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■ ICI ET MAINTENANTDébat: «Vaches avecou sans cornes?»Les cornes font partie de la vache – tous étaient d’accord là-dessus lors du Forum de l’OLMA.Les opinions divergent cependant sur la question de la possibilité ou de la nécessité de les luienlever. Le débat était organisé par KAGfreiland.Les cornes sont importantes pourla vache», dit Denise Marty deKAGfreiland, l’organisatrice du Forumde l’OLMA du 16 octobre. Elles serventaux vaches à maintenir la distance entreelles, mais aussi à assurer leur prise quandelles mesurent leur force tête contre tête,concrétise le vétérinaire Marc Kirchhofer.Pour Martin Ott, agriculteur bio audomaine de la Rheinau ZH, les cornessont importantes pour la communicationentre les vaches: Elles renforcent lasignification de la position de la tête, carles vaches ne peuvent pas voir les détailsmais seulement les contours. «Cela leurpermet de résoudre les conflits avant queça fasse mal», dit-il.Garder les vaches «commeau temps de Gotthelf»?Il semble pourtant que cela ne fonctionnepas toujours. Martin Haab, deMettmenstetten ZH, qui a 60 vachesen stabulation libre, enlève à ses veauxles cornillons pour que leurs cornes nepoussent pas. Il le fait parce que sinonses bêtes se blessent, mais aussi pour seprotéger lui-même des possibles coups decornes. «Ce serait beau de pouvoir garderles vaches comme au temps de Gotthelf»,dit-il, «mais cela ne nous permettrait plusPlus de 150 auditeurs ont participé à ce débat sur les cornes. Sur le podium, de gaucheà droite: Marc Kirchhofer, vétérinaire; Martin Ott, agriculteur; Adrian Krebs, NZZ, modérateur;Martin Haab, agriculteur; Peter Zürcher, acheteur produits laitiers chez Coop.d’être assez efficients.» Dans les stabulationslibres, il faudrait alors immobiliserles vaches au cornadis pendant l’affouragementpour qu’elles ne se repoussentpas mutuellement à coups de cornes; ilfaudrait aussi plus de surface et de maind’œuvre.«Donc les 50 paysans qui élèvent desvaches avec cornes pour KAGfreiland nesont pas efficients?», revient à la charge lemodérateur Adrian Krebs, journaliste dela NZZ. Les cornes donnent plus de travail,mais il y a encore une troisième voie,contre Martin Ott, qui a lui aussi 60 vacheslaitières dans une stabulation libre desplus modernes. On arrive à cette troisièmevoie en observant les bêtes, en essayant deles comprendre et allant dans leur sens. Cen’est pas toujours simple, mais se lamenterne mène à rien. Pour lui, c’est clair: «Plusla relation avec la nature est difficile plusje me sens mis au défi.» Ce n’est sans doutepas un hasard que Martin Ott soit l’auteurdu bestseller «Kühe verstehen» (comprendreles vaches, n.d.t.).Photos: KAGfreilandLes vaches ont presque toujours leurs cornes… dans la publicité et sur les emballages.Il faut des installationsadéquates et du tempsBien que Martin Ott s’investisse pour queles vaches gardent leurs cornes, il meten garde ses collègues contre les risquesqu’on court si on laisse simplement lesveaux avoir des cornes sans réfléchir auxconséquences. Impossible par exempled’avoir dans une stabulation avec desvaches cornues un automate à concentrésdont les vaches doivent ressortir enreculant vu qu’elles ne le peuvent pas siune autre vache à cornes se tient derrière12 bioactualités 10/12