Percevoir la forêt et la gestion forestière - Professorship of ...
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11comme substitut d’engrais <strong>et</strong> de litière, beaucoup d’exploitations n'auraient pu continuerà exister. Dans les régions de forêts de feuillus, <strong>la</strong> litière était ramassée avec desrâteaux. Dans les forêts de résineux, le râte<strong>la</strong>ge au sol <strong>et</strong> parfois aussi l’ébranchageétaient répandus. D’un point de vue agricole le ramassage de <strong>la</strong> litière en forêt était alorspréconisé comme apport bienvenu pour l’augmentation des rendements. Ce n'est queplus tard que les dommages sur les sols forestiers <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s négatifs sur ledéveloppement des peuplements furent reconnus.Les multiples utilisations de <strong>la</strong> forêt comme ressources locales <strong>et</strong> comme complémentdes surfaces agricoles ont marqué les paysages de nombreuses manières. Elles ontfavorisé le maintien des forêts de feuillus, avant tout des peuplements de hêtres <strong>et</strong> dechênes, ainsi que des forêts mixtes aux environs des vil<strong>la</strong>ges <strong>et</strong> des villes. Les forêtsétaient moins denses qu’à présent par suite d’une utilisation intensive. Les arbresfruitiers <strong>et</strong> les essences aux utilisations spécifiques étaient protégés par les règles <strong>et</strong> lesusages locaux ou par les règlements seigneuriaux. Les traces de nombreusesutilisations locales, comme <strong>la</strong> culture agr<strong>of</strong>orestière <strong>et</strong> le sylvo-pastoralisme sont encorevisibles dans divers domaines forestiers. La végétation qui s’est développée sousl’influence des diverses formes d’exploitation historiques comme le taillis <strong>et</strong> le taillis sousfutaie, l'affourage, l’écorçage des chênes, l’utilisation de <strong>la</strong> litière <strong>et</strong> le sylvo-pastoralismeest perçue par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’aujourd’hui souvent comme particulièrement attirante <strong>et</strong>représentative d’un état proche à <strong>la</strong> nature. Il est toutefois bon de se souvenir que d<strong>et</strong>elles forêts ont été longtemps influencées par l’homme qui, dans une mesureconsidérable, a modifié <strong>la</strong> composition des essences, <strong>la</strong> structure du peuplement <strong>et</strong> desconditions édaphiques. Précisément ces forêts, de même que les peuplements qui sesont entre temps développés à leur p<strong>la</strong>ce, reflètent les développements sociaux <strong>et</strong>économiques du passé.La séparation, aujourd'hui bien évidente, entre les systèmes de production agricoles <strong>et</strong>forestiers s'est peu à peu réalisée à partir de l'époque moderne. Elle correspondait déjàau XVIII° à <strong>la</strong> volonté des réformateurs en matière agraire d'atteindre un rendement plusélevé de <strong>la</strong> production agricole grâce à une exploitation intensive des terres arables <strong>et</strong>des pâturages. La <strong>gestion</strong> des forêts a également suivi c<strong>et</strong>te voie. On a cherché à limiterles eff<strong>et</strong>s nuisibles au développement des forêts <strong>et</strong> à créer des conditions plusfavorables à une production accrue du bois. Ceci c'est traduit dans les deux domainespar de lourdes conséquences quant à <strong>la</strong> structure du paysage <strong>et</strong> <strong>la</strong> diversité desespèces. Des biotopes qui se sont développés grâce à un système d'exploitation mixte<strong>et</strong> moins intensif, ont disparu ou tout au moins perdu du terrain, soit dans les zones