescentes<br />

constituent tIlle proportion Îlnportante des felTIlneS qui sOllffrent des conséquences de<br />

21


·<br />

l'avortement. Au Malawi, en Ouganda, en Zambie, les adolescentes constituent jusqu'à<br />

24 à 37% de toutes les patientes admises à l'llôpital et recevant des soins pour des<br />

comp<strong>li</strong>cations <strong>li</strong>ées à un avortement. Des études en zone urbaine au Kenya et au<br />

Nigeria llloiltreilt que jusqu'à 50% et plus des patientes avec des cOlnp<strong>li</strong>cations postabortuill<br />

sérieuses sont des adolescentes, (Singll, 1997).<br />

Les jeunes filles enceintes ont tendance à recourir allX conseils de leurs pairs<br />

qUI, elles-mêmes ont déjà fait un avortement et proposent cela en premier <strong>li</strong>eu.<br />

Recllerclle en bref en 2004 trouve que 42% des adolescentes enceintes connaissent une<br />

amie qui a avorté. Dans les pays en développement les Inétl10des uti<strong>li</strong>sées sont<br />

traditionnelles et dOlIC septiques. Il s'en suit une forte lnolta<strong>li</strong>té et à défaut des<br />

conséquences à type d'hémorragies graves, d'infections etc., (Leke, 2004). A long terme<br />

il sllrviellt des conséqllences à type de maladies inflalnlnatoires du pelvis, de stéri<strong>li</strong>té,<br />

d'inferti<strong>li</strong>té secondaires. Les conséquences psychologiques ne sont pas du reste.<br />

- Dystocies du col et du bassin, les fistules<br />

Du fait de leur immaturité, de leur insouciance, des conditions de vie qui sont<br />

précaires, l'issue de la grossesse ellez l'adolescente peut être Ull avortelnent spontané.<br />

Celui-ci n'est pas souvent pris en cllarge par un personnel qua<strong>li</strong>fié. La croissance du<br />

sqtlelette ellez la jel<strong>li</strong>Ie fille n'est pas cOlnplète avant 18 aIlS, et le callal d'expulsion<br />

n'est pas mâture avant 20-21 ans d'où le danger pour l'adolescente de se retrouver<br />

enceillte avallt 19 ans, (Senderowitz, 1995).<br />

Cette ÎlTIlnatllrité pllysique de l'adolescente va aUgInenter le risque de dystocie<br />

dll travail, ce ql<strong>li</strong> résultera ell tIlle sUflllorta<strong>li</strong>té lnaterllelle 011 à des cOlnp<strong>li</strong>catiollS<br />

dévastatrices COllllne des fistules obstétricales: Il s'agit des orifices partant du vagill<br />

jusqu'à la vessie Oll le rectulTI, ce qui va entraîller Ull éCOt<strong>li</strong>elnel1t eOl1tinll des urines par<br />

le vagin ou par l'anus rendant ainsi la personne incontinente pennanemment. Des<br />

études en Afrique et en Asie ont Inontré que les adolescentes étaient plus à risque<br />

d'avoir des fistules que des personnes plus âgées (80% de fistules au Niger se<br />

rencontrent cilez les filles âgées de 15-19 ans (Senderowitz, 1995). Ces risques sont<br />

22


d'autant plus important que l'adolescente a moins de 15 ans, (March of Dimes, 2006 ;<br />

National centre for Realtl1 Statistics, 2004).<br />

~ L'anélnie est tlne autre conséquence car assez souvent l'état nutritionnel n'est<br />

pas adéqllat. Ceci d'autant plus que le suivi Inédical penda11t la grossesse est<br />

absent, tardifou alors il n'est pas assuré par un personnel qua<strong>li</strong>fié.<br />

~ l'éclalnpsie pré-éclalnpsie les 11élnorragies, (Wel<strong>li</strong>ngs et al, 1999) constituent<br />

quelque unes des comp<strong>li</strong>cations rencontrées.<br />

~ Les i11fectio11S, y cOlnpris le VIHlSIDA et les MST, pt<strong>li</strong>squ'une grossesse est<br />

le témoin de la non uti<strong>li</strong>sation ou de la mauvaise uti<strong>li</strong>sation du préservatif.<br />

Les adolescel1tes, ell plus dll fait qu'elles soient plus à risqlle d'avoir des rapports<br />

non protégés que les felnmes plus mûres sont aussi physiologiquelnent plus vulnérables<br />

aux MST et VIH/SIDA. Le col de l'utérus et le vagin cl1ez les plus jeunes n'a pas la<br />

même structure que ceux d'une femme plus âgée. Pour cette raison les adolescentes sont<br />

alors plus vulnérables aux MST quand elles sont exposées. Il y a aussi chez elles un<br />

risque plus accru d'avoir des déchirures de la paroi vaginale pendant les rapports<br />

sexuels, ce qui auglnente le risqtle de transmission de certaines maladies infectieuses.<br />

En outre, les adolescentes ne savent pas reconnaître précocement les signes d'une IST,<br />

ce qt<strong>li</strong> les expose à des cOlnp<strong>li</strong>catio11s COlnlne des maladies i11flalnlnatoires du pelvis,<br />

des grossesses extra utérines, des inferti<strong>li</strong>tés secondaires. Qua11d ces infections<br />

sllrvie11nent pelldant la grossesse l'el1fant à naître COtirt des<br />

problèmes de santé, (WHD, 1998).<br />

risqlles d'avoir des<br />

~ El1 ce qui COllcerlle le VIHlSIDA SOll évollltivité sera accélérée par l'état<br />

nlltritionnel souvent précaire de l'adolescente SllrtOut qua11d<br />

pauvre, par SOl1. ignorance et par le recours tardifs aux soins l11édicaux.<br />

celle-ci est<br />

~ Le paludisme, car en l'absence de CPN (consultations prénatales), il n' y aura<br />

pas de préventioll efficace, ce ql<strong>li</strong> accroîtrait le risque d'accès palustre grave et<br />

de décès. (WHO,RHR (reproductive health research), ]995; CDC National<br />

Center for Healtl1 statistics, 2004).<br />

» L'hémorragie du post- partuln.<br />

23


1<br />

1<br />

1<br />

~ Les déchirures du périnée et du col, l'épisiotomie. Ce sont des comp<strong>li</strong>cations<br />

que l'on rencontrera plus souvent chez les adolescentes (Tebeu et al, 2004a).<br />

~ Le décès (Leké, 2004).<br />

~ Les suites de couclles patilologiques surtout quand il s'agit des accouchements<br />

