La fréquence des accouchements gémellaires en France - Ined
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888 G. PISON, N. COUVERTau XVIII e siècle, c’était donc <strong>en</strong> raison d’un âge moy<strong>en</strong> à la maternité élevéavec notamm<strong>en</strong>t une proportion importante de mères appart<strong>en</strong>ant auxgroupes d’âges ayant les taux de gémellité les plus forts. Mais à âge égalet <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte du sous-<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, il était sans doute du mêmeordre qu’au XX e siècle.4. Le rôle <strong>des</strong> traitem<strong>en</strong>ts contre la stérilitéÀ la fin <strong>des</strong> années 1970, le recul de l’âge à la maternité <strong>en</strong> <strong>France</strong> acontribué à la remontée de la proportion d’<strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong> doubles. Il n’<strong>en</strong>est pas la seule cause, comme le montr<strong>en</strong>t la hausse du taux de gémellitéaprès standardisation de l’âge <strong>des</strong> mères ainsi que celle <strong>des</strong> taux par âge.En fait, la remontée résulte aussi <strong>des</strong> traitem<strong>en</strong>ts contre la stérilité(Toulemon, 1995 ; Blondel et al., 2002). C’est <strong>en</strong> <strong>France</strong> <strong>en</strong> 1967 que lesmédecins ont comm<strong>en</strong>cé à prescrire <strong>des</strong> traitem<strong>en</strong>ts hormonaux pourstimuler l’ovulation. S’ils permett<strong>en</strong>t à <strong>des</strong> femmes hypofertiles deconcevoir, ces traitem<strong>en</strong>ts augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aussi s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t le risque degrossesse multiple. Ces traitem<strong>en</strong>ts se sont largem<strong>en</strong>t diffusés, à tel pointqu’aujourd’hui, <strong>en</strong> <strong>France</strong>, près d’un demi-million de cycles font l’objetd’une stimulation chaque année, sans compter les stimulations effectuéesdans le cadre de t<strong>en</strong>tatives de fécondation in vitro (FIV). Ces dernièressont proposées lorsque les stimulations ovari<strong>en</strong>nes ne donn<strong>en</strong>t pas derésultat (4) . Leur premier succès <strong>en</strong> <strong>France</strong> date de 1982. Depuis, le nombrede t<strong>en</strong>tatives a fortem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té : il a atteint près de 20 000 par an <strong>en</strong><strong>France</strong> au début <strong>des</strong> années 1990 et le double, 40 000, <strong>en</strong> 2001 (Fivnat,1995; Fivnat, 1998; Fivnat, 2002). Pour augm<strong>en</strong>ter les chances de succès,les médecins qui pratiqu<strong>en</strong>t la fécondation in vitro implant<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t plusieursovules (5) ou plusieurs embryons à la fois – 2,3 <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2001,toutes techniques de FIV confondues. Mais ils accroiss<strong>en</strong>t ainsi beaucouples risques de grossesses multiples. Près d’un accouchem<strong>en</strong>t sur quatrefaisant suite à une FIV donne naissance à <strong>des</strong> jumeaux, contre près d’unsur c<strong>en</strong>t lorsque la grossesse a été obt<strong>en</strong>ue de façon naturelle (Fivnat,1995 ; Fivnat, 1998). Les professionnels de la FIV ont progressivem<strong>en</strong>tpris consci<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> risques liés aux grossesses multiples et diminuérécemm<strong>en</strong>t le nombre d’embryons qu’ils transfèr<strong>en</strong>t à chaque t<strong>en</strong>tative : ilest ainsi passé, pour les FIV classiques (6) , de 2,7 embryons transférés <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 1992 à 1,8 <strong>en</strong> 2001 (Fivnat, bilans annuels, différ<strong>en</strong>tesannées; de <strong>La</strong> Rochebrochard, 2003) (7) .(4) Pour les couples stériles dont on sait que <strong>des</strong> stimulations ovari<strong>en</strong>nes seules n’aurai<strong>en</strong>tpas d’effet, la femme étant par exemple dépourvue de trompes de Fallope, ou ayant ses deuxtrompes bouchées, une FIV est proposée directem<strong>en</strong>t.(5) Une <strong>des</strong> techniques utilisée un temps, le GIFT (Gamete Intra Fallopian Transfer),consistait à prélever ovules et sperme, les mélanger <strong>en</strong> éprouvette et transférer le mélange sansatt<strong>en</strong>dre qu’un ou plusieurs ovules ai<strong>en</strong>t été fécondés. <strong>La</strong> fécondation s’effectuait alors dans lesvoies génitales de la femme. Cette technique n’est pratiquem<strong>en</strong>t plus utilisée maint<strong>en</strong>ant.