Rapport-152-CESC-patrimoine-marin

Par ailleurs, la pêche du bénitier destiné à la consommation locale de la chair est aussiréglementée par les textes. Les résultats de l’étude réalisée en 2013 indiquent qu’elle s’élève à 70tonnes.Malgré l’aide du Pays qui prend à sa charge 10% du matériel, en vue de l’installation et lapose des stations de collectage, ces mesures demeurent encore insuffisantes.Le développement de la filière du bénitier est entravé par un cadre réglementaire qu’ilconviendrait d’adapter ; celui-ci est fait pour faciliter le développement des filières et non lesfreiner.b) La pisciculture, vers des projets d’envergure : la ferme aquacole de HaoLe développement de l’aquaculture est une autre réponse apportée par le gouvernementau défi de la croissance et de la création d’emplois en Polynésie française. Si les filières existantesn’ont pas atteint les résultats attendus, le projet de la ferme aquacole de Hao essentiellementorienté vers la pisciculture, est porteur d’espoir et de relance de l’activité économique du Pays.La Polynésie française et la société chinoise Tian Rui international Limited ont signé enfévrier 2014 une convention fixant le cadre de développement d’une unité de productionaquacole aux Tuamotu, sur l’atoll de Hao. À terme, les investisseurs tablent sur une exportation de50 000 tonnes/an de poissons d’élevage vers le marché chinois. L’investissement global, quicomprend une chaîne complète d’opération et de transformation (écloserie, institut de recherche,usine de conditionnement, etc.), s’élèverait à 150 milliards de FCFP sur 15 ans. Afin d’assurer ledéveloppement de la filière dans l’archipel, l’Assemblée de Polynésie française a voté, le 15 avril2014, une aide fiscale pour tous les investissements dépassant 20 milliards de F CFP sur 5 ans.Ainsi, sur le plan administratif, le projet aquacole de la société Tian Rui InternationalInvestment Limited sur l’île de Hao semble bien avancé puisque les conventions foncières ont étésignées avec la société au mois de juin 2014 et permettra à cette dernière de passer à la phaseactive. Au total, le projet de ferme aquacole sur Hao va nécessiter d’exploiter environ 25 hectaresde terrain pour toutes les installations qui devront être édifiées.Comme tout projet industriel de cette importance à l’échelle du Pays, peu d’informationsont été communiquées au grand public sur les détails de l’investissement chinois. Au cours desauditions menées par le CESC, la principale espèce concernée par cet élevage, selon lereprésentant du ministre en charge de la pêche, serait le mérou (tonu), très présente dans lesmilieux naturels des Tuamotu. Avec une forte valeur ajoutée sur les marchés haut de gammeasiatiques, sa commercialisation est considérée par les partenaires au projet comme un marché deniche 24 . Selon les accords intervenus, toute la production de la société serait destinée àl’exportation.24 Un marché de niche est un marché très étroit correspondant à un produit ou service très spécialisé. Le faitde viser un marché de niche permet souvent d’être confronté à une concurrence moins forte et à un potentiel demarges plus élevées, mais les volumes de ventes potentiels sont naturellement plus faibles et limités.34