à dOlnicile sans prise en charge post partum par un personnel qua<strong>li</strong>fié.<br />

b) Conséquences sur la santé de" l'enfant<br />

~ Les grossesses chez la jeune fille de mOIns de 18 ans sont celles qUI<br />

s'accompagnent le plus de conséquences telles que: la prématurité,<br />

l'llypotrophie, le retard de croissance intra utérine, séquelles neurologiques<br />

avec retard de développement global morbidité, morta<strong>li</strong>té périnatale et<br />

infantile (Conseil des Ministre de l'Education du Canada (CMEC), Colloque<br />

du Programme Pancanadien de recherche en éducation (PRRE), (Janky, 1996;<br />

Gallant et Terrisse, 2000; Tebeu et al, 2004b).<br />

Les risques tel que l'accouchement post tenne, l'accouchement prématuré, la<br />

souffrance fœtale néonatale, la mortinata<strong>li</strong>té (qui est de Il,8%) sont plus élevé chez les<br />

adolescentes, (CDC national Centre, Health statistics, 2004). Les enfants nés des mères<br />

de 10-14 ans sont plus à risque de naître prématurément, avec un faible poids et de<br />

mourir durant la première année de vie.<br />

2.5.2 Conséquences sociales<br />

a) chez la mère<br />

Les jellnes filles Inères ou enceintes ont tendallce à illterrolnpre l'école ou à<br />

arrêter la scolarité plus vite que leurs pairs qui ne sont pas enceintes. Lehew trouvent<br />

que 500/0 des mères adolescentes finissent le lycée et 2% seulement font des études<br />

supériellres, (Lellew, 1992). Leurs alnbitions scolaires sont réduites. Dans un contexte<br />

de pauvreté COITIITIe le notre il devient assez difficile d'al<strong>li</strong>er études et maternités.<br />

~ Certaines jeunes filles du fait des troubles engendrés par une sexua<strong>li</strong>té<br />

précoce; (la peur, la llonte les frustrations), VOlIt contribuer à un pourcentage<br />

élevé dans le taux de d.éperdition scolaires, (March of Dimes, 2006). Les<br />

24


Jeunes filles mères voient leurs aptitudes à pouvoir trouver un emploi<br />

rélnunéré dilninuer, puisque leur niveau scolaire ne le permet pas. Ceci vient<br />

augmenter le niveau de pauvreté, (Hil<strong>li</strong>s et Anda, 2004).<br />

b) chez l'enfant<br />

Les ellfallts l1és des filles Inères partent déjà défavorisés, puisque nés dans des<br />

conditions difficiles, dans la pauvreté. La relatioll entre la mère et le géniteur n'est pas<br />

toujOtlrS stable. Les parents n'llésitent pas à rejeter l'adolescellte et quand ils ne la<br />

rejettent pas, la laisse vivre dans des conditions assez précaires. Il s'agira alors d'un<br />

enfallt défavorisé ayallt tIn avenir assez incertain. Ces enfallts qlIand ils ne sont pas<br />

abandonnés, sont lnaltraités et vierulent parfois auglnenter les proportions de la<br />

dé<strong>li</strong>llqtlallce juvél<strong>li</strong>le.<br />

2.5.3. Perception des conséquences médicales des grossesses<br />

précoces par les adolescentes<br />

Dans la plupart des pays en développement, où l'activité sexuelle est précoce du<br />

fait des mariages précoces ou de l'ignorance, les adolescentes ne sont pas conscientes<br />

des risques associées à la Inatemité au jeune âge, ce qui contribue à accentuer le<br />

plléllolnène des bTrossesses précoces.<br />

Qtlelqlles tIlles SOllt COllscientes des conséquences sociales qUI peuvent en<br />

découler, mais la lnajorité ignore que être enceinte avant l'âge de vingt ans cOlnporte<br />

des risqtleS ell pltiS de CetlX qtle l'011<br />

quelque âge qtle ce soit, (WHO, 2000).<br />

sait être associés à la lnaternité elle-Inêlne à<br />

Dalls certaills pays des adolescelltes se lnariellt à des âges très jetllles et<br />

expriment tOllt de st<strong>li</strong>te le désir d'ellfanter (12-13 ans).<br />

N'étallt pas suffisalTIlnellt instruites, il leur Inal1que des cOllnaissances de base<br />

sur la santé reproductive et surtOllt en ce ql<strong>li</strong> concerne l'âge à la prelnière grossesse. Les<br />

raisons qui pOLIssent celles qui interrolnpent leurs grossesses à le faire sont loin d'être<br />

des raisons médicales. Il s'agit le plus souvent d.es raisons pllrelnent sociales. Dans les<br />

régions où les filles sont enceintes précocelnent dll fait d'tine activité sexuelle précoce<br />

dans un mariage précoce ou 110rs du lnariage, il malIque d'infonnations sur le fait qlle<br />

25


être enceinte à cet âge et mener la grossesse à terme comporte des risques médicaux<br />

pour la lnère COllllne pour l'enfant. Il est COllllTIUnélllent adil<strong>li</strong>s qu'ulle jeune fille dès<br />

lors qu'elle a ses menstrues deviellt une femme et peut donc procréer. Aucun cas n'est<br />

fait de l'âge de la fille et de ses réelles capacités à POllvoir supporter une grossesse et à<br />

la mener à son terme. Ceci étant, l'adolescente est mue par un désir, celui de donner la<br />

vie salIS savoir qlle le prix à payer est parfois assez lol1rd, et que cela est fortelllellt<br />

dépendant de son âge, de son immaturité pllysique, psycl<strong>li</strong>que, bien plus que de s'on<br />

immaturité sociale.<br />

26


2.6. SOLUTIONS PROPOSEES PAR RAPPORT AU PROBLEME DE<br />

MATERNITE PRECOCE<br />

Trois constats se dégagent de la <strong>li</strong>ttérature :<br />

Un grand écart existe entre les pays développés et les pays en développement,<br />

(Cochraine Library, 2003).<br />

De tous les décès maternels 95% auraient pu être évité.<br />

Parmi les causes de ces décès 5% sont des facteurs intrinsèques, lesquels ne<br />

peuvent être prévenus, mais 95% des causes de décès pouvant être prévenues rentrent<br />

dans : le cadre juridique, le contexte socioculturel, la disponibi<strong>li</strong>té en soins de santé.<br />

En ce qui concerne le cadre Juridique, il faudrait créer un cadre qui donne à la<br />

femlne le pouvoir de prendre des décisions, ce qui lui permettrait de refuser les<br />

mariages précoces, de prendre des mesures dissuasives par rapport aux grossesses<br />

précoces et tardives, de <strong>li</strong>miter les naissances, d'éviter les naissances rapprochées.<br />

Pour ce qui est du contexte socioculturel, il faudrait mettre sur pied des<br />

programmes d'éducation sanitaire et nutritionnels pour la femme enceinte visant à<br />

réduire ou é<strong>li</strong>miner les pratiques telles que les interdits a<strong>li</strong>mentaires, l'excision, (WHD,<br />

1998).<br />

L'insuffisance qua<strong>li</strong>tative et quantitative en infrastructures sanitaires devrait<br />

