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Actes de Vienne 2006 - Fédération Internationale des professeurs ...

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Enjeux et perspectivesL’enseignement du FLE en Europe : enjeux et stratégiesBien sûr, si les comptables <strong>de</strong> Bercy accor<strong>de</strong>nt au ministère <strong>de</strong>s Affairesétrangères à peine 1,25 % du budget <strong>de</strong> l’Etat, il ne peut être question pour leQuai d’Orsay <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s miracles. Mais quand on mesure l’importance <strong>de</strong>senjeux politiques, économiques et culturels, on doit donner raison à DominiqueWolton quand il affirme que : « La France s’est désinvestie <strong>de</strong> ses racinesmondiales au moment même où elle allait <strong>de</strong>voir affronter la mondialisation». Le français s’étiole en Europe, les <strong>professeurs</strong> <strong>de</strong> français étrangers mènent,avec dynamisme, courage, acharnement, un combat difficile où ils font souventpreuve <strong>de</strong> créativité. Mais, ils ont, <strong>de</strong> plus en plus, l’impression que la Francene se sent pas (ou plus) toujours concernée, qu’elle n’est pas fière <strong>de</strong> lafrancophonie. Jean-François Deniau, ancien ambassa<strong>de</strong>ur, ancien commissaireeuropéen, ancien ministre et membre <strong>de</strong> l’Académie Française, le dit on nepeut plus clairement : « Le premier problème <strong>de</strong> la francophonie, on hésiteà l’écrire, c’est la France. (...) Il y a dans le mon<strong>de</strong> un besoin <strong>de</strong> français. Cequ’on nous reproche au Québec, en Belgique, en Suisse, au Val d’Aoste, enEurope <strong>de</strong> l’Est, partout, c’est <strong>de</strong> ne pas l’aimer assez, nous les Français, <strong>de</strong>l’abandonner. » (Le Figaro Littéraire, 18 mars 2004, p.1)Ce qui manque peut-être surtout à la France, c’est une réelle vision sur lafrancophonie : elle fait preuve d’un éparpillement et d’un esprit <strong>de</strong> concurrenceinterne : Quai d’Orsay, Education, Culture, DOM-TOM, etc. Mais elle semble surtoutoublier que les premiers propagateurs et défenseurs du français et <strong>de</strong> la culturefrancophone sont les <strong>professeurs</strong> étrangers. « Il n’y a pas <strong>de</strong> meilleurs avocats <strong>de</strong>la francophonie que les <strong>professeurs</strong> amoureux <strong>de</strong> la langue française, présents surle terrain. » (Martine Defontaine Secrétaire générale <strong>de</strong> la FIPF) Avec la <strong>Fédération</strong><strong>Internationale</strong> <strong>de</strong>s Professeurs <strong>de</strong> Français et son réseau d’associations qui regroupeplus <strong>de</strong> 70 000 membres, le français dispose d’une institution unique au mon<strong>de</strong> :il n’y a, dans le domaine <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>s langues, aucune autre structureaussi fortement organisée que celle <strong>de</strong>s enseignants du français et, qui plus est,aussi basée sur le partage. Cela révèle tout le militantisme <strong>de</strong>s <strong>professeurs</strong> <strong>de</strong>français et leur potentiel <strong>de</strong> mobilisation. Le français, la francophonie et la Franceont besoin <strong>de</strong>s <strong>professeurs</strong> <strong>de</strong> français étrangers. La France <strong>de</strong>vrait réaliser qu’elletient entre les mains la poule aux œufs d’or et qu’elle risque <strong>de</strong> la tuer - parmaladresse, on peut le penser, plus que par <strong>de</strong>ssein. Ce n’est pas le moment <strong>de</strong>décevoir ses plus fidèles partenaires. Encore faut-il que la France les reconnaissecomme <strong>de</strong>s partenaires <strong>de</strong> plein droit.Il serait peut-être temps aussi que les autres partenaires <strong>de</strong> la francophonieinstitutionnelle - la Communauté française <strong>de</strong> Belgique, la Suisse, le Québec,l’Agence Intergouvernementale <strong>de</strong> la Francophonie (AIF) - se fassent entendresur la scène du théâtre européen. Car l’avenir du français et <strong>de</strong> son enseignement- apprentissage se joue aussi - et <strong>de</strong> façon très aiguë - en Europe, tant dansle cadre <strong>de</strong> l’Union Européenne, où nombre d’associations <strong>de</strong> <strong>professeurs</strong><strong>de</strong> français <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à être entendues et prises en considération par lesinstances francophones dans leur combat pour le maintien <strong>de</strong> l’enseignementdu français, qu’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ce cadre. Songeons ici à la Russie, à l’Ukraine etaussi à la Turquie, qui voit se manifester une résurgence <strong>de</strong> l’enseignement dufrançais à Istanbul et Ankara. Dans ces trois pays, les associations <strong>de</strong> <strong>professeurs</strong>considèrent l’enseignement - apprentissage du français comme une <strong>de</strong>s voies33

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