Percevoir la forêt et la gestion forestière - Professorship of ...

5Presque simultanément, des reboisements à grande échelle ont été engagés par suited’une diminution de la rentabilité de certaines terres agricoles mais aussi à cause demeilleures conditions économiques pour la production de bois. Au début du XIX° siècle,l’introduction de la stabulation et un peu plus tard la réduction des élevages de moutonsdue à l’importations de laines conduisirent à l’abandon de surfaces qui auparavantétaient pâturées. Pendant la deuxième moitié du siècle, la rentabilité des exploitationsagricoles diminua encore dans certaines régions par suite d’importations de céréales, cequi favorisa également le reboisement ou le retour de la forêt par succession naturelle.Avec des interruptions, surtout durant les deux Guerres Mondiales, ces tendances ontpersisté jusqu’à aujourd’hui. La concentration des exploitations agricoles sur les zonesfavorables et rentables à la productions et l’expansion des forêts sur les pentes et enrégions de montagnes se sont renforcés durant ces dernières décennies. Lesaugmentations de la productivité agricole, l’ouverture des marchés internationaux demême que la restructuration et la concentration des unités d’exploitation ont conduit,dans les grandes régions de l’Union Européenne, à l’abandon de larges superficiesdevenues disponibles pour le reboisement ou sur lesquelles la forêt revient par lasuccession naturelle. Ces tendances, encore une fois, sont les plus fortes en montagneoù on a pu constater un changement rapide de la répartition entre la forêt, les champs etles pâturages. Au développement paysager défini par les changements de la productionprimaire s’ajoute, aux abords des villes et des agglomérations, une autre différenciationde l’espace. Des domaines forestiers étaient et sont encore aujourd’hui partiellementdéboisés et reconvertis en terrains constructibles. Les superficies forestières à proximitédes grandes villes et des zones industrielles, comme dans les espaces périurbainsenvironnants, se sont ainsi considérablement amoindries. Une augmentation de lasurface forestière surtout en zone montagnarde contraste avec les pertes considérablesdes surfaces boisées dans les espaces fortement peuplés ou cultivés. C’est précisémentdans ces espaces que les fonctions multiples de la forêt ont gagné de plus en plusd’importance et où leur protection est devenue primordiale.Les processus qui ont conduit aux mosaïques variées des paysages montrent unedynamique alternant entre la forte réduction des forêts durant certaines périodes et lespériodes de reboisement à grande échelle et une expansion de la couverture boisée parla succession naturelle. Dans les deux cas, les raisons sont fondées sur leschangements économiques et sociaux dont les effets sur la végétation étaient multiples1989 et Gerber 1989. Pour les Préalpes de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse, les travaux de v. Hornstein 1951 restentune référence de base.