être corrigée. n y a une nécessité d'avoir des services obstétricaux et néonataux<br />

d'urgence car pour 80% de morta<strong>li</strong>té ayant <strong>li</strong>eu à l'hôpital, l'on a constaté qu'il y a eu<br />

soit un Retard au diagnostic, un retard à la prise en charge ou un retard à la référence<br />

du patient. Il faudrait mettre sur pied de bons services de consultations prénatales qui<br />

marchent avec systèmes de prise de décision rapide. Il faudrait aussi un système<br />

d'informations sanitaires efficace opérationnel et fiable sur lequel l'on pourra s'appuyer<br />

pour prendre des décisions, (Rapport sur la Santé dans le Monde, 2005).<br />

27


Dans la revue Solutions to Reproductive Health en 2001, les propositions pour<br />

alné<strong>li</strong>orer la santé reproductive sont les suivantes, (Solution to Reproductive Health,<br />

2001 ):<br />

a) De réduire les grossesses indésirées ou mal planifiée ainsi que les<br />

conséquences médicales qui y sont associées en:<br />

~ Rendant disponible des informations en matière de planning fami<strong>li</strong>al de<br />

grande qua<strong>li</strong>té~<br />

orientées vers les adolescents. Ces services devant être offert<br />

par les personnels pub<strong>li</strong>c en veillant à ce qu'ils soient étendus à des personnes<br />

difficiles à atteindre; Geunes personnes pauvres) à travers les propagandes de<br />

Inarketing social.<br />

~ En s'assurant que les services de prise en charge soient performants, que le<br />

personnel soit recyclé~ qu~il y ait une haute qua<strong>li</strong>té technique de service offert<br />

ainsi que une approche efficace pour couvrir l'ensemble des besoins en<br />

matière de santé de la reproduction.<br />

b) Réduire la morta<strong>li</strong>té et la morbidité maternelle en amé<strong>li</strong>orant les sOins<br />

prénataux et nataux en assurant la prise en charge effective des urgences obstétricales<br />

en:<br />

~ Assurant que chaque accouchement est effectué par une sage femme formée<br />

ou par un personnel de santé qua<strong>li</strong>fié, est l~intervention<br />

morta<strong>li</strong>té et la morbidité maternelle.<br />

clé pour réduire la<br />

~ En veillant à organiser les services de telle manière que l'on puisse éviter le<br />

retard à l'admission et au diagnostic, le retard à la prise en charge, le retard à<br />

la référence, (WHO, 1995). Cela suppose une bonne accessibi<strong>li</strong>té financière et<br />

physique des services, une prise en charge adéquate par un personnel<br />

qua<strong>li</strong>fié surtout un système de référence rapide (le personnel devra pouvoir<br />

reconnaître à temps une urgence et prendre sans tarder la décision qui<br />

s'impose). Les centres de références se doivent d'être bien équipés en<br />

personnel et ressources humaines, avoir un bon système de transfusion<br />

28


sanguine. Différents services ont besoin de bons systèmes de transport et de<br />

cOlnmunication, les communautés et les familles quant à elles doivent être<br />

motivées pour sauver la vie de la mère et de l'enfant en cas d'urgence.<br />

c) De planifier de façon à augmenter le nombre de personnel qua<strong>li</strong>fié en :<br />

» planifiant les ressources humaines à long terme, puis-que la santé de la<br />

reproduction dépend avant tout d'un personnel qua<strong>li</strong>fié et du fait de la<br />

professionna<strong>li</strong>sation des soins nataux.<br />

Les gouvernements devraient supprilner les barrières juridiques et<br />

réglementaires à l'accès aux soins de santé de la reproduction et créer des programmes<br />

de santé intégrés adaptés aux groupes d'âge des adolescents.<br />

fi faudrait envisager de développer des programmes d'éducation sexuelle et à la<br />

vie fami<strong>li</strong>ale à tous les niveaux de l'enseignement, (Rwenge, 1999), et promulguer des<br />

lois pour rendre l'enseignement primaire ob<strong>li</strong>gatoire à tous les sexes.<br />

Il faudrait app<strong>li</strong>quer des lois relatives à l'âge légal au premIer marIage et<br />

promouvoir des lois pour garantir un consentement des deux parties.<br />

Il faudrait fournir un accès universel à l'information et aux méthodes<br />

contraceptives, ainsi qu'à des soins pré et post nataux en direction des adolescents<br />

quelque soit leur statut matrimonial. (Conférence internationale sur la population et le<br />

développement déclare): "Avec l'appui de la communauté internationale, les pays<br />

devraient protéger et promouvoir le droit des adolescents à l'éducation, à l'information<br />

et aux soins dans le domaine de la santé en matière de la santé de la reproduction",<br />

(Nations Unies, 1994).<br />

Face au Sida les gouvernements devraient développer des campagnes de<br />

prévention du Sida empreintes d'humanité et non de discrimination, en direction des<br />

adolescents. Pendant les vacances scolaires 2005 au Cameroun le gouvernement avec<br />

le ministère de la santé pub<strong>li</strong>que, l'Organisation Non Gouvernementale dénommée<br />

"Synergies Africaines" et Le Magazine lOO%jeune, ont mené une vaste campagne pour<br />

des vacances sans sida auprès des jeunes. Cette campagne a consisté à encourager les<br />

29


1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

Jeunes à se faire dépister volontairement pendant les vacances. Il s'agit là d'une<br />

initiative à promouvoir, qui devrait non pas seulement se <strong>li</strong>miter à la période des<br />

vacances, mais aussi tout le long de l'année. Par ailleurs, cela ne devrait couvrir pas<br />

seulement le domaine du Sida, car nous l'avons vu, les grossesses précoces indésirées<br />

ou non, les avortements clandestins, les maternités précoces font un grand nombre de<br />

victimes parmi les jeunes filles adolescentes en contribuant à augmenter le taux<br />

d'abandon scolaire ainsi que le taux de morta<strong>li</strong>té et de morbidité dans cette tranche<br />

d'âge.<br />

Le gouvernement devrait prendre des mesures afin de protéger les adolescentes<br />

contre les violences sexuelles et imposer des sanctions aux agresseurs. Il devrait aussi<br />

adopter une approche intégrée visant à é<strong>li</strong>miner les mutilations génitales féminines et<br />

mettre en œuvre des programmes d'éducation et de santé, (CRLP, 1999).<br />

L'on a besoin des programmes qui permettent aux adolescents d'acquérir des<br />

aptitudes en matière de négociation dans la vie, pour faire des choix sains et éclairés. Il<br />

faudrait apprendre aux jeunes filles à faire face aux pressions sexuelles, rejeter des<br />

rapports sexuels indésirés, insister sur l'uti<strong>li</strong>sation du condom avec un partenaire et<br />

s'affirmer en matière d'initiation sexuelle, d'uti<strong>li</strong>sation des contraceptifs, des grossesses<br />

et leurs issues.<br />

Il Y a un besoin global pour les adolescents en ce qui concerne les services<br />

d'éducation sexuelle et de santé reproductives d'un councel<strong>li</strong>ng des jeunes sur la<br />

sexua<strong>li</strong>té, les grossesses, les avortements, et le planning fami<strong>li</strong>al. Il faudrait que<br />

l'éducation donnée aux adolescents soit appropriée pour leur âge et concerne leurs<br />

besoins réels.<br />

Les programmes devraient éveiller la prise de conscience des jeunes et des<br />

adultes quant aux dangers des violences sexuelles, renforcer les capacités des jeunes à<br />

pouvoir se protéger contre cela et mener des actions appropriées contre ceux qui<br />

perpétuent la violence sexuelle, (Progress on Reproductive Health Research, 2001).<br />

