Rapport de stage ouvrier - Le réseau @archi.fr

I – Choix raisonné de l’entreprise et problématique du stageMon choix pour ce stage s’est porté sur l’entreprise Axima Seitha, succursale de GDF SUEZ,chargée de tout ce concerne climatisation, ventilation, chauffage et désenfumage. D’une part, cechoix de l’entreprise s’est motivé par une envie d’approfondir mes connaissances de la constructionnon pas par la structure, les couvrements ou bien un corps de métier plus proche du domaine desarchitectes, mais par les gaines et les systèmes d’eau pour le chauffage, élément souventdéconsidéré par les étudiants en architecture. Hors, les systèmes de ventilation et de désenfumagesont importants dans le bâtiment, non seulement pour la vie quotidienne, mais aussi pour la sécuritédes habitants ou pratiquants de l’espace.Autre raison pour le choix de cette entreprise : sa taille et son importance. Il ne s’agit pas làd’une PME mais d’une grande entreprise qui est donc sur un marché bien plus grand et possède plusd’offres du marché, et une complexité supérieure car les projets sur lesquels travaillent les employésd’Axima Seitha sont de plus grande taille et ils sont en collaboration non pas avec quelques autresentreprises mais une multitude d’entreprises, qu’elles soient sous-traitantes ou dans le projet,rendant le travail plus complexe.Comme il s’agit là d’une entreprise de grande envergure et portée sur l’ingénierie aérauliqueet hydraulique, ma problématique s’est donc portée sur les liens entre le chef de chantier,représentant le chantier, et le chargé d’affaire, qui représente les bureaux et les instancessupérieures, du lien les différentes instances (maître d’ouvrage, maître d’œuvre et entreprises), ainsique de la question de la sécurité, aussi bien sur le chantier que dans le bâtiment fini, c’est-à-direl’importance des installations aérauliques et hydrauliques dans un bâtiment.3

III – Tâches réalisées au sein de l’entrepriseIl a été intéressant lors de ce stage d’être sur deux chantiers, l’un sur bâtiment fini, l’autre surbâtiment en cours de réalisation, pour voir les différents problèmes que l’on soit sur l’un ou surl’autre.Les deux premiers jours de chantier ont eu lieu dans un bâtiment neuf, le projet Farman, unprojet de bureau BBC. C’est un bâtiment déjà fini auquel l’entreprise vient rénover les systèmesaérauliques et hydrauliques, pour obtenir le label BBC pour obtenir 50% de gain par rapport à lanorme actuelle du bâtiment (la norme de règlementation thermique de 2005 étant à jour et lebâtiment possédant le label THPE-ENR, où on obtient 30% de gain par rapport à la RT 2005, mais savente sur le marché est plus difficile car de nos jours, le label BBC est un argument de vente nonnégligeable). Il faut donc J’ai visité le bâtiment avec le chargé d’affaire et découvert quelques termestechniques, ainsi que les différents locaux techniques, qui ne sont pas présentes encore dans ledeuxième chantier car ce dernier est en cours de construction. Avec le chargé d’affaire, nous avonsvérifié l’avancement des travaux avec vérification des réserves, de l’état des lieux et vu les fichesd’autocontrôle.Les jours suivants ont eu lieu sur un autre chantier où là, j’ai suivi à la fois le chargé d’affaireles jours de sa présence mais aussi le chef de chantier. Le projet suivi est le chantier du centrecommercial Eiffel à Levallois, en cours de construction et normalement livré en automne 2012.L’une des premières tâches effectuées a été le contrôle de la sécurité des lieux et de lapropreté. En effet, les gaines plus particulièrement ont besoin d’être stockées de manière propre,pour ne pas gêner les autres ouvriers, mais aussi pour éviter que la poussière ne rentre et n’abimepar la suite les filtres et les clapets coupe-feu.Ici, nous avons des trappes rangées, mais pas bâchées. Elles ne gênent pas les ouvriers carelles se trouvent dans une zone non ouvrée, mais elles peuvent prendre la poussière et parfois l’eau,et donc endommager le système.Pour la sécurité, l’un des points a été de vérifier si les ouvriers portaient tous leurs casquesde sécurité, mais aussi leurs lunettes et leurs gants de protection lors de certaines manipulationsdangereuses. Egalement, la vérification des nacelles et des échafaudages, ainsi que du permis feu,5

