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Rwanda

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efuse l’asile préfèrent se donner la mort 1 . D’autre restent des mois dans le no man’s land àmourir doucement de maladies infectieuses et de désespoir 2 .A la suite des évènements de 1982-83, de nombreux jeunes réfugiés rwandais rejoignent lesrangs de la guérilla de Museveni, et le petit groupe de réfugiés rwandais, qui, dès 1981, acommencé l’insurrection aux côtés de ce dernier, conserve pour but ultime la « libération »leur propre pays. En janvier 1986, les troupes de Museveni prennent Kampala avec en leursein quelques milliers de réfugiés rwandais dont certains, comme le premier chef du FPR, legénéral Fred Rwigema, et le futur président rwandais Paul Kagame, occupaient des postes depremière importance dans l’armée victorieuse.En juillet 1986, face à la pression montante en provenance des communautés réfugiées quiréclament de façon de plus en plus pressante le changement politique au <strong>Rwanda</strong> et le droitau retour, le régime Habyarimana, par la voix du comité central du MRND, leur refuse cedroit, prétextant la surpopulation du pays. Cette position est assortie de la promesse d’étudierde façon discrétionnaire les demandes individuelles des personnes ayant les moyens desubvenir à leurs besoins une fois à l’intérieur du pays. L’option privilégiée est l’établissementdéfinitif à l’étranger des réfugiés. 3En août 1988, le courant collaborationniste proche du régime de Kigali, organise un congrèsmondial qui doit rassembler les représentants des réfugiés et du gouvernement rwandais afinde discuter la question des réfugiés. Dubitatifs, les radicaux décident tout de même d’yparticiper afin de donner une chance au dialogue. Le gouvernement de Kigali boycotte laréunion. Le congrès adopte finalement des résolutions fermes exigeant le droit au retour, etaboutit au ralliement de presque toutes les communautés participantes à l’agenda radical,sans toute fois que la lutte armée n’ait été évoquée de façon explicite.En février 1989, face à la pression montante, le <strong>Rwanda</strong> met sur pied une « Commissionspéciale sur le problème des émigrés rwandais » chargée d’étudier sans a priori les solutionsà apporter aux problèmes des réfugiés, qualifiés pour la circonstance d’émigrés. Après deuxannées d’inactivité, la commission, à l’issue de sa troisième session en juin 1990, proposeque des délégués gouvernementaux se rendent en Ouganda et sélectionnent des candidats aurapatriement prévu pour débuter en novembre.Gérard Prunier affirme que cette proposition aurait poussé le FPR à passer à l’actionrapidement afin de ne pas se faire couper l’herbe sous le pied. Mais il ajoute aussi que legouvernement rwandais, face à la contestation politique interne grandissante, a choisi de nepas négocier sérieusement la question des réfugiés, espérant qu’un conflit armé auquel ils’attendait lui permettrait de rassembler la population derrière lui et de faire échec à sesopposants intérieurs. 4 Enfin, le président Museveni, sous la pression des critiquesd’Ougandais de souche opposés à l’importance de la présence des réfugiés rwandais dans despositions dirigeantes civiles et militaires, est obligé, fin 1989, d’en démettre certains commele général Rwigema, limogé de son poste de vice-ministre de la défense.1 Le Monde du 23 décembre 1982.2 G. Prunier, 1997, p.70.3 République rwandaise, MRND, Position du comité central du MRND face au problème des réfugiésrwandais, Comité central du 26//07/86.4 G. Prunier, 1996, pp. 125-127.22

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