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N° 69-70 - Patrimoine Industriel Wallonie-Bruxelles

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mouscronnoise repris dans l’inventairethématique publié par laRégion wallonne en 1995 8 .Le tableau annexé ci-après permetde comparer rapidement lasituation de 1995 à celle de2007. D’emblée, on remarqueraque quinze lieux sont situés dansle quartier de la Gare deMouscron ou près des gares dechemin de fer de Dottignies etd’Herseaux. Pour Mouscron, ils’agit du troisième pôle de sonindustrialisation et de sondéveloppement urbain : « Ilsemble en effet que l’aventureindustrielle de Mouscron débutaau Tuquet au XVIIIe siècle [àproximité immédiate de la frontièrefrançaise] pour se poursuivreensuite plus particulièrementà la Gare du XIX e siècle [depuis1845 au carrefour des liaisonsferroviaires Courtrai-Tournai etCourtrai-Tourcoing], le Centre[autour de l’actuelle Grandplace]faisant alors la jonction.En tout cas, un fait est frappanten 1905 : alors que l’habitat textile,celui du travail à domicile,occupe quasiment tout l’espaceau Tuquet, les usines du XIX esiècle se concentrent près de laGare tandis que le Centreregroupe à la fois les toutes premièresfabriques et la plupart descours » 9 .Si la situation de chaque lieu, en1995 comme en 2007, est souventmultiple, en une douzained’années, certains changementssont perceptibles. Tout d’abord,il ne fait pas de doute que lesactivités industrielles, le textilecontinuant son déclin, ont pratiquementdéserté la ville.C’est le résultat de la politiquevolontariste mise en œuvre à partirde 1964 10 sous l’égide de laSociété Intercommunale deDéveloppement économique duHainaut Occidental et après1985 par l’Intercommunale pourl’étude et la Gestion des servicespublics. Durant plus de quaranteans ont été concentrées dans leszones industrielles les usinesmouscronnoises désireuses de sedévelopper dans des locaux plusspacieux et fonctionnels. S’y sontaussi implantées nombre de nouvellesentreprises attirées pourcontrecarrer le reflux des travailleursfrontaliers. Certaines sesont agrégées autour d’un pôleagro-alimentaire centré sur lenouvel abattoir construit en1988-1990, d’abord communalmais désormais privatisé.Beaucoup d’autres, avec l’aide dela manne européenne (Objectif1), ont occupé des surfaces agricolesfacilement mises à leur dispositionet toujours plus étendues.Cependant, la géographieet la défense de l’environnementvont mettre un terme à ceprocessus. D’une part, parce quele territoire de Mouscron n’estpas extensible, enfoncé qu’il estcomme un coin entre la Flandreet la France. D’autre part, parceque l’extension des zones industriellesne va plus de soi quandles nuisances incommodent deplus en plus fréquemment leshabitants des lotissements résidentielsqui, eux aussi, se sontmultipliés et étendus. Je m’arrêteà ce constat que l’usine, chasséede la ville, est rattrapée par elle.Pendant ce temps, qu’est-iladvenu de ces lieux industrielsdésertés ? Assez rarement tout àfait abandonnés (Photo cidessus),la plupart ont subi destransformations plus ou moinsimportantes visant à les adapter àde nouveaux usages privés oupublics.On y trouve un peu d’habitat,plus souvent des locaux techniquesà l’usage de l’administrationlocale. Après une réhabilitationprécédant la mise en locationou suivant la mise en vente,ces lieux voient s’installer denouvelles entreprises, mais nontextiles celles-là. Quels qu’ilssoient, ces travaux d’adaptationL’entrée des Archives de la Ville deMouscron depuis 2001 dans les anciens bâtimentsrénovés de la Manufacture Françaisede Tapis et Couvertures(cliché Claude Depauw,Archives de la Ville de Mouscron)dénaturent autant l’aspectextérieur des bâtiments qu’ilsassurent le maintien de détailsarchitecturaux ou décoratifs particuliers.Dans d’autres cas, l’économiegénérale des lieux peutêtre bouleversée en raison de lafacilité avec laquelle les sites textilesoffrent des espaces videscouverts, aisément clos et doncpropres à de multiples usages.C’est ainsi que la succession temporelleet spatiale des volumesd’un site peut être maintenuedans son aspect extérieur.Son inscription dans le paysageest alors préservée. Pourtant, lesdiverses parties du site, selon lespossibilités de cloisonnement, sevoient attribuer des activités fortdifférentes de telle façon quel’intérieur ne ressemble plus dutout à une usine textile. Parexemple, le bâtiment à étage etles bureaux de la ManufactureFrançaise de Tapis etCouvertures servent de bureauxet sont inoccupés pour l’instant.Son ancienne conciergerieest habitée. Les anciensbureaux, le local de la chaudièreet les trois premières nefs ont étéréhabilités en 2000-2001 en centred’archives communales, desouvertures ayant été percées dansle mur clôturant l’usine du côtéde la rue (Photo ci-dessus).8Ministère de la Région wallonne, Direction générale de l’Aménagement du Territoire du Logement et du <strong>Patrimoine</strong>, Division du <strong>Patrimoine</strong>,Inventaires thématiques). Les membres de P.I.W.B. ont visité Vanoutryve et la Manufacture Française de Tapis et Couvertures à l’occasion de leurassemblée générale à Mouscron le 27 mars 1993 (C. Gaier, « Vie de l’association. [Le passé industriel de Mouscron. Visite de l’entrepriseF. Vanoutryve & Cie. Visite de l’ancienne Manufacture Française de Tapis et Couvertures] », Bulletin PIWB, n° 26, juin 1993, pp. 31-34).9V. Brausch, « L’habitat textile mouscronnois au début du XXe siècle. Première approche », M.S.H.M.R., t. IX, fasc. 2, 1987. pp. 85-86.10Pour rappel, « les villes de Mouscron et de Comines-Warneton ont été constituées par la fusion au 1er janvier 1977 de communes qui, avant le1 er septembre 1963, faisaient partie de la province de Flandre occidentale » (C. Depauw, « Un peu d’histoire et de géographie ;Flandre Wallonne et Hainaut Occidental », M.S.H.M.R., t. XVIII, 1996, p. 35).6

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