Il a été constaté que plusieurs jeunes ont de mauvaises ou de fausse:<br />

conceptions; lesquelles sont rarement prises en compte dans les programmes. Il y a UJ


grand besoin de comprendre les écarts dans les différents contextes et de donner pas<br />

seulelnent des inforlnations de base sur les questions concernant les IST, le Sida, la<br />

contraception, mais aussi des informations ayant pour but de corriger les mauvaises<br />

conceptions ou les Inytlles existant.<br />

Les parents ont un rôle considérable à jouer, pour s'assurer que leurs enfants<br />

vivent une vie sexuelle et reproductive saine. Des efforts doivent alors être faits à<br />

l'endroit des parents pour les rendre aptes à pouvoir vaincre les inhibitions ou les<br />

réluctances pour ce qui est d~assumer leur rôle d'éducateur.<br />

Les jeunes ont des préférences en ce qui concerne les sources d'information sur<br />

la santé de la reproduction. Les programmes devraient s'accommoder à ces préférences.<br />

Les programmes doivent être revus pour pouvoir répondre aux besoins de<br />

confidentia<strong>li</strong>té et de discrétion des jeunes. Par ailleurs, il faudrait veiller à ce que les<br />

dispensateurs de services évitent les attitudes de jugement, car cela éloignerait plutôt<br />

les jeunes de ces services.<br />

Il Ya un besoin en formation sur le respect des droits des jeunes, le respect de la<br />

confidentia<strong>li</strong>té et de la vie privé dans la mise en œuvre des programmes de stratégies<br />

d'éducation, (Progress in Reproductive Health Research, 2001).<br />

Ce qui peut être fait selon les propositions faite lors de la journée mondiale<br />

de la Santé le 7 avril 1998: (WHD, 1998)<br />

~ Des programmes et des po<strong>li</strong>tiques visant à réduire le niveau de mariage et de<br />

maternité des adolescents.<br />

~ Des programmes qui encouragent les familles et communautés à soutenir les<br />

adolescentes.<br />

~ Des campagnes Via les mass media et autres efforts qui parlent de<br />

l'importance de l'investissement dans la santé et l'éducation des filles sont à<br />

renforcer; ces programmes doivent viser à réduire les mariages précoces et à<br />

diminuer la charge des travaux domestiques des filles.<br />

31


~ Créer des opportunités pour les filles qui soient adaptées et qui reflètent leurs<br />

besoins physiques et sociaux. Créer des alternatives el] tnatière d'éducation<br />

pour les jeunes filles enceintes et les mères adolescentes. (Nous avons<br />

l'exemple du Bangladesh qui accroît la scolarisation des filles en offrant des<br />

bourses pour encourager celles qui ont achevé l'école primaire, en obtenant de<br />

la part de leur famille l'engagement qu'elles ne seront pas mariées avant leurs<br />

18ème anniversaire, (Amin S, 1992).<br />

~ Il Ya une nécessité de mettre sur pied des programmes et po<strong>li</strong>tiques visant à<br />

offrir aux jeunes filles des opportunités pour gagner leur vie ; cela les rendra à<br />

lnême de contribuer de façon égale dans le ménage, la communauté, la nation<br />

en ce qui concerne la prise de décision, (WHD, 1998).<br />

~ Tous les jeunes (mariés ou pas) devraient avoir accès aux services de conseils<br />

en santé reproductives respectueux et confidentiels.<br />

Ces services devraient être destinés à répondre aux besoins des jeunes en tenant<br />

compte de leur sexe, leur âge, leur statut marital, leur niveau d'activité sexuelle, leur<br />

re<strong>li</strong>gion, leur ethnie, leur culture, niveau d'éducation, loca<strong>li</strong>sation géographique, statut<br />

socio-économique, leur vulnérabi<strong>li</strong>té par rapport aux violences et aux abus sexuels.<br />

~ Il Y a une nécessité d'imp<strong>li</strong>quer les jeunes dans la planification, la mise en<br />

oeuvre et l'évaluation des programmes qui leurs sont destinés, (WHD, 1998).<br />

d) Réduire les pratiques qui augmentent le risque en santé de la reproduction<br />

ceci inclus : "les pratiques sexuelles non saines", les mutilations génitales féminines, les<br />

violences domestiques.<br />

~ les pratiques sexuelles non saines (unsafe sex) augmentent le rIsque de<br />

contacter les IST et le VIH/SIDA.<br />

~ Le traitement des IST réduit substantiellement le risque.<br />

~ L'éducation sanitaire et la mobi<strong>li</strong>sation sociale devraient être renforcés pour<br />

promouvoir l'uti<strong>li</strong>sation des préservatifs et la diminution des contacts sexuels.<br />

32


~ Les mutilations sexuelles féminines sont associées à des comp<strong>li</strong>cations de la<br />

grossesse et de }'accouc}lement et des dysfonctions sexuelles. Il y a un besoin<br />

de travailler à différents niveaux pour engager la communauté, le personnel<br />

de saIlté, et les décideurs po<strong>li</strong>tiques;<br />

} Il faudrait former le personnel à la reconnaissance des signes de violence<br />

domestique et uti<strong>li</strong>ser les approches appropriées pour le traitement et le<br />

conseil.<br />

e) S'intéresser aux facteurs qui sont au-delà des soins de santé et qui affectent<br />

l'issue de la santé reproductive.<br />

Les facteurs contextuels incluant la pauvreté, la malnutrition, les lois et les<br />

statuts des femmes, les attitudes et habitudes des individus, de la communauté et du<br />

personnel de soins qui peuvent positivement ou négativement influencer l'issue de la<br />

santé de la reproduction. Dans ces circonstances, l'on a besoin des efforts venant en<br />

dehors du système de santé.<br />

Plusieurs personnes à risque (jeunes et hommes) n'uti<strong>li</strong>sent pas les services de<br />

santé offerts par le système de santé et ont besoin d'initiatives spéciales pour être<br />

atteints comme la "stratégie avancée".<br />

Plusieurs solutions sont proposées pour résoudre le problème de maternité<br />

précoce. De toutes les propositions mentionnées, l'on constate que l'accent n'est<br />

toujours pas mis sur des programmes mettant l'accent sur les conséquences de la<br />

maternité précoce, que ce soit des conséquences sur la santé de la mère ou sur celle de<br />

l'enfant. Nous pensons que la connaissance des risques médicaux associés à la<br />

maternité chez l'adolescente apporterait un plus à la résolution de ce problème.<br />

33


3~ .u••'ION DI RICtlaRe... 1,.<br />

CON'IIIUTION DU 'l'VAIL·<br />

34


3.1 Question de recherche<br />

COlnment la jeune fille à Yaoundé perçoit-elle la morta<strong>li</strong>té ou la morbidité <strong>li</strong>ées<br />

