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Le MAG en format PDF - HEC Montréal

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DU CÔTÉ DES DIPLÔMÉSL’APPEL DE LA VIE EN RÉGPhoto › Gilles CussonOn imagine facilem<strong>en</strong>t, non sans raison, que la majoritédes diplômés d’une école comme <strong>HEC</strong> Montréal se retrouv<strong>en</strong>tdans les principaux c<strong>en</strong>tres urbains du pays, voire dans lesplus grandes villes internationales. Ce qui est juste. Certains,cep<strong>en</strong>dant, remont<strong>en</strong>t ce courant vers des villes plus petiteset des régions éloignées des grands c<strong>en</strong>tres. Plus <strong>en</strong>core,ils y trouv<strong>en</strong>t une satisfaction professionnelle et une qualitéde vie exceptionnelles. R<strong>en</strong>contre avec deux diplômésqui ont répondu à l’appel de la vie <strong>en</strong> région, l’un du côtéde Sagu<strong>en</strong>ay et l’autre du côté de la Haute-Gaspésie.PAR ROBIN PHILPOTAUTANT LEURS SPHÈRES D’ACTIVITÉet leurs parcours sont différ<strong>en</strong>ts, autantleurs observations sur le travail et les défis<strong>en</strong> région se rejoign<strong>en</strong>t. Né à Montréal,Gaétan Roger a fait carrière dans les artsun peu partout au Québec avant d’obt<strong>en</strong>irun diplôme d’études supérieures spécialisées(D.E.S.S.) <strong>en</strong> gestion d’organismesculturels à <strong>HEC</strong> Montréal <strong>en</strong> 1996. Depuisseptembre 2005, il est directeur généraldu premier Conseil des arts de la nouvelleville de Sagu<strong>en</strong>ay.Quant à Martin Richard, celui-ci est néà Cap-Chat, <strong>en</strong> Gaspésie. Son baccalauréat<strong>en</strong> administration des affaires, optionfinance (1988), <strong>en</strong> poche, il <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dsa carrière au siège social d’Hydro-Québec,à Montréal, à titre d’analyste financier.Quelques années plus tard, il abandonnetout – poste de responsabilité, excell<strong>en</strong>tesconditions et énormes budgets à gérer –pour s’établir dans la municipalitérégionale de comté (MRC) de la Haute-Gaspésie, qui compte au total 12 800résidants. Il y est maint<strong>en</strong>ant commissairedu développem<strong>en</strong>t économique du C<strong>en</strong>trelocal de développem<strong>en</strong>t (CLD).Développem<strong>en</strong>t des arts, d’une part,développem<strong>en</strong>t économique, d’autre part,malgré les différ<strong>en</strong>ces, Gaétan Roger etMartin Richard convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que pourrelever les innombrables défis <strong>en</strong> région,il faut être polyval<strong>en</strong>t, audacieux et innovateur,et qu’il faut savoir évaluer avecjustesse les forces et les faiblesses de larégion. Ils s’accord<strong>en</strong>t aussi pour dire queles réussites professionnelles y ont souv<strong>en</strong>tune très grande portée, ce qui est, bi<strong>en</strong> sûr,source de satisfaction. Tous deux croi<strong>en</strong>t<strong>en</strong> la valeur intrinsèque de la <strong>format</strong>ionet au fait qu’Internet ait complètem<strong>en</strong>tchangé la donne ces dernières années.Enfin, ils appliqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> chœur l’épithète« formidable » à la qualité de vie <strong>en</strong> région.Combattre les préjugésDepuis 2003, Martin Richard a réussi àintéresser pas moins de sept groupesd’investisseurs étrangers à visiter laHaute-Gaspésie <strong>en</strong> vue d’y investir. Etcela a porté des fruits. En 2004, bi<strong>en</strong> dessceptiques ont dû se raviser lorsque lamultinationale Sural a annoncé un investissem<strong>en</strong>tde 18 millions de dollars dansune usine ultramoderne de croissance etde trans<strong>format</strong>ion de blocs de quartzsynthétique à Cap-Chat, <strong>en</strong> Gaspésie, ainsique la création de 100 emplois.Martin Richard a piloté, pour le CLD dela Haute-Gaspésie, le dossier de prospectionindustrielle qui a abouti à la décision deSural. Entre autres réalisations, celle-ci l’aparticulièrem<strong>en</strong>t distingué et lui a valu leprix du Professionnel <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>téconomique de l’année 2005 décerné parl’Association des professionnels <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>téconomique du Québec (APDEQ).« Nous sommes réputés être une régionressources.Mais les piliers traditionnels– pêche, forêts et mines – s’effondr<strong>en</strong>t,rappelle Martin Richard. À ceux quime demand<strong>en</strong>t : “Pourquoi une <strong>en</strong>treprisede haute technologie s’établirait-elle <strong>en</strong>Gaspésie”, je réponds : “Pourquoi pas ?”Ce qui importe, c’est de bi<strong>en</strong> cibler les<strong>en</strong>treprises et de faire valoir ce que nouspouvons offrir d’intéressant et de particulier.Je préfère l’approche sur mesure,ou business fit, à l’approche classique quimise sur la synergie d’<strong>en</strong>treprises d’unmême secteur. »Dans le cas de Sural, Martin Richard etl’équipe du CLD ont réussi à transformerdes facteurs à première vue négatifs – tauxde chômage élevé et bas niveau de scolarisation– <strong>en</strong> attractions convaincantes.En effet, la société ne pouvait qu’offrir demeilleures conditions – meilleurs salaireset <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de haute technologie –à des g<strong>en</strong>s habitués à travailler, les deuxpieds dans l’eau froide, dans des usinesde trans<strong>format</strong>ion de poissons. Premieravantage, donc, et non des moindres :la fidélité de la main-d’œuvre. De plus, ona joué la carte du C<strong>en</strong>tre local d’emploiqui pouvait combler <strong>en</strong> grande partie les36<strong>HEC</strong> Montréal <strong>MAG</strong> › Printemps 2006

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