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N° 69-70 - Patrimoine Industriel Wallonie-Bruxelles

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La sauvegarde du site duBois du CazierL’émotion du souvenir de la Tragédieest ravivée lors du 30 e anniversairede la catastrophe minièreen 1986. Un mouvement d’opinionnaît pour dire : non, le Boisdu Cazier ne doit pas disparaître !Il y avait d’anciens mineurs, ExMinatori et Amicale des Mineursdes Charbonnages de <strong>Wallonie</strong> ;des membres de la communautéitalienne, particulièrement laMission catholique italienne deMarchienne-au-Pont ; des Marcinelloisgroupés au sein de l’asblMémoire du Bois du Cazier ; et,enfin, des personnes sensibiliséesau patrimoine industriel et àl’aménagement du territoire présentsau sein de l’asbl Espace Environnement.Une pétition regroupant des milliersde signatures, relayée par leConseil communal de la Ville deCharleroi, aboutit au classementdu site comme monument historiquele 28 mai 1990 par le ministrecompétent de la Régionwallonne. Un rapport d’assistancetechnique au futur projetest établi par des experts nomméspar le Conseil de l’Europe en novembre1991, à l’initiative d’EspaceEnvironnement mais restelettre morte. Le Gouvernementwallon prend ensuite trois décisionsimportantes :• le 20 juillet 1993 pour l’inscriptiondu site dans le cadre de l’Objectif1, programme européen enfaveur des régions en retard dedéveloppement économique ;• le 18 mai 1995 pour l’acquisitiondu site ;• le 24 juillet 1997 pour la priseen considération du projet présentépar la Ville de Charleroi.Ce premier projet de requalification,adopté par le Conseil communaldu 9 mai 1996, quelquesmois avant le 40 e anniversaire dela tragédie, comprend un espaceMémorial, un espace Artisanat etEconomie sociale, valorisant lesite par le travail, et un espace Vieaménageant les espaces verts,sentiers et terrils.L’achat du site par la Région wallonne,retardé par la levée d’uneaction paulienne, est effective le7 mai 1998 et le maître de l’ouvragedélégué est aussitôt désignéen l’intercommunale de développementéconomique IGRETEC.Sur proposition du MinistreJean-Claude Van Cauwenbergheest décidé le transfert du muséede l’Industrie des Forges de laProvidence, à Marchienne-au-Pont, vers le site du Bois du Cazierà Marcinelle.Le transfert du Musée del’IndustrieOuvert au public en septembre1988, le musée de l’Industrie,géré par l’asbl Archéologie <strong>Industriel</strong>lede la Sambre (AIS) étaitdevenu un outil touristique etpédagogique incontournable. Ils’était mué progressivement enun centre permanent de rencontreet d’animation autour de l’archéologieindustrielle. Malgré sarenommée grandissante, le muséede l’Industrie vivait, depuisses origines, principalement dumécénat de Cockerill Sambre etde bénévolat de la part de tous lespartenaires concernés. Musée detype « lourd », aussi bien par lanature de ses collections, et l’étatde vétusté des bâtiments industrielsque par l’importance dubudget de fonctionnement, sagestion ne pouvait continuer à sefaire au jour le jour, sans savoir ceque lui réservait le lendemain.Pour remédier à cette situation,un dossier Objectif 1 est introduiten 1998 ; une somme de110 millions d’anciens francsbelges devait assurer un véritableessor au musée de l’Industrie.L’Union européenne et la Régionwallonne se sont toutefois montréesdubitatives sur le développementd’un projet touristique etculturel à l’emplacement du musée.En effet, son implantation àMarchienne-au-Pont, dans unevéritable enclave industrielledont l’avenir foncier et urbanistiquedépendait des décisions quiseraient prises par Cockerill Sambre,acquis depuis lors par lesgroupes Usinor puis Arcelor,n’était pas un atout. L’avenir adonné raison à ces craintes puisque,en 2001, Cockerill Sambreannonçait son retrait du site deMarchienne-au-Pont.Le dossier rencontrant toutefois,par ses qualités intrinsèques, l’assentimentdes autorités européennes,il est décidé de le prendreen considération mais deproposer le transfert du muséevers un site plus attractif sur leplan touristique, et encore plussymbolique pour la mémoire collective: le Bois du Cazier bénéficiaitdéjà de l’aide Objectif 1.L’idée était séduisante : d’uncôté, des collections importantesdans des bâtiments vétustes, del’autre des bâtiments qui seraientrénovés mais risqueraient de restersans réaffectation d’ampleur.Le site deviendrait alors avec lescollections du musée de l’Industrieet le savoir faire acquis parl’asbl Archéologie <strong>Industriel</strong>le dela Sambre, dans un domaineaussi particulier que celui du patrimoineindustriel, le « mégaprojet » dont Charleroi avait besoinpour compléter de manièrejudicieuse la palette de possibilitésqu’offre la région en matièrede tourisme.Les arguments en faveur du transfertétaient nombreux et les avantagesde la fusion des deux projetsplaidaient en faveur d’une réalisationriche de potentialités et ouvertevers le plus large public :- En tant que monument du patrimoineindustriel et social de<strong>Wallonie</strong>, le Bois du Cazier réaffectéétait probablement le derniergrand site charbonnier à êtreproposé à la visite touristique.Les sites de Blegny (Liège), deBois-du-Luc (Centre), du Crachetet du Grand-Hornu (Borinage)l’avaient précédé, parfois10

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