pour les ouvriers qui devaient souder. Ceux-ci d’ailleurs oubliaient souvent l’extincteur qui lors de lasoudure doit toujours être à portée de main.Autre tâche effectuée, l’autocontrôle des différents réseaux de gaines et de tuyaux, cettefois-ci réalisés seule. L’autocontrôle se réalise avec les fiches, où l’on contrôle les supports, lesmontages bien réalisés ou non, la distance des piquages, si les embouchures non-travaillées sontbien couvertes par du film (toujours par souci de propreté).CrapaudRail defixationIci, exemple de gaines et de tuyaux bien posés. Les gaines sont bouchées par du film, les railsde fixation sont à une distance de 2,50 m avec cale de vibration, les crapauds (élément de fixationentre deux parties de gaine) mis à tous les endroits. Les gaines ne gênent pas les rails de câble et lesdifférents tuyaux, ou ne tombe pas dans la charpente ou les plafonds, problème que j’ai purencontrer plusieurs fois dans d’autres parties du chantier dû à la complexité de celui-ci.6

Gaine mal posée, dû à un problème d’altimétrie et de bac acier. Le S n’est pas à la bonnepente, et tombe un peu plus bas que l’autre partie de gaine déjà posée.Exemple de plan d’autocontrôle, en rouge et numéroté les différents endroits avec desproblèmes de montage :1 – Tige fileté à raccourcir2 – Trappe de visite manquante3 – Rail de fixation à redresserComme le chantier est en cours, je n’ai malheureusement pas pu assister à un autocontrôledes tuyaux complets, avec la purge et le rinçage des tuyaux.Avec l’autocontrôle, vient le contrôle des réservations. Il s’agit là d’un point tout aussiimportant, car les gaines passent par les murs et les plafonds pour réaliser le réseau. Une fois encore,comme l’avancement du chantier ne le permettait pas, les contrôles de réservation au niveau desmurs n’ont pas pu être réalisés totalement, mais ceux des plafonds ont été faits.7

Exemple de fiche de contrôle des réservations et une partie de plan de contrôle desréservations. Même les réservations dites « Hors lot Axima » c’est-à-dire non réalisées par Axima(déjà présentes ou bien sur une zone non ouvrée par Axima) sont vérifiées, car parfois des gaines del’entreprise passent tout de même dans ces zones.Avec le chef de chantier, j’ai également fait les contrôles de matériel et le comptage pour unefuture commande de tuyaux et autres matériels qui seront utilisés pour une nouvelle zone duchantier bientôt ouvrable. A l’aide d’un plan de la zone, nous avons réalisé les mesures selon lanorme des tailles de tuyaux et de gaines, section par section.Chaque marque de couleur correpond à unesection de tube normalisé.Il faudra par exemple sur cette image deuxcoudes de 150 de diamètre, deux coudes de 80de diamètre, et ainsi de suite. Grâce à cela, onréalise l’inventaire en avance du matériel, etcommencer le chantier dès la livraison de lazone, mais aussi de réaliser un planning, afinque les sous-traitants soient en travail continu(pas d’arrêt entre l’entreprise qui s’occuppedes gaines et celle qui s’occupe du calorifugepar exemple : dès que le poseur de gaine à fini, le calorifugeur peut faire son travail).8

Enfin, afin de me rendre compte des différents problèmes, que ce soit du côté du chef dechantier que du côté des entreprises sous-traitantes, ainsi que de mieux connaitre les méthodes demontage et des noms techniques utilisés par les ouvriers, j’ai également aidé au montage des gaines.Fixation des rails pour les gainesSciage de la gaine pour la pose des cercles de maintien et trappe de visite9