à la grossesse chez la fille âgée de 19 ans et moins ?<br />

3.2. Contribution du travail<br />

Ce travail nous a permis de documenter la connaissance et la perception des<br />

conséquences de la grossesse chez la fille de 19 ans et moins. Ce faisant, l'on aura à<br />

disposition des données qui permettront de mieux cibler les messages d'éducation<br />

sexuelle pour les groupes particu<strong>li</strong>èrement vulnérables. Messages grâce auxquels l'on<br />

pourra prévenir les comp<strong>li</strong>cations <strong>li</strong>ées à la grossesse. Ceci contribuerait<br />

substantiellement à réduire non seulement la morta<strong>li</strong>té maternelle mais aussi la morta<strong>li</strong>té<br />

infantile dans un contexte socio-économique marqué par la pauvreté, l'ignorance et un<br />

faible accès aux soins de santé.<br />

35


4.0 ·.·1IF8 .•.....•.<br />

36


4.1. Objectifgénéral<br />

COlltribuer à amé<strong>li</strong>orer l'éducation sexuelle en matière de grossesses chez la<br />

jeune fille de moins de 19 ans.<br />

4.2. Objectifs spécifiques :<br />

4.2.1. Documenter les conséquences médicales <strong>li</strong>ées à la grossesse chez la jeune<br />

fille de moins de 19 ans à Emonbo.<br />

4.2.2. Documenter les conséquences socio-économiques <strong>li</strong>ées aux grossesses chez<br />

la jeune fille de 19 ans et moins à Emombo.<br />

4.2.3. Déterminer la perception des conséquences médicales <strong>li</strong>ées à la grossesse<br />

chez la jeune fille de moins de 19 ans à Emombo.<br />

4.2.4. Déterminer la période de la première consultation prénatale chez les filles<br />

enceintes 19 ans et moins à Emombo.<br />

4.2.5. Documenter les <strong>li</strong>eux d'accouchement des filles enceintes de19 ans et<br />

mOIns.<br />

4.2.6. Documenter les déterminants du choix du <strong>li</strong>eu de consultation prénatale et<br />

d'accouchement.<br />

4.2.7. Documenter les facteurs favorisants des grossesses précoces dans la<br />

population d'étude.<br />

37


·<br />

s, IETROIOL0811 .. . ..<br />

38


5.1. Considérations éthiques<br />

• Nous avons soumis notre protocole d'étude à l'approbation des autorités<br />

compétentes de la Faculté de Médecine et des Sciences Biolnédicales.<br />

• Nous avons sensibi<strong>li</strong>sé les autorités administratives (le Sous-préfet, le Maire de<br />

Yaoundé IV), le Chef Service Santé de District de Nkolndongo et le chef de la<br />

communauté dans laquelle s'est déroulée cette étude (Emombo). Nous avons<br />

obtenue du Sous-Préfet et du Maire une autorisation pour mener notre étude. Nous<br />

avons rencontré le curé de la paroisse Sainte-Marie Mère de Dieu du quartier et un<br />

communiqué a été passé à la chapelle le dimanche précédant l'enquête. Lequel a été<br />

suivi d'un commentaire de notre part pour apporter des éclaircissements par rapport à<br />

la nature et aux objectifs de l'enquête. Durant l'enquête d'autres communiqués de<br />

rappel ont été passés lors des cultes par le curé de la dite paroisse.<br />

~ Nous avons eu l'accord verbal de chaque chef de famille ou tuteur des sujets<br />

d'étude avant de procéder à l'administration du questionnaire ou de l'interview.<br />

~ Chaque participante a été informée de la nature de l'étude et a donné son<br />

consentement à y participer.<br />

~ Chaque sujet d'étude était informé de la possibi<strong>li</strong>té de se soustraire de l'étude à<br />

tout moment de l'entretien sans contraintes.<br />

Les participantes ont été informées de ce qu'un séminaire de formation sur les<br />

grossesses précoces, le VIHlSIDA et les IST allait avoir <strong>li</strong>eu au sein de la chapelle<br />

d'Essos à la fin de l'enquête.<br />

Ce séminaire qui a connu la participation active des jeunes filles s'est terminé<br />

par f'élection du bureau des "tantines" lesquelles sont définies comme des filles<br />

mères formées par la GTZ projet santé des adolescents dans le domaine de la santé<br />

reproductive, pour être des pairs éducateurs auprès de jeunes filles mères de leur<br />

loca<strong>li</strong>té. Lors des enseignements, nous avons insisté sur les conséquences médicales<br />

<strong>li</strong>ées à la maternité chez l'adolescente. Ces "tantines" seront le relais auprès de cette<br />

comlnunauté en ce qui concerne l'éducation sexuelle de la jeune fille. Elles seront<br />

appuyées dans cette initiative- par le groupe GTZ-santé des adolescents lequel<br />

39


entreprend depuis plusieurs années cette initiative de tantine dans plusieurs loca<strong>li</strong>tés du<br />

territoire national.<br />

1. 5.2. Population d'étude<br />

~ Critères d'inclusion à l'étude:<br />

- Nous avons inclus dans notre étude:<br />

Les jeunes filles âgées de 12 à 25 ans,<br />

âgées de 19 ans au plus à la 1ère grossesse.<br />

- Les jeunes filles enceintes au moment de l'enquête et âgées de 19 ans au plus.<br />

~ Critères d'exclusion:<br />

- Toute jeune fille âgée de plus de 19 ans au moment de la 1ère grossesse ou de<br />

l'accouchement était exclue de l'étude.<br />

- Toute jeune fille qui a refusé de participer à l'étude ou celles dont les parents<br />

se sont opposés à la participation.<br />

5.3. Cadre d'étude<br />

La présente étude a été réa<strong>li</strong>sée en zone urbaine, à Yaoundé, au quartier<br />

Emombo. Le quartier Emombo (Mimboman I) se situe dans l'aire de santé de<br />

Mimboman qui appartient au district de santé de Nkoldongo lequel comptait 602 871<br />

habitants (données de l'année 2005), répartis dans 6 aires de santé. L'aire de<br />

Mimboman compte 178289 habitants. Nous avons également recruté des tilles-mères<br />

vivant dans le voisinage de Emombo, c'est-à-dire à Mimboman l, II, III dans un rayon<br />

de 200 mètres. Nous avons choisi ce cadre eu égard à sa proximité et parce qu'il nous<br />

avait été rapporté, une prévalence élevée d'adolescentes mères et de prostitution dans<br />

cette zone.<br />

L'habitat en dehors de quelques exceptions est vétuste, dans un quartier pas<br />

tracé; les maisons sont disposées dans un ordre quelconque. La promiscuité est<br />

l'apanage de plusieurs ménages, où l'habitat se réduit à deux pièces pour une famille de<br />

