880 G. PISON, N. COUVERTFigure 2.– Évolution du taux de gémellité <strong>en</strong> <strong>France</strong> de 1900 à 2002Lecture : la proportion d'<strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong> <strong>gémellaires</strong> est calculée <strong>en</strong> rapportant le nombred'<strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong> <strong>gémellaires</strong> (que les <strong>en</strong>fants soi<strong>en</strong>t nés vivants ou mort-nés)au nombre total d'<strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong> (de nés vivants ou de mort-nés).Sources : Daguet (2002) et Beaumel et al. (2004).Figure 3.– Évolution de l’âge moy<strong>en</strong> à la maternité <strong>en</strong> <strong>France</strong> de 1900 à 2002Sources : Daguet (2002) et Beaumel et al. (2004).
LA FRÉQUENCE DES ACCOUCHEMENTS GÉMELLAIRES EN FRANCE 8811. Les facteurs de la <strong>fréqu<strong>en</strong>ce</strong><strong>des</strong> <strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong> <strong>gémellaires</strong>Pour compr<strong>en</strong>dre les variations de la <strong>fréqu<strong>en</strong>ce</strong> <strong>des</strong> <strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong><strong>gémellaires</strong>, il faut t<strong>en</strong>ir compte de l’exist<strong>en</strong>ce de deux types de jumeaux,les vrais jumeaux et les faux jumeaux. Les biologistes les appell<strong>en</strong>tjumeaux monozygotes et jumeaux dizygotes, <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à leur originediffér<strong>en</strong>te :— à l’origine <strong>des</strong> vrais jumeaux (les jumeaux monozygotes) ontrouve un seul œuf ou zygote, issu de la fécondation d’un ovule par unspermatozoïde. L’œuf unique s’est <strong>en</strong>suite divisé au cours de son développem<strong>en</strong>t,avant la fin de la deuxième semaine suivant la fécondation. Lesdeux embryons issus de cette division sont id<strong>en</strong>tiques du point de vuegénétique, ce qui explique la très grande ressemblance <strong>des</strong> vrais jumeaux.En particulier, ils sont toujours de même sexe;—les faux jumeaux (les jumeaux dizygotes) sont issus de l’ovulationet de la fécondation au cours du même cycle de deux ovules différ<strong>en</strong>ts.Chacun de ces ovules a été fécondé par un spermatozoïde et les jumeauxissus de ces deux œufs ou zygotes ne se ressembl<strong>en</strong>t donc pas plus, dupoint de vue génétique, que <strong>des</strong> frères et sœurs non jumeaux. En particulier,ils peuv<strong>en</strong>t être de même sexe ou de sexe différ<strong>en</strong>t, les deux situationsétant à peu près aussi fréqu<strong>en</strong>tes.Les vrais et les faux jumeaux correspond<strong>en</strong>t donc à deux phénomènesbiologiques très différ<strong>en</strong>ts : dans le cas <strong>des</strong> vrais jumeaux, il s’agitd’une anomalie du développem<strong>en</strong>t embryonnaire qui s’appar<strong>en</strong>te auclonage ; dans le cas <strong>des</strong> faux jumeaux, il s’agit d’une ovulation et d’unefécondation doubles, dues à l’émission par les ovaires de deux ovules aucours du même cycle. Même s’ils aboutiss<strong>en</strong>t au même résultat appar<strong>en</strong>t,les deux phénomènes sont indép<strong>en</strong>dants et obéiss<strong>en</strong>t à <strong>des</strong> lois particulières.L’exam<strong>en</strong> <strong>des</strong> variations <strong>des</strong> <strong>fréqu<strong>en</strong>ce</strong>s <strong>des</strong> deux types de jumeauxle montre bi<strong>en</strong>.<strong>La</strong> proportion d’<strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong> de vrais jumeaux est toujours de 3,5 à4,5 p. 1000 quels que soi<strong>en</strong>t l’âge de la mère, le rang de naissance ou l’originegéographique. On retrouve d’ailleurs à peu près la même proportionchez tous les mammifères, à l’exception de certains tatous dont les femellesmett<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t bas <strong>des</strong> quadruplés ou <strong>des</strong> octuplés monozygotes(Bulmer, 1970). Les portées <strong>des</strong> chattes, <strong>des</strong> chi<strong>en</strong>nes, <strong>des</strong> truies sont parexemple constituées habituellem<strong>en</strong>t de « faux jumeaux ». Depuis une tr<strong>en</strong>tained’années, la <strong>fréqu<strong>en</strong>ce</strong> <strong>des</strong> <strong>accouchem<strong>en</strong>ts</strong> de vrais jumeaux a cep<strong>en</strong>dantaugm<strong>en</strong>té s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t dans les pays développés, la hausse étant parexemple de plus d’un tiers <strong>en</strong> <strong>France</strong> (Daguet, 2002). Par ailleurs, toutesles femmes sembl<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t exposées au risque d’avoir <strong>des</strong> vraisjumeaux, et ceci qu’elles ai<strong>en</strong>t ou non auparavant accouché de jumeaux.