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Rwanda

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sans que les agents français soient mis au parfum par l’un ou par l’autre, voire sans qu’ilsagissent en coulisses 1 ».Le général Jacques Rosier, qui a commandé le DAMI et qui fut chef de corps du 1 er RPIMade 1990 à 1992, a reconnu la présence des agents de la DGSE aux côtés des FAR, mais pasde façon fréquente : « Les premiers qui sont venus avec des moyens d’écoute en 1992 ne sontpas restés longtemps et c’était des techniciens, au moment où j’y étais, pour augmenter lescapacités d’écoute des <strong>Rwanda</strong>is 2 ».La présence active au <strong>Rwanda</strong> des agents de renseignements français est confirmée parAugustin Iyamuremye, ancien directeur du service des renseignements intérieurs rwandais de1992-1994, qui a indiqué à la Commission que « Les Français ont accentué leur soutien augouvernement rwandais au fur et à mesure que la pression militaire du FPR devenaitintense. On peut dire beaucoup de choses sur ce soutien français en période de guerre. LaFrance a aidé l’armée rwandaise dans l’acquisition d’armes et de munitions, dans laformation et dans la recherche de renseignements militaires. Cette dernière activité étaitmenée par des hommes faisant partie du DAMI 3 ».Concrètement, la recherche de renseignements militaires au profit des FAR a été réalisée pardes éléments issus du 11 ème régiment parachutiste de choc, bras armé de la DGSE, intégrésdans les effectifs de Noroît ainsi que par « des commandos du 13 ème régiment des dragonsparachutistes (RDP) » dans le but de « juger de la nature de l’aide apportée par ce pays auxcombattants du FPR 4 ». Ces éléments ont formé et appuyé les FAR sur les techniquesd’infiltration. Ils ont mené des actions en profondeur en territoire ougandais derrière leslignes du FPR et ont intercepté des communications radio de régiments ougandais et cellesdu FPR 5 .Les services de renseignement du Premier ministre rwandais, dans leur Bulletin quotidien 6 ,rapportent que :« La RFI 7 a diffusé ce matin du 17 février 1993 les résultats d’une enquête menée par lesServices français de Renseignements en Uganda sur la crise rwandaise. Selon cette radio,ces services « sont convaincus que plusieurs unités ougandaises sont derrière la récenteoffensive de la guérilla, ils estiment que les dix bataillons déployés par le Front patriotique<strong>Rwanda</strong>is dépassent largement les capacités du mouvement puisque ses forces sont estiméesà environ 2500 hommes »’. Par ailleurs, les mêmes Services déclarent que les maquisardsbénéficieraient de l’appui d’artillerie au travers de la forêt rwando-ougandaise. »1 R. Ourdan, art. cité.2 Interview téléphonique accordée à G. Périès et D. Servenay, 2007, p.202 note b.3 Augustin Iyamuremye, audition devant la Commission, Kigali, 24/10/2006.4 Le Monde, 23 juin 1994 ; J.-P. Goûteux, 2002, p.176.5 C. Braeckman, 1994, p. 259 ; S. Maxime, « Mitterrand nous cache une guerre africaine », Le Canardenchaîné, 17 février 1993.6 N° 45/02.2.1 du 17 février 1993 (avec copie pour information au président de la république rwandaise).7 Radio France Internationale.40

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