4 à 6 personnes.<br />

40


5.4. Type d'étude<br />

Il s'est agit d'une étude transversale descriptive, qua<strong>li</strong>tative avec un volet<br />

quantitatif.<br />

5.5. Durée d'étude<br />

L'étude s'est déroulée du 1er avril au 31 décembre 2005.<br />

5.6. Echantillonnage<br />

Pour le volet qua<strong>li</strong>tatif, la taille estimée était de 30 à 50 sujets environ (taille<br />

recommandée pour les études qua<strong>li</strong>tatives. Nous avons retenu 53 interviews<br />

approfondies.<br />

Pour ce qui est du volet quantitatif nous avons uti<strong>li</strong>sé la fonnule de Lorenz pour estimer<br />

la taille de l'échantillon. Il s'agit de la fonnule suivante:<br />

Za /P(IO::-P) < d z CL = 1,96 facteur multip<strong>li</strong>cateurà l'intervalle 95%<br />

V' d = erreur de sondage=5%<br />

n = taille de l'échantillon estimée<br />

p = 30% ( Ndonko, 20(0)<br />

1,96 2 X p(IOO-p)<br />

N><br />

25<br />

1,96 2 X 30 (100-30)<br />

N><br />

N ~ 320 sujets<br />

25<br />

Nous avons questionné 327 filles répondant aux critères d'inclusion<br />

5.7. Méthodes de collecte des données<br />

Pour cette étude nous avons uti<strong>li</strong>sé l'interview de personne à personne.<br />

5.S. Instruments de collecte des données<br />

L'enquête a été menée au moyen d'instruments tels que:<br />

~ Un questionnaire: il a été administré individuellement aux jeunes filles.<br />

~ Un guide d'entretien semi structuré:<br />

TI a permis de recueil<strong>li</strong>r des informations pour lesquelles l'on avait besoin de plus<br />

de détails et que l'on aurait eu des difficultés à noter sur le questionnaire. Cet<br />

entretien a été enregistré au moyen d'un magnétophone .Ces instruments ont été<br />

développés et testés auprès de jeunes filles vivant dans un autre quartier (Etoug-<br />

41


1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

Il<br />

Ebé) pour évaluer la compréhension et apporter des amé<strong>li</strong>orations. (NB nous<br />

avons surtout testé la compréhension des questions posées.<br />

~ Nous avons procédé à un échantillonnage consécutif, L'enquêtrice principale<br />

était l'interviewer, en plus de l'administration du questionnaire, elle devait<br />

enregistrer l'interview de quelques unes des filles pour lesquelles l'on avait<br />

remp<strong>li</strong> le questionnaire et qui ont donné leur accord. Au départ il était question<br />

de faire un tirage aléatoire avec un pas de six. Il a été difficile de respecter cela<br />

parce qu'il y a eu des filles qui ne souhaitaient pas être enregistrées. fi était<br />

également difficile de revoir une fille enquêtée précédemment pour<br />

l'enregistrer, elles avaient d'autres occupations dont il était difficile de les<br />

soustraire. Pour ces raisons, il ne nous a pas été possible de respecter le pas de<br />

six; (une fille interviewée sur les six ayant répondu au questionnaire).<br />

~ L'enquêtrice principale a été assistée par deux autres enquêtrices de la GTZ<br />

Santé des adolescents, pour aider au remp<strong>li</strong>ssage des questionnaires.<br />

Les descentes se sont faites du lundi au samedi. Exceptionnellement nous avons<br />

eu à nous rendre sur le terrain le dimanche, pour enquêter sur des personnes<br />

difficilement accessibles en semaine. Nous avons fait le porte à porte pour recenser les<br />

sujets é<strong>li</strong>gibles à l'étude au sein de la communauté d'Emombo. Chaque adolescente a<br />

reçu à la fin de l'interview un manuel sur l'éducation sexuelle, (Le magazine entrenous<br />

jeunes).<br />

Chaque soir l'enquêtrice principale faisait la transcription des informations<br />

enregistrées dans la journée. La transcription des enregistrements était faite au mot à<br />

mot et écrite manuellement.<br />

5.9. Analyses statistiques<br />

a) Les données quantitatives<br />

Elles ont été saisies et analysées grâce au logiciel Epi Info version 2002. NOl:<br />

avons uti<strong>li</strong>sé le logiciel Excel pour générer les graphiques.


) les données qua<strong>li</strong>tatives<br />

Les interviews enregistrées ont été transcrites mot à mot par écrit. Par la suite,<br />

nous avons uti<strong>li</strong>sé la technique de marquage, au moyen de feutres de couleurs. Après<br />

une prelnîère lecture nous nous sommes servis d'une ficlle de référence couleur pour<br />

différencier les données transcrites par objectifs ou thème. Après cette étape, nous avons<br />

procédé couleur après couleur pour analyser le contenu, ressortir les thèmes. Ces thèmes<br />

une fois recueil<strong>li</strong>s ont servi à la rédaction des résultats. A côté de l' enregistrement~nous<br />

avons observé le quartier, l'habitat~ les comportements.<br />

43


Limites de l'étude<br />

~ Refus de participer; il Yen a eu 22 et 4 absences pour motif de voyage. Des<br />

22 refus de participer, deux ont cOlnmencé l'interview puis ont demandé la<br />

permission d~aller faire des courses et ne sont plus revenues. La mère d~une<br />

des filles a dit que cette entreprise n'apporterait rien à sa fille et a refusé sa<br />

participation. Les parents de 6 autres filles ont dit que s'il ne s~agissait pas<br />

d'un projet donc la fina<strong>li</strong>té serait le don d'argent à leurs filles qu'elles ne<br />

participeraient pas. Des voisins nous ont indiqué des domiciles des filles mères<br />

et une fois que nous y sommes arrivés elles ont nié avoir des enfants, (8 cas).<br />

Les autres filles ont donné pour motif de refus le manque de temps. Nous<br />

sommes repassées et nous avons proposé de prendre des rendez-vous sans<br />

succès pour ces filles ayant refusé de participer. Nous avons réussi à faire<br />

changer d'avis certains cas de refus, en reprenant un autre rendez-vous, et en<br />

exp<strong>li</strong>quant clairement le bien fondé de l~enquête, tout en les rassurant que<br />

leurs déclarations seront anonymes.<br />

Nous avons aussi été amenés à recourir aux jeunes filles mères ayant déjà passé<br />

l'interview pour mieux aborder les sujets les plus réticents.<br />

~ Echantillon insuffisant dans la zone choisie: Nous nous sommes proposés de<br />

contourner cet obstacle en faisant le tour de toutes les familles de la<br />

collectivité de la façon la plus exhaustive possible. Après avoir couvert la zone<br />

d'étude nous n'avions pas atteint la taille de l'échantillon fixée au départ. Il<br />

nous a fallut étendre la population d'étude en recrutant les jeunes filles vivant<br />

à proximité de celles qui ont été incluses dans notre étude.<br />

~ Dissimulation d'informations: Nous avons dû reprendre certains<br />

questionnaires quand nous nous sommes rendu compte qu'il y avait<br />

dissimulation des informations ou quand certaines informations ne<br />

concordaient pas.<br />

45


6.1. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION D'ETUDE<br />

6.1.1 Population d'étude<br />

Nous avons retenu pour notre étude 327 filles répondant aux critères d'inclusion<br />

pour le volet quantitatif, panni lesquelles 53 ont répondu à l'interview approfondie.<br />

