892 G. PISON, N. COUVERTFigure 10.– Probabilité d’un accouchem<strong>en</strong>t ultérieurchez les femmes ayant déjà eu un ou deux <strong>en</strong>fantsselon le type du dernier accouchem<strong>en</strong>t (%)Sources : Insee, <strong>en</strong>quêtes Famille <strong>en</strong> <strong>France</strong> (1975, 1982, 1990, 1999).Figure 11.– Probabilité d’un accouchem<strong>en</strong>t ultérieurchez les femmes ayant déjà eu trois <strong>en</strong>fantsselon qu’elles ont eu ou non <strong>des</strong> jumeaux (%)Sources : Insee, <strong>en</strong>quêtes Famille <strong>en</strong> <strong>France</strong> (1975, 1982, 1990, 1999).
LA FRÉQUENCE DES ACCOUCHEMENTS GÉMELLAIRES EN FRANCE 893s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t moins fréquemm<strong>en</strong>t dans une 2 e grossesse que lesfemmes ayant accouché d’un seul <strong>en</strong>fant. Et les écarts <strong>en</strong>tre les deux typesde femmes s’accroiss<strong>en</strong>t avec les générations plus jeunes parallèlem<strong>en</strong>t àla diminution de la probabilité pour une femme ayant déjà deux <strong>en</strong>fantsd’<strong>en</strong> avoir un troisième. Finalem<strong>en</strong>t, c’est le nombre d’<strong>en</strong>fants qui importeet la façon dont ils ont été obt<strong>en</strong>us (<strong>en</strong> une ou <strong>en</strong> deux grossesses) n’a pasune grande influ<strong>en</strong>ce à ce stade.Vérifions maint<strong>en</strong>ant ce qu’il <strong>en</strong> est pour les femmes ayant déjà eutrois <strong>en</strong>fants, <strong>en</strong> comparant celles qui les ont eus <strong>en</strong> trois grossesses aveccelles qui ont eu une grossesse gémellaire et une grossesse simple, et <strong>en</strong>distinguant parmi ces dernières selon que la grossesse gémellaire a été lapremière ou la seconde (figure 11).Parmi les femmes ayant 25-29 ans lors de leur accouchem<strong>en</strong>t le plusréc<strong>en</strong>t et mères de trois <strong>en</strong>fants, celles n’ayant eu que <strong>des</strong> naissancessimples sont 58 % à <strong>en</strong>tamer une grossesse supplém<strong>en</strong>taire ultérieurem<strong>en</strong>t,contre 51 % pour celles ayant accouché deux fois seulem<strong>en</strong>t mais avec <strong>des</strong>jumeaux la première fois et une naissance simple la seconde, et 40 % seulem<strong>en</strong>tpour celles n’ayant eu égalem<strong>en</strong>t que deux grossesses, mais dansl’ordre inverse, d’abord une grossesse simple, puis une grossesse gémellaire.Les différ<strong>en</strong>ces vont dans le même s<strong>en</strong>s à tous les âges. Les mères detrois <strong>en</strong>fants qui ont d’abord accouché de jumeaux puis d’un seul <strong>en</strong>fantont finalem<strong>en</strong>t un comportem<strong>en</strong>t assez proche de celles ayant eu trois <strong>en</strong>fants<strong>en</strong> trois grossesses. Une partie de ces deux catégories de femmesavait <strong>en</strong> projet une famille d’au moins trois <strong>en</strong>fants. En revanche, une fractionimportante de celles ayant eu <strong>des</strong> jumeaux lors de la 2 e grossesse nes’att<strong>en</strong>dait sans doute pas à avoir au final trois <strong>en</strong>fants, mais plutôt deux.Elles ont donc davantage de chances d’avoir dépassé le nombre d’<strong>en</strong>fantsqu’elles désirai<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> différ<strong>en</strong>ce de probabilité d’une nouvelle grossessea eu t<strong>en</strong>dance à s’accroître <strong>en</strong>tre ces deux catégories de femmes si l’oncompare les générations anci<strong>en</strong>nes et les générations réc<strong>en</strong>tes : parmi lesfemmes nées <strong>en</strong>tre 1920 et 1934 et mères de trois <strong>en</strong>fants, celles ayantaccouché d’abord de jumeaux, puis d’un seul <strong>en</strong>fant à 25-34 ans, ont été54 % à <strong>en</strong>tamer <strong>en</strong>suite une nouvelle grossesse contre 48 % pour cellesayant eu d’abord une naissance simple puis <strong>des</strong> jumeaux; chez les femmesnées <strong>en</strong>tre 1950 et 1964, les proportions sont respectivem<strong>en</strong>t de 35 % et14 % (tableau 1).Enfin, intéressons-nous aux femmes ayant eu deux grossesses, <strong>en</strong>comparant celles ayant eu une grossesse double puis une grossesse simpleà celles ayant eu deux grossesses simples (figure 12). Les premières s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>tun peu moins souv<strong>en</strong>t dans une nouvelle grossesse que lessecon<strong>des</strong> lorsque la dernière grossesse a eu lieu avant 30 ans, mais l’écartest très faible. Par exemple, parmi les femmes dont la grossesse la plusréc<strong>en</strong>te a eu lieu <strong>en</strong>tre 25 et 30 ans, 51 % <strong>des</strong> premières ont eu une autregrossesse contre 54 % <strong>des</strong> secon<strong>des</strong>. Si la dernière grossesse a eu lieu<strong>en</strong>tre 30 et 35 ans, il n’y a pratiquem<strong>en</strong>t pas de différ<strong>en</strong>ce (37 % et 35 %).