1T-<strong>Kit</strong>L’apprentissage<strong>interculturel</strong>organisations internationales et régionales etentretient des relations étroites avec de nombreusesorganisations non gouvernementales.1.1.3 Les défis pour l’EuropeA présent, l’Europe doit relever le défi de laconstruction économique, politique et géographique.Mais le principal défi consiste à maintenirla paix et à promouvoir la stabilité en Europe.Pour les systèmes politiques, la difficulté consisteà trouver des stratégies à moyen et long termepour atteindre ces objectifs et à déterminer lesmeilleures modalités afin que les institutionscoopèrent dans la mise en œuvre de leurs politiquesde construction d’une Europe pacifique.Enfin, l’Europe doit définir son nouveau rôledans le monde, en tant qu’acteur constructif etresponsable dans un contexte économique et politiqueplanétaire, attentif à la dimension mondialedes enjeux et défenseur de valeurs bénéfiques àtous les individus dans le monde entier. Le fait estque les diverses institutions ont développé leurspropres outils pour atteindre ces objectifs: laConvention européenne des Droits de l’Homme,diverses conventions-cadres, des programmesd’intégration, des me<strong>sur</strong>es pour construire desmarchés communs, etc.Le travail des institutions européennes repose<strong>sur</strong> des valeurs qui jouent un rôle fondamentaldans la construction d’une Europe pacifique,dans la perspective de combler l’écart entre l’Estet l’Ouest, de promouvoir la participation desgroupes minoritaires et d’encourager la constructiond’une société <strong>interculturel</strong>le. Tous les individusdoivent pouvoir participer pleinement, <strong>sur</strong>un pied d’égalité, à la construction de l’Europe.En conséquence, cette participation est certesimportante pour la politique européenne, maisaussi pour les réalités concrètes aux plans nationalet local, le but étant que les individus apprennentà vivre ensemble.Au moyen de cette publication, nous allons étudierles relations entre l’apprentissage <strong>interculturel</strong>et le respect des droits de l’homme, le respectdes droits des minorités, la solidarité, l’égalité deschances, la participation et la démocratie. Ce sontlà les valeurs de l’apprentissage <strong>interculturel</strong>, maisaussi celles prônées par les institutions européennes;enfin, ce sont les fondements de lacoopération et de l’intégration européennes.Comment faire en sorte que les citoyens européensadoptent eux aussi ces valeurs?11
1T-<strong>Kit</strong>L’apprentissage<strong>interculturel</strong>parClaudiaSchachinger1.2 Nouveauxpoints de départDans le contexte de ces multiples enjeux, uncertain nombre de développements marquentla réalité actuelle de l’Europe, continent à fortediversité culturelle et en interaction constanteavec le reste du monde. Ces développements,d’autant plus si on les replace dans le contexted’un monde global – et de plus en plus globalisé–, semblent se caractériser notamment parleur dimension <strong>interculturel</strong>le. Ces nouveauxpoints de départ, qui sont autant d’enjeux, pourraientaussi être les principaux catalyseurs dudialogue culturel au sein de l’Europe et avec lesautres régions du monde.Une seule Europe: intégrer la diversité?Depuis la chute du rideau de fer les pays européenssont entrés dans un processus de rapprochementmutuel. Les anciennes divisions, qu’ellessoient politiques, religieuses ou économiques, ontgénéré divers développements, parfois contradictoiresainsi qu’en témoigne notamment le fosséentre l’Est et l’Ouest. Parler de ces expériencesest un exercice difficile et périlleux – car la compréhensionculturelle et politique se heurte biensouvent à des limites. Ne négliger aucune desimplications culturelles, religieuses, sociales, économiqueset politiques de ces développementsest une véritable gageure. Mais le rapprochementau sein de l’Europe pourrait offrir une chanced’ouvrir le dialogue entre les citoyens des différentspays, d’apprendre les uns des autres et des’enrichir mutuellement et, en finale, <strong>sur</strong> une plusgrande échelle, de redéfinir nos relations avecles autres régions du monde.Un dialogue ouvert <strong>sur</strong> les développements passéset actuels (y compris les plus désagréables),<strong>sur</strong> les tensions idéologiques et les diversesexpériences est-il possible? Allons-nous mettretous les moyens en œuvre pour parvenir à uneintégration égalitaire? Comment parvenir à créerdes espaces de rencontre où exprimer nos crainteset nos espoirs, où apprendre à nous connaître?Comment nous, citoyens, pouvons-nous participerà et nous engager dans un dialogue, dans cetteconstruction de l’Europe? L’Europe «unie» sera-telleencore une Europe diversifiée qui valorise ladifférence? Et enfin, l’Europe «unie» sera-t-elle uneEurope ouverte et réceptive à toutes les culturesprésentes dans le monde?Globalisation : union ou unification ?La globalisation croissante à l’échelle économiqueamène des changements dans toutes les sphèresde la vie et <strong>sur</strong> les plans individuel, social etculturel. La responsabilité individuelle semblecroître et s’amenuiser en même temps. Le fosséentre riches et pauvres se creuse, mais les effets<strong>sur</strong> les uns et les autres en sont moins perceptibles.Un courtier à New York peut sans s’enrendre compte décider de la <strong>sur</strong>vie d’un enfantdans les quartiers pauvres de Kuala Lumpur maisl’inverse est peu probable. Les causes en sontplus difficiles à cerner. Le monde semble évoluerdans une étroite interaction, comme en témoignela célébration commune d’événements culturelstels que la Coupe du Monde de football. Lesnotions de temps et d’espace tendent à disparaître.Les progrès des technologies de la communicationnous rapprochent, augmentent nosconnaissances – mais pas nécessairement notreaptitude à les intégrer. La façon dont nous géronsces dynamiques complexes génère des conséquencesdiverses.Un accès élargi aux médias va-t-il être synonymede davantage de solidarité? Un monde connectéau moyen d’Internet va-t-il promouvoir la démocratieet les droits de l’homme? Une prise deconscience accrue peut-elle changer l’histoire?Serons-nous capables de nous servir de toutes cesconnaissances comme tremplin pour une véritablerencontre et pour trouver de nouvelles solutions?Coca-Cola, la télévision par satellite et Mac Donaldsont-ils les nouveaux artefacts culturels de notrefutur proche? Dans un monde globalisé, quellessont les conditions nécessaires si l’on veut encouragerle pluralisme et la coexistence des modesculturels? Y’a-t-il une chance de développer unevéritable «communauté planétaire» qui offre unevie décente et une place reconnue à chacun?Qui domine l’économie et le net? Un changementau niveau de la perception spatio-temporellepeut-il changer la culture?De nouvelles sociétés :multi- ou <strong>interculturel</strong>les ?De nos jours, il est fréquent que des individusd’antécédents culturels différents vivent ensembleau sein d’une même société. L’accroissement duvolume d’informations et de la mobilité d’un côté,des conditions économiques et de politiquesinjustes d’un autre côté, provoquent des fluxmigratoires entre de nombreux pays. Pourtant,la migration en Europe est peu importante comparéeaux autres continents. Plus les frontièrestombent, plus nous nous protégeons au moyenpar exemple du traité de Schengen. «Assez d’étrangers»devient le mot d’ordre de certaines politiques.On commence à faire des distinctions entre «bons»et «mauvais» étrangers, entre «raisons valables»et «raisons non valables» d’émigrer. La plupartde nos sociétés trouvent des moyens nouveaux– à vrai dire pas si nouveaux que ça – pour gérerces situations: banlieues-ghettos, ségrégation,racisme, exclusion. On envisage diverses formesde cohabitation. On se demande si des individusde cultures différentes peuvent tout simplementcohabiter au sein de sociétés multiculturelles, ou12