Plus de la moitié des familles des jeunes filles enquêtées est monoparentale,<br />

celles- ci vivent avec une mère, une tante, une sœur aînée, une cousine ou un père qui<br />

est seuls. Il s'agit de parents divorcés, séparés, régu<strong>li</strong>èrement absents, décédés ou de<br />

personnes cé<strong>li</strong>bataires avec des enfants à leur charge.<br />

En ce qui concerne l'emploi, il s'agit dans la majorité des cas de métiers tels<br />

que : commerçants, coiffeuses, couturière, taximan, moto taximan, gérante de calI box.<br />

Très peu de parents ou tuteurs des enquêtées exercent des professions comme<br />

fonctionnaire de l'état, po<strong>li</strong>cier, mi<strong>li</strong>taire, employé de banque.<br />

La population est cosmopo<strong>li</strong>te cependant, l'on note une nette prédominance des<br />

Béti (Bulu, Eton, Mveleu, Beneu, Pahouing, Ewondo ), les Bamilékés, les Bassa<br />

Douala, les Maka, les Baya, les Ngemba.<br />

6.1.2 Distribution des sujets d'étude selon l'âge<br />

La moyenne d'âge des filles enquêtées était de 20 ans. L'âge minimal était de 14<br />

ans, avec un âge maximum de 25 ans.<br />

25,00%-r-----------------------;<br />

20,00%<br />

§ 15,00%<br />

!<br />

{ 10,00%<br />

u.<br />

17.70%<br />

19.30%<br />

0,00% +----.,....-.,.-<br />

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~<br />

'b'<strong>li</strong> .... 0:>'<strong>li</strong> ~'<strong>li</strong> rV'<strong>li</strong> evev'<strong>li</strong> rO''<strong>li</strong> ~'<strong>li</strong> ~'<strong>li</strong><br />

~'<strong>li</strong> $ ....ro'<strong>li</strong> ~'<strong>li</strong> ....<br />

Age<br />

Figure 2: Répartition des enquêtées selon l'Age<br />

Le mode pour ce qui est de l'âge des enquêtées était de 20 ans<br />

46


6.1.3 Sujets d' l'étude et re<strong>li</strong>gion<br />

70% 60 %<br />

en 60%<br />

8 50%<br />

il 40%<br />

~ 30%<br />

120%<br />

u. 10%<br />

0%<br />

0% 20/0 2%<br />

Figure 3 : Répartition des enquêtées selon la<br />

re<strong>li</strong>gion<br />

La majorité des filles enquêtées étaient catho<strong>li</strong>ques de re<strong>li</strong>gion (60,20%), suivi<br />

des protestantes (26,00%). Les pentecôtistes, musulmans, témoin de Jéhovah et autres<br />

étaient très peu représentées.<br />

6.1.4 Sujets d'étude et groupe ethnique<br />

Tableau 1 : distribution des enquêtées selon le groupe ethnique<br />

Ethnie Fréquence Pourcentage<br />

Ngemba 7 2,10%<br />

Bamiléké 68 20,80%<br />

BamouD 6 1,80%<br />

Bassa Douala 27 8,30%<br />

Baya 1 0,30%<br />

Béti 185 56,60%<br />

Maka 18 5,50%<br />

Mbamois 15 4,60%<br />

Total 327 100,00%<br />

Les Béti composés des Ewondo, Mveleu, Eton, Akono<strong>li</strong>nga, Bulu,<br />

Beneu, étaient le groupe ethnique le plus représenté (56 ,6%). ils étaient suivis des<br />

Bamilekés, (20, 80%), des Bassa/Douala 8,30%). Les autres ethnies n'étaient que très<br />

peu représentées.<br />

47


6.1.5<br />

Niveau d'instruction des enquêtés<br />

60,00%<br />

50,00%<br />

e40,00%<br />

c<br />

! 30,00%<br />

f 20,00%<br />

u.<br />

10,00% 0,90%<br />

0,00% +---....--<br />

56,10%<br />

0,30%<br />

Niveau scolaire<br />

Figure 4: Répartition des enquêtées suivant le<br />

niveau d'éducation<br />

Le mode en ce qui concerne le niveau d'instruction se situe au secondaire 1er<br />

cycle, (56,10% de l'échantillon). Une seule enquêtée était au niveau supérieur et quatre<br />

n'avaient jamais été à l'école.<br />

6.1.6 Enquêtées et âge auquel eUes ont eu leur premier copain<br />

13,lKl'll><br />

22,00%<br />

t;<br />

',?<br />

19,00%<br />

0,90%<br />

MO'"<br />

11 12 13 14 15 16 17 18 19<br />

ans ans ans ans ans ans ans ans ans<br />

Age<br />

Figll"e 5: Répartition des~Iêtées suivant l'âge auquel<br />

elles ont eu le 1er copain<br />

La moyenne d'âge des enquêtées lorsqu'elles ont eu leur 1 er copain était de 15,<br />

64 ans. L'âge minimum était de Il ans et l'âge Maximum de 19 ans.<br />

48


6.1.7 L'âge des enquêtées lors des premiers rapports sexuels<br />

35,00% 31,20%<br />

30,00%<br />

=25,000/0<br />

o<br />

i 20,00%<br />

.f 15,00%<br />

at 10,00%<br />

5,00% 0,30%<br />

O,oook -r-----~---.,r--<br />

11 13 14 15 16 17 18 19<br />

aœ aœ aœ aœ aœ aœ a~ a~<br />

Age<br />

Figure 6: Répartition des sujets suivant l'âge aux<br />

1ers rapports sexuels<br />

La moyenne d'âge aux premiers rapports sexuels était de 15,993 ans. L'âge<br />

minimal était de Il ans et le maximum de 19 ans.<br />

6.1.8 Age des enquêtées à la première à grossesse<br />

35,00%<br />

30,00%<br />

: 25,00%<br />

u<br />

c 20,OOo~<br />

cu<br />

cr<br />

~ 15 00 %<br />

'! 10 00%<br />

'<br />

.... ,<br />

5,00%<br />

30,90%<br />

0,00 % -+------,-<br />

13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans<br />

Age<br />

Figure 7: Répartition des enquêtées suivant l'âge à la<br />

première grossesse<br />

La médiane de 1~âge à la première grossesse était à 16 ans<br />

La moyenne d'âge à la première grossesse était de 16,162 ans avec un écart type<br />

de 1,325. L'âge minimal était de 13 ans et l'âge maximal de 19 ans.<br />

6.1.9 Sujets d'études et nombre d'avortements fait<br />

Sur 327 filles enquêtées, 309 avaient déjà accouché au moins une fois et 18<br />

étaient enceintes au moment de l'enquête. Ces 18 filles n'avaient pas encore eu<br />

d'enfants. Parmi les 309 qui avaient déjà accouché, 78 ont fait un avortement.<br />

49


a) Proportion des avortements dans la population d'étude: nombre de filles<br />

ayant fait au moins un avortement sur nombre de filles enquêtées<br />

En considérant la population totale des enquêtées, ce taux est de 23,80%.<br />

b) Enquêtées et nombre d'avortements<br />

90%<br />

80%<br />

.g 70%<br />

& 60%<br />

oS III 50%<br />

cJ!<br />

al œ 40%<br />

~ 30%<br />

=~ 20%<br />

10%<br />

0%<br />

Zéro Un Deux Trois Quatre<br />

Nombre d'avortements<br />

Figure 8: Répartition des enquêtées selon<br />

le nombre d'avortements qu'elles ont<br />

déclaré avoir fait<br />

De toutes les enquêtées, 76,20% ont déclaré n'avoir fait aucun avortement.<br />

23,80% affirme l'avoir fait au moins une fois. Seulement 3 filles sur les 327 l'ont fait<br />

quatre fois.<br />

6.1.10 Enquêtées et nombre d'enfants vivants<br />

Il 80,00% 63,90%<br />

~ 60,00%<br />

! 40,00%<br />

f 20,00% 5,50%<br />

0,00% +-------r--<br />

6,10%<br />

1,.'rIf' .;:;,


6.1.11 Occupation des enquêtées<br />

70%<br />

60%<br />

• 50%<br />

840%<br />

• ::J 30%<br />

12O'lf,<br />

66%<br />

12%<br />

OCCUpation<br />

Figure 10: Répartition des enquêtées selon<br />

"occupation<br />

Plus des deux tiers de la population d'étude étaient non scolarisée et sans<br />

emploi au moment de l'enquête (65,70%). Seulement 17,10% est Scolarisée et le reste<br />

n'a que de petits métiers.<br />

6.2. CONSEQUENCES DES GROSSESSES PRECOCES CHEZ<br />

LES JEUNES FILLES DE LA POPULATION D'ETUDE<br />

6.2.1. Les conséquences médicales<br />

6.2.1.1 Déroulement de la grossesse chez les enquêtées<br />

a) Problèmes médicaux pendant la grossesse<br />

Figure 11: Répartition des enquêtées selon qu'elles ont<br />

eu ou non des problèmes pendant la grossesse<br />

b) Type de problèmes médicaux rencontrés pendant la grossesse<br />

Les problèmes médicaux étaient de plusieurs ordres. Les enquêtées ont souffert<br />

d'hémorragie, d'anémie, de fièvre d'origine palustre ou d'autre origine infectieuse<br />

51


d'œdème des membres inférieurs qui aurait pu être un début de pré éclampsie, de<br />

menace d'avortement, de malaise et ce quelque fois tout au long de la grossesse.<br />

"La grossesse m'a menacé parce que au débutje voulais d'abord avorter. Quandj'ai laissé<br />

tout tomber j'étais bien, puis vers la fin j'étais très malade, j'ai passé tous lesjours et nuits<br />

sous perfusion, j'avais très mal au bas ventre. J'étais suivie toutes les minutes par une<br />

infirmière, le docteur m'a tkmandé si l'auteur (tk la grossesse) avait été brutal, car lapoche<br />

tks eaux s'est rompue. Le travail a duré deux jours, l'enfant est mort dans le ventre, j'avais<br />

sauvagement mar. 16 ans fille mère à 15 ans.<br />

"J'avais eu un problème au sein, je ne saispas ce que c'était. Je me suis évanouitparce que<br />

j'étais souvent fâchée, à quatre mois tk grossesse; le sang a commencé à couler". 17 ans,<br />

fille mère à 15 et 17 ans.<br />

"Les pieds gonflaient, on dit que l'i!1ifant aussi goriflait beaucoup". 16 ans, fille mère à 16<br />

ans.<br />

''Lors tk ma 1ère grossesse, j'ai été secouée, j'étais anémiée tout le temps". 21 ans, fille mère<br />

à 17ans.<br />

"A la première grossesse, 15 ans, j'ai eu rien que les abcès qui sortaient sur moi, partout,<br />

auxpieds, même au corps. A la 2ème grossesse, à 17 ansj'ai eu une menace d'avortement,<br />

j'ai beaucoup saigné".<br />

6.2.1.2 L'avortement et les sujets d'études<br />

Sur 327 filles recensées, 23,80% ont déclaré avoir fait au moins une fois un<br />

avortement<br />

a) Sujets d'études et issues des grossesses non menées à terme<br />

17% 17%<br />

• Encore enceinte<br />

• Fausse couche<br />

48%<br />

• Avortement<br />

provoqués<br />

• Accouchement<br />

prématurés<br />

Figure 12: Répartition des grossesses non menées<br />

à terme selon leurs issues<br />

52


La plupart des grossesses nOI}<br />

lnenées à tenne se sont termillées par Ull<br />

avortement (78 sur ]07), 48% par un avort.ell1ent provoqué et ]9% par une fausse<br />

couche (ou avortelnent spontané).<br />

Les deux tiers de l'écllalltillon (76,20%) ont déclaré n'avoir fait aucun<br />

avortement, ]6,]0% des filles ont déclaré avoir fait une fois un avortement, 6,1 ]0/0 l'ont<br />

fait deux fois, et 0,6% ont déclaré l'avoir fait quatre fois.<br />

Les raisons du choix de l'avortement étaient le manque de moyens, le premiers<br />

enfant était encore trop jeune, l'abandon du copain (auteur de la grossesse), le conseil de<br />

la mère ou du copain ou alors par ce que ne voulait plus d'enfant.<br />

"J'ai avorté deux fois par ce que c'étaient des grossesses indésirées, je ne voulais pas.<br />

Pour la deuxième grossesse, au départ je voulais bien, mais lafaçon dont le père s'est<br />

comporté m'apoussé à avorter". 20 ans fille mère à 17 ans. Avortements à 18 ans.<br />

"J'aifait un avortement, la personne qui m'avait grossit m'avait demandé d'enlever, il<br />

a dit qu'ilne voulaitpas d'enfant". 19 ans, fille mère à 17 ans, un avortement à 18 ans.<br />

"J'ai avorté deux fois déjà, 16 et 17 ans. Après mon premier enfant, parce que son père<br />

m'avait abandonné. Je ne voulais pas me retrouver avec le même problème, etje n'avais<br />

pas les moyens". 19 ans, fille mère à 15 ans.<br />

b) Lieux de l'avortement et produits uti<strong>li</strong>sés<br />

60,00%<br />

50,00%<br />

52,200~<br />

CD<br />

40,OOO~<br />

u c::<br />

! 30,()()O~<br />

cr<br />

! 20,00%<br />

10,00 %<br />

0,000/0<br />

c<strong>li</strong>nique dispensaire hopital<br />

Lieu d'avortement<br />

quartier<br />

Figure 13: Répartition des enquêtées suivant le<br />

<strong>li</strong>eu où l'avortement a été éffectué<br />

Plus de la moitié des enquêtées ayant avorté (37/78) ont déclaré avoir fait leur<br />

avortement sans assistance médicale. Elles ont été le plus souvent aidées par une amie<br />

53

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