IV – Analyse entre chantier et bureauSuivant le premier point de la problématique de mon stage, à savoir la place du chef dechantier, le lien entre le maître d’ouvrage, l’entreprise et les sous-traitants, on peut remarquer déjàl’importance de la hiérarchie au sein de l’entreprise. Le chargé d’affaire, présent sur la plupart desaffaires traitées, supervise le bon fonctionnement de tout le chantier, passe les commandes et passeune fois par semaine sur le chantier pour réaliser les vérifications nécessaires comme l’autocontrôledes gaines et des tuyaux et prendre note des problèmes et des commandes à passer. Il superviseainsi plusieurs chantiers à la fois.Le chef de chantier ne s’occupe que d’un chantier. Le chargé d’affaire est donc superviseurde plusieurs chefs de chantier à la fois. Sur le plan responsabilité, le chef de chantier est beaucoupplus important sur le chantier. En effet, il s’occupe de toute la supervision des différents soustraitants,ainsi que des liens entre les autres corps d’états (électricité et câbles, charpentemétallique,…). De ce fait, le chef de chantier passe du temps sur le chantier à parler avec les autresentreprises externes à Axima Seitha, mais aussi dans le bureau, pour les résolutions de problèmes etla redéfinition de certains plans lorsque des erreurs apparaissent sur le terrain. En effet, étant sur leterrain, le chef de chantier se rend compte plus facilement des problèmes contrairement auxplanificateurs et dessinateurs, qui ne travaillent que par informatique et par dessin, ne se rendantpas compte parfois de la complexité des installations, car en effet, les différents corps d’étattravaillent ensemble, mais les plans sont différents, et ce n’est que grâce aux réunions entre lesdifférents chefs de chantier (un par corps d’état) au bureau de synthèse que les différents plans sontsuperposés et discutés entre les corps d’état pour vérifier l’avancement du chantier.Les sous-traitants sont eux entièrement sur le terrain. Il est question de la compétitivité deces entreprises employées par Axima Seitha, car selon leur capacité à gérer le matériel, leur efficacitéet leur prix, les entreprises peuvent changer. En effet, par exemple sur les chantiers où j’ai été, lessous-traitants changeaient que l’on soit en zone A ou zone B (pour le chantier CC Eiffel à Levallois).Vu que le chantier avançait par zones, le contrat pouvait soit se prolonger pour des entreprises, soits’arrêter lorsque la zone était finie. Les sous-traitants sont donc soumis à la loi de l’offre et de lademande, et doivent convaincre le chef de chantier de leur prestation, s’ils veulent pouvoircontinuer à travailler sur le chantier.De ce fait, le chef de chantier est un lien entre les bureaux et le chantier, polyvalent car ilpeut gérer les plans et leurs modifications tout en étant sur le terrain et connaissant les autres chefsde travaux et pouvant communiquer avec eux plus facilement que ne pourrait le chargé d’affaire. Ilest apte à surveiller l’avancement du projet de près. Il gère les différents corps d’état qui parfois segênent dans le travail (comme lors du flocage, qui a été ralenti et qui gênait les tuyauteurs et lesposeurs de gaines). De plus, cette complexité s’est accentuée avec le temps, car auparavant, chaquecorps d’état avait sa période pour pouvoir travailler. De nos jours, tout corps d’état est mêlé autravail de l’autre, rendant les interventions plus complexes, et de ce fait, le chef de chantier doit êtreprésent pour gérer les problèmes et l’avancement, et ce sans arrêt. De plus, contrairement au chargéd’affaire qui n’est présent que quelques fois, le chef de chantier est présent sans arrêt sur le chantier,et il sait donc mieux de quoi retourne la situation.10

On s’aperçoit lors du chantier des problèmes fréquents entre le bureau et les ouvriers, et cemalgré les échanges fréquents entre le chargé d’affaire et le chef de chantier, surtout des problèmesde plans. Le bureau de synthèse met plus d’une semaine à refaire les plans, alors que la plupart desproblèmes sur le chantier doivent être résolus au plus vite au bout de deux jours, pour permettrel’avancement des travaux. Ceci dû à la complexité des chantiers, et des nombreux écarts entre dessinet réalité, et des différents corps d’état qui travaillent sur place, donnant une complexité encore plusgrande de dessin, et des erreurs fréquentes au niveau des altimétries et des passages possibles entreles câbles, les tuyaux et les gaines. Le chef de chantier permet donc d’accélérer le processus, ententant de résoudre les problèmes sans à avoir à passer au bureau de synthèse pour trouver lasolution (mais le bureau de synthèse effectue tout de même une vérification, qui la grande majoritédu temps est acceptée). De même que pour les soucis de sécurité et de propreté, que le chef dechantier gère avec les autres chefs de travaux car parfois, certaines demandes de normes ne sont pasprises en compte, ou bien sont impossibles à mettre en place sur le chantier (par manque de moyensou par l’impossibilité de mise en œuvre). Le chef de chantier est donc essentiel dans son rôle pour lebon fonctionnement du chantier.Concernant la problématique de la sécurité via les installations aérauliques et hydrauliquesdans un bâtiment, on peut voir que malgré l’importance des systèmes et les règlementations de plusen plus drastiques concernant la consommation d’énergie, ce secteur a encore beaucoup de soucis,aussi bien que sur les chantiers que dans le bâtiment en lui-même et ses espaces dans lesquels lesgaines et tuyaux passent.Grâce à la visite des deux chantiers, j’ai pu constater l’état dans un bâtiment fini et celui dansun bâtiment en cours de chantier.11