T-<strong>Kit</strong>L’apprentissage<strong>interculturel</strong>Fig. 1 : «L’iceberg» - un concept de culturePerception immédiatearts littérature théâtremusique classique musique populairedanses folkloriques jeux art culinairetenue vestimentairenotion de modestie conception de la beautéEchape à la perception immédiate idéaux relatifs à l’éducation des enfants règles de bienséance cosmologierapports avec les animaux modes de relations supérieurs/subalternesdéfinition du péché séduction notion de ce qui est juste incitations au travailnotions de leadership rythme de travail prise de décision en groupeconception de la propreté attitudes par rapport aux personnes à charge théorie de la maladierésolution des conflits conception de la mobilité façon de regarderrôle par rapport à la position selon l’âge, le sexe, l’activité professionnelle, la parenté, etc.définition de la démence amitié perception de «soi» modes de perception visuelle langage corporelexpressions du visage notions de la logique et de la validité gestion des émotionsmodes conversationnels dans divers contextes sociaux conception du passé et de l’avenir organisation du tempspréférence pour la compétition ou la coopération degré d’interaction sociale notions d’adolescencearrangement de l’espace physique, etc.Source : AFS Orientation Handbook, New York : AFS Intercultural Programmes Inc. Vol 4 page 14, 1984219
T-<strong>Kit</strong>L’apprentissage<strong>interculturel</strong>2Ce modèle part de l’idée que la culture peut êtrereprésentée sous la forme d’un iceberg: seule unetoute petite partie de l’iceberg est visible au-dessusde l’eau. Le sommet de l’iceberg est porté parsa partie la plus large, immergée et donc invisible.Cette partie sous-jacente constitue néanmoinsune solide fondation.Concernant la culture, on note certains aspectsvisibles: l’architecture, les arts, la cuisine, lamusique, la langue, pour n’en citer que quelquesuns.Mais les fondations garantes de sa soliditéen sont plus difficilement repérables: l’histoiredu groupe humain détenteur de la culture, sesnormes, ses valeurs, ses hypothèses fondamentalesconcernant l’espace, le temps, la nature, etc.Le modèle de l’iceberg démontre que les aspectsvisibles de la culture ne sont que les expressionsde ses aspects invisibles. Il met également enévidence la difficulté de comprendre des individusd’antécédents culturels différents – parce que,si l’on repère les aspects visibles de «leur iceberg»,il est par contre plus difficile d’en identifier lesassises.Ceci dit, le modèle de l’iceberg laisse sans réponseplusieurs des questions soulevées précédemment.Généralement, il sert de point de départ à une analyseplus approfondie de la culture. C’est unepremière visualisation des raisons qui font qu’ilest parfois difficile de comprendre et de «voir»la culture.Pertinence par rapportau travail de jeunesseLe modèle de l’iceberg mobilise notre attention <strong>sur</strong>les aspects cachés de la culture. Il nous rappelleque, dans les rencontres <strong>interculturel</strong>les, les similitudesidentifiées à première vue peuvent s’avérerbasées <strong>sur</strong> des hypothèses qui ne reflètent pas laréalité. Chez les jeunes, les différences culturellespeuvent être plus difficilement perceptibles : danstous les pays, les jeunes portent des jeans, écoutentde la musique pop et veulent pouvoir accéder à leurmessagerie électronique. Aussi, apprendre <strong>interculturel</strong>lementsignifie d’abord être conscient de lapartie cachée de son propre iceberg et être capabled’en parler avec les autres, afin de mieux se comprendreet d’identifier des points communs.2.4.2 Le modèle des dimensionsculturelles : Geert HofstedeLa théorie de la culture de Geert Hofstede repose<strong>sur</strong> l’une des plus vastes études empiriques jamaismenées au sujet des différences culturelles. Dansles années 70, IBM (qui était déjà à cette époqueune société très internationale) a fait appel à luipour tenter d’expliquer pourquoi ses succursales(au Brésil et au Japon, par exemple) continuaientà être gérées de manière très différente et cemalgré tous les efforts déployés pour mettre enplace des procédures et des normes communes.Hofstede a alors entrepris de rechercher les différencesdans le fonctionnement de ces entreprises.Pour ce faire, il a entrepris un travail derecherche en plusieurs étapes, englobant desinterviews et des questionnaires transmis à l’ensembledes employés d’IBM à travers le monde.Etant donné que le degré d’instruction desemployés était globalement similaire partout etque la structure de l’organisation, les règles etles procédures étaient les mêmes, il est parvenuà la conclusion que les différences identifiéesdevaient provenir de la culture des employés et,en grande partie, de la culture du pays d’accueil.Hofstede a ainsi décrit la culture en tant que «programmationcollective des esprits qui distingueles membres d’un groupe humain d’un autre».Après plusieurs sessions de recherche, il a systématiséles différences culturelles selon quatredimensions fondamentales. Toutes les autres différences,affirmait-il, étaient liées à l’une ou l’autrede ces quatre dimensions. Ces quatre dimensionssont ce qu’il a appelé: la distance du pouvoir, l’individualisme/collectivisme,la masculinité/féminité,et l’évitement de l’incertitude. Suite à quelquesrecherches complémentaires, il a ajouté la dimensionde l’orientation temporelle.La distance du pouvoir (distance hiérarchique)indique dans quelle me<strong>sur</strong>e une société accepteune distribution inégale du pouvoir entre lesindividus au sein des institutions et des organisations.La distance au pouvoir concerne la hiérarchie,comme par exemple le processus de prise dedécision accepté au sein d’une organisation dejeunesse. Chacun devrait-il pouvoir s’exprimer <strong>sur</strong>un pied d’égalité? Ou estime-t-on que le Présidentdu conseil d’administration est en me<strong>sur</strong>e deprendre seul des décisions si nécessaire?L’évitement de l’incertitude indique dans quelleme<strong>sur</strong>e une société se sent menacée par des situationsincertaines et ambiguës et tente de les éviteren instaurant des règles et diverses me<strong>sur</strong>esde sécurité. L’évitement de l’incertitude concernel’attitude des individus par rapport à la prise derisques, comme par exemple la quantité de détailsque les membres d’une équipe préparatoire vontvouloir régler lorsqu’ils planifient un stage deformation. Quelle place est réservée au hasard, àl’improvisation, au déroulement spontané desévénements (peut-être dans le mauvais sens)?L’individualisme/collectivisme indique si unesociété est un cadre social sans lien entre lesindividus, dans laquelle chacun